9.3. Discussion et Interprétation des
Résultats
Dans cette section, il sera question d'interpréter les
données essentielles issues de nos investigations menées
auprès des nos enquêtés et des analyses de résultats
;
Nos résultats sont ainsi les réponses aux
principales questions d'études formulées par nos
préoccupations initiales ; elles vont ainsi permettre de confirmer,
infirmer ou corroborer nos hypothèses de départ.
A la question, Existe-il de comportement à
risque qui conduit aux actes des violences sexuelles et Notre culture peut-elle
être à la base de cette persistance de cas ?
Les résultats des tableaux 25 & 26, il a
été prouvé que parmi les motifs principaux de
référence psycho-sociale des VVS il existe les rejets social en
premier puis le sentiment de honte, le menace de divorce et la stigmatisation
tandis que les mépris, la justice et la crainte de représailles
sont les causes de la référence juridique ; ces résultats
se rapprochent à peu
près de ceux obtenus par Evelyne Josse Psychologue
français qui a trouvé que les victimes hésitent à
dénoncer les VS qu'elles ont subies que ce soit à la police,
à leur famille ou à d'autres personnes parce qu'elles redoutent
les représailles de la part de l'agresseur ;
Nos résultats ( tableau 39) ont prouvé qu'en
plus de guérir le VIH(les maladies chroniques) il s'est ajouté
d'autres valeurs dont certains auteurs de viols commettent ces actes pour
essayer de maintenir leurs pouvoirs, d'autres pour avoir la richesses et
certains d'autres pour avoir le travail avec bon rendement ce qui ne
s'écartent pas avec les résultats de l'étude mené
par Suzanne Leclerc-Madlala, professeur d'anthropologie et chercheuse à
l'université de Durban-West ville a conclu que le facteur le plus
significatif et inquiétant étant le mythe largement
répandu dans les pays qu'avoir des rapports sexuels avec une vierge
guérit du VIH;
Le résultat de tableau 35 contredise les
résultats d'Antoine Banza-Nsungu qui a démontre que dans
l'ensemble, les cas des violences sexuelles ont été
perpétrés plus par les civils (60 %) que par les hommes en
uniforme (36 %), or pour nous 48% des enquêtés affirment que les
hommes en uniformes sont à la base des viols ; il est vrai qu'en prenant
l'ensemble des autres catégories des auteurs qui sont tous issus de la
partie civile la proportion a tendance d'augmentée jusqu'à
52%;
Au regard des résultat des tableaux 11 & 17 il a
été également prouvé que les mauvais habillements
(tableau 11) influence indirectement plupart des hommes à penser
à l'acte sexuel , ces résultats ne sont pas très loin des
coutumes africaines où la femme devrait bien se couvrir et s'habiller
d'une façon digne qui ne laisse pas des critiques ; et la
modernité avec les téléphones facilitant ainsi
l'accès aux fichiers pornographique ( tableau 17 ) encourage un
éveil sexuel précoce chez les adolescents , les jeunes ont
tendance à pratiquer les images visualisés, ce qui contribuent
négativement à la persistance de cas de VS dans nos
communautés ; Ces résultats rejoignent directement les
études de Jelena Prtoric, qui a prouvé que le viol est un
phénomène profondément ancré dans cette
société patriarcale où les violences sexuelles faites aux
femmes sont expliquées par des tenues et attitudes "trop libres" ; En
octobre 2012, un "conseil des castes" a conclu que la Persistance des viols
était due à la vulgarité des programmes
télévisés accusés d'encourager un éveil
sexuel précoce ; mais aussi non loin des écritures bibliques
selon 1thomothée 2 : 9 qui stipulent que « Je veux aussi que les
femmes, vêtues d'une manière décente, avec pudeur et
modestie, ne se parent ni de tresses, ni d'or, ni de perles, ni d'habits
somptueux ».
Nos résultats des tableaux 16 et 35 rejoignent ceux
obtenus par Stephen Grootes, dans Business Day , le chômage et l'abus de
drogues conduisent à une léthargie toxique sur fond de culture
sociale donnant le droit aux hommes de disposer du corps des femmes ; et se
rapproche également de résultats obtenus par Thomas Elbert
(allemand) qui a montré que Sur les 213 anciens combattants, un certain
nombre d'entre eux, ont affirmé prendre plaisir à violer.
Le résultat des tableaux 6 & 8 témoignent
que les Us et coutumes de la région influencent négativement sur
la persistance de cas de VS , en réalité il existe plusieurs
comportements, exemple chez les Nyamulenge la dénonciation d'un cas de
VS est tabou , tous les frères sont autorisés de coucher avec la
dame d'un frère en voyage, chez le Bembe et le Fuliru la pratique de
lévirat et le sororat , le mariage précoce suite au gain des
dotes, ... ; avec toutes ces pratiques, il sera plus difficile
d'éradiquer les VS dans la région tant que les différents
tribus n'ont pas mis fin à celle-ci ; toute fois ce résultat ne
s'écarte pas de celui démontré par Aurélie Leroy
« l'ampleur des violences sexuelles en Inde tient pour partie aux
traditions socioculturelles;
En outre , les tableaux 36 et 37 prouvent suffisamment que nos
culture contribuent à la persistance de cas de VS car le faite
gérer à l'amiable les cas de VS et se limiter à
dédommager la victime ce qui fait que plupart de victimes ne soient pas
satisfaites de la manière dont sont gérés les auteurs ; ce
résultats corroborent directement de ce démontré par
DIAKITE, B. et DICKO-ZOUBOYE,F, « Il faut privilégier la
prévention pour aboutir à une résolution consensuelle qui
favorise le lieu et l'équilibre social et éviter autant que
possible le recours à la justice (moderne) [...] La
société doit prendre des mesures législatives
adaptées à notre contexte mais les mesures juridiques doivent
être le dernier recours.»
Les résultats de tableau 16 sont semblable à
ceux d' Evelyne Josse Psychologue français qui a prouvé que dans
la plupart des sociétés africaines, les personnes sexuellement
agressées sont jugées coupables des actes perpétrés
contre elles ; dès lors, elles se taisent pour éviter le rejet
social, le mariage forcé avec leur agresseur, l'incarcération,
voire la maltraitance ou le meurtre ; Notons encore que des actes
considérés comme des violences sexuelles par la Communauté
Internationale ne le sont pas d'un point de vue culture , dans cette optique
plus de 80 % des enquêtés reconnaissent que les violences
sexuelles entre les partenaires ne sont pas rapportés seulement par ce
que n'aperçoit pas cet acte comme une violence idem pour le
tableau 9 où plus de 40% négligent l'impact des
mariages précoces en tant que facteurs de VS.
Nos résultats (tableau 34) montrent qu'il existe
plusieurs autres auteurs, des personnes supposaient être les ambassadeurs
de lutte contre les VS pouvant servir et protéger les VVS sont à
l'origines des Viols (cas des enseignants, les chefs des services publiques et
privés, les responsables des églises,....) ceci corroborent avec
les résultats de Dr Muriel Salmona qui démontra que les viols
sont surtout fréquents dans les univers considérés comme
les plus protecteurs, ceux-là même où devraient
régner amour, soins, protection et sécurité, la loi du
silence est imposée aux victimes.
Les analyses statistiques (voir tableau 40,41 et 42) ont
montré que les facteurs socio-culturels influencent significativement la
persistance de la VS dans la région ; De ce fait, les résultats
sur notre étude nous ont permis de confirmer notre
1ère hypothèse selon la quelle la persistance de cas
de violence sexuelle à l'Est de RD Congo serait due aux multiples
facteurs socio-culturels existant dans la région ;
A la question, L'impunité des auteurs et la
mauvaise prise en charge des cas peuvent-elles jouer un rôle significatif
à la persistance de sas de violence sexuelle et La perception de la
communauté à l'égard de violence sexuelle peut elle
être à la base de cette persistance de cas ?
Les tableaux 12,13 et 14 prouvent suffisamment que
l'impunité, l'insécurité et les conflits interethnique
contribuent à grande partie à la persistance des cas de VS dans
la région ; ces résultats corroborent avec ceux de Stephen
Grootes, dans Business Day qui a prouvé que le phénomène
n'est pas uniquement l'apanage des pauvres ; Il est facilité par un
«système judiciaire criminel surchargé» et un
«faible taux de condamnations», générant ainsi
l'impunité chez les agresseurs.
Le résultat des tableaux 20,21 ,22 & 23 rejoignent
les résultats de Dr Muriel Salmona qui démontra que l'immense
majorité des victimes de viols ne sont toujours pas reconnues comme
telles, ni protégées, ni prises en charge de façon
adaptée ceci a été prouvé également par
notre études car la prise en charge holistique reste une
préoccupation des tous , les victimes ne bénéficient pas
d'une prise en charge efficace sur tous les plans selon la majorité des
nos enquêtés ; pas de réinsertion socio-économique,
quasi absence de l'accompagnement juridique des victimes et seulement la prise
en charge médicale et psycho-social qui semble être
améliorée.
Les résultats des tableaux 12 et 34 sur le rôle
de l'impunité dans la persistance de cas de VS et les hommes en
uniformes comme présumés auteurs de viol ne s'éloignent
pas de résultats de l'étude menée par l'organisme PCAR aux
USA qui montre clairement que la lutte contre les agressions sexuelles dans
l'armée n'a pas l'effet désiré et qu'en fait les violences
sexuelles et la culture d''impunité ne font qu'empirer les VS.
Comparativement aux résultats de graphiques 36 ,
seulement 18% des enquêtés ont reconnu que les auteurs de viols
finissent par la prison suite à l'impunité qui règne et
aux mauvaises habitudes dans nos communautés, ceci rejoint
l'étude de l'homophobie en Afrique du Sud ; Actuellement, seul un homme
poursuivi pour viol sur 25 finit en prison (4%), et on peut supposer que de
nombreuses femmes ou hommes violés n'osent pas porter plainte, d'autant
que la justice ne semble pas enclin à traiter leurs plaintes avec
considération.
Nos résultats (tableau 16), les violences entre les
partenaires ne sont quasiment pas rapporté dans nos communautés
mais aussi au tableau 33 il ressort clairement que les auteurs ne sont pas
identifiés dans la plupart des cas (55%) ceci se justifient par la non
dénonciation de cas par crainte de représailles mais aussi en ne
considérant pas certains faits comme étant des actes de violences
sexuelles ; ceci rejoignent l'étude d'Evelyne Josse Psycho.
français qui prouva que des actes considérés comme des
violences sexuelles par la Communauté internationale ne le sont pas d'un
point de vue culture. Dès lors, les femmes ne portent pas plainte car
elles ne reconnaissent pas certaines pratiques comme des agressions
sexuelles.
La perception de la VS par nos communautés aux
graphiques 38 ne s'écartent pas des analyses faites par l'OMS dans son
rapport annuel de 2002 sur le VS qui a montré que le recours au viol en
tant qu'arme de guerre a été documenté dans de nombreux
conflits ;
Nos résultats au tableau 41 confirment que la
communauté comprend encore très mal les VS car plupart entre
elles pensent que les VS constituent une sanction divine et d'autre une source
de financement et d'autres une forme de vengeance.
Somme toute, il nous revient de remarquer que les
résultats des recherches effectuées sur le terrain ont permis de
confirmer en suite la 2ème hypothèse selon laquelle la
persistance de cas de violence sexuelle à l'Est de RD Congo serait due
à une prise en charge moins efficace de cas de violence sexuelle par les
acteurs impliqués et la non application des mesures de luttes efficaces
contre les violences sexuelles.
Ces résultats sont confirmés en outre par nos
analyses statistiques démontrées au tableau ( 42 & 43) qui
confirment qu'il existe de relations significatives entre les mesures de lutte,
les peines appropriées et la persistances de la VS dans la
région.
Nous pouvons ainsi confirmer que ce qui se passe en province
n'est pas nouveau car la province de Sud Kivu connait les mêmes
réalités influençant ainsi la persistance des cas de VS
que d'autres régions du monde au vu des résultats comparés
à d'autres études faites avant nous.
Malgré que les analyses du tableau 44 rejette
l'hypothèse car le test statistique montre que
l'insécurité n'influe pas significativement sur la persistance
nous pouvons confirmer notre hypothèse de départ.
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