CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
Nous voici arriver au terme de notre étude portant sur
les effets de la politique budgétaire (volet dépenses publiques)
sur la croissance économique en République Démocratique du
Congo.
En effet, La politique budgétaire est un instrument de
la politique économique dont les théoriciens des diverses
écoles de pensés ont étudié l'effet sur
l'économie. La théorie Keynésienne stipule qu'elle peut
stimuler la demande globale et relancer une économie stagnante,
pourtant, pour les classiques et les néoclassiques une politique
budgétaire expansionniste n'a pas d'effet positif sur l'activité
économique car les dépenses publiques ont longtemps
été considérées comme une destruction des richesses
tirées de l'impôt sur les personnes physiques et morales.
Ainsi, cette divergence de points de vue entre
classiques/Néoclassiques et Keynésiens émane
principalement de la définition de l'Etat pour ces écoles. En
effet, l'Etat pour les premiers n'avait que des tâches administratives,
militaires et n'effectuait aucune production. Pour les Keynésiens et
jusqu'aujourd'hui, l'exercice des attributions de l'Etat le conduit à
intervenir dans le domaine de la production économique. Le poids d'un
Etat dans une économie peut se mesurer par la part de ses
dépenses publiques dans le Produit Intérieur Brut (PIB)
En effet, en élaborant ce travail, la
préoccupation majeure a été celle de comprendre pourquoi
les dépenses publiques de fonctionnement, d'investissement et de la
dette extérieure de l'Etat congolais influencent positivement la
croissance économique mais de manière non significative la
population congolaise ? Quels sont les stratégies possibles pour
faire un impact positif et significatif ?
Pour ce faire, nous avons adopté une démarche
qui s'est appuyée sur une approche à la fois théoriques et
empirique.
Ainsi, la problématique de notre travail a
été résumée comme suit :
1. Quels sont les effets des dépenses publiques de
fonctionnement, d'investissement et de la dette extérieure sur la
croissance économique en RDC ?
2. Quel serait l'impact de la bonne gouvernance sur la
relation dépenses publiques et croissance économique en
RDC ?
Pour orienter notre investigation, nous sommes partis de
l'hypothèse selon laquelle les dépenses publiques de
fonctionnement, d'investissement et de la dette extérieure en RDC ont un
impact positif sur la croissance économique.
La seconde hypothèse postulait que les dépenses
publiques d'investissement essentiellement orientées vers les secteurs
productifs, constituait un facteur d'accélération de la
croissance économique par les politiques publiques en RDC, et que la
bonne gouvernance a un impact positif sur les dépenses publiques et la
croissance économique.
L'approche empirique développée dans ce
mémoire va dans le sens d'une vérification empirique des
thèses des théories de la croissance endogène. Pour ce
faire un modèle a été estimé en considérant
les dépenses publiques de fonctionnement, de la dette extérieure,
ainsi que d'investissement et de l'impact de la bonne gouvernance sur la
croissance économique.
De ce fait, les résultats de notre étude
révèlent que les dépenses publiques de fonctionnement
influencent positivement mais de manière non significative sur la
création de richesses du pays et la dette extérieure
n'influence pas la croissance économique en RDC. Toutefois, on note
l'existence d'une relation positive des dépenses publiques
d'investissement sur la croissance économique en RDC ; et la
corruption influence négativement la croissance économique.
Les dépenses publiques de fonctionnement et de la dette
extérieure donne des effets négatifs sur la croissance
économique congolaise, à cause de la détérioration
de la gestion budgétaire, observée au cours des années 80
et 90 et qui s'est poursuivie jusqu'à la fin de l'année
2003 ; période à laquelle on a assister à la
croissance rapide de ces dépenses qui était due principalement
aux dépenses excessives effectuées à de fins politiques et
politiciennes, et la dette extérieure à développer un
système de corruption et de détournements de fonds, ainsi que le
financement d'éléphants blancs pour des investissements sans
rentabilité économique.
Cette analyse nous oblige à rejeter l'hypothèse
première qui affirmer que les dépenses publiques de
fonctionnement et de la dette extérieure influence positivement la
croissance économique en RDC.
En particulier, comme dit ci - haut, l'impact négatif
de dépenses de fonctionnement et ou de consommation et de la dette
extérieure suggèrent l'inexistence d'un effet multiplicateur de
la demande en RDC.
Eu égard de ce qui précède nous
confirmons la seconde hypothèse de notre étude qui laissait
présumer que les dépenses publiques d'investissement
essentiellement orientée vers des secteurs productifs, constituaient un
facteur d'accélération de la croissance économique en RDC
et que la bonne gouvernance avait un impact positif sur les dépenses
publiques et la croissance économique.
En somme, si la politique budgétaire reste un
instrument utilisable, il faut dire que son efficacité dépend de
la prise en compte de plusieurs contraintes et limites en RDC. Or dans la
tradition keynésienne, la régulation de la croissance
économique par l'Etat passe par des actions budgétaire
contra-cyclique ; cette perspective amène les pouvoirs publics
à soutenir l'activité économique dès lors que la
demande des agents est déprimée et à la freiner lorsque
son emballement fait craindre de déséquilibres internes et
externes. On observera cependant qu'entre 1985 et 2003, les finances publiques
congolaises ont été structurellement déficitaires, en
contradiction avec la logique contra-cyclique d'intervention de l'Etat.
Par conséquent, l'Etat congolais doit faire un effort
de mieux contrôler les dépenses d'urgence non
budgétisées qui ont représenté 13% des
dépenses exécutées en 2013, 14,6% en 2014 et 15, 8% en
2015. Assigner les dépenses publiques, orienter les dépenses
publiques en faveur des pauvres, comprimer les dépenses non
prioritaires, plaider également pour une gestion saine et transparente
des finances publiques afin d'assurer à ces dépenses une
efficacité maximale et utiliser le taux d'exécution du budget
comme une variable véritablement anticyclique. D'où la question
relative à la qualité des dépenses publiques et de la
bonne gouvernance mérite d'être sérieusement poser.
De ce fait, l'Etat congolais doit diversifier d'avantage son
portefeuille et sa structure de production pour plus de transformation sur
place dans le secteur secondaire et tertiaire et mettre en place des
politiques structurelles et des reformes appropriées pour pouvoir
accroitre la mobilisation des recettes publiques notamment fiscales et
domaniale de tous les secteurs de la vie nationale du pays et lutter contre la
corruption qui influence négativement la croissance économique,
afin d'avoir les moyens adéquats de sa politique économique.
En définitive, la bonne gouvernance des finances
publiques influence positivement la croissance économique et doit
nécessairement impliquer aussi une bonne gouvernance financière
et démocratique, c'est-à-dire une gestion publique rationnelle et
efficace pour une stabilité économique et politique à long
terme.
En perspective, si la RDC attend se développer et se
veut indépendant économiquement vis-à-vis de l'occident en
ce qui concerne le financement de ses projets et surtout de la totalité
de son budget, doit s'investir dans l'agriculture qui est un secteur
générateur des richesses car 70% de la population congolaise vit
en milieu rural et qu'elle dépend de l'agriculture ; le
développement des activités agricoles devraient avoir une
incidence significative sur la création d'emplois. Le gouvernement devra
consolider les reformes structurelles avec la stratégie de
développement économique fondée sur la transformation de
l'agriculture. Par conséquent, La création d'une banque nationale
agricole pourra aider financièrement les agriculteurs présentant
des projets ambitieux et réalisables dans l'ensemble du territoire
national pour booster ce secteur afin de diminuer le taux de chômage et
également donner à l'Etat des moyens conséquents pour
relancer l'économie.
Nous pensons que la mise en place de la politique
budgétaire prudente accompagnée des mesures d'encadrement et la
prise en compte de ces quelques recommandations permettront d'améliorer
durablement la situation économique de la République
Démocratique du Congo en vue d'une croissance économique et d'un
développement harmonieux et durable.
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