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Identification des zones à  risque de déficit de production fourragère par l'usage des images satellites dans la zone pastorale de la région de Tahoua.

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par Ibrahim SADDI
UNIVERSITE ABDOU MOUMOUNI  - Master 2012
  

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Année académique 2010-2011

République du Niger

 

MEMS/RS

UNIVERSITE ABDOU MOUMOUNI DE NIAMEY Faculté des lettres et sciences humaines

Département de Géographie

 

Impacts des mesures antiérosives dans le terroir de Mogheur
(Commune Rurale de Bambèye, Région de Tahoua)

MEMOIRE DE MAITRISE
Présenté par

Ibrahim SADDI

Sous la Direction de : Membre du jury

BOUZOU MOUSSA Ibrahim Président:

Professeur Titulaire, YAMBA Boubacar

FLSH/Université Abdou Moumouni Professeur Titulaire,

FLSH /U A M

Assesseur :

FARAN Maiga Oumarou

Maître Assistant, FLSH /UAM

2

TABLE DES MATIERE

Table des figures 5

TABLE DES TABLEAUX 6

TABLE DES PHOTOS. 6

SIGLES ET ABREVIATIONS 7

Résumé 10

INTRODUCTION 11

CHAPITRE I : LE CADRE THÉORIQUE 12

1.1 Contexte et Justification 12

1.2 Problématique 12

1.3 Revue de littérature 14

1.4 Définition des termes 15

1.5 Hypothèses 16

1.6 Objectifs 16

1.6.1 Objectif général 16

1.6.2 Objectifs spécifiques 16

1.7 Matériel 16

1. 8. Méthodologie 17

1.8.1 La recherche documentaire 17

1.8.2 Les investigations sur le terrain 18

1.8.2.1 Les observations directes 18

1.8.2.2 Les Enquêtes 18

1.8.2.3 Les Entretiens avec les techniciens 19

1.8.3 Les traitements des données 19

Chapitre II : Présentation de la commune rurale de Bambèye et de la zone d'étude 21

2.1 La localisation géographique de La Commune Rurale de Bambèye 21

2 .2 Caractéristiques physiques 22

2.2.1. Le climat 22

2.2.2 La végétation 23

3

2.2.3 Les ressources en eau 23

2.3 Caractéristiques socio-économiques 23

2.3.1 Caractéristiques démographiques 24

2.3.2 Les activités économiques 25

2.3.2.1. L'agriculture 25

2.3.2.2 L élevage 26

2.3.2.3. Le commerce 28

2.3.2.4. L'artisanat 29

2.4 Le terroir de Mogheur 29

2.4.1 Localisation 29

2.4.2 Historique du village 30

2.4.3 Aspects biophysiques 31

2.4.3.1 Climat 31

2.4.3.2 Végétation 34

2.4.3.3 Sols 35

CHAPITRE III : RESULTATS 37

3.1. Occupation des sols et Etat de l'érosion avant l'intervention des projets 37

3.1.1 La situation de l'occupation des sols en 1972 38

3.1.2 La situation d'occupation des sols en 1986 41

3.2 Evolution de l'occupation des sols 43

3.3. Les causes de l'érosion selon la perception des paysans 44

3.3.1 Les causes naturelles 45

3.3.1.1 Les variations climatiques 45

3.3.1.2 Le vent 45

3.3.1.3 Les eaux de pluie 45

3.3.2 Les actions de l'homme 46

3.3.2.1 L'extension des superficies agricoles 47

3.3.2.2 Le problème des pratiques culturales 47

3.3.2.3 Le surpâturage 47

3.3.2.4 Bois d'énergie et de services 47

3.3.3. Les interactions des causes 48

3.4 Les mesures antiérosives traditionnelles et leurs impacts 49

3.4.1 Les techniques traditionnelles 50

4

3.4.1.1 Le labour avancé 'Touradjé ' 50

3.4.1.2 Le parcage 50

3.4.1.3 La jachère 50

3.4.1.4 Les cordons de pierres et les casiers 50

3.4.1.5 L'apport de fumier 51

3.4.1.6 Le couchage des tiges de mil ou paillage 51

3.4.1.7 Le branchage 51

3.4.1.8 La régénération naturelle 52

3.5 Les mesures antiérosives introduites par les projets et leurs impacts 53

3.5.1 Les demi-lunes 53

3.5.2 Le scarifiage 54

3.5.3 Tassa 54

3.5.4 Les banquettes ou diguettes 55

3.5.5 Le reboisement 55

3.6. La situation d'occupation des sols en 2000 56

3.7 La répartition spatiale des réalisations antiérosives en 2001 58

3.8 Changements intervenus entre 1986-2000 60

3.9 La situation en 2010 63

3.10. Impacts des mesures antiérosives introduites par les projets 64

3.10.1. Impact sur l'écosystème 64

3.10.2 Impacts sur les crises alimentaires 65

3.10.3 Impacts sur les aires de pâturage 65

3.10.4. Impact sur l'exode rural 66

3.10.5. Organisation Locale de gestion de terroir (OLGT) et entretien des ouvrages 66

Recommandations 68

CONCLUSION GENERALE 69

BIBLIOGRAPHIE 71

Annexes 74

5

Table des figures

Figure 1: Carte administrative de la commune rurale de Bambèye

Figure 2 : carte de localisation du terroir de Mogheur

Figure 3: calendrier des activités saisonnières à Mogheur

Figure 4:évolution interannuele de la pluviométrie à Tahoua (Aeroport) :1971-2010)

Figure 5: Courbe tendancielle de la pluviométrie de Tahoua Aéroport 1972-2000

Figure6 : moyenne mobile sur 5 ans à Tahoua (Aéroport) 1971-2010)

Figure7 : variation interannuelle de la température à Tahoua Aéroport 1971 -2000

Figure 8: les interactions entre les agents de l'érosion et les activités humaines

Figure9: carte d'occupation des sols 1972

Figure 10 : carte d'occupation des sols 1986

Figure 11 : carte d'occupation des sols 2000

Figure 12 : Disposition demi-lune (source MA 1987)

Figure 13: changement intervenu entre 1986-2000

6

TABLE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Caractéristiques des images LANDSAT utilisées.

Tableau 2 : Indicatif population concernée par l'exode ainsi que la destination.

Tableau 3: Données physiques sur l'agriculture pluviale du département de Tahoua.

Tableau 4: Utilisation des revenus issus de l'élevage

Tableau 5: Cheptel en nombre de tête et en UBT de la commune de Bambèye

Tableau 6 : Végétation en fonction des unités paysagères

Tableau 7 : Causse de l'érosion dans le terroir de Mogheur

Tableau 8: Superficie des unités d'occupation des sols (1972-1986-2000)

Tableau: Unités d'occupation des sols en pourcentage (%)

Tableau10: Arbres et arbustes utilisés pour le branchage

Tableau10: Types de réalisations antiérosives en 2001

TABLE DES PHOTOS.

Photo1 : Végétation le long de la berge du kori à de Mogheur

Photo2 : Ensablement de la vallée de Mogheur

Photo3 : La tassa dans un champ à Mogheur

Photo 4 : Seuil d'épandage dans la vallée de Mogheur

Photo 5 : Aire de pâturage reboisée

7

SIGLES ET ABREVIATIONS

AGRYMET : Centre d'application et de recherche en Agro-Hydro-Météorologie

ADECOR : Actions pour le Développement des Collectivités Rurales

ADM : Ader -Doutchi-Magia

BETIFOR : Bureau d'Etudes d'ingénierie et de Formation

CDA : Chef de District Agricole

CEG : Collège d'Enseignement Généal.

CES/DRS : Conservation des Eaux et des Sols / Défense et Restauration des Sols

Cm : Centimètre

COFODEP : Commission Foncière Départementale

CSI : Centre de santé Intégré

DDDA : Direction Départementale de Développement Agricole

DMN : Direction de la Météorologie Nationale

Ha : Hectare

Km: kilomètre

Km2: Kilomètre carré

LUCOP-TaN : Lutte Contre la Pauvreté Tahoua Nord

M : mètre

MAE : Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage

OLGT : Organisation Locale de Gestion de Terroir

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PASP : Projet Agro-Sylvo- pastoral

PDC : Plan de Développement Communal

PDRAA : Projet de Développent Rural de l'Arrondissement d'Aguié

PDRT : Projet de Développement Rural de Tahoua

RCI : République de Cote d'Ivoire

8

DEDICACE

A ma famille et à tous ceux qui par leur soutien ont permis l?aboutissement de ce travail.

9

Remerciement

Nous voudrions au terme de ce travail, exprimer notre profonde gratitude au corps professoral du département de géographie.

Nous voudrions remercier particulièrement Professeur BOUZOU MOUSSA Ibrahim notre directeur de recherche, qui en dépit de ses occupations a accepté de diriger ce travail. Merci pour votre encadrement, pour les corrections, la disponibilité et la rigueur scientifique qui vous a toujours caractérisé.

Nos remerciements vont également à l'endroit de Monsieur Djibo SOUMANA Assistant thématicien au CRA pour l'encadrement et le soutient satisfaisant qu'il nous a apporté durant tout notre stage à l l'AGRYMET. Très sincèrement, nous le prions de recevoir le gage de notre admiration.

Nous présentons nos remerciements et témoignons notre reconnaissance à tous ceux qui nous ont soutenu moralement et matériellement au nombre desquels : Mr souleymane Illo Chekaraou , Ibraima Abdou Agga tous en stage a l'Université Abdou Moumouni de Niamey ;Mr Ibrahima Saidou Maiga responsable CGA Niamey.

Enfin, à toutes et tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce travail et qui n'ont pas été cités, recevez nos remerciements les plus distingués.

10

Résumé

Cette étude traite des impacts des mesures antiérosives réalisées dans le terroir de Mogheur (Commune Rurale de Bambèye, Région de Tahoua). Des images satellitaires de 1972,1986 et 2000 mis à notre disposition par le centre régional AGRYMET ont permis de mettre en relief la dynamique de l'occupation des sols afin de comprendre l'état de l' érosion dans ce terroir.

Une image du terroir en date du 2001 captée sur Google Earth à favorisé l'élaboration d'une carte de répartition spatiale des ouvrages.

Il ressort de cette étude que les mesures antiérosives appliquées ont un impact positif. Cela se remarque aussi bien sur les unités occupées par les cultures que sur celles de la végétation.

Summary

This study addresses the impacts of erosion control measures carried out in the land of Mogheur (rural municipality of Bambey, Tahoua region). Satellite images of 1972.1986 and 2000 available to us by the regional center AGRYMET have to highlight the dynamics of land use in order to understand the state of erosion in this region.

A picture of the local date in 2001 captured on Google Earth to promote the development of a map of spatial distribution of books. It appears from this study that the erosion control measures implemented have a positive impact. This trend is noticeable on both units occupied by crops than those of vegetation.

11

INTRODUCTION

En Afrique subsaharienne particulièrement au sahel, les zones agro écologiques ont connu de profondes mutations. Tout comme dans l'ensemble des pays Sahéliens, au Niger ces changements ont eu des incidences néfastes sur l'état des sols et conséquemment l'agriculture et l'élevage. Dans la commune rurale de Bambèye les décennies 1970 et 1980 ont été caractérisées par des sécheresses périodiques couplées à la pression démographique et aux mauvaises conditions climatiques. Ce déséquilibre écologique a eu comme conséquence l'érosion des sols. En effet, le défrichement anarchique, l'abandon des jachères, la coupe abusive de bois d'énergie et de service, les pratiques agricoles inappropriées et le surpâturage ont aggravé la dégradation de l'écosystème. Cette situation fait que la satisfaction des besoins vitaux des populations ainsi que l'amélioration de leur cadre de vie, le maintien du potentiel de production et également la reproduction des ressources naturelles (sols, eau, végétation) sont devenues des défis. La nécessité d'assurer un développement durable et la sécurité alimentaire des populations font de la problématique de lutte antiérosive une préoccupation primordiale pour le gouvernement.

Le sol constitue la plus importante ressource de l'humanité. En aménageant cette ressource et en l'améliorant on assure la prospérité de la société à travers le temps. « Les vieux paysans se souviennent des plateaux autrefois plus couverts d'arbres et arbustes et plus riches d'une faune aujourd'hui disparue, des collines enherbées et surtout des koris qui à l'occasion des pluies arrosaient les champs situés dans la vallée » ( Carucci R. 1989). Mais la détérioration des conditions climatiques et les actions anthropiques favorisent l'appauvrissement du couvert végétal qui à son tour accélère le processus de l'érosion. Face à ce constat, l'Etat a fait de la lutte contre l'érosion des sols un axe majeur de sa politique. Les évaluations de ces politiques au débat de Maradi, en 1984, ont montré que celles -ci n'ont pas répondu aux attentes des principaux bénéficiaires que sont les populations. « Le constat de la situation a permis de définir une nouvelle stratégie de lutte contre la dégradation des ressources naturelles (sols, eau et végétation) basée sur une participation massive et consciente de la population aux activités de protection de l'environnement » Ministère de l'hydraulique et de l'environnement (1989). Le Thème intitulé « Impacts des mesures antiérosives dans le terroir de Mogheur (Commune Rurale de Bambèye, Région de Tahoua)», permettra de faire l'analyse diachronique de l'occupation des sols ainsi que les impacts des mesures antiérosives appliquées à travers les axes suivants : le cadre théorique, la présentation de la zone d'étude et enfin les résultats et recommandations.

12

CHAPITRE I : LE CADRE THÉORIQUE

Dans ce chapitre, il sera abordé les différents aspects qui permettront de mieux cerner le contexte et la justification du choix du thème avant de présenter la méthodologie de cette étude. Pour cela, il est nécessaire de poser la problématique, faire la revue de littérature, poser les hypothèses, les objectifs de l'étude et définir les concepts clés.

1.1 Contexte et Justification

Au Niger, les ressources naturelles comme l'agriculture et l'élevage procurent des moyens de survie à la population. Cependant, l'érosion des sols liée au déséquilibre écologique constitue un handicap important. Dans la commune rurale de Bambèye le phénomène de l'érosion est une réalité quotidienne car cette zone est marquée par les activités de l'homme ainsi que les variations climatiques. C'est pourquoi l'intérêt quant aux impacts des mesures antiérosives réalisées dans le terroir nous fait mener la réflexion sur ce thème.

1.2 Problématique

Le Niger est un pays Sahélo saharien qui appartient à cette frange défavorable sur le plan pédoclimatique. Le pays est sans littoral et connaît, comme tous les pays sahéliens en proie à la sécheresse et à la désertification, une dégradation sans précédent de son potentiel productif. Cela est dû aussi bien par les déséquilibres biophysiques que par les actions de l'homme. « Une des ressources dont la dégradation est la plus préoccupante et lourde en effets induits, est le sol »SEYNI MOUSSA I. (2006). Par conséquent la forme la plus dangereuse de dégradation des sols est l'érosion accélérée et ce phénomène est le plus souvent perçu comme un problème crucial pour l'Afrique subsaharienne.

C'est pourquoi tous les rapports des organismes de coopération et ceux des gouvernements nationaux sont unanimes pour reconnaître que l'érosion des sols constitue un enjeu pour le développement. Ce processus réduit la capacité potentielle de la terre à produire quantitativement et qualitativement. En effet, un sol est un milieu complexe en perpétuelle évolution et correspond à un état d'équilibre plus ou moins stable. Ce qui, dans le milieu naturel le protège de l'érosion, est fondamentalement la végétation. Mais l'homme entraîne un déséquilibre des facteurs naturels en mettant en culture des superficies plus grandes et en élevant davantage d'animaux, etc. . Cela accentue le rythme naturellement lent de l'érosion. « L'érosion est l'enlèvement du sol superficiel par l'eau (érosion hydrique) ou par le vent (érosion éolienne), parfois jusqu'à la mise à nu de la roche mère » Kelly (1983). L'érosion hydrique se manifeste par le ravinement, l'érosion aréolaire,les pertes en terres et l'ensablement des bas-fonds. Quant à l'érosion éolienne, elle est plus forte sur les formations

13

dunaires, sablo -limoneuse exposées au vent sans couvert végétal.

L'analyse approfondie de la situation des ressources naturelles au Niger laisse apparaître que depuis la grande sécheresse de 1973, la dégradation de l'environnement s'est accélérée à un rythme sans précédent. « Cette dégradation a provoqué non seulement la réduction et la baisse du potentiel productif du capital ressources naturelles, mais aussi la désarticulation des systèmes séculaires de production et de gestion des milieux naturels » (YAMBA, 2009). Il faut donc impérativement non seulement y remédier mais aussi gérer ce qui reste.

S'il est vrai que la préoccupation première est le renversement des tendances, il n'en demeure pas moins que l'amélioration de la productivité des terres récupérées doit être recherchée. Le terroir de Mogheur, notre terrain d'étude, se trouve dans la partie sud -Est de la Commune Rurale de Bambèye, Région de Tahoua, une des zones les plus sensibles à la dégradation des terres du fait des phénomènes climatiques et de la pression démographique. Le thème « Impacts de mesures antiérosives dans le terroir de Mogheur (Commune Rurale de Bambèye, Région de Tahoua » aborde un double problème : celui de l'érosion des sols d'une part et le développement d'une stratégie d'intervention pour lutter efficacement contre ce fléau d'autre part. Ces problèmes méritent toute leur pertinence pour plusieurs raisons :

? Une régression inquiétante de la couverture végétale ;

? La dégradation des sols avec comme conséquence une baisse de la fertilité et par rétroaction une baisse de rendement agricole.

Ainsi le Niger, avec l'appui financier de plusieurs bailleurs de fonds, a entrepris une série de programmes de développement axés sur la protection et la sauvegarde de l'écosystème. Il s'agit entre autre du Projet d'Appui à la Production Vivrière et au Développement Rural intégré de la vallée de Keïta, du Projet de Développement Rural de l'Arrondissement d'Aguié (PDRAA), du Projet Agro-Sylvo-Pastoral (PASP) Tillabéry Nord ; du Projet de Développement Rural de Tahoua (PDRT), etc.

Aujourd'hui les interventions humaines dans la Commune Rurale de Bambèye font ressortir deux aspects :

? Un aspect traditionnel séculaire, illustré par l'organisation du paysage agraire, les structures foncières, l'organisation sociale et économique traditionnelle ;

? Un aspect moderne matérialisé par les interventions des pouvoirs publics et des ONG

14

sur le milieu.

Ces aspects suscitent des questions en vue de déterminer le processus de la dégradation des sols en opposition avec le processus du développement.

· Le processus de dégradation des sols n'est-il pas lié aux conditions sociales de la population et aussi aux changements climatiques de ces dernières années?

· Les mesures de lutte antiérosive introduites par les projets n'ont-ils pas permis une régénération du couvert végétal et par rétroaction une amélioration de la situation social de la population ?

1.3 Revue de littérature

La question de la dégradation des sols et celle des mesures antiérosives demeurent un sujet crucial pour la préservation de l'environnement. Ce thème a été abordé par plusieurs spécialistes tant sur le plan international que local. Ce qui nous a permis de réunir des informations spécifiques à cette problématique sur les mesures appropriées en zone sahélienne.

C'est ainsi que ROOSE (1977) dans son ouvrage «Erosion et Ruissellement en Afrique de l'Ouest : vingt années de mesures en petites parcelles expérimentales » affirme que l'érosion est fonction de l'agressivité climatique et de la résistance du milieu. Selon lui certains types de sols sont plus sensibles que d'autres à l'érosion et que cette sensibilité peut évoluer au cours du temps en fonction des traitements qu'on leur fait subir.

Kelly Hubert (1993) dans son ouvrage « Garder la terre en vie : l'érosion des sols, ses causes et ses remèdes» tout en confirment la thèse de ROOSE ajoute cependant qu'au-delà des conditions climatiques ; ce sont plutôt les hommes qui détruisent le sol parce qu'ils demandent à la terre plus qu'elle ne peut donner sans assistance.

Pour Prosper et Jean-Baptiste (2000) qui ont rédigé un article sur le thème « Ampleur de la dégradation des sols du centre Nord du Burkina et Techniques de restauration », estiment que les causes réelles du phénomène sont la sécheresse climatique, la mise en culture des terres marginales, le défrichement excessif et le surpâturage. Ce qui a permis d'élaborer des stratégies de lutte antiérosive. Tout d'abord la RTM (Restauration des Terres en Montage) appliquée en France depuis 1850 et généralisée dans toutes l'Europe pour protéger les plaines fertiles. Après vient la CES (Conservation des Eaux et des Sols de culture) au USA dans les années 1930 en pleine crise économique. Ensuite entre 1940 et 1960 la DRS (Défense et Restauration des Terres dégradées) permet de mettre en défend les terres dégradées. Enfin la nouvelle stratégie à savoir la GCES (Gestion, conservatoire des Eaux et des Sols) qui est appliquée à partir de 1983 vient palier le constat d'échec des démarches technicistes.

15

Aujourd'hui la dégradation du milieu naturel est devenue une préoccupation mondiale. C'est pourquoi la conférence de Nairobi (Kenya) en 1984 et même celle de Rio de Janeiro en 1992 ont été axées sur la protection de l'environnement.

Au Niger également des recherches ont été faites concernant cette problématique. Nous pouvons citer entre autres AMBOUTA KARIMOUNE J.M. ; BOUZOU I. ; YAMBA Boubacar. Plusieurs étudiants ont traité ce thème dans le cadre de leur mémoire. Dans sa thèse unique BOUZOU I. (1988) a travaillé sur le thème « Erosion dans la vallée de Keïta ». Il a étudié l'évolution de l'intervention en milieu rural en général mais surtout sur la conservation des eaux et des sols en collaboration avec d'autres chercheurs. C'est ainsi que dans leur article « stratégies de restauration des écosystèmes dégradés : le cas de terroirs de Dolé et Sabon Gari (Tahoua) » BOUZOU I; Boubacar YAMBA, Bella MATHIEU et Laouli MAHAMAN (2000) ont, après analyse du contexte régional de l'environnement dans ces terroirs, fait ressortir les méthodes locales de lutte. Dans un pays où les mesures de conservation des sols et des eaux sont perçues comme un défi, il s'avère nécessaire de voir l'état de dégradation des terres et de faire des propositions d'actions plus opérationnelles.

1.4 Définition des termes

Les concepts seront clarifiés en vue de résoudre toutes ambiguïtés. En d'autres termes chaque concept sera soigneusement défini afin de contribuer à éviter certaines équivoques de sens commun que l'on rencontre souvent.

La dégradation: selon le dictionnaire de la géographie (1974) s'applique à un certain stade de l'évolution des sols.

La dégradation de l'argile: correspond à la destruction des minéraux argileux. Ce qui traduit l'acquisition des propriétés physiques défavorables à la vie végétale.

La dégradation du sol: c'est un processus qui diminue la capacité potentielle du sol à produire quantitativement et qualitativement.

Erosion: vient de latin 'érodée'' qui veut dire ronger. Il a été très longtemps utilisé en médecine avant que les sciences de la terre ne le fassent. C'est un processus qui comprend trois temps: le décapage (auquel on associe l'érosion), le transport et le dépôt ou la sédimentation. Selon BOUZOU I. (2002) il existe quatre (4) types d'érosion:

? L'érosion mécanique sèche qui s'effectue sans intervention de l'eau ou du vent.

? L'érosion hydrique avec deux processus : l'érosion en nappe ou aréolaire et l'érosion linéaire.

16

? L'érosion en masse (solifluxion, glissement de terrain). ? L'érosion éolienne.

On peut aussi avoir une érosion liée à l'action de l'homme.

L?érosion est ici considérée comme étant une usure du terrain et transport des particules arrachées au sol. Ce phénomène est extérieur à l'écorce terrestre et contribue à modifier les formes créées par les phénomènes endogènes.

1.5 Hypothèses

Pour mener à bien ce travail, les hypothèses suivantes on été formulées :

? Les mesures antiérosives appliquées dans le terroir de Mogheur ont permis la réhabilitation des sols et également de freiner le processus de l'érosion.

? Les mesures antiérosives ont eu un impact positif sur le plan socio économique.

1.6 Objectifs

Les objectifs assignés à ce travail sont de deux ordres ;

1.6.1 Objectif général

L'objectif général de ce travail est d'évaluer les impacts des mesures antiérosives dans

le terroir de Mogheur.

1.6.2 Objectifs spécifiques Il s'agit de :

- étudier les impacts des mesures antiérosives sur l'écosystème ;

- déterminer comment la population locale s'est appropriée ces mesures ; - étudier les impacts socio-économiques.

1.7 Matériel

Pour bien effectuer cette étude des données diversifiées ont été mises à notre disposition par le centre régional AGRHYMET. Il s'agit des images satellitaires de LANDSAT MSS (Multi Spectral Scanner) de 1972, de LANDSAT TM (Thematic Mapper) de 1986 et LANDSAT ETM + (Enhanced Thematic Mapper Plus) de 2000. Ce sont des images à haute résolution qui présentent les caractéristiques résumées dans le tableau1.

17

Tableau 1 : Caractéristiques des images LANDSAT utilisées

Satellite

Référence

Date

Résolution

Bandes

Landsat MSS

P205r050

28-08-1972

57m

4, 5, 6,7

Landsat TM

P191r050

06-01-1986

28,5m

2, 3,4

Landsat ETM+

P191r050

03-10-2000

28,5m

1, 2, 3,4

Google Earth

-

2001

60 cm

-

Nous avons également utilisé :

- Une image de la zone (2001) captée sur Google Earth (qui a été géoréférencées sous ArcGIS)

pour la conception la carte de la répartition spatiale des ouvrages antiérosifs réalisés en 2001 sur le terroir ;

- La carte topographique de la zone à l échelle 1 /50000 (feuille ND-31-XVIII-3b IGN Paris
1965) pour prendre les coordonnées des points repère afin de délimiter le contour du terroir ; Un appareil photo numérique pour la prise de vue.

1. 8. Méthodologie

Pour bien effectuer ce travail de recherche la démarche méthodologique ci-dessous a été adoptée :

? La recherche documentaire ;

? Les investigations sur le terrain (observations et enquêtes) ;

? Les traitements des données.

1.8.1 La recherche documentaire

Elle a permis de réunir des informations spécifiques à la problématique des mesures antiérosives dans la zone sahélienne en générale mais surtout dans la région de Tahoua en particulier. Cette phase a débuté à Niamey au niveau de la bibliothèque de la Faculté des lettres et sciences humaines, celle de la faculté d'Agronomie, et au niveau de la documentation des différents services concernés à savoir l'environnement, l'agriculture le projet LUCOP-TaN, BETIFOR et PDRT. Les documents consultés peuvent être regroupés en trois (3) catégories.

- Les documents relatifs aux mesures antiérosives

Il s'agit principalement d'ouvrages traitant de la dégradation des sols, de l'érosion et des mesures antiérosives. Ce qui amène d'une part à voir les causes et les conséquences du phénomène de la dégradation des sols et d'autre part celui de l'érosion.

- les documents relatifs à la région de Tahoua

Ce sont surtout les résultats des études menées par les différents chercheurs sur l'érosion et les mesures de lutte contre ce fléau.

18

- les documents relatifs aux techniques et méthodes

Il s'agit particulièrement des ouvrages traitants des aménagements en milieu rural et sur les mesures de protection des sols (C.E.S/DRS). Ils ont permis d'identifier des ouvrages antiérosifs appropriés à la région, leurs caractéristiques ainsi que leur but et leur efficacité en milieu rural.

1.8.2 Les investigations sur le terrain

Cette étape est déterminante dans la collecte des données. Les investigations portent sur les différents ouvrages antiérosifs appliqués dans le terroir de Mogheur. Ces investigations du terrain comportent trois (3) étapes complémentaires à savoir les observations directes, les enquêtes auprès de la population locale et les entretiens avec les techniciens du domaine

1.8.2.1 Les observations directes

Les observations directes permettent de caractériser les unités du paysage, leur mode d'occupation ainsi que les ouvrages antiérosifs réalisés.

1.8.2.2 Les Enquêtes

Ces enquêtes facilitent la reconstitution des caractéristiques évolutives de l'écosystème. Elles visent à évaluer le degré de la prise de conscience de la population locale quant au phénomène de la dégradation des sols, celui de l'érosion mais surtout ses appréciations des mesures antiérosives dans la commune.

Les enquêtes concernent principalement :

· les types de sols selon la perception des paysans ;

· les différents types d'ouvrages réalisés sur chaque unité paysagère ;

· la dynamique d'occupation des sols ;

· les causes et les conséquences de l'érosion ;

· Les impacts des mesures antiérosives, leur coût leur efficacité et leur faiblesse ;

· les appréciations portées par la population sur les ouvrages antiérosifs ;

· l'entretien des ouvrages à savoir comment la population locale s'organise pour pérenniser les acquis ;

· l état de l'écosystème en 1972, durant les années 1986, dans les années 2000 et la situation actuelle.

L'échantillonnage des individus enquêtés est réalisé par la technique aléatoire simple sur la base de la matrice de recensement administratif. Ainsi quatre vingt cinq (85) personnes soit douze (12) par chef de village ont été concernées par l'enquête. Le secrétaire de l'OLGT a aussi été questionné. Les personnes enquêtées sont d'un âge avancé (au moins 45 ans), c'est-

19

à-dire des personnes actives quand les projets ont effectivement démarré leurs activités de la CES/DRS dans la zone.

1.8.2.3 Les Entretiens avec les techniciens

Ces entretiens permettent de collecter des données sur le milieu biophysique et socio- économique. Un moyen pour nous d'apprécier les impacts des ouvrages antiérosifs dans la zone. Dans le cadre de ce travail nous nous sommes entretenus avec le Chef de district agricole de Bambèye, le responsable départemental, de l'environnement, le Directeur départemental de génie rural, le service COFODEP.

1.8.3 Les traitements des données

Le traitement des données est fait avec des logiciels suivants

- Arcview 3.2 ; - ArcGIS 9.3.

- Excel (utilisé pour réaliser les tableaux et les graphiques).

? La cartographie

Pour délimiter le contour de notre zone d'étude, nous avons utilisé une carte topographique au 1/50 000 (feuille ND-31-XVIII-3b IGN Paris 1965) pour pouvoir identifier les points repères du terroir. Ces points sont en unités Degrés-Minutes-Secondes. Ils ont été convertis par le biais du logiciel Excel en degrés décimaux formats lisibles par ArcGIS. Et ensuite grâce au module ArcCatalog, nous avons créée la base de données du contour en polygone pour pouvoir relier les différents points repères. Et après vient la phase d'interprétation des images.

* L?interprétation des images

C'est la phase d'analyse des données à travers l'extraction de l'information. Pour réaliser les cartes d'occupation des sols 1972, 1986, 2000, nous avons utilisé la méthode de numérisation directe à l'écran à l'aide du logiciel Arcview 3.2. Les éléments ayant la même réflectance se voient attribuer la même classe d'occupation des sols. Par ailleurs, il faut noter que nous avons tenu compte de la nomenclature de l'occupation des sols (NOS) qui est une référence en la matière pour élaborer nos cartes d'occupation des sols. Les couches vectorielles « Shapefile » issues de la numérisation nous ont permis d'effectuer des calculs statistiques en vue de déterminer la proportion de chaque unité d'occupation du sol aux différentes dates. L'intérêt principal de cette étude est de faire une analyse des ouvrages antiérosifs réalisés dans le terroir villageois de Mogheur, c'est à cet effet que nous avons retenu quatre (4) classes d'occupation des sols. Il s'agit :

20

? des sols nus ou sols dégradés;

? des zones de culture ;

? de la végétation naturelle ou reboisement ;

? de l'hydrographie ;

Pour faire la carte des changements 1986-2000 un croisement de deux cartes a été fait grâce à la fonction « Intersect » qui est un outil d'analyse du logiciel ArcGIS. Les croisements entre les données issues de l'analyse diachronique de l'occupation des sols, des observations, des enquêtes de terrain et des entretiens avec les techniciens, aux renseignements tirés des documents exploités, facilitent l'étude des impacts des mesures de lutte antiérosives dans le terroir.

Dans le chapitre suivant il sera question de présenter le cadre physique et les caractéristiques socio-économiques de la commune rurale de Bambèye en général et le terroir de Mogheur en particulier.

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Chapitre II : Présentation de la commune rurale de Bambèye et de la zone d?étude

Dans ce chapitre il est présenté d'abord les caractéristiques socio-économiques de la commune rurale de Bambèye puis celles du terroir de Mogheur, notre zone d'étude.

2.1 La localisation géographique de La Commune Rurale de Bambèye

La commune rurale de Bambèye est créée par la loi 2002-014 du 11 juin 2002 portant création des communes au Niger et fixant les noms de leurs chefs -lieux. Elle est située entre 4°41'07'' et 5°21'53'' de longitude Est ,14°28'15'' et 14°55'44'' de latitude Nord. Localisée dans le département de Tahoua, région du même nom, le chef lieu de la commune est Bambèye et se trouve à une trentaine (30km) de kilomètre au Sud -Ouest de la ville de Tahoua. Elle est limitée au Nord par la commune rurale de Takanamatt et le territoire de la Communauté Urbaine de Tahoua, à l'Est par la commune rurale de Kalfou, au Sud par les communes rurales de Badaguichiri et de Bagaroua (Département d' Illéla) et la commune urbaine d'Illéla , à l'Ouest par la commune rurale de Tébaram. Avec une superficie de 2576 km2 (source PDC), Bambèye a une population estimée à 92634 habitants (source recensement administratif réalisé en 2008 par le service d'état civil de la commune). La commune est constituée de 77 villages administratifs et 40 hameaux avec une densité d'environ 36 habitants au km2.

22

Figure 1: Carte administrative de la commune rurale de Bambèye (source: Agrhymet. Réalisation: I. SADDI .2011)

2 .2 Caractéristiques physiques

La commune rurale de Bambèye présente à l'Est un relief caractérisé par des plateaux cuirassés entaillés par des vallées étroites. Le centre et l'Ouest sont marqués par la présence d'un modelé dunaire.

2.2.1. Le climat

Il est de type sahélien et est caractérisé par une succession de saisons. Une saison sèche et froide d'Octobre à Janvier, une saison sèche et chaude de Février à Mai et une saison pluvieuse de Juin à Septembre. L'analyse des éléments du climat à savoir la pluviométrie, la température, le vent met en évidence les caractéristiques climatiques de la zone.

* Pluviométrie

La pluviométrie dans cette commune rurale se caractérise par son irrégularité et sa mauvaise répartition dans le temps et dans l'espace. La pluviométrie moyenne enregistrée entre 2000 et 2010 est de 346,21mm en 24 jours de pluie (source CDA Bambèye). La figure 1 présente l'évolution interannuelle de la pluviométrie à Bambèye sur une période de dix (10) ans. Ces données ne permettent pas une meilleure interprétation. Cependant dans une étude

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réalisée en 2007 par le PCGES il a été rappelé que les bilans climatiques font ressortir que la sécheresse écologique est observable pour certaines années, même en Août. Cela augmente les déficits en eau par rapport aux besoins.

*La température

Les températures sont très élevées avec la moyenne mensuelle qui varie entre 25° et 35°C (source PDC).

*le vent

Au cours de la saison sèche souffle l'harmattan, un vent continental chaud et sec. La mousson se manifeste pendant la période d'hivernage.

2.2.2 La végétation

Elle est très variable et dépend fortement des différentes unités physiographiques. Elle est clairsemée sur les dunes et relativement dense au niveau des bas -fonds et des vallées. Il existe dans la commune rurale de Bambèye une seule forêt classée, celle de Danfan qui subit une dégradation très inquiétante. Grâce aux activités de récupération des terres dégradées entreprises par le Projet de Développement Rurale de Tahoua (PDRT), il existe plusieurs peuplements d'Acacia senegal, d'Acacia nilotica, d'Azadirachta Indica, et d'Eucalyptus. Au niveau de la seule forêt classée de Danfan les espèces végétales prédominantes sont :

i) pour les herbacés Cenchrus biflorus, schoenefeldia gracilis, Eragrostis tremu ;

ii) pour les ligneux : Guiera senegalensis, Bauhinia rufescens, Piliostigma reticulatum.

2.2.3 Les ressources en eau

Il existe plusieurs mares temporaires dans la commune. On peut citer parmi les plus importantes : les mares de Dindi (242ha); Inkarkadan (123ha); Eurouf (243ha) ; Fadjima (146 ,41ha) (Cofodep, Tahoua). On y trouve plusieurs koris avec des affluents formant des réseaux en arrête. Le sous -sol de la commune rurale de Bambèye regorge d'importante quantité d'eau à des profondeurs variables notamment au niveau du bassin versant de Mogheur et celui de Rafin Saki.

2.3 Caractéristiques socio-économiques

La population de cette commune rurale, selon le recensement administratif réalisé en 2008 par le service d'état civil est estimée à 92634 habitants.

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2.3.1 Caractéristiques démographiques

La population de la commune rurale de Bambèye est estimée à 83 108 habitants selon le recensement administratif réalisé par l'état civil de Tahoua en 2001. La répartition par sexe est de 40 709 hommes et 42 399 femmes soit un taux de masculinité de 104%. Du point de vue âge, 35 274 habitants ont moins de 14 ans contre 47 834 habitants qui ont au-delà de 14 ans. Cette population est beaucoup plus concentrée dans la partie Est de la commune. En effet, 31 303 habitants vivent dans la zone de Mogheur soit 38% de la population totale de la commune avec une densité estimée à 75 habitants au km2. Par contre la partie Nord - ouest de la commune (sous zone de Inkarkada) est très peu peuplée (15 129 habitants) avec une superficie de 926 km2 soit une densité de 16 habitants/km2 (source : PDC Bambèye 20092015). Cette inégale répartition est due à la présence de la vallée de Mogheur dans le Sud. Trois groupes ethniques sont présents dans la commune ; il s'agit par ordre d'importance numérique des haoussa, des touareg et des peul. Les langues couramment parlées dans cette commune sont le Haoussa en majorité, le Tamasheq et le Fulfuldé. Plus de 80% des jeunes de 16 à 45 ans de tous les groupes ethniques pratiquent l'exode vers les pays maghrébins (Libye, Algérie) et les pays côtiers de l'Afrique de l'ouest (Nigeria, Côte d'Ivoire) et du centre (Cameroun et Gabon). On estime la population de la commune rurale de Bambèye selon le recensement administratif réalisé en 2008 par le service d'état civil à 92634 habitants dont 48 478 hommes et 44 156 femmes. L'une des particularités de cette population est l'exode rural. Il intéresse surtout la couche sociale masculine (jeunes et adultes) qui quitte généralement leur village à la recherche du mieux vivre. Dans l'Ader d'une manière générale et particulièrement dans la commune rurale de Bambèye l'exode a un double sens :

? c'est d'abord et avant tout une activité culturelle ;

? c'est aussi une activité génératrice de revenus.

D'après une étude faite par le BETIFIR en 2008 sur financement du Programme LUCOP-TaN, les jeunes vont généralement en République de Côte d'Ivoire (RCI), au Cameroun au Gabon ou au Nigeria. Cependant même organisé, l'exode reste un mouvement des populations qui quittent chaque année leur village pour chercher l'argent nécessaire à l'équilibre financier des ménages (PCGES-CONSEIL/UNIVERSITÉ DE NY)

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Tableau 2 : Population concernée par l exode ainsi que la destination.

Population

type de séjour

Ville ou Pays

Motivation

Activités

Adultes Hommes

Prolongé

RCI,

Cameroun, Gabon

Complément alimentaire, et construction

Commerce

Saisonnier

Nigeria

Complément alimentaire, cérémonies

Commerce

Jeunes hommes

Saisonnier

Nigeria, Niger (villes)

Complément alimentaire, cérémonies/mariages

Commerce,

Travaux domestiques

Prolongé

RCI,

Cameroun, Gabon

Achats vivres, cérémonies, achats animaux et construction

Commerce, Travaux domestiques

2.3.2 Les activités économiques

Les activités économiques de la commune rurale de Bambèye sont essentiellement l'agriculture, l'élevage, le commerce et l'artisanat.

2.3.2.1. L?agriculture

L'agriculture représente la principale activité économique de la population de la commune rurale de Bambèye. Elle emploie la quasi-totalité de la population, fournit l'essentiel pour la consommation des ménages et pourvoit une partie du cash. Cependant, cette agriculture est loin de répondre aux besoins et aux attentes de la population. Elle est en effet caractérisée par l'utilisation des équipements et matériel traditionnel et archaïques, l'utilisation des techniques culturales et des technologies encore rudimentaires....Il est pratiquée dans la commune rurale de Bambèye les cultures pluviales et les cultures irriguées. L'agriculture pluviale qui dépend exclusivement de la pluviométrie est pratiquée sur l'ensemble du territoire de la commune et présente les mêmes caractéristiques avec cependant des particularités en fonction des zones. Elle est faite sur des exploitations familiales. Les surfaces des champs sont variables et vont de moins d'un hectare (ha) à l'Est de la commune où la densité est faible à plus de dix (10) hectares à l'Ouest où la densité est forte. Une famille peut posséder et exploiter plusieurs champs à la fois. Les modes d'acquisition des terres sont : l'héritage, l'achat, le gage ou le prêt. Les femmes peuvent elles aussi hériter des champs qu'elles cèdent le plus souvent à leurs maris pour l'exploitation. Elles se contentent

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de lopins de terres pour produire du mil, de niébé et l'arachide destinés à la commercialisation ou à appuyer le ménage pendant les périodes de soudure. Le tableau 3 nous donne une indication sur les superficies cultivables et cultivées au niveau du département de Tahoua à défaut des chiffres spécifiques à la commune.

Tableau 3: Superficies cultivables et cultivées en 2005 (département de Tahoua)

Superficie totale (km2) du département de Tahoua.

Superficie cultivable

Superficie cultivée

Ha

% par rapport à la superficie totale

Ha

% par rapport à la superficie cultivable

% par rapport à la

superficie totale

 

388.800

40%

238.650

61%

24,5%

Source : Rapport DDDA Tahoua campagne 2005 (pourcentages générés)

Les principales cultures pratiquées sont le mil, le sorgho, le niébé, l'arachide, l'oseille etc. Ces cultures sont pratiquées en association (mil -sorgho ; mil- niébé ; ou mil- sorgho - niébé ou mil-arachide...). L'oseille est souvent semée en bordure des champs. Les semences sont produites localement par les producteurs eux-mêmes. En cas de mauvaises saisons, les agriculteurs achètent des semences 'tout venant'' sur les marchés locaux. Ce qui n'est pas sans conséquence sur les productions.

2.3.2.2 L élevage

L'élevage constitue la seconde activité économique des populations de la commune rurale de Bambèye. Il représente une source importante de revenu pour la population. C'est aussi une activité difficile à maîtriser car elle concerne non seulement les nomades mais aussi les agriculteurs sédentaires qui confient leurs animaux aux bergers nomades. Ces contrats de gardiennage entre bergers et propriétaires des animaux varient en fonction des saisons. Il ressort de notre enquête que :

- Pendant la saison des pluies le contrat est de 1000F par tête de bovin et 150F par tête d'ovin en moyenne et pour toute la saison;

- En saison sèche le contrat est de 500F par tête de bovin et 150F par tête d'ovin en moyenne pour la saison.

On distingue trois types d'élevage : *L?élevage extensif

Il est pratiqué exclusivement par les nomades. Il consiste à nourrir les animaux à partir des pâturages naturels sans aucun apport en intrants d'où le mode de transhumance.

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* L'élevage semi intensif

C'est le plus pratiqué par les agriculteurs -éleveurs de la commune. La pâture est limitée aux aires de pâturage en saison des pluies et s'étend aux champs aussitôt après les récoltes. Pendant la saison sèche, en plus du pâturage, les animaux reçoivent à domicile des sous produits agricoles ainsi que des sels minéraux et un complément en son pendant la période de soudure.

* L'élevage intensif

Cette forme d'élevage consiste à garder les animaux au piquet et à les entretenir de façon intensive pour obtenir des gains de poids importants. Ce système est très peu développé malgré le soutien des projets et ONG intervenants dans la commune et d'importants revenus procuré aux paysans. Les revenus tirés de l'élevage permettent aux pratiquants de subvenir à plusieurs besoins dont entre autres : l'achat de nourriture, les soins médicaux, les cérémonies, la main d'oeuvre agricole, l'éducation, l'habillement et d'autres activités. Le tableau 4 donne un aperçu de l'utilisation faite de ces revenus.

Tableau 4: Utilisation des revenus issus de l'élevage.

Utilisation des revenus

Nourriture

Soins médicaux

Cérémonies

Main d'oeuvre

Education

Habillement

Autres

Pourcentage

35%

12%

20%

15%

6%

3%

9%

Source : PDC Bambèye (entretien lors du diagnostic participatif Décembre 2005)

Le cheptel de la commune de Bambèye est estimé à 31.571 UBT (PDC 2009 tableau 5); composé des bovins, des ovins, des caprins, des équins, des asins et des camelins. Il est à noter que l'élevage de volaille est très développé dans la Commune bien qu'il soit confronté à de nombreuses difficultés dont entre autres, la prévalence des maladies épidémiques.

Tableau 5: Cheptel en nombre de tête et en UBT de la commune de Bambèye

Cheptel

Bovins

Ovins

caprins

Equins

Asins

camelins

Total

Nombre de têtes

19.084

40.311

32.118

346

7.653

1.267

100.779

UBT

15.267

6.047

4.818

346

3.826

1.267

31.571

Source : PDC Bambèye (enquête lors du diagnostic participatif Décembre 2005)

Les mouvements sont fonction des disponibilités des pâturages et de l'accessibilité à l'eau d'abreuvement des animaux. Ainsi pendant la saison des pluies, les concentrations d'animaux sont plus importantes au Nord vers l'Azawak ' où les cultures sont peu ou pas pratiquées, sur les plateaux et les versants, sur quelques jachères et les espaces autours des mares. Ces espaces sont occupés de plus en plus par des cultures et font souvent lobjet des

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litiges entre agriculteurs et éleveurs. Les principaux couloirs de passage traversant la commune sont :

V' Tahoua-Danfan-Inkarkada- Edir- Tébram ;

V' Illéla- Guilleye- Hada/ Chimo- Edir- Sarou ;

V' Mogheur- Gao moussa- Rafin saki- Guéza -Abdouga-Moza- Inkarkada ;

V' Abdouga-Maibiga-Maifarin kay ;

V' Bouzoudabagui-Falali-Gao moussa ;

V' Inkarkada- Illélawa- Alélla-Tsafarfari- Illéla ;

V' Waza waza-Ténaran- Bambèye- Rafin saki- Illéla ;

V' Inkarkada- Takanamat. (Source : documentation PDRT).

2.3.2.3. Le commerce

Le commerce représente une activité secondaire pour les populations de la commune rurale de Bambèye. Il se présente sous plusieurs formes. Les activités commerciales les plus importantes se concentrent sur les huit (8) marchés hebdomadaires de la commune. Ce sont : Bambèye (avec comme jour d'animation le Lundi), Danfan (Samedi), Edir (Lundi), Garanga Marké (Mardi), Guillèye (Samedi), Inkarkada (Mercredi), Mogheur (Vendredi) et Moulléla (Mardi). Des transactions importantes se passent aussi sur les marchés des localités voisines. C'est le cas des marchés de Badaguichiri, de Tahoua, de Chanyassou... Les produits échangés sont : les produits agricoles, le bétail, les textiles, les chaussures, les articles de ménages (marmite, calebasse, cuillère, canaris, les louches, les bassines les nattes...), les articles de consommation (savons, pommades, parfum...), les postes radios d'occasions et autres.Les autres produits viennent en grande partie du Nigeria, de la Côte d'Ivoire ou des pays Maghrébins.

Ces marchés représentent aussi des lieux d'approvisionnement pour les boutiquiers et les 'tabliers'' se trouvant dans les gros villages de la commune ainsi qu'aux colporteurs. Les femmes sont aussi présentes dans le commerce et excellent dans la restauration et la vente des beignets sur les marchés et le matin dans les gros villages. Les contraintes principales des activités commerciales sont la non praticabilité des pistes de desserte surtout pendant la saison de pluies et l'insuffisance du capital.

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2.3.2.4. L?artisanat

L'artisanat est très peu développé dans la commune. Les activités artisanales se limitent à la forge, la poterie, la cordonnerie, la maçonnerie, la réparation des postes radios, le tressage des nattes, le bûcheronnage, la couture, la transformation des fruits de jujubier en pâte, la production du fromage,.... Les productions sont très limitées ou se font sur demande. L'artisanat de la commune se butte à plusieurs problèmes dont entre autres la non compétitivité des produits locaux par rapport à ceux importés (prêt-à-porter, bassines et louches en plastiques, les bijoux....), l'insuffisance de formation et d'équipements de travail, l'absence d'un système de crédit local pouvant inciter les artisans à la création.

2.4 Le terroir de Mogheur

Dans ce sous-chapitre il sera d'abord abordé la localisation puis l'historique ensuite les aspects biophysiques du terroir villageois de Moghur.

2.4.1 Localisation

Situé dans la commune rurale de Bambèye, le terroir villageois objet de notre étude est à 35 km au sud -ouest de Tahoua après une déviation à 32 km de Tahoua sur 3km à l'ouest de Tabla. Il est compris entre 5°15'00''et 5°20' de Longitude Est et14°35'et14°40'de Latitude Nord. C'est un plateau de 5445,05 ha de superficie.

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Figure 3 : Carte de localisation du terroir de Mogheur (source : Agrhymet. Réal : (I.SADDI 2011)

2.4.2 Historique du village

Mogheur doit son nom au domaine foncier des fondateurs connu sous le nom de Moghar. Les rites animistes, la chasse et les cultures sur des poches de terres constituaient les activités de la population du village. L'ancienneté du village, la diversité et la multiplicité des sous groupes sociaux auxquelles s'ajoutent les considérations de classes rendent complexe l'organisation des habitants. Environ dix sept (17) sous groupes sociaux forment la population du village. Cette Multiplicité de sous groupe, chacun se distinguant par la recherche d'une authenticité et d'une hégémonie à cause de son origine ou de la nature de ses activités crée une dynamique d'antagonisme.

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Activités

 

Saison froide

Saison chaude

Saison des pluies

 

Oct

Nov

Déc

Jan

Fév

Mars

Av

Mai

Juin

Juillet

At

Sept

Récoltes

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Exode

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Culture contre

saison

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

travaux CES/DRS

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

défrichage champs

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Semis

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Binage

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Figure 4 : Calendrier activités saisonnières à Mogheur 2.4.3 Aspects biophysiques

2.4.3.1 Climat

C'est un climat de type sahélien qui se décompose en :

- une saison sèche froide de novembre à janvier ;

- une saison sèche chaude de Février à Mai

- une saison des pluies de juin à octobre .Les pluies s'arrêtent souvent en septembre.

Les données climatiques (température, pluviométrie) de la station de Tahoua ont permi

l'élaboration des graphiques de l'évolution interannuelle de celles-ci.

* Pluviométrie

La station pluviométrique la plus proche est celle de Tahoua. Le manque de suivi de celui installé à Mogheur ne permet pas la fiabilité des données. C est ainsi que les relevés sur 40 ans de 1971 à 2010 montrent une variation interannuelle de la pluviométrie. La comparaison des moyennes de quarante (40) ans montrent une amélioration de la pluviométrie qui passe de 323,05mm (période 1971-1990) à 376,31mm (période 1991-2010), soit une augmentation de 53,26mm. L'évolution interannuelle entre 1971-2010 fait ressortir de grandes variations autour de la moyenne.

Au vu des données de cette station il ressort que notre terrain d'étude n'échappe pas aux caprices climatiques connus au sahel, où les années de bonnes pluies succèdent aux années de pluviométries déficitaires.

32

Figure 5 évolution interanuele de la pluviometrie à Tahoua (Aéroport:1971-2010. Source: (DMN)

Figure 6: Courbe tendancielle de la pluviométrie de Tahoua Aéroport 1972-2000 (source: DMN) ? Evolution des moyennes mobiles avec pas de cinq (5) ans à Tahoua Aéroport

L?analyse de la courbe de la moyenne mobile avec pas de cinq (5) ans (figure 7) permet de cerner les fluctuations pluviométriques . Une alternance de périodes humides et

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sèches se constate dont les plus remarquables sont : période humide (1975-1980) suivie d'une période sèche de (1980-1990), puis une autre période humide (1990-2005).

Figure 7 : Moyenne mobile sur 5 ans Tahoua Aéroport 1971-2010 (source DMN)

L'insuffisance des pluies et la mauvaise répartition de celles-ci, ont périodiquement occasionné des sécheresses dans la zone.

*Température

Il n'existe pas de données propres au terroir. La station la plus proche est celle de la ville de Tahoua où selon les données de 1971 à 2000, la température moyenne annuelle s'élève à 29,15°C. Elle est variable tout au long de l'année aussi bien pour l'amplitude journalière que saisonnière. Le maximum moyen annuel dépasse 34,8°C tandis que le minimum tombe jusqu'à' à 22,3 °C.

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Figure 8 : Variation interannuelle de la température Tahoua Aéroport 1971 -2000 (source DMN) Source : DMN (direction de la météorologie nationale)

2.4.3.2 Végétation

Elle se caractérise par une faible couverture sur le plateau mais plus importante dans la vallée. Les espèces arbustives sont les plus dominantes surtout Guiera Senegalensis et Combretum Glutinosum. La zone dunaire est remarquable par quelques pieds de Balanites Aegytiaca qui surplombent les paysages. La végétation dans la vallée se remarque par une forte concentration d'Acacia et surtout d'Eucalyptus le long des berges de Kori.

Photo1 : Végétation le long de la berge du kori à Mogheur

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Tableau 6 : végétation en fonction des unités paysagères Source : (PDRT 1993)

Unité

Herbacées

Ligneuses

Haousa

Latin

Haoussa

Latin

Plateaux

Dillia Hagarin-Doki Yayapé Zamarké Guéwaya tsamia Koutoukou Tchintchia Gouna Koudiji

Indigofera Astragalina Merremia tridentata Aeschynomene Indica Cassia Nigricans Dactyloctenium Aegyptium Loudetia hordeiformis Citrullus Lanatus Striga Hermonthica

Magaria Sabara Guéza Kalgo Adoua

Ziziphus Mauritiana Guiera Senegalensis

Combretum Micranthum

Piliostigma reticulatum

Balanites Aegyptiaca

Surface dunaire

Karanguiya Bagaroua kassa koudiji

Gadagui Hourahoura

Cenchrus biflorus Cassia mimosoides Striga Hermonthica Alysicarpus ovalifolius

Sabara Taramna Magaria Adoua

Guiera senegalensis

Combretum glutinosum

Ziziphus mauritiana Balanites aegyptiaca

Bas-fond

Garaji

Sabouni-magaria Dillia

Guirguiri Zamarké

Brachiaria Distichophylla

Aeschynomene Indica

Kalgo Guéza Magaria

Bagaroua juma

Taramna Sabara

Kaya Goumbi

Piliostigma reticulatum

Combretum Micranthum

Ziziphus Mauritiana

Combretum glutinosum

Guiera senegalensis

Eucalyptus camaldulensis

Buttes

Résiduelles

-

-

Sabara

Guiera senegalensis

2.4.3.3 Sols

Il s'agit des sols de plateau, des sols hydromorphes de vallée et de bas- fond localisés à

l'Est de la commune et au niveau des dépressions, des sols de glacis rencontrés un peu partout dans la commune et les sols sableux (sols dunaires) prédominants à l'Ouest de celle- ci.

? Sols de plateau

Contrairement à d'autres terroirs de la région de Tahoua, la surface de ce plateau n'est pas indurée. Elle est relativement recouverte par des graviers et se caractérise par une couche inférieure friable à texture limono sableuse. Les sols de ce plateau sont appelés localement ·dabagui·ou ·toukoua· selon leur aspect géomorphologique.

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? Sols de glacis

Ce sont des sols latéritiques lessivés à texture sablo- limoneuse. Du fait que les plateaux voisins sont plats, ils sont soumis à une déflation continuelle en surface accentuée par une mise en valeur agricole. Ils sont appelés localement ·roukoudoum·

? Sols de bas- fond

Ces sols présentent un horizon particulier dû à l'alternance entre des dépôts de sédiment, l'épandage des eaux durant l'hivernage et l'ensablement. Ces phénomènes donnent une texture limono- argileuse en couche. Ils sont les plus fertiles et exploités tout le long de l'année.

? Sols dunaires

Ce sont des sols peu évolués d'apports éoliens caractérisés pourtant par une texture très fine qui les rend légers et donc plus faciles à travailler. On les appelle ·toudou·

Conclusion partielle

L'agriculture et l'élevage sont les principales activités de la population de la commune rurale de Bambèye. C'est une zone caractérisée par de plateaux cuirassés surtout dans sa partie Est. Le terroir d'étude est situé sur le plateau à faible couverture végétale. Cette situation l'expose à toutes les formes d'érosion. Dans le chapitre suivant, il sera d'abord, abordé l'état de l'érosion avant l'intervention des projets illustré par les situations d'occupation des sols en 1972 et 1986 et puis avec l'intervention des projets illustrée par la situation de 2000, celle de 2001 et enfin les observations sur le terrain.

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CHAPITRE III : RESULTATS

3.1. Occupation des sols et Etat de l'érosion avant l'intervention des projets

Le suivi qualitatif, quantitatif et la cartographie de la dynamique d'occupation des sols sur plusieurs années donnent un aperçu de l'ampleur des changements. Dans cette commune rurale de Bambèye objet de notre étude, l érosion des sols est un phénomène complexe

Tableau 8 : Evolution des unités d'occupation du sol en hectare (Ha) 1972-1986-2000.

Année Unités

1972

1986

2000

Ecart

1972/1986

Ecart

1986/2000

Moyenne

1972/1986

Moyenne

1986/2000

Steppe arbustive

régulière

3228,37

-

-

- 3228,37

-

-230,59

-

Steppe arborée

arbustive

93,31

-

-

-93,31

-

-6,66

-

Steppe arbustive

dégradée

-

104,17

212,36

104,17

108,19

7,44

7,72

Broussaille

128,65

127,92

117,88

- 0,73

- 10,04

-0,05

-0,71

Cultures pluviales

1617, 40

2454,62

3043,78

837,22

587,61

59,80

41,97

Cultures sous

parc

363,71

314,95

478,26

- 48,76

163 ,31

-3,48

11,66

Arboriculture

-

3,99

14,43

3,99

10,44

0,28

0,74

Terrain rocheux

-

2429,06

1562,72

2429,06

- 866,34

173,64

-61,88

Surface dénudée

-

9,18

11,41

9,18

2,23

0,65

0,15

Mare

13,61

1,16

5,44

- 12,45

4,28

-0,88

0,30

Total

5445,05

5445,05

5445,05

-

-

-

-

Le tableau 8 présente en détail les superficies des unités d'occupation du sol en hectare de 1972-1986-2000. Le tableau 9 indique ces unités en pourcentage (%). L'analyse et l'interprétation de ces superficies mettent en exergue l'évolution de l'occupation des sols. Elles mettent également en lumière les effets des différentes mesures de lutte antiérosives appliquées dans la zone.

38

Tableau 9 : Unités d'occupation des sols en pourcentage (%)

Année Unités

1972

1986

2000

Ecart

1972/1986

Ecart

1986/2000

Moyenne

1972/1986

Moyenne

1986/2000

Steppe arbustive

régulière

59,3 1

-

-

-59,31

-

-4,23

-

Steppe arborée

arbustive

1,71

 
 

-1,71

-

-0,12

-

Steppe arbustive

dégradée

 

1,91

3,90

1,91

1,99

0,13

0,14

Broussaille

2,36

2,34

2,16

-0,02

-0,18

-0,001

-0,01

Cultures pluviales

29,7 0

45,0 8

55,9 0

15,38

10,82

1,09

0 ,77

Cultures sous parc

6,67

5,78

8,78

-0,89

3

-0,06

0,21

Arboriculture

-

0,07

0,26

0,07

0,19

0,005

0,01

Terrain rocheux

-

44,6 1

28,7 0

44,61

-15,91

3,18

-1,13

Surface dénudée

-

0,16

0,20

0,16

0,04

0 ,01

0,002

Mare

0,25

0,02

0,10

-0,23

0,08

-0,01

0,005

Total

100

100

100

 
 
 
 

3.1.1 La situation de l?occupation des sols en 1972

La cartographie des unités d'occupation des sols de 1972 est présentée par la figure 7. Celle-ci montre les cinq (5) grandes unités d'occupation des sols identifiées et cartographiées pour le besoin de ce travail de recherche. Il s'agit essentiellement des zones de cultures, de la végétation, de l'hydrographie, des sols nus et des établissements humains.

La végétation, unité la plus vaste en 1972 (3450,38ha) comprend : la steppe régulière (3228,37ha) au niveau des revers des plateaux, la broussaille sur les talus et la steppe arborée arbustive autour des points d'eau et koris. En 1972 la steppe régulière atteint une proportion de 59,31% du terroir.

Avec une superficie de 128,65ha en 1972 soit 2,36% du terroir, la broussaille constitue l'essentiel des aires de pâturage et favorise une production fourragère suffisante toute l'année.

Quant à la steppe arborée arbustive, elle représente 93,31ha soit 1,71% de la

39

superficie totale de la zone et montre une distribution discontinue. Elle est concentrée surtout autour des points d'eau.

Dans la plupart des cas, les koris drainent les eaux des pluies vers la vallée tandis que les marigots recueillent les eaux de ruissellement.

Les zones de cultures, concentrées le long de la vallée, des marigots et sur les surfaces dunaires couvrent 1981,11ha. Il y a les cultures pluviales (1617, 40 ha) durant la saison des pluies et les cultures sous parc arboré (363,71ha) le long des koris généralement jusqu'à la fin de la saison sèche froide. On y cultive la patate douce, le haricot, le gombo etc.

L'abondance de la steppe en cette période de 1972 ne permet pas de percevoir les affleurements rocheux ou les surfaces dénudées surtout que l'image satellitaire est du 28-081972, donc en pleine saison des pluies.

40

Figure 10: Carte d'occupation des sols 1972

41

3.1.2 La situation d?occupation des sols en 1986

Quinze ans après 1972 la cartographie des unités d'occupation des sols de 1986, indique que les zones de cultures (cultures pluviales, culture sous parc arboré et arboriculture) représentent 50,93 %, soit 2773,56ha. Mais les cultures sous parcs arborés diminuent et passent de 363,71ha en 1972 à 314,95ha en 1986. Cela résulte de la pression démographique sur l'environnement.

La dégradation des sols atteint son paroxysme dans les années 1980 après les sécheresses successives de 1973 et 1984. Les sols nus c'est-à-dire les surfaces dénudées (loupe d'érosion) et les terrains rocheux ont atteint 2438,24ha soit 44.6% de la superficie totale.

La végétation a également subi une dégradation du fait de la démographie galopante, de l'expansion des zones de cultures d'une part et d'autre part du surpâturage.

La steppe régulière a complètement disparu au profit de la steppe arborée arbustive dégradée et parfois même des sols nus.

Les points d'eau se sont contractés et s'étendent sur seulement 0,02 % du terroir soit

1,16ha.

Déjà en 1986 l'arboriculture a fait son apparition dans le terroir avec 3,99 ha. Elle concerne en grande partie les arbres fruitiers tels que les manguiers, les goyaviers ou les citronniers. Ces vergers sont protégés par une haie vive bien entretenue. Elle est une protection contre les animaux des éleveurs en transhumance. Dans les champs des mesures antiérosives traditionnelles sont appliquées pour contrôler l'érosion des sols.

42

Figure 11 : Carte d'occupation des sols 1986

43

3.2 Evolution de l'occupation des sols

L'interprétation de la carte d'occupation des sols de 1972, le croisement des cartes d'occupation des sols 1986-2000 ainsi que l'analyse de celle d'ouvrages antiérosifs réalisés en 2001 mettent en évidence les mutations à l'échelle des unités paysagères. Pou chaque intervalle de date retenue le travail consiste à évaluer l'importance des changements, localiser les zones les plus affectées, expliquer les causes et dégager les conséquences.

? Changements intervenus entre1972 et 1986

En examinant le tableau8, nous constatons des changements très importants dans la superficie occupée par les différentes classes

? Changements au niveau des zones de cultures

En 1972, les zones de cultures (cultures pluviales et cultures sous parc) couvrent une superficie de 1981,11ha. Elles ont globalement connu une augmentation de 14,49 % en 1986 soit environ 1,03% par an. Cependant les cultures sous parc ont diminué de 48,76ha. On constate dans les années 1986 la pratique d'arboriculture dans le terroir avec 3,99ha. L'insuffisance des terres de cultures conjuguées aux caprices du climat sont à l'origine de la grave famine des années 1980 dans la zone. Pour freiner l'ampleur de ce phénomène un programme de récupération des terres dégradées fut lancé par l'Etat et ses partenaires à savoir les projets et ONG.

? Changements intervenus au niveau des points d?eau

Ces unités ont connu une régression importante quant à leur superficie initiale. En 1972 les points d'eau essentiellement des marigots couvrent 13,61ha soit 0,25% du terroir d'étude. La disparition de certains points d'eau et le rétrécissement des koris suite aux sécheresses des années 1980 ont eu pour conséquence la multiplication des taches steriles. Même si l'image de 1972 est prise le 28 Août c'est-à-dire en période pluvieuse et celle de 1986 le 06 Janvier en période sèche froide, il est à noter un rétrécissement des superficies occupées par les points d'eau. Elles ne sont que 1,16ha soit 0,02% de la superficie totale du terroir.

? Changements au niveau de la végétation

Durant les années 1972 -1986 des changements significatifs se sont produits au sein de cette unité. En 1972 la superficie occupée par la végétation (steppe arbustive régulière, steppe arborée arbustive, broussaille) est de 3450,33ha.Selon la population, la faune, la flore

44

ainsi que le pâturage, étaient très abondants. Compte tenu de la surexploitation conjuguée aux conditions climatiques, cette superficie a dangereusement diminué au profit d'autres unités. En 1986, la végétation n'occupe que 4,25% de la superficie totale contre 63,38% en 1972.

? Changement intervenu au niveau des sols nus

Le phénomène accéléré de la dégradation des sols a atteint son paroxysme en 1986. La végétation et les points d'eau disparaissent peu à peu laissant place à de vastes surfaces de déflation et des terrains rocheux. D'après la population locale la faune sauvage s'est raréfiée et certaines espèces d'arbres ont disparu .Il ne reste que quelques reliques le long des berges de la vallée. Les actions de la population s'avèrent insuffisantes malgré le recours aux méthodes traditionnelles de récupération des terres. Les loupes d'érosion ont atteint 9,18ha et les terrains rocheux 2429,06ha. Quelles sont les causes de cette dégradation inquiétante selon la perception de la population locale?

3.3. Les causes de l'érosion selon la perception des paysans

Le département de Tahoua en générale et particulièrement la commune rurale de Bambèye fait partie de la zone à plus fort potentiel d'érosion au Niger. C'est une zone dont les conditions édaphiques sont contraignantes. Selon les données, la sécheresse et la famine sont cycliques dans la zone. A cela s'ajoute l'érosion des sols dont l'impact néfaste le plus dangereux est l'appauvrissement des terres agricoles qui entraîne la baisse de rendement vivrier et fourrager. Cent pour cent (100%) des personnes enquêtées admettent que les sols du terroir de Mogheur sont soumis à un processus d'érosion. Selon les paysans les causes de cette érosion ne sont pas les mêmes.

Tableau 7: causse de l'érosion dans le terroir de Mogheur

Facteurs

personnes enquêtées

pourcentage (%)

Variations climatiques

29

34,11

Les eaux de pluie

5

5,88

Le vent

15

17,64

Les actions de l'homme

34

40

Autres

2

2,2

Total

85

100

45

Source : résultat enquête sur le terrain (I.SADDI : Avril 2011)

3.3.1 Les causes naturelles

Les facteurs naturels qui influencent la dégradation des sols dans ce terroir (tableau 7), se composent des aléas d'un climat rigoureux et de la vulnérabilité des sols aux menaces des agents de l'érosion. Ce sont les variations climatiques et les actions de l'homme.

3.3.1.1 Les variations climatiques

Elles sont considérées comme la principale cause de l'érosion dans le terroir. 34,11% soit vingt neuf (29) personnes sur les quatre vingt cinq (85) enquêtées affirment cela. Les variations climatiques se manifestent par une pluviométrie caractérisée par sa rareté, ses caprices, son irrégularité et son intensité élevée. Les sècheresses cycliques que connaît la zone sont les manifestations réelles de ces variations climatiques.

3.3.1.2 Le vent

17,64% des personnes enquêtées pensent que le vent balaie les champs et sur les plateaux sans rencontrer d'obstacles à l'exception de rares épineux parfois rabougris et buissonnants. « L'érosion éolienne est très active surtout après la destruction de la couverture végétale naturelle » (Ibrahim Seyni 2006). Dans ces conditions, « le vent opère un transport sélectif des particules meubles en fonction de leur taille et selon trois (3) modes dominants (BOUZOU .I 1988)

? Le roulement pour les plus grosses particules (500 um).

? La saltation pour les particules de diamètre compris entre 20 à 500 um. Dans ce cas,

les particules de sol sont progetées progressivement par des bons successifs.

? La suspension sous forme de poussière, concerne les particules fines (< 20 um)

Dans les champs selon les paysans, on trouve des parties fertiles, et des plages nues infertiles. Cette dynamique est déterminée par l'érosion éolienne. « Nous avons remarqué dans nos champs des plages nues imperméables ». Selon les mêmes paysans, l'exploitation de ces plages nues dans des conditions climatiques capricieuses (pluies irrégulières, insuffisantes, averses violentes, vents forts) occasionne la perte des semences.

3.3.1.3 Les eaux de pluie

L'érosion hydrique n'est pas seulement une perte des eaux de pluie et un simple déplacement de matériaux. C'est aussi la destruction de la structure de l'horizon supérieur du sol, la ségrégation des particules fines et grossières, l'entraînement sélectif des éléments nutritifs et des colloïdes organiques et minéraux (Rose. E, 1977). Dans cette partie du

46

département de Tahoua, les pluies sont irrégulières et mal reparties dans le temps et dans l'espace. Selon le service départemental de l'agriculture de Tahoua, elles se caractérisent par leur concentration (60% de Juillet à Août), d'où leur caractère agressif. Cinq (5) personnes soit 5,88 % de quatre vingt cinq enquêtées affirment que le phénomène de l'érosion hydrique menace leurs champs.

Dans ce terroir, les griffes d'érosion ont fait leur apparition sur les plages nues depuis la grande sécheresse de 1973. Des quantités très importantes de terres sont transportées par des eaux de ruissellement d'après les populations. Ces terres transportées par les eaux sont ensuite entraînées vers la vallée de Mogheur.

Photo3 : Ensablement de la vallée de Mogheur

3.3.2 Les actions de l?homme

La croissance démographique dans la commune rurale de Bambèye est à l'origine d'une forte pression de l'homme sur le milieu naturel. D'après les données du recensement administratif réalisé en 2008 par le service d'Etat civil de la commune, la densité est d'environ 36 habitants au km2. Cette population est concentrée surtout dans la vallée de Mogheur et celle de Rafin-Saki. Ce qui traduit une surexploitation des ressources naturelles. Les résultats de l'enquête sur le terrain nous confirment cela. En effet trente quatre (34) enquêtés, soit 40% ont fait comprendre que l'état de l'érosion des sols avant l'intervention des projets dans cette partie de la commune est la résultante des actions anthropiques. Ces actions anthropiques se résument en problèmes de pratiques culturales, de surpâturage, de recherche du bois d'énergie et de service ainsi que d'extension de terres cultivées.

47

3.3.2.1 L'extension des superficies agricoles

La baisse du rendement des terres agricoles suite aux sècheresses des années 1973 et 1984 a provoqué une extension des terres cultivées et a amené les paysans de Mogheur à exploiter même les surfaces marginales. Par conséquent, la jachère, cette méthode traditionnelle permettant de protéger les sols en réduisant le ruissellement et l'action du vent fut abandonnée par manque de terres cultivables. 100% de personnes enquêtées, affirment avoir cessé de pratiquer la jachère.

3.3.2.2 Le problème des pratiques culturales

Tout modèle d'aménagement de terres de culture doit non seulement prendre en compte les exigences de la pluviométrie et de la fertilité du sol mais aussi les pratiques agricoles. Or jusqu'en 1990, les outils de travail utilisés localement par les paysans sont pour la plupart archaïques. 99% des paysans utilisent la hilaire ou la daba pour labourer leur champ. Ces outils ne permettent pas de labourer profondément le sol. Le sarclage et la logique de la pratique de la fumure (dose, période, nature, type de sol, etc.) n'assurent plus la protection des sols. Les pratiques culturales consistaient à la destruction des herbacées pour réduire la concurrence entre celles -ci et les cultures. Par conséquent, les sols sont exposés par cette destruction de la végétation, aux effets des gouttes de pluie, aux actions du vent et à la force des eaux de ruissellement.

3.3.2.3 Le surpâturage

Dans les années 1972, la savane sur les revers des plateaux et la broussaille au niveau des talus constituent les aires de pâturage pour le bétail. Mais à partir de 1973 on assiste à une diminution considérable de ces aires. Dans son rapport numéro 3 de 1997, le PDRT souligne que « le surpâturage et les pratiques culturales inadaptées sont les principales causes de la dégradation des sols ». Les paysans qui pratiquent aussi bien l'agriculture que l'élevage, se trouvent contraints d'élaguer les arbres pour compléter l'alimentation du bétail. Une situation qui accélère la destruction du couvert végétal.

3.3.2.4 Bois d'énergie et de services

Le règne végétal renferme plusieurs aspects qui déterminent la vie des hommes ainsi que leurs activités (agriculture et élevage). C'est ainsi que depuis des années, la flore est utilisée comme source de nourriture mais aussi comme habitat. Dans le terroir de Mogheur où la rudesse du climat a rendu le développement de la végétation aléatoire, cette dernière est l'une des composantes les plus déterminantes dans la vie de la population. Selon les paysans,

48

l'érosion des sols fait ressortir clairement l'importance de l'arbre dans le maintien de l'équilibre de cet écosystème. Mais le besoin et le prix du bois qui ne cessent d'augmenter poussent quotidiennement les paysans à s'adonner à la coupe abusive et incontrôlée des arbres.

3.3.3. Les interactions des causes

Dans cette partie de la commune rurale de Bambèye, l'érosion des sols est un phénomène complexe. La production agricole est dominée par une agriculture de subsistance à base de céréales (principalement le mil pennisetum typhoïdes). A cela s'ajoute la surexploitation des terres liée à une démographie galopante conjuguée aux aléas d'un climat rigoureux et la vulnérabilité des sols. Les causes et les effets sont parfois très imbriqués de sorte qu'il devient difficile de les identifier comme tels: Les causes deviennent effets et les effets des causes, ce qui fait de ce phénomène complexe. En effet, le sol est un organisme vivant qui résulte de l'interaction de plusieurs facteurs. Il évolue, vieillit et peut mourir sous le poids de certaines contraintes. Un paysan de Mogheur a dit : « La culture continue sans protection et sans restitution, entraîne la destruction du sol ». C'est donc l'action de l'homme qui est responsable de l'accélération de l'érosion des sols. La figure ci dessous illustre les interactions entre les agents de l'érosion et les activités humaines qui contribuent à son accélération.

49

Figure 9: les interactions entre les agents de l'érosion et les activités humaines (Ibrahim S. 2006)

L'aménagement des terres dans le terroir de Mogheur est une tache qui doit prendre en compte plusieurs stratégies. Dans l'objectif de la protection des sols contre l'érosion, les paysans ont appliqué des méthodes de lutte antiérosive bien avant l'intervention des projets.

3.4 Les mesures antiérosives traditionnelles et leurs impacts

Le contrôle de l'érosion des sols est un facteur qui ne doit pas être négligé. C'est pourquoi la recherche des terres cultivables a poussé les paysans de Mogheur à des pratiques ancestrales de récupération des sols improductifs. Ces vieilles pratiques appelées méthodes traditionnelles, consistent en l'application des mesures permettant d'apporter aux cultures les éléments nutritifs et l'eau nécessaire à leur développement.

50

3.4.1 Les techniques traditionnelles

Le séjour au village dans le cadre de ce travail de recherche a permis d'établir avec les personnes enquêtées la liste des techniques traditionnelles de récupération des sols avant l'intervention des projets. Ces technique sont : le labour avancé, le parcage, la jachère, les cordons de pierres, l'apport de fumier, e paillage, le branchage ou même la régénération naturelle.

3.4.1.1 Le labour avancé `'Touradjé `'

C'est une technique de réhabilitation des terres dégradées. Elle consiste à un labour superficiel des surfaces encroûtées et indurées avant les semis. Selon les vieux paysans du terroir, le labour avancé 'Touradjé'' présente comme avantages :

- un accroissement de l'infiltration des eaux de pluie ;

- une amélioration de l'état de la surface des champs. Ce résultat est recherché parce que les paysans ont remarqué que le glacis 'fako ' est très peu perméable. Mais 100 % des personnes enquêtées affirment qu'aujourd'hui cette technique n'est plus pratiquée.

3.4.1.2 Le parcage

C'est une ancienne méthode de gestion de la fertilité des terres de culture connue dans la zone. Elle consiste à faire séjourner dans les champs un troupeau afin de profiter des propriétés fertilisantes des déjections animales d'après le chef du village Mogheur'' Yan Bawa''. Le propriétaire visite régulièrement son champ pour apprécier de « visu » le niveau de fertilisation. Dès que le terrain est jugé suffisamment fumé, l'éleveur fait déplacer son troupeau. Six (6) personnes, soit 8,57 % des enquêtés font le parcage. Les bergers de plus en plus sollicités, ne pouvant pas satisfaire la demande, spéculent sur la valeur de ce service.

3.4.1.3 La jachère

La jachère, qui jadis, permettait au sol de se régénérer, est complètement abandonnée à cause de la pression démographique et de la dégradation des conditions climatiques. Cent pour cent (100%) de personnes enquêtées, affirment que la jachère n'est plus pratiquée depuis la grande sècheresse de 1984. Les champs sont occupés en permanence.

3.4.1.4 Les cordons de pierres et les casiers

L'abondance des blocs de pierre, dans le terroir devrait favoriser la pratique de cette méthode traditionnelle. Mais c'est une technique très peu répandue dans la zone. Elle consiste à aligner des blocs de pierres à la surface du sol suivant des géométries variables. Alors que

51

les cordons protègent le sol, les casiers conviennent mieux pour la récupération des terres marginales. Les cordons et casiers de pierres ont pour rôle essentiel de protéger ou reconstituer les terres cultivables en ralentissant le ruissellement et en encourageant le dépôt des sédiments et des débris organiques. Sept (7) des enquêtés soit 8,23% utilisent les cordons de pierres généralement à la limite des champs.

3.4.1.5 L'apport de fumier

C'est le mode dominant de la régénération de la fertilité des sols fatigués. Il consiste à épandre le fumier des enclos sur les tâches stériles (loupe d'érosion) dans les champs. L'application du fumier joue non seulement un rôle de protection de la surface du sol contre l'érosion, mais aussi favorise la régénération des terres dégradées et l'amélioration des terres de culture. D'une manière générale dans l'Adar, « les déjections des petits ruminants sont plus appréciées que celles des gros ruminants pour la gestion de la fertilité des terres (Rapport N°3 PDRT, 1997). Lapport de fumier est toujours pratiqué dans la zone car moins coûteux et exige peu de matériel.

3.4.1.6 Le couchage des tiges de mil ou paillage

Cette technique consiste à laisser sur la surface des champs les tiges couchées de mil ou de sorgho après les récoltes. Elle est généralement pratiquée non seulement sur les sols dunaires mais aussi sur les sols dégradés des glacis et des plateaux. Le paillage provoque la baisse de température du sol et améliore par conséquent le régime hydrique. Il fixe également le sol fin, riche en éléments nutritifs et protège la surface du sol contre la déflation éolienne. Cette technique est de moins en moins pratiquée du fait que les tiges servent de complément alimentaire pour le bétail affirment les paysans.

3.4.1.7 Le branchage

Le branchage est une variante des techniques de récupération des sols. Il consiste à couvrir le sol de fines branches issues de l'élagage des arbres et arbustes. Cette technique est très utilisée par les paysans de Mogheur pour restaurer les terres dégradées qui se caractérisent par la dénudation et l'induration en surface. Ce dispositif piège les sédiments éoliens. Quarante et une (41) personnes soit 48,23 % des enquêtés pratiquent encore cette technique. Sous les branchages se développe presque toujours une activité biologique très stimulante qui améliore la structure et la fertilité chimique du sol. Cette technique vise principalement les surfaces fortement érodées et permet de lutter contre l'érosion hydrique. Les paysans utilisent le branchage également comme mesure mécanique de contrôle de

52

l'érosion. Lorsqu'il joue ce rôle, le branchage consiste à aligner les branches pour freiner l'écoulement des eaux sur les terrains à pente faible. Il est dans ce cas, renforcé par des blocs de pierres.

Tableau 10 : Arbres et arbustes utilisés pour le branchage

Nom local (haoussa)

Nom scientifique

Famille

Niveau de préférence

Rôle de protection et d?amélioration du sol

Anza

Boscia senegalensis

Capparidaceae

 

?

Sabbara

Guiéra

senegalensis

Combretaceae

 

?

Jirga

Bauhinia rufescens

Caesalpiniaceae

 
 

Gao

Acacia albida

Mimosaceae

 
 

Bagaroua

Acacia nilotica

Mimosaceae

 
 

Taramnia

Combretum gluttinosum

Combretaceae

 

?

Kokka

Euphorbia balsamifera

Euphorbiaceae

 
 

Magaria

Ziziphus mauritiana

Rhamnaceae

 
 

Guéza

Combretum micranthum

Combretaceae

 
 

Kalgo

Piliostigma reticulatum

Caesalpiniaceae

 
 

Erehi

Acacia seyal

Mimosaceae

 
 

Grande importance importance moyenne utilisation connue ? pas d'utilisation Selon Von Maydel, 1983, source MAE PDRT 1997

3.4.1.8 La régénération naturelle

La régénération naturelle est la levée et le développement de jeunes rejets de ligneux sur les terres agricoles. La protection et la régénération naturelle représentent quant à elles l'ensemble des techniques qui visent à identifier, protéger et stimuler les petits arbres. C'est une alternative à la plantation des arbres élevés en pépinière. 100% des paysans enquêtés confirment l'application de cette technique. Parmi les arbres que les paysans laissent traditionnellement dans leurs champs, il y a le 'Gao ' (Acacia albida). Par la technique de la régénération naturelle qui englobe la préservation des jeunes pousses, les paysans pratiquent le défrichement amélioré.

Malgré les efforts considérables fournis par la population le phénomène d'érosion persiste. L'inquiétude face à la dégradation alarmante des sols va amener l'Etat et les projets à s'impliquer résolument pour renverser la tendance. C'est dans ce contexte d'inquiétude générale qu'en 1993, l'état et le PDRT interviennent pour remédier le phénomène.

53

3.5 Les mesures antiérosives introduites par les projets et leurs impacts

Les interventions des projets ont eu comme conséquences, l'introduction d'un certain nombre de mesures antiérosives adaptées au terroir. Comment la population locale s'est appropriée ces mesures?

3.5.1 Les demi-lunes

La demi-lune est un ouvrage antiérosif à vocation diverse (agricole, pastorale, ou sylvicole). Dans son principe elle ressemble à un tassa. Cependant elle convient mieux aux terres de glacis et aux taches stériles des terres dunaires qui pressentent une induration de surface très imperméable. C'est dans la région de Tahoua que la mission catholique a introduit cette technique dans les années 1970. Elle est d'origine Israélienne et comprend un impluvium et une surface de culture (Rapport PDRT 1997). Selon le même rapport du PDRT de 1970, au tout début les rendements étaient de 600kg à l'hectare aménagé en demi-lunes. Mais d après le même rapport, grâce à l'utilisation du fumier, le rendement atteignait 1850Kg de sorgho à l'hectare à Boude. La demi-lune est un demi cercle creusé perpendiculairement à la pente et entouré d'une levée de terre (terre de déblai) : la lunette. Avec une profondeur en moyenne de 15 à 20 cm sur un diamètre de 4m, le demi-cercle constitue la surface de culture. Pour augmenter la quantité d'eau utilisable par la plante, une surface est laissée intacte : c'est l'impluvium.

Figure 14 : Disposition demi-lune (source MA 1987)

Cette technique de récupération des sols a pour but de recueillir et de favoriser l'infiltration
des eaux de ruissellement. Le respect des mesures prévues par le projet n'est pas garanti.

54

Cela est dû au manque de matériel adéquat des mesures. Les paysans par leur génie créateur utilisent des cordes pour tracer les demi-cercles. Cinquante sept (57) personnes soit 67 ,05% des enquêtés font recours aux demi lunes pour traiter les glacis ou les taches d'infertilités dans leurs champs. D'après le Chef de District Agricole (C D A) de Bambèye, toutes les aires de pâturage du terroir ont bénéficie des traitements antiérosifs en demi lunes. Les ouvrages sont très appréciés par la population de Mogheur, elles ont le mérite de corriger trois (3) contraintes majeures.

? la nutrition hydrique des plantes (collecte et accumulation des eaux);

? la fertilité des sols (application de matière organique) ;

? la maîtrise de l'érosion hydrique (conservation des eaux et restauration des terres).

3.5.2 Le scarifiage

« Le scarifiage est une bande de grattage qui est faite sur les sommets des plateaux, des sols non meubles des glacis encroûtés ou graviollonnaires » (IBRAHIM seyni 2006). C'est une technique pratiquée de manière motorisée. Elle permet de casser la croûte qui recouvre les zones gréseuses ou encroûtées favorisant ainsi l'infiltration de l'eau. Elle vise également à améliorer le développement des herbacés. Le PDRT l'a réalisé sur le sommet du plateau. Mais depuis quelques années, ses traces ne sont visibles que par endroit. Les paysans ne peuvent pas faire le scarifiage par manque de moyen ont- ils confié. Cependant ils font recours aux techniques moins coûteuses et simples.

3.5.3 Tassa

La Tassa est une méthode de récupération des terres marginales et de régénération des terres dégradées, des plateaux latéritiques ou recouverts de gravillon. Cette pratique est connue dans l'Ader bien avant l'arrivée des projets. Mais avec l'avènement des projets, elle a subi des améliorations notamment la disposition en quinconce et la taille. Elle fut très vite adoptée dans le cadre de la conquête des nouvelles terres. Elle permet à la fois la collecte, le stockage et la conservation des eaux de ruissellement. A Bambèye, la population locale apprécie cette technique du fait de son faible coût. Dans beaucoup de champs visités lors de cette étude, les paysans font recours à la Tassa pour traiter les taches d'infertilités (loupe d'érosion).

55

Photo4 : La tassa dans un champ à Mogheur (Ibrahim SADDI 2011)

3.5.4 Les banquettes ou diguettes

Les banquettes sont des ouvrages mécaniques antiérosifs composés d'un bourrelet en aval revêtu ou non des pierres et d'un fossé en amont. Elles se terminent aux deux extrémités par des ailes dirigées vers l'amont. Disposé perpendiculairement à la ligne de plus grande pente (sens d'écoulement) chaque ouvrage intercepte le ruissellement, infiltre une partie de l'eau qui à ruisseler et évacue l'excédent à travers les ailes lorsque l'ouvrage est rempli. Selon EVOQUOZ et Guero (1998) sur les plateaux, ces ouvrages ont une longueur de 50m et deux ailes de 15m chacune. Entre deux rangées d'ouvrages un terrain nu joue le rôle d'impluvium pour la banquette en aval (PDRT 1990). Dans la zone de Mogheur elles sont généralement destinées à capter l'eau et favoriser son infiltration au profit des cultures. Bien qu'elles coûtent chères, elles assurent une bonne reprise de la végétation herbacée et ligneuse. Dans le cadre du programme spécial du Président de la République toutes les aires de pâturage et les couloirs de passage des animaux ont été traités par les banquettes.

3.5.5 Le reboisement

Le reboisement est une technique antiérosive qui participe à l'aménagement de terres dégradées. Au cours des années 1980 l'érosion et la disparition du couvert végétal sont devenues un phénomène quasi généralisé. C' est pourquoi le pouvoir public en partenariat avec les projets apporte les moyens matériels, le conseil technique et les incitations indispensables au reboisement des plateaux. Tous les projets et ONG intervenant dans la zone ont mis l'accent sur la prise de conscience de lévolution environnementale à travers l'information et la promotion des bonnes pratiques en agriculture et en élevage. Pour comprendre les impacts des actions des projets et ONG dans ce terroir, il faut étudier la

56

situation d'occupation de sol en 2000 et les changements intervenus entre 1986-2000.

3.6. La situation d'occupation des sols en 2000

La situation d'occupation des sols en 2000, soit 28 ans après celle de référence (1972) pour cette étude est présentée dans le tableau 9. En 2000 les sols nus ont considérablement diminué. Elles n'occupent que 1574,45ha soit 28,9 % de la superficie totale du terroir contre 44,77 % en 1986. Dan s la plupart des cas les loupes d'érosion, les glacis, les talus du plateau et les berges des koris ont subi des réalisations d'ouvrages antiérosifs durant les années 1993. En plus, la population avec l'appui de l'Etat et des projets, notamment le PDRT s'est mise à récupérer même les terres marginales. C'est ainsi que les zones de cultures ont atteint 64,91 % soit 3534,92ha avec respectivement 3042,23ha de culture pluviale, 478,26ha de cultures sous parc arboré essentiellement le `'Gao `' (Acacia albida) et 14,43ha d'arboriculture. L'introduction des nouvelles variétés de patate douce et les cultures des légumineux sont d'un apport non négligeable sur le plan socio économique. La végétation (la broussaille, la steppe arborée arbustive) a régénéré grâce aux activités de reboisement et à la sensibilisation qui ont permis de réglementer la pression anthropique. Les talus et les anciens points d'eau reboisés sont transformés en aire de pâturage. On note une augmentation significative des zones de cultures. Elles gagnent 64,94% du terroir. Et cela au détriment des sols nus.

Les points d'eau et koris ont également connu une augmentation de surface à travers surtout la réapparition des marigots au niveau des aires de pâturage reboisées. L'intervention des projets va améliorer la réalisation des mesures antiérosives.

57

Figure 12: Carte d'occupation des sols en 2000

58

3.7 La répartition spatiale des réalisations antiérosives en 2001

Tableau 11 : types de réalisations antiérosives en 2001

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Type de réalisation

 
 
 

Banquettes

 

SUPERFICIE EN HECTARE

224.65

Cordons pierreux

22.19

Demi-lune

28.67

Reboisement

6.26

Scarifiage

52.29

Tassa

34.94

Total

369

L'image satellitaire de 2001 captée sur Google Earth puis géoréférencée, permet

d'établir une carte de la répartition spatiale des mesures antiérosives réalisées. Il ressort de

l'analyse de cette carte (figure13) que différents types d'ouvrages de CES/ DRS sont

appliqués chaque année tant par les partenaires que par la population locale pour récupérer et

ou améliorer la productivité des sols. Au cours de la seule année 2001, 224,65ha ont connu la

réalisation des banquettes à vocation agro- sylvo - pastorale. A part 22,19ha qui ont subi le

traitement par les cordons pierreux, 28,67ha sont traités par les demi-lunes. Quant à la Tassa,

très rependue dans la terroir, a concerné 34,94ha en 2001. Une aire de pâturage dans la partie

Nord du terroir a subi des scarifiages en vu d'améliorer la production fourragère. Ce sont au

total 369ha soit 6,77% de la superficie du terroir qui, ont connu la réalisation des mesures

antiérosives en 2001.

Cela témoigne de l'appropriation par la population des techniques de luttes contre l'érosion

des sols. Il est donc nécessaire de voir les mesures antiérosives par les projets.

Figure 13 : Carte de la répartition spatiale des réalisations antiérosives dans le terroir de Mogheur en 2001

59

60

3.8 Changements intervenus entre 1986-2000

Les premiers travaux de CES/DRS ont vu le jour au Niger dans les années 1960 avec les plans de développement de l'Ader-Doutchi-Maggia (ADM). Mais il a fallu en 1993 pour que le terroir de Mogheur soit concerné par les activités du PDRT dans le cadre de récupération des terres dégradées. L'analyse des images satellitaires 1986 et 2000 permet de percevoir des changements dans l'occupation des sols au niveau de ce terroir. En effet toutes les unités paysagères ont subi des changements. Le tableau 8 présente les détails des changements opérés dans les différentes classes d'occupations des sols.

? Les changements au niveau de la végétation entre 1986 et 2000

Le croisement des cartes d'occupation des sols 1986-2000 met en évidence une régénération du couvert végétal. C est ainsi que les nouvelles techniques d'élagage des arbres et de défrichage des champs favorisent une reprise significative des formations végétales. De 1986 à 2000 c'est 10,17ha de terrains rocheux qui sont devenus de la broussaille grâce aux différentes campagnes de reboisement faite chaque année sur les talus du plateau comme l'indique le tableau 8. Cette broussaille améliore d'une manière non négligeable les aires de pâturages. On constate 5,71ha occupés par les cultures pluviales dans les années 1986 devenues de la broussaille, notamment autour des points d'eau. Il y a également l'apparition de la steppe arbustive dégradée dans les champs sur 102,19ha soit 1,87% de la superficie du terroir. Mais le changement le plus significatif est constaté au niveau des terrains rocheux reboisés sur 51,41ha lors des différentes campagnes de plantation d'arbres sur les sites de récupération des terres. La stabilisation des koris et autres ravines tributaires va permettre la régénération des espèces ligneuses en voie de disparition et la pratique d'arboriculture fruitière.

D'une manière générale l'amélioration de la végétation résulte d'intenses activités de mesures antiérosives réalisées tant par la population que les projets. C'est aussi l'effort considérable de l'OLGT de Mogheur dans la sensibilisation pour la préservation de l'écosystème.

? Les changements au niveau des points d?eau

L'amélioration de la végétation a contribué très positivement à la fixation des berges des koris. Dans l'intervalle de temps 1986-2000 les marigots qui jadis font la fierté des éleveurs,

61

réapparaissent à nouveau. Ils passent de 1,16ha en 1986 à 5,44ha en 2000. Cela correspond à un changement positif de 0,30% par an. Des terrains rocheux deviennent peu à peu des marigots avec une production fourragère non négligeable; une situation qui diminue le risque de conflits entre agriculteurs et éleveurs. Les mesures antiérosives réalisées sur les revers du plateau et au niveau des fronts ont contribué à freiner dans une large proportion le transport du sable vers le lit de la vallée par les eaux de ruissellement.

? Les changements au niveau des sols nus

Les années 1986-2000 sont marquées par une forte transformation des sols nus (surfaces dénudée et terrains rocheux) au profit des autres unités paysagères. Le besoin en terre de culture pousse la population à occuper toutes les terres marginales. L'introduction des techniques modernes de lutte antiérosive par le P D R T en 1993 a amélioré les méthodes traditionnelles de récupération des terres dégradées. C'est ainsi que les sols nus, qui occupent respectivement 9,18ha pour les surfaces dénudées et 2429,06ha pour les terrains rocheux soit 44,61% du terroir en 1986, diminuent au profit des autres unités paysagères. Il ne reste que 28,09% des sols nus en 2000.

? Les changements au niveau des zones de cultures

L'intervention des projets a facilité une progression de l'unité d'occupation des zones de culture. La récupération des terres marginales et la réalisation des ouvrages antiérosifs sur les loupes d'érosion et le glacis assurent 55,9% de la superficie aux zones de culture. L'arboriculture fruitière qui a fait son apparition dans les années 1986 avec seulement 3,99ha atteint 14,43ha en 1986 soit un changement positif de 0,74%. Quant aux cultures sous parc, elles passent de 314,95ha en 1986 à 478,26ha en 2000. Globalement entre 1986 et 2000 le changement intervenu dans les unités occupées par les cultures (arboriculture, cultures sous parc et cultures pluviales) est positif.

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Terrain rocheux devenu cult sous parc

Réseau routier

Terrain rocheux devenu surface tlenutlée

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5° 169YE r. 18.0E 5'20'0 E " 22'5T 5'2d'0Æ

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Figure 15 : Carte des changements intervenus entre 1986-2000

63

3.9 La situation en 2010

La situation en 2010 prouve les impacts concrètement perceptibles de l'intervention des projets et ONG dans la zone. Elle est surtout caractérisée par la réalisation des seuils d'épandage des crues le long de la vallée de Mogheur.

? Les Seuils d?épandage

La situation sur le terrain se caractérise depuis trois (3) ans par la multiplication des travaux de haute intensité de main d'oeuvre (HIMO). Ces ouvrages antiérosifs réalisés cadrent avec le programme de traitement de la vallée de Mogheur et facilitent la réalisation des seuils d'épandage par LUCOP-TaN. Il s'agit de barrages placés le long de la vallée à partir de 2008.

« Nous voulons faire du bassin de Mogheur d'ici 15ans (donc d'ici 2022) une zone bien pourvue en eau dans laquelle les populations vivent en paix et en harmonie. Une zone dans laquelle la mise en valeur et la valorisation des ressources agricoles, agro forestières, pastorales et hydrauliques sont en mesure d'assurer la sécurité alimentaire des populations du bassin versant » (Lucop-TaN 2008).

Or, les diagnostics participatifs réalisés par la commune dans le cadre de la réalisation de son Programme de Développement Communal (PDC) révèlent clairement que l'exploitation des ressources naturelles se fait par une population de plus en plus croissante. Par conséquent, pour inverser les tendances, 40 seuils d'épandage sont prévus le long de la vallée. Un seuil d'épandage comprend en sa partie centrale un déversoir avec bassin de dissipation. Les ailes de l'ouvrage ancrées dans les berges sont prolongées d'une digue en terre compactée de dimension variable. Un remblai en amont permet d'amorcer le processus de sédimentation du lit comme le montre la photo ci- dessous.

64

Photo 5 : Seuil d'épandage des crues dans la vallée de Mogheur (Ibrahim SADDI 2010).

3.10. Impacts des mesures antiérosives introduites par les projets

Depuis 1993 l'Etat à travers les projets et ONG, intervient activement à Mogheur dans le cadre de la réalisation des mesures antiérosives. En plus de l'écosystème et de la production agricole ces réalisations ont eu des impacts sur les aires de pâturage, l'exode rural ainsi que les actions de l'OLGT.

3.10.1. Impact sur l?écosystème

Au cours du premier séjour sur le terrain qui a duré trente sept (37) jours, du 18 Mars au 24 Avril, plusieurs sorties ont été effectuée sur les sites des travaux de lutte antiérosive collectifs. Nous avons également visité des sites individuels notamment dans les champs. Les travaux dans ces champs sont à vocation agricole, tandis que les aménagements collectifs ont une vocation pastorale. D'une manière générale les ouvrages réalisés dans le cadre de la lutte antiérosive sont des conditions idoines au le développement du couvert végétal qui constitue un habitat pour la faune sauvage. Cela permet sans nul doute la préservation de l'écosystème à travers l'amélioration considérable de la capacité de rétention des eaux de surface au niveau des différentes unités paysagères. La bonne infiltration des eaux de ruissellement favorise le rechargement de la nappe phréatique et la régénération des écosystèmes. Les impacts des mesures antiérosives dans le terroir de Mogheur se manifestent sur le terrain par :

65

? L'amélioration de la régénération naturelle des espèces forestières ligneuses et de la

biodiversité ;

? la reprise du tapis herbacé sur des terrains complètement dénudés auparavant ;

? l'atténuation des différentes formes d'érosion et du phénomène de ruissellement ;

? la reconstitution des habitats de la faune qui fait de plus en son apparition sur les sites

récupérés ;

? l amélioration du taux de réussite des plantations sur les sites.

3.10.2 Impacts sur les crises alimentaires

La baisse de fertilité des sols qui a atteint son paroxysme dans les années 1986 se manifeste par une réduction sensible des rendements agricoles et des productions fourragères. A Mogheur très peu d'agriculteurs parviennent à couvrir les besoins alimentaires annuels de leur famille. En effet pour améliorer leur rendement toutes les terres marginales ont été récupérées. L'Etat, à travers les projets et ONG, leur vient en aide. C'est ainsi que chaque année durant la saison sèche un programme d'ouvrages antiérosifs est exécuté. Ces activités de «Cash for Works» ou de «Food for Works» permettent d'assurer l'approvisionnement en vivre durant la période de soudure. La population apprécie très positivement les récoltes dans les champs où il a été réalisé des ouvrages antiérosifs. Mais le manque des données statistiques fiables n'a pas permis d'analyser leur apport réel dans la lutte contre les crises alimentaires fréquentes dans la zone.

3.10.3 Impacts sur les aires de pâturage

Dans ce milieu Sahélien où la végétation se dégrade de plus en plus, le pâturage est constitué d'herbacés et de fourrages issus des espèces ligneuses. Les demi- lunes et les banquettes réalisées dans l'aire de pâturage favorisent la reprise des espèces. Les cordons rupicoles et les talus du plateau constituent les principaux réservoirs du pâturage dans cette zone. L'intervention des projets a permis de solutionner le conflit agriculteur éleveurs. Tous les couloirs de passage ont été délimités.

66

Photo 6 : Aire de pâturage reboisé (Ibrahim SADDI Avril 2011) 3.10.4. Impact sur l?exode rural

Les travaux de récupération des terres occupent une partie considérable des bras valides durant la saison sèche. Ceux qui sont restés au village travaillent tant sur les terrains collectifs (couloir de passage d'animaux, aire de pâturage) que dans leur champ. Mais la contribution de cette activité dans la lutte contre l'exode rural est très insuffisante. Dans l'Ader l'exode est une activité culturelle. Les jeunes à travers l'exode aident leurs parents à résorber le déficit alimentaire, à s'habiller et contribuer dans les cérémonies. Une organisation locale (OLGT) a été mise en place pour aider la population dans la gestion environnementale.

3.10.5. Organisation Locale de gestion de terroir (OLGT) et entretien des ouvrages

En vue d'amener la population à prendre en charge la gestion des espaces publics aménagés, le projet PDRT a mis en place une OGLT au niveau du village. Le partenariat est considéré comme le seul gage de réussite de toute intervention en milieu rural. Dans chacune de zones d'interventions les paysans sont associés. C'est pourquoi l'OGLT dispose d'un

67

agrément. Elle s'occupe de la gestion durable des ressources naturelles et équipements communautaires au niveau du terroir. Son importance réside dans la mobilisation des ressources humaines et financières pour la réalisation des actions de développement et la gestion communautaire des ressources. Elle est toujours fonctionnelle car continuant à travailler avec l'appui des projets et ONG. A travers cette organisation, les populations ont capitalisé l'expérience en matière de techniques antiérosives. Aujourd'hui beaucoup de paysans font eux mêmes les demi-lunes, le tassa etc. « L'avantage de l'introduction des techniques simples adaptées aux conditions socio-économiques des paysans moyennant un matériel adéquat est qu'elle suscite l'initiative spontanée » (BOUZOU.I, 1988).

Conclusion partielle

Malgré les efforts considérables fournis par la population le phénomène d'érosion persiste dans les années 1980. L'inquiétude face à la dégradation alarmante des sols va amener l'Etat à s'impliquer résolument pour renverser cette tendance. Mais il est à signaler que l'aménagement des terres dans le terroir de Mogheur est une tache qui doit prendre en compte plusieurs stratégies. C'est pourquoi tous les ouvrages réalisés dans le cadre de la lutte antiérosive favorisent le développement du couvert végétal. Ils permettent sans doute la préservation de l'écosystème à travers l'amélioration considérable de la capacité de rétention des eaux de surface.

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Recommandations

La complexité du processus d'érosion des sols est telle que plusieurs causes et effets sont liées rétroactivement ce qui à priori ne permet pas de trouver des solutions simples. Mais à coté de ce diagnostic quelques perspectives optimistes existent. Il s'agit de :

? sensibiliser la population locale sur le comportement à tenir vis-à-vis des ressources naturelles ;

? améliorer les méthodes de culture et d'élevage pour éviter le surpâturage et la surexploitation des terres ;

? reboiser les sols nus avec des espèces adaptables au milieu et résistantes à la sécheresse ;

? mettre en défend pendant au moins trois (3) ans les sites aménagés.

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CONCLUSION GENERALE

Il ressort de ce travail d'étude et de recherche que l'érosion des sols est une réalité vécue par la population du terroir de Mogheur. Il a également permis de bien comprendre les impacts des mesures antiérosives de façon générale et dans cette zone en particulier. Cependant une analyse diachronique de l'occupation des sols de 1972- 1986 et 2000 montre qu'il y a un déséquilibre réel entre les ressources naturelles et la population locale. En plus cette analyse met en évidence les modifications intervenues dans l'occupation des sols de 1972 à 2000.

Donc de 1972 à 1986 la végétation a progressivement disparu pour faire place aux sols nus. En quinze (15) ans 1972-1986, 3228,37ha de steppe arbustive régulière et 93,31ha de steppe arborée arbustive sont perdus. Toujours à la même période les points d'eau ont presque disparu sauf dans les koris et plus de 2438,24 ha de sols nus se sont ajoutés à ceux déjà existant. La dynamique d'occupation des sols dans cette partie du département de Tahoua s'est traduite par la diminution de la végétation au profit des terres de cultures et des sols nus à savoir les terrains rocheux et les surfaces de déflation entre 1972-1986. Cette situation de progression des sols nus sur les formations végétales s'est généralisée au sahel. Une étude réalisée par BOUBACAR Ichaou et al. (2007) dans la commune rurale de Gabi (Maradi) a fait ressortir les pertes de la savane arbustive plus ou moins arborée atteignant 20% sur une période de trente et un (31) ans. BOUZOU I. (1988) indique lui aussi une situation similaire dans les deux terroirs de Ticko et Bogojotou (Tillabéry). Puisque dans son analyse il révèle que l'évolution de 1956 aux années (90) montre une tendance à la saturation et à la dégradation. La synthèse entre les données issues de l'analyse de l'occupation des sols, des observations, des enquêtes de terrain et des entretiens avec les techniciens, aux renseignements tirés des documents exploités, révèle une érosion accélérée des sols de 1972 à 1986. Mais à partir des années 1990 la tendance s'est inversée.

A la lumière des résultats obtenus on peut conclure que les impacts des mesures antiérosives sont globalement positifs. De 1986 à 2000 les sols nus ont considérablement diminué passant, de 2438,24ha à 1574,13ha soit une régression de 1,13% par an. Quant à la végétation, elle connaît une amélioration dans cet intervalle de temps passant de 232,09ha à 330,24ha, c'est à dire une augmentation de 0,12% en moyenne chaque année. Cette dynamique a été efficacement mise en évidence par l'interprétation des images satellitaires qui montrent le rôle combien important du système d'information géographique.

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L'état de lieu de l'érosion des sols confirme que l'aménagement des terres est une tâche qui doit prendre en compte plusieurs stratégies. Le retour du couvert herbacé, la plantation des arbres, la stabilisation des points d'eau et koris, la pratique des cultures sur des terres autrefois stériles traduisent une amélioration de la qualité des sols et la réduction de ruissellement. Il convient donc de rappeler que les résultats obtenus justifient les hypothèses de départ. La majorité des paysans ont compris la nécessité d'améliorer les techniques traditionnelles mais aussi d'appliquer les mesures vulgarisées par les projets.

En définitive il faut retenir que ces mesures antiérosives sont d'un apport positif. Au vue de ce qui ressort de ces résultats, il apparaît opportun de formuler des recommandations capables d'améliorer les impacts de celles-ci dans le terroir de Mogheur.

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11. Coopération Allemande d?Aide au Développement. (2003). La vie dans la région du Projet de Développement Rural de Tahoua . Impressions du village de Guidan - Gara. p. 35.

12. DENIS B. ; MAURICE D. (2005).Dictionnaire Thématique Histoire Géographie.7è

72

édition : Dalloz, Paris, p. 562.

13. DERRUAU M. (1974). Précis de géomorphologie .Paris, masson, 6ème édition p.453.

14. Direction de lAménagement du Territoire. (2002). Atlas national du Niger. - Niamey : Ministère de l'Aménagement du territoire, p.277.

15. EVEQUOZ M. ET Guero Y., (1998). Conservation et gestion des eaux et des sols au Niger. Durabilité du système de production agricole nord sahélien. Université Abdou Moumouni de Niamey. p. 119.

16. GERHARD Z. (1983). Expérimentation des techniques d'irrigation en zone sahélienne. Eschbon, GTZ, p.147.

17. Guero Y., (1987) : Organisation et propriétés fonctionnelles des sols de la vallée du moyen Niger .Thèse de doctorat .Faculté d'Agronomie, Université Abdou Moumouni de Niamey

18. HEUSCH B. (1975). La conservation des eaux et des sols dans la vallée de Keita .p.23.

19. INRAN (1979). Lexique des plantes du Niger 2e édition. Niamey, maison Alfort France p.156

20. ISSA O. Thevoz. ; Bergoeing J.P., (1994). Aspects géomorphologiques de la vallée du Niger au Sud de Niamey (secteur Saga -gourma /gorou Kirey).In : Au contact Sahara -Sahel, milieux et sociétés au Niger /revue de géographie alpine Grenoble pp.65-85.

21. ISSA O. ; Bender H., (1995). Conservation des eaux et des sols, au Niger : mesures simples de protection anti- érosives des écosystèmes au Niger. Programme de Conservation et Gestion des eaux et des sols (PCGES).Bulletin N° 4, Faculté d'Agronomie et Faculté des Lettres et Sciences Humaines, Université Abdou Moumouni, Niamey .p.55.

22. ISSA O. (2006). et al., Etude de faisabilité socio-économique de l'Aménagement des dix (10) sous bassins versant au moyen de seuils d'épandage de crues dans le Département de Tahoua, Tahoua, LUCOP-TaN.

23. Kelly Hubert W. (1983). Garder la Terre en vie .L' érosion des sols, ses causes et ses remède- Bulletin pédologiques, FAO, Rome, N° 50. p. 90.

24. MANFRED J. K. (1987) .Gestion durable des ressources naturelles : leçon tirée du savoir des paysans de l'Adar .G.T.Z. Eschbon Hermann, p.143.

25.

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Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage ; PDRT (GTZ/KFW/DED). (1997). Les pratiques agricoles causes principales de la dégradation alarmante des sols dans l'Adar. Rapport N°: 03, Niamey, p.80.

26. Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage ; PDRT (GTZ/KFW/DED). (1997). De l'importance de l'arbre dans l'Adar : cas du Saladora persica. Rapport N°: 04 Niamey, N.I.N. p.57.

27. PIERRE E. ; Alain G. (1970). Climatologie. Paris, Armand Colin, p.365.

28. Projet Agriculyural Innovation in Dryland Africa (A.I.D.A). Lutte anti-érosive et restauration des terres dégradées dans le bassin du Niger : recueil de fiches technique.p.16.

29. ROOSE E. (1977). Erosion et ruissellement en Afrique de l'ouest. Vingt années de mesures en petites parelles expérimentales. Travaux, Parie ORSTOM, Paris, N°9. p108.

30. SABO M., (2008) .Dégradation des sols et stratégies paysannes de gestion des Ressources naturelles : cas de Maimakayine et Toulou Arewa dans la Commune Rurale de Dogon Kiria. Mémoire de maîtrise géographie .Université Abdou Moumouni de Niamey p.59.

31. SEYNI MOUSSA I. (2006) .Analyse de la dégradation des terres et des impacts des mesures anti-érosives dans la commune de Kourtey :sassané Haoussa .Mémoire de maîtrise géographie Université Abdou Moumouni de Niamey .p.97.

32. TIDJANI MOUSSA A. (1988). Evolution Ex post des Aménagements du Projet BADAGUICHIRI: un bilan des activités CES-DRS .Mémoire de maîtrise de géographie .Université Abdou Moumouni .p.114.

33. TRICART J., (1965). Principes et méthode de la géomorphologie. Masson, Paris.

34. YAMBA B.(1987). La dynamique Récente des Ecosystème Semi- Arides Sahéliens Mémoire DEA Géographie. Université de BORDEAU III. p 126

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74

Annexes

Questionnaire

Guide d?entretien individuel Village : Date : Nom et prénom de l'enquêté : Niveau d'instruction : Sexe:

I. Les activités de l'enquêter

1. quelles sont les activités que vous pratiquiez ?

Agriculture Elevage commerce

Artisanat Autres

2. quelles sont les principales cultures dans votre champ ?

Mil sorgho niébé mais

Autres

Précisez

3. Combien des champs possédez-vous ?

4. Comment les avez-vous acquis ?

Héritage Achat Prêt

Gage Défrichage Don

5. Quels sont les outils que vous utilisiez ?

Hilaire Daba Houe

6. Est-ce que vous utilisez les outils modernes ?

Oui Non

Si oui lesquels ?

i

ii

II .Dégradation des Sols

7 Quelles sont les causes de l'érosion dans votre terroir ?

a. Variation climatique

b. Les eaux de pluie

c. Le vent

d. Les actions de l'homme

e. Autres

8 Comment agissent -ils ?

a

b

c

d

e

9 Quelles sont les formes de dégradation ?
Ravinement

Ensablement

Loupe d'érosion

Autres

iii

III .Les mesures de lutte antiérosive

10 Quelles sont les techniques de lutte antiérosive que vous utilisez avant l'arrivée des

projets ?

11 Ces mesures traditionnelles sont-elles encore utilisées ?

Oui Non

Si non pourquoi ?

12 Quelles sont les mesures de lutte antiérosive introduites par les

projets ?

13 Pour quels types de problèmes d'érosion ces mesures sont-elles confectionnées ?

a. Erosion hydrique en nappe.

b. Erosion hydrique en ravine

c. Erosion éolienne

d. Autres

14 La réalisation des mesures de lutte antiérosive est-elle affectée par la fragmentation

des terres agricole Non Oui

Si Oui dans quel sens ?

15 Les aménagements concernent-ils les aires de pâturage ?

Oui Non

iv

IV.Les impacts des mesures antiérosives

16 Les avantages sur le plan écologique.

Négligeable faible moyen grand Amélioration de la fertilité des sols Amélioration du couvert végétal Réduction de perte en terre Réduction de la vitesse du vent Amélioration de la biodiversité

Autres (précisez)

17 Les avantages sur le plan socio-économique.

Négligeable faible moyen grand

- Augmentation de rendement des cultures

- Augmentation de la production du bois - Augmentation de la production et de la Qualité fourragère

Autres

v

V. Les inconvénients

18 Quels sont les inconvénients des mesures antiérosives

- Réduction de la production

- Perte en terre

- Entrave aux opérations de cultures

- Perturbation socio - culturelles

- Autres

Commentaire

VI .L'entretien des réalisations

19 Avez-vous eu à entretenir ou à reprendre des ouvrages ?

Non partiellement oui

Si non ou partiellement donnez les raisons

Si Oui lesquels ?

20 Comment organisez vous pour l'entretien des ouvrages ?

21 Qui fournit les équipements des travaux d'entretien des ouvrages depuis la fin des projets?

vi

22 Quelles sont les difficultés rencontrées dans l?entretien des ouvrages antiérosives ?

23 Quelles sont les solutions que vous envisagez ?






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