3.4.1.4 Les cordons de pierres et les casiers
L'abondance des blocs de pierre, dans le terroir devrait
favoriser la pratique de cette méthode traditionnelle. Mais c'est une
technique très peu répandue dans la zone. Elle consiste à
aligner des blocs de pierres à la surface du sol suivant des
géométries variables. Alors que
51
les cordons protègent le sol, les casiers conviennent
mieux pour la récupération des terres marginales. Les cordons et
casiers de pierres ont pour rôle essentiel de protéger ou
reconstituer les terres cultivables en ralentissant le ruissellement et en
encourageant le dépôt des sédiments et des débris
organiques. Sept (7) des enquêtés soit 8,23% utilisent les cordons
de pierres généralement à la limite des champs.
3.4.1.5 L'apport de fumier
C'est le mode dominant de la régénération
de la fertilité des sols fatigués. Il consiste à
épandre le fumier des enclos sur les tâches stériles (loupe
d'érosion) dans les champs. L'application du fumier joue non seulement
un rôle de protection de la surface du sol contre l'érosion, mais
aussi favorise la régénération des terres
dégradées et l'amélioration des terres de culture. D'une
manière générale dans l'Adar, « les
déjections des petits ruminants sont plus appréciées que
celles des gros ruminants pour la gestion de la fertilité des terres
(Rapport N°3 PDRT, 1997). Lapport de
fumier est toujours pratiqué dans la zone car moins coûteux et
exige peu de matériel.
3.4.1.6 Le couchage des tiges de mil ou paillage
Cette technique consiste à laisser sur la surface des
champs les tiges couchées de mil ou de sorgho après les
récoltes. Elle est généralement pratiquée non
seulement sur les sols dunaires mais aussi sur les sols dégradés
des glacis et des plateaux. Le paillage provoque la baisse de
température du sol et améliore par conséquent le
régime hydrique. Il fixe également le sol fin, riche en
éléments nutritifs et protège la surface du sol contre la
déflation éolienne. Cette technique est de moins en moins
pratiquée du fait que les tiges servent de complément alimentaire
pour le bétail affirment les paysans.
3.4.1.7 Le branchage
Le branchage est une variante des techniques de
récupération des sols. Il consiste à couvrir le sol de
fines branches issues de l'élagage des arbres et arbustes. Cette
technique est très utilisée par les paysans de Mogheur pour
restaurer les terres dégradées qui se caractérisent par la
dénudation et l'induration en surface. Ce dispositif piège les
sédiments éoliens. Quarante et une (41) personnes soit 48,23 %
des enquêtés pratiquent encore cette technique. Sous les
branchages se développe presque toujours une activité biologique
très stimulante qui améliore la structure et la fertilité
chimique du sol. Cette technique vise principalement les surfaces fortement
érodées et permet de lutter contre l'érosion hydrique. Les
paysans utilisent le branchage également comme mesure mécanique
de contrôle de
52
l'érosion. Lorsqu'il joue ce rôle, le branchage
consiste à aligner les branches pour freiner l'écoulement des
eaux sur les terrains à pente faible. Il est dans ce cas,
renforcé par des blocs de pierres.
Tableau 10 : Arbres et arbustes utilisés
pour le branchage
Nom local (haoussa)
|
Nom scientifique
|
Famille
|
Niveau de préférence
|
Rôle de protection et d?amélioration du
sol
|
Anza
|
Boscia senegalensis
|
Capparidaceae
|
|
?
|
Sabbara
|
Guiéra
senegalensis
|
Combretaceae
|
|
?
|
Jirga
|
Bauhinia rufescens
|
Caesalpiniaceae
|
|
|
Gao
|
Acacia albida
|
Mimosaceae
|
|
|
Bagaroua
|
Acacia nilotica
|
Mimosaceae
|
|
|
Taramnia
|
Combretum gluttinosum
|
Combretaceae
|
|
?
|
Kokka
|
Euphorbia balsamifera
|
Euphorbiaceae
|
|
|
Magaria
|
Ziziphus mauritiana
|
Rhamnaceae
|
|
|
Guéza
|
Combretum micranthum
|
Combretaceae
|
|
|
Kalgo
|
Piliostigma reticulatum
|
Caesalpiniaceae
|
|
|
Erehi
|
Acacia seyal
|
Mimosaceae
|
|
|
Grande importance importance moyenne utilisation connue ?
pas d'utilisation Selon Von Maydel, 1983, source MAE PDRT 1997
|