CONCLUSION PARTIELLE.
Au terme de ce chapitre portant sur la présentation des
résultants d'enquête, il est opportun de noter que
l'insécurité alimentaire dans la chefferie Rubenga est
liée à une panoplie de facteurs à savoir :
- une grande taille de ménage 6 à 8 individus
39.2%, suivi de 9 à 11 individus 21.5% ; - la sous production agricole
entrainée par :
· l'exploitation des unités de surfaces
exigües soit 0.5ha pour 28.6% suivi de 1ha pour 24.2% ;
· le mode d'acquisition des terres moins favorisant qui
est héritage avec 49.3% ;
· les maladies de cultures 35.7% ;
· l'infertilité du sol 32.1% ;
· les semences non améliorées 17.9% ;
· la passivité des ménages dans les
activités d'amélioration et conservation des sols 37.1% ;
- Faible investissement dans l'élevage : poule 46.5%,
chèvre 15 %, porc 7.8% ; cobaye 23.6%, vache 7.1%, et c'est
généralement moins de 5 têtes ;
- Faible revenu mensuel des ménages 49.3% ont un revenu
de moins de 30 $, suivi de 31 à 50 $ pour 41.4% ;
- Difficulté d'écoulement des produits
récoltés observée par la vente des produits dans les
marchés locaux 44%, au champ 24%, et les prix sont jugés
dérisoires par 62.8% ; - Approvisionnement en denrées
alimentaires à des prix élevés 59.3% et
- Les mauvais états des routes de dessertes agricoles
95.7%.
En effet, tous ces facteurs sont à la base de la
pauvreté extrême et généralisée de la
paisible population de la chefferie Rubenga.
Par ailleurs, la recherche des pistes des solutions à
ces problèmes nous conduit à proposer des stratégies de
lutte contre l'insécurité alimentaire qui feront l'objet de notre
quatrième chapitre.
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CHAP IV. STRATEGIES DE LUTTE CONTRE L'INSECURITE
ALIMENTAIRE DANS LA CHEFFERIE RUBENGA
Dans cette étude, l'on constate que
l'insécurité alimentaire est influencée par plusieurs
facteurs. Cependant, six stratégies sont proposées afin
d'améliorer les conditions de vie des ménages dans la chefferie
Rubenga.
Il s'agit essentiellement de :
V' Désenclavement de la chefferie ;
V' Intensification agricole ;
V' Amélioration de l'environnement ;
V' Promotion de l'élevage et de la pêche ;
V' Transformation et conservation des produits
récoltés.
V' Encadrement des paysans et mise en place d'une politique de
planification de
naissances.
Ces six principales orientations sont étroitement
liées et interdépendantes, pour une restauration effective de la
sécurité alimentaire dans la chefferie Rubenga.
IV.1. DESENCLAVEMENT DE LA CHEFFERIE RUBENGA. Les
priorités en matière de désenclavement de la chefferie
consistent en :
? Réhabilitation des routes de dessertes
agricoles : Voulant souligner l'importance des routes dans le
développement d'un milieu, ASBY cité par MOSHER (1967) s'exprime
en ces termes : « Si je ne devais que faire une seule chose pour
accélérer le développement agricole d'une région
donnée, je construirais des routes. Si à cela je pouvais ajouter
une autre chose, je construirais encore des routes. Et si à cela je
pouvais encore ajouter une autre chose, je construirais toujours des routes
». En effet, les routes de dessertes agricoles permettent
l'écoulement des produits agricoles des points de production vers les
marchés » et les quais d'accostage des bateaux. D'où la
nécessité d'un réseau routier bien aménagé
pour permettre aux ménages agricoles d'écouler les produits dans
les centres urbains à un prix décent et de se procurer d'autres
biens nécessaires pour leur survie.
? Réhabilitation de quais d'accostage
: le lac Kivu offre l'opportunité de transport lacustre.
Malheureusement, les quais d'accostage de la chefferie sont en état
de
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délabrement. L'idée serait de les
réhabiliter pour que les bateaux aient la facilité d'accoster et
ainsi permettre aux paysans de sortir pour l'approvisionnement en produits de
première nécessité dans les centres urbains.
? Affectation de trois bateaux pour le transport des
marchandises et des personnes : l'affectation de trois bateaux pour le
transport des marchandises et des personnes s'avère une voie pour sortir
la chefferie Rubenga de l'enclavement, soit un bateau par groupement. En effet,
le transport se fait généralement par les pirogues
motorisées qui sont exposées malheureusement aux risques de
naufrage. A cela s'ajoute le long trajet qui sépare Rubenga à la
ville de Bukavu et celle de Goma, le paysan est obligé de se
réveiller à 3hoo du matin.
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