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Application de la modélisation spatiale multifactorielle pour l?évaluation de la dynamique et la vunérabilité des écosystèmes forestiers face aux changements globaux: cas de la forêt de maâmora

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par Koffi Dodji NOUMONVI
Ecole Nationale Forestière d'Ingénieurs (ENFI-Salé) - Ingénieur des eaux et forêts, option: Géomatique des ressources naturelles 2015
  

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3.2. Analyse de la dynamique de la forêt

La période considérée pour l'analyse de la dynamique de la forêt de Maâmora est de 1987 à 2014. Ce choix est directement lié à la disponibilité des images satellitaires de la zone. Pour évaluer la dynamique de la végétation, on a procédé par une détection du changement de la végétation après avoir cartographié la répartition des principales espèces de la forêt.

La figure ci-après donne un aperçu général sur la méthode d'analyse de la dynamique de la forêt.

Figure 7. Méthodologie de l'Analyse de la dynamique de la forêt.

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3.2.1. Cartographie de la répartition des principales espèces

3.2.1.1. Choix des classes

A partir d'une carte de type de peuplement établie lors de la dernière révision d'aménagement de la forêt de Maâmora (HCEFLCD, 2012), on a identifié 12 classes en tenant compte d'une part des principales espèces de la forêt (Chêne liège, Eucalyptus, Pins et Acacia) et d'autre part de la faculté de discernement entre les classes de densité vu que la définition des zones d'entrainement pour la classification ainsi que le contrôle de la classification sont faits par interprétation visuelle.

On a ainsi distingué les classes suivantes: Quercus suber dense (Qs1), moyennement dense (Qs2), clair (Qs3), épars (Qs4); Eucalyptus dense (Eu1), moyennement dense (Eu2), clair (Eu3), épars (Eu4); Acacia, Pin, Quercus suber en mélange avec les résineux (QsR) et enfin les vides. Les classes de densité « dense », « moyennement dense », « clair » et « épars » correspondent respectivement aux taux de recouvrement (R) suivant : R > 75%, 50% < R < 75%, 25% < R < 50% et R < 25%.

3.2.1.2. Classification des images

L'algorithme de classification adopté est le SVM pour Support Vector Machine. Cet algorithme a été adopté pour son efficacité à classifier les données complexes et en tirer de bons résultats.

Principe de la méthode :

La méthode SVM est une méthode de classification supervisée qui permet de résoudre des problèmes de discrimination et de régression. Elle passe par un entrainement sur un jeu de données duquel elle détermine de façon optimale un plan de séparation comme indiqué dans la figure 8. Pour les données non linéaires, Il y a d'abord une transformation à l'aide de fonctions Kernel. Le plan déterminé n'est pas absolu vu qu'il y a plusieurs plans qui permettent de séparer entre les jeux de données. Pour des questions d'optimisation, une marge sépare les données de 2 classes. Par exemple, dans la figure ci-après, la distance (d+)+(d-) constitue cette marge. A cause de cette marge, cette méthode est également appelée Séparateur à vaste marge. Les points situés sur les plans H1 et H2 sont appelés les vecteurs de support.

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Figure 8. Séparateurs à vaste marge (Source : Berwick, 2003).

Dans le cas de la classification d'images satellites, des ROIs sont fournis et l'algorithme fait un apprentissage sur ces données. Pendant l'entrainement de l'algorithme, la séparation entre les pixels des classes fournies en ROIs se fait sur la base de l'information spectrale. Les plans ainsi que les marges de séparation sont déterminés donnant lieu à un modèle. Pendant la classification de l'entièreté de l'image, chaque pixel est classé dans une catégorie en fonction de son information spectrale à l'aide du modèle déterminé lors de l'entrainement.

Définition des ROIs : le SVM est un algorithme de classification supervisée, et comme toutes les autres méthodes de classification supervisée, il a nécessité la définition des zones d'entrainements ou ROI (Regions Of Interest). Disposant d'un shapefile des types de peuplements, on a alors procédé à la délimitation des ROIs en visualisant le shapefile sur l'image. Ce ne fut pas un travail automatique car il a fallu s'assurer de la correspondance entre la classe donnée par le shapefile et celle obtenue par interprétation visuelle de l'image satellitaire.

Le problème majeur est celui de la classification des images plus anciennes. Pour pallier à ce problème, on a commencé par l'image la plus récente avant de remonter progressivement aux plus anciennes permettant ainsi de s'habituer aux signatures spectrales des différentes classes pendant l'interprétation visuelle.

Dans QGIS, la définition des ROIs n'est rien d'autre que la création d'une couche de polygones des différentes classes.

Calcul des statistiques de l'image : C'est l'étape qui suit la définition des ROIs. Il s'agit du calcul de la moyenne et de l'écart-type de chaque bande de l'image. Le fichier résultant est stocké dans un fichier XML et utilisé dans les étapes suivantes.

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Apprentissage de l'algorithme : A partir des ROIs fournis ainsi que les statistiques de l'image, l'algorithme produit un modèle qui servira à classifier dans la suite les autres pixels non inclus dans les ROIs.

Classification proprement dite : C'est ici que, sur la base du modèle produit précédemment, l'image est classifiée donnant lieu aux classes prédéfinies dans les ROIs.

Tamisage de l'image classifiée : L'algorithme "sieve" permet de tamiser l'image afin de ne pas avoir des pixels isolés. Pour cela, il est à fournir la taille de la plus petite entité à

considérer ou MMU (Minimum Mapping Unit) qui est de 1ha au moins en matière de cartographie forestière (ONF, 2014). On a considéré environ 2ha soit 20 pixels d'une image Landsat 30m.

Contrôle et validation de la classification : Vu que la qualité de la classification est tributaire de plusieurs facteurs comme par exemple le choix des classes, la qualité des

ROIs définis pour ne citer que ceux-ci, il convient de contrôler la classification. La

méthode de contrôle adoptée est en partie celle proposée par l'ONF. Après le tamisage de l'image classifiée, on a procédé à la génération aléatoire de 60 points de contrôle par

classe. Ensuite, par interprétation visuelle, on a renseigné dans un champ la classe à

laquelle devrait appartenir le point. Ceci a servi plus tard de vérité terrain pour le calcul de la matrice de confusion. Une fois la classe de chaque point renseignée, on procède au

calcul de la matrice de confusion qui permettra de calculer le coefficient Kappa via une

table de calcul excel. Selon Landis et Koch (1977), le coefficient Kappa permet d'apprécier la qualité de la classification et dire qu'elle est excellente si K > 0,8, bonne si

0,8 > K > 0,6, modérée quand 0,6 > K > 0,2 et mauvaise quand K < 0,2. Dans notre cas, la classification est validée si le coefficient Kappa excède 80%. Faute de quoi, il a fallu soit redéfinir les ROIs dans le cas où il y a trop de confusion entre les classes, ou soit redéfinir les classes si elles ne sont pas bien définies dans le choix des classes jusqu'à l'obtention d'une précision de classification satisfaisante.

Pour l'image de 2014 où il a été possible d'effectuer un contrôle sur terrain, un second contrôle basé sur des vérités terrain (polygones) recueillies sur quelques sites en forêt de Maâmora a été réalisé. Ces polygones ont été utilisés pour un second calcul du coefficient Kappa.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984