5.3 La procédure
L'expérience s'est déroulée dans une
salle familière aux étudiants, deux expérimentateur y
étaient présents pendant l'expérimentation.
L'expérimentation inclus 3 phases : Immersion dans un environnement
naturel avec ou sans amorce, une phase de contrôle et test, et enfin une
immersion dans un environnement virtuel avec une condition familiarisation et
expérimentation (Eskinazi et Giannopulu, in press).
1. Immersion dans un environnement naturel avec ou sans amorce
Pour les participants amorcés, l'environnement
était composéde cinq affiches rappelant des terrasses de
cafés parisiens disposées dans les couloirs jouxtant la salle
d'expérimentation. Le participant devait attendre au
5.4 Considérations éthiques et
déontologiques 63
rez-de-chaussée que l'expérimentateur vienne le
chercher. Par conséquent, l'expérimentateur faisait en sorte de
passer devant ces affiches, en gardant une attitude neutre, dans le but que le
participant ne se doute de rien. Dans la salle d'expérimentation, une
table ronde était placée avec un thermos et des verres en
plastique contenant du café. Les expérimentateurs se servaient
systématiquement deux fois du caféen début et milieu
d'expérience. A l'intérieur de cette scène, les
participants du groupe expérimental étaient invités
à passer la condition contrôle ainsi que le test.
L'environnement est resténeutre pour le groupe
non-amorcé.
2. Condition repos et test d'intuition
Nous avons enregistréchez tous les participants leur
fréquence cardiaque au repos ainsi que leur
activitéélectrodermale de base pendant une minute
silencieuse.
A la suite de ce test, les participants étaient
invités à réaliser un test d'intuition. Un des
expérimentateur disait la consigne :
»Je vais vous lire des groupes de trois mots chacun.
Dans certains il existe un lien, dans d'autres pas. Si vous trouvez ce lien,
vous me le dites. Si vous ne trouvez pas ce lien mais que vous sentez, que vous
avez l'impression que ce lien existe, vous me dites »oui, ce lien
existe», sinon »non». Soyez rapide et précis(e). Est-ce
que tu as compris ?»
Tous les participants ont gardéle bracelet Q sensor
pendant toute la durée de l'expérimentation.
3. Immersion dans un environnement virtuel
Après le test, chaque participant était
immergépendant un tour de familiarisation, dans l'environnement virtuel
avec comme la consigne suivante : Vous allez être immergédans un
environnement virtuel qui représente une partie du 1er arrondissement de
Paris. Vous allez voir que dans cet environnement il y a
plusieurs endroits, lieux, magasins, boutiques et commerces.
Après ce premier tour, nous stoppions la vidéo et leur
demandions ce qu'ils avaient vu. Puis nous leur donnions la consigne suivante :
Parmi les endroits, magasins commerces que vous avez vu, il y en a certains que
nous avions sélectionnés. Vous devez maintenant utiliser votre
intuition pour nous dire quels sont les endroits, magasins, commerces que nous
avions sélectionnés. Chaque fois que vous pensez avoir
trouvécet endroit, lieu, commerce, vous devez le déclarer
à haute voix (nommer à haute voix). Vous ne devez pas donner le
nom publicitaire de l'endroit mais la qualification du lieu. Est-ce que vous
avez compris? Explique nous ce que vous avez compris. Nous nous assurions que
le participant avait bien compris la consigne avant de démarrer la
vidéo. La vidéo était composée de quatre même
tours séparés chacun par un écran gris de 30 secondes,
réalisée grâce à Final Cut Pro X.
A la fin, tous les étudiants furent interrogés
sur leur perception de mouvement de soi dans l'environnement virtuel, ainsi que
sur leur ressentis et stratégies cognitives grâce au
questionnaire.
Pendant cette recherche, nous avons
questionnéles différentes étapes de notre démarche
expérimental afin de les mettre à la lumière des
règles éthiques et déontologiques propre à notre
profession, enseignées pendant ces cinq
5.4 Considérations éthiques et
déontologiques
64 5 Méthodologie
années d'études et de réflexion. Selon le
Code de Déontologie des Psychologues (établi en mars 1996, puis
réviséen février 2012), nous avons pris soin durant cette
recherche de respecter les points suivants :
-- Principe 1 : Respect des droits de la personne
(février 2012).
~ Le psychologue r'efère son exercice [...] sur le
respect des droits fondamentaux des personnes, et spécialement de leur
dignité, de leur libertéet de leur protection. Il s'attache
à respecter l'autonomie d'autrui et en particulier ses
possibilités d'information, sa libertéde jugement et de
décision. [...]. Il n'intervient qu'avec le consentement libre et
éclairédes personnes concernées. (p.5). ? ?63
Egalement, selon l'article 9 (Chapitre II) (p.8) : Avant toute
intervention, le psychologue s'assure du consentement libre et
éclairéde ceux qui le consultent ou qui participent à une
évaluation, une recherche ou une expertise. Il a donc l'obligation de
les informer de façon claire et intelligible des objectifs, des
modalités et des limites de son intervention, et des éventuels
destinataires de ses conclusions. '
Dans le but de respecter ce droit, nous avons
expliquéles enjeux et les objectifs de cette recherche, de la
façon
la plus claire et explicite possible. Nous avons bien
préciséqu'il était possible de se retirer de la recherche
àtout moment, et cela sans aucune conséquence, sans
jugement. Il n'y eu aucun refus de la part des participants.
-- Principe 2 : Les conditions de l'exercice de la profession
(février 2012)
Selon l'article 7 du chapitre II (février 2012), Les
obligations concernant le respect du secret professionnel
s'imposent quel que soit le cadre d'exercice. (p.7). L'article
26 (Chapitre III, p.9) postule que Lorsque ces données sont
utilisée à des fins d'enseignement, de recherche, de publication
ou de communication, elles sont impérativement traitées dans le
respect absolu de l'anonymat. ' Afin de respecter l'anonymat des participants,
nous avons enregistréles données recueillies dans notre base de
données de façon anonyme, de telle façon qu'il soit
impossible de reconnaître un participant. Et nous leur avons bien
expliquéque les résultats publiés seront anonymes et que
le retour de ces résultats ne sera pas individuel.
Selon l'article 16 de ce chapitre, Le psychologue
présente ses conclusions de façon claire et
compréhensible
aux intéressés (p.8). Nous avons
récupéréles adresses mails de l'ensemble des participants
curieux de connaître les résultats non nominatif de la
recherche.
L'article 21 postule que Le psychologue doit pouvoir
disposer sur le lieu de son exercice professionnel d'une installation
convenable, de locaux adéquats pour préserver la
confidentialité, de moyens techniques suffisants en rapport avec la
nature de ses actes professionnels et des personnes qui le consultent.
(p.9). Nous avions à notre disposition une salle correctement
équipée pour le confort des participants, ainsi que le
matériel nécessaire en bon état de marche pour
réaliser la recherche dans des conditions optimales.
-- Titre III : La recherche en psychologie
L'article 44 implique que La recherche en psychologie
implique le plus souvent la participation de sujets humains dont il faut
respecter la libertéet l'autonomie, et éclairer le consentement.
Le chercheur protège les données recueillies et n'oublie pas que
ses conclusions comportent le risque d'être détournées de
leur
but.' ainsi que d'après l'article 46 Les
personnes doivent également savoir qu'elles gardent leur
libertéde participer ou non et peuvent en faire usage à tout
moment sans que cela puisse avoir sur elles quelque
5.4 Considérations éthiques et
déontologiques 65
conséquence que ce soit. Les participants doivent
exprimer leur accord explicite, autant que possible sous forme
écrite.
Comme nous l'avons mentionnéci-dessus, nous avons
clairement énoncéles objectifs de la recherche ainsi que la
possibilitéd'arrêter l'expérience à tout moment.
Toutefois, nous ne pouvions pas expliciter l'ensemble de la
recherche sous peine de fausser les résultats. Selon l'article 48,
Si, pour des motifs de validitéscientifique et de stricte
nécessitéméthodologique, la personne ne peut être
entièrement informée des objectifs de la recherche, il est admis
que son information préalable soit incomplète ou comporte des
éléments volontairement erronés. Cette exception à
la règle du consentement éclairédoit être
strictement réservée aux situations dans lesquelles une
information complète risquerait de fausser les résultats et de ce
fait de remettre en cause la recherche. Les informations cachées ou
erronées ne doivent jamais porter sur des aspects qui seraient
susceptibles d'influencer l'acceptation à participer. Au terme de la
recherche, une information complète devra être fournie à la
personne qui pourra alors décider
de se retirer de la recherche et exiger que les
données la concernant soient détruites. , nous avons
informéchaque participant de la teneur exacte de la recherche
et de la présence, dans le cas du groupe expérimental,
d'un phénomène d'amorçage qui auraient pu
aider, influencer, suggérer leur prise de décision. Ils eurent le
choix de nous autoriser à utiliser les données comportementales
et physiologiques recueillies ou de les détruire.
Des tests de normalitétels que le QQ-plot et le test de
Shapiro-Wilk (Royston, 1995) furent utilisées afin de vérifier la
distribution de notre population. Nous avons utiliséles tests
non-paramétriques de Mann-Whitney
6
Analyse des résultats
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