![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et1.png)
Université de Liège
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et2.png)
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et3.png)
Faculté des Sciences Département
de Géologie ü. R. Argiles, Géochimie et Environnements
sédimentaires (AGEs) Promoteur du mémoire : Prof. Dr. Nathalie
FAGEL
Valorisation des géoressources argileuses de la
région de Kinshasa pour améliorer /a qualité et la
durabilité des matériaux de construction utilisés dans
l'l~abltat pérlurbain
Travail de fin d'études réalisé en vue de
l'obtention du grade de Master en Sciences Géologiques par Lavie
Arséne MANGO ITU LA MVA
Année Académique 2014 - 201.5
Remerciements
Le coeur rempli de reconnaissance et de gratitude, je voudrais
rendre grâce d'être arrivé au bout de ce travail. Je
remercie de tout coeur ceux qui ont contribué de près ou de loin
à sa réalisation.
Je remercie de manière spéciale Madame Nathalie
Fagel de m'avoir permis de réaliser ce projet et pour son
encadrement.
Je remercie Dominique Wetshondo et Jean René Kabamba qui
m'ont accueilli et encadré lors de mon séjour à
Kinshasa.
Je remercie le personnel du Laboratoire des Matériaux de
Constructions et du Laboratoire de Géotechnique de l'ULg. Je pense tout
particulièrement à Monsieur Luc Courard, Monsieur
Frédéric Collin, David Bastin, Amaury Daras, Sophie Grigoletto,
Véronique Szepetiuk et Monique Denotte.
Je remercie ceux qui, par leurs encouragements m'ont
motivé à aller au bout, en particulier ma famille.
Je vous remercie également vous tous qui lirez ce travail
et qui y porterez un quelconque intérêt.
3
JURY
Dr. N. FAGEL, Professeur à l'Université de
Liège, Promoteur
Dr. Ir. F. COLLIN, Chargé de cours à
l'Université de Liège Dr. Ir. L. COURARD, Professeur à
l'Université de Liège Dr. Ir. E. PIRARD, Professeur à
l'Université de Liège
4
Table des matières
Table des matières 4
Résumé 5
I. Introduction 6
II. Origine des matériaux argileux de Kinshasa 9
II.1 Géologie régionale 9
II.2 Géomorphologie régionale 13
II.3 Sols 14
III. Sites et techniques d'échantillonnage 16
III.1 Kasangulu 16
III.2 Ndjili Cecomaf 20
III.3 Lutendele 22
IV. Essai de valorisation 27
V. Matériel et méthode 34
V.1 Analyse des terres et des argiles 34
V.2 Caractérisation des liants 37
V.3 Caractérisation des éprouvettes 40
VI. Résultats et discussion 42
VI.1 Caractérisation chimique 42
VI.2 Caractérisation minéralogique 43
VI.3 Granulométrie et limites d'Atterberg 43
VI.4 Perte au feu 48
VI.5 Résistance à la compression et à la
flexion 50
VII. Synthèse 57
VIII. Conclusion 60
Bibliographie 61
Annexes 68
5
Résumé
La région de Kinshasa contient une abondance de
matières premières argileuses dans plusieurs de ses
localités. Ces matières argileuses font leurs preuves dans la
construction en terre cuite. Ce travail consiste à valoriser ces
ressources argileuses dans un autre secteur de construction : la terre crue.
L'objectif est de trouver une alternative durable et peu gourmande en
énergie.
Trois localités contenant d'importantes ressources
argileuses ont été échantillonnées : Kasangulu,
Lutendele et Ndjili Cecomaf. Ces matériaux sont
caractérisés afin de voir s'ils sont adaptés à la
construction en terre crue selon les techniques et les normes courantes :
Les matériaux argileux de Kasangulu possèdent
des caractéristiques minéralogiques (composition
minéralogique), physiques (masse volumique, teneur en eau naturelle,
granulométrie, indice de plasticité) et géotechniques
(résistance à la compression et à la flexion) qui font
qu'ils sont plus propices à la construction en terre comprimée
(pisé et BTC).
Les matériaux de Lutendele et ceux de Ndjili Cecomaf
sont caractérisés par des paramètres
minéralogiques, physiques et géotechniques qui font qu'ils sont
plus propices à la construction en terre moulée (adobe, mortier,
bauge).
Abstract
The Kinshasa region contains an abundance of clay raw material
in many of its localities. These clay materials show their ability in the clay
building. This work is to develop these resources in another clay construction
sector : the raw earth. The obdjective is to find a sustainable alternative
which consumes less energy
Three localities containing important clay resources were
sampled : Kasangulu, Lutendele and Ndjili Cecomaf. These materials are
characterized in order to see if they are suitable for earthen construction
techniques according to current standards :
The clay materials of Kasangulu possess mineralogical
characteristics (mineralogical composition), physical (density, natural water
content, particle size, plasticity index) and geotechnical (compressive
strength and flexural strength) that make them more conducive to compressed
earth construction (adobe and BTC).
Materials of Lutendele and Ndjili Cecomaf are characterized by
mineralogical, physical and geotechnical parameters that make them more
conducive to the construction of molded earth (adobe, mortar, bauge).
6
I. Introduction
Ce mémoire s'inscrit dans un projet qui vise à
valoriser les gisements argileux de la région de Kinshasa et à
améliorer les matériaux de construction à base d'argile.
Deux raisons nous ont poussé à nous intéresser à ce
sujet.
- D'une part, la République Démocratique du
Congo est réputée pour ses ressources en matière
première. A l'heure actuelle la quasi totalité des
investissements nationaux ou internationaux, s'orientent vers les gisements
métalliques (cuivre, cobalt, zinc, manganèse, or...) (Carter
Center, 2002 ; Kating, 2014). Par contre les gisements d'argiles sont
plutôt délaissés à l'heure actuelle.
- D'autre part, la région de Kinshasa a connu une forte
expansion spatiale et démographique avec comme conséquence le
développement d'une région périurbaine (Lateef et al.
2010). A l'heure où elle est en (re)construction, la qualité de
l'habitat est un problème crucial.
Les gisements d'argiles produisent principalement de la
matière première pour l'industrie de la céramique et de la
construction. La fabrication des briques de construction à Kinshasa est
totalement faite de façon artisanale et les briques cuites sont
chauffées au bois, avec les problèmes qui en découlent,
notamment la déforestation (Schure et al., 2011 ; Wetshondo, 2012). En
outre, la fabrication des matériaux de construction est gourmande en
énergie. La tendance actuelle est de réduire au maximum la
température et la durée nécessaires au traitement
(Röhlen et al., 2013).
L'objectif de ce mémoire vise donc à produire,
à partir des argiles locales, des matériaux de construction
durables, peu gourmands en énergie et respectant l'habitat local. Cette
thématique sera appliquée pour les briques crues. Pour
répondre à cet objectif, la première étape a
consisté à un échantillonnage d'argiles à Kinshasa
(Lutendele et Ndili Cecomaf) et à Kasangulu, une localité
située dans la province du Bas Congo (Fig. I.1). Les régions
choisies se justifient par l'abondance des matières premières
argileuses et par des besoins importants de développement. Les
échantillons sont ensuite caractérisés d'un point de vue
chimique, minéralogique, et géotechnique puis testés pour
la construction des briques crues.
Ce mémoire fait suite à la thèse de
Wetshondo (2002). Cette dernière a porté sur l'investigation des
gisements argileux potentiels de la région de Kinshasa, leur
caractérisation, et une application dans le domaine de la
céramique de construction (briques cuites). Wetshondo a
inventorié les matériaux argileux dans six localités dans
la région de Kinshasa : Kingabwa, Kasangulu, Ndjili Cecomaf, Lemba Imbu,
BriKin et Lutendele, mais seules les argiles de 2 sites (Kasangulu et Kingabwa)
ont servi pour la caractérisation en laboratoire et la valorisation dans
le domaine des briques cuites. La caractérisation des matériaux
argileux de Kasangulu et de Kingabwa dans la thèse de Wetshondo a
été faite par les méthodes géotechniques (teneur en
eau naturelle, teneur en matières organiques, équivalent de
sable, granulométrie, limites d'Atterberg, pH, Proctor Normal
Modifié) ; microscopiques ; chimiques (fluorescence X, spectroscopie
d'absorption atomique) et minéralogiques (diffraction des rayons X,
spectroscopie infrarouge). Les principales conclusions de la thèse ont
été :
(1) Les matériaux de Kasangulu sont
caractérisés par une teneur en eau naturelle comprise entre 10 et
20%, un équivalent de sable variant de 10 à 14%, une teneur en
matériaux argileux de 2 à 32%. Ces matériaux sont aussi
plastiques (WL compris entre 35 et 49%, et WP compris entre 19 et 22%),
inorganiques (M.O <1%), limoneux (11 à 42% de limons), sableux (14
à 32% de sables fins et 24 à 35% de sables grossiers) et
latéritisés. Ils sont composés d'un assemblage
minéralogique dominé par la kaolinite, le quartz, la muscovite ou
l'illite, la goethite, la gibbsite, les feldspaths alcalins et la chlorite.
Selon ces caractéristiques, les matériaux
argileux de Kasangulu pourraient, selon Wetshondo, être
7
valorisés pour la fabrication des briques cuites ou
stabilisées et éventuellement des tuiles.
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et4.png)
Fig. I.1 : Situation
géographique de la République Démocratique du Congo et de
la ville province de Kinshasa (Ministère du Plan et Ministère de
la Santé Kinshasa, République Démocratique du Congo et
Macro International, 2008, modifié).
(2) Les matériaux argileux de Kingabwa sont
inorganiques (M.O <1%), grasses, et très plastiques (WL compris entre
71 et 83%, et WP compris entre 33 et 36%). Ils comprennent 40 à 60%
d'argiles et 40 à 55% de limons. Le minéral le plus abondant est
la kaolinite de bonne cristallinitée, accompagnée de quartz, de
l'illite et de la chlorite.
Ces caractéristiques montrent que les matériaux
argileux de Kingabwa constituent
8
d'importantes ressources minérales qui peuvent
être valorisés dans la filière de la céramique fine
(émaux, porcelaine,...) (Wetshondo, 2012).
Ce mémoire élargira la caractérisation
(minéralogique, chimique et géotechnique) des argiles de la
région de Kinshasa à 2 autres localités (Lutendele et
Ndjili Cecomaf) ainsi qu'à 3 sites supplémentaires dans la
localité de Kasangulu (voir point III). Outre cette
caractérisation, la valorisation des matériaux argileux se fera
ici dans le domaine des briques crues.
La figure I.2 illustre les localités dans lesquelles
Wetshondo a répertorié les gisements d'argiles dans la
région de Kinshasa ainsi que les localités où ont
été prélevés les échantillons qui seront
caractérisés dans le cadre de ce mémoire.
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et5.png)
Fig. I.2 : Localités
répertoriées par Wetshondo comme contenant des gisements de
matériaux argileux (carte modifié d'après Google Earth,
2015). Les localités suivies d'un astérisque n'ont pas
été échantillonnées dans le cadre de ce
mémoire.
9
II. Origine des matériaux argileux de
Kinshasa
L'origine des matériaux argileux de la région de
Kinshasa est liée à la géologie et à la
géomorphologie régionales.
II.1 Géologie régionale
La région de Kinshasa est située dans la
ceinture de l'Ouest Congo (super-groupe de l'Ouest Congo). Cette
dernière s'étend sur environ 1400 km, parallèlement
à la côte Atlantique, du sud-ouest du Gabon au nord-ouest de
l'Angola (Fig. II.1). Elle s'est mise en place à l'orogenèse
panafricaine. Cette dernière correspond à un
événement tectonique dû à la collision entre le
craton de Sao Francisco, ancien craton situé dans la partie est de
l'Amérique australe, et celui du Congo. Cette collision s'est produite
du Néoprotérozoïque au début du
Paléozoïque, avant l'ouverture de l'océan Atlantique (Pedro,
2012). A l'ouest de l'Afrique, elle est à l'origine de la ceinture Ouest
Congo, et au Brésil, elle a causé la formation de la ceinture
Araçuai (Pedrosa-Soares et al., 2001 ; Frimmel et al., 2006).
Le super-groupe Ouest Congo comprend, du plus vieux au plus
jeune, 3 groupes néoprotérozoïques : le Zadinien, le
Mayumbien et l'Ouest-Congolien, qui reposent en discordance sur le craton
archéen (Tack, 2001) (Table II.1).
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et6.png)
Table II.1 : Subdivision
lithostratigraphique du groupe Ouest Congo dans le Bas-Congo (Frimmel et al.,
2006, modifié d'après Tack, 2001).
- Le groupe Zadinien comprend à la base des quartzites,
des schistes à biotite avec quelques conglomérats (formation de
Palabala), suivis de roches siliciclastiques continentales et de roches
métasédimentaires. L'ensemble repose sur un sous-sol
polymétamorphique (Super-groupe Kimezien) daté d'environ 2,1 Ga
et entrecoupé d'intrusions granitiques hyperalcalines (Noqui) post-
10
panafricaines. Les métasédiments sont recouverts
par une épaisse succession de roches volcaniques mafiques
(métabasaltes de Gangila) (Hoffman, 1999 ; Frimmel et al., 2006).
- Le groupe Mayumbien qui le recouvre comprend des roches
volcaniques felsiques associées à des roches
volcano-sédimentaires et des intercalations sédimentaires qui
sont par endroits recoupées par divers granitoïdes
cogénétiques de composition monzogranitique à
syénogranitique et de granites alcalins feldspathiques. L'âge de
la mise en place obtenu pour deux de ces granitoïdes est de 920 #177; 8 Ma
et 912 #177; 7 Ma (Tack, 2001). Les roches du Mayumbien montrent une forte
déformation suite à l'orogenèse panafricaine (Tack, 2001)
(Fig. II.1).
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et7.png)
Fig. II.1 : Principales
unités de la ceinture Ouest Congo et section transversale SW-NE
schématique à travers la ceinture (Frimmel et al., 2006 ;
modifié d'après Tack, 2001, modifié).
Les groupes Zadinien et Mayumbien indiquent une
activité volcanique associée à un début de
sédimentation de type rift, entre 1000 et 910 Ma, liés à
la dislocation du continent Rodinia (Tack, 2001).
- Le groupe de l'Ouest-congolien débute par une
succession siliciclastique, associée à des conglomérats,
suivie des argilites, des quartzarénites et des arkoses (sous-groupe du
Sansikwa). Ce dernier est recouvert par une diamictite (formation de la Mixtite
inférieure), qui est associée à un
11
épisode de coulée de laves basaltiques en
coussin (De Paepe et al., 1975 ; Kampunzu et al., 1991 ; Frimmel et al., 2006).
Ensuite viennent une succession variée de conglomérats,
d'argilites, de calc-pélites, quartzarénites, calcarénites
(sous-groupe du Haut Shiloango), et éventuellement une deuxième
diamictite (la formation de la Mixtite supérieure). Celles-ci sont
recouvertes par une séquence de cap-carbonate de rampe et de plate-forme
avec des biohermes de stromatolites et de cyanobactérie filamenteuse
Obruchevella, connue comme le sous-groupe Schisto-calcaire (Alvarez et
al., 1995). La succession sédimentaire allant du sous-groupe de Sansikwa
au sous-groupe schisto-calcaire est une séquence de plate-forme de marge
passive pré-panafricaine (Frimmel et al., 2006).
Le sous-groupe Schisto-Calcaire est suivi d'une succession
siliciclastique avec des conglomérats de quartzarénite, d'arkose,
et d'argilite (sous-groupe du Mpioka). Elle est interprétée comme
un dépôt de molasse fin-orogénique qui se produit tout au
long de la ceinture Ouest Congo, ayant été affectée
localement par la déformation panafricaine (Tack, 2001).
La position stratigraphique des roches sédimentaires
siliciclastiques à grains principalement grossiers sus-jacent
(sous-groupe de l'Inkisi) est mal connue. Auparavant considéré
comme faisant partie du groupe Ouest Congo, il a été
suggéré qu'il n'aurait rien à voir avec l'orogenèse
panafricaine et serait d'âge paléozoïque (Frimmel et al.,
2006). Pour cette raison, certains auteurs séparent le sous-groupe de
l'Inkisi du groupe Ouest-congolien et le considèrent comme une
unité lithostratigraphique individuelle.
Le sous-groupe de l'Inkisi est souvent
interprété comme une molasse tardi-panafricaine
déposée dans un bassin d'avant-pays avec un faciès de
bancs tabulaires rouges (Nicolini, 1959 ; Alvares et al., 1995). Il correspond
à un édifice fluvio-deltaïque mis en place dans un bassin en
extension découpé par une importante série de faille NE-SO
héritées du Panafricain (Alvarez et Maurin, 1991 ;
Alvarez et al. 1995). Il comprend du bas vers le haut (Cosson, 1955 ;
Alvares et al. 1995) : des arkoses à micas blancs et des lits à
galets de grès, argilites, psammites, et quartz ; des grès
siliceux fins, feldspathiques et micacés avec localement des
intercalations d'argilites. Le sous-groupe de l'Inkisi s'étend à
l'Ouest de Brazzaville, à Kinshasa, dans le bassin du Bas-Congo, et
jusqu'au sud en Angola. Il a une épaisseur de 600 à 1000m
(Cosson, 1955 ; Alvarez et al., 1995).
Le sous-groupe de l'Inkisi est recouvert par les
dépôts du Karoo1 d'âge permien en Angola et du
Post Karoo en République Démocratique du Congo. Ces derniers se
sont mis en place à la suite de la dislocation du Gondwana (fin du
Jurassique) et à la transgression marine du sud vers le nord qui s'en
est suivie du Crétacé inférieur à l'Eocène
supérieur (Alvarez et al.1995).
Le super-groupe Post Karoo est caractérisé par
des roches gréseuses et carbonatées (Lanfranchi et Schwartz,
1990). La transgression était associée à une
érosion intense dans le bassin du Congo pendant le Crétacé
et le début du Tertiaire, donnant lieu à des dépôts
lacustres ou alluviaux (série du Kwango). La série débute
par des grès marneux jurassiques, d'une dizaine de mètre
d'épaisseur, surmontés des grès tendres à sables
quartzeux de taille moyenne avec une usure éolienne marquée, et
un ciment argileux peu abondant (Boissezon et Gras, 1970). On peut
également observer un niveau conglomératique à galets et
blocs arrondis de grès quartzite, des blocs de cuirasse contenant des
pseudo-concrétions quartzeuses, et une brèche englobant des
cherts analogues à ceux que l'on trouve dans les formations du
Schisto-calcaire (Boissezon et Gras, 1970) (Table. II.2).
1 Karoo : événement géologique défini
en Afrique du sud qui va du Carbonifère supérieur au Jurassique
inférieur, marqué par l'existence du Gondwana (Delvaux, 2001).
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et8.png)
12
Table II.2 : Stratigraphie
détaillée de la région de Kinshasa (Lateef et al.,
2010).
Au Cénozoïque, on observe des grès
polymorphes composés des sables éoliens et des lentilles
calcaires ou argileuses, le plus souvent cimentés par la silice
(série de Kalahari inférieur), qui témoignent d'une
période d'aridification. Ces grès sont surmontés par la
série des sables ocres du Néogène, appelés sables
Batéké (série de Kalahari supérieur) qui font suite
à la fin de l'aridification et au début d'un régime de
mousson (Fig. II.2) (Giresse et al., 1990).
L'Holocène se caractérise par des
dépôts d'alluvions. Il s'agit principalement de graviers
surmontés de limon (Giresse, 1990).
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et9.png)
13
Fig. II.2 : Carte
géologique de Kinshasa (Wetshondo, 2012, modifié d'après
Musée Royal de l'Afrique Centrale, 1963, modifié).
II.2 Géomorphologie régionale
Trois faciès géomorphologiques sont observés
dans la région de Kinshasa (Lefèvre, 1964) (Fig. II.3):
(1) La plaine et les basses terrasses des rivages du fleuve
Congo : s'étalent sur un substratum gréseux incliné vers
le nord-est (grès de l'Inkisi). Les sols dans cette zone sont organiques
et podzolitiques à substrat argileux et argilo-sableux (Lateef et al.
2010). Cette plaine se situe entre 300 et 320 m d'altitude et a une superficie
d'à peu près 100 km2. Elle se divise en deux parties
à savoir la plaine de Lemba à l'Ouest de la rivière
Ndjili, et la plaine de Leo à l'Est de la Ndjili (Lefèvre, 1964).
La zone des plaines est limitée au nord par le fleuve Congo.
(2) La zone des collines : succède aux basses
terrasses au fur et à mesure qu'on s'éloigne du fleuve Congo vers
le sud-est. Elle est constituée de grès tendres
altérés recouverts de sables fin argileux. Ces collines sont
recouvertes des ferrisols intergrades de texture sablo-limoneuse. La zone des
collines culmine de 350 à 675 m d'altitude (Lefèvre, 1964 ;
Lateef et al., 2010).
14
(3) Le plateau des Bateke : prolonge au sud le plateau du
Kwango. Il est constitué d'une série de sables fins reposant sur
le grès polymorphe (voir Table II.2). Ce plateau couvre une superficie
d'environ 7.500 Km2, soit 75,3% de l'ensemble de l'étendue de
la ville de Kinshasa. Il culmine entre 600 et 700 m d'altitude (Lefèvre,
1964 ; Lateef et al., 2010).
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et10.png)
Fig. II.6 : Carte
géomorphologique de la ville de Kinshasa (modifié d'après
Lefèvre, 1964).
II.3 Sols
Le sol est une formation naturelle de surface, à
constituants minéraux et/ou organiques, résultant de la
transformation d'une roche mère, sous l'action du climat, de la nature
de la roche-mère, de la géomorphologie et dans une moindre mesure
de la végétation, de l'action de l'Homme et de la faune. Mais le
facteur temps ne doit pas être négligé (Duchaufour et Blum,
2000). Les matériaux argileux échantillonnés dans le cadre
de ce mémoire sont donc des éléments du sol. Les sols de
Kinshasa sont de types tropicaux, développés sous l'action d'un
climat chaud et humide. Ils sont généralement pauvres
chimiquement et leur acidité est prononcée. Ils disposent d'une
teneur en argile généralement < 20 % et en certains endroits,
ils sont argilo-sableux (Egoroff, 1955).
Influence de la roche mère
D'après Egoroff (1955), le schisto-calcaire et toutes
les formations antérieures appartenant à l'orogenèse
Ouest-congolienne fournissent un sol argileux jaune, assez stérile, de
perméabilité médiocre, liée à la teneur en
sable. Tandis que les schisto-gréseux, et argilo-calcaires donnent des
sables argileux jaunes ou brun clairs peu fertiles et suffisamment
perméables. Les sols qui s'y développent sont pauvres
excepté dans les formations alluvionnaires et colluvionnaires où
ils sont fertiles. Les matériaux issus de l'altération des
grès tendres et grès polymorphes (grès pauvres en
minéraux altérables) sont uniquement constitués de sables
quartzeux, avec un pourcentage d'argile inférieur à 5 % (Cosson,
1955 ; Le Maréchal, 1966 ; Boissezon et Gras, 1970 ; Schwartz et
Rambaud, 1983). Les sols développés sur les matériaux
sableux de Batéké sont peu épais, et contiennent moins de
20 % de minéraux argileux (largement dominés par la kaolinite)
(Schwartz et Rambaud, 1983).
15
Influence du climat
Les sols de Kinshasa sont principalement de 3 types (Egoroff,
1955) :
(1) Les sols peu évolués
I1 s'agit de sols jeunes, sableux grisâtre ou
argilo-sableux, résultant d'un apport de colluvions et/ou d'alluvions.
Ils sont caractérisés par l'absence ou la faible
altération sur toute l'épaisseur du profil (Schwartz, 1985). On
les trouve surtout le long du Pool Malebo, où leur extension reste
limitée ; au sommet des collines les plus élevées et sur
les versants des vallées profondes, généralement sur le
substratum schisto-gréseux et les massifs anciens (Egoroff, 1955).
(2) Les podzols
« La podzolisation est un processus
pédogénetique caractérisé par l'altération
biochimique des silicates par la matière organique provenant de la
surface, et la migration sous forme complexée des produits de cette
altération pour s'accumuler au sein d'un horizon sous-jacent »
(Schwartz, 1985).
« La podzolisation affecte les matériaux sableux
et à une certaine teneur en fer, et nécessite la présence
d'une nappe d'eau, qui ralentit la décomposition de la matière
organique et facilite la complexolyse » (Schwartz, 1985). On trouve les
podzols en fond de vallées sur les sables Batéké (Giresse
et al., 1982).
(3) Les sols ferrallitiques
Les sols ferralitiques sont les principaux sols qui se
développent dans la zone intertropicale humide. Ils se
caractérisent par une hydrolyse poussée d'un grand nombre de
minéraux primaires, alors que les sesquioxydes restent sur place
(Duchaufour et Blum, 2000).
Les produits de synthèse sont essentiellement des
argiles de la famille de la kaolinite, des oxydes de fer et d'alumine (goethite
et gibbsite), ainsi qu'un certain nombre de minéraux
hérités de la roche mère ayant résisté
à l'altération ou à la dissolution comme le quartz, la
magnétite, l'ilménite, le zircon ... et dans une moindre mesure
l'illite, la muscovite, le grenat, la tourmaline etc. (Duchaufour et Blum,
2000). Les horizons d'altération peuvent atteindre plusieurs dizaines de
mètres.
Dans la région de Kinshasa, les sols ferrallitiques se
développent sur le matériau d'altération des grès
de l'Inkisi, sur les sables Batéké, et sur le matériau
d'origine alluviale.
Sols échantillonnés
Les sols ferrallitiques sur matériau
d'altération des grès de 1'Inkisi
Ces sols ont été échantillonnés
dans le cadre de ce mémoire à Kasangulu et à Lutendele
(voir point III). On les retrouve dans la partie sud ouest de la région
(Egoroff, 1955). Ces sols sont caractérisés par un pH acide, un
taux de matière organique relativement faible, une forte teneur en
potassium qui provient des feldspaths du grès et quelques illites
héritées (Schwartz, 1985). Denis (1974) a effectué une
caractérisation de quatre horizons au sein de ce profil :
- 0 - 100 cm. Horizon à matière organique non
directement décelable et diffuse dans tout l'horizon. Sablo-argileux
à argilo-sableux.
- 100 - 300 cm. Horizon sablo-argileux à
argilo-sableux.
- 330 - 335 cm. 50 % d'éléments grossiers,
de 3 à 7 cm de diamètre : grès durs, arrondis,
ferruginisés, galets rouges de quartzite.
- 335 - 380 cm. Horizon sableux. Roche
sédimentaire altérée dans la masse.
Ces sols sont parfois contaminés par des
matériaux sableux provenant des formations Batéké, qui
étaient autrefois plus étendue (Denis, 1974).
Les sols ferrallitiques sur le matériau d'origine
alluviale
Ces sols ont fait l'objet d'un échantillonnage dans le
cadre de ce mémoire à Ndjili Cecomaf (voir point III). Ils sont
argilo-sableux et donnent de meilleurs rendements agricoles. La forte
pluviométrie les lessive et produit une hydrolyse totale des
éléments du sol (Egoroff, 1955).
16
III. Sites et techniques d'échantillonnage
L'échantillonnage a été
réalisé lors d'un séjour de recherche que j'ai
réalisé du 3 au 31 juillet 2014 à Kinshasa.
L'échantillonnage sur le terrain s'est fait dans trois localités
(Kasangulu, Ndjili Cecomaf et Lutendele), et été guidée
par Dominique Wetshondo, professeur à l'Université de Kinshasa,
assisté de Jean René Kabamba, assistant à
l'Université de Kinshasa. Le premier lieu échantillonné
(Kasangulu) est situé dans la province du Bas-Congo (à l'ouest de
Kinshasa), dans le territoire portant le même nom, et les deux autres
sont situés dans les communes de Ndjili et de Mont Ngafula. Trois sites
de prélèvement ont été enregistrés à
Kasangulu, un à Ndjili Cecomaf et trois à Lutendele.
III.1 Kasangulu
L'échantillonnage à Kasangulu a
été réalisé en trois points, distants de moins de
moins d'1 km et différents de ceux étudiés par Wetshondo
(2012) (Fig. III.1).
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et11.png)
Fig. III.1 : Localisation des 3
points d'échantillonnage (Nsaya 1a, Nsaya 1b et Nsaya 2) et de ceux de
Wetshondo (SGI, Suisse, Nsaya-1, Nsaya-2, Nife et Salongo) (modifié
d'après Google Earth, 2015)
Point 1 : Nsaya 1a
Le site Nsaya 1a (4°35'33,26"S/ 15°10'1,02"E,
altitude 397 m) est une paroi d'une petite exploitation artisanale d'argiles,
à des fins de briqueterie. Il se localise le long d'une petite route en
terre, et près des habitations (fig. III.2).
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et12.png)
17
Fig. III.2 : Site
d'échantillonnage de Nsaya 1a.
Trois niveaux ont été observés sur ce
site. Ils sont présentés schématiquement sur la figure
(III.3). Le premier niveau est constitué d'un sol humifère
noirâtre. Ce faciès n'a pas fait l'objet d'un
échantillonnage. Son épaisseur est de 40 cm. Le deuxième
niveau présente une épaisseur de 2,40 m. Il est constitué
d'une argile jaunâtre, avec des traces noirâtres au sommet.
L'échantillon ( Nsaya 1I) a été prélevé
à une profondeur d'environ 2 m. Le troisième et dernier niveau a
une épaisseur de plus de 2 m. Il est rougeâtre et constituerait la
saprolithe des grès de l'Inkisi. L'échantillon (C3 Nsaya 1I) a
été prélevé à une profondeur située
entre 3 et 4 m.
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et13.png)
Fig. III.3 : Front de taille et
log lithologique de Nsaya 1a, montrant les différents niveaux argileux.
Les zones hachurées représentent les zones où ont
été prélevés les échantillons.
Point 2 : Nsaya 1b
Le deuxième site qui a fait objet d'un
échantillonnage est situé à 200 mètres au sud-ouest
du premier. Il s'agit aussi de la paroi d'une exploitation artisanale (Fig.
III.4).
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et14.png)
18
Fig. III.4 : Site
d'échantillonnage de Nsaya 1b.
Quatre niveaux ont été observés (Fig.
III.5). Le premier est noirâtre et épais de 40 cm, et le
deuxième de 2,50 m. Le niveau 3 est rougeâtre et a fait objet
d'échantillonnage (C3 Nsaya 1II). Il est suivi d'un « horizon
» de 15cm d'épaisseur constitué de morceaux de grès
rouges en altération au sein d'une masse argileuse (Fig. III.6). En
dessous de cet horizon, on observe un quatrième niveau, qui aurait les
mêmes caractéristiques que le niveau 3 (échantillon C4
Nsaya 1II).
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et15.png)
Fig. III.5 : Front de taille et log
lithologique de Nsaya 1b, montrant les différents niveaux argileux. Les
zones hachurées représentent les zones où ont
été prélevés les échantillons.
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et16.png)
19
Fig. III.6 : Vue sur la couche
« horizon ».
Point 3 : Nsaya 2
Le troisième et dernier site d'échantillonnage
à Kasangulu (Nsaya 2, 4°35'41,70"S/15° 9'48,60"E, 394
mètres), est un front de taille d'une exploitation artisanale
située dans le quartier de Nsaya 2, le long d'une petite route en terre.
Seules 2 couches ont été observées : la couche 1 (couche
humifère) et la couche 2 (argile jaunâtre) (fig. III.7). La couche
2 a été la seule à avoir été
échantillonnée (échantillon Nsaya 2).
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et17.png)
Fig. III.7 : Front de taille et
log lithologique de Nsaya 2, montrant les différents niveaux argileux.
La zone hachurée représente la zone où a été
prélevé l'échantillon.
Sur base des observations visuelles, les matériaux
prélevés à Kasangulu montrent une continuité
spatiale entre eux comme l'illustre la figure III.8.
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et18.png)
Fig. III. 8 : Profil en long des
sites d'échantillonnage de Kasangulu.
III.2 Ndjili Cecomaf
Ce site est localisé le long de la rivière
Ndjili, sur la rive droite (Fig. III.9), et a pour coordonnées
géographiques 4°25'15,60"S/ 15°21'45,80"E ; altitude 284
mètres. Il est caractérisé par des dépôts
d'alluvions. Les matériaux argileux y sont exploités de
manière artisanale. L'échantillonnage a été
réalisé dans un puits artisanal de 3 m de profondeur (Fig.
III.10). L'argile extraite ici montre trois faciès différents. Le
premier faciès est caractérisé par une argile
humifère noirâtre, suivie d'un deuxième faciès
d'argiles jaunâtres épais d'environ 1,50 m et d'un
troisième faciès d'argile blanche épais de plus de 1 m
(Fig. III.11). Cette argile extraite de façon artisanale est
utilisée pour des briques (faciès 2) ou est consommée
après cuisson, surtout par les femmes enceintes à Kinshasa
(faciès 3).
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et19.png)
20
Fig. III.11 : Log lithologique du
site d'échantillonnage de
Njili Cecomaf. Les zones hachurées représentent
les zones où ont été prélevés les
échantillons.
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et20.png)
21
Fig. III.9 : Localisation du point
d'échantillonnage à Ndjili Cecomaf (modifié d'après
Google earth, 2015).
Fig. III.10 : Puits
d'échantillonnage à Ndjili Cecomaf.
22
III.3 Lutendele
Les sites d'échantillonnage à Lutendele sont
représentés à la figure III.12.
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et21.png)
Fig. III.12 : Point
d'échantillonnage de Lutendele (modifié d'après Google
earth, 2015).
Lutendele/Mbudi 1
Le site d'échantillonnage de Lutendele/Mbudi 1
(4°22'26,90"S/ 15°12'0,30"E ; altitude 266 mètres) est
localisé à Lutendele dans la commune de Mont Ngafula. Le site est
un ancien puits artisanal (Fig. III.13), qui a été
rafraîchi pour échantillonner une argile jaunâtre,
située en dessous d'une argile humifère noirâtre
épaisse de 15 cm (Fig. III.14). L'argile échantillonnée
est en contact direct avec la nappe aquifère, ce qui empêche les
exploitants d'aller plus profondément.
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et22.png)
23
Fig. III.13 : Site
d'échantillonnage de Lutendele/Mbudi 1.
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et23.png)
Fig. III. 14 : Front de taille et
log lithologique de Lutendele/Mbudi 1, montrant les différents niveaux
argileux. La zone hachurée représente la zone où a
été prélevé l'échantillon.
Lutendele/Mbudi 2
Le site est situé à environ 200 mètres du
site précédent (4°22'25,30"S/15°11'56,50"E ; altitude
264 mètres), et le long d'un petit cours d'eau appelé Boyi (Fig.
III.15). Le faciès argileux échantillonné à cet
endroit est noirâtre (Fig. III.16).
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et24.png)
Fig. III.15 : Site
d'échantillonnage de Lutendele/Mbudi 2.
24
Fig. III.16 : Log lithologique de
Lutendele/Mbudi 2.
Lutendele/Kimbaguiste
Le site de Lutendele/Kimbaguiste
(4°22'14,50"S/15°11'31,10"E ; altitude 262 mètres) est
situé à Lutendele, dans le quartier Kimbaguiste, sur un terrain
que la société BriKin (Briqueterie de Kinshasa) louait à
l'église kimbaguiste, et sur lequel elle prélevait de l'argile.
Actuellement le site est occupé par des exploitants artisanaux. Deux
faciès ont été observés et
échantillonnés sur ce site situé le long de la
rivière Boyi (Fig. III.17) : un premier faciès constitué
d'argiles jaunâtres et épais de 2,60 mètres, et un
deuxième faciès constitué d'argiles blanchâtres.
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et25.png)
25
Fig. III.17 : Front de taille et
log lithologique de Lutendele/Kimbaguiste, montrant les différents
niveaux argileux. La zone hachurée représente la zone où
ont été prélevés les échantillons.
Sur base des observations visuelles il a été
impossible d'établir une continuité spatiale entre les
matériaux échantillonnés à Lutendele.
Néanmoins vu leur proximité une continuité a
été établie comme l'illustre la figure III.18.
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et26.png)
Fig. III. 18 : Profil en long des
sites d'échantillonnage de Lutendele.
26
Le tableau III.1 résume les différentes
caractéristiques des échantillons prélevés pour
cette étude.
Localité
|
Site
|
Localisation
|
Altitude (m)
|
Échantillon
|
Profondeur moyenne de l'échantillon
(m)
|
Description
|
Kasangulu
|
Nsaya 1a
|
4°35'33,26"S
15°10'1,02"E
|
397
|
Nsaya 1I
|
2,10 à 2,40
|
Argile jaunâtre
|
C3 Nsaya 1I
|
3,20 à 4,00
|
Saprolite rougeâtre
|
Nsaya 1b
|
4°35'40,08"S15° 9'54,80"E
|
396
|
Nsaya 1II
|
1,80 à 2,40
|
Argile jaunâtre
|
C3 Nsaya 1II
|
4,10 à 4,60
|
Argile rougeâtre
|
Horizon
|
5,40 - 5,55
|
Ferraille tatéritique
|
C4 Nsaya 1II
|
5,75 à 5,55
|
Argile rougeâtre
|
Nsaya 2
|
4°35'41,70"S
15° 9'48,60"E
|
394
|
Nsaya 2
|
2 à 2,50
|
Argile jaunâtre
|
Ndjili Cecomaf
|
Ndjili Cecomaf
|
4°25'15,60"S
15°21'45,80"E
|
284
|
Cecomaf
|
1,20 à 1,80
|
Argile jaunâtre
|
C3 Cecomaf
|
2,40 à 2,80
|
Argile blanche
|
Lutendele
|
Mbudi 1
|
4°22'26,90"S
15°12'0,30"E
|
266
|
Lutendele1
|
0,60 à 0,75
|
Argile jaunâtre
|
Mbudi 2
|
4°22'25,30"S
15°11'56,50"E
|
264
|
Lutendele2
|
0 à 1,30
|
Argile noirâtre
|
Kimbaguiste
|
4°22'14,50"S
15°11'31,10"E
|
262
|
Lutendele3
|
1,20 à 1,70
|
Argile jaunâtre
|
C3
KimbanguIII
|
3,60 à 4
|
Argile blanchâtre
|
Tableau III.1 :
Caractéristiques des échantillons
prélevés.
27
IV. Essai de valorisation
Utilisation des matériaux
argileux
A cause de leurs diverses propriétés
physico-chimiques (adsorption, absorption, adhésion, émulsion,
malléabilité, résistance,...), les argiles connaissent de
nos jours un essor d'utilisation notamment dans l'industrie (Chavanne, 2011 ;
Ragouilliaux et al., 2007 ; Elsass, 2005) :
- de la céramique grossière ou de construction
pour la fabrication des briques et tuiles, des tuyaux en grès, des
produits réfractaires et des granulats d'argile expansée ; et de
la céramique fine pour la fabrication des carreaux pour sols et murs,
des céramiques ornementales, des appareils sanitaires, des abrasifs
inorganiques,...
- agricole pour diluer les pesticides ;
- pharmaceutique et médicinale ;
- papetière où les argiles telles les kaolins
sont utilisées comme charge dans la masse du papier et comme
revêtement de surface ;
- pétrolière pour la fabrication des boues de
forage ou des catalyseurs argileux,...
Application dans la construction : les briques
crues
Techniques
La terre crue est un terme employé pour désigner
la terre utilisée en construction avec moins de transformation possible.
Selon le département de l'énergie américain, 50% de la
population mondiale vit dans une construction en terre crue (Fontaine et Anger,
2009). Aujourd'hui, les techniques de construction en terre sont très
variées, et découlent en grande partie des états hydriques
du matériau terre lors de sa mise en oeuvre (Houben et Guillaud,
1995).
Les principales techniques de construction traditionnelles en
terre crue sont (Doat et al., 1979) : - le torchis ou colombage :
dans cette construction, la terre, le plus souvent
mélangée à de la paille ou à d'autres fibres, est
placée à l'état plastique sur une structure porteuse en
lattis de bois appelée colombe.
- le pisé : la terre humide et
pulvérulente est compactée dans des coffrages, puis
décoffrée immédiatement. Il s'agit d'une construction en
murs massifs avec une mise en oeuvre longue. Ce qui fait qu'il demeure un
matériau haut de gamme dans les pays industrialisés (Fontaine et
Anger, 2009). Ce mode de construction peut supporter même des terres
caillouteuses (Fontaine et Anger, 2009). - l'adobe ou brique crue :
est une brique de terre crue moulée à l'état
plastique ou façonnée à la main, souvent
mélangée de paille, qui se solidifie en séchant à
l'air libre.
- la bauge : est une construction faite en
empilant les unes sur les autres des boules de terre malléables
entièrement façonnée à la main. La terre est
mélangée à l'eau et éventuellement à des
fibres végétales pour éviter la fissuration.
- les Blocs de Terre Comprimée (BTC) :
blocs fabriqués dans des presses qui compriment de la terre
humide et pulvérulente. Les blocs obtenus sont immédiatement
démoulés et stockés de manière à laisser les
faces principales en contact avec l'air afin de favoriser le séchage. La
résistance mécanique peut être augmentée par
addition de sable, de ciment ou de chaux.
- le Bloc de Terre Allégée (BTA)
: la terre est mélangée à des fibres
végétales (paille, chènevotte), puis moulée ou
comprimée de manière à obtenir une brique
légère.
- le mortier : terme
généralement utilisé pour désigner une terre de
granulométrie inférieure à 400 um. Il permet d'assembler
les blocs en maçonnerie.
- les enduits en terre : il s'agit d'une
terre tamisée, mélangée avec de l'eau et appliquée
sur un support préalablement humidifié. Les enduits en terre sont
un matériau prêt à l'emploi disponible sur le marché
de la construction, et qui présente une étendue de couleurs et de
textures. Les enduits en terre sont utilisés comme couche de finition ou
pour boucher les trous afin de réaliser une surface plane. Du sable
et/ou des fibres végétales sont ajoutés le plus souvent
afin d'éviter la fissuration. Avantages
La terre crue présente les avantages liés à
(Doat et al., 1979 ; Fontaine et Anger, 2009) :
28
- la simplicité de sa réalisation : la terre est
mélangée à de l'eau, et souvent à d'autres liants,
malaxée avec les pieds ou des outils simples (pelle, bêche,...)
jusqu'à ce qu'elle atteigne l'état plastique souhaitée ;
puis préparée dans des moules ou manuellement.
- sa rentabilité économique : la terre crue
permet la réalisation d'un habitat économique pour les
populations les plus démunies.
- son faible impact environnemental : la terre crue
nécessite peu d'énergie et d'eau pour sa mise en oeuvre. Elle est
le plus souvent issue d'une ressource locale, et réduit les
problèmes liés aux transports. Elle est également
réutilisable.
Exigences techniques
Les normes d'utilisation des argiles dans la construction en
terre crue varient d'un pays à l'autre, et reposent souvent sur la
granulométrie, la composition chimique et/ou minéralogique,
caractéristiques dont dépendent le comportement des produits
finaux (Khalfaoui et Hajjaji, 2009).
La granulométrie et la plasticité
La composition granulométrique des argiles (obtenue par
tamisage et sédimentométrie) intervient pour une part importante
dans leurs aptitudes au façonnage et au séchage. La connaissance
de la granulométrie est une indication importante mais non suffisante
à la sélection d'un sol. Avec la plasticité (limites
d'Atterberg), ils constituent les paramètres principaux pour
déterminer la convenance d'une terre. Les figures IV.1 et IV.2
illustrent les recommandations usuelles concernant la granulométrie et
la plasticité des terres pour la construction. Cette synthèse a
été faite par Jiménes et Guerrero (2007) sur base des
normes et guides de construction en terre de plusieurs pays (AFNOR. XP P13-901,
2001 ; CRA Terre-EAG, 1998 ; Houben et Guillaud, 1994 ; Rigassi, 1995, MOPT,
1992).
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et27.png)
Fig. IV.1 : Enveloppes de
courbes granulométriques conseillées pour construire en
pisé, en BTC et en BTM (BTM = Brique de Terre Moulée = adobe,
mortier, bauge, enduit) (Jiménes et Guerrero, 2007).
Nous remarquons que selon le type de construction les normes
granulométriques varient. La terre nécessitant plus de
restriction en ce qui concerne la granularité est le pisé et la
BTC en raison de la
29
compression et de la possibilité de fissuration
(Jiménes et Guerrero 2007). La terre la moins restrictive est l'adobe,
avec une teneur en argile de plus de 10 %.
La figure IV.1 suggère comme bonne terre pour la
construction, celle avec une distribution de taille des particules comprise
entre les 2 enveloppes (supérieure et inférieure). Il est admis
que beaucoup de terres qui ne s'inscrivent pas dans la zone recommandée
peuvent donner des bons résultats, en fonction des stabilisants
utilisés. Cette zone sert de guide à l'utilisateur et non de
spécification rigide (Moevus et al. 2012).
La plasticité est la capacité des
matériaux de maintenir une déformation sans rupture. Pour une
terre, elle dépend directement de sa minéralogie, et donc de la
teneur en argiles, et de leur capacité d'adsorption d'eau. Ainsi, une
smectite par exemple peut adsorber beaucoup plus d'eau qu'une kaolinite, parce
qu'elle a une plus grande surface spécifique et que l'eau peut
pénétrer l'espace interfoliaire (Moevus et al. 2012).
Les limites d'Atterberg (liquidité et
plasticité) sont les indicateurs de plasticité couramment
employées. Les limites de liquidité (WL) et plasticité
(WP) minimales et maximales recommandées, déduites des abaques
(AFNOR. XP P13-901, 2001 ; CRA Terre-EAG, 1998 ; Houben et Guillaud, 1994 ;
Rigassi, 1995) sont présentées à la figure IV.2. Elles
doivent être prises avec prudence parce que les valeurs sont
corrélées aux objectifs visés par la construction
(Jiménes et Guerrero, 2007). Jiménes et Guerrero (2007)
recommandent une terre pour toutes les constructions, celle avec un WL et WP
compris entre la zone partagée par tous les abaques proposés et
présentées à la figure IV.2, soit WP compris entre 16 et
28 et WL compris entre 32 et 46.
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et28.png)
Fig. IV.2 : Diagramme de
plasticité et convenance des terres. (BTM = Brique de Terre
Moulée = adobe, mortier, bauge, enduit) (Jiménes et Guerrero,
2007).
D'après les autres références
examinées, la plasticité des sols appropriés pour la BTC
et le pisé est similaire, alors que l'adobe nécessite des sols
plus plastiques, parce que les minima recommandés des limites de
liquidité et de plasticité sont plus grands.
30
La composition minéralogique
Les minéraux argileux, du fait de leurs forces de
surface élevées, donnent au sol sa cohésion et l'essentiel
de sa résistance mécanique en agissant comme une sorte de liant
entre les éléments plus grossiers qui constituent le squelette.
Signalons que la cohésion des argiles n'est présente qu'à
des teneurs d'eau inférieures à la limite de liquidité.
Pour des teneurs d'eau élevées, les argiles perdent toute
cohésion et acquièrent une consistance liquide (Doat et al.
1979).
La présence de kaolinite et d'illite dans
l'échantillon de terre va influencer les propriétés de
gonflement et de fissuration de la terre crue. Les cristaux de kaolinite et
d'illite ne peuvent accueillir de molécules d'eau entre leurs feuillets
du fait de l'étroitesse de leur espace interfoliaire. Ils ne peuvent
donc présenter aucun gonflement intercristallin lorsqu'ils sont
plongés dans l'eau. La quantité d'eau nécessaire pour
liquéfier une boue de kaolinite ou d'illite est ainsi beaucoup plus
faible que celle nécessaire pour liquéfier une boue d'argile
gonflante de type smectite. Au séchage, une boue de kaolinite ou
d'illite présente ainsi beaucoup moins de retrait (Tardy, 1993 ; Andrate
et al., 2011).
Le tableau IV.1 illustre les principaux constituants
minéraux de la terre et leurs propriétés physiques. Aucune
recommandation sur la teneur en kaolinite et en illite pour une terre crue n'a
été trouvée dans la littérature.
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et29.png)
Tableau IV.1 : Principaux
constituants des sols et leurs propriétés physiques (Doat et al.
1979).
La matière organique
La matière organique est en règle
générale considérée comme « nocive » dans
les constructions en terre crue. Elle retarde la prise et provoque une baisse
de résistance. Il est déconseillé d'utiliser une terre
contenant plus de 2 % de matière organique. Néanmoins, l'ajout de
la chaux ou du chlorure de calcium peut réduire l'influence
néfaste de la matière organique (CRA Terre-EAG, 1998).
31
L'eau
L'eau renforce la cohésion naturelle de la terre en
intensifiant l'interaction entre les particules d'argiles. Sans elle, il serait
impossible de construire un mur en terre (Fontaine et Anger, 2009). Mouiller un
sol modifie sa cohésion et sa plasticité, selon le type de sol
(Tableau 2). Les venues d'eau (principalement d'origines
météoriques, ou par ajout de matériau frais), sont
à réduire dans le cas de construction en terre crue non ou mal
stabilisées.
Sol graveleux
|
Eau
|
Moule
|
Pas cohésif
|
Sol sableux
|
Peu cohésif
|
Sol siliceux
|
Cohésif
|
Sol argileux
|
Très cohésif
|
Tableau IV.2 : Effet de l'eau sur
la cohésion des sols (d'après Rigassi, 1995).
Masse volumique
La masse volumique va influencer le comportement physique du
matériau terre. Plus la masse volumique de la terre est
élevée, plus sa porosité diminue, et moins l'eau y
pénètre (Doat et al., 1979).
Propriétés physiques
Les propriétés physiques de la terre crue
utilisée comme matériau de construction sont encore mal connues.
Les normes publiées sont peu nombreuses, partielles et concernent
souvent les blocs de terre comprimées (BTC) stabilisés au ciment.
Pourtant il existe comme nous l'avons vu, beaucoup d'autres techniques de
construction en terre crue fiables. Moevus et al. (2012) ont publié un
rapport faisant un état des lieux des connaissances concernant les
propriétés rhéologiques, mécaniques, thermiques et
hygrométriques de la terre crue, sur base des documents du laboratoire
CRATerre-EAG et des revues scientifiques. Ils se sont intéressés
uniquement à la terre crue sans stabilisants hydrauliques (ciment, chaux
ou plâtre) (tableau IV.3).
Propriétés
|
Unité
|
Terre comprimée
|
Terre moulée
|
Terre allégée
|
Teneur en argile
|
%
|
5 à 30
|
20 à 40
|
|
Indice de plasticité IP
|
%
|
5 à 30
|
15 à 35
|
|
Teneur en eau initiale Win
|
%
|
5 à 15
|
15 à 35
|
|
Masse volumique sèche ñ
|
kg/m3
|
1600 à 2200
|
1200 à 2100
|
300 à 1200
|
Teneur en eau ambiante w
|
%
|
0 à 5
|
Retrait de séchage
|
%
|
1 à 3
|
1 à 20
|
Proche de 0
|
Coefficient résistance à la vapeur u
|
|
5 à 20
|
Module de Young E
|
GPa
|
1,0 à 6,0
|
< 1,0
|
Résistance compression Rc
|
MPa
|
0,4 à 3,0
|
0,4 à 5,0
|
|
Résistance traction Rt
|
MPa
|
0,1 à 0,5
|
Capacité thermique massique c
|
J/kg.K
|
600 à 1000
|
Capacité thermique volumique C
|
kJ/m3.K
|
960 à 2200
|
720 à 2100
|
180 à 1200
|
Conductivité thermique ë
|
W/m.K
|
0,5 à 1,7
|
0,3 à 1,5
|
0,1 à 0,3
|
Tableau IV.3: Synthèse des
principales propriétés de la terre (Moevus et al., 2012).
32
Propriétés chimiques
L'analyse chimique sert à identifier les principaux
groupes d'atomes exprimés en pourcentage massique d'oxydes. Ces
éléments justifient plusieurs propriétés des
argiles dont la couleur, le degré d'interaction avec des liants,... La
composition chimique de la kaolinite, fait qu'elle se lie plus aisément
à la chaux que l'illite (Konan et al., 2008). Aucune recommandation sur
la teneur en pourcentage d'oxydes pour une terre crue n'a été
trouvée dans la littérature.
La stabilisation
La stabilisation sert à améliorer les
propriétés physiques (texture, granulométrie), chimiques
ou mécaniques de la terre. Elle doit être compatible avec la
conception des bâtiments, la qualité du matériau,
l'économie du projet et la durabilité. La stabilisation n'est pas
nécessaire lorsque le matériau n'est pas exposé à
l'eau (mures enduits, murs intérieurs, murs protégés) mais
devient indispensable dans le cas contraire (Houben et Guillaud, 1989).
Stabilisation au ciment
L'ajout du ciment permet d'améliorer en particulier la
résistance à l'eau de la terre en créant des liens entre
les particules les plus grosses. De ce fait, il est souhaitable d'utiliser des
terres peu argileuses (< 30 %), et pas trop d'eau (Doat et al. 1979).
Stabilisation à la chaux
L'ajout de la chaux provoque une diminution de la
plasticité de la terre. D'où l'on conseille de l'appliquer de
préférence aux sols plastiques à très plastiques.
Une proportion optimale de chaux existe pour chaque terre, mais les meilleurs
résultats sont obtenus avec des terres argileuses (30 à 40 %,
voire 70 %). La terre stabilisée à la chaux doit contenir une
partie argileuse non négligeable, puisque c'est sur elle que la chaux va
réagir (Doat et al., 1979).
L'ajout de la chaux renforce également le
matériau terre et le liquéfie. Ce qui réduit la
quantité d'eau nécessaire pour atteindre l'état visqueux
(Fontaine et Anger, 2009). La résistance à la compression
(surtout pour les terres riches en kaolinite), subit une importante
augmentation à moyen et à long terme (Doat et al., 1979). La
stabilisation à la chaux donne des résultats qui varient
fortement selon la composition minéralogique de la terre (Doat et al.
1979 ; CRA Terre-EAG, 1998).
Stabilisation au sable et aux fibres
Ces stabilisants réduisent la fissuration au
séchage et dans le cas des fibres (paille, chènevotte, etc.), ils
augmentent la résistance à la traction. Ils contribuent à
la résistance de la terre à l'échelle du grain, c'est-
à- dire de l'ordre du millimètre ou du centimètre ; mais
ils n'interagissent pas directement avec les plaquettes d'argile, à
l'échelle microscopique (CRAterre-EAG, 1998).
Stabilisation aux biopolymères
Il existe une multitude de biopolymères, d'origine
animale ou végétale, pour stabiliser la terre crue comme
matériau de construction. Ceux-ci apportent à la terre une
meilleure résistance à la fissuration lors du séchage, une
meilleure résistance à l'eau de pluie ou à
l'érosion, une meilleure résistance mécanique, ou peuvent
en faciliter l'application, par une texture plus souple ou une meilleure
capacité d'adhésion (CRA Terre-EAG, 1998). Ils sont
généralement regroupés en quatre parties distinctes : les
polysaccharides, les lipides, les protéines et une catégorie
comprenant d'autres molécules complexes. Ces substances libèrent
des molécules qui, elles, interagissent avec les feuillets des argiles
(CRA Terre-EAG, 1998).
Stabilisation à la cendre de balle de riz
(CBR)
La balle de riz est la partie externe recouvrant le grain de
riz (paddy). Elle est sujette à des nombreuses valorisations : aliment
pour le bétail, fertilisant en agriculture, additif dans le ciment ou la
chaux comme matériau pouzzolanique (voir ci-dessous), combustible,... en
raison de son problème de traitement ainsi que son faible coût
(Sabuni, 1995). La balle de riz a une masse moyenne de 20% de
33
celle du paddy brut. Sa masse et sa composition
dépendent de la variété du riz cultivé, de la zone
géographique, de la saison, des méthodes de cultures, etc. (Della
et al, 2002). La balle de riz est composée de 70 à 80 % de
matières organiques (principalement la cellulose, la lignine, le
pentosane et une petite quantité de protéines et de vitamines) et
de matières minérales non organiques dont la silice. Cette
dernière est dispersée dans les matières organiques et
concentrée sur la partie externe de l'enveloppe (Zhou et al, 2002). Si
on calcine la balle de riz à une température bien définie,
elle est transformée en une cendre possédant une haute teneur en
silice amorphe réactive. Cette dernière peut ainsi être
utilisée comme pouzzolane (voir ci-dessous) favorisant la
durabilité et la résistance des composites à base de
ciment (ou de chaux) (Della et al, 2002).
Dans le cadre de ce mémoire, la stabilisation se fera
avec de la cendre de balle de riz (CBR) et de la chaux. La CBR n'est pas un
matériel produit dans la région de Kinshasa, mais son choix se
justifie par : la faible quantité de matériau terre disponible :
la stabilisation par un stabilisant local tel que la paille aurait
nécessité une quantité d'échantillon plus
importante, qu'avec la CBR ; son intérêt scientifique : ces
dernières années ont vu un intérêt grandissant pour
la valorisation de la balle de riz dans le domaine de la construction. La
science a donc trouvé un autre moyen pour valoriser ce déchet. En
plus, le remplacement d'une proportion de ciment par de la cendre de balle de
riz permet de réduire les coûts de la construction. Les
caractéristiques de la CBR utilisée sont présentées
au point V.2.
34
V. Matériel et méthode
V.1 Analyse des terres et des argiles
Afin de répondre aux objectifs fixés, les
échantillons vont être caractérisés d'un point de
vue chimique, minéralogique et physique. La caractérisation
chimique consistera à déterminer la composition chimique
élémentaire par fluorescence X. La caractérisation
minéralogique se fera par diffraction des rayons X. La
caractérisation physique consistera à déterminer la teneur
en eau naturelle, la teneur en matières organiques, la masse volumique,
les limites d'Atterberg, et la granulométrie.
Diffractométrie des rayons X
(DRX)
Préparation des échantillons
Une analyse sur poudre totale et sur la fraction argileuse a
été réalisée sur chaque échantillon. La
préparation des échantillons s'est faite selon le protocole du
laboratoire Argiles, Géochimie et Environnements sédimentaires de
l'Université de Liège (Fagel, 2010) adapté selon Moore et
Reynolds (1989).
Pour la poudre totale, les échantillons ont
été séchés à l'étuve à
30°C, broyés manuellement dans un bol en agate, puis tamisés
pour récupérer les fractions inférieures à 250
ìm. On a ensuite constitué des pastilles à l'aide des
supports métalliques pour la diffractométrie. Pour la
minéralogie de la fraction argileuse, nous avons réalisé
un agrégat orienté. Un agrégat orienté est un
dépôt de particules argileuses inférieures à 2
ìm sur une lame de verre (Moore et Reynolds, 1989). L'analyse par
Diffraction des Rayons X (DRX) des minéraux argileux étant
basée sur la connaissance des distances réticulaires (001), on
cherche à renforcer les réflexions (001) en orientant les
particules (Moore et Reynolds, 1989). Pour se faire, une petite portion de
chaque échantillon séché est placée dans un berlin
et mélangée à l'eau distillée, puis
homogénéisée par agitation sur une plaque
magnétique. Une fois l'échantillon bien
homogénéisé, s'en est suivi un tamisage à 63
ìm, en présence d'eau.
Le tamisat est récupéré et laissé
au repos pendant 50 minutes pour que la sédimentation s'effectue. On
récupère enfin à l'aide d'une pipette de 1,5 cc à
la profondeur de 1 cm la fraction inférieure à 2 ìm. Cette
portion est posée sur une lame de verre de 25 x 25 mm et laissée
sécher pendant au moins 12 heures.Les lames orientées obtenues
pour chaque échantillon sont analysées au diffractomètre
pour fournir les diffractogrammes dits diffractogrammes à l'état
normal (N).
Certaines argiles ont des distances réticulaires
voisines, et sont donc difficiles à différencier sur un
diffractogramme orienté à l'état normal. C'est pourquoi,
toutes les lames orientées à l'état normal ont subi deux
nouveaux traitements :
- la solvatation à la vapeur
d'éthylène-glycol (EG) : se fait sous cloche et a pour
conséquence de faire gonfler les feuillets de certains minéraux
argileux (Fagel, 2010) ;
- le chauffage à 500°C : permet de
déshydrater le minéral argileux (Fagel, 2010).
Ces deux traitements modifient l'espace interfoliaire de
manière spécifique et permettent de différentier les
espèces argileuses entre elles (Fagel, 2010).
Méthode d'analyse
L'échantillon de poudre placé sur lame de verre
est bombardé par des rayons X obtenus en bombardant une anode de cuivre
par un faisceau d'électrons accélérés dans le vide.
Ces rayons X au contact avec la poudre sont réfléchis par chaque
cristallite de la poudre selon une orientation dans l'espace. Les rayons X
réfléchis interfèrent entre eux avec diverses
intensités (Tucker et Hardy, 1988). On enregistre l'intensité
détectée en fonction de l'angle de déviation 2è
(deux-thêta) du faisceau. La courbe obtenue s'appelle diffractogramme ou
spectre DRX. En analysant les spectres DRX obtenus, il est possible de
déterminer les phases minérales qui constituent la poudre. En
effet, pour certains angles de déviation 2è du faisceau, on
détecte des rayons X. Ce sont les « pics » du diffractogramme.
Ces angles de déviation sont caractéristiques de l'organisation
des atomes dans la maille cristalline.
35
Dans les autres directions, on ne détecte pas de rayon
X, c'est la ligne de fond du signal (Tucker et Hardy, 1988). Si l'on calcule
les directions dans lesquelles on a du signal, on s'aperçoit que l'on
obtient une loi très simple :
2.d.sin(è) = n.ë
où è est la moitié de l'angle de
déviation, n est un nombre entier appelé «ordre de
diffraction», ë est la longueur d'onde des rayons X et d la distance
entre les plans d'alignement des atomes ou distance interréticulaire.
C'est la loi de Bragg (Tucker et Hardy, 1988).
Par la suite, le logiciel EVA a été
utilisé pour lire les diffractogrammes et permettre d'identifier les
phases minérales, grâce au paramètre d.
Analyse chimique par Fluorescence X
(FX)
La spectrométrie de fluorescence X (SFX ou FX) est une
technique d'analyse chimique élémentaire d'un échantillon.
Elle constitue une des premières étapes dans la
caractérisation de tout matériau et permet d'éclairer les
propriétés des échantillons argileux en vue d'une
utilisation dans diverses applications.
Principe
Lorsque l'on bombarde de la matière avec des rayons X,
celle-ci réémet de l'énergie sous la forme de rayons X,
dont le spectre est caractéristique de la composition de
l'échantillon. En analysant ce spectre, on peut en déduire la
composition élémentaire (les concentrations massiques en
éléments).
Appareillage
Le spectromètre utilisé est de marque ARLTM
PERFORM'X du laboratoire de pétrologie sédimentaire (PETROSED) de
l'ULg.
Préparation des échantillons
Le matériau est séché à 40°C,
broyé et tamisé à 250 um. La perte de masse par chauffage
est d'abord déterminée. Pour cela, l'échantillon est
chauffé à une température de 1000 °C pendant 2
heures. Cette température est atteinte en 4 heures. Il est ensuite
décomposé par un broyage manuel, puis mélangé
à une proportion de 11x sa masse (+/- 0,0003) au flux de borax
(Na2B4O7.10H2O) et à environ 0,002 gr de LiBr. Ces composés ont
pour propriété de baisser la température de fusion. Les 3
composants (borax, LiBr et échantillon) sont ensuite
mélangé manuellement puis soumis à la fusion en s'assurent
une bonne homogénéité. La dernière étape
consiste à réaliser des perles qui seront analysées.
Étant donné qu'un solvant de borax a été
utilisé, l'oxyde de sodium Na2O n'est pas dosé. Les
concentrations élémentaires ont été obtenues en
réalisant une calibration par rapport à des standards (Adler,
1966 ; Lachnitt, 1983; Müller, 1972).
Analyse granulométrique et
sédimentométrie
L'analyse granulométrique permet de classer les grains
d'un échantillon selon leurs tailles, et donne le pourcentage de chaque
classe par rapport au poids total de l'échantillon. L'échantillon
à classer est passé dans une série de tamis emboîtes
ayant des diamètres d'ouverture croissants du bas vers le haut : 2,38mm
et 4,76 mm. L'échantillon est placé dans le tamis
supérieur et le classement se fait par vibration manuelle ou à
l'aide d'une plaque vibrante.
Le refus récupéré dans chaque tamis est
alors pesé et le pourcentage déterminé. Le résultat
est reporté sur une courbe granulométrique.
La sédimentometrie est la technique la plus
adaptée pour repartir en classes granulométriques les
éléments plus fins que 75 ìm. L'échantillon est
mélangé à un défloculant (le sulfate de sodium)
afin de séparer les colloïdes ; et à l'eau. Le tout est
mixé puis place à 20°C pendant 24h avant d'être
homogénéise par agitation manuelle.
La vitesse de sédimentation des particules solides (v)
est liée à leur diamètre (D), à leur masse
spécifique (Ys), à la masse spécifique du liquide qui les
contient (Yl) et à la viscosité de ce même liquide
(ç), selon la relation :
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et30.png)
36
Au temps t après le début de la
sédimentation, la suspension ne contient à la profondeur h de la
surface, que des particules d'une certaine vitesse et d'un certain
diamètre. Le pourcentage en poids de ces particules à cet instant
peut être calculé au moyen d'un aéromètre en tenant
compte des corrections liées à la température ou encore au
défloculant (Peltier et Rumpler, 1959).
Limites de consistance
Les limites de consistance ou limites d'Atterberg
correspondent aux proportions en eau pour lesquelles le matériau
argileux passe d'un comportement semi-liquide à un comportement
plastique (limite de liquidité, WL), et ensuite d'un comportement
plastique à un comportement semi-solide (limite de plasticité WP)
(fig. II.3). Les limites d'Atterberg servent à classer les sols, et
à prévoir leur comportement lorsqu'ils sont sollicités
mécaniquement (Peltier et Rumpler, 1959).
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et31.png)
Fig. II.3 : Limites de
consistance (Centre de recherches routières, 1981).
Limite de liquidité
On prend 200 gr de matériaux de granulométrie
inférieure à 425 ìm, on y ajoute de l'eau pour bien
homogénéiser et former une pâte argileuse. Celle-ci est
placée ensuite dans une coupelle et on définit une lèvre
calibrée. Ensuite l'échantillon est secoué sur l'appareil
de Casagrande, et on note le nombre de coups correspondant à la
fermeture de la lèvre sur 1 cm. On s'efforce à avoir toujours un
nombre de coups compris entre 15 et 35. Les mesures sont reportées sur
un graphique teneur en eau - nombre de coups.
Limite de plasticité
On utilise la pâte argileuse pour former un petit boudin
de 3 ou 4 cm de long, puis on le roule sur une surface plane jusqu'à ce
qu'il atteigne une longueur d'environ 10 cm de long et 3 mm de diamètre
à sa rupture. La limite de plasticité correspond à la
teneur en eau du boudin à sa rupture.
On répète la manipulation 3 fois et la limite de
plasticité correspond à la valeur moyenne de ces 3 mesures.
Indice de plasticité
Elle caractérise l'intervalle où le
matériau argileux demeure plastique ou façonnable. Elle s'obtient
par la différence entre la limite de liquidité et de
plasticité : Ip = WL - WP
Masse volumique
La mesure de la masse volumique s'est faite à l'aide
d'un pycnomètre à gaz suivant la norme NF EN ISO 8130-2 au
laboratoire de matériaux de construction de l'ULg. Ce pycnomètre
est un moyen rapide de mesurer avec précision la masse volumique et la
porosité d'un matériau. Cet appareil utilise un gaz
(l'hélium dans notre cas) à une pression variant entre 140-170
kPa. L'échantillon à analyser, de masse connue Me, est introduit
dans la petite cellule en aluminium du pycnomètre. L'hélium est
alors confiné à une certaine pression P1 dans le volume V1 connu
d'une cellule. Le gaz est ensuite libéré dans le volume de
détente V2 dans lequel se situe l'échantillon. On obtient alors
une certaine pression P2. Le volume Ve de l'échantillon peut être
déterminé grâce à la loi des gaz parfaits. La mesure
est
37
effectuée quatre fois et le résultat final
correspond à la valeur moyenne.
Perte au feu
La perte au feu (LOI, Loss On Ignition) est la perte de poids
de l'échantillon par processus de déshydratation
(élimination de l'eau de constitution des minéraux,
élimination de l'humidité résiduelle,...) et la
disparition de la matière organique.
Principe
L'échantillon est chauffé dans un four pendant
24 heures à 105 °C afin de le déshydrater. La
différence des pesées entre l'échantillon non
chauffé et chauffé donne la teneur en eau. Ensuite, la
matière organique est éliminée sous formes de cendres et
de CO2 durant une chauffe de 4 heures à 550 °C dans un second four
(mesures réalisées au laboratoire AGEs de l'ULg). L'analyse dans
notre cas s'est faite sur un échantillon de terre, d'environ 1,5 gr que
l'on a placé dans un bol en céramique d'environ 10 ml.
Exploitation des données
La teneur en eau est calculée selon :
)*100
La densité sèche est déduite de la teneur en
eau :
densité sèche = (100 - teneur en eau)/100 x
densité du grain
Cette formule considère que l'échantillon contient
de l'eau et des particules sédimentaires.
La densité est fonction du type de grain en
g/cm3 : Calcite 2,71 ; Quartz 2,65 ; Argiles 1,8-2,2 ; Opale 1,4 ;
Eau 1 ; ...
La teneur en matière organique est calculée selon
la perte au feu à 550 °C suivant :
Le carbone organique total peut être estimé à
50 % de la MO totale (Tucker et Hardy, 1988). V.2
Caractérisation des liants
Les liants sont des minéraux souvent classifiés
en deux catégories : les liants hydrauliques (ciment Portland, chaux
hydraulique, laitiers, ciments spéciaux, etc.) et les liants
aériens (chaux aérienne, gypse, plâtre, argile, etc.), qui
diffèrent selon la manière dont ils durcissent. Les liants
hydrauliques durcissent grâce à la réaction qu'ils
développent avec l'eau alors que les liants aériens ont besoin de
CO2 pour durcir par carbonatation (Van Balen, 2005).
La chaux
Parmi la chaux, on peut spécifier deux types : la chaux
hydraulique et la chaux aérienne, qui diffèrent selon le
processus de production, et donc du matériau brut utilisé. La
chaux aérienne est obtenue par la calcination de calcaire naturel ou de
coquillages alors que la chaux hydraulique est produite à partir de
calcaire impur, contenant des composés argileux ou organiques ou des
mélanges de calcaire et d'argile. Dans cette étude, seule la
chaux hydraulique sera traitée dans la phase expérimentale.
Les pouzzolanes
Les pouzzolanes sont des matériaux n'ayant aucune
capacité propre de liant mais pouvant réagir avec de la chaux
Ca(OH)2 en présence d'eau à température ambiante afin de
former des composants du
38
ciment. Ce pouvoir est appelé « activité
pouzzolanique ».
On distingue :
- les pouzzolanes naturelles : proviennent
généralement de l'activité volcanique mais aussi de la
sédimentation consolidée. C'est par exemple la terre de Santorin,
le tuff et le trass de la région du Rhin en Allemagne, la
Bavière, la Roumanie et la pierre ponce de l'Eifel en Allemagne.
(Verhasselt, 1993)
- les pouzzolanes artificielles obtenues par calcination de
certaines argiles, schistes argileux et autres diatomites. Ils possèdent
les mêmes propriétés que les pouzzolanes naturelles
(Verhasselt, 1993).
Dans le cas des liants chaux/pouzzolane, les pouzzolanes
réagissent avec le Ca(OH)2 de la chaux hydratée. La vitesse
globale de la réaction pouzzolanique dans les liants dépend de
nombreux facteurs (Hewlett, 2004) : la quantité de pouzzolane dans le
liant ; la quantité de SiO2 dans la pouzzolane ; la nature des phases
actives dans la pouzzolane ; la surface spécifique de la pouzzolane ;
les propriétés physiques et chimiques du ciment et/ou de la chaux
hydratée ; la durée de durcissement ; la température ; le
rapport eau/solide.
La cendre de balle de riz
Composition chimique
D'une manière générale, la teneur en
silice augmente lorsque la température et/ou la durée de
combustion augmente, et lorsque la perte au feu, liée à la
quantité de carbone, diminue (Sabuni, 1995). Les impuretés
principales de la cendre sont des produits alcalins dont le potassium est le
constituant prédominant (Zhang et al., 1996). Un changement de couleur
est observé en fonction de la teneur en carbone (allant du noir vers le
blanc, voir le rose pâle lorsqu'il n'y pas plus la présence de
carbone. Composition minéralologique
Pour obtenir une cendre pouzzolanique, la CBR doit contenir de
la silice amorphe (Feng et al., 2004). Durant la calcination, la cendre peut se
cristalliser donnant des faibles propriétés pouzzolaniques.
Toutes les recherches ont montré que pour l'éviter, la
température de combustion ne doit pas excéder 750°C. Halleux
(2012), a effectué une représentation qualitative des phases
amorphes et cristallines de la silice par DRX sur trois échantillons de
cendres de balles de riz calcinées à des températures
différentes : 600, 700 et 800°C. Le spectre a montré des
raies correspondant aux distances inter-réticulaires du quartz (3,34 ;
4,26 ; 1,82 et 1,54), de la cristobalite (4,04 ; 2,49 et 2,47) et de la
tridymite (4,11 et 4,33). Il a remarqué que :
- la cendre obtenue à 600°C présentait une
distance inter-réticulaire « d » proche de 4,20311 pouvant
expliquer la présence de cristobalite et dont l'intensité
était plus faible que pour celui représentant la cristobalite
à 700°C. Cela explique donc la formation de phases cristallines
lorsque la température augmente.
- entre la DRX caractérisant la cendre calcinée
à 600°C et la DRX pour une cendre calcinée à
800°C, la quantité de quartz diminue. Il y a donc transformation du
quartz en phase cristalline.
Il a donc choisi la température de 600°C pour
calciner la balle de riz.
Calcination
Durant la combustion, la matière organique est
brûlée, produisant une cendre de balle dont la masse est d'environ
20% de la masse initiale des balles. Il s'agit d'un matériau poreux,
riche en silice mais dont les propriétés dépendant
beaucoup des conditions de calcination (Feng et al., 2004). Ainsi, la cendre
produite par des incinérateurs à hautes performances en
laboratoire peut généralement atteindre de haut pourcentage de
silice pouvant atteindre 98 % (Halleux, 2012). La calcination s'est faite
suivant un protocole proposé par Halleux (2012). Elle utilise un four
pouvant atteindre de hautes températures. Une quantité de 2,2 kg
est calcinée à chaque fournée de 2 heures. On obtient
ainsi à chaque fois 400 g de cendres environ. Lors de la calcination,
une couche de carbonisation se forme tout autour du profilé, ce qui
empêche la balle de riz située à la
périphérie de prendre correctement feu. Pour palier à
cela, un mélange fréquent est recommandé afin de casser
cette couche de
39
carbonisation. Un mélange a été
réalisé toutes les 30 minutes pour obtenir une cendre de couleur
quasi homogène. La température de calcination est de
600°C.
Surface spécifique
La surface spécifique de la CBR dépend aussi des
conditions de calcination (température, durée). En effet, la
cristallisation de la silice mène à l'agglomération des
particules, alors que la présence de carbone dans la cendre, augmente la
surface spécifique étant donné que le carbone est
très poreux (Jaturapitakkul et Roongreung, 2003). La surface
spécifique peut être contrôlée par le broyage. En
broyant la CBR, on diminue la taille des particules et on augmente la surface
spécifique. La structure poreuse se casse et donne lieu à des
fines particules poreuses possédant des propriétés
similaires de celles de la fumée de silice (Sabuni, 1995). Mais le
broyage ne doit pas être prolongé afin d'éviter la
destruction complète de la structure poreuse et une agglomération
des particules diminuant ainsi la surface spécifique de la CBR (Bui et
al., 2005). La surface spécifique de la CBR influence la réaction
pouzzolanique avec de la chaux. Elle est plus importante lorsque la surface
spécifique augmente (Feng et al., 2004). La grande surface
spécifique demandera également une quantité importante
d'eau pour obtenir une bonne mise en oeuvre du mélange incorporant la
balle de riz (Feng et al., 2004).
La granulométrie de la CBR a été
réalisée après un broyage et un tamisage manuels.
Dans notre étude, nous avons choisi les tamis à
250ìm, 150ìm, 75ìm et 53ìm. Cela nous a donc permis
d'obtenir une cendre avec une granulométrie proche des valeurs
trouvées dans la littérature : < 250 um : 95 % ; < 150 um :
85 % ; < 75 um 67 % ; < 53 um : 54 %.
Activité pouzzolanique
Feng et al., 2004 ont indiqué que la réaction
pouzzolanique augmentait avec l'accroissement de la quantité de silice
amorphe et l'augmentation de la surface spécifique. Différentes
méthodes existent pour déterminer l'activité
pouzzolanique. Beaucoup reposent sur le concept de la variation de
conductivité électrique, et montrent que la cendre de balles de
riz a une activité pouzzolanique similaire à celles obtenues pour
d'autres pouzzolanes artificielles (cendres volantes et fumées de
silice). (Bui, 2001 ; Feng et al., 2004).
L'activité pouzzolanique de la CBR a été
effectuée par la méthode de Luxan et al. (1989). C'est une
méthode indirecte et qualitative basée sur la mesure du
changement de conductivité électrique. Luxan et al. (1989)
imposent une solution saturée en chaux Ca(OH)2 de 200 ml à une
température de 40°C avec 5g de cendres. On mesure tout d'abord la
conductivité de la chaux seule dans de l'eau
déminéralisée, via les ions Ca2+ et les ions
OH- en provenance du Ca(OH)2 . Ensuite on ajoute la CBR. La silice
amorphe commence à réagir avec les Ca(OH)2 et forme des
C-S-H1. Cette réaction réduit le nombre d'ions de
Ca2+ et OH- présents dans la solution et diminue
la conductivité électrique. La variation de la
conductivité électronique est calculée en soustrayant la
valeur de la conductivité de la solution eau-chaux par la somme des
conductivités des solutions eau-chaux-CBR et eau-CBR. D'après
Luxan et al. (1989), un matériau est considéré comme ayant
une mauvaise activité pouzzolanique lorsque la variation de
conductivité est inférieure à 0,4 mS/cm ; une
pouzzolanicité variable lorsque la variation se situe entre 0,4 et 1,2
mS/cm ; et une bonne pouzzolanicité lorsque la variation est
supérieure à 1,2 mS/cm.
La CBR a été testée deux fois, et la valeur
moyenne a été sélectionnée (tableau V.1).
1 C-S-H (Calcium silicate hydrate) est le résultat de la
réaction entre la chaux, la silice et l'eau 3Ca(OH)2 + 2SiO2 + H2O ?
3CaO . 2SiO2 . 3H2O + H2O
40
Conductivité solution chaux [mS/cm]
|
Conductivité chaux + cendres [mS/cm]
|
Conductivité eau + cendres [mS/cm]
|
Variation de conductivité électrique
|
7,89
|
5,25
|
0,759
|
1,896
|
7,88
|
5,33
|
0,675
|
1,859
|
|
Moyenne 1,878
|
Tableau V.1 : Activité
pouzzolanique obtenue par la méthode de Luxan et al. (1989).
Liants chaux - CBR
La CBR pouzzolanique réagit avec le Ca(OH)2
présent dans la chaux hydratée. Cela entraîne la formation
de produits stables et insolubles dont principalement des phases de C-S-H. La
quantité de Ca(OH)2 ou d'ions Ca2+ est donc moindre quand il
y a une addition de CBR (Bui, 2001 ; Villar-Cocina et al., 2003 ; Zhang et al.,
1996). Les propriétés des mélanges chaux-CBR (ou chaux-CBR
et terre) publiées sont peu nombreuses, partielles et concernent souvent
la résistance en compression. D'une manière
générale, les résistances des mélanges chaux-CBR
augmentent après l'addition de CBR dû à la réaction
pouzzolanique ; bien qu'elles sont encore plus faibles que celles obtenues pour
un ciment de référence (Stroeven et al., 1999 ; Jaturapitakkul et
al., 2003). Les compositions des mélanges chaux CBR trouvées dans
la littérature varient de 20 % à 80 %. Les meilleurs
résultats ont étaient obtenus en utilisant 50% de CBR et 50% de
chaux (Waswa-Sabuni et al., 2003).
V.3 Caractérisation des éprouvettes
Réalisation des
éprouvettes
Quatre échantillons représentatifs en provenance
des 3 localités d'échantillonnage ont été
sélectionnés pour ce test. Dans un premier temps, ils ont
été broyés pendant 15 minutes dans un broyeur, afin
d'avoir une argile de granulométrie adéquate pour réaliser
des barrettes. Les mélanges ont ensuite été
réalisés (tableau V.2). Un mélangeur de type Hobart a
permis d'homogénéiser le mélange.
Échantillon
|
Masse
échantillon [gr]
|
Masse chaux [gr]
|
Masse CBR [gr]
|
Masse eau [gr]
|
Nombre d'éprouvettes
|
Nsaya 1
|
1000
|
60 (6%)
|
60 (6%)
|
301,48
|
2
|
|
950
|
0
|
0
|
183,58
|
2
|
C3 Nsaya 1
|
750
|
45 (6%)
|
45 (6%)
|
299
|
2
|
|
950
|
0
|
0
|
225,44
|
2
|
|
454,53
|
27,27 (6%)
|
0
|
136,83
|
1
|
Cecomaf
|
750
|
45 (6%)
|
45 (6%)
|
253,59
|
2
|
|
487
|
0
|
0
|
117,74
|
1
|
Lutendele2
|
700
|
42 (6%)
|
42 (6%)
|
296,78
|
2
|
|
399,5
|
0
|
0
|
162,34
|
1
|
Tableau V.2 : Quantités
mélangées pour la réalisation des
éprouvettes.
Les barrettes confectionnées correspondent aux
dimensions standards pour les essais sur mortiers à liant hydraulique,
à savoir 4x4x16 cm3. Les mélanges ont
été placés dans les moules en respectant les étapes
suivantes :
1.
41
Verser l'eau dans le bol du mélangeur, dont la
quantité permet de nous assurer un état plastique.
2. Mélanger l'argile, la cendre de balle de riz et la
chaux dans un sceau.
3. Verser l'argile, la cendre de balle de riz et la chaux
mélangées dans le mélangeur.
4. Mélanger pendant 1 minute.
5. Racler les parois du bol durant une minute.
6. Re-mélanger pendant 1 minute.
7. Placer le mélange dans les moules préalablement
huilés, en le damant en plusieurs couches.
8. Araser les moules afin d'obtenir des surfaces planes.
9. Démouler immédiatement les barrettes, et les
placer sur une grille aérée.
Les éprouvettes ont été conservées
durant 28 jours en atmosphère contrôlée, dans une
pièce dont la température est maintenue en permanence à 21
°C (#177; 2 °C) et l'humidité relative à 60 % (#177; 10
%). Les propriétés mécaniques sont estimées
grâce à des essais de flexion et de compression sur des barrettes
de 28 jours d'âge. La résistance normale d'un mortier à
liant hydraulique est la résistance mécanique à la
compression mesurée à 28 jours conformément à la
norme NF EN 196-1 et exprimée en N/mm2 (1 N/mm2 =
1 MPa = 10 daN/cm2 = 10 bars) (AFNOR, 2002)
Essai de flexion
La résistance en flexion est déterminée
par l'essai de flexion 3 points. L'éprouvette est chargée en son
centre par une force centrée et supportée par deux appuis
espacés de 100 mm (Fig. V.1). La résistance à la flexion
est alors définie à la rupture. La vitesse de mise en charge lors
de l'essai de flexion est de 300 N/min.
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et32.png)
Fig. V.1 : Schéma et
dispositif de l'essai de flexion 3 points (Halleux, 2012,
modifié).
Essai de compression
Après rupture de l'éprouvette par flexion, les 2
morceaux sont récupérés et soumis séparément
à la compression (Fig. V.2). La résistance à la
compression est déterminée à la rupture. La vitesse de
mise en charge lors de l'essai de compression est de 14,4 kN/min.
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et33.png)
Fig. V.2 : Schéma et
dispositif de l'essai de compression (Halleux, 2012, modifié).
42
VI. Résultats et discussion
Dans la suite, les échantillons ayant été
analysés par l'ensemble des méthodes décrites au point IV,
seront marqués par un astérisque. En effet, il était
impossible de réaliser l'ensemble de ces méthodes sur tous les
échantillons. Les échantillons ont été
sélectionnés selon qu'ils étaient représentatifs,
ou qu'ils étaient en suffisante quantité pour le test à
réaliser. Pour être concerné par l'ensemble des analyses,
un échantillon devait peser plus de 2 kg. Seuls 4 échantillons
remplissaient cette condition. Ces échantillons étaient en plus
grande quantité parce que, sur les sites où ils ont
été prélevés, se développait une
activité extractive plus importante. Ils m'ont donc semblé plus
importants à être caractérisés.
VI.1 Caractérisation chimique
Le tableau VI.1 présente les compositions chimiques des
7 échantillons analysés. Pour un même site, les
échantillons sont repris dans le tableau, selon un ordre de profondeur
croissant. Les échantillons des sites de Nsaya 1b et Ndjili Cecomaf ont
été choisis pour évaluer les variations
d'éléments chimiques en fonction de la profondeur.
L'échantillon de Lutendele/Mbudi2 a été choisi parce qu'il
sera caractérisé par l'ensemble des méthodes.
Les compositions chimiques des différents
échantillons sont assez proches mais des particularités peuvent
être soulignées :
- avec la perte au feu, les éléments les plus
abondants sont le SiO2, le Al2O3 et dans une moindre mesure, le Fe2O3. La
présence de ces éléments est essentiellement liée
à la nature et à la proportion des minéraux
présents dans les échantillons.
- la couleur des sols est essentiellement liée aux
oxydes de fer. Les teneurs en fer sont assez proches les unes des autres
malgré une différence de couleur (qui devient plus
rougeâtre avec la profondeur pour les échantillons de Nsaya 1b et
plus blanchâtre pour les échantillons de Ndjili Cecomaf). Il ne
s'agit pas forcément de la proportion mais plutôt la nature des
phases minéralogiques qui contiennent les oxydes de fer qui influence la
couleur des sols (Aubert, 2013). L'échantillon « horizon »
montre une teneur en Fe2O3 plus élevée. Il s'agit probablement
d'un horizon d'accumulation.
Sites
|
Echantillons
|
SiO2
|
Al2O3
|
Fe2O3
|
MnO
|
MgO
|
CaO
|
K2O
|
TiO2
|
P2O5
|
PF
|
Total
|
Nsaya 1b
|
Nsaya 1II*
|
72,16
|
14,89
|
4,03
|
0,00
|
0,19
|
0,03
|
0,57
|
0,79
|
0,00
|
7,33
|
100,00
|
C3 Nsaya 1II*
|
70,10
|
16,18
|
4,61
|
0,01
|
0,21
|
0,02
|
0,68
|
0,82
|
0,00
|
7,37
|
100,00
|
Horizon
|
53,71
|
11,39
|
26,23
|
0,01
|
0,44
|
0,02
|
1,01
|
0,68
|
0,01
|
6,50
|
100,00
|
C4 Nsaya 1II
|
67,69
|
17,35
|
5,05
|
0,01
|
0,32
|
0,03
|
0,99
|
0,82
|
0,00
|
7,74
|
100,00
|
Ndjili Cecomaf
|
Cecomaf*
|
63,11
|
21,98
|
2,11
|
0,01
|
0,40
|
0,06
|
0,93
|
0,83
|
0,04
|
10,54
|
100,00
|
C3 Cecomaf
|
63,90
|
21,91
|
1,36
|
0,01
|
0,44
|
0,08
|
1,11
|
0,87
|
0,02
|
10,32
|
100,01
|
Lutendele/Mbudi2
|
Lutendele 2*
|
63,97
|
16,31
|
4,73
|
0,01
|
0,24
|
0,09
|
0,93
|
1,13
|
0,19
|
12,41
|
100,01
|
Tableau VI.1 : Compositions
chimiques des échantillons (%). Le Na2O et le SO3 ont été
mesuré par le fluorimètre mais ne sont pas repris dans le tableau
parce que leurs valeurs pour l'ensemble des échantillons étaient
de 0,00. L'astérisque indique les échantillons pour lesquelles
toutes les analyses ont été réalisées.
43
VI.2 Caractérisation minéralogique
Il est possible, à partir d'un diffractogramme,
d'estimer semi-quantitativement les proportions de chaque phase
minérale. Cette approche se fait en multipliant les intensités
mesurées des pics (counts) par un facteur correctif qui tient compte de
l'élargissement des réflexions et des variations d'incidences du
faisceau (Cook et al., 1975 ; Thorez, 1976 ; Boski et al.,
1998), et en faisant une règle de trois entre les différentes
phases minérales présentes sur un même diffractogramme.
Cette méthode semi-quantitative présente une précision
estimée à #177; 10% (Holtzaffel, 1985).
La caractérisation minéralogique
déterminée par DRX est présentée au tableau VI.2.
Les diffractogrammes sur la poudre totale et sur la fraction argileuse des
échantillons analysés sont présentés en annexes 1
et 2. Le calcul semi-quantitatif des phases minérales présentes
dans la poudre totale et dans la fraction argileuse de ces échantillons
est présenté en annexes 3 et 4. La minéralogie totale des
échantillons est fort semblable et constituée essentiellement de
minéraux argileux et de quartz. Des traces de muscovite et de
feldspath-K sont aussi observées sur les spectres de la poudre totale
avec l'augmentation de la profondeur. Ces minéraux proviennent de la
roche mère. Les spectres DRX sur poudre totale montrent également
la présence de goethite, et parfois d'hématite. Les
minéraux argileux sont dominés par la kaolinite, et dans une
moindre mesure par l'illite. Certains échantillons montrent
également des traces de chlorite (minéral difficilement
altérable) provenant sans doute de la roche mère. La
présence de kaolinite Si2O5Al2(OH)4 est liée à
l'altération des feldspaths présents dans la roche mère.
L'illite KAl2AlSi3O10(OH)2 est liée à l'altération du
feldspath-K, et dans une moindre mesure de la muscovite. La teneur plus
élevée en illite des échantillons de Lutendele
s'expliquerait alors par l'altération d'une roche mère plus riche
en feldspath-K.
Sites
|
Echantillons
|
Muscovite
|
Feldspath-K
|
Quartz
|
Argile totale
|
Fraction argileuse
|
Kaolinite
|
Illite
|
Chlorite
|
Nsaya 1a
|
Nsaya 1I
|
-
|
2
|
56
|
42
|
83
|
17
|
-
|
C3 Nsaya 1I
|
-
|
-
|
39
|
61
|
83
|
17
|
-
|
Nsaya 1b
|
Nsaya 1II*
|
-
|
-
|
52
|
48
|
90
|
10
|
-
|
C3 Nsaya 1II*
|
-
|
-
|
50
|
50
|
80
|
20
|
-
|
Horizon
|
1
|
-
|
53
|
46
|
70
|
29
|
1
|
C4 Nsaya 1II
|
1
|
-
|
42
|
58
|
71
|
27
|
2
|
Nsaya 2
|
Nsaya 2
|
|
-
|
47
|
53
|
73
|
27
|
|
Ndjili Cecomaf
|
Cecomaf*
|
-
|
-
|
68
|
32
|
89
|
10
|
1
|
C3 Cecomaf
|
< 1
|
3
|
44
|
53
|
83
|
16
|
1
|
Lutendele/Mbudi1
|
Lutendele1
|
-
|
|
71
|
29
|
77
|
22
|
1
|
Lutendele/Mbudi2
|
Lutendele2*
|
-
|
4
|
43
|
53
|
49
|
50
|
1
|
Lutendele Kimbanguiste
|
Lutendele3
|
1
|
6
|
52
|
41
|
48
|
49
|
3
|
C3 KimbanguIII
|
1
|
4
|
58
|
37
|
56
|
43
|
1
|
Tableau VI.2 : Estimation
semi-quantitative de la minéralogie des échantillons (%). Les
pourcentages des minéraux argileux sont déterminés en
considérant la valeur des argiles totales à 100 %.
VI.3 Granulométrie et limites d'Atterberg
La figure VI.1 présente les courbes
granulométriques de cinq échantillons, obtenues par tamisage et
par sédimentométrie. La granulométrie de
l'échantillon Lutendele2* n'a été faite que
partiellement. Seule la fraction sableuse a été
estimée.
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et34.png)
44
Fig. VI.1 : Courbes
granulométriques des échantillons analysés.
Afin de comparer facilement ces courbes, le tableau VI.3 et la
figure VI.2 présentent la composition granulométrique de ces
échantillons et leur classification.
Échantillons
|
% Argiles (< 2 um)
|
% Limons (2 - 50 um)
|
% Sables (0,05 - 2 mm)
|
Classification
|
Nsaya 1II*
|
5
|
44
|
51
|
Limono-sableux
|
C3 Nsaya 1II*
|
6
|
44
|
50
|
Limono-sableux
|
C4 Nsaya 1II
|
7
|
50
|
43
|
Limono-sableux
|
Cecomaf*
|
17
|
50
|
33
|
Limoneux
|
Lutendele2*
|
72
|
28
|
Limono-argileux
|
Tableau VI.3 : Composition et
classification granulométriques des échantillons
analysés.
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et35.png)
45
Fig. VI.2 : Triangle des textures
montrant la zone des terres propices à la construction en terre crue
(encadré rouge) (Modifié d'après Delbecque, 2011).
A titre de comparaison, la figure VI.2 présente
également la granulométrie des terres propices à la
construction en terre crue. Celle-ci a été établie par
Delbecque (2011) sur base d'une synthèse bibliographique.
Le tableau VI.4 illustre également les
caractéristiques granulométriques des terres crues en fonction
des techniques de construction (synthèse d'après Jiménez
et Guerrero, 2007).
46
Techniques
|
Document
|
Pays
|
Argile
|
Silt
|
Sable
|
Gravier
|
Adobe
|
NTE E 080 (2000)
|
Pérou
|
10 - 20
|
15 - 25
|
55 - 70
|
|
HB 195 (2002)a
|
Australie
|
10 - 40
|
10 - 30
|
Sable + gravier fin 30 - 75
|
Houben et Guillaud (1994)
|
|
5 - 29
|
|
|
|
BTC
|
XP P 13-901 (2001)
|
France
|
10 - 30
|
|
|
|
ARSO (1996)
|
Afrique
|
8 - 30
|
|
|
|
HB 195 (2002)a
|
Australie
|
10 - 40
|
10 - 30
|
Sable + gravier fin 30 - 75
|
MOPT (1992)
|
Espagne
|
5 - 34
|
|
|
|
Houben et Guillaud (1994)
|
|
6 - 22
|
|
|
|
Rigassi V (1995)b
|
|
8 - 30
|
10 - 25
|
25 - 80
|
0 - 40
|
Rigassi V (1995)b
|
|
6 - 23
|
|
|
|
Pisé
|
SAZS 724 (2001)
|
Zimbabwe
|
5 - 15
|
15 - 30
|
Sable + gravier fin 30 - 75
|
MOPT (1992)
|
Espagne
|
5 - 26
|
|
|
|
IETCC (1971)c,d
|
CYTED
|
10 - 40
|
20 - 40
|
10 - 40
|
10 - 20 gravier fin
|
Houben et Guillaud (1994)
|
|
8 - 16
|
|
|
|
Adobe, BTC, pisé
|
McHenry (1984)e,f
|
|
15
|
32
|
30
|
23
|
Smith and Austin (1996)g
|
|
4 - 15
|
40
|
60 - 80
|
|
Tableau VI.4 : Recommandations
concernant les teneurs des différentes fractions du sol.
D'après les recommandations dans les abaques de
granularité les argiles désignent les particules < 0,002
mm.
a argile <0,002 mm ; silt 0,002 à 0,06 mm ; sable
0,06 à 2 mm ; gravier 2-6 mm.
b argile <0,002 mm ; silt 0,002 à 0,06 mm ; sable
0,06 à 2 mm ; gravier fin 2-20 mm.
c uniquement des indications pour le pisé
stabilisé.
d argile <0,002 mm ; silt 0,002-0,5 mm ; sable 0,5-5 mm ;
graviers 5 20 mm.
e AASHO, argile <0,005 mm ; silt 005 à 0,075 mm ;
sable fin 0,075 à 0,425 mm ; sable grossier 0,425 à 2,0 mm;
gravier > 2,0 mm.
f les valeurs moyennes des sols qui ont montré des
bonnes performances dans les bâtiments existants.
g argile <0,002 ; limon 0,002 à 0,0625 mm ; sable
0,0625 à 2 mm.
Sur base de la granulométrie, tous les
échantillons analysés sont adaptés à la
construction en terre crue d'après Delbecque (2011). D'après le
tableau VI.4, on remarque que d'un auteur à l'autre les compositions
granulométriques changent, pour une même technique de
construction. Ceci témoigne de l'absence de norme unique vis à
vis de la construction en terre crue. Selon les auteurs et les techniques, les
échantillons analysés vont s'adapter ou pas à l'une ou
l'autre technique de construction en terre crue. Les matériaux de
Kasangulu (Nsaya) sont ceux qui sont relativement mieux adaptés pour la
construction en pisé et en BTC. En effet ces deux techniques de
construction nécessitent une teneur en argile plus faible en raison de
la compression et de la possibilité de fissuration (Jiménes et
Guerrero 2007). L'adobe est la technique la moins restrictive vis-à-vis
de la granulométrie (Jiménes et Guerrero 2007). Tous nos
échantillons sont adaptés à cette technique mais
l'échantillon de Cecomaf serait la mieux adaptée en raison d'une
proportion en argile plus importante qui assure une meilleure
cohésion.
Les résultats des limites d'Atterberg, sont
présentés au tableau VI.5. La détermination de l'indice de
plasticité est présentée en annexe 5. Huit
échantillons ont été analysés. La priorité a
été accordée aux 4 échantillons qui étaient
disponibles en plus grande quantité. Les échantillons C4 Nsaya
1II, C3 Cecomaf et ceux de Lutendele/Kimbaguiste ont été choisis
pour mettre en évidence des variations sur un même site. La
plasticité d'une terre augmente avec la teneur en minéraux
argileux, et leur surface spécifique (Casagrande, 1958 ; Centre de
recherches routières, 1981). Sur base de l'indice de plasticité,
les sols sont classés en 4 catégories (tableau VI.6).
47
Les matériaux de Kasangulu et de Ndjili Cecomaf sont
peu plastiques ou plastiques, alors que les matériaux de Lutendele sont
non plastiques ou peu plastiques. Cette différence peut s'expliquer par
une minéralogie des matériaux de Lutendele marquée par une
plus grande quantité d'illite alors que les autres matériaux sont
beaucoup plus riches en kaolinite. A titre comparatif, le tableau VI.7 illustre
les valeurs résumées par Jiménes et Guerrero, 2007 (Fig.
IV.2).
Sites
|
Échantillons
|
Limite de liquidité
|
Limite de plasticité
|
Indice de plasticité
|
Nsaya 1b
|
Nsaya 1II*
|
34
|
18
|
16
|
C3 Nsaya 1II*
|
34
|
24
|
10
|
C4 Nsaya 1II
|
34
|
23
|
11
|
Ndjili Cecomaf
|
Cecomaf*
|
32
|
20
|
12
|
C3 Cecomaf
|
41
|
26
|
14
|
Lutendele/Mbudi2
|
Lutendele2*
|
32
|
29
|
3
|
Lutendele/Kimbaguiste
|
Lutendele3
|
33
|
24
|
9
|
C3 KimbanguIII
|
26
|
20
|
6
|
Tableau VI.5 : Résultats
de l'analyse des limites d'Atterberg.
Ip
|
Dénomination
|
Exemples de sol
|
Inférieur à 5
|
Non plastique
|
Sable limoneux ou argileux, sable
|
De 5 à 15
|
Peu plastique
|
Limon sableux, limon,
|
De 15 à 25
|
Plastique
|
Limon, limon argileux
|
Plus de 25
|
Très plastique
|
Argile
|
Tableau VI.6 : Classification des
sols sur base de l'indice de plasticité (Casagrande, 1958 ; Centre de
recherches
routières, 1981).
Technique
|
Document
|
Limite de liquidité
|
Indice de plasticité
|
Adobe
|
Houben et Guillaud (1994)
|
31 - 50
|
16 - 33
|
Pisé
|
Houben et Guillaud (1994)
|
25 - 46
|
2 - 30
|
BTC
|
Houben et Guillaud (1994)
|
25 - 51
|
2 - 31
|
ARS (1996)
|
25 - 50
|
2,5 - 29
|
XP P 13-901 (2001)
|
25 - 50
|
2,5 - 29
|
Tableau VI.7 : Limites de
liquidité et indices de plasticité maximum et minimum obtenus
dans les références d'après Jiménes et Guerrero,
2007.
Sur base de cette analyse, nous pouvons conclure que tous nos
échantillons sont adaptés pour la réalisation de BTC et
pisé selon Houben et Guillaud (1994), ARS (1996) et XP P 13-901 (2001).
Dans le cas des BTC et du pisé, un indice de plasticité plus
élevé signifierait une masse volumique faible, or une terre mise
en oeuvre à l'état comprimé demande une terre avec une
masse volumique élevée (voir ci-dessus). Les échantillons
analysés ne conviennent pas parfaitement pour faire de l'adobe selon
Houben et Guillaud (1994). En effet pour les terres mises en oeuvre à
l'état plastique (adobe, mortier, torchis), il est difficile de
définir de manière rigoureuse la consistance visée, et
donc la teneur en eau optimale. Les artisans veulent donc une terre avec un
indice de plasticité plus élevé pour assurer une bonne
maniabilité (Moevus et al., 2012).
48
VI.4 Perte au feu
Les résultats de la perte au feu sont
présentés au tableau VI.8.
Sites
|
Échantillons
|
Masse humide (gr)
|
Masse sèche 105°C (gr)
|
Masse 550°C (gr)
|
Teneur en
eau
naturelle
(%)
|
Matière organique
(%)
|
PF XRF
|
Nsaya 1a
|
Nsaya 1I
|
1,514
|
1,433
|
1,368
|
5,4
|
4,6
|
|
C3 Nsaya 1I
|
1,526
|
1,352
|
1,287
|
11,4
|
4,8
|
|
Nsaya 1b
|
Nsaya 1II*
|
1,501
|
1,491
|
1,425
|
0,7
|
4,4
|
7,3
|
C3 Nsaya 1II*
|
1,515
|
1,350
|
1,287
|
10,9
|
4,7
|
7,7
|
Horizon
|
1,522
|
1,447
|
1,384
|
5,0
|
4,3
|
6,5
|
C4 Nsaya 1II
|
1,510
|
1,349
|
1,263
|
10,6
|
6,4
|
7,7
|
Nsaya 2
|
Nsaya 2
|
1,524
|
1,293
|
1,217
|
15,2
|
5,9
|
|
Ndjili Cecomaf
|
Cecomaf*
|
1,514
|
1,242
|
1,160
|
18,0
|
6,6
|
10,3
|
C3 Cecomaf
|
1,531
|
1,189
|
1,100
|
22,4
|
7,5
|
10,3
|
Mbudi 1
|
Lutendele1
|
1,508
|
1,210
|
1,150
|
19,8
|
5,0
|
|
Mbudi 2
|
Lutendele2*
|
1,545
|
1,031
|
0,937
|
33,3
|
9,1
|
12,4
|
Kimbaguiste
|
Lutendele3
|
1,534
|
1,275
|
1,212
|
16,9
|
4,9
|
|
C3
KimbanguIII
|
1,517
|
1,305
|
1,252
|
14,0
|
4,1
|
|
Tableau VI.8 : Teneur en eau
naturelle et en matière organique.
La teneur en eau d'un sol (W) représente la masse d'eau
contenue dans ce sol. Étant donné que cette mesure a
été effectuée au mois d'avril 2015 sur des
échantillons prélevés en juillet 2014, ces valeurs ne
reflètent sans doute pas la réalité. On remarque cependant
une variation de W en fonction de la profondeur de l'échantillon (les
échantillons plus profonds montrent des valeurs de W plus
élevées), et de la nature de l'échantillon (les
échantillons plus argileux montrent des valeurs de W plus
élevées).
La teneur en matière organique des différents
échantillons est relativement élevée. Ceci pourrait poser
problème pour la construction en terre crue non stabilisée (MO
doit de préférence être < 2 %).
La teneur en matière organique est faible par rapport
à la perte au feu (PF) déterminée par XRF. La PF a
été déterminée après une chauffe à
1000°C. D'autres éléments autres que la matière
organique ont été perdus à 1000°C.
La densité sèche peut être
déterminée sur base de la masse après passage à
l'étuve à 105°C.
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et36.png)
avec la teneur en eau initiale w = meau / msolide, la masse
volumique de la phase solide ñsolide = 2650
49
kg/m3 (valeur courante pour la plupart des terres), la
masse volumique de l'eau ñeau = 998,2 kg/m3 à
20°C (Moevus et al., 2012).
La densité sèche dépend de plusieurs
paramètres : la teneur en eau à la mise en oeuvre, la
distribution granulométrique, la proportion et la nature de la phase
liante, l'énergie de compaction,... (Moevus, et al. 2012)
Le tableau VI.9 donne les valeurs de densité sèche
obtenues à l'aide de la formule ci-dessus et à l'aide du
pycnomètre. Ces deux modèles montrent des différences
parfois très significatives. Les valeurs obtenues au pycnomètre
sont probablement plus précises.
Sites
|
Échantillons
|
Masse humide (gr)
|
Masse sèche 105°C (gr)
|
Masse eau (gr)
|
W (gr)
|
Densité sèche (kg/m3)
|
Densité pycnomètre (kg/m3)
|
Nsaya 1a
|
Nsaya 1I
|
1,5143
|
1,4333
|
0,081
|
0,0565
|
2308
|
|
C3 Nsaya 1I
|
1,5259
|
1,3518
|
0,1741
|
0,1288
|
1978
|
|
Nsaya 1b
|
Nsaya 1II*
|
1,5013
|
1,4905
|
0,0108
|
0,0072
|
2605
|
2769
|
C3 Nsaya 1II*
|
1,5149
|
1,3497
|
0,1652
|
0,1224
|
2004
|
2859
|
Horizon
|
1,5218
|
1,4465
|
0,0753
|
0,0521
|
2332
|
|
C4 Nsaya 1II
|
1,5095
|
1,3494
|
0,1601
|
0,1186
|
2019
|
2731
|
Nsaya 2
|
Nsaya 2
|
1,5242
|
1,293
|
0,2312
|
0,1788
|
1800
|
|
Ndjili Cecomaf
|
Cecomaf*
|
1,5141
|
1,2415
|
0,2726
|
0,2196
|
1677
|
2889
|
C3 Cecomaf
|
1,5314
|
1,1889
|
0,3425
|
0,2881
|
1504
|
|
Mbudi 1
|
Lutendele1
|
1,5078
|
1,2097
|
0,2981
|
0,2464
|
1605
|
|
Mbudi 2
|
Lutendele2*
|
1,5448
|
1,0308
|
0,514
|
0,4986
|
1142
|
|
Kimbaguiste
|
Lutendele3
|
1,534
|
1,2746
|
0,2594
|
0,2035
|
1724
|
|
C3
KimbanguIII
|
1,517
|
1,3054
|
0,2116
|
0,1621
|
1856
|
|
Tableau VI.9 : Densité des
échantillons analysés.
Le calcul de la densité a une grande importance. Une
terre plus dense est moins perméable et moins compressible (Doat et al.,
1979). Le tableau VI.10 donne des plages de variation de la masse volumique
sèche en fonction de la technique de construction, des
différentes valeurs relevées dans la littérature. La terre
mise à l'état compactée a une densité plus
élevée. Il est donc possible d'augmenter la densité d'une
terre en utilisant une presse ou de la diminuer en y ajoutant des fibres
végétales (Kouakou et Morel, 2009 ; Morel et Kouakou, 2011).
Technique
|
Teneur en eau initiale (%)
|
Masse volumique sèche
(kg/m3)
|
Pisé, BTC
|
5 à 15
|
1600 à 2200
|
Adobe, mortier, bauge
|
15 à 35
|
1200 à 2100
|
Terre allégée
|
|
300 à 1200
|
Tableau VI.10 : Plages de
variation de la masse volumique sèche de la terre crue (Moevus et al.,
2012).
La mesure faite au pycnomètre ne varie pas en fonction
de la teneur en eau initiale. Ceci s'explique par le fait que cette mesure est
faite sur des échantillons préalablement séchés
à l'étuve. Par contre on remarque que pour la méthode
empirique, la densité diminue avec la teneur en eau initiale (Fig.
VI.3). De ce fait on peut regrouper les échantillons qui sont propices
pour la construction en Blocs de Terre Comprimés (pisé et BTC),
ceux qui sont propices à la terre moulée (adobe, mortier, bauge)
et ceux qui sont propices à la terre allégée ( Lutendele
2*). Les échantillons peuvent cependant
50
s'adapter à une autre technique en subissant une
modification (presse, fibres, modification de la granulométrie,...)
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et37.png)
Fig. VI.3 : Masse volumique
sèche et teneur en eau initiale. En jaune, les mesures faites au
pycnomètre et en bleu les mesures faites à l'aide de la
formule empirique.
VI.5 Résistance à la compression et
à la flexion
Les normes pour les essais de compression et flexion propre
à la terre crue sont rares. La plupart de tests de résistance
à la compression et à la flexion sont des transpositions d'essais
appliqués pour les bétons de ciment. C'est le cas dans notre
étude. Les propriétés mécaniques de ces deux
matériaux étant complètement différentes, les
valeurs de résistance ne sont donc pas toujours intrinsèques au
matériau terre : la mesure étant en partie influencée par
le dispositif d'essai.
Les courbes de résistance à la flexion et
à la compression obtenues à 28 jours (Rf28 et Rc28) sont
présentées à l'annexe 6. Le tableau VI.11 présente
les valeurs des résistances en flexion et en compression de 4
échantillons. Seuls les échantillons disponibles en plus grande
quantité ont été sélectionnés pour ce
test.
Les valeurs obtenues par essai pour un même
échantillon sont comparables. Ce qui signifie que le test s'est fait
dans les mêmes conditions et que les éprouvettes ont
été bien réalisées.
Par soucis de lisibilité, le tableau VI.12 reprend les
valeurs moyennes de résistance en flexion et compression des
différents échantillons et les compare aux différentes
valeurs trouvées dans la littérature (Moevus et al. 2012 ;
Jiménes et Guerrero, 2007).
51
|
|
Rf
|
Rf moyenne par échantillon
|
|
Résistance compression
|
Rc moyenne par éprouvette
|
Rc moyenne par
échantillon
|
Nsaya 1II*
|
Nsaya 1II* -1
|
0,54
|
0,59
|
Nsaya 1II* -1A
|
2,40
|
2,4
|
2,58
|
Nsaya 1II* -1B
|
2,61
|
Nsaya 1II*-2
|
0,64
|
Nsaya 1II* -2A
|
2,71
|
2,61
|
Nsaya 1II* -2B
|
2,58
|
Nsaya 1II*-M1
|
0,64
|
0,64
|
Nsaya 1II* -M1A
|
2,74
|
2,72
|
2,73
|
Nsaya 1II* -M1B
|
2,70
|
Nsaya 1II*-M2
|
0,64
|
Nsaya 1II* -M2A
|
2,80
|
2,74
|
Nsaya 1II* -M2B
|
2,67
|
C3 Nsaya 1II*
|
C3 Nsaya 1II*-1
|
0,55
|
0,56
|
C3 Nsaya 1II*-1A
|
2,29
|
2,12
|
2,33
|
C3 Nsaya 1II*-1B
|
1,95
|
C3 Nsaya 1II*-2
|
0,57
|
C3 Nsaya 1II*-2A
|
2,65
|
2,55
|
C3 Nsaya 1II*-2B
|
2,44
|
C3 Nsaya 1II*-M1
|
0,42
|
0,40
|
C3 Nsaya 1II*-M1A
|
3,61
|
3,67
|
4,16
|
C3 Nsaya 1II*-M1B
|
3,72
|
C3 Nsaya 1II*-M2
|
0,38
|
C3 Nsaya 1II*-M2A
|
4,37
|
4,66
|
C3 Nsaya 1II*-M2B
|
4,94
|
C3 Nsaya 1II*-Chaux
|
0,52
|
0,52
|
C3 Nsaya 1II*-Chaux-A
|
1,83
|
1,83
|
1,98
|
C3 Nsaya 1II*-Chaux-B
|
2,13
|
2,13
|
Cecomaf*
|
Cecomaf*-1
|
1,01
|
1,01
|
Cecomaf*-1A
|
3,75
|
3,81
|
3,81
|
Cecomaf*-1B
|
3,86
|
Cecomaf*-M1
|
1,04
|
0,97
|
Cecomaf*-M1A
|
3,29
|
3,42
|
3,25
|
Cecomaf*-M1B
|
3,54
|
Cecomaf*-M2
|
0,90
|
Cecomaf*-M2A
|
2,82
|
3,08
|
Cecomaf*-M2B
|
3,34
|
Lutendele2*
|
Lutendele2*-1
|
1,33
|
1,33
|
Lutendele2*-1A
|
4,40
|
4,69
|
4,69
|
Lutendele2*-1B
|
4,97
|
Lutendele2*-M1
|
0,75
|
0,75
|
Lutendele2*-M1A
|
3,22
|
3,17
|
3,14
|
Lutendele2*-M1B
|
3,11
|
Lutendele2*-M2
|
0,75
|
Lutendele2*-M2A
|
3,27
|
3,11
|
Lutendele2*-M2B
|
2,95
|
Tableau VI.11 :
Résistances à la flexion et à la
compression. Pour un même échantillon, les essais en flexion ont
été réalisés sur 1 ou 2 éprouvettes.
D'où le nom de l'échantillon est suivi d'un indice - 1 ou -2
(pour essai 1 et essai 2). Lorsque la lettre M est mise devant le -1 ou le -2,
cela signifie que l'échantillon a été
mélangé à la chaux (6 %) et à la CBR (6 %). La
dénomination C3 Nsaya 1II*-Chaux désigne
l'échantillon avec 6 % de chaux et sans CBR. Pour une même
éprouvette, l'essai en compression a été
réalisé 2 fois, en raison d'un essai par demi-éprouvette
(d'où les lettres A et B).
|
|
Nsaya
1II*
|
C3 Nsaya
1II*
|
Cecomaf*
|
Lutendele2*
|
Normes
|
Terre
comprimée
|
Terre moulée
|
Terre allégée
|
Rf28
|
Sans stabilisation
|
0,59
|
0,56
|
1,01
|
1,33
|
0,1 à 0,5
|
+ 6
CBR % chaux et
|
0,64
|
0,40
|
0,97
|
0,75
|
|
|
|
+ 6 % chaux
|
|
0,52
|
|
|
|
|
|
Rc28
|
Sans stabilisation
|
2,58
|
2,33
|
3,81
|
4,69
|
0,4 à 3,0
|
0,4 à 5,0
|
< 1,0
|
+ 6 % chaux et CBR+
|
2,73
|
4,16
|
3,25
|
3,14
|
|
|
|
6 % chaux
|
|
1,98
|
|
|
|
|
|
Tableau VI.12 : Résistance
à la flexion et à la compression.
52
Pour illustrer un autre effet de la stabilisation sur la
terre, la figure VI.4 donne les masses volumiques des échantillons non
stabilisés et stabilisés à la chaux et à la CBR.
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et38.png)
Fig. VI.4 : Variation de la masse
volumique avec la stabilisation
On observe une diminution de la masse volumique avec la
stabilisation. Celle-ci est d'autant plus marquée que
l'échantillon non stabilisée avait une densité initiale
élevée. La diminution de la masse volumique peut être
justifiée par l'occupation des espaces vides par les particules de chaux
et de CBR.
Résistance à la
compression
La résistance à la compression est la principale
propriété mécanique de la terre qui intéresse les
bâtisseurs (Houben et Guillaud, 1989). Elle est la seule
propriété mécanique qui fait l'objet de fortes exigences
réglementaires. Plus la résistance en compression est
élevée, plus l'épaisseur des murs pourra être faible
pour une hauteur de bâtiment donnée. La résistance à
la compression d'une terre mise en oeuvre pour la construction peut varier
entre 0,4 et 5 MPa. Pour le pisé, les valeurs sont plus faibles : 0,4
à 3 Mpa. Les paramètres qui améliorent la
résistance à la compression de la terre sont : - une
densité élevée (Houben et Guillaud, 1989 ; Olivier, 1994 ;
Morel et al. 2007 Kouakou et Morel, 2009),
- une teneur en eau faible (Olivier, 1994 ; Gelard, 2005),
- une teneur en argile et limon élevée (Olivier,
1994),
- une teneur en montmorillonite élevée (Van Damme,
2001),
- une bonne homogénéité (Maniatidis et
Walker, 2008 ; Bui et al., 2009),
- des grains de petite taille (Heath, 2007).
Plusieurs conclusions et hypothèses peuvent être
faites sur base des résultats obtenus par l'essai de compression (Fig.
VI.5).
(1) Les échantillons non stabilisés Nsaya 1II*
et C3 Nsaya 1II* ont des valeurs de Rc28 plus faible sans doute liées
à la faible teneur en argile (5 et 6 %). Ils sont adaptés
à la construction en terre crue comprimée et moulée selon
les normes citées au tableau VI.4. Les échantillons Cecomaf* et
Lutendele2* ont une Rc28 plus élevée sans doute liée
à une teneur en argile plus importante. Ils sont les mieux
adaptés pour la construction en terre moulée.
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et39.png)
53
Fig. VI.5 : Résistances
à la compression.
(2) La stabilisation à la chaux et à la CBR
augmente légèrement Rc pour l'échantillon Nsaya 1II*,
augmente fortement Rc pour l'échantillon C3 Nsaya 1II*, alors qu'elle
diminue plus ou moins fortement Rc pour les 2 autres échantillons. Les
raisons de ces comportements variés peuvent être multiples :
- Thompson (1966) a montré qu'une kaolinite ou une
montmorillonite étaient plus réactives à la chaux qu'une
illite ou une chlorite. Ceci pourrait expliquer la diminution de Rc28 de
l'échantillon C3 Lutendele2* plus riche en illite (50 %).
- La matière organique interfère aussi en
retardant, voire en empêchant, le déclenchement des
réactions pouzzolaniques ; ce qui diminue la résistance du
mélange très fortement (Thompson 1966 ; Hebib et Farrel, 2003).
La figure VI.6 rend compte de la variation des Rc28 sans et avec stabilisation
à la chaux et à la CBR en fonction de la teneur en matière
organique. On remarque bien que la stabilisation diminue la résistance
en compression des échantillons plus riches en matière
organique.
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et40.png)
Fig. VI.6 : Influence de la
matière organique sur la résistance en compression des
échantillons.
54
- L'augmentation de la résistance des sols traités
à la chaux dépend seulement des réactions entre l'argile
et la chaux (Thompson, 1966). Elles sont lentes comme le montre la figure
VI.7.
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et41.png)
Fig. VI.7 : Processus de
stabilisation à la chaux (CDIT, 2002).
L'effet de la CBR et de la chaux se manifeste donc plus tard.
On peut donc supposer que la vitesse de la réaction pouzzolanique n'est
pas la même pour les différents échantillons. Ce qui se
traduit par une Rc28 avec stabilisation faible pour certains
échantillons. Il aurait été intéressant de tester
la résistance à la compression sur une plus longue période
de l'ordre de 2 ou 3 mois.
- Le durcissement du mélange chaux-CBR-sol se fait en
formant des liaisons C-S-H et en asséchant l'eau de
l'échantillon. Cet asséchement d'eau peut provoquer une
fissuration de l'échantillon et diminuer ainsi sa résistance. Il
peut être d'autant plus marqué que l'échantillon a une
teneur en eau initiale plus élevée. La figure VI.8 montre la
variation de la résistance à la compression en fonction de la
teneur en eau initiale. Les échantillons à forte teneur en eau
initiale voient leur Rc28 diminuer avec la stabilisation.
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et42.png)
Fig. VI.8 : Variation de Rc28 en
fonction de la teneur en eau initiale.
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et43.png)
55
(3) Le test réalisé sur l'échantillon
stabilisé à la chaux uniquement (sans CBR) montre une Rc28 plus
faible. On peut en conclure que la stabilisation à la chaux seule n'a
pas un effet bénéfique.
Résistance à la
flexion
La résistance à la flexion est
considérée comme de faible importance par rapport à la
résistance à la compression dans le domaine de la construction.
Les constructions en terre sont généralement dimensionnées
de manière à ce que le matériau ne soit sollicité
qu'en compression (Moevus et al., 2012). Il n'y a en général pas
d'exigence concernant la résistance à la flexion de la terre
crue. Peu de valeurs fiables ont été trouvées dans la
littérature concernant la résistance à la flexion de la
terre crue (tableau VI.13). Les rares mesures montrent qu'elle est de l'ordre
de 0,1 à 0,5 MPa.
Réf.
|
Technique
|
Commentaire
|
NZS 4298:1998
|
BTC
|
La plus faible résistance à la flexion
mesurée sur 5 échantillons doit être > 0,25 MPa.
|
Tableau VI.13 : Exigences
réglementaires concernant la résistance à la
flexion.
Les mêmes paramètres influant sur la
résistance à la compression (une teneur en argiles importante,
une densité élevée et une teneur en eau faible)
influencent de manière similaire la résistance à la
flexion (P'kla, 2003 ; Hakimi, 1996).
Deux conclusions peuvent être tirées des
résultats d'essai en flexion (Fig. VI.9):
(1) Tous les matériaux analysés ont une valeur
de Rf supérieure aux valeurs imposées par les normes. Ils sont
donc adaptés pour résister aux contraintes de flexion que subit
une construction en terre.
(2) L'effet de la stabilisation sur la résistance
à la flexion n'est pas mis en évidence. Rf augmente
légèrement avec la stabilisation pour l'échantillon Nsaya
1II*, diminue faiblement pour C3 Nsaya 1II* et Cecomaf et diminue fortement
pour C3 Lutendele2. Les mêmes raisons évoquées pour la Rc
justifient ces comportements.
Fig. VI.9 : Résistances
à la flexion.
Les études consultées (Duarte Tiago, 2011 ;
Mtallib et Bankole, 2011) ont montré une augmentation de la
résistance à la compression et à la flexion avec la
stabilisation à la chaux et à la CBR. Mtallib et Bankole (2011)
observent une augmentation de 40 % de la California Bearing Ratio (ratio
mesurant la résistance à l'effort tranchant d'un sol) entre un
sol non stabilisé et un sol stabilisé avec 8 % de
56
chaux et 10 % de cendre de balle de riz. Duarte Tiago (2011)
mesure les résistances en compression et en flexion à 14 jours et
à 28 jours d'une terre stabilisée à la chaux et à
la cendre de balle de riz selon un ratio chaux/CBR de 1 : 2, sur des
éprouvettes 4*4*16 cm et selon la norme NF EN 196-1. Les
résultats obtenus sont présentés au tableau VI.14.
Diamètre de la plus grosse
particule de CBR
|
Rf 14 jours (Mpa)
|
Rc 14 jours
(Mpa)
|
Rf 28 jours (Mpa)
|
Rc 28 jours (Mpa)
|
500 um
|
1
|
2,7
|
1,4
|
3,2
|
250 um
|
1,4
|
3,4
|
1,5
|
3,5
|
125 um
|
1,4
|
3,6
|
1,6
|
3,8
|
75 um
|
1,5
|
3,5
|
2,3
|
5,5
|
Tableau VI.14 :
Caractérisation mécanique des
éprouvettes d'après Duarte Tiago, 2011.
Nous pouvons conclure que la stabilisation dans notre cas n'a pas
fourni les résultats souhaités.
57
VII. Synthèse
Le tableau VII.1 résume les caractéristiques
mesurées pour les différents échantillons. Trois groupes
peuvent être identifiés.
(1) Les matériaux de Kasangulu :
La couche 2 des matériaux de Kasangulu est
caractérisée par une Rc28 de 2,58 Mpa et une Rf28 de 0,59 (sans
stabilisation), une masse volumique élevée (comprise entre 1800
et 2605 kg/m3), une teneur en eau naturelle < 15 %, une teneur en argile de
5 % (échantillon Nsaya 1II*), et un indice de plasticité de 16
(échantillon Nsaya 1II*). Ces caractéristiques font que
ces matériaux sont plus propices à la construction en terre
comprimée (pisé et BTC).
Les couches 3 et 4 sont caractérisées par une
Rc28 de 2,33 Mpa et une Rf28 de 0,56 (sans stabilisation), une masse volumique
élevée (comprise entre 1978 et 2019 kg/m3), une teneur en eau
naturelle < 15 %, une teneur en argile de 6 % (échantillon C3 Nsaya
1II*), et un indice de plasticité de 10 (échantillon C3 Nsaya
1II*). Ces caractéristiques font que ces matériaux sont
plus propices à la construction en terre comprimée (pisé
et BTC).
(2) Les matériaux de Lutendele :
La couche 2 des matériaux de Lutendele est
caractérisée par une Rc28 de 1,69 Mpa et une Rf28 de 1,33 (sans
stabilisation), une masse volumique comprise entre 1142 et 1724 kg/m3, une
teneur en eau naturelle > 15 %, une teneur en argile > 20 %
(échantillon Lutendele2*), et un indice de plasticité < 10.
Ces caractéristiques font que ces matériaux sont plus
propices à la construction en terre moulée (adobe, mortier,
bauge). La couche 3 n'a pas été
caractérisée par beaucoup de méthodes.
(3) Les matériaux de Ndjili Cecomaf :
La couche 2 des matériaux de Ndjili Cecomaf est
caractérisée par une Rc28 de 3,81 Mpa et une Rf28 de 1,01 (sans
stabilisation), une masse volumique de 1677 kg/m3, une teneur en eau naturelle
> 15 %, une teneur en argile de 17 % (échantillon Cecomaf*), et un
indice de plasticité de 12. Ces caractéristiques font que
ces matériaux sont plus propices à la construction en terre
moulée (adobe, mortier, bauge). La couche 3 n'a pas
été caractérisée par beaucoup de
méthodes.
58
|
Kasangulu
|
Ndjili Cecomaf
|
Lutendele
|
|
Paramètres
|
Nsaya
1I
|
C3 Nsaya
1I
|
Nsaya 1II*
|
C3 Nsaya 1II*
|
Horizon
|
C4 Nsaya 1II
|
Nsaya
2
|
Cecomaf*
|
C3 Cecomaf
|
Lutendele1
|
Lutendele2*
|
Lutendele3
|
C3
KimbanguIII
|
Normes pour la terre crue non stabilisée
|
Composition chimique
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Silice (SiO2) %
|
|
|
72,16
|
70,1
|
53,71
|
67,69
|
|
63,11
|
63,9
|
|
63,97
|
|
|
|
Alumine (Al2O3) %
|
|
|
14,89
|
16,18
|
11,39
|
17,35
|
|
21,98
|
21,91
|
|
16,31
|
|
|
|
Oxyde de fer (Fe2O3) %
|
|
|
4,03
|
4,61
|
26,23
|
5,05
|
|
2,11
|
1,36
|
|
4,73
|
|
|
|
Perte au feu %
|
|
|
7,33
|
7,37
|
6,5
|
7,74
|
|
10,54
|
10,32
|
|
12,41
|
|
|
|
Composition minéralogique
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
% Quartz
|
56
|
39
|
52
|
50
|
53
|
42
|
47
|
68
|
44
|
71
|
43
|
52
|
58
|
|
% Argile
|
42
|
61
|
48
|
50
|
46
|
58
|
53
|
32
|
53
|
29
|
53
|
41
|
37
|
|
% Kaolinite
|
83
|
83
|
90
|
80
|
70
|
71
|
73
|
89
|
83
|
77
|
49
|
48
|
56
|
|
% Illite
|
17
|
17
|
10
|
20
|
29
|
27
|
27
|
10
|
16
|
22
|
50
|
49
|
43
|
|
Propriétés physiques
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Granulométrie
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
% Argile
|
|
|
5
|
6
|
|
7
|
|
17
|
|
|
72
|
|
|
5 à 30 pisé et BTC ; (5) 20 à 40
adobe, mortier, bauge
|
% Limon
|
|
|
44
|
44
|
|
50
|
|
50
|
|
|
|
|
|
% Sable
|
|
|
51
|
50
|
|
33
|
|
33
|
|
|
28
|
|
|
|
Limites d'Atterberg
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Limite de Liquidité
|
|
|
34
|
34
|
|
34
|
|
32
|
41
|
|
32
|
33
|
26
|
|
Limite de plasticité
|
|
|
18
|
24
|
|
23
|
|
20
|
26
|
|
29
|
24
|
20
|
|
Indice de plasticité
|
|
|
16
|
10
|
|
11
|
|
12
|
14
|
|
3
|
9
|
6
|
5 à 30 pisé et BTC ; 5 à 35
adobe, mortier, bauge
|
Teneur en eau naturelle (%)
|
5,4
|
11,4
|
0,7
|
10,9
|
5
|
10,6
|
15,2
|
18
|
22,4
|
19,8
|
33,3
|
16,9
|
14
|
5 à 15 pisé et BTC ; 15 à 35
adobe, mortier, bauge
|
Masse volumique sèche (kg/m3)
|
2308
|
1978
|
2605
|
2004
|
2332
|
2019
|
1800
|
1677
|
1504
|
1605
|
1142
|
1724
|
1856
|
1600 à 2200 pisé et BTC ; 1200 à
2100
adobe, mortier, bauge ; 300 à 1200
terre allégée
|
59
Propriétés géotechniques
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Résistance à la flexion (Mpa)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Sans stabilisation
|
|
|
0,59
|
0,56
|
|
|
|
1,01
|
|
|
1,33
|
|
|
|
Avec stabilisation (chaux + CBR)
|
|
|
0,64
|
0,4
|
|
|
|
0,97
|
|
|
0,75
|
|
|
|
Résistance à la compression (Mpa)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Sans stabilisation
|
|
|
2,58
|
2,33
|
|
|
|
3,81
|
|
|
1,69
|
|
|
0,4 à 3,0 pisé et BTC ; 0,4 à 5,0
adobe, mortier, bauge ; < 1 terre allégée
|
Avec stabilisation (chaux + CBR)
|
|
|
2,73
|
4,16
|
|
|
|
3,25
|
|
|
3,14
|
|
|
|
Tableau VII.1 : Principales
caractéristiques des matériaux échantillonnés dans
la région de Kinshasa (Kasangulu, Lutendele et Ndjili Cecomaf).
60
VIII. Conclusion
Treize échantillons de matériaux argileux
provenant de 3 localités et 7 sites de la région de Kinshasa ont
été échantillonnés lors d'un séjour à
Kinshasa. Ces échantillons sont des roches d'altération et sont
soit résiduels, soit des alluvions. Les sites d'échantillonnage
se sont justifiés par l'abondance des gisements argileux. Le contexte
d'échantillonnage montre que certains de ces matériaux
présentent une continuité spatiale. Ce qui se traduit par des
caractéristiques similaires.
Les échantillons ont été
caractérisés par des essais chimiques, minéralogiques,
physiques et géotechniques. L'objectif principal visé à
savoir valoriser les gisements dans le domaine de la construction en terre crue
stabilisée et non stabilisée a été atteint.
Les analyses chimique élémentaire et
minéralogique nous ont permis de regrouper ensemble les
échantillons qui ont les mêmes compositions, et de prévoir
les interactions que les échantillons auront avec la chaux et la cendre
de balle de riz après stabilisation. L'analyse de la
granulométrique et des limites d'Atterberg a montré une grande
importance. Ces 2 paramètres physiques sont ceux qui influencent le plus
la mise en oeuvre de la terre crue. Leur détermination a permis de voir
si nos échantillons répondaient aux normes et techniques
courantes de construction en terre crue. La masse volumique sèche
influence le comportement physique d'un sol. Nous avons mis en évidence
sa relation directe avec la résistance du matériau terre. La
méthode expérimantale a consisté à réaliser
des éprouvettes et à déterminer les résistances
à la compression et à la flexion, deux propriétés
mécaniques de la terre qui intéressent les bâtisseurs.
L'ensemble des techniques mises en oeuvre a abouti à la
conclusion suivante : les matériaux argileux de Kasangulu sont plus
propices à la construction en terre comprimée (pisé et
BTC), alors que les matériaux de Lutendele et ceux de
Ndjili Cecomaf sont plus propices à la construction en terre
moulée (adobe, mortier, bauge).
Lorsque la terre crue est utilisée en construction
comme mur porteur, son grand ennemi reste l'eau, principalement d'origine
météorique. Afin de compléter nos analyses il aurait
était intéressant d'effectuer les tests d'absorption d'eau sur
les échantillons stabilisés et non stabilisés pour voir
leur résistance à l'eau. Mais la faible quantité de
matériau disponible ne l'a pas permis. Elargir cette
caractérisation à d'autres localités, et
répertorier d'autres localités qui contiennent des gisements
argileux dans la région Kinshasa est également une perspective
que je souhaiterai réaliser.
Le but d'un mémoire n'est pas seulement de fournir des
résultats, mais aussi d'apprendre. Ce mémoire a suscité en
moi un grand intérêt pour le domaine de la construction, et plus
particulièrement pour la constuction en terre crue. Il a
été très enrichissant pour moi car il m'a permis de
découvrir dans le détail le secteur de la terre crue, ses
contraintes, ses exigences, et ses enjeux. Mon souhait est de continuer
à acquérir les connaissances sur la construction en terre crue
dans l'espoir d'être un jour un acteur dans ce domaine.
61
Bibliographie
Adler, I. (1966). X-ray emission spectrography in
geology. Amsterdam: Elsevier Pub. Co.
AFNOR. XP P13-901, (2001). Compressed earth blocks for
walls and partitions: definitions - Specifications - Test methods - Delivery
acceptance conditions. Saint-Denis La Plaine Cedex: AFNOR.
African Regional Organisation for Standardisation (ARSO).
(1996). Compressed Earth Blocks. Brussels: CDI.
Alvarez, P., & Maurin, J.-C., (1991). Evolution
sédimentaire et tectonique du bassin protérozoïque
supérieur de Comba (Congo): stratigraphie séquentielle du
Supergroupe Ouest Congolien et modèle d'amortissement sur
décrochements dans le contexte de la tectogénèse
panafricaine. Precambrian Research 50, 137-171.
Alvarez, P., Maurin, J.-C., & Vicat, J.-P. (January 01,
1995). La Formation de l'Inkisi (Supergroupe Ouest-congolien) en Afrique
centrale (Congo et Bas-Zaire): un delta d'âge Paléozoïque
comblant un bassin en extension. Journal of African Earth Sciences (and the
Middle East), 20, 2, 119.
Andrade, F. A., Al-Qureshi, H. A., & Hotza, D. (January
01, 2011). Measuring the plasticity of clays: A review. Applied Clay
Science, 51, 1-7.
Aubert, J-P. (2013). Caractérisation des briques de
terre crue de Midi-Pyrénées. Rapport final du projet
TERCRUSO : Toulouse.
Boissezon, P. & Gras, F. (1970). Notice explicative
n° 44. Carte pédologique Sibiti-Est. Rép. Du Congo à
1/500.000. ORSTOM. Paris. 144 p. + 1 carte h.t.
Boski, T., Pessoa, J., Pedro, P., Thorez, J., Dias, J. M. A.,
& Hall, I. R. (January 01, 1998). Factors governing abundance of
hydrolyzable amino acids in the sediments from the N.W. European Continental
Margin (47-50°N). Progress in Oceanography, 42, 1, 145-164.
Bui, D. D. (2001). Rice husk ash as a mineral admixture
for high performance concrete. Delft: DUP Science.
Bui, D. D., Hu, J., & Stroeven, P. (March 01, 2005).
Particle size effect on the strength of rice husk ash blended gap-graded
Portland cement concrete. Cement and Concrete Composites, 27, 3,
357-366.
Bui, Q.-B., Morel, J.-C., Hans, S., & Meunier, N. (January
01, 2009). Compression behaviour of nonindustrial materials in civil
engineering by three scale experiments: the case of rammed earth. Materials
and Structures, 42, 8, 1101-1116.
Carter Center. (2012). Les Investissements Miniers en
République Démocratique du Congo : Développement ou
Appauvrissement des Communautés Locales? Rapport d'impact des
investissements miniers étrangers sur les droits humains Cas des
investissements Chemical of Africa (Chemaf) et Ruashi Mining au Katanga.
Bruxelles : CDI.
Casagrande, A. (1958). Notes on the design of the liquid
limit device. Cambridge, Mass.: Harvard University, Division of
Engineering and Applied Physics.
CDIT (2002). The Deep Mixing Method - Principle, Design and
Construction, 121 pages.
62
Centre de recherche routière (1981). Mode
opératoire limites de consistance des sols (limites de liquidité
et de plasticité). MF 47/81. Bruxelles : CDI.
Centre for the Development of Industry (ACP-EC), & CRAterre.
(1998). Compressed earth blocks: Standards. Brussels: Centre for the
Development of Industry.
Chavanne, P. (2011). 200 remèdes à
l'argile. Paris: First éd.
Congo (Democratic Republic), (2011). Plan quinquennal de
croissance et de l'emploi 2011-2015. Kinshasa.
Cook H.E., Johnson P.D., Matti J.C., & Zemmels I., (1975).
Methods of sample preparation and x-ray diffraction analysis in x-ray
mineralogy laboratory. In: Kaneps, A.G. et al. (Eds.), Init. Rep. DSDP
XXVIII. Printing Office, Washington, DC, 997-1007.
Cosson, J., & Gouvernement General De L'Afrique
Equatoriale Francaise. Carte Geologique De Reconnaissance. (1955). Notice
explicative sur les feuilles pointe-noire et brazzaville. Place of
publication not identified: La Direction Des Mines Et De La Geologie De
L'Afrique Equatoriale Francaise.
CRATerre-EAG, CDI. (1998). Compressed earth blocks:
Standards - Technology, series No.11. Brussels: CDI.
Delbecque, C. (2011). Approche contemporaine de la
construction en terre. Paper presented at the Histoire de la construction
en terre.
Della V. P., Kühn I. & Hotza D. (2002). Rice Husk Ash
as an alternative source for active silica porduction. Matterials Letters
57, 818-821.
Delvaux, D. (2001). Karoo rifting in western Tanzania:
precursor of Gondwana breakup? In : Contributions to Geology and Paleontology
of Gondwana. In honour of Prof. Dr. Helmut Wopfner, Cologne, 111-125.
Denis, B. (1974). Notice explicative n°52. Carte
pédologique au 1/200.000, Brazzaville-Kinkala, Rep. Pop. Congo,
Paris, ORSTOM, 101 p. + une carte h. t.
De Paepe, P., Hertogen, J., Tack, L., (1975). Mise en
évidence de laves en coussins dans les faciès volcaniques
basiques du massif de Kimbungu (Bas-Zaïre) et implications pour le
magmatisme ouest-congolien. Annales Société Géologique
Belgique 98, 251-270.
Doat, P., Hays, A., Houben, H., Matuk, S., & Centre de
recherche et d'application pour la construction en terre (Villefontaine,
Isère). (1979). Construire en terre. Paris: Alternatives et
Parallèles.
Duarte Tiago, J. C. (2011). Effect of rice ash particle size
in lime based mortars. Cement and concrete research, 36, 12.
Duchaufour, P., & Blum, W. E. H. (2000). Introduction
à la science du sol: Sol, végétation, environnement.
Paris: Dunod.
Egoroff, A. (1955). Esquisse géologique du sous-sol
de Léopoldville: D'après les sondages (19471955).
Léopoldville: Service Géologique du Congo Belge et du
Ruanda-Urundi.
Elsass, F. (n.d.). Minéralogie des argiles de sols :
structure, altération, réactivité.
Fagel N. 2010. Argiles et environnement. Notes de cours,
Liège, Université de Liège, 145p, inédit.
63
Feng, Q., Yamamichi, H., Shoya, M., & Sugita, S. (January
01, 2004). Study on the pozzolanic properties of rice husk ash by hydrochloric
acid pretreatment. Cement and Concrete Research, 34, 3, 521.
Fontaine, L., & Anger, R. (2009). Bâtir en
terre: Du grain de sable à l'architecture. Paris: Belin.
Frimmel, H. E., Tack, L., Basei, M. S., Nutman, A. P., &
Boven, A. (October 01, 2006). Provenance and chemostratigraphy of the
Neoproterozoic West Congolian Group in the Democratic Republic of Congo.
Journal of African Earth Sciences, 46, 3, 221-239.
Gelard, D., Laurent, J.-P., Van, D. H., & Institut
national polytechnique (Grenoble). (2005). Identification et
caractérisation de la cohésion interne du matériau terre
dans ses conditions naturelles de conservation. S.l.: s.n..
Giresse, P., Bongo-Passi, G., Delibrias, G. & Dupplessy,
G. (1982). La lithostratigraphie des sédiments
hémipélagiques du delta profond du fleuve Congo et ses
indications sur les paléoclimats de la fin du Quaternaire. Bull.
Soc. Geol. Er., (7), XXIV (4), 803-815.
Giresse, P., Ouetiningue, R., & J.-P. Barusseau, J. P.,
(1990). Minéralogie et microgranulométrie des suspensions et des
alluvions du Congo et de l'Oubangui. Sci. Géol. Bull. 43:
151-173.
Halleux, E. (2013). Valorisation des cendres de balles de
riz pour la production de matériaux pouzzolaniques à
Madagascar. (Mémoire de fin d'étude), Université de
Liège, Liège.
[HB 195] Walker, P., & Standards Australia International.
(2002). The Australian earth building handbook. Sydney: Standards
Australia International.
Heath, A., Walker, P., & Burt, J. (2007). Improving
the Bond Strength of Unfired Clay Masonry. B.V. Venkatarama Reddy, Monto
Mani, International Symposium on Earthen Structures, 22-24 August 2007,
Bangalore, India, pp. 237 - 243.
Hebib, S., & Farrell, E. R. (2003). Some experiences on
the stabilization of Irish Peats. Canadian Geotechnical Journal 40:
107-120.
Hewlett, P. C. (2004). Lea's chemistry of cement and
concrete. Oxford: Elsevier Butterworth-Heinmann.
Hoffman, P. F. (January 01, 1999). The break-up of Rodinia,
birth of Gondwana, true polar wander and the snowball Earth. Journal of
African Earth Sciences, 28, 1, 17-33.
Holtzapffel, T. (1985). Les minéraux argileux:
Préparation, analyse diffractométrique et
détermination. Villeneuve d'Ascq: Société
géologique du Nord.
Houben, H., & Guillaud, H. (1989). Traité de
construction en terre. Marseille: Eìd. Parenthèses.
(2èmé éd. 1995 ; 3ème éd.
2006).
Houben, H., Guillaud, H., CRAterre., & Intermediate
Technology Publications. (1994).Earth construction: A comprehensive
guide. London: Intermediate Technology Publications.
Instituto de la Construccioìn y del Cemento "Eduardo
Torroja", Jenaro, G. J. M., & MunÞoz, M. R. (1971).
Prescripciones del Instituto Eduardo Torroja: 70. Madrid: s. n..
Jaturapitakkul, C., & Roongreung, B. (October 01, 2003).
Cementing Material from Calcium Carbide Residue-Rice Husk Ash. Journal of
Materials in Civil Engineering, 15,5, 470-475.
64
Jiménez, D. M. C., & Guerrero, I. C. (January 01,
2007). The selection of soils for unstabilised earth building: A normative
review. Construction and Building Materials, 21,2, 237-251.
Kampunzu, A. B., Kapenda, D., & Manteka, B. (May 01,
1991). Basic magmatism and geotectonic evolution of the Pan African belt in
central Africa: Evidence from the Katangan and West Congolian segments.
Tectonophysics, 190, 363-371.
Kating, Philippe-Alexandre Sondji Mulanza. (2014). Le
projet de révision du Code minier de la RDC: de l'incitation à la
dissuasion? The draft revision of the Mining Code of the DRC: the incentive to
deterrence? Egmont Paper No. 63, January 2014.
Khalfaoui, A., & Hajjaji, M. (June 01, 2009). A
Chloritic-illitic clay from Morocco: Temperature-time-transformation and
neoformation. Applied Clay Science, 45, 83-89.
Konan, K. L., Peyratout, C., Cerbelaud, M., Smith, A., Bonnet,
J.-P., & Jacquet, A. (January 01, 2008). Influence of two dispersants on
the rheological behavior of kaolin and illite in concentrated calcium hydroxide
dispersions. Applied Clay Science, 42, 1, 252-257.
Kouakou, C. H., & Morel, J. C. (April 01, 2009). Strength
and elasto-plastic properties of nonindustrial building materials manufactured
with clay as a natural binder. Applied Clay Science, 44, 2734.
Lachnitt, J. (1983). Les matériaux
réfractaires. Paris: Presses universitaires de France.
Lanfranchi, R., & Schwartz, D. (1990). Paysages
quaternaires de l'Afrique centrale atlantique. Paris: Editions de
l'ORSTOM.
Lateef, A. S. A., Fernandez-Alonso, M., Tack, L., &
Delvaux, D. (March 01, 2010). Geological constraints on urban sustainability,
Kinshasa City, Democratic Republic of Congo. Environmental Geosciences, 17,
1, 17-35.
Lefèvre (1964). Carte géologique à
l'échelle du 1/200.000. Léopoldville: Service
géologique (Bureau de Léopoldvillle, Bureau d'Elisabethvillle,
Bureau de Bukavu.
Le Marechal, A. (1966). Contribution à
I'étude des plateaux Batéké. ORSTOM - Brazzaville, 50
p. multigraph.
Luxán, M. P., Madruga, F., & Saavedra, J. (January
01, 1989). Rapid evaluation of pozzolanic activity of natural products by
conductivity measurement. Cement and Concrete Research, 19, 1,
63-68.
Maniatidis, V, & Walker, P. (2008). Structural capacity of
rammed earth in compression. Journal of Materials in Civil Engineering,
Vol. 20, N° 3, pp. 230 - 238
McHenry, P. G. (1984). Adobe and rammed earth buildings:
Design and construction. New York: Wiley.
Ministère du plan avec la collaboration du Ministere de
la Sante Kinshasa, Republique Democratique du Congo., & Macro International
(Calverton, Md.). (2008). Enquête démographique et de
santé du congo (EDS-RDC). Dakar [etc.: DPS [etc.].
Moevus, M., Fontaine, L., & Anger, R. (2012).
Caractéristiques mécaniques, thermiques et hygrométriques
du matériau terre crue : bilan de la littérature. In CRATerre-EAG
(Ed.), Projet : Béton d'Argile Environnemental (B.A.E.) (pp. 75).
Grenoble: Ministère de l'Écologie, du Développement
durable, des Transports et du Logement.
65
Moore D.M. et Reynolds R.C. 1989. X-Ray Diffraction and
the Identification and Analysis of Clay Minerals. Oxford, Oxford
University Press, 332p.
MOPT (1992). Bases Para el Diseno y Construccio'n con
Tapial. Madrid, Spain: Centro de Publicaciones, Secretarý'a General
Te'cnica, Ministerio de Obras Pu'blicas y Transportes.
Morel, J-C, & Kouakou, C-H. (2011). Performances
mécaniques de l'adobe. 3èmes Echanges Transdisciplinaires sur les
Constructions en Terre Crue, Table ronde de Toulouse, pp. 489-497.
Morel, J C, Pkla, A, & Walker, P. (2007). Compressive
strength testing of compressed earth blocks. Construction and Building
Materials, Vol. 21, N° 2, pp. 303 - 309.
Mtallib, M. O. A., & Bankole, G. M. (September 05, 2011).
The improvement of the index properties and compaction characteristics of lime
stabilized tropical lateritic clays with rice husk ash (RHA) admixtures.
Electronic Journal of Geotechnical Engineering, 983-996.
Mu·ller, R. O. (1972). Spectrochemical analysis by
X-ray fluorescence. New York: Plenum Press.
Nicolini, P. (1959). Le synclinal de la Nyanga (zone de la
boucle du Niari). Contribution à l'étude des
minéralisations stratiformes du Moyen-Congo. Bull. Dir. Mines et
Géol. A.E.F., Brazzaville, 10, 15Op.
NZS 4298:1998. (1998). Materials ans workmanship for earth
buildings. New Zealand Standard.
OLIVIER, D. E. N. I. S. M. Y. R. I. A. M., & LAREAL, P. I.
E. R. R. E. (1994). LE MATERIAU TERRE, COMPACTAGE, COMPORTEMENT,
APPLICATION AUX STRUCTURES EN BLOCS DE TERRE. S.l.: s.n..
PEDRO, Claude nsugani. (2012). La chaîne panafricaine
du Nord-Ouest de l'Angola : Etude pétrostructurale, géochimique
et géochronologique. Implications géodynamiques.
Pedrosa-Soares A.C., Noce C.M., Wiedemann C.M., Pinto C.P. 2001.
The Araçuaí-West Congo orogen in Brazil: An overview of a
confined orogen formed during Gondwanland assembly. Precambrian Res.,
110: 307-323.
Peltier, R., & Rumpler, A. (1959). Manuel du laboratoire
routier. Paris: Dunod.
Peru. (2000). Adobe: Reglamento nacional de construcciones :
norma técnica de edificacioìn NTE E. 080. Lima,
Peruì: MTC.
Ragouilliaux, A., Coussot, P., & Université Pierre et
Marie Curie (Paris). (2007). Etude rhéophysique de systèmes
émulsions inverses / argile organophile: Applications aux boues de
forage pétrolier. S.l.: s.n.
Rigassi, V. (1995). Compressed earth blocks: Vol. 1.
Braunschweig: Vieweg.
Rigassi, V., & Deutsches Zentrum fu·r
Entwicklungstechnologien (Eschborn). (1995).Compressed earth blocks.
Braunschweig: Vieweg.
Ro·hlen, U., Ziegert, C., & Mochel, A. (2013).
Construire en terre crue: Construction, rénovation, finitions.
Paris: Eìd. « Le Moniteur ».
Sabuni, E. (1995). Research into the potentialities of rice husk
ash cement for application in rural Tanzania », Pays-Bas
66
Saint, M. L., Kalombo, T. J.-L., Centre d'études pour
l'action sociale (Kinshasa, Congo), & Institut géographique du
Congo. (2005). Atlas de l'organisation administrative de la
Répulique démocratique du Congo: (fonds de plan de l'Institut
géographique du Congo). Kinshasa: Centre d'études pour
l'action sociale.
SAZ. Standards Association Zimbabwe Standard (SAZS). (2001).
Standard Code of Practice for Rammed Earth Structures. Harare:
Standards Association of Zimbawbe.
Schure, J.M., Ingram, V.J., Marien, J.N., Nasi, R., &
Dubiez, E. (2001). Woodfuel for urban centres in the Democratic Republic of
Congo. (CIFOR brief 7).
Schwartz, D. (1985). Histoire d'un paysage : le lousseke.
Paléoenvironnement quaternaire et podzolisation sur sables
batéké (quarante derniers millénaires, région de
Brazzaville, R.P. du Congo), Thèse de Doctorat d'Etat, Université
de Nancy I., 241 p.
Schwartz, D., & Rambaud, D. (1983). Contribution des
analyses de sables (granulométrie. morphoscopie et exoscopie) à
une étude morphologique : Lousseke de Gangalingole (Pool. R.P. du
Congo). Tentative de reconstitution paleogéographique et
géneralisation. Brazzaville, ORSTOM, 1983. 42 p.
Smith, E. W., & Austin, G. S. (1989). Adobe,
pressed-earth, and rammed-earth industries in New Mexico. Socorro: New
Mexico Bureau of Mines & Mineral Resources.
Stroeven, P., Bui, D. D., & Sabuni, E. (January 01, 1999).
Ash of vegetable waste used for economic production of low to high strength
hydraulic binders. Fuel, 78, 2, 153-159.
Tack, L. (August 01, 2001). Early Neoproterozoic magmatism
(1000-910 Ma) of the Zadinian and Mayumbian Groups (Bas-Congo): onset of
Rodinia rifting at the western edge of the Congo craton. Precambrian
Research, 110, 277-306.
Tardy, Y. (1993). Pétrologie des latérites et
des sols tropicaux. Paris: Masson.
Thompson, M. R. (1966). Lime reactivity of Illinois soils.
Journal of the Soils Mechanics and Foundations Division 92(SM5):
26.
Thorez, J. (1976). Practical identification of clay
minerals: A handbook for teachers and students in clay mineralogy. Dison:
Lelotte.
Tucker, M., & Hardy, R. 1988. X-ray powder diffraction
of sediments. In : Tucker M. (ed.) Techniques in sedimentology. Oxford,
Blackwell Scientific Publications, 191-228.
Van Balen, K. (2005). Carbonatation reaction of lime, kinetics
at ambient temperature. Cement and Concrete Research 35 : 647-657.
Van Damme, H. (2002). L'eau et sa représentation. In:
COUSSY O., FLEUREAU J-M. Mécanique des sols non saturés.
Hermès Science Publications, pp. 23-68.
Verhasselt, A. (1993). Caractérisation de la
pouzzolanicité des cendres volantes. Paris.
Villar-Cocina, E., Valencia-Morales, E., Gonzalez-Rodriguez,
R., & Hernandez-Ruiz, J. (January 01, 2003). Kinetics of the pozzolanic
reaction between lime and sugar cane straw ash by electrical conductivity
measurement: A kinetic-diffusive model. Cement and Concrete Research, 33,
4, 517.
67
Waswa-Sabuni, B., Syagga, P. M., Dulo, S. O., & Kamau, G. N.
(January 01, 2003). Rice Husk Ash Cement - An alternative pozzolana cement for
Kenyan building Industry. Journal of Civil Engineering, Jkuat, 8, 1,
13.
Wetshondo O.D. (2012). Caractérisation et valorisation
des matériaux argileux de la Province de Kinshasa (RD Congo).
Thèse de doctorat, Université de Liège, 340p.
Zhang, M. H., Lastra, R., & Malhotra, V. M. (January 01,
1996). Rice-Husk Ash Paste and Concrete: Some Aspects of Hydration and the
Microstructure of the Interfacial Zone between the Aggregate and Paste.
Cement and Concrete Research, 26, 6, 963.
Zhou, Z., Robards, K., Helliwell, S., & Blanchard, C.
(December 01, 2002). Composition and functional properties of rice.
International Journal of Food Science & Technology 37, 8,
849-868.
68
Annexes
Annexe 1 : Diffractogrammes sur poudre totale
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et44.png)
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et45.png)
40000
Kaulinite F-k
Muscovite
07, P.
LUTENDELEII
Qua cif
10000
0
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et46.png)
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et47.png)
2-Theta - Scale
®LUTENDELEII -Fie: LUTENDELEII 1002.rew- Type: Locked
Coupled - Start 2.000 ° -End: 45.002 ° -Step: 0.021 °- Step
time:48. c- Tamp.: 25 °C (Roan) -Time Started:0 s-2-Theta: 2.000 ° -T
operations: Smooth 0150 I Background 0.000.0.0001 Background 0.000.0.0001
Import
LUTENDELEIII
50000 --
Quarte
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et48.png)
Kaolinite
m
Muscovite
tAr
40000
C 30000
q -
U -
c
J
20000 --
10000
10
AT
20
Guethite
F-k
P-Zy
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et49.png)
69
2-Theta - Scale
®LUTENDELEIu - 910: LUTENDELEIII 1007.raw -Type:
LOcked c0tlpied - Stont 2.000 ° - End: 45.002 ° - 510p: 0.021 °
- 51011 time: 40.5 -Tamp.:25 °C (R00m)- Una Stalled: 0 u - 2-Thata: 2.000
° Operations: Background 0.000.0.0001 Smooth 0.150 I Irryorl
QLUTENDELEIII - RIO: LUTENDELEIII_1007.ra0 -Type:
Locked Coupled - Start: 2.000 ° - End: 45.002 ° - 510p:
0.021 ° - Step tine: 40. S -Tamp.:25 °C (Room)- 1-000
Started: 0 u - 2-Theta: 2 000 ° -Operatians: Background 0000.0.000 1
Background 0000.0000!Smooth 01521 Import
NSAYA1 I
80000 --
50000 --
ammo
-
D
O 30000 --
J -
20000
10000
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et50.png)
2-Theta - Scale
®NSAYAI I - RIB: NSAYA11_1003 saw -Type'. Locked Coupled -
Start: 2.000 ° - End: 45.002 ° - Slop: 0.021 ° - Step limo: 48.
e-Tamp.: 25 °C (Room) - Tim Started: 0 5 - 2-Theta: 2.000 ° - Theta:
1.00 Operations: Smooth 0.150 !Import
NSAYA1II
Quartz
30000 --o
0
U_ -
c
J
k.ulimite AT
Ta
·
10000
0
10
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et51.png)
20 30
70
2-Theta - Scale
®NSAYA111 - File: 0SAYA111_1010.raw- Type: Locked Coupled -
Start 2.000 ° - CM: 45.002 ° - Stap: 0.021 ° - Stop ion: 48. 5
-Temp.: 25 °C (Room)-Time Started: 0 5 -2 Theta: 2.000 ° -Theta: 1.0
Operations: Smooth 0.1501 Background 00000X101 Import
71
NSAYA2II
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
QUArt2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Goethite
AT
|
30000 --
|
|
|
|
|
|
|
tn
D U
Ç2
J
|
|
|
|
|
|
|
|
10000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Knolinile
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
10
|
20
|
30 40
|
2-Theta - Scale
®NSAYA211 - File: NSAYA211_1001.raw - Typo: Locked Coupled -
Sun: 2.000 ° - Bud: 45.002 ° - Stop: 0.021 ° - Stop time: 48. s
- Temp.: 25 °C (Room)-Time Staltod: 0 5 - 2-moto: 2.000 ° -Theta: 1.0
Operations: Smooth 0.150 I Background 0.000.0.200 Import
C3CECOMAF
50000 --
Quartz
40000
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et52.png)
Fk
s
51.
AT v
10000 --
Kaolinite
20000 --
C
ethite
Muscovite
10
2-Theta - Scale
®C3CECOMAF - File: C3CECOMAF_1009.row- Type: Lacked Coupled
- sun: 2.000 ° - End: 45.002 ° - Step: 0.021 ° - Step lima: 48.
s- Tamp.: 25 °C (Room) - Time Starred: 0 s- 2-Thola: 2.000 ° - Theta:
Operations. Smooth 0.1501 Background 0.000.0.200 Import
C3KIMBANGUIII
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et53.png)
50000 0
U_
Ç 40000
3000
20000
Kaolinite
Muscovite
1000
Quart/
0
AT
2 10 20
la
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et54.png)
Goethite
F-k
8
30 40
72
2-Theta - Scale
®C310M13ANGUIII - File: C3KIMBANGUIII_1006.raw- Typo: Lockod
Coupled - Start 2.00 ° - End: 45.002 ° - Stop: 0.021 ° - Stop
One: 48.5- Temp.: 25 °C (Roan) -Tirna
Slatted: 0 5- 2-Th41a: 2.00 ° -Th Operations:
Smooth 0.150 I Background 0.000..00 Irrpod
C3NSAYA1 I
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et55.png)
2
20
10
30 40
3000 --
Gncthite
10000 --
2-Theta - Scale
QC3NSAYAI I - File: C3NSAYA11_1012. raw -Type'. Locked
Coupled - Start:2.00 ° - End: 45.002 ° - Slop: 0.021
° - Step limo: 48. 5-Tenlp.: 25 °C (Roan) - Tinto Started: 0
S-2-Thora: 2.000 ° - Thora: 1.00 Operations: Smooth 0.1501
Background 0.000..220 Import
73
C3NSAYA1II
Quartz
cici
·
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Kaolinite
|
|
|
|
|
AT
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Hematite
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
CO
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
RO
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
oi
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
10000 --
30000 --
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et57.png)
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et58.png)
2 10
2-Theta - Scale
(c)C3NSAYA1111 - Fite: C3NSAYA1111 1004.raw - Type: Lacked
Coupled - Start: 2.000 ° - End: 45.002 ° - Stop: 0.021
° - Step time: 48. 5- Temp.: 25 °C (Room) - Trme Started: 0 5 -
2-Theta: 2.000 ° - Theta: 1. Operations: Smooth 0.150 I Background
0.0000.220 Import
C4 N SAYA 1 I I
Quart"
2
30000
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et61.png)
10000 --
Kaolinite
·
0 JI.04V/4
Muscovite
of
10
2-Theta - Scale
®C4NSAYA111 - File: C4NSAYA111_1000.rew - Type: Locked
Coupled - Stan: 2.000 ° - Fard: 45.002 ° - Stop: 0.021 ° - Stop
lino: 48.5 - Temp.: 25 °C (Room)-Timo Monad: 0 5 - 2-Theta: 2.000 °
-Thoth: 1.0 Operations: Smooth 0.1501 Background 0.000,0.200 Import
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et62.png)
74
Annexe 2 : Diffractogrammes sur fraction argileuse
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et63.png)
75
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et64.png)
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et65.png)
C3 Nsaya 11
·
iiN
toN
J
1H4 -
14 11 14 94 17 14 If Sep
1'1' I I ' 1.' I' `I
21 22 ri 2+ 2S 29 27 27 29 8}
1 4 .S .1 z E. 9
11. 11 1t
76
2-Theta-SCBIIEF
E711 II-Fix H A1O.nr-T}pr Llpfsi C44 pH · 81cit
tXH)'-Eat 2d!!9' . 9centsy10ra441.14999:948 1.-6. 04433444r11. YJRLLFrip
14.71U4OHlcents-':1F. 17F-dxl f lifrlorwt Bn.x.2 1.169
697 ·1414.4 1.1H.1.1H I livid
t11511- Ft: MO SH ry,._Ty* LIG1dlCM1b1
· Bort 2H1 . Ent 11091 ' - Bait 1.021 '
g1.br 1171 11 ·411pm.H 1.144,I.141 I
HW
11[G-11k All [GOnT-fp. ladmiC..pid
·9Y.L2i11 ·- fM i_+11' · lt ·pt
1221' ·
G p.1.br El ·pl ·mmi IO116 kWh 1.19
1.clurrd12co12m Y4.N
1-.n-liil(0),Itsir41114 · iaoo7101)4
· Y:114.21 i · tla br l -in l' · Y.xtl
· 11111 ·111'a.üie12.yn-f.f .T:6..17%
.1xk: I. -11t 1.6 ·9) ..rraü+e. · .t 41i
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et66.png)
Nsaya 111
C '
J 54H -
MM
1 · _ f z 9 i If II 12 It
. · .f .6 .z .9 .9 20 21 22 28 2. 2f 21 2T 29 21 Rl
2-Thets
-~;So'e-ie.
E7!l'_rue ·44)~1-_T LI[adCl.lrn
.810-'-tAOO'-B,#177; 244!!7'. 9centsy10171 li999221It-IeiliM
Ilfd-r ·PBQe-à:011F4-r F1.41%- 1.. VeL
I.5116-141. OO[i114' · St.». 1 .9O E' i'i..l HI.. 111
priori
1~1'
L .1 EH - p! 85Elrah-T
LILt*fCI.1e!. Bort 2H!'. Ent
14011'-Bo411921'- qnb8 2welli 1 121 11 ·441e..4 1
111.1 144 I uni
15119.1 [G -FY bi[G row- 144Lnd.GC..p24
·9I.L21i1'-EeL 11.@' ·mt1221' ·2
G p.ntr · G ·Pl · ·=mi 4
22 11e0Y · ·=141144 l 61.I1mo...1 24111
14 ·412 1.I9 lb
H_ }I1211'} ·
.1 · ·r1.3 ·q..-7111 ·Y ICE 11% .1x
1r1. -tt: I' · lissnpaml. IY Fir
· H}1142Ipl. ·V
411I2[41-Op2.1.F4.111:111EL81.1O1110H@-9. I0.4114.-I 09 ".1.
·
77
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et67.png)
78
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et68.png)
79
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et69.png)
80
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et70.png)
81
Annexe 3 : Estimation semi-quantitative des minéraux
présents dans la poudre totale
Echantillons
|
Minéraux
|
facteur correctif
|
intensité
|
intensité corrigée
|
somme d'intensité
|
%
|
Nsaya 1I
|
Q
|
1
|
4000
|
4000
|
|
56
|
|
AT
|
20
|
150
|
3000
|
|
42
|
|
F-k
|
2,8
|
50
|
140
|
7140
|
2
|
C3 Nsaya 1I
|
Q
|
1
|
2600
|
2600
|
|
39
|
|
AT
|
20
|
200
|
4000
|
6600
|
61
|
Nsaya 1II
|
Q
|
1
|
3700
|
3700
|
|
52
|
|
AT
|
20
|
170
|
3400
|
|
48
|
|
G
|
0
|
0
|
0
|
7100
|
0
|
C3 Nsaya 1II
|
Q
|
1
|
3000
|
3000
|
|
50
|
|
AT
|
20
|
150
|
3000
|
6000
|
50
|
Horizon
|
Q
|
1
|
2300
|
2300
|
|
53
|
|
AT
|
20
|
100
|
2000
|
|
46
|
|
M
|
0,95
|
30
|
28,5
|
4328,5
|
1
|
C4 Nsaya 1II
|
Q
|
1
|
2900
|
2900
|
|
42
|
|
AT
|
20
|
200
|
4000
|
|
58
|
|
M
|
0,95
|
40
|
38
|
6938
|
1
|
Nsaya 2
|
Q
|
1
|
3000
|
3000
|
|
47
|
|
AT
|
20
|
170
|
3400
|
|
53
|
|
G
|
0
|
0
|
0
|
6400
|
0
|
Cecomaf
|
Q
|
1
|
6500
|
6500
|
|
68
|
|
AT
|
20
|
150
|
3000
|
|
32
|
|
G
|
0
|
0
|
0
|
9500
|
0
|
C3 Cecomaf
|
Q
|
1
|
3800
|
3800
|
|
44
|
|
AT
|
20
|
230
|
4600
|
|
53
|
|
M
|
0,95
|
40
|
38
|
|
0
|
|
F-k
|
2,8
|
100
|
280
|
8718
|
3
|
Lutendele1
|
Q
|
1
|
7300
|
7300
|
|
71
|
|
AT
|
20
|
150
|
3000
|
|
29
|
|
G
|
0
|
0
|
0
|
10300
|
0
|
Lutendele2
|
Q
|
1
|
3200
|
3200
|
|
43
|
|
AT
|
20
|
200
|
4000
|
|
53
|
|
F-k
|
2,8
|
100
|
280
|
7480
|
4
|
Lutendele3
|
Q
|
1
|
3800
|
3800
|
|
52
|
|
AT
|
20
|
150
|
3000
|
|
41
|
|
M
|
0,95
|
100
|
95
|
|
1
|
|
F-k
|
2,8
|
150
|
420
|
7315
|
6
|
C3 KimbanguIII
|
Q
|
1
|
6300
|
6300
|
|
58
|
|
AT
|
20
|
200
|
4000
|
|
37
|
|
M
|
0,95
|
150
|
142,5
|
|
1
|
|
Fk
|
2,8
|
150
|
420
|
10862,5
|
4
|
82
Annexe 4 : Estimation semi-quantitative des minéraux
présents dans la fraction argileuse
échantillons
|
minéraux
|
facteurs correctifs
|
coups
|
intensité corrigé
|
%
|
C3ndjili cecomaf
|
chlorite
|
0,34
|
65
|
22,1
|
1
|
|
illite
|
1
|
250
|
250
|
16
|
|
kaolinite
|
0,7
|
1850
|
1295
|
83
|
|
quartz
|
1
|
0
|
0
|
0
|
|
total
|
|
|
1567,1
|
100
|
c2 lutendele I
|
chlorite
|
0,34
|
75
|
25,5
|
2
|
|
illite
|
1
|
350
|
350
|
22
|
|
kaolinite
|
0,7
|
1775
|
1242,5
|
77
|
|
quartz
|
1
|
0
|
0
|
0
|
|
total
|
|
|
1618
|
100
|
c2 lutendele III
|
illite
|
1
|
65
|
65
|
49
|
|
chlorite
|
0,34
|
10
|
3,4
|
3
|
|
kaolinite
|
0,7
|
90
|
63
|
48
|
|
quartz
|
1
|
0
|
0
|
0
|
|
total
|
|
|
131,4
|
100
|
c2 Nsaya2 III
|
illite
|
1
|
18
|
18
|
27
|
|
kaolinite
|
0,7
|
70
|
49
|
73
|
|
quartz
|
1
|
0
|
0
|
0
|
|
total
|
|
|
67
|
100
|
C4 Nsaya 1 II
|
illite
|
1
|
1320
|
1320
|
27
|
|
10-14V
|
0,4
|
300
|
120
|
2
|
|
kaolinite
|
0,7
|
4910
|
3437
|
70
|
|
quartz
|
1
|
0
|
0
|
0
|
|
total
|
|
|
4877
|
100
|
C3 lutendele kimbanguiste III
|
illite
|
1
|
5000
|
5000
|
43
|
|
chlorite
|
0,34
|
250
|
85
|
1
|
|
kaolinite
|
0,7
|
9500
|
6650
|
57
|
|
quartz
|
1
|
0
|
0
|
0
|
|
total
|
|
|
11735
|
100
|
c2 lutendele II
|
illite
|
1
|
3000
|
3000
|
50
|
|
chlorite
|
0,34
|
200
|
68
|
1
|
|
kaolinite
|
0,7
|
4200
|
2940
|
49
|
|
quartz
|
1
|
0
|
0
|
0
|
|
total
|
|
|
6008
|
100
|
ndjili cecomaf
|
illite
|
1
|
1500
|
1500
|
9
|
|
chlorite
|
0,34
|
500
|
170
|
1
|
|
kaolinite
|
0,7
|
20200
|
14140
|
89
|
|
quartz
|
1
|
0
|
0
|
0
|
|
total
|
|
|
15810
|
100
|
c2 nsaya1 II
|
illite
|
1
|
600
|
600
|
10
|
|
kaolinite
|
0,7
|
7400
|
5180
|
90
|
|
quartz
|
1
|
0
|
0
|
0
|
|
total
|
|
|
5780
|
100
|
c3 nsaya 1 I
|
illite
|
1
|
600
|
600
|
17
|
|
kaolinite
|
0,7
|
4100
|
2870
|
83
|
83
|
quartz
|
1
|
0
|
0
|
0
|
|
total
|
|
|
3470
|
100
|
c3 nsaya 1 II
|
illite
|
1
|
700
|
700
|
20
|
|
kaolinite
|
0,7
|
3900
|
2730
|
80
|
|
quartz
|
1
|
0
|
0
|
0
|
|
total
|
|
|
3430
|
100
|
c2 nsaya 1 I
|
illite
|
1
|
610
|
610
|
17
|
|
kaolinite
|
0,7
|
4350
|
3045
|
83
|
|
quartz
|
1
|
0
|
0
|
0
|
|
total
|
|
|
3655
|
100
|
Horizon
|
illite
|
1
|
900
|
900
|
29
|
|
10-14V
|
0,4
|
50
|
20
|
1
|
|
kaolinite
|
0,7
|
3050
|
2135
|
70
|
|
quartz
|
1
|
0
|
0
|
0
|
|
total
|
|
|
3055
|
100
|
84
Annexe 5 : Détermination des limites d'Atterberg
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et71.png)
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et72.png)
Essais
|
Masse échantillon
|
Masse échantillon
|
Masse
|
Teneur eau
|
Limite de
|
|
humide
|
sec
|
eau
|
(%)
|
plasticité
|
1
|
4,886
|
3,706
|
1,18
|
24,1506345
|
23,7308772
|
2
|
3,893
|
2,963
|
0,93
|
23,8890316
|
|
3
|
3,844
|
2,954
|
0,89
|
23,1529657
|
|
Nsaya 1II
36
35,5
35
34,5
34
33,5
33
32,5
32
|
|
|
15 20 25 30 35
|
Nombre de coups NC
Essais
|
Masse échantillon
|
Masse échantillon
|
Masse
|
Teneur eau
|
Limite de
|
|
humide
|
sec
|
eau
|
(%)
|
plasticité
|
|
3,811
|
3,041
|
0,77
|
20,2046707
|
17,9926579
|
2
|
3,369
|
2,803
|
0,566
|
16,8002375
|
|
3
|
2,339
|
1,942
|
0,397
|
16,9730654
|
|
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et74.png)
85
Essais
|
Masse échantillon
|
Masse échantillon
|
Masse
|
Teneur eau
|
Limite de
|
|
humide
|
sec
|
eau
|
(%)
|
plasticité
|
1
|
3,436
|
2,596
|
0,84
|
24,4470314
|
20,0716306
|
2
|
4,605
|
3,005
|
1,6
|
34,7448426
|
|
3
|
3,91
|
3,87
|
0,04
|
1,0230179
|
|
C4 Nsaya 1II
37 36 35 34
33 32 31
|
|
|
15 20 25 30 35
|
Nombre de coups NC
Essais
|
Masse échantillon
|
Masse échantillon
|
Masse
|
Teneur eau
|
Limite de
|
|
humide
|
sec
|
eau
|
(%)
|
plasticité
|
1
|
3,408
|
2,628
|
0,78
|
22,8873239
|
22,6418366
|
2
|
3,347
|
2,607
|
0,74
|
22,1093517
|
|
3
|
4,623
|
3,563
|
1,06
|
22,9288341
|
|
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et76.png)
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et77.png)
86
Essais
|
Masse échantillon
|
Masse échantillon
|
Masse
|
Teneur eau
|
Limite de
|
|
humide
|
sec
|
eau
|
(%)
|
plasticité
|
1
|
2,945
|
2,202
|
0,743
|
25,229202
|
26,3915807
|
2
|
2,2
|
1,605
|
0,595
|
27,0454545
|
|
3
|
3,513
|
2,568
|
0,945
|
26,9000854
|
|
Lutendele2
15 20 25 30 35
Nombre de coups (NC)
Essais
|
Masse échantillon
|
Masse échantillon
|
Masse
|
Teneur eau
|
Limite de
|
|
humide
|
sec
|
eau
|
(%)
|
plasticité
|
1
|
2,911
|
2,073
|
0,838
|
28,7873583
|
28,5110659
|
2
|
3,37
|
2,395
|
0,975
|
28,9317507
|
|
3
|
2,754
|
1,988
|
0,766
|
27,8140886
|
|
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et79.png)
87
Essais
|
Masse échantillon
|
Masse échantillon
|
Masse
|
Teneur eau
|
Limite de
|
|
humide
|
sec
|
eau
|
(%)
|
plasticité
|
1
|
3,387
|
2,56
|
0,827
|
24,4168881
|
23,6592469
|
2
|
2,098
|
1,589
|
0,509
|
24,2612011
|
|
3
|
2,296
|
1,784
|
0,512
|
22,2996516
|
|
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et80.png)
Essais
|
Masse échantillon
|
Masse échantillon
|
Masse
|
Teneur eau
|
Limite de
|
|
humide
|
sec
|
eau
|
(%)
|
plasticité
|
1
|
2,29
|
1,814
|
0,476
|
20,7860262
|
20,037525
|
2
|
2,931
|
2,341
|
0,59
|
20,1296486
|
|
3
|
2,839
|
2,294
|
0,545
|
19,1969003
|
|
Annexe 6 : Résultats des essais mécaniques
N° Rapport
|
Arsene compression
|
Nom de l'essai
|
Résistance en compression
|
Norme
|
|
Vitesse
|
14,4 kN/min
|
Opérateur
|
ADA
|
Date
|
20/05/15
|
Température (°C)
|
22,1
|
Humidité (%)
|
44,5
|
Etat
|
28 jours
|
Type
|
Argile
|
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et81.png)
88
|
N°
|
Longueur [mm]
|
Largeur [mm]
|
Charge max [N]
|
Contrainte Charge max [MPa]
|
1
|
C-A
|
40,00
|
38,53
|
5777
|
3,75
|
2
|
C-B
|
40,00
|
38,53
|
5952
|
3,86
|
3
|
L2-A
|
40,00
|
39,31
|
6913
|
4,40
|
4
|
L2-B
|
40,00
|
39,31
|
7813
|
4,97
|
5
|
L2-M1A
|
40,00
|
40,00
|
5154
|
3,22
|
6
|
L2-M1B
|
40,00
|
40,00
|
4969
|
3,11
|
7
|
L2-M2A
|
40,00
|
40,00
|
5224
|
3,27
|
8
|
L2-M2B
|
40,00
|
40,00
|
4718
|
2,95
|
9
|
C3N1-1A
|
40,00
|
39,72
|
3634
|
2,29
|
10
|
C3N1-1B
|
40,00
|
39,72
|
3101
|
1,95
|
11
|
C3N1-2A
|
40,00
|
38,63
|
4102
|
2,65
|
12
|
C3N1-2B
|
40,00
|
38,63
|
3765
|
2,44
|
13
|
C3N1-CA
|
40,00
|
40,00
|
2928
|
1,83
|
14
|
C3N1-CB
|
40,00
|
40,00
|
3412
|
2,13
|
Moyenne
|
|
40,00
|
39,46
|
4819
|
3,06
|
Ecart-type
|
|
0,00
|
0,62
|
1451,80
|
0,94
|
89
N° Rapport
|
Arsene compression
|
Nom de l'essai
|
Résistance en compression
|
Norme
|
|
Vitesse
|
14,4 kN/min
|
Opérateur
|
ADA
|
Date
|
27/05/15
|
Température (°C)
|
22,1
|
Humidité (%)
|
44,5
|
Etat
|
35 jours
|
Type
|
Argile
|
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et82.png)
|
N°
|
Longueur [mm]
|
Largeur [mm]
|
Charge max [N]
|
Contrainte Charge max [MPa]
|
1
|
C3N1-M1A
|
40,00
|
40,00
|
5777
|
3,61
|
2
|
C3N1-M1B
|
40,00
|
40,00
|
5952
|
3,72
|
3
|
C3N1-M2A
|
40,00
|
39,57
|
6913
|
4,37
|
4
|
C3N1-M2B
|
40,00
|
39,57
|
7813
|
4,94
|
5
|
C-M1A
|
40,00
|
39,15
|
5154
|
3,29
|
6
|
C-M1B
|
40,00
|
39,15
|
5551
|
3,54
|
7
|
C-M2A
|
40,00
|
39,26
|
4425
|
2,82
|
8
|
C-M2B
|
40,00
|
39,26
|
5247
|
3,34
|
9
|
N1-1A
|
40,00
|
40,00
|
3839
|
2,40
|
10
|
N1-1B
|
40,00
|
40,00
|
4175
|
2,61
|
11
|
N1-2A
|
40,00
|
40,00
|
4337
|
2,71
|
12
|
N1-2B
|
40,00
|
40,00
|
4135
|
2,58
|
13
|
N1-M1A
|
40,00
|
39,49
|
4328
|
2,74
|
14
|
N1-M1B
|
40,00
|
39,49
|
4269
|
2,70
|
15
|
N1-M2A
|
40,00
|
38,87
|
4358
|
2,80
|
16
|
N1-M2B
|
40,00
|
38,87
|
4150
|
2,67
|
Moyenne
|
|
40,00
|
39,54
|
5026
|
3,18
|
Ecart-type
|
|
0,00
|
0,42
|
1129,34
|
0,71
|
90
Rapport n°
|
Arsene argile flexion
|
Date
|
20/05/15
|
Opérateur
|
ADA
|
Norme
|
EN 196-1
|
Vitesse:
|
300, N/min
|
Longueur
|
160,00 mm
|
Température (°C)
|
22,4
|
Humidité relative (%)
|
43,5
|
Type
|
Argile
|
Etat
|
28 jours
|
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et83.png)
|
N°
|
Largeur [mm]
|
Epaisseur [mm]
|
Masse [g]
|
Maximum Charge [N]
|
Contrainte Max
[N/mm^2]
|
Masse Volumique [kg/m^3]
|
1
|
C3N1-M1
|
40,03
|
39,19
|
358,89
|
173,2
|
0,42
|
1430
|
2
|
C3N1-M2
|
39,57
|
37,47
|
344,08
|
140,5
|
0,38
|
1450
|
3
|
C-M1
|
39,15
|
38,23
|
362,02
|
396,1
|
1,04
|
1512
|
4
|
C-M2
|
39,26
|
38,51
|
365,49
|
348,7
|
0,90
|
1511
|
5
|
N1-1
|
40,31
|
38,91
|
439,88
|
217,7
|
0,54
|
1753
|
6
|
N1-2
|
40,75
|
38,85
|
444,67
|
262,6
|
0,64
|
1755
|
7
|
N1-M1
|
39,49
|
38,83
|
384,31
|
254,2
|
0,64
|
1566
|
8
|
N1-M2
|
38,87
|
38,91
|
379,69
|
251,3
|
0,64
|
1569
|
Moyenne
|
|
39,68
|
38,61
|
384,88
|
255,5
|
0,65
|
1568
|
Ecart-type
|
|
0,6
|
0,5
|
37,5
|
84,5
|
0,2
|
124,6
|
91
Rapport n°
|
Arsene argile flexion
|
Date
|
27/05/15
|
Opérateur
|
ADA
|
Norme
|
|
Vitesse:
|
300, N/min
|
Longueur
|
160,00 mm
|
Température (°C)
|
21,6
|
Humidité relative (%)
|
48,5
|
Type
|
Argile
|
Etat
|
28 jours
|
![](Valorisation-des-geo-ressources-argileuses-de-la-region-de-Kinshasa-pour-ameliorer-la-qualite-et84.png)
|
N°
|
Largeur [mm]
|
Epaisseur [mm]
|
Masse [g]
|
Maximum Charge [N]
|
Contrainte Max
[N/mm^2]
|
Masse Volumique [kg/m^3]
|
1
|
C
|
38,53
|
38,29
|
399,19
|
380,5
|
1,01
|
1691
|
2
|
L2
|
39,31
|
36,30
|
328,68
|
459,2
|
1,33
|
1440
|
3
|
L2-M1
|
40,10
|
38,19
|
340,64
|
292,3
|
0,75
|
1390
|
4
|
L2-M2
|
40,02
|
38,20
|
336,87
|
292,5
|
0,75
|
1377
|
5
|
C3N1-1
|
39,72
|
38,02
|
414,75
|
212,2
|
0,55
|
1717
|
6
|
C3N1-2
|
38,63
|
38,04
|
407,06
|
210,8
|
0,57
|
1731
|
7
|
C3N1-C
|
40,47
|
37,17
|
381,73
|
193,2
|
0,52
|
1586
|
Moyenne
|
|
39,54
|
37,74
|
372,70
|
291,6
|
0,78
|
1562
|
Ecart-type
|
|
0,7
|
0,7
|
36,5
|
98,7
|
0,3
|
157,3
|
|
|