3.3. Les causes de l'érosion selon la perception
des paysans
Le département de Tahoua en générale et
particulièrement la commune rurale de Bambèye fait partie de la
zone à plus fort potentiel d'érosion au Niger. C'est une zone
dont les conditions édaphiques sont contraignantes. Selon les
données, la sécheresse et la famine sont cycliques dans la zone.
A cela s'ajoute l'érosion des sols dont l'impact néfaste le plus
dangereux est l'appauvrissement des terres agricoles qui entraîne la
baisse de rendement vivrier et fourrager. Cent pour cent (100%) des personnes
enquêtées admettent que les sols du terroir de Mogheur sont soumis
à un processus d'érosion. Selon les paysans les causes de cette
érosion ne sont pas les mêmes.
Tableau 7: causse de l'érosion dans le terroir
de Mogheur
Facteurs
|
personnes enquêtées
|
pourcentage (%)
|
Variations climatiques
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29
|
34,11
|
Les eaux de pluie
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5
|
5,88
|
Le vent
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15
|
17,64
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Les actions de l'homme
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34
|
40
|
Autres
|
2
|
2,2
|
Total
|
85
|
100
|
45
Source : résultat enquête sur le terrain
(I.SADDI : Avril 2011)
3.3.1 Les causes naturelles
Les facteurs naturels qui influencent la dégradation
des sols dans ce terroir (tableau 7), se composent des aléas d'un climat
rigoureux et de la vulnérabilité des sols aux menaces des agents
de l'érosion. Ce sont les variations climatiques et les actions de
l'homme.
3.3.1.1 Les variations climatiques
Elles sont considérées comme la principale cause
de l'érosion dans le terroir. 34,11% soit vingt neuf (29) personnes sur
les quatre vingt cinq (85) enquêtées affirment cela. Les
variations climatiques se manifestent par une pluviométrie
caractérisée par sa rareté, ses caprices, son
irrégularité et son intensité élevée. Les
sècheresses cycliques que connaît la zone sont les manifestations
réelles de ces variations climatiques.
3.3.1.2 Le vent
17,64% des personnes enquêtées pensent que le
vent balaie les champs et sur les plateaux sans rencontrer d'obstacles à
l'exception de rares épineux parfois rabougris et buissonnants. «
L'érosion éolienne est très active surtout
après la destruction de la couverture végétale naturelle
» (Ibrahim Seyni 2006). Dans ces conditions, « le vent
opère un transport sélectif des particules meubles en fonction de
leur taille et selon trois (3) modes dominants (BOUZOU .I
1988)
? Le roulement pour les plus grosses particules (500
um).
? La saltation pour les particules de diamètre compris
entre 20 à 500 um. Dans ce cas,
les particules de sol sont progetées progressivement
par des bons successifs.
? La suspension sous forme de poussière, concerne les
particules fines (< 20 um)
Dans les champs selon les paysans, on trouve des parties
fertiles, et des plages nues infertiles. Cette dynamique est
déterminée par l'érosion éolienne. « Nous
avons remarqué dans nos champs des plages nues imperméables
». Selon les mêmes paysans, l'exploitation de ces plages nues
dans des conditions climatiques capricieuses (pluies
irrégulières, insuffisantes, averses violentes, vents forts)
occasionne la perte des semences.
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