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Corruption, insécurité transfrontalière et dynamique du commerce intra-CEMAC.

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par Eric AYANG
Université de Ngaoundere - Master II 2015
  

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SECTION II : LES ETUDES EMPIRIQUES DES DETERMINANTS DU
COMMERCE INTRA-CEMAC

Outre ces études théoriques, plusieurs auteurs se sont intéressés àl'étude des déterminants du commerce intra-communautaire tels que la taille des pays (PIB

réel)

,

la distance, union mo

nétaire,

les accords commerciaux

régionaux,

la langue...

Page 40

Sans vouloir nier l

' importance de ces études,

nous penso

ns que co

mpte de la

situation qui prévaut actuellement dans le pays la CEMAC, la corruption et l'insécurité expliquent le mieux ce type de commerce.

Avant de faire de présenter sur les autres facteurs qui peuvent également expliquer de commerce bilatéral.Il est judicieux de présenter la revue de la

littérature

sur le lien entre la corruption, l'insécurité transfrontalière et

le commerce

intracommunautaire,

Corruption, insécurité transfrontalière et dynamique du commerce intra- CEMAC

I-ETUDES EMPIRIQUES : SUR LE LIEN ENTRE LA CORRUPTION,
L'INSECURITE TRANSFRONTALIERE ET LE COMMERCE
INTRACOMMUNAUTAIRE

Nous présentons dans ce paragraphe les études empiriques portant sur la

corruption, l

'

insécurité tran

sfrontalière et

le commerce.

I-1- la corruption et le commerce intracommunautaire

Selon les théories du « second best » ou encore l'hypothèse de l' «huile dans les rouages », la corruption peut améliorer l'efficacité économique dans les

environnements caractérisés par une faible qualité

de gouvernanc

e. Pour les auteurs

suivants : Leff (1 964), Leys (1 965), Bailey (1 966) et Huntington (1 968) la corruption est un élément qui permet de compenser le fonctionnement déficient des institutions

publiques. Ainsi, Leff (

1 964) et Huntington (1 968

)

montrent par exemp

le que

dans

une économie où les coûts de transactions sont très é

levés,

la c

orruption permet

d'accroitre la rapidité des transactions économiques. En ce qui concerne le commerce

internation al, Bhagwati

1 982) propose que

la c

orruption s

oit appréhendée comme une

(

profits en entreprenant des activités qui ne sont pa

s directement

des

manièr

faire

e de

productives. Aussi, dès que la corruption a lieu dans des situations initiales où il existe

de

s distorsion

s, l

'

analyse

du second best s'applique et

la c

orruption peut alors

améliorer le bien-être dans l'économie (Lavallée 2006)7.

En utilisant une procédure de sélection en deux étapes de Heckman, à la

He

lpman et al. (2008)

,

Dutt et Trac

a (2009)

testent leur modèle théorique sur un

échantillon de 90 pays exportateurs et 84 pays importateurs. Ils montrent que la corruption améliore le commerce pour environ 7% de leurs observations . Mais les

conclusions des travaux de Duc et al. (2008

)

contredisent ce ré

sultat. Ils trouvent que

deux pays corrompus

n'échangent pa

s davantage entre eux

. Cette contradiction

s

emble trouver sa j

ustification dan

s la différenc

e d

'

appro

che utilisée. En

effet,

Taylor (1981

),

à partir d'un écha ntillo

n de 143 pays exportateurs

et 142 pay

s im po

rtateu rs pou

r la période

1984- 2002 .

contrairement aux premiers, ces auteurs estiment une équation de gravité spécifiée

7

Lava llée (2006) estime une équation de gravité, spécifiée en données de panel, par la méthode Hausman-

Page 41

Corruption, insécurité transfrontalière et dynamique du commerce intra- CEMAC

selon Anderson et Van Wincoop (2003) par la méthode du

p

seudo maximum de

vrais

emblance à partir d'

une loi de poisson, sur un échantillon de 145 pays au cours de

l'année 2000.

Dutt et Traca (2009) développent un modèle théorique qui étudie l'effet de la

corruption

dans l

'

activité douanière

sur le

flux

de commerc

e bilatéral. Ce modèle fait

une distinction entre deux

types

de c

omportements co

rrompus mis en

évidence par

Bardhan (2006) . D'une part les fonctionnaires demandent des dessous de table pour le

travail qu

' ils sont cens

és faire. D

'

autre part, ils sont soudoyés pour faire ce qu

'

i

ls ne

sont pas cens

és faire. Dutt et Trac

a (2009) qualifient

le premier

typ

e de

comportement, extorsion et le second, évasion. Ils étudient ensuite leurs effets sur les

flux commerciaux,

en s

e fo

ndant

sur le

p

ostulat s

elon lequel, un environnement très

corrompu amo

indrit

les risques

de pénalités soc

iales et

lég

ales associés aux acte

s de

corruption. Ils modélisent alors l'augmentation de la corruption comme

l

'

accroissement l'utilité marginale

du revenu

illicite des douaniers. L

'

effet net de la

corruption sur le commerce est ambigu: avec un effet de restriction du commerce dû à l'extorsion et un effet d'amélioration du commerce imputable à l'évasion. Les conclusions du modèle lèvent cette ambiguïté. Elles se résument aux deux

propositio

ns suivantes. Premi

èrement,

le sens de la relation entre c

orruption et

flux

commerciaux dépend du niveau de droits de douane. Deuxièmement, l'impact de la corruption sur les flux commerciaux est non-linéaire et exhibe une forme en (U)

inversée si

le nive

au de droits de douane est relativement é

levé.

Toutefois, certains auteurs (Kurer (1 993 ); Tanzi et Davoodi (1 997); Bardhan (1997) ; Kaufman et Wei (2000); Méon et Sekkat (2005)) insistent sur le fait que,

bien que la corruption puisse avoir

des av

antages

lors

que la

qualité de

la gouvernance

(po

ids

des réglementations, primauté du droit,

efficacité du gouvernement, etc.

) et

est faible, elle peut aussi générer des coûts additionnels dan s les mêmes circonstances. L'existence de coûts constitue le fondement de l'hypothèse du «gain de sable dans les rouages » de la croissance économique et l'investissement. En effet, ils mettent en évidence que les effets de la corruption dépendent d'autres aspects de la gouvernance

Page 42

Corruption, insécurité transfrontalière et dynamique du commerce intra- CEMAC

qu'ils sont d'autant plus néfastes que ceux-ci sont faibles. Les théories du second best ont également été invalidées dans le cadre du commerce international.

Cependant Avom et Gandj on (20 1 4) se sont intéressés à l'influence sur le

commerce international,

des pays membre

s de la Communauté Economique et

Monétaire des États de l'Afrique Centrale (CEMAC)

,

de la dimension de la

qualité

des institutions qui renvoie à la pratique de l'action publique et gouvernementale: la

qualité du cadre j

uridique et la lutte contre la corruption. A cet effet,

ils ont uti

lis

é le

modèle de gravité

inspiré

de c

elui d'Anderson et van Wincoop

[2003 ]

,

mais estimé en

panel selon la méthodo

logie

p

roposée par Santo

s Silva et Tenreyro [2006, 20 1 1

]

. Les

résultats montrent que la faible

qualité

du c

adre j

uri

dique et

la c

orruption constituent

des

obstac

les

majeurs au développement

des échanges commerc

iaux de la CEMAC.

Ce qui peut ainsi expliqué pourquoi cette communauté économique régionale demeure

l

'

une

des sous région o

ù le commerce intracommunautaire e

st le

plus faible

du mo

nde.

Dans la même veine que les auteurs ci-dessus nous choisissons devoir l'impact de la corruption sur le commerce intra-CEMAC en utilisant le modèle de gravité, d'où l'hypothèse ;

? H1 : la corruption influence négativement le commerce intra- CEMAC

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand