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INTRODUCTION
Comme la plupart des pays en voie de développement, la
Côte d'Ivoire n'échappe pas au phénomène de la
croissance démographique galopante ces dernières années
(Fondio et al., 2013). En effet, la population
ivoirienne est passée à 22.671.331 millions d'habitants selon les
estimations de l'Institut National de la Statistique (INS) établies en
2015 sur la base du quatrième Recensement Général de la
Population et de l'Habitat (RGPH) de 2014. Soit un taux d'accroissement annuel
moyen de 2,6% depuis 1998 (INS, 2016).
Malheureusement, cette croissance de la population n'est pas
suivie par une augmentation proportionnelle de la production agricole
alimentaire. En effet le bilan entre production et consommation est
négatif avec une production moyenne nationale en viande et poisson de
104254 tonnes contre une consommation totale de viande et de poisson de 371475
tonnes. Ce qui traduit bien le caractère déficitaire de la
production nationale en protéines animales pour une population dont la
principale source protéique est animale (FAO, 2008). A
l'instar de la viande, du poisson et des champignons ; les légumineuses
représentent une source importante de protéine alimentaire. Et
cette richesse en protéine fait des légumineuses une source
protéique d'origine végétale qui pourra être une
alternative à la consommation des protéines d'origine animale.
Ainsi, il est évident que consommer des légumineuses permettrait
d'assurer un apport régulier en protéines à faible
coût (Ben-Souilah, 2015 ; Ranjani, 2009). Les
légumineuses peuvent être consommées sous plusieurs formes.
Soit sous forme de légume vert (feuille et gousses), de graines
sèches ou de farine (Hedjal-chebheb, 2014). Le haricot
commun (Phaseolus vulgaris) n'est pas en reste de cette
caractéristique commune aux légumineuses. Il est de ce fait l'une
des espèces de haricot les plus importantes en termes de production et
consommation dans le monde entier, en Afrique et particulièrement en
Côte d'Ivoire avec des taux de production et consommation annuelle
respectifs de 4800 tonnes et de 97,50 g/personne/jour (FAOSTAT, 2013).
En Côte d'Ivoire, les variétés les plus
consommées sont les variétés rouge et blanche
(Kinyanjui et al., 2015; Njoroge et al., 2015;).
Les grains secs de haricots (Phaseolus vulgaris L.) sont en
plus de leur forte teneur en protéine, une bonne source d'hydrates de
carbone, de vitamines, et de minéraux. Ces caractéristiques font
du haricot une denrée de bonne valeur nutritive (Delgado-salinas
et al., 2006 ; Wu et al., 2004).
Toutefois, toutes ces informations sur le potentiel
nutritionnel du haricot ne concernent que les grains à l'état
cru. Il existe toujours un gap d'information à combler, notamment au
niveau de l'impact des technologies de transformations sur la valeur
nutritionnelle des grains de haricot Vodouhe et al.
(2012). La qualité nutritionnelle du haricot est fortement
influencée
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par de nombreux facteurs parmi lesquels compte le mode
cuisson. En effet, la cuisson entraîne une perte plus ou moins
marquée en certains nutriments, soit par la diffusion des constituants
hydrosolubles dans l'eau de cuisson, soit par la destruction de substances
thermolabiles (Rocca-Poliméni, 2007). Il apparait donc
opportun d'évaluer la qualité nutritionnelle du haricot
Phaseolus vulgaris après cuisson. Plus spécifiquement il
s'agira (i) de déterminer la teneur en composés nutritionnels et
antinutritionnels des grains de haricot après cuisson à l'eau et
à la vapeur, puis (ii) déterminer le taux de perte
engendré par chaque mode de cuisson.
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I. REVUE DE LITTERATURE
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GENERALITES
1.1. Historique
Selon Vanderbourg and Baudoin (1998) et
Kaplan (1965), la culture du haricot connu sous le nom de
Phaseolus a commencé sur le continent américain,
spécifiquement aux Etats-Unis méridionaux, au Mexique, en
Amérique Centrale, et dans la partie nord de l'Amérique du Sud,
en particulier dans les régions de la culture d'Inca (empire Inca). Les
mesures radioactives de carbone indiquent que Phaseolus
d'espèce vulgaris a été adapté aux
conditions écologiques et de culture de l'Amérique Centrale il y
a environ 7000 ans, étant l'une des plantes cultivées les plus
anciennes dans cette région du monde (Kaplan, 1965). Il
a été présenté dans l'Europe au seizième
siècle et depuis lors c'est devenu une récolte très
importante dans plusieurs régions du monde.
1.2. Taxonomie et description botanique
1.2.1. Taxonomie
Le nom scientifique du haricot commun est Phaseolus
vulgaris L. (OECD, 2015 ; ITIS, 2014). Le haricot commun
est un membre de la famille de légumineuse, et sa hiérarchie
taxonomique est :
Ordre : Fabales
Famille : Fabaceae
Genre : Phaseolus L.
Espèce : Phaseolus vulgaris L.
Le genre Phaseolus est vaste, incluant
approximativement quatre-vingt (80) espèces cultivés et
espèces sauvages, mais le P. vulgaris est l'espèce la
plus largement cultivée Porch et al., 2013 ; Freytag
and Debouck , 2002).
Le Tableau I montre les espèces les
plus étroitement liées à P. vulgaris : ce sont
Phaseolus albescens, Phaseolus coccineus, Phaseolus costaricensis, Phaseolus
dumosus, Phaseolus parvifolius, Phaseolus persistentus. Phaseolus coccineus,
Phaseolus acutifolius, et Phaseolus lunatus (haricot de lima)
(Bellucci et al., 2014).
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Tableau I : Espèces étroitement
liées à Phaseolus vulgaris
Espèces Localisation géographique
historique
P. acutifolius Mexique, Etats-Unis
du sud-ouest
P. albescens Mexique occidental
P. coccineus Mexique, Guatemala,
Honduras
P. costaricensis Guatemala, Mexique
Occidental
P. parvifolius Etats-Unis du
sud-ouest, Guatemala, côte Pacifique du
Mexique et l'Amérique Centrale.
P. persistentus Guatemala
Sources : Porch et al. (2013); Bellucci et
al. (2014)
Phaseolus vulgaris est une plante
herbacée annuelle avec un système racinaire pivotant
caractérisé par de nombreuses ramifications latérales et
adventives. La germination épigée, c'est-à-dire les
cotylédons émergent au-dessus du sol. Les feuilles primaires des
plantules sont simples, opposées, stipulées et souvent
stipellées. Les stipules sont des appendices foliacés
insérés par deux à la base du pétiole tandis que
les stipelles sont des appendices insérés par deux à la
feuille. Les feuilles sont trifoliolées, les fleurs sont réunies
en inflorescence en grappes axillaires, les fruits sont des gousses. Le haricot
est une plante à autofécondation (Barikissou et
al., 2012; Abid et al., 2009). En réalité,
ces fleurs sont insérées sur des latéraux très
contractés qui cessent de croitre après la formation de deux ou
trois noeuds. Le calice est campanulé avec les 5 sépales
soudés tandis que la corolle Papilionaceae, avec un étendard
prononcé au dos de la fleur, des ailes de chaque côté et le
carène formé de deux petits pétales soudés. Les
étamines sont diadelphes (9 étamines soudés et une libre)
et disposés en deux cycles. Il faut distinguer les formes naines suivant
le port de tige. Ces formes sont les plus cultivées car ne demandent
aucun matériel de support (tuteur) et les formes grimpantes qui exigent
des rames (Winandy et al., 1959). Le haricot commun
est la légumineuse de consommation courante dans le monde entier, et
c'est la légumineuse la plus importante produite pour la consommation
directe, avec une valeur marchande excédant celle de toute les autres
cultures de légumineuses confondues (Porch et al., 2013
; Broughton et al., 2003 ; Graham and Vance,
2003). Bien qu'ayant une faible teneur en méthionine et
cystéine, les grains secs de Phaseolus vulgaris sont une source
importante de protéine diététique pour des millions de
personnes dans presque tous les pays tropicaux, complétant les acides
aminés manquant dans les régimes basés sur le maïs,
riz, ou d'autres céréales (Broughton et al.,
2003; Wortmann, 2006). Les haricots sont une source importante
d'acides aminés tels que lysine et tryptophane, de minéraux (fer,
cuivre, et zinc), d'antioxydants et de flavonoïdes (FAO,
1999).
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Les gousses des graines sont allongées, (8 à 20
Cm de long et 1 à 2 Cm de large), avec jusqu'à 12 graines par
cosse, mais la plupart des variétés ont 4 - 6 graines. Des
graines sont de couleurs très variétés allant de blanc,
rouge, à brun, selon le cultivar (Wortmann, 2006), et
les graines changent considérablement dans la taille, avec une gamme de
150 à 900 g par 1 000 grains (Brink and Belay, 2006 ; Wortmann,
2006).
Les grains de haricots secs sont habituellement cuits à
l'eau avant d'être consommé. Cependant d'autres traitements
technologique tels que la torréfaction et le frasage peuvent lui
être applique avant consommation (Siddiq et al., 2010 ;
Tohme et al., 1995 ;). Par ailleurs le haricot peut
être consommé sous d'autres formes. Il se consomme à
l'état frais (haricot vert) où les grains de haricot en gousse
sont consommés comme légume vert (Broughton et
al., 2003). De plus les feuilles de quelques
variétés sont consommées comme légume feuille
(Wortmann, 2006).
1.3. Importance
Classé parmi les grandes récoltes mondiales, le
haricot commun (Phaseolus vulgaris) est une
denrée très nutritive qui contient de faible teneur en lipides,
des teneurs très élevées en protéines et
minéraux ainsi que des vitamines multiplexes (Shang et
al., 2016 ; Anonyme , 2008). Etant riche en protéines, le
haricot joue un grand rôle dans la couverture des besoins alimentaires en
protéines pour les populations des pays en voie de développement
et compense le manque de source de protéines animales pour une grande
partie de la population (Nyabyenda, 2005).
1.3.1. Taux de production
Les légumineuses sont des semences comestibles
récoltées à l'état de gousse d'une
variété de plantes légumineuses annuelles. Les
légumineuses cultivées en Côte d'Ivoire comprennent,
notamment, les haricots secs, le soja, le niébé. Selon les
données de la FAO (2013), la production annuelle en
Afrique des haricots secs toutes variétés confondues,
représentaient environ 6048036 de tonnes et en Côte d'Ivoire,
35000 tonnes.
1.3.2. Taux de consommation
Le haricot sec est une denrée
régulièrement consommée en Afrique avec les plus fortes
consommations enregistrées au niveau de l'Afrique de l'Est. En
Côte d'Ivoire 57g/personne/jour de haricots secs ont été
consommées en 2011 et 58 g/personne/jour en 2013. Il est important de
souligner que l'Asie est la plus grande consommatrice de haricot sec avec un
taux de 71 g/personne/ jour, contre 69 g/personne/ jour en Afrique selon les
données de la FAO (2013).
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2. Caractéristiques physico-chimiques
2.1. Composés nutritionnels
2.1.1. Macronutriments
Les macronutriments sont les substances nutritives dont
l'organisme humain a besoin en grande quantité pour son bon
fonctionnement. La concentration en macronutriments dans le haricot est
variable selon la variété, le climat, le sol, la méthode
culturale et bien d'autres conditions. Cependant comme le montre le
Tableau II, les principaux macronutriments observés
dans les légumineuses et en particulier le haricot commun sont les
glucides, les protéines, les lipides et les fibres (Ovando
et al., 2013; Siddiq et al., 2010 ; El-Tinay et al.,
1989)
La teneur en humidité des grains de haricot
(Phaseolus vulgaris) est comprise entre des valeurs
allant de 10,4 % à 13,59 % selon la variété.
La teneur en cendres quant à elle, varie de 3,4 % à 4,49
% (Hedjal-chebheb, 2014; Martinez et al., 2013; El-Tinay
et al., 1989). Les légumineuses sont connues pour leur
teneurs élevées en protéine. En effet, la teneur en
protéine du haricot sec (Phaseolus vulgaris) est comprise entre
19 % et 29, 21 % selon la variété et la méthode de
dosage (Anton et al., 2009; Nwaga et al., 2000
Berrios et al., 1999).
La teneur en glucides moyenne dans le haricot commun se situe
entre 50 et 60 % (El Tinay et al., 1989). Quant
à la matière grasse, elle a un taux moins élevé que
celui des protéines avec des teneurs allant de 0,9 à 1,7
% (Martinez et al., 2013 ; Anton et al., 2009).
La teneur moyenne en glucides totaux et fibres dans le haricot commun
se situe respectivement entre 50 et 60 % ; 3,4 et 4,8
% (Martinez et al., 2013 ; El Tinay et al.,
1989).
2.1.2. Micronutriments
Les principaux minéraux sont le calcium
(Ca2+), le phosphore (P), le potassium (K+), le sodium
(Na+), le magnésium (Mg), le fer (Fe), l'iode (I), le fluor
(F) et le zinc (Zn). La teneur en calcium est comprise entre 1,02 et 1,46 mg/g
; le Fer (61,8 et 80,6 mg/kg) ; Zinc (21 et 25,1 mg/kg) ; Phosphore (4 et 4,68
mg/g) et le Magnésium (184 mg/100g) (Hedjal-chebheb, 2014;
Martinez et al., 2013). Toutefois, certains minéraux
sont chélatés par des substances anti-nutritionnelles rendant ces
minéraux moins disponibles pour l'organisme.
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2.2. Composés antinutritionnels
Dans le Tableau III figures la teneur en
quelques composés antinutritionnels contenu dans les grains de
Phaseolus vulgaris. Les facteurs antinutritionnels sont des
composés qui réduisent la valeur nutritionnelle des aliments. Ils
peuvent par exemple réduire la biodisponibilité de certains
composés ou inhiber des enzymes nécessaires à la
digestion. Dans les légumineuses, il existe plusieurs facteurs
antinutritionnels comme les facteurs anti-trypsiques, les alpha-galactosides et
les phytates. Les phytates sont des agents chélateurs de cations
bivalents tels que le Fe, le Zn et le Mg). Leur mode d'action consiste à
former des complexes insolubles et non digestibles avec ces composés.
C'est ainsi qu'ils réduisent la biodisponibilité des
différents minéraux. Les phytates influencent aussi
l'activité de certaines enzymes telle que la pepsine, la trypsine et
certaines amylases. Ils peuvent aussi former des complexes avec les
protéines, ce qui réduit leur solubilité et leur
digestibilité. Outre cet effet antinutritionnel, les phytates
représentent une bonne source de phosphore dans les légumineuses.
Les teneurs en phytates sont variables et elles vont de 0,3 à 5 %
(g/100g) (Diaz et al., 2010; El-Tinay et al.,
1989).
3. Modes de cuisson des grains de haricot
3.1. Cuisson à l'eau des grains de haricot
Elle consiste en l'immersion du produit dans un grand volume
de solution bouillante. Le temps d'ébullition est variable. Il est court
pour les traitements tels que le blanchiment et long pour la cuisson
(Soudy, 2001). Dans ce cas, les aliments les plus
concernés sont les légumes, les pâtes alimentaires, les
céréales, légumineuses, viandes, poissons et quelques fois
les racines et tubercules (Aboubakar, 2009).
Les légumineuses telles que les haricots sont
caractérisées par leur temps de cuisson relativement long. Il
existe à cet effet deux groupes dans les variétés de
haricot (Phaseolus vulgaris) en fonction de leur aptitude à la
cuisson. Les variétés HTC (hard to cook) et les ETC (easy to
cook) qui sont respectivement des variétés difficiles à
cuir et facile à cuir (Kinyanjui et al.,
2015).
De façon générale, la consommation des
grains de haricots nécessite au préalable une cuisson à
l'eau avant d'être consommés. Les préparations culinaires
du haricot comme pratiqué dans nos ménages se font en deux phases
: une première phase de pré-cuisson des grains suivi d'une
seconde phase cuisson avec les ingrédients.
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3.2. Cuisson à la vapeur des grains de haricot
La cuisson à la vapeur d'eau est un traitement
thermique appliqué aux denrées alimentaires. Elle consiste
ordinairement à immerger le produit pendant un temps (variable avec la
nature du produit) dans de la vapeur d'eau au voisinage de 100 °C. En
effet, il s'agit de porter à ébullition un fond d'eau dans un
récipient, puis réduire le feu lorsque l'eau bout de façon
à ce qu'elle soit frémissante. Ensuite, poser sur le
récipient un panier à cuisson perforé ou une
couscoussière, dans lequel sont déposés les aliments
à cuire, puis recouvrir d'un couvercle. De cette manière, les
aliments cuisent dans cet espace clos sous l'action de la vapeur qui se
dégage de l'eau bouillante, leur évitant le contact avec l'eau
(Martine, 2009).
Cette technique de cuisson concerne tous les aliments
traditionnellement pochés ou cuits à l'anglaise. Mais elle
s'applique aussi à la décongélation, à la remise et
au maintien en température des plats cuisinés à l'avance,
au blanchiment de certaines viandes et de certains légumes
(Aboubakar, 2009).
3.3. Influence de la cuisson sur les composés
nutritionnels des grains de haricot
La cuisson à l'eau est le mode de cuisson le plus
utilisé dans les pays en voie de développement, notamment la
Côte d'Ivoire. Ses effets sur les composants des denrées
alimentaires sont multiples et divers. En effet la cuisson entraine la baisse
d'une part de certains constituants et l'augmentation de la teneur en d'autres
constituants d'autre part. La teneur en certains phytostérols dans le
haricot augment après cuisson. C'est le cas du
cholestérol qui passe de 2,96 à 4,87 % après cuisson dans
le haricot (Kaloustian et al., 2008). Cependant une
diminution notable de beaucoup de substances toutes aussi
bénéfiques les unes que les autres pour le fonctionnement de
notre organisme est à noter. Il s'agit ici des lipides (7,18 à
6,79 %). La teneur en amidon du haricot à l'état frais est
comprise entre 27,55% à 39,84 % pour chuter après cuisson entre
28,73 à 32,43%. Les valeurs de la teneur en protéine, amylose et
en hydrates de carbone soluble sont aussi décroissantes (Tableau
IV). La baisse de la teneur en amylose traduit une destruction des
grains d'amidon suite au gonflement (Ovado-Martinez et al.,
2011).
Au cours de la cuisson à eau, des pertes de substances
solubles de l'aliment vers l'eau de cuisson sont observées. En effet,
pendant l'opération de cuisson, l'eau de constitution diffuse, en
même temps que la diffusion des solutés propres à l'aliment
tels que les vitamines, les sucres, les acides ou de la matière grasse
dans le cas des produits initialement riches en graisses (Cheftel and
Cheftel, 1977). Aussi, ce traitement détruit les vitamines
hydrosolubles en éliminant jusqu'à 40 % des vitamines et sels
minéraux qui se retrouvent dans l'eau de cuisson (Martine,
2009). Aussi, faut-il ajouter les modifications physiques
apportées par la cuisson à
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l'eau, notamment la couleur, la texture, le volume des grains
qui varient d'une variété à une autre (Wani et
al., 2015).
La cuisson à l'eau est de loin le seul mode de cuisson
qui entrainerait des modifications sur le contenu en nutriments des grains de
haricot commun. La cuisson à vapeur quant à elle entraine une
perte de 30 % de la vitamine C en raison du processus d'oxydation lié
à la chaleur. Aussi, elle peut parfois demander un peu plus de temps
qu'une cuisson ordinaire (Martine, 2011). Tout comme la
cuisson à eau, la cuisson à vapeur entraine des pertes des
micronutriments. Toutefois, ces pertes se font par destruction de substances
thermolabiles et/ou oxydables et sont moins importantes que celles de la
cuisson à l'eau (Nafir-zenati, 1993). Les modes de
cuisson utilisés entrainent certes des pertes au niveau des
caractéristiques physico-chimiques des haricots, mais quelques avantages
notables à leur utilisation leur sont conférés. En effet,
pendant la cuisson à l'eau, il y a une diffusion des composés
phénoliques, substrat du brunissement enzymatique. Ce
phénomène permet de limiter les pertes de couleur. La cuisson
à l'eau a aussi un rôle antimicrobien car elle favorise
l'élimination de la microflore aérobie de surface
(Aboubakar, 2009). Selon Kaloustian et al.
(2008), la cuisson à l'eau augmenterait la teneur en
phytostérols dans les aliments dont la consommation procurerait une
meilleure protection contre de maladies cardiovasculaires. La cuisson à
vapeur permet de réduire fortement les pertes de qualité,
notamment des sels minéraux et vitamines car les aliments ne trempent
pas dans l'eau (Martine, 2011). Ces nutriments sont mieux
préservés si les aliments ne sont pas coupés en petits
morceaux. En plus, elle a pour objet de détruire, par la chaleur, les
systèmes enzymatiques des denrées alimentaires tels que les
polyphénol-oxydases (PPO). De ce fait, ce mode de cuisson permet de
ralentir fortement les pertes et préserve la qualité de la
couleur.
3.4. Influence de la cuisson sur les composés
antinutritionnels des grains de haricot. Les légumineuses
renferment des substances antinutritives telles que les phytates, l'oxalate et
de grandes quantités de tanins à l'image de Phaseolus
vulgaris (Diaz, et al. 2010). Des études
ont prouvé que des composés chimiques spécifiques au
haricot commun tels que l'acide phytique, la saponine et l'inhibiteur de
trypsine, sont des facteurs antinutritionnels, (O'Deli & Savage,
1960) qui sont fortement réduits à de fortes
températures (Zhang et al., 2010).
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Tableau II : Composition biochimique et
minérale de quatre variétés de haricot commun
(Phaseolus vulgaris) sur la base de la matière sèche.
Variétés de
|
Lipide
|
Protéine
|
Cendre
|
Amidon
|
Sucres
|
Phytate
|
Ca
|
Fe
|
Zn
|
haricot
|
%
|
%
|
%
|
%
|
%
|
mg/g
|
mg/kg
|
m7kg
|
mg/kg
|
Sen 40
|
0,75
|
24,4
|
4,15
|
35,3
|
6,08
|
9,62
|
1,03
|
80,6
|
23,9
|
Linea 628-08
|
0,85
|
23,3
|
4,66
|
34,1
|
5,52
|
9,02
|
1,41
|
61,8
|
21,0
|
Linea 628-09
|
1,02
|
22,2
|
4,79
|
38,1
|
6,52
|
8,61
|
1,26
|
71,9
|
25,1
|
Inta Rojo
|
1,06
|
23,5
|
4,48
|
37,6
|
7,59
|
8,86
|
1,02
|
64,0
|
23,0
|
Source : Martinez et al. (2013)
Tableau III: Facteur antinutritionnel (mg/100g
Ms) de grain de haricot commun (Phaseolus vulgaris)
Facteurs antinutritionnel
|
Teneur
|
Phytates
|
151,83 #177; 0,2
|
Tanins
|
20 #177; 0,00
|
Polyphénols
|
646,78 #177; 1,08
|
Source : Abusin et al. (2009)
Tableau IV: Evolution de la composition chimique
de deux variétés du haricot commun sec avant cuisson et
après cuisson
|
Cendre (%)
|
Lipide (%)
|
Protéine (%)
|
Amidon total(%)
|
Avant cuisson
|
Black 8025
|
4,49
|
#177; 0,03
|
2,15
|
#177; 0,11
|
23,14
|
#177; 0,05
|
35,27
|
#177; 0,37
|
Pinto Durango
|
4,59
|
#177; 0,01
|
1,66
|
#177; 0,06
|
27,32
|
#177; 0,08
|
39,84
|
#177; 0,49
|
Après cuisson
|
4,43
|
#177; 0,02
|
1,60
|
#177; 0,16
|
22,18
|
#177; 0,04
|
28,73
|
#177; 0,49
|
Black 8025
|
Pinto Durango
|
4,65
|
#177; 0,02
|
1,51
|
#177; 0,10
|
26,12
|
#177; 0,10
|
31,84
|
#177; 0,36
|
Source : Ovando-Martinez et al.
(2011)
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II. MATERIEL ET METHODES
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Les grains secs de la variété blanche du haricot
commun (Phaseolus vulgaris) (Figure 1) ont
été utilisés comme matériel biologique au cours de
cette étude.
Figure 1 : Grains sec de haricot commun
(Phaseolus vulgaris)
14
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2. METHODES
2.1. Echantillonnage
Pour les analyses, 3 kg de grains de haricots sec ont
été achetés au grand marché de la commune d'Abobo
dans le district d'Abidjan (Côte d'Ivoire). Ces grains ont
été conditionnés dans des bocaux en plastique
(Polyéthylène), puis acheminés au Laboratoire de Biochimie
du Lycée Technique de Yopougon pour les analyses. Les grains ont
été répartis en trois (3) lots pour les analyses. Trois
(3) lots de 500 g chacun ont été faits pour la suite des
analyses. Le premier lot a servi aux analyses avant cuisson, le second lot pour
la cuisson à l'eau et le dernier pour la cuisson à la vapeur. Les
grains sont broyés à l'aide d'un micro-broyeur (CULATTI)
équipé d'un tamis de maille 10 um.
2.1.1. Cuisson des grains de haricot à l'eau et
à la vapeur
Selon la méthode décrite par Kinyanjui
et al. (2015), les grains ont été cuits
à l'eau distillée dans un rapport de 100 grains/ 500 mL. Pour la
cuisson à l'eau, les grains sont portés à
ébullition dans un récipient en acier inoxydable à 100
°C. Quant à la cuisson à la vapeur, les grains ont
été cuits dans les mêmes proportions que la cuisson
à l'eau (100 grains/ 500 mL). Cette fois-ci les grains sont
placés dans une couscoussière en acier inoxydable, qui surmonte
le récipient contenant l'eau en ébullition. La fin de la cuisson
est déterminée par le test des doigts « Finger pressing test
». Ce test consiste à presser entre deux doigts (le pouce et
l'index) les grains. Le temps de cuisson correspondait au temps
nécessaire pour que plus de 80 % des grains soit écrasés
par la pression des doigts. Ce temps varie d'un mode de cuisson à un
autre. Pour la cuisson à l'eau, le temps de cuisson varie de 45 à
50 minutes. La cuisson à la vapeur quant à elle fait plus de 90
minutes. Après cuisson les grains sont égouttés et
refroidis à la température ambiante.
15
KOUAKOU Koffi Jean-Michel/Mémoire Master 2
BTA/ UFR STA/ Année universitaire 2015-2016
2.2. Analyses biochimiques
2.2.1. Humidité et matière
sèche
Le taux de matière sèche (TMS) a
été déterminé suivant la méthode
AOAC (1990) ; norme 925.10. Elle consiste en un étuvage
sous pression atmosphérique à 105°C jusqu'à poids
constant. Cinq grammes (5 g) (P1) d'échantillon a été mis
dans une étuve (MEMMERT, 854, Schwabach, Allemagne)
à 105 °C pendant 24 h dans un creuset de masse connue (P0).
Après refroidissement au dessiccateur, l'ensemble (échantillon et
creuset) est pesé à nouveau (P2). L'opération est
renouvelée jusqu'à l'obtention d'un poids constant. Les
différentes teneurs ont été déterminées
à partir de l'équation 1. Le taux d'humidité (TH) a
été obtenu par la différence du taux de la matière
totale c'est-à-dire 100 % aux taux de matière sèche
(Equation 2).
(P2 - P0)
TMS (%) = P1 × 100
|
Equation 1
|
TMS : Taux de Matière
sèche ; P0 : masse (g) du creuset
; P1 : masse (g) de l'échantillon,
P2 : masse (g) (échantillon + creuset)
|
TH (%) = 100 (%) - TMS (%)
|
Equation 2
|
TH : Taux d'Humidité (%)
; TMS : Taux de Matière sèche (%)
|
|
2.2.2. Cendres
Les teneurs en cendres (TC) ont été
déterminées suivant la méthode AOAC (1990)
; norme 920.87. Elle avait consisté à incinérer
10 g ms (P1) d'échantillon contenu dans un creuset de masse connue (P0)
dans un four à moufle (P. SELECTA, Select-Horn 96, Barcelone,
Espagne) à une température de 550 °C pendant 24 h.
Après refroidissement au dessiccateur, l'ensemble échantillon et
creuset a été de nouveau pesé (P2). Les
teneurs en cendres ont été déterminées à
partir de l'équation 3.
(P2 - P0)
TC (%) = P1 × 100
|
Equation 3
|
TC : Teneur en Cendres (%)
; P0 : masse (g) du creuset ; P1 :
masse (g) de l'échantillon, P2 :
masse (g) (échantillon + creuset)
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2.2.3. pH et acidité titrable
Une quantité de 10g d'échantillon a
été broyée dans 100 ml d'eau distillée.
Après filtration, le filtrat a été centrifugé
à 4200 tours / 10 minutes. Le surnageant a servi d'une part à la
lecture du pH et au dosage de l'acidité titrable. L'acidité
titrable a été dosée par une solution de NaOH (0,1N) dans
10 ml de surnageant en présence de 1 à 2 gouttes de
phénophtaléine. La fin du dosage a été
marquée par le virage du surnageant au rose (AOAC,
1990).
Acidité (meq/100g) =
|
N X Veq X 104
|
me X V0
|
Equation 4
16
V0: volume (mL) de la prise d'essai.
Veq: volume (mL) de NaOH (0,1 N)
versé à l'équivalence. me: masse
(g) de l'échantillon de feuilles fraîches.
N : normalité de la solution de
soude : 0,1
2.2.4. Lipides
Les lipides ont été dosés par la
méthode d'extraction au Soxhlet (BIPEA, 1976). Cinq
grammes de matière sèche d'échantillon (M0) ont
été pesés dans une cartouche d'extraction Wattman et
fermés par du coton cardé. Un ballon d'extraction a
été pesé (M1) dans lequel 60 mL d'hexane sont introduits.
L'ensemble (cartouche et ballon) était monté sur l'extracteur
Soxhlet (TECATOR, Höganäs, Suède) et la
matière grasse a été extraite par un système de
flux et de reflux pendant 6 h. Le ballon d'extraction a été par
la suite retiré et placé à l'étuve à 130
°C pendant 30 min pour l'évaporation de traces de solvant.
Après refroidissement pendant 5 min au dessiccateur, le ballon
était pesé (M2) et l'équation 5 a permis de
déterminer la teneur en lipides.
M2 - M1
Lipides (%) = M0 X 100
|
Equation 5
|
M0 : masse (g) de l'échantillon,
M1: masse (g) du ballon d'extraction à vide
; M2 : masse (g) (ballon + matière grasse)
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2.2.5. Protéines
La teneur en protéines (TP) a été
déterminée à partir du dosage de l'azote total suivant la
méthode de Kjeldhal (AOAC, 1990). Cette méthode
a consisté à doser l'azote total contenu dans
l'échantillon par une solution d'acide chlorhydrique (HCl) en
présence d'indicateur de fin de réaction. Après la
minéralisation, la distillation et le titrage, le taux de
protéines a été déterminé grâce
à un facteur de conversion (GLOWA, 1974). Environ 0,5 g
d'échantillon sec des aliments a été introduit dans un
matras et minéralisé en présence de 10 ml de H2SO4
concentré et de 0,5 g de catalyseur de minéralisation Dumazert.
La minéralisation a été réalisée à
chaud durant une heure sur une rampe de minéralisation (TECATOR,
2006, Höganäs, Suède). Après
minéralisation et refroidissement des échantillons, 50 ml d'eau
distillée ont été ajoutés dans chaque matras
contenant le minéralisât. Celui-ci a alors été
positionné dans une unité de distillation (TECATOR,
Kjeltec System 1002 Distilling Unit) et environ 50 ml de NaOH 40% ont
été introduits dans le matras. La distillation a
été effectuée et environ 175 ml de distillât
collectés dans un erlenmeyer contenant 25 ml d'acide borique 4 % et 3
gouttes de l'indicateur rouge méthyle-bleu méthyle. Le
distillât obtenus ci-dessus a par la suite été titré
sous agitation avec une solution de H2SO4 à 0,1 N jusqu'à ce que
la couleur vire du vert au pourpre. Un blanc (V blanc) contenant l'ensemble des
réactifs à l'exception de l'échantillon a
été réalisé parallèlement et la teneur en
protéine a été calculée à partir de
l'équation 6.
(VH2SO4 - Vblanc) X 0,1 X 14,01 X 6,25
TP = X Echantillon (g)
|
100
|
MS(%)
|
Equation 6
où V H2SO4 Volume de l'acide sulfurique (mL) ; est le
facteur de conversion de l'azote en protéine,
14,01 l'azote équivalent à 0,1 N de H2SO4 en g/mole
d'azote et MS le taux de matière sèche de
l'échantillon.
17
2.2.6. Polyphénols
Les polyphénols ont été dosés
suivant la méthode décrite par Singleton et al.,
1999. A un gramme (1g) d'échantillon séché et
broyé, seront ajouté 10 Ml de méthanol (70% v/v). Le
mélange sera homogénéisé puis centrifugé
à 1000 trs/min pendant 10 min. Le surnageant est conservé et le
culot est récupéré dans 10 mL de méthanol (70%)
puis centrifugé dans les mêmes conditions que
précédemment. Le surnageant obtenu est
récupéré dans une fiole puis le volume est
complété à 50 mL avec de l'eau distillée. Cet
extrait constituera l'extrait polyphénolique.
KOUAKOU Koffi Jean-Michel/Mémoire Master 2
BTA/ UFR STA/ Année universitaire 2015-2016
Ensuite 1 mL d'extrait polyphénolique est introduit
dans un tube auquel est ajouté 1 mL de réactif de Folin-Ciocateu.
Le tube est laissé au repos pendant 3 min, puis on y ajoutera 1 mL de
solution de carbonate de sodium à 20% (p/v). Le mélange sera
ajusté à 10 mL avec de l'eau distillé jusqu'au trait de
jauge. Le tube est ensuite placé à l'obscurité pendant 30
min puis la lecture de fera au spectrophotomètre à 725 nm contre
le blanc. Une gamme étalon à partir d'une solution mère
d'acide gallique (1 mg/mL) dans les mêmes conditions que l'essai.
|
DO725 X 103
Polyphénols (mg/100g) = 5,04 X me
|
Equation 7
|
me: masse (g) de l'échantillon.
|
|
2.2.7. Oxalates
La méthode utilisée pour le dosage des oxalates
est celle décrite par Day and Underwood (1986). Deux
(2) grammes d'échantillon ont été séché et
broyé et homogénéisé dans 25 mL de H2SO4 (3M) sous
agitation magnétique pendant 1 h. le mélange est ensuite
filtré avec du papier filtre Whatman. Un volume de 25 mL de ce filtrat
est titré par une solution de KMnO4 à (0,05 M) jusqu'au virage au
rose persistant.
Oxalates (mg/100g) =
|
2,2 X Veq X 100
|
val me
|
Equation 8
me : masse (g) de
l'échantillon.
18
2.2.8. Phytates
Le dosage des phytates est effectué selon la
méthode décrite par Latta and Eskin (1980). Une
masse de 1 g d'échantillon séché et broyé est
homogénéisée dans 20 mL d'acide chlorhydrique (HCL 0,65 N)
sous agitation pendant 40 min. Un volume de 0,5 mL du surnageant est
prélevé auquel sont ajoutés 3 mL de réactif de
Wade. Les tubes à essais sont ensuite laissés au repos pendant 15
min et la densité optique est lue à 490 nm contre le
témoin. Une gamme étalon établie dans les mêmes
conditions que l'essai, à partir d'une solution mère de phytate
de sodium (10 ug/mL) permet de déterminer la quantité de phytate
de l'échantillon.
DO490 X 4
Phytates (mg/100g) = 0,033 X me
me: masse (g) de
l'échantillon
|
Equation 9
|
KOUAKOU Koffi Jean-Michel/Mémoire Master 2
BTA/ UFR STA/ Année universitaire 2015-2016 2.2.9.
Flavonoïdes
La teneur en flavonoïde est déterminée par
la méthode décrite par Meda et al. 2005.
Cinq (0,5) mL de surnageant issu de l'extraction des
polyphénols sont prélevés auxquels on ajoute
successivement 0,5 mL d'eau distillée, 0,5 mL chlorure d'aluminium (10%,
p/v), 0,5 mL d'acétate de sodium (1M) et 2 mL d'eau distillée. Le
mélange est ensuite laissé reposer les tubes pendant 30 min
à température ambiante et lire l'absorbance au
spectrophotomètre à 415 nm contre le blanc. Une gamme
étalon réalisée à partir d'une solution
étalon de quercetine à 0,1 mg/mL.
Flavonoides (mg/100g) = 18,12 X me
DO415 X 2 X 103
Equation 10
me: masse (g) de l'échantillon.
19
2.2.10. Fibres brutes
Les fibres ont été déterminées
selon la méthode de Weende (Multon, 1991). Une masse
(P1) de 1 g (MS) contenu dans un ballon est portée à
ébullition pendant 1 h sur une lampe rampante (LABCONCO, 64132,
Kansas City, USA) dans laquelle 3 gouttes d'acide octanoïque et
100 mL de solution de détergent neutre (150 g de sodium lauryl sulfate +
93,05 g d'EDTA + 34,05 g de sodium borate décahydrate + 22,8 g de
phosphate de sodium anhydre + 50 mL de triéthylène glycol dans 5
mL d'eau distillée) sont ajoutées. L'hydrolysat obtenu a
été lavé par filtrage avec 30 mL d'eau chaude (95 °C)
puis 10 mL d'acétone dans un creuset de Gooch de masse connue (P0).
L'ensemble creuset de Gooch et filtrat ainsi obtenu a été
séché à 105 °C pendant 24 h puis pesé (P2)
pour la détermination des fibres brutes suivant l'équation 11.
P2 - P0
Fibres brutes (%) = (P1 ) X 100
|
Equation 11
|
P0 : masse (g) du creuset ;
P1 : masse (g) de l'échantillon, P2 :
masse (g) (filtrat + creuset)
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BTA/ UFR STA/ Année universitaire 2015-2016
2.2.11. Sucres réducteur
La teneur en sucre réducteur est
déterminée selon la technique décrite par (Miller,
1959) utilisant l'acide 3,5-dinitro-salicylique (DNS). La
préparation du DNS consiste à mélanger 2 g de DNS dans 40
mL d'eau et3,2g de NaOH dans 30mL d'eau distillée. Puis 60 g de tartrate
de potassium et de sodium sont ajoutés lentement, sous agitateur
chauffant et tout est amené à 200 mL avec de l'eau
distillée. Le dosage des sucres réducteurs est effectué
comme suit :
Dans un tube à essai contenant 1 mL de DNS est
ajouté 1 mL de filtrat de farine préalablement dilué (1/10
dans de l'eau distillée). L'ensemble est
homogénéisé et porté au bain marie bouillant
pendant 5 minutes. Ensuite, 2 mL d'eau distillée sont ajoutés au
milieu pendant le refroidissement. La lecture de la densité optique au
spectrophotomètre (BETASL, FUSE TYPE T) s'effectue à 540 nm
contre un tube témoin ne contenant pas d'extrait sucré. Le tube
témoin contient à la place de 1 mL de filtrat de farine, 1mL
d'eau distillée. Le dosage des solutions standard de glucose se fait de
la même manière en utilisant à la place du filtrat de
farine,1mL de chaque dilution de la solution mère de glucose. (0,1 mg/mL
; 0,2 mg/mL ; 0,25 mg/mL ; 0,3 mg/mL ; 0,35 mg/mL ; 0,4 mg/mL ; 0,5 mg/mL ; 0,6
mg/mL ; 0,7 mg/mL ; 0,8 mg/mL). La courbe d'étalonnage
déterminée a permis de calculer les concentrations en sucre
réducteurs des échantillons de filtrat de farine.
Expression de la teneur en sucre
réducteurs
|
|
X (g /100mL) = (1mg x Y x 0,001g x 100) / (1mL x 0,1796 x
1mg)
|
Equation 12
|
X= quantité de sucres réducteurs pour 100 mL de
filtrat de farine
Y= densité optique du matériel biologique lue
à 450 nm au spectrophotomètre
? Le pourcentage de perte de composés nutritionnels et
antinutritionnels dans les grains de haricot après cuisson est
donné par l'équation 13
Equation 13
20
Pourcentage de perte =
|
Teneur avant cuisson - Teneur après cuisson Teneur avant
cuisson
|
X 100
|
21
KOUAKOU Koffi Jean-Michel/Mémoire Master 2
BTA/ UFR STA/ Année universitaire 2015-2016
2.3. Analyse statistique
Tous les essais ont été réalisés
en triple et les résultats sont exprimés en moyenne #177;
écart type. Les analyses statistiques ont été
effectuées à l'aide du logiciel statistica7.1. Le test de Duncan
a été utilisé pour les comparaisons des moyennes au seuil
de 5%.
22
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III. RESULTATS ET DISCUSSION
23
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BTA/ UFR STA/ Année universitaire 2015-2016 1.
RESULTATS
1.1. Influence de la cuisson sur les composés
nutritionnels
Les teneurs en composés nutritionnels de chaque
échantillon sont représentées dans le Tableau
V. Au cours des différentes cuissons, des pertes plus ou moins
importantes sont enregistrées (Figure 2).
1.1.1. Humidité et matière
sèche
Les grains de haricot sec ont une teneur en matière
sèche inversement corrélées à celle de
l'humidité. Ainsi, la teneur en matière sèche des trois
échantillons sont statistiquement différents (p<0,05) et ont
pour valeur 90,59 #177; 0,922 g/100g Ms; 30,81 #177; 0,492 g/100g Ms; 55,07
#177; 0,750 g/100g Ms respectivement pour les grains secs, les grains cuits
à l'eau et ceux cuits à la vapeur. Les teneurs en matière
sèche des grains cuits à l'eau et à la vapeur sont
inférieurs à celle des grains secs non cuits. Cependant la
matière sèche de la cuisson à l'eau est plus basse que
celle des deux autres échantillons.
1.1.2. Cendres
La teneur en cendres des grains de haricot sec diffère
du point de vu statistique (P<0,05) de celle des grains cuits à l'eau
et à la vapeur. La teneur en cendre dans les grains secs de haricot est
de l'ordre de 5,13 #177; 0,208 g/100g Ms contre 3,53 #177; 0,208 g/100g Ms et
4,46 #177; 0381 g/100g Ms respectivement pour la cuisson à l'eau et la
cuisson à la vapeur. La cuisson à la vapeur présente une
teneur en cendre plus élevée que celle de la cuisson à
l'eau. Inversement le taux de perte est de 13,06 % avec la
cuisson à la vapeur contre 31,18 % avec la cuisson à
l'eau.
1.1.3. Protéines
Les grains secs de haricot sont caractérisés par
leur teneur élevée en protéines. Cependant les cuissons
à l'eau et à la vapeur entrainent une diminution de la teneur en
protéine dans les grains de haricot (Tableau V). Les
grains secs de haricot ont une teneur en protéines plus
élevée (23,315 #177; 1,421 g/100g Ms) que les grains ayant subi
différentes cuissons (20,91 #177; 0,127 g/100g Ms) pour la cuisson
à la vapeur et. 14,57 #177; 0,806 g/100g Ms pour la cuisson à
l'eau). Les taux de perte au cours de la cuisson vont de 37,50% avec la cuisson
à l'eau à 10,31% pour la cuisson à la vapeur. Toutefois,
il n'existe aucune différence significative (p < 0,05) entre la
teneur en protéine des grains sec et celle des grains cuits à la
vapeur. Par ailleurs une différence significative (p < 0,05) est
à noter en la teneur en protéines des grains cuits à l'eau
et celle des grains secs suivit de celle des grains cuits à la
vapeur.
24
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1.1.4. Lipides
Les résultats représentés sur la
Figure 2, révèlent que les cuissons à la
vapeur et à l'eau entrainent la diminution de la teneur en lipide dans
les grains de haricot. En effet, il existe une différence significative
(p < 0,05) entre la teneur en lipide dans les grains secs (5,46 #177; 0,130
%) et celle obtenue avec la cuisson à l'eau (3,31 #177; 0,228%)
et à la vapeur (4,15 #177; 0,05 %). Cependant entre les deux
modes de cuisson, les pertes de lipide sont plus importantes avec la cuisson
à l'eau (39,37%) qu'avec la cuisson à la vapeur (23,99 %)
(Figure 2).
1.1.5. Sucres réducteurs
La teneur en sucres réducteurs (Tableau
V), déterminée dans l'échantillon de grains sec
de haricot est de l'ordre de 8,65 #177; 2,35 mg/100 g de matière
sèche. Cette teneur varie d'un mode cuisson à un autre. Elle est
de 2,73#177; 1,051 mg/100g de matière sèche pour la cuisson
à l'eau, contre 7,51 #177; 0,127 mg/100g de matière sèche
pour la vapeur. Ces valeurs sont statistiquement
différentes (p<0,05) les unes des autres Ce qui révèle
que la cuisson entraine des pertes de constituants du haricot. Et ces pertes
vont de 13, 17 à 68,43 % respectivement pour la cuisson à la
vapeur et à l'eau (Figure 2).
1.1.6. Flavonoïdes
Les grains secs de haricot contiennent les quantités
les plus élevées de flavonoïdes (5,85 #177; 0,056 mg/100 g)
contrairement aux grains de haricots cuits à l'eau (0,725 #177; 0,128
mg/100g) et à la vapeur (1,770 #177; 0,106 mg/100g). Ces valeurs sont
statistiquement différentes (P< 0,05) les unes des autres avec la
plus faible teneur enregistrée par les grains cuits à l'eau.
1.1.7. pH et acidité titrable
Les valeurs de pH et de l'acidité titrable de ces trois
échantillons diffèrent entre elles du point de vue statistique (p
< 0,05). Le pH proche de la neutralité tourne autour de 6. Il est de
: 6,09 #177; 0,041 ; 6,75 #177; 0,026 et 6,81 #177; 0,011 respectivement pour
les grains de haricot sec ; les grains cuits à l'eau et à la
vapeur. Quant à l'acidité titrable elle varie inversement au pH.
Elle est de :11,33 #177; 0,577 ; 2,67 #177; 0,289 et 2,07
#177; 0,115 meq/100 g respectivement pour les grains de haricot sec ; les
grains cuits à l'eau et à la vapeur. Il faut noter que
l'acidité titrable des grains cuits à l'eau n'est pas
significativement différente (p< 0,05) de celle des grains cuits
à la vapeur. Par contre l'acidité des grains sec est
significativement différente (p<0,05) de celles de la cuisson
à l'eau et à la vapeur (Tableau V).
25
KOUAKOU Koffi Jean-Michel/Mémoire Master 2
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Tableau V : Teneur en composés
nutritionnels dans le haricot Phaseolus vulgaris avant et après
cuisson
Sur une même ligne, les valeurs moyennes
affectées d'une même lettre alphabétique ne sont pas
significativement différentes au seuil de signification 5%
Paramètres
|
Et.S
|
Ce
|
Cv
|
Humidité (g/100g Ms)
|
9,40 #177; 0,922a
|
69,19 #177; 0,492b
|
44,93 #177; 0,750c
|
Matière sèche (g/100g Ms)
|
90,59 #177; 0,922c
|
30,81 #177; 0,492a
|
55,07 #177; 0,750b
|
Cendre (g/100g Ms)
|
5,13 #177; 0,208c
|
3,53 #177; 0,208a
|
4,46 #177; 0381b
|
pH
|
6,09 #177; 0,041a
|
6,75 #177; 0,026b
|
6,81 #177; 0,011c
|
Acidité titrable (meq/100g Mv)
|
11,33 #177; 0,577b
|
2,67 #177; 0,289a
|
2,07 #177; 0,115a
|
Protéine (g/100g Ms)
|
23,315 #177; 1,421b
|
14,57 #177; 0,806a
|
20,91 #177; 0,127b
|
Lipide (g/100g Ms)
|
5,46 #177; 0,130c
|
3,31 #177; 0,228a
|
4,15 #177; 0,05b
|
Sucre réducteur (mg/100g Ms)
|
8,65 #177; 2,357 c
|
2,73 #177; 0,127 a
|
7,57 #177; 1,051 b
|
Flavonoïdes (mg/100g Ms)
|
5,85 #177; 0,056 c
|
0,725 #177; 0,128 a
|
1,770 #177; 0,106 b
|
Et.S : Etat sec des grains de haricot Ce
: Cuisson à l'eau
Cv : Cuisson à la vapeur
26
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Taux de perte en (%)
120 100 80 60 40 20 0
|
a
|
b
|
|
a
|
b
|
a
|
b
|
a
|
b
|
|
a
|
b
|
|
a
|
b
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ms Cendre Protéine Lipide Flavonoide sucr red
Cuisson à l'eau Cuisson à la vapeur
Figure 2 : Taux de perte des composés
nutritionnels du haricot Phaseolus vulgaris
Tableau VI : Teneur en composés
antinutritionnels dans le haricot Phaseolus vulgaris avant et
après cuisson
Paramètres
|
EtS
|
Ce
|
Cv
|
Phénols totaux (mg/100g Ms)
|
298,56 #177; 0,992 c
|
79,35 #177;0,000 b
|
53,89 #177; 0,57 a
|
Phytate (mg/100g Ms)
|
57 #177; 0,173 b
|
53,91 #177; 2,304 a
|
53,36 #177; 0,342 a
|
Oxalate (g/100g Ms)
|
0,644 #177; 0,048 c
|
0,239 #177; 0,073 a
|
0,398 #177; 0,023 b
|
Sur une même ligne, les valeurs moyennes affectées
d'une même lettre alphabétique ne sont pas significativement
différentes au seuil de signification 5%
Et.S : Etat sec des grains de haricot Ce
: Cuisson à l'eau
Cv : Cuisson à la vapeur
27
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1.2. Influence de la cuisson sur les composés
antinutritionnels
Le Tableau VI indique les résultats en
composé antinutritionnel des grains de haricot avant et après
cuisson. Tout comme les composés nutritionnels, les facteurs
antinutritionnels contenus initialement dans les grains de haricot sec
subissent également des pertes. Ces pertes sont exprimées en
pourcentage sur la Figure 3.
1.2.1. Phytates
Les grains secs de haricot sont caractérisés par
leur teneur élevée en phytate (57 #177; 0,173 mg/100g Ms). Cette
valeur est significativement différente (P<0,05) de celles des grains
cuits à l'eau et à la vapeur. Elle baisse en effet de 20 % avec
la cuisson à l'eau (53,91 #177; 2,304 m/100g Ms) et 30 % pour la cuisson
à la vapeur (53,36 #177; 0,342 m/100g Ms). Cependant il n'y a pas de
différence significative (P?0,05) entre le contenu en phytate des grains
cuits à la vapeur et ceux cuits à l'eau (Figure
3).
1.2.2. Oxalate
Les résultats représentés sur la
Figure 3 révèlent que les cuissons à
l'eau et à la vapeur entrainent des pertes de la teneur en oxalate
allant de (5,42% à 6,38%.). Ces teneurs sont de 0,644 #177; 0,048 g/100g
Ms pour les grains secs ; 0,239 #177; 0,073 g/100g Ms pour la cuisson à
l'eau et 0,398 #177; 0,023 g/100g Ms. Il faut noter qu'il existe une
différence significative entre (p<0,05) la teneur en oxalate des
grains sec et celle des deux modes de cuisson.
1.2.3. Phénols totaux
La cuisson à la vapeur a engendré une perte
(81,95%) plus importante en phénols totaux que la cuisson à l'eau
(73%) (Figure 3). Avec des valeurs allant de 53,89 #177; 0,57
mg/100g Ms à 79,35 #177;0,000 mg/100 g Ms respectivement pour la cuisson
à l'eau et la cuisson à la vapeur. Ces pertes sont
enregistrées sur la base de la teneur initiale en phénols totaux
des grains de haricot sec non cuit 298,56 #177; 0,992 mg/100 g Ms
(Tableau VI).
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120
a
100
80
60
40
Taux de perte en (%)
20
0
b
a
b
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Phytate Oxalate Phénol totaux
Cuisson à l'eau Cuisson à la vapeur
Figure 3 : Taux de perte des composés
antinutritionnels des grains de haricot Phaseolus Vulgaris
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2. DISCUSSION
La présente étude a eu pour objectif
d'évaluer la qualité nutritionnelle du haricot Phaseolus
vulgaris après cuisson.
Les résultats de l'ensemble des travaux montrent que
les deux modes de cuisson appliqués aux grains de haricot sec engendrent
des pertes au niveau des constituants de ces légumineuses
comme l'ont déjà rapporté certains auteurs.
En effet, les résultats de ces analyses montrent que
la cuisson entraine des pertes de la matière
sèche des grains de haricots. Ces pertes sont beaucoup plus
prononcées avec la cuisson à l'eau (65,98 %) qu'avec la cuisson
à la vapeur
(39%). En ce qui concerne les cendres, la teneur
élevée serait un indicateur de la richesse en
éléments minéraux du haricot (Nielsen &
Harbers, 2003). Cependant les pertes sont évaluées
à 31,18 % lorsque la cuisson est à l'eau et 13,06 % quand il
s'agit d'une cuisson à la vapeur.
Ces résultats suggèrent que la cuisson à
l'eau des grains de haricot entraine deux fois plus de pertes que la cuisson
à la vapeur. Des résultats similaires ont été
observés par Abusin et al
(2009) et plus récemment par
Shah et al (2011) dans l'ordre respectif de
76% et 16,13 %. Ces pertes pourraient
s'expliquer par une désintégration de la coque des grains de
haricot. Cette hypothèse est corroborée par plusieurs auteurs qui
ont attribué ces pertes au phénomène de lixiviation des
macro et micro éléments dans l'eau de cuisson dû à
la perméabilité et aux brisures de la coque des grains
(Shah et al., 2011 ; Abusin et al.,
2009).
L'une des caractéristiques nutritives parmi les plus
importantes du haricot est sa teneur en protéine. Malheureusement la
cuisson à l'eau qui est la méthode couramment employée
induit
des pertes protéiques comme attesté par
Ranjani, (2009). La teneur en protéines des grains
initialement fixée à 23,31 g/100g, passe
à 14,57 g/100g après la cuisson à l'eau à 20,91
g/100g après une cuisson à la vapeur soit des pertes respectives
de 37 % et 10,31 %. Ovando-Martinez
et al 2011 et Abusin et al 2009
ont trouvé des résultats similaires des teneurs en
protéines du
haricot (21,91% à 18%) après cuisson. Cette
réduction de la teneur en protéines après cuisson pourrait
être attribuée à une diffusion partielle de certains acides
aminés et d'autres composés
azotés comme rapporté par Ranjani
(2009). C'est le cas des acides aminés tels que la lysine, le
tryptophane et la totalité des acides aminés aromatiques
(Hefnawy, 2011. Ereifej and Haddad, 2001).
Relativement aux résultats de cette étude, la
teneur en lipides des grains de haricot avant cuisson est de 5,46 g/100 g de
matière sèche. Après cuisson à l'eau et à la
vapeur, cette teneur
passe respectivement à 3,31 g/100g et à 4,15
g/100g de matière sèche, soit des pertes de 39,37 % contre 23,99
%. Ces valeurs corroborent les résultats des travaux de Abusin
et al. (2009) avec des teneurs allant de 2,13 g/100g pour les
grains de Phaseolus vulgaris non cuits à 1,60
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g/100g après cuisson avec une perte de 24,88 %. Ces
résultats montrent que la cuisson à l'eau entraine effectivement
des pertes qui sont dues au fait que les lipides n'étant pas soluble
dans l'eau, ils ne pouvaient diffuser que suite à l'éclatement
des cellules végétale au cours de la cuisson (Al-Masri,
2015).
L'effet de la cuisson sur la teneur en sucres
réducteurs de certaines légumineuses tropicales ont
été étudié par Apata (2008). Cette
étude révèle que la teneur en sucre réducteur du
haricot commun (Phaseolus vulgaris) baisse de 0,88 g/100g à
0,65 g/100g de matière sèche après cuisson à l'eau
avec un taux de perte d'environ 21%. Les résultats issus de cette
étude (8,65 mg/100g ; 2,73 g/100g et 7,57 g/100g) diffèrent de
ceux de Apata (2008). Toutefois, les taux de pertes de 68,43 %
et 13,17 % respectivement pour la cuisson à l'eau et à la vapeur
corroborent ceux de Rehman (2007). Cet auteur a trouvé
que la cuisson à l'eau entraine près de 5 fois les pertes que
pourrait entrainer la cuisson à la vapeur. Ces pertes pourraient
être la conséquence de la lixiviation des parties solubles
d'amidon, et des sucres solubles par l'eau bouillante pendant le processus de
cuisson comme démontré par Al-Masri (2015).
Les résultats de ces analyses montrent que la cuisson
à l'eau entraine une diminution de l'acidité des grains de
haricot sec par rapport à la cuisson à la vapeur. Inversement, la
valeur du pli augmente légèrement et tend vers la
neutralité. En effet, au cours de la cuisson à l'eau, il y a une
diffusion des ions hydrogène (IT+) dans l'eau de cuisson dont la
concentration détermine l'acidité de la solution (Alais C
and Linden G, 1997).
Les légumineuses en général et plus
particulièrement les haricots sont reconnus pour leur forte teneur en
composés antinutritionnels (Shang et al 2016 ;
Hefnawy, 2011). En ce qui concerne les phytates, la teneur
dans les grains du haricot (Phaseolus vulgaris) baisse avec la
cuisson. Initialement évaluée à 57 mg/100g Ms dans les
grains non cuits, la teneur en phytates décroit jusqu'à atteindre
les valeurs de 53,91 mg/100g après cuisson à l'eau et 53,36
mg/100g de Ms pour la cuisson à la vapeur. Soit des pertes respectives
de 5,42 % et 6, 38 %. Ces teneurs sont inférieures à celles
rapportées par Hefnawy (2011) et Abusin et
al. (2009) qui ont trouvé des teneurs moyennes allant de
30,93 à 41,32 % et de 36,04 à 38,89 % respectivement après
cuisson à l'eau et au micro-onde. La cuisson à la vapeur diminue
plus les teneurs en phytates par rapport à la cuisson à l'eau
(6,38% pour la cuisson à la vapeur contre 5,42% pour la cuisson à
l'eau). Quant aux teneurs en oxalates, elles baissent avec la cuisson à
l'eau (62%) qu'avec la cuisson à vapeur (38%). Cette perte pourrait
s'expliquer par le temps d'exposition à la chaleur. En effet la cuisson
à la vapeur met plus de temps à cuire les légumineuses que
la cuisson à l'eau selon les études menées par
Kinyanjui et al. (2015). Les oxalates et les phytates
constituent
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des facteurs antinutritionnels qui interfèrent dans la
biodisponibilité des minéraux comme le calcium, le
magnésium, le zinc et le fer (Hassan et al.,
2011).
Les polyphénols totaux, qui regroupent en leur sein les
flavonoïdes, ont une activité inhibitrice sur les enzymes
digestives en se complexant avec les protéines (Carnovale et
al., 1991). Les résultats de l'étude montrent que
la cuisson baisse la teneur en polyphénols totaux y compris celle des
flavonoïdes de l'ordre de 73,42% et 81,95% en ce qui concerne les
polyphénols et 87,60% et 69,74 % en ce qui concerne les flavonoïdes
respectivement cuits à l'eau et à la vapeur. Cette baisse
pourrait être la conséquence d'une destruction de la structure
cellulaire lors de la cuisson. Les cellules gonflent et s'éclatent en
présence d'un excès d'eau au cours de la cuisson libérant
par la suite leur contenu. Cette baisse pourrait faciliter l'absorption des
minéraux et des protéines qui étaient chélater par
ces composants antinutritionnels. En effet, la cuisson des légumineuses
améliore significativement la digestibilité des protéines
(Abusin et al., 2009).
32
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CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Cette étude a révélé que la
cuisson a un impact sur les caractéristiques physico-chimiques du
haricot (Phaseolus vulgaris). Les résultats obtenus indiquent
que la cuisson à l'eau comme la cuisson à la vapeur entrainent
certes une diminution des composés nutritionnels mais elle
entraîne également une perte des composés antinutritionnels
contenus dans les grains de haricot. Cependant, des deux modes de cuisson, la
cuisson à l'eau apparait comme le mode de cuisson qui entraine le plus
de perte comparée à la cuisson à la vapeur. Cette
étude révèle un taux de perte de la teneur en
matière sèche, en cendres, en protéines, en lipides et en
sucres réducteurs respectivement de 65,95% ; 31,18% ; 37,50% ; 39,37% et
68,43 % pour la cuisson à l'eau. Contrairement à la cuisson
à la vapeur où des pertes plus modérées de l'ordre
de 39,20% ; 13,06% ; 10,31% ; 23,99% et 13,17 % sont enregistrées pour
ces mêmes composés. Excepté les phytates dont les pertes
sont sensiblement égales, les facteurs antinutritionnels enregistrent
des pertes plus élevés avec le mode de cuisson à l'eau,
qu'avec la cuisson à la vapeur. De ce fait l'adoption d'une cuisson
à la vapeur des grains de haricots dans les habitudes alimentaires
devrait être privilégiée puisqu'elle offre moins de risque
de perte excessive des nutriments contenus dans le haricot.
Par ailleurs, le temps de cuisson n'ayant pas
été pris en compte dans cette étude, il serait
intéressent d'envisager comme perspective d'étude l'influence du
couple temps de cuisson/mode de cuisson sur le profil nutritionnel des grains
de Phaseolus vulgaris afin de déterminer le couple idéal
pour avoir un produit final de bonne valeur nutritionnelle.
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ANNEXES
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Grains de haricots secs Farine des grains secs
Annexe 1 : Grains secs de haricot transformés en
farine
Grains sec
Grains cuits à l'eau
Grains cuits à la vapeur
Annexe 2 : Trois (3) états d'analyse des grains
(grains secs, grains cuis à l'eau et grains cuits à la
vapeur)
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1/9
1/9
Annexe 3 : Dispositif pour la cuisson à la
vapeur
Annexe 4 : Microbroyeur
3/20
43
Annexe 5 : Extracteur de type Soxhlet
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