![](Caracteristiques-epidemiologiques-des-corps-enregistres-et-conserves--la-morgue-de-l-hpital1.png)
Annéeacadémique2013-2014
UNIVERSITEDEGOMA
![](Caracteristiques-epidemiologiques-des-corps-enregistres-et-conserves--la-morgue-de-l-hpital2.png)
B.P.204GOMA
FACULTEDEMEDECINE
CARACTERISTIQUESEPIDEMIOLOGIQUESDESCORPS ENREGISTRESETCONSERVESALAMORGUE.
« Casdel'hôpitalprovincialduNord-Kivu
deseptembre2009àseptembre2014 »
|
|
Par:
MWENEWABOKULIMUSHVincent
Travaildefindecycleprésentéenvuede
l'obtentiondudiplômedegraduéenscience biomédicales.
Directeur:Dr.TSHIMBILAKABANGUJMV.
Encadreur:Dr.ARIANEGAKURU
|
![](Caracteristiques-epidemiologiques-des-corps-enregistres-et-conserves--la-morgue-de-l-hpital4.png)
IN MEMORIUM
« AnotrefeupapaGRACIERKULIMUSHIquiaconçu
l'initiativeconcernantnosétudes;Papa,jesaisquetu esun astre
couchantquiselèveplusradieuxdansunautrefirmament ».
MWENEWABOKULIMUSHIVincentl'érudit
![](Caracteristiques-epidemiologiques-des-corps-enregistres-et-conserves--la-morgue-de-l-hpital5.png)
DEDICACE
Iln'estpasd'hiversansneige,deprintempssanssoleil,etdejoiesansêtrepartager
ditunproverbeserbe.
? Al'EternelmonDieuetmonRoi;
? Amamaman;BUKOLOLEISABELLE, ?
AmatutriceMARIEMIRUHO,
? Atousmesfrèresetsoeurs,
? Atousceuxquimesontchersetquilirontcetravailpourdes
raisonsetrecherchesauprofitdelascience.
MWENEWABOKULIMUSHIVincentl'érudit
iv
REMERCIEMENTS
Cetravailestl'aboutissementdesactionsdesdiversespersonnes.Noussommes
ravisdeprésenterlesrésultatsdenotrerecherchepourlesquelsbeaucoupde
personnesontcontribuédeprèsoudeloin.
Nossincèresremerciementss'adressentauDr.TSHIMBILAKABANGU
JMVqui,
malgrésesmultiplestâchesaacceptédedirigercetravail.
Nousremercions
grandementleDr.ARIANEGAKURUquinousaassuréunbon
encadrementtoutaulongdecetravail.
NoussavonstrèsbienquelesmotsmanquentauxémotionscommedisaitVictor
Hugo,maisàmatendremaman;jedismercid'avoirfacilitélatâchepourla
réalisationdecetravail.
Nous disons égalementmercià Papa BATIde la
morgue,quia participé à
l'élaborationduprésenttravail,surtoutdansladocumentation.
Enfin,jesuisenproieàuneétrangesensationquinedoitêtredelagratitudeàtous
ceuxquiontparticipédeprèsoudeloinàl'élaborationdecetravail.
MWENEWABOKULIMUSHIVincentl'érudit
![](Caracteristiques-epidemiologiques-des-corps-enregistres-et-conserves--la-morgue-de-l-hpital6.png)
SIGLESETABREVIATIONS
Dr. :Docteur
FPR :FichierdesPersonnesRecherchées
HGR
:HôpitalGénéraldeRéférence
HP/NK :HôpitalProvincialduNord-Kivu
MPR :MouvementPopulairedelaRévolution
PIR :Policed'InterventionRapide
PNSR :ProgrammeNationaldelaSantedelaReproduction
RDC :RépubliqueDémocratiqueduCongo RTNC
:RadiotélévisionNationaleCongolaise
TBC :Tuberculose
TFC :TravaildeFindeCycle
VIH/SIDA :VirusImmunodéficienceHumain
ZS :ZonedeSanté
vi
RESUMEDUTRAVAIL
Partantde notre travailintitulé«
Caractéristiques épidémiologiques des corps
conservésetenregistrésàlamorguedel'HôpitalProvincialduNord-Kivu
»de septembre2009auseptembre2014,nousnoussommesfixéscommeobjectif
globald'identifierlescaractéristiquesépidémiologiquesdescadavresconservéset
enregistrésàlamorguedel'hôpitalprovincialduNord-Kivu,
Pour atteindre cet objectif,nous avons mené une
étude rétrospective et
documentaireportantsurlescorpsayantétéenregistrésetconservésàlamorgue
del'HôpitalProvincial.
Lesdonnéesontétérécoltéesàpartirdesregistresdelamorgue.
Lesrésultatssuivantspeuventêtreretenus:
?
5,53%;soit63surles1140corpsenregistréspendant5anssontdescorps
dontl'identitén'estpasconnue.
?
91,23%descausesdesdécèsnesontpasmentionnésdanslesregistres;
3,68%
destypesdesmortsenregistréssontdesdécèsparmaladie;2,89%par
assassinat,1,75%paraccidentet0,44%parnoyade.
?
89,82%descorpsconservésàlamorguedel'HP/NKviennentdel'extérieur
decetteinstitution.
? lamajoritédecorps
;soit82,63%descorpsfaitunjouràlamorgue.
![](Caracteristiques-epidemiologiques-des-corps-enregistres-et-conserves--la-morgue-de-l-hpital7.png)
SUMMARY
Leavingfrom
ourworktitled«epidemiologicalcharacteristicsofthebodies
keptandrecordedtothemorgueoftheNorth-KivuProvincialhospital»from
theSeptember2009totheSeptember2014,wesetlikeglobalobjectiveto
identifytheepidemiologicalfeaturesofthecadaverskeptandrecordedtothe
morgueoftheprovincialhospitaloftheNorth-Kivuprovince,
Toreachthisobjective,weledastructuralretrospectiveanddocumentary
surveyonthebodieshavingbeenrecordedandkepttothemorgueofthe
Provincialhospital.
Thedatahavebeenharvestedfrom
theanonymousregistersofthemorgue. Thefollowingresultscanbekept:
?
5,53%;either63onthe1140bodiesrecordedduring5yearsarethebodies
whoseidentityisnotknown.Theirfamiliesnevercametoaskforthem.
?
91,23%ofthedeathcausesarenotmentionedintheregisters;3,68%ofthe
causesofthedeathsrecordedareofdeathsbyillness;2,89% bymurder,
1,75%accidentallyand0,44%bydrowning.
? 89,82%ofthebodieskepttothemorgueoftheHP/NKcomefrom
theoutside ofthishealthinstitution.
? Themajorityofbody;either82,63%
ofthebodiesmadeonedaytothe
morgue,10,61%twodays;2,37%threedaysand4,39%mademorethanthree
daysbeforeburying.
![](Caracteristiques-epidemiologiques-des-corps-enregistres-et-conserves--la-morgue-de-l-hpital8.png)
9
INTRODUCTION
1.1 PROBLEMATIQUE
Autermedelaviedechaqueêtrehumain,ilyalamort.Ellefaitpartie
denotrecheminement.C'estdanscesensqu'ilyadesdécèsquisontenregistrés
quotidiennementdanslemonde[15].Globalement54,5milliondesgensmeurent
chaqueannéedanslemonde,unsurhuitdecesmortsseproduitchezlesenfants
sousl'âgescolaire[18]
L'Afrique,avecuntauxdemortalitéde11,8pour1000habitantsconnaitplusde12
467
000décèschaqueannée.LesprincipalescausesdemortalitéenAfrique
sont lessuivantes
:leVIH/SIDA,lepaludisme,larougeole,maladiesdiarrhéiques,laTBC,
infectionspérinatales,...[18]
La RépubliqueDémocratiquedu Congo à
titreillustratif,selon leprogramme
nationaldesantédereproduction(PNSR)ale36ètauxdemortalitéleplusélevé,
avec11,06morts/1000personnes(juillet2011)[14]
Généralement,lecorpsdu défunt,la
pluspartdesfois,dansles
sociétéscongolaises,étaitgardéàlamaisonparlafamillepouruntempscourt,
voire plusieurs jours avantl'inhumation [3];la situation physique du cadavre
s'assouplitd'abord,« ilestapaisé
»,puisdébuteleprocessusdedégradation.Ce
sontlesconséquencesnéfastesdeladégradationcadavériquequifontpeuràla
société[7].
Maisalors,leschosesontchangéetaucoursdessièclesactuels,plusieurscorps
despersonnesdécédéessontconservésàlamorgue.
Une morgue estune unité de conservation des
cadavres pendantun temps nécessaire,avantquelesmembresdela familledela
personnedécédéene
viennentretirerleurcorpspourl'enterrement[11].
Malgré cette évolution culturelle de la
morgue,en République
DémocratiqueduCongoplusieursfamilleséprouventdesdifficultésénormespour
conserverlecorpsdu défunt.Cesdifficultéss'expliquentparun
manquedes morguesdansplusieursterritoiresetcoinsdupays[13].Prenonsl'exempledela
villedeGomaavecuntauxdemortalitéélevé,nedisposequed'unnombretrès
10
insignifiantdemorgues.
Enplusdansdeshôpitauxoùl'ontrouve
desmorgues,lesystèmede
conservationdescorpsfaitdéfautàcausedel'électricitéquin'estpastoujours
disponible;cecihandicape le bon fonctionnement de ces structures. La
conservation d'un corps à la morgue dans la ville de Goma,non seulement
occasionnentpourlesfamilleséplorées,desdépensesonéreusessupplémentaires,
maiségalementtirenten longueurà causede«la
lourdeuradministrative» entretenue parles agents commis
auxdifférents services,surtouten ce qui
concernelesformalitésd'usageetdeconservation[13].
Quefairelorsqu'unpatientdécède?Lapriseenchargedelapersonne
décédée,leconstatdedécès,l'informationdelafamille,l'inventaire,latoilette,les
risquesencourusparlespersonnels,cequ'ilfautfairesilapersonnedécédéeest
contagieuse ou infectée,le transporten chambre
mortuaire,funéraire ou au
domicile,lessoinsdeconservation,l'autopsie,lesritesàrespecterenfonctiondes
différentesreligions[5].
Certainscorpsgardésàlamorgue;alorsquelalégislationdelamajorité
despaysexigeunenterrementsous48ou72heuresmaisdansnombreuxpays notammenten
Afriquenoire,demeurentparfoisplusieurssemaines,mois,même
desannéesavantquelafamillenevienneretirerlecorpsdelamorguepour
effectuerl'enterrement[9].
Signalonspeut-êtreaussiquebeaucoupdesparamètresetfacteursculturelset
religieuxtrouventuneplaceconsidérabledanslestransfertsdescorpsversla
morgue.
Vucequiprécède;nousavonseupourbutdecomprendrecommentse
faitl'admission,commentsepasseleséjouretlalevéed'uncorpsconservéet
enregistréàlamorgue.Laquestionprincipaledecetteétudeest:quellessontles
caractéristiquesdescorpsconservésetenregistrésàlamorgue?
11
Decettequestionprincipale,découlentlesquestionsspécifiquessuivantes:
?
Quellessontlescausesprincipalesdesmortspourlescorpsenregistrésàla
morguedel'HP/NK ?
? Quelle
estlatranched'âgequiestbeaucoupplusenregistréedanscette
morgue?
?
Quelsexeprédomineparmilescorpsenregistrésàlamorgue?
?
Quelleestlamoyennedeladuréedeconservationdescorpsdéposésàla
morguedel'hôpitalprovincialduNord-Kivu?
1.2 HYPOTHESES
Enréponseauxpréoccupationsci-hautcitées,nouspouvonsémettreles
hypothèsesci-après:
1.Les assassinats etles accidents de circulation seraientles
causes
principalesdesmortsenregistrésàlamorguedel'HP/NK.
2.Lescadavresdespersonneslesplusâgéesseraientplusnombreuxque
ceuxdesjeunes.
3.Lesexefémininseraitprédominantparmilescorpsenregistrésàla
morgue?
4.Lamoyennedeladuréedeconservationdescorpsdéposésàlamorgue
del'hôpitalprovincialduNord-Kivuseraittroisjours.
1.3 OBJECTIFS
Cetravailveutatteindrelesobjectifsquisuivent:
1.3.1 OBJECTIFGENERAL:
Identifierlescaractéristiquesépidémiologiquesdescorpsconservésetenregistrés
àlamorguedel'hôpitalprovincialduNord-Kivuaucoursdelapériodeallantde
septembre2009àseptembre2014.
12
1.3.2 OBJECTIFSSPECIFIQUES :
·
Identifierlesprincipalescausesdesdécèsenregistrésàlamorgue
del'HP/NK.
·
Déterminerlafréquencedesdécèsenregistrésenfonctiondel'âge.
·
Déterminerlafréquencedesdécèsenregistrésenfonctiondesexe.
· Déterminer
lamoyennedeladuréedescorpsconservésàla
morguedel'hôpitalprovincialduNord-Kivu.
1.4 INTERETDUSUJET
Cetteétudeestunepremièrepournotrefacultédemédecineetpermetdemettre
enévidenceleprofilépidémiologiquedescorpsconservésetenregistrésàla
morgue de l'hôpitalprovincial.Les informations qu'elle
fournitpermettrontà
l'autoritépolitico-administrativeetsanitairedeprendredesmesurespouraméliorer
lasécuritédelapopulationàdomicilecommeàl'hôpitalainsiquelesconditionsde
traitementetdeconservationdescorpsdanslamorgue.
1.5 DELIMITATIONDUSUJET
Cetravails'estétalésur5ans,soitlapériodeallantdeseptembre2009àseptembre
2014.Lechoixportésurcettepériodes'expliqueparlefaitquelesdonnéesd'avant
septembre2009nesontpasconnus.
1.6 DIFFICULTESRENCONTREES
Aucoursdenotreétudenousnous
sommesheurtésàplusieursdifficultésà savoir:
· Consultationdesregistresnoncomplets
·
Moyendetransportinsuffisantpouraccéderàl'hôpital
·
Certainsdocumentssontdéjàperdus.
13
1.7 PLANDUTRAVAIL
Aprèsl'introduction;notretravailestsubdiviséenquatrechapitres:
?
Lepremierchapitreportesurlesgénéralitéssurlescorpsconservéset
enregistrésàlamorgueetlaprésentationdumilieud'étude;
?
Ledeuxièmechapitretraitedematérieletméthodes;
?
Letroisièmechapitreestconsacréàlaprésentationdesrésultats;
?
Lequatrièmechapitreprésenteladiscussiondesrésultats.
Enfinuneconclusionetdesrecommandationsvontclorecetravail.
14
CHAPITREI.GENERALITESSURLESCORPSCONSERVESA LAMORGUEETPRESENTATIONDUMILIEUD'ETUDE.
I.1.GENERALITESSURLESCORPSCONSERVESALAMORGUE
I.1.1.DEFINITIONDESQUELQUESCONCEPTS
a.Lamort
Lamortestunconceptqualifiantl'étatd'unorganismebiologiqueayant
cessédevivre(mêmesicetermes'utiliseégalementausensfigurépourdésigner
parexempleladégénérescenced'uneétoile,oud'unelangueayantperduses
dernierslocuteurs).Cetétatsecaractériseparunerupturedéfinitivedansla
cohérencedesprocessusvitaux(nutrition,respiration...)nécessairesaumaintien
homéostatiquedel'organismeconsidéré,cequidistinguelamortd'unealtération
temporairecommedanslecasdel'hibernationoucertainescongélations[12].
Àl'échelledesorganismes,lamortpeutêtrevuecommelafindelavie
paroppositionàlanaissance,oucommel'absencedevie.Danslepremiercas,le
faitquelecoeurpuissearrêterdebattrependantunmomentavantd'êtreréanimé
poselaquestiondelalimite,oudelatransitionentrevieetmort.Faceàcette
question,l'Organisationmondialedelasantéanimaleconsidèrelamortcomme«
la
disparitionirréversibledel'activitécérébralemiseenévidenceparlapertedes
réflexesdutronccérébral
»:elleadopteainsiunedéfinitiondelamortentantque
mortcérébrale,pardistinctionavecunsimplearrêtcardio-circulatoire,étatqualifié
demortclinique[12].
b.Lecadavre
Lecadavreestcequiresteducorpsd'unorganismevivanthumainouanimaldans
lapériodequisuitlamort[11].
c.Thanatopraxie
Lathanatopraxie,ousoinsdeconservation,(embaumementen
Grande-Bretagne,auCanadaetauxÉtats-Unis),estletermequidésignel'art,la
scienceoulestechniquesmodernespermettantdepréserverdescorpsdedéfunts
15
humainsdeladécompositionnaturelle,delesprésenteravecl'apparencedelavie
pourlesfunéraillesetd'assurerladestructiond'unmaximum
d'infectionsetmicro-organismespathologiquescontenusdanslecorpsdesdéfunts[4].
d.Lamorgue
Unemorgueestuneunitédeconservationdescorpsdurantletempsnécessaire
pourquelesfamillesouquel'entreprisedepompesfunèbresviennentretirerle
corps.Uninstitutmédico-légalestunemorgueparticulièredestinéeàrecevoir,à
desfinsd'identificationetd'autopsie[11].
I.1.2.LECADAVREouCORPSCONSEVEALAMORGUE
Lecadavreestcequiresteducorpsd'unorganismevivanthumainou
animaldanslapériodequisuitlamort[2].
Onparleaussidedépouillemortellepourlecorpshumain,etdecharogne pourle
cadavre d'un animalsauvage.L'étatcadavérique estla 3e
étape de
décompositiond'uncorps,ilestsituéjusteavantladernièreétape,ditesquelettique
[2].
Décompositiond'uncadavre
La décomposition d'un corps humain débute
quelques minutes
seulementaprèsledécès.L'absenced'oxygèneentraîneuneacidificationdusang
tandisquelesenzymescellulairesamorcentleprocessusd'autolysedestissus.
Parallèlement,larigiditécadavériqueseformedèstroisàquatreheuresaprèsle
décès,puisdisparaîtrapidementlorsquelaputréfactiondébute.Demême,les
lividitéscaractéristiques,induitesparl'absencedecirculationsanguine,traduisent
deprofondschangementsphysico-chimiques.Cesphénomènessonttrèsutilisés
danslecadredelamédecinelégalepourestimerl'heuredudécès[2].
Cettepremièrephasededégradationentraîneledéveloppementd'une
forteactivitédesmicro-organismes(bactériesetchampignonsprincipalement).
Leuractivitéconduitàladégradationdecesmoléculesorganiquescomplexesen
gazeten fragments protéiques élémentaires.Cette
activité s'accompagne de
16
l'apparition d'une coloration verdâtre,observable
notamment au niveau de
l'abdomen,etd'ungonflementdecettemêmerégionsousl'effetdesgazaccumulés.
Cesgazfinissentpars'échapperparlesvoiesnaturellesmaispeuventprovoquerla
rupturedel'abdomen[2].
Laphasedeputréfactionactivedébuteensuite;ellesecaractériseparla
dégradationdesmusclesetlaproductiond'acidesgrasvolatils:indole,skatole,
putrescine,cadavérine,etc.Cettephaseestcomparativementpluslongue(quelques
semaines).
Pourfinir,la décomposition desosetdela peau
parcheminéeest extrêmementlente
:ils'agitd'unprocessusdeminéralisationpouvants'étendresur
plusieursannées,maisquiestaccentuéparl'actionduclimat(chocsthermiques,
gel)quipermetd'accélérerlafragmentationdesrestesducorps[2].
Datationducorps
Ilyatroiscritèresprincipauxquipermettentdedéterminerladateà
laquellelavictimeestmorte:
? Latempérature
Lorsquelavictimedécèdesatempératurecorporellevaprogressivement
rejoindrecelledumilieuoùellesetrouve.Orlavitessedelabaissedetempérature
peutvarierselondenombreuxcritère.Iln'estdoncpassimplededétermineravec
précisionlemomentoùlavictimeestmorte.Pourtant,cettetechniqueestunedes
plusprécisesdontdisposentleslégistes[4].
Toutd'abord,ondénombretroisphases
derefroidissementducorpsà partirdu
décès:lapremière,relativementlente,entrelapremièredemi-heureetla
troisièmeheuresuivantledécès;laseconde,quidurejusqu'àladix-huitième
heure
oùlatempératurebaisserapidement;etenfinunenouvellephaselentede
diminutiondetempératuredeladix-huitièmeàlavingt-quatrièmeheure.Unedes
méthodespermettantdedaterun corpsen fonction de
satempératureestle nomogramme de Henssge,qui prend en compte la masse de
la victime,la
17
températureambiantedumilieuetlatempérature
interneducorpspourdonner un
encadrementdutempsquis'estécoulédepuisledécèsdelavictime[4].
?
Larigiditécadavérique
Estuneperted'élasticitédes
muscles.Elleapparait àlatroisièmeheure
aprèsledécèsetpersistejusqu'àlaquatorzièmeheure.Larigiditécadavérique
saisitd'abordles paupières,lamâchoireetlanuquepuisvaverslesmembres
inferieurs:ellecommencepourlespetitsmusclesetatteintlesmusclesdeplusen
plusgros(membresinferieursavecletemps).Larigiditécommenceentretroiset
quatreheuresaprèslamortetaugmentejusqu'àladouzièmeheure,pourpersister
jusqu'èla
trente-sixièmeheure.Enfinelledisparaîtdanslesdeuxàtroisjoursqui
suiventledécès, momentoùcommencelaputréfaction.
Toutefois,lesconditions
danslesquelleslavictimeestdécédéeinfluencesur
lesphasesdelarigidité cadavérique[4].
? Leslividités
Cesontdestachesviolacées,apparaissentsurlespartiesbassesdu
corpsallongéausol
(nuque,arrièredesgenoux,basdudos).Cestachessontdues
àladescentedusangattiréparlagravitéverslesol,lecoeurdelavictime
n'assurantplus sa fonction età la perte
d'étanchéité progressive du réseau
vasculaire.Lesangstagnedoncdanslespartiesinferieures(prèsdusol)
excepté
cellesencontactaveclesolcarunepressionestalorsexercéesurlesvaisseaux
sanguins.Ceslividitésapparaissentàpeuprèsdeuxheuresaprèslamort.Sila
mortdatedemoinsdesixheures,leslividitéssontmobiles.Ainsi,silecadavreest
retourné,leslividitéschangentdeplaceetvontverslesol.Entresixetdouzeheures
après la mortde la victime,sil'on retourne le corps,de nouvelles
lividités
apparaissentenplusdecellesdéjàformées.Aprèsdouzeheures,leslividitésne
changentplusdeposition(mêmesoumisesàlapressiondusol).Leslividités
permettentaussidesavoirsilecorpsaétédéplacéaprèslamort(voirecombiende
tempsaprès).Parexemple,silecorpsaétéretournéaprèsdouzeheuressuivantla
mort,lemédecinlégisteconstateraqueleslividitéssontprésententsurlapartie
supérieureducorpsparrapportausoletremarqueradesendroitspluspâles
18
correspondantauxpointsd'appuid'origineaveclesol[4].
Ilyaaussid'autrecritèresquipermettentd'évaluerladatedemortdela
victimecommel'opacificationdelacornée,oul'apparitiond'unetachevertesur
l'abdomendelavictime,signequecelafaitplusdequarante-huitheuresquela
victimeestdécédéeou enfin déterminerla
concentration depotassium dans l'humeurvitréedel'oeil.
Aspectpsychologique
La vue ou la proximité d'un cadavre humain
génère des émotions
complexes,notammentprobablementparcequ'elleramènel'individuàl'idéedesa
propremort.Danscertainstroublespsychiques,lespersonnesarriventàune
identificationàuncadavre.
Identificationd'uncadavre
Pouridentifierunmort,lesinspecteursdoiventtoutd'aborddéterminer
l'avancementdeladécomposition,quiestclasséenquatreclasses
:lapremière
étapeestconsidéréecommedeuxjoursaprèslamort,lasecondeestl'étapedes
premierssignesdedécomposition(ventrecreusé,yeuxblanc...)Latroisièmeétape,
l'étape cadavérique estcelle ou la peau commence à
disparaître,etles os
apparaissentelleestsituéeenvironàtroismoisaprèslamort,quantàlaquatrième,
c'estl'étapededécompositiontotale,plusdepeau,decheveuxnid'ongles[8].
Deplus,ilsanalysentlesmarquesextérieurescommelestatouages,lestachesde
vin,ouencorelescicatrices.Depuispeu,l'analysedel'ADNpeutaussiêtreutilisée.
I.1.3.LAMORGUE
Typologie
Ilexistedeuxtypesdemorgues
:àtempératurepositive+2 °C/+4 °Coùle
corpspeutêtreconservéquelquessemaines(maisladécompositionsepoursuit),
etàtempératurenégative(congélation)pouruneconservationpluslongue(la
décomposition estarrêtée).La législation de la
majorité des pays exige un
enterrementsous48ou72heuresmaisdansdenombreuxpays,notammenten
19
Afriquenoire,lescorpsdemeurentparfoisplusieurssemaines,mois,voiredes
annéesavantquelafamillenevienneretirerlecorpsdelamorguepoureffectuer
l'enterrement.Lanécessitéderegrouperlesmembresdelafamilleetlecoûtparfois
« extravagant » des funérailles demande du temps
pourréunirles sommes
nécessairesàdesfunéraillesdignes[7].
Des hôpitaux disposentde capacités
importantes ainsique les instituts de médecinelégale.
I.1.3.1.ADMISSIONDESCORPS
Un établissementde santé doitdisposerd'au
moins une chambre
mortuairedèslorsqu'ilenregistreunnombremoyenannueldedécèsaumoinségal
àdeuxcents.Lachambremortuairedoitcomporterunezonepublique(lelocalde
présentationducorpsetlelocald'accueilpourlesfamilles,éventuellementune
salled'attenteetunesalledecérémonie)etunezonetechnique(lasallede
préparationdescorpsetlescasesréfrigérées).Lesnormesetlatempératuredela
zonepubliqueetdela zonetechnique,descasesréfrigéréesetdu
localde
présentationdescorpssontégalementprécisées[5].
Leregistre:lesdécèssontinscritssurunregistrespécial.
Ceregistrecomprendlesprécisionsquevoici:
·
ladateetl'heurededépôtàlamorgue,matin,soir,lieuederelevée;
· lesexedel'individu;
· sonâge;
· sonlieudenaissance;
·
sonétat(célibataire,marié,veuf);
· sonmétier;
· sonadresseetsonquartier;
· sadescriptionphysique;
·
sadescriptionvestimentaireextrêmementcomplèteaveclesobjetsdelavie
courantetrouvésdanssespoches;
·
letypedemort(accident,homicide,suicide...)etlescausesdeceux-ci
20
lorsqu'ellessontconnues;
·
letempsécoulé,déterminéparleslégistesdepuislamortdelapersonne;et
sondépôtàlamorgue(depuis1heured'eau,voireplusieursmois);
·
lesfonctionnairesquiontconstatéledécès(commissairedepolice;lemaire
delacommune,lejugedepaix)etleslégistesquiontprocédéàl'autopsie
·
lelieuoùlecorpsaétéretrouvé;
·
ladatedel'inhumationetsilecorpsaétéréclaméparlafamilleousi
l'ensevelissementaétéprisenchargeparl'administration(danslaquasi-totalitédescas,afindenepasenassumerlesfrais)[8].
Ledélai:
Sousd'autrescieux,ledépôtetleséjouràla
morgueducorpsd'une
personnedécédéesontgratuitspendantlestroispremiersjourssuivantledécès.
Lemaintienducorpsdupatientdanslachambremortuairedel'établissement
public,àlademandedelafamille,au-delàdudélaidetroisjourssuivantledécès
peutdonnerlieuàfacturation.L'établissementdoitinformerlepatientduprixde
cetteprestationpourlaquelleilétablitunefacturedétaillée.D'unemanièregénérale,
ledépôtnepeutexcédersixjoursaprèsledécèsdupatient.
Seulslescorpsnon
réclamésparlafamillepeuventyséjournerpendantuneduréemaximalededix
jours[5].
I.1.3.2.SOINSDECONSERVATION
Aprèsundécès,dessoignantsoudesagentsdelamorgueprocèdentà
différentssoinsquiontcommeobjectifdanslagrandemajoritédescasdelimiter
provisoirementleprocessusnaturelputréfactionquisemetenoeuvredèslamort
[5].
Cecipermetauxproches :
· deveilleruncorpsaseptisé(environ90 %
degermesenmoins)diminuant par-làlesrisquessanitaires;
·
undeuilfacilitéparl'imagedumortquelathanatopraxiereconditionnevoire
recrée,neserait-cequ'àl'aided'artifices,ellefaciliteconsidérablementle
21
travaildedeuil(cesinjectionsformoléesnesontpasetneremplacentpasle
maquillage,lacoiffureetl'habillage);
?
unemiseenattenteducorps(encasdemanqued'officiantreligieux,en raison
d'attentes plus longues aux crématoriums,ou enfin pour la conservation
d'un cadavre devantêtre transporté vers un pays lointain
(contraintelégale).
Parmicessoins:
Latoilettemortuaire:
Ilexistedifférentsmoyensdeconservationd'uncorpsavantlamiseen
cercueil :lefroid,desprocédéschimiques
;onparlealorsdethanatopraxie.
Ilssontexclusivementréalisés,àlademandedesfamilles,parunthanatopracteur
habilité.Lepersonnelhospitaliern'estpasautoriséàpratiquercessoins.
L'agentdelamorguecommenceparledéshabillageducorps
;tousles
vêtementsdumortsontenlevésetmisdecôtéainsiquetouséventuelseffets
personnelstelsquebijoux,quisontinventoriés.Lecadavreestlavéavecuneou
plusieurssolutionsdésinfectantes.Aucoursdecettetoilettemortuaire,lepraticien
fléchitetmasselesbrasetlesjambespourdiminuerlarigiditémortuaire[15]
;
Lesyeuxsonttraitésavecunbouchonmaintenantlesyeuxferméspouréviterune
expressioninappropriée.Lespaupièressontéventuellementcolléesentreelles.La
bouchepeutêtreferméeparunesutureou unecolleou un
filréunissantle
maxillaireetlamandibule(viauninjecteuràaiguilles,dispositifspécialiséplus
courammentutiliséenAmériqueduNordetspécifiqueàlapratiquedessoins
mortuaires).Onchercheàdonnerl'impressiond'unvisageetd'uncorpsaussi
détendusetnaturelsquepossible.L'étapesuivanteconsisteenl'injectiondesixà
dixlitresd'unpremierproduitbiocide,généralementessentiellementàbasede
formol.Ceproduitestinjectéparunecanuleintroduitedansuneartère(carotide
primitive,huméraleoufémorale)préalablementrendueaccessibleparuneincision
[15].
22
L'autopsie:
L'autopsiemédicaleeffectuéedansunbutthérapeutiqueouscientifiquenécessite
l'absencederefusdudéfunt,explicitementformulé,ourapportéparsafamille.
Encequiconcernelarestitutionducorpsauxproches,lesobligationsdumédecin-légistediffèrentselonlanaturedel'autopsie:
1°S'ils'agitd'uneautopsiemédicale,lemédecin esttenu
des'assurerdela « meilleurerestaurationpossibleducorps
»avantrestitution.
2°S'ils'agitd'une autopsie judiciaire,aucune
disposition légale relative à la
restaurationetàlarestitutionducorpsn'estenrevancheprévue.Certainesdérives
ontenconséquenceétéobservées[4].
I.1.3.3.LERETRAITDESCORPS. ?
Laréclamationducorps:
Lafamilleou,àdéfaut,lesprochesdisposentd'undélaidedixjourspourréclamer
lecorpsdelapersonnedécédéedansl'établissement[9].
Encasdenon-réclamationducorpsdansledélaidedixjours,l'établissement
disposededeuxjoursfrancs:
1°Pourfaireprocéderàl'inhumationdudéfuntdansdesconditionsfinancières
compatiblesavecl'avoirlaisséparcelui-ci;s'ils'agitd'unmilitaire,l'inhumationdu
corpss'effectue,enaccordavecl'autoritémilitairecompétente;
2°Pourprendrelesmesuresenvuedeprocéder,àsacharge,àlacrémationdu
corps.
23
I.2.PRESENTATIONDUMILIEU
Lamorgue
del'HP/NKaétéconstruiteen1986etenregistreplusieurscasdes
décèsdelavilledeGomaetreçoitégalementunnombreconsidérabledescorps
provenantdesmilieuxdifférentsurbainsetrurauxéloignésdelavilledeGoma.
Fonctionnement
Lamorguedel'hôpitalprovincialcomprendquatreagentsdontdeuxtravaillent
pendantla journée etdeux autres pendantla nuit.A l'arrivé du
corps;le responsabledu corpscomplèteunefichededépôtdu
corpssurlequelest
mentionnétouteslesinformationsliéaucorps;àlasortieilsignelafichederetrait
ducorpsmoyennantunefacturepayéeàlacomptabilitédel'HP/NK.Elleest
classéedanslesserviceséconomiquesetgénérauxdel'HP/NK.
Lamorguefonctionne24hsur24
malgrélescoupuresintempestivesducourant
électriqueetsonbâtimentuniqueestsubdiviséendeuxchambres
;l'unesertàla
conservationetl'autreaétéaménagéepourlapréparationducorps.
Equipementsdela morgue
Lamorguedel'HP/NKcomprenddeséquipementsci-après
?
12cellulesréfrigérantesdontquatrenefonctionnentplus.
? Deuxcercueilsmétalliques ;
? Unrobinet ;
? Deuxlitsroulantsoucivières;
? Desbrancards.
l'analysedesrésultats:% =
Effectiftotal
24
CHAPITREII.MATERIELETMETHODES
II.1.MATERIEL
· POPULATIOND'ETUDE
La population d'étude estconstituée de tous
les cas de décès quiontété
enregistrésetconservésàlamorguedel'HP/NKpendantnotrepérioded'étude.
· ECHANTILLON
L'échantillonestde1140casdedécèsayantétéenregistrésàlamorguede
l'HP/NKen5ans.
II.2.METHODOLOGIE
1.TYPED'ÉTUDE
Ils'agitd'uneétudedescriptiveetrétrospectivebaséesurl'analysedocumentaire.
2.COLLECTEDESDONNEES
Nousnoussommesservisdesregistresdelamorguepourétudierlesvariables
suivants:
· lacausedelamort,
· laduréedelaconservation,
·
l'âgeaujourdel'admissionducorpsdelamorgue,
· lesexeducadavre,
· L'identitéducadavre.
3.TRAITEMENTETANALYSEDESRESULTATS
Al'issuedelacollectedesdonnées,ellesontétéstraitéesetprésentéessousforme
detableauàl'aideduprogramme
MSWordquiaétéégalementutilisépourla
rédactiondecetravail.Nousnoussommes servisducalculdepourcentagepour
Effectifindividuel×100
25
CHAPITREIII.PRESENTATIONDESRESULTATS
III.1.SEXEDESCORPSENREGISTRES ALAMORGUE
Tableauno1.Répartitiondescorpsselonlesexe
SEXE EFFECTIFS POURCENTAGE
MASCULIN 778 68,25
FEMININ 362 31,75
TOTAL 1140 100
Ilressortdecetableauqu'ilyaplusdescorpsmasculins(68,25%)queféminin
(31,75%)enregistrésàlamorguedel'HP/NK.
III.2.AGEDESCORPSENREGISTRESALAMORGUE
Tableauno2,répartitiondescorpsselonl'âge.
AGE(année) EFFECTIFS POURCENTAGE
=18ans 1052 92,28
<18ans 88 7,72
Total 1140 100
Danscetableau,nousconstatonsquela
grandemajoritédescorpsestdes
personnesadultes(92,28%)etenplusiln'yaque7,72%descorpsdesenfants(<18
ans).
Ilressortdecesrésultatsuneévolutioncroissantedutauxannueld'admissiondes
corpsàlamorguedel'HPNK,deseptembre2009à2014.Cettedernièreannée
26
III.3.FREQUENCEANNUELLEDEL'ENREGISTREMENTDESCORPS
Tableauno3.Répartitionannuelledescorps.
année
|
effectifs
|
pourcentage
|
2009
|
25
|
2,19
|
2010
|
116
|
10,17
|
2011
|
172
|
15,09
|
2012
|
233
|
20,44
|
2013
|
335
|
29,39
|
2014
|
259
|
22,72
|
Total
|
1140
|
100
|
![](Caracteristiques-epidemiologiques-des-corps-enregistres-et-conserves--la-morgue-de-l-hpital9.png)
GraphiqueN°1:Répartitionannuelledesenregistrementsdecorps.
27
présenteunelégèrebaissedutauxd'admission(22,72%);letauxleplusélevéest
observéen2013avec29,39%.
III.4.LADUREEDECONSERVATIONDESCORPS
Tableauno4.Répartitiondescorpsselonladurée.
Durée(jour) Effectifs Pourcentage
Un 942 82,63
Deux 121 10,61
Trois 27 2,37
Plusdetrois 50 4,39
Total 1140 100
Ilestbienclairdanscetableauci-haut,quelapluspartdescorpssoit82,63%nefait
qu'unjouràlamorgue.
III.5.CONNAISSANCEDEL'IDENTITEDESCORPSCONSERVES
Tableauno5.Répartitiondescorpsselonl'identité.
Identité Effectifs Pourcentage
connue 1077 94,47
inconnue 63 5,53
Total 1140 100
Ilressortdecetableauquedans5,53%
descasl'identitéducorpsconservéàla
morguenesontpasconnue.
28
III.6.REPARTITIONDESCORPSSELONLAPROVENANCE.
Tableauno6.Distributiondescorpsselonlaprovenance.
Provenance Effectifs Pourcentage
HP/NK 116 10,18
Extérieur 1024 89,82
Total 1140 100
Danscetableaunousremarquons89,82%descorpsproviennentdel'extérieurde
l'hôpitalprovincialduNord-Kivu.
III.7.LESPRINCIPALESCAUSESDESDECES.
Tableauno7.Répartitiondescorpsselonlacausedelamort.
Typedemort Effectif Pourcentage
Maladie 42 3,68
Accident 20 1,75
Assassinat 33 2,83
Noyade 5 0,44
nonmentionné 1040 91,23
Total 1140 100
Lacausedelamortn'estpaspréciséepour91,23%
descorpsenregistrésàla
morgue.3,68%sontdesmortsliésàlamaladie,2,89%desassassinats,1,75%des
accidentset0,44%desnoyades.
29
CHAPITREIV.DISCUSSIONDESRESULTATS
IV.1.LAFREQUENCEANNUELLEDESCORPS
Lamorguedel'HPNKaenregistré1140casdesdécèspendantune
périodedecinqanssoit25casen2009(2,19%) ;116casen2010(10,17%) ; 172
casen2011(15,09%) ;233casen2012(20,44%) ; 335casen2013(29,30%)et259
en2014(22,72%).(TableauN003)
Ilressortdesrésultatssusmentionnésdansle
mêmetableaun03 ;uneévolution croissantedu
tauxannueld'admission descorpsàlamorguedel'HPNK,de
septembre2009àseptembre2014.L'année2014présenteunelégèrebaissedu
tauxd'admission(22,72%)parrapportautauxleplusélevéquiaétéobservéen
2013avec335cassoit29,39%.
Celaestdûaufaitquelaculturedelamorgueaintégrédanslechefdela
populationdelavilledeGomaenparticulieretcelledelaprovinceduNord-Kivuen
générale.
IV.2.IDENTITEDESCORPS
Autableaun05,nousconstatonsque5,53%descorpssontenregistrés
commedesinconnus,leuridentitéetinformationsrelativesnesontpasconnues.
Celaestdûaufaitquelafamillen'estpasinforméeoutoutsimplementqu'ellen'est
pasprésenteàGoma.
IV.3.LAPROVENANCEDESCORPS
Pource quiestde la provenance des corps,89,82% des corps
proviennentdel'extérieuretseul10,18%%descorpssontdespersonnesmortesà
l'hôpitalprovincialduNord-Kivu(voirtableaun06).Ceciestunargumentqu'onne
peutpascalculerlamortalitéhospitalièredel'HPNKàpartirdesdonnéesdela
morgue.
IV.4.AGEDESCORPS
Pourcequiconcernel'âgedescorps,92,28%sontdesadultes(plusde
18ans)et7,72%sontdesenfants(moinsde18ans).Celamontrequelescorpsdes
adultessontlesplusconservésetquelescorpsdesenfantsdécédésnesont
30
beaucouppas
admisàlamorgue.Celapeutêtredûaufaitquecesontles
personnesadultesquimeurentbeaucoupplusquelesenfants.Cesdonnéessont
tiresdutableaun01.Toutefois,ilsieddesignalerquenousaurionsvouludonné
beaucoupdesrenseignementssurl'âgedescorpsenregistrés,maislesregistresne
sontpasclairsquantàce.
IV.5.LESEXEDESCORPS
Lesexemasculinestdominantsoit68,25%contreseulement31,75%du
sexeféminin.Cecirésultedutableaun02etc'estpeut-êtredûàlacultureafricaine
quisacraliselecorpsdelafemme.
IV.6.CAUSESDESDECES
Letableaun07nousdonnequelquesréponsescommecausesdedécès;
En dehorsde91,23%,soit1040 corpsquinesontpasmentionnésdansles registres
;lesautrescausesdemortsontlessuivantes,selonl'ordredécroissant :
maladie3,68% ;assassinat2,89%;accident1,75% ;noyade0,44%.Celaprouveque
lamorguen'accordepasbeaucoupd'importancenid'intérêtsauxcausesdesmorts
pendantl'admissiondescorps,cependantparrapportauxcausesrapportées:les
principalescausesdesdécèssontdesdécèsliésàlamaladie,puisviennentles
mortsliésauxassassinatssuividesmortscausésparlesaccidentsetenfinla
noyade.
Selonl'OMS,lesmaladiesinfectieusessontresponsablesde17millionsdedécès
paran,cequireprésenteuntiersdelamortalité.Lamortalitédueàlasous-alimentationreprésentait58
% delamortalitétotaleen2006 :«Danslemonde,
environ62millionsdepersonnes,toutescausesdedécèsconfondues,meurent
chaqueannée.En2006,plusde36millionssontmortesdefaim oudemaladies
duesauxcarencesenmicronutriments ».Lenombredemortsviolentes(homicide,
suicide,accidents)varie beaucoup selon les pays etles époques (guerre,
démantèlementdel'État...)
IV.7.LADUREEDECONSERVATION
Quantau tableau n04,la majorité des
corps soit82,63% séjourne
pendantunjouràlamorgue,10,61%et2,37%fontrespectivement2et3joursalors
31
que4,39%faitplusdetroisjoursdepuisleursadmission.Celapeutêtredûaufrais
onéreuxquis'élèveà20$parjouretpourtantdansd'autrespayslemaintiendu
corpsdudéfuntdanslachambremortuaired'unétablissementpublic,àlademande
delafamilleestgratuitlestroispremiersjours.C'estau-delàdudélaidetroisjours
suivantledécèsquelaconservationpeutdonnerlieuàfacturation.L'établissement
doitinformerlafamilleduprixdecetteprestationpourlaquelleilétablitunefacture
détaillée.
32
CONCLUSION
Leprésenttravailaréponduàlaquestionfondamentaledesavoirquelles
sontlescaractéristiquesépidémiologiquesdescorpsconservésetenregistrésàla
morguedel'hôpitalprovincialduNord-Kivu.
Cetteétudeestrétrospectiveetdescriptive.Elleaétémenéesur1140
cas,descorpsayantétéenregistrésetconservésàlamorguedel'HP/NKpourla
périodedeseptembre2009àseptembre2014.
Lesrésultatsdecetteétudeontmontréque:
-
Lagrandemajoritédescorpsenregistréeàlamorguesontdespersonnes
adultes(=18ans)avec92,28% etseulement7,72% descorpsdesenfants (=18ans).
-
Ilyaplusdescorpsdesexemasculin(68,25%)quedesexeféminin(31,75%)
enregistrésàlamorguedel'HP-NK.
-
Ilyaeuuneévolutioncroissantedutauxannueld'admissiondescorpsàla
morguedel'HPNK,deseptembre2009à2014.Letauxleplusélevéaété
observéen2013avec335cassoit29,39%.
-
Lapluspartdescorpssoit82,63%nefaitqu'unjouràlamorgue.
-
63corpssoit5,53%desdécèssontdescasdontl'identitéducorpsconservé
àlamorguen'estpasconnue.
- 89,82%
descorpsproviennentdel'extérieurdel'hôpitalprovincialduNord-Kivu.
-
Lacausedelamortn'estpaspréciséepour91,23%descorpsenregistrésà
lamorgue.3,68% sontdesmortsliésàlamaladie,2,89% desassassinats,
1,75%desaccidentset0,44%desnoyades.
33
RECOMMANDATIONSETSUGGESTIONS
Auvuedestoutescesobservations ;nousrecommandonscequisuit:
-Auxautoritéssanitairesetpolitico-administrativesdebienprendresoinsdes
agentsdecettemorguesurleplanfinancieretdurenforcementdescapacités.
-Quelesautoritéspolitico-administrativesoctroieeffectivementunesubventionà
l'HPNKpourquemêmelesgenslespluspauvrespuissentaussiconserverles
corpsdeleurdéfuntenfindeseprotégercontrecertainesmaladiesliéesàla
putréfactiondescadavres.
-Quel'hôpitalpratiquedesautopsiesetdesprélèvementspourdesprobables
étudesscientifiques.
-Quelesagentsdelamorgueveillentaubonremplissagedesregistres.
Enfinàlapopulationdeconserverlescorpsdesdéfuntsàlamorguepouréviter
certainesmaladiescontagieuses.
34
BIBLIOGRAPHIE
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»,rapportde
recherches effectués durant la huitième
session des travaux de
l'observatoireduchangementurbain,(UNILU,ULG,ULB-CUD),juin-aout2002.
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3.«Mortetmaladieauzaïre
»,parisl'harmattan,1998(cahierafricainm31-32)
TERVURENCEDAF-AFRIKAINSTITUTE.
4.Articledujournal,LeMondedatédu27juillet2012intitulé«
Embaumerle
corpsdesdéfunts,unepratiqueenpleinessor
[archive].
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CoursdeMédecinelégale-médecinedutravail
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2011.
7.ELISA.B,«LesfiguresdelamortàNairobi,unecapitalesanscimetières
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»,paris,libres
-halliers,1998.
10.JOËLNORET,«morgueetpriseenchargedelamortausud-Benin
»,cahiers
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12.Mortbiologique,mortcosmique(sousladirectiondeM.F.BacquéetG.
Chapouthier)Étudessurlamort,2003,no
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13.Radio Okapi/étatde lieu des morgues en
RDC,émission parole aux auditeurs
14.RapportduPNSR,Kinshasa2011.
15.Recommandationsrelativesàlapriseenchargedelapersonnedécédéeen
établissementdesanté,C.CLIN,décembre2011.
16.TsongoKibendelwa, « Médecinelégale
»,UNIKIS,coursinédit,2005. 17.VANDERGEEST,«LesAgnidevantlamort
»,parisKarthala,1985. 18.www.who.int/Rapportdel'OMS2002,Chapitre4.
35
1.IDENTITE
Nom :MWENEWABO Postnom :KULIMUSHI
Prénom :Vincent
LieudeNaissance:KIROTSHE DatedeNaissance
:09/11/19921
Sexe:M
Nationalité:RDCongolais
Adresse :Avenue:1Ruyange
N°:1851
Quartier:Mabanga-sud Province
d'origine1Sud-Kivu
Pays:1République
DémocratiqueduCongo
Téléphone :+243973619333,+243841009697
E-mail:
vincentkulimushi@yahoo.com
2.FORMATIONSSUIVIES
?
MédecineGénéraleàl'UNIVERSITEDEGOMAde2011-2018
?
BIOLOGIE-CHIMIEàl'INSTITUTFARAJA/Gomade2005-2011
?
ECOLEPRIMAIREàL'EPMUSHINDI/KirotsheetàL'EPSAKEauNord-Kivu
de1999-2005
36
TABLEDESMATIERES
IN MEMORIUM i
DEDICACE ii
REMERCIEMENTS iii
SIGLESETABREVIATIONS iv
RESUMEDUTRAVAIL v
INTRODUCTION 7
1.1 PROBLEMATIQUE 7
1.2 HYPOTHESES 9
1.3 OBJECTIFS 9
1.3.1 OBJECTIFGENERAL: 9
1.3.2 OBJECTIFSSPECIFIQUES : 9
1.4 INTERETDUSUJET 10
1.5 DELIMITATIONDUSUJET 10
1.6 DIFFICULTESRENCONTREES 10
1.7 PLANDUTRAVAIL 10
CHAPITRE.I.GENERALITESSURLESCORPSCONSERVESALAMORGUEETPRESENTATIONDUMILIEUD'ETUDE.
11
I.1.GENERALITESSURLESCORPSCONSERVESALAMORGUE
11
I.1.1 I.1.1.DEFINITIONDESQUELQUESCONCEPTS 11
a.Lamort 11
c.Thanatopraxie 11
d.Lamorgue 12
I.1.2.LECADAVREouCORPSCONSEVEALAMORGUE 12
I.1.3.LAMORGUE 15
I.2.PRESENTATIONDUMILIEUD'ETUDE 19
CHAPITREII.MATERIELSETMETHODOLOGIE 21
II.1.MATERIEL 21
II.2.METHODOLOGIE 21
II.3.TRAITEMENTETANALYSEDESRESULTATS 21
CHAPITREIII.PRESENTATIONDESRESULTATS 22
III.1.SEXEDESCORPSENREGISTREALAMORGUE 22
III.2.AGEDESCORPSENREGISTRES 22
III.3.FREQUENCEANNUELLEDEL'ENREGISTREMENTDESCORPS
23
III.4.LADUREEDECONSERVATIONDESCORPS 24
III.5.IDENTITEDESCORPSCONSERVES 24
III.6.REPARTITIONDESCORPSSELONLAPROVENANCE. 24
III.7.LESPRINCIPALESCAUSESDESMORTS. 25
CHAPITREIV.DISCUSSIONDESRESULTATS 26
IV.1.LAFREQUENCEANNUELLEDESCORPS 26
IV.2.IDENTITEDESCORPS 26
IV.3.LAPROVENANCEDESCORPS 26
IV.4.AGEDESCORPS 26
IV.5.LESEXEDESCORPS 27
IV.6.LESCAUSESDEMORTDESCORPS 27
IV.7.LADUREEDECONSERVATION 27
CONCLUSION 28
RECOMMANDATIONSETSUGGESTIONS 29
BIBLIOGRAPHIE 30
37
|