I.2.6. LES FACTEURS INFLUENCANT L'INSECURITE ALIMENTAIRE
DANS LES MILIEUX RURAUX.
Le manque de nourriture quand on habite dans les milieux
ruraux, ce la peut paraitre peu logique puisqu'on estime qu'ils ont la terre
à leur disposition ; ne peuvent - ils pas produire au moins la
quantité de nourriture nécessaire à l'amélioration
de leur famille ?
En effet, on observe que la situation alimentaire de nombreux
paysans est souvent précaire, d'où l'examen des facteurs à
la base de cette situation désastreuse est d'une importance capitale.
I.2.6.1. Des paysans sans terre.
Beaucoup de paysans ne possèdent pas de terre : une
minorité de grands propriétaires possèdent la plus grande
part des terres, souvent les meilleurs. Peu de surfaces cultivables restent
à partager entre la grande majorité des paysans. Cette
répartition inéquitable des terres concerne surtout
l'Amérique Latine et l'Asie (FOGEL et AUDATE, 1997). Nombreux sont les
agriculteurs qui travaillent comme métayers, pour un faible salaire, sur
des terres qui ne leur appartiennent pas, et dont ils ne peuvent pas utiliser
librement les produits, ni pour leur autoconsommation, ni pour la vente. Ces
paysans n'ont aucune sécurité d'emploi, ils peuvent être
renvoyés du jour au lendemain. Pour certain, l'exode rural sera la seule
solution. Il arrive que des paysans obtiennent en fermage un petit lopin de
terre. Ils peuvent donc disposer de tout ou d'une partie de la production
qu'ils consomment ou qu'ils commercialisent. Cette production demeure
insuffisante pour payer le fermage, souvent exorbitant, pour acheter les
semences et les outils et pour acquérir de biens qu'ils ne produisent
pas, comme du savon, de l'huile, des vêtements,...
I.2.6.2. Des paysans avec des parcelles trop
petites.
D'autres paysans sont propriétaires mais les parcelles
sont trop petites. Même s'ils obtiennent de bons rendements, le volume de
leur production reste insuffisant pour atteindre des revenus leur permettant de
faire face à toutes les dépenses d'une famille souvent nombreuse.
Beaucoup de paysans doivent s'endetter pour s'alimenter et les revenus servent
souvent à rembourser les dettes. Quand l'endettement devient trop
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important, les paysans doivent renoncer à leur parcelle
et la revendre à des grands propriétaires terriers. Pour pouvoir
se nourrir, une partie d'entre eux vont à la ville chercher le
travail.
I.2.6.3. Des prix défavorables aux paysans.
Dans le pays en développement, les cultures
vivrières, comme les cultures d'exportation ne fournissent pas de
revenus suffisants aux petits paysans. Les prix des produits vivriers stagnent
car les céréales, le manioc, les haricots, sont
concurrencés par des produits importés ou par l'aide alimentaire.
Cette tendance est amplifiée par la politique de fixation des prix. Les
Etats favorisent les citadins en plafonnant le prix des produits vivriers. Les
revenus provenant des cultures d'exportation ne sont pas plus lucratifs pour
les petits paysans. L'offre de produits tropicaux, comme le café, le
cacao, le coton, le thé, etc. est souvent trop importante pour la
demande et les prix baissent. Le producteur de café ne reçoit pas
beaucoup plus pour son café aujourd'hui qu'il y a 10 ans. Pendant que
les prix des produits agricoles n'évoluent pas, les prix des biens de
consommation (l'huile, savon, pétrole pour les lampes,...) augmentent.
Les termes de l'échange sont défavorables aux petits producteurs
qui se retrouvent, ainsi en situation d'insécurité
économique.
Exemple : malgré des reformes agraires entreprises dans
plusieurs pays d'Amérique latine et d'Asie, la répartition des
terres reste problématique.
- Au Guatemala, 3% de la population possède 75 % des
terres agricoles.
- Au Brésil, les grands propriétaires terriers
n'emploient que 28 % des travailleurs de
la terre et possèdent 84 % de la surface
cultivée, alors que 72 % des paysans travaillent dans de petites
exploitations qui n'occupent que 8,4 % de la surface cultivée. La
superficie d'une grande propriété peut aller jusqu'à 10
hectares. Ces immenses étendues sont souvent consacrées aux
produits destinés à l'exportation : cacao, café,
soja,....ou à l'élevage. D'autres grands propriétaires
cultivent des céréales, mais avec un très faible rendement
à l'hectare.
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