I. Réduction des émissions de GES.
Le plan d'action résultant d'une évaluation des
émissions de GES a pour but de diminuer globalement les émissions
de gaz à effet de serre liées à l'activité. Il
pourra donc s'attacher aux émissions directes, indirectes ou
évitées. Il portera soit sur les quantités d'unités
d'oeuvre employées, soit sur les facteurs d'émission liés
à celles-ci. D'un service à l'autre, les marges de
réduction possibles en matière d'émissions de GES seront
très variables, et ne pourront être déterminées
qu'après l'achèvement de l'évaluation chiffrée des
émissions.
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Même si les marges de réduction sont faibles, les
actions entreprises pourront avoir un caractère d'exemplarité
pour les autres services. L'expérience prouve également que la
mise en oeuvre d'un plan d'actions pour la réduction des
émissions de GES est un excellent levier de communication interne pour
la mobilisation des collaborateurs du service autour d'un objectif de
développement durable partagé par tous, et qui se
caractérise au quotidien par une multiplicité d'«
écogestes ».
On peut citer comme exemples de pistes de réduction :
? Energie :
· Amélioration de la performance
énergétique des processus de traitement, voire modification de
tout ou partie du processus;
· Actions d'économies d'énergie sur les
bâtiments: isolation, ampoules basse consommation/tubes fluorescents,
modification des consignes de chauffe, d'éclairage ou de climatisation
des bâtiments ;
· Mise en oeuvre de source de production
d'énergies renouvelables sur les sites : solaire thermique ou PV,
éolien, pompes à chaleur, géothermie, microturbines,
digestion, production et valorisation de biogaz ;
? Réactifs et consommables :
· Tenir compte dans le choix ou les politiques d'achat
des réactifs de leur facteur d'émission. Par exemple, utiliser du
charbon actif d'origine biologique, choix du chlorure ferrique
élaboré avec le processus de fabrication le moins
émissif.
· Lors des modifications lourdes des process, choisir
ceux utilisant les réactifs les moins émissifs (à titre
d'exemple, un traitement physico chimique est 4 à 5 fois plus
émissif qu'un traitement biologique en raison du chlorure ferrique
utilisé).
? Procédés :
· Maîtrise des fuites des systèmes de
climatisation.
· Modification des horaires de production.
? Fret :
· Privilégier des achats de proximité ;
· Privilégier le fret ferroviaire ou maritime
plutôt que le fret aérien ou routier.
? Déplacement des personnes :
· Mise en oeuvre d'un plan de déplacement
d'entreprise ;
· Incitation au covoiturage, aux déplacements en
transports en commun, aux déplacements en train sur les longues
distances, mise en oeuvre de la téléconférence ou de
l'audioconférence, promotion du télétravail ;
· Formation des agents à l'éco-conduite
(qui peut conduire à une économie de carburant parfois
significative) ;
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? Prise en compte des émissions de GES dans les
politiques d'achat des véhicules de service.
Le comportement stratégique des entreprises en
matière de DD peut être très variable, depuis des
comportements de refus ou d'évitement, jusqu'à des
stratégies pro-actives ou de bouleversement, en passant par des
comportements d'intégration partielle. On distingue trois types de
comportement en fonction du degré d'intégration de la DD dans la
stratégie globale :
? Premier type de comportement, la responsabilité
sociétale est séparée de l'activité
économique. Exemples : actions de sponsoring, marketing philanthropique,
actions de mécénat... Ces initiatives n'ont aucun impact direct
sur les décisions stratégiques de l'entreprise.
? Le deuxième type de comportement peut être
qualifié d'intégration faible. Les actions de l'entreprise sont
faiblement reliées à la stratégie globale ou portent sur
des activités marginales. Elles sont importantes pour de meilleures
performances sociétales, mais ne modifient pas les axes
stratégiques de l'entreprise. Exemples : utilisation prioritaire de
papier recyclé, accueil de stagiaires en contrat d'apprentissage...
? Dans le troisième type d'entreprises, les actions
cherchent à faire entrer la
dimension environnementale et sociale dans la stratégie de
l'organisation et à peser sur la transformation de son système de
management. Exemple : éco-conception des produits...
Intégrer le développement durable dans ses
réflexions stratégiques, comme dans ses processus
d`approvisionnement , de production et de vente s'impose donc petit à
petit à l'entreprise comme une nécessité pour assurer sa
pérennité, ménager son image, exercer sa
responsabilité sur le long terme et mieux maîtriser les risques
sociétaux et économiques .Néanmoins cette
intégration est souvent affrontée par des obstacles et
défis d'ordre stratégiques culturels ,organisationnels ,
économiques....
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