UNIVERSITE OMAR BONGO
...........................
FACULTE DES LETTRES ET
SCIENCES HUMAINES
.............................
DEPARTEMENT DE
GEOGRAPHIE
.............................
MASTER
PROFESSIONNEL
AMENAGEMENT ET GOUVERNANCE DES
TERRITOIRES
MEMOIRE DE
MASTER
APPORT DE L'ADRESSAGE DANS LA GESTION
DES COLLECTIVITES LOCALES : CAS DU
PROJET
D'ADRESSAGE DE LA COMMUNE DE LIBREVILLE
Présenté et soutenu publiquement par :
Justesse
Bernstein De-BOUTANDOU
Sous la Direction de:
Dr Rano Michel NGUEMA,
Maître Assistant(CAMES)
Enseignant
chercheur-UOB
(Directeur de Mémoire)
Vincent
BOROBO, Ingénieur Géographe
Directeur
Général Adjoint de l'Urbanisme, des
Aménagements Urbains et du Cadastre
(Hôtel de ville de la
Commune de Libreville)
(Maître de stage)
Année Académique 2015-2016
UNIVERSITE OMAR
BONGO
UNIVERSITE OMAR
BONGO
...........................
FACULTE DES LETTRES ET
SCIENCES HUMAINES
.............................
DEPARTEMENT DE
GEOGRAPHIE
.............................
MASTER
PROFESSIONNEL
AMENAGEMENT ET GOUVERNANCE DES
TERRITOIRES
MEMOIRE DE
STAGE
APPORT DE L'ADRESSAGE DANS LA GESTION
DES COLLECTIVITES LOCALES : CAS DU
PROJET
D'ADRESSAGE DE LA COMMUNE DE LIBREVILLE
Présenté et
soutenu publiquement par :
Justesse Bernstein
De-BOUTANDOU
Sous la Direction de:
Dr Rano Michel NGUEMA,
Maître Assistant(CAMES)
Enseignant
chercheur-UOB
(Directeur
de Mémoire)
Vincent
BOROBO, Ingénieur Géographe
Directeur
Général Adjoint de l'Urbanisme, des
Aménagements Urbains et du Cadastre
(Hôtel de ville de la
Commune de Libreville)
(Maître
de stage)
21 Décembre 2016
Sommaire
DEDICACE.............................................................................................................................ii
Remerciements.......................................................................................................................iii
Acronymes..............................................................................................................................iv
INTRODUCTIONGENERALE...............................................................................................1
PREMIERE PARTIE: CONTEXTE GENERAL DU
SATAGE.............................................8
CHAPITRE I : PRESENTATION GENERALE DE LA MAIRIE DE
Libreville..................9
I. Environnement du lieu de
stage........................................................................................9
II. Description de la structure
d'accueil...............................................................................13
CHAPITRE II : DEROULEMENT DU STAGE ET DU PROJET
D'ADRESSAGE...........15
I. Cadre général du
stage.....................................................................................................15
II. Objectifs du projet d'adressage de
Libreville..................................................................19
DEUXIEME PARTIE : ADRESSAGE ET GESTION DE LA COMMUNE
DE
LIBREVILLE..................................................................................................................21
CHAPITRE III : APPROCHE TECHNIQUE DE
L'ADRESSAGE.....................................22
I. Historique de l'adressage de la commune de
Libreville.................................................22
II. Analyse sommaire du projet
d'adressage........................................................................26
CHAPITRE IV: ENVIRONNEMENT DE
L'ADRESSAGE................................................29
I. Définitions des
concepts..................................................................................................29
II. Champs
d'application......................................................................................................41
CONCLUSION
GENERALE................................................................................................49
BIBLIOGRAPHIE..................................................................................................................53
TABLES DES
ILLUSTRATIONS.........................................................................................56
ANNEXES.............................................................................................................................58
DEDICACE
A mon enseignent de cartographie M. Evariste NOMBO qui a
permis que je puisse vivre ces moments de ma vie.
Remerciements
Je remercie le très haut, qui a rendu disponible
ce grand moment de mon existence ;
Je remercie le Dr Rano Michel NGUEMA, d'avoir
accepté de suivre ces travaux en qualité de directeur de
mémoire. Il m'a permis de m'approprier les concepts de
l'aménagement du territoire et de la gestion des villes. Ainsi que les
enseignants du département de géographie, du Master AGT de
l'Université Omar BONGO de m'avoir accepté comme étudiant.
Grande est ma joie ;
Que monsieur Vincent BOROBO, trouve dans ces
mots ma gratitude envers lui. Il s'est battu pour l'obtention de mon stage au
sein de l'hôtel de ville et à la CTA. Expert de la ville, il m'a
ouvert sa bibliothèque personnelle. Ses conseils professionnels et
personnels ont été d'une importance capitale. Je le remercie pour
sa qualité d'écoute, sa disponibilité, sa patience et sa
bonne humeur ;
Je remercie le coordonnateur de la CTA, Serge
OTSAGHE de m'avoir permis de prolonger mon stage jusqu'à la fin
de la première phase du projet. Je n'oublie pas les membres de cette
cellule qui m'ont accepté comme l'un des leurs. Je pense à
Eric BOUAGA, Josiane EBEBELE,
Pamphile BOULIGUI et Roméo LEMBINI
LEMBINI;
Je remercie particulièrement mes parents Jean
Marie BOUTANDOU et Praxede THESSI, de leur soutien
tant moral que financier durant tout mon cursus scolaire. Que tous les
membres de ma famille et amis trouvent ici, ma gratitude envers chacun
d'eux et la reconnaissance de leur énorme soutien dans
l'accomplissement de ces travaux. Je ne saurais vous remercier à votre
juste valeur, je suis juste reconnaissant de votre amour envers moi.
Je remercie Altesse Emersine MOUYABI,
compatriote et compagnon de route pour son aide dans mes recherches et dans la
correction de mes travaux ;
Je congratule cette nouvelle famille qui a favorisé mon
intégration au Gabon. Pensée particulière à
Yvan TONDINZOKOU, Oscar KOMBE, Alban
NDONG OBIANG, Celin NKOUKA, Yvon
LOKO, ma tante Marelle IBINGOU.
Je ne peux clore mes remerciements, sans remercier mes
professeurs et collègues de l'université Marien NGOUABI.
Je remercie particulièrement le Dr
Léonard SITOU, Maître assistant Cames ;
A tous mes amis de la faculté des lettres et des
sciences Humaines et du campus Imperial, je veux que vous trouviez dans ces
quelques lignes toute l'estime que j'ai pour vous.
Acronymes
AGT : Aménagement et Gouvernance des
territoires
AIMF: Association Internationale des Maires Francophones
AUVIL: Atelier d'Urbanisme de la Ville de Libreville
BD: Base de Données
BEAC : Banque des Etats d'Afrique Centrale
BM : Banque Mondiale
CCA: Cellule de coordination d'Adressage
CTA: Cellule Technique d'Adressage
CPAL : Comité de Pilotage de l'Adressage de
Libreville
DHC : Direction de l'Habitat et du Cadastre
DGUAUC: Direction Générale de l'Urbanisme des
Aménagements Urbains et du Cadastre
DPAU : Direction des projets d'Aménagement
Urbain
DPU : Direction des Procédures Urbaines
FGF : Fédération des Géomètre
Francophone
FINEX : Financement Extérieur
GPS : Global Positioning System
(Système de positionnement général)
GENUNG : Groupe des Experts des Nations Unie pour les
Noms Géographiques
INC : Institut National de Cartographie
LAGRAC : Laboratoire de Géomatique, de Recherche
Appliquée et de Conseil
PDM : Programme de Développement Municipal
RGPL : Recensement Général de la Population
et du Logement
SIG: Système d'Information Géographique
UE: Union européenne
UOB : Université Omar BONGO
VRD : Voiries et Réseaux Divers
WALTPS : Étude des perspectives à long
terme en Afrique de l'Ouest (West Africa Long-Term Perspective Study)
INTRODUCTION GENERALE
1.
Contexte et justification
Depuis les indépendances, les villes gabonaises
connaissent une croissance rapide et incontrôlée. Ce
phénomène a entrainé l'apparition de nombreux quartiers
sous-équipés ou sous-intégrés. Le centre ville,
bénéficiant de l'héritage colonial, est doté d'un
système d'identification des voies. Ce qui n'est pas le cas pour les
vieux et les nouveaux quartiers. Vu le niveau de précarité des
quartiers de la commune de Libreville en particulier et des communes gabonaises
en général, « Il s'en suit une situation
préoccupante pour le fonctionnement des services urbains »
(FARVACQUE-VITKOVIC, et al., 2005). Pour une ville qui ne cesse
de s'agrandir comme Libreville, il est difficile aujourd'hui de s'orienter
«sans système de repérage ». L'absence de
ce dernier pose un problème pertinent pour la mobilisation des
ambulances, des sapeurs pompiers et des services de sécurité.
Cette situation mine la gestion quotidienne de la cité (la collecte des
ordures ménagères, le recouvrement des taxes, l'alimentation en
eau et en électricité). Elle affecte également la
mobilisation des biens et des personnes dans la commune de Libreville
intra-muros.
Le Gabon aspire à un nouveau mode de gouvernance
qui transfère les compétences et les moyens (financiers et
matériels) aux élus locaux. Avec la loi 001/2014 sur la
décentralisation, les élus et les acteurs locaux se retrouvent
propulsés au-devant de la scène. Les communes, quant à
elles, jouissent d'une autonomie financière et matérielle. Ce qui
nécessite un renforcement de capacité et la maîtrise de la
ville. Seul un outil d'aide à la décision efficace comme le plan
d'adressage peut contribuer efficacement à la maîtrise de la ville
mais aussi à un renforcement de capacité. D'où la
nécessité d'une opération d'adressage.
«Cette opération nous laisse penser que nous nous
engageons véritablement dans la décentralisation tant
souhaitée par nos concitoyens. Cette décentralisation qui, de
notre point de vue est le principale moteur de développement
économique, social et structurel de nos collectivités
locales», a affirmé le maire du
2e arrondissement, Alexis BENGONE, lors du lancement officiel
du projet d'adressage.
Capitale du Gabon, Libreville est incontestablement la
ville la plus peuplée. Sa population, estimée à 31 000
habitants en 1960, est passée de 419 596 habitants en 1993 et à
703 940 en 2013(dont une densité de 3724,6 hab/km²), soit 38,87 %
de la population nationale1(*) (RGPL). La croissance démographique (est de
44,6 %) de la capitale a donné lieu à une urbanisation
incontrôlée en direction des zones périphériques
situées, au Nord, au Sud et à l'Est de la ville.
Le relief accidenté sur lequel s'est construite la
ville rend difficile l'installation des nouvelles constructions, donnant ainsi
lieu à de nombreux quartiers peu structurés. Les quartiers
sous-intégrés occupent plus de 60% de l'espace urbain à
Libreville. Mal connectés aux différents réseaux urbains,
ils sont régulièrement en proie aux inondations, aux
éboulements, aux érosions et aux glissements de terrain.
Le périmètre urbain de Libreville2(*) est divisé en 6
arrondissements qui s'étendent sur plus de 80 Km. La zone
urbanisée dépasse les 90 km, dont 3Km sont en dehors des limites
administratives (Bikélé dans la commune de Ntoum et
Angodjé dans la commune d'Akanda).
La connaissance du territoire est aujourd'hui un enjeu majeur
des politiques d'aménagement et permet, à partir
d'activités, des études d'observation et d'une gestion de
données géographiques, économiques, environnementales sur
le long terme, d'assurer des diagnostics rétrospectifs et prospectifs
afin d'élaborer des projets de développement durable sur
l'ensemble du territoire.
Dans cette perspective, la commune de Libreville, en
collaboration avec AIMF/UE, a mis en place le projet d'adressage de ladite
commune.
Le but de ce travail est de montrer l'efficacité de cet
outil d'aide à la décision. A cet effet, nous apporterons notre
modeste contribution sur la question. Car, en dépit, de son
côté purement technique, c'est un outil d'aide à la
décision mais aussi un outil d'aide à la mobilisation des
ressources financières locales. Ce dernier est l'un des premiers
objectifs visés par l'adressage.
Le choix de ce sujet d'étude cadre avec la
préoccupation socio-économique qui repose sur la mise en place du
plan d'adressage à l'heure où les populations s'interrogent sur
le devenir de leur milieu de vie.
2.
Objectifs de l'étude
L'objectif général de cette étude est de
mettre en place un outil d'aide à la gestion urbaine et/ou un outil
d'aide à la mobilisation efficace des ressources financières
locales.
De manière particulière, ce travail vise
à :
Ø Maîtriser le tissu urbain ;
Ø Moderniser les services urbains et de
secours ;
Ø Moderniser la gestion urbaine ;
Ø Permettre la géolocalisation des citoyens et
des infrastructures de base.
3.
Intérêt du sujet
Ce travail revêt un intérêt à
vocation multiple :
Ø Sur le plan scientifique, ce travail
apporte une contribution modeste dans le domaine de la recherche, car il
fournit des informations et des outils efficaces dans l'élaboration des
politiques de gestions urbaines. Il constitue une base de données
fiables pour les projets d'adressage des autres communes du Gabon ;
Ø Sur le plan Professionnel, c'est un
outil d'aide à la décision, dans la mesure où il propose
des solutions aux problèmes de gestion des services urbains à
travers les documents graphiques mises à jour (le plan de panneautage,
cartes administratives de la ville de Libreville). Ce travail permet aux
acteurs locaux de mieux exploiter les données issues du projet
d'adressage ;
Ø Sur le plan socioéconomique,
la maîtrise du tissu urbain est un atout pour l'économie locale.
Ces travaux apportent aux concessionnaires un outil technique performant pour
la distribution et le contre qualité de leurs services ;
Ø Sur le plan politique, le plan
d'adressage de la commune de Libreville est un outil qui peut apporter les
changements majeurs dans l'organisation des élections tant locale que
nationale, dans la mesure où il peut servir comme support de base dans
la mise en place d'une nouvelle cartographie électorale : le
découpage électoral. Dans la gestion des crises urbaines, le plan
d'adressage peut être superposé avec le plan de contingence pour
mieux lutter contre les catastrophes ;
Ø Sur le plan urbanistique, ces
travaux préconisent la restructuration des quartiers précaires
pour éviter les zones non adressées à la fin du projet.
4.
Problématique
Il est difficile aujourd'hui de s'orienter ou même de se
faire livrer un colis et/ou un courrier dans une ville comme Libreville. Le
problème d'adresse à Libreville en particulier et dans les villes
gabonaises en général se pose avec acuité. Cette absence
d'adresse occasionne des pertes aux entreprises qui fournissent les services
urbains. Elle est la source de la mauvaise gestion urbaine et accentue
auprès de certains habitants le sentiment d'être
marginalisés.
Pour remédier à ce problème, la commune
de Libreville, en partenariat avec l'Association Internationale des Maires
Francophones (A.I.M.F) et l'Union Européenne (U.E) a entrepris des
travaux de modernisation pour faciliter l'accès aux services urbains.
Dans cette optique, elle a mis en place un projet d'adressage. Face à la
quasi inexistence d'un plan d'adressage, une question fondamentale se
pose : comment le projet d'adressage peut-il moderniser les services
urbains ?
5.
Méthodologie
La souveraineté de tout travail de recherche
scientifique réside dans la méthode (DESCARTES, 2011). A. Kaplan
précise que « Le propre de la méthode est
d'aider à comprendre au sens le plus large, non les résultats de
la recherche scientifique, mais le processus de recherche
lui-même »3(*).
La méthodologie utilisée dans le cadre de notre
étude comporte plusieurs étapes.
D'abord, la recherche documentaire pour cerner le sujet.
L'analyse documentaire est privilégiée parce qu'elle est
l'instrument de collecte de l'information le plus utilisé en
géographie (DIANGITUKWA, 2011). Elle s'est faite à la
bibliothèque universitaire, aux centres de recherche du
département de géographie (LAGRAC, CERGEP et la
Médiathèque), à la Direction Générale de
l'Urbanisme des Aménagements Urbains et du Cadastre (DGUAUC) de
l'hôtel de ville et les organes de presse écrite. Notre recherche
a été complétée sur les sites web.
Ensuite, notre passage à la cellule technique
d'adressage de la commune de Libreville en qualité de stagiaire, nous a
permis de connaitre les tenants et les aboutissants du projet d'adressage.
Enfin, le rapport de fin de stage exigé par le
secrétariat général de l'hôtel de ville de la
commune de Libreville, nous a permis de cataloguer nos documents, et nous a
facilité dans la rédaction de notre étude.
Dans l'ensemble, les informations récoltées ont
été d'une importance capitale. Elles restent, néanmoins,
incomplètes. Car, les documents concernant le projet d'adressage de la
commune de Libreville sont classés
« top-secret ». Ils pourront être
consultables qu'après sept ans. Par ailleurs, les informations
recueillies se recoupent. « Les limites que peuvent
présenter les techniques documentaires sont résolues et sont
dépassés par la multiplication des sources qui apportent chacune
des informations complémentaires » (DIANGITUKWA, 2011).
Cette recherche documentaire a permis l'élaboration de notre
problématique, le plan de notre étude et les outils de collecte
des informations nécessaires.
Par souci de rationalisation des résultats, nous avons
focalisé notre étude sur la technicité et la contribution
de l'adressage dans la gestion de la commune de Libreville.
Figure 1 : Limite de la zone
d'étude
Arrondissement
Zone urbanisée hors de la limite communale
Zone inondation
Limite Commune
Forêt/ végétation
Limites Arrondissements
Zone urbanisée dans la limité communale
Réalisation : Justesse B. De-BOUTANDOU, 2016.
Source : CTA de Libreville.
Pour mener à bien cette étude, notre travail a
été élaboré en deux parties. La première
partie consiste à présenter le cadre général de
l'étude. La seconde partie vise la mise en oeuvre du projet d'adressage
de la commune de Libreville et leurs champs d'application dans la gestion des
services.
PREMIERE PARTIE :
CONTEXTE GENERAL DU STAGE ET DU PROJET D'ADRESSAGE
CHAPITRE I : PRESENTATION GENERALE DE LA
MAIRIE DE LIBREVILLE
Dans ce chapitre, nous aborderons successivement l'historique
de la commune de Libreville, sa situation géographique, son organisation
et son fonctionnement.
I.
Environnement du lieu de stage
1.
L'histoire de la Mairie de Libreville
Libreville est créée en 1846, deux ans avant le
débarquement des esclaves du bateau Eliza au Fort d'Aumale, par la
signature du traité du roi Denis RAPOTCHOMBO et le représentant
du roi Phillip de France, Monsieur Boüet WILLAUMEZ.
Le 25 août 1849, les colons du Fort d'Aumale
organisèrent la toute première élection municipale qui
porta à la tête du conseil, Messieurs MOUNTIEUR et PILATE,
élus respectivement Maire et Maire-adjoint de Libreville. Ce bureau fut
assisté d'un conseil d'administration composé uniquement par les
fonctionnaires français. A cette époque, les quartiers de LOUIS,
GLASS et NKEMBO ne faisaient pas partie de la Commune de Libreville. Ces
hameaux étaient le vivier de la main-d'oeuvre des quartiers des
« blancs ». Ce sont les chefs traditionnels
locaux qui assurèrent la gestion. C'est en 1888 que Libreville fut
érigée en capitale administrative et politique de la colonie
française Congo-Gabon. En 1904, il le perd au profit de Brazzaville.
Depuis la première élection municipale,
Libreville, la future capitale du Gabon aurait enregistré quarante-six
(46) Administrateurs-Maires nommés par décision du gouverneur du
Gabon, le français Merlin.
Il a fallu attendre le 18 novembre 1956 pour voir un
autochtone être porté à la tête du conseil municipal
de Libreville, en la personne de Léon MBA MINKO MI EDANG.
Il avait pour adjoints :
ü André BASSAGUET ;
ü Amour Gustave ANGUILLET ;
ü Joseph PUTIN ROCK.
Devenu chef du Gouvernement en 1960 et Président de la
République Gabonaise en 1961, Léon MBA MINKO
conserve son poste de Maire de Libreville jusqu'en 1966, date à
laquelle il a été remplacé par Monsieur Jean Félix
LASSY, en qualité de Maire Délégué. Dissolu en
1968, le conseil municipal est remplacé par une délégation
spéciale conduite par Lubin Martial NTOUTOUME OBAME, ce dernier fut,
à son tour, remplacé quelques mois seulement par Monsieur
Léon MEBIAME, nommé par décret présidentiel du 15
juin 1968, cumulativement avec ses fonctions de vice-président de
Gouvernement, Garde de Sceaux et Ministre de la Justice.
Pour conforter son autorité sur les
collectivités locales, le 24 janvier 1972, le Président
Léon MBA promulgue la « loi du 20 décembre
1968 » qui lui autorise à nommer les Maires de la commune
de Libreville. Depuis 1956 à nos jours, la commune de Libreville a connu
quatorze (12) Maires (tableau 1).
Tableau1 : Chronologie des Maires de
Libreville de 1956 à nos jours
N° d'ordre
|
Noms & Prénoms des Édiles
|
Fonctions
|
Période
|
Mode de désignation
|
01
|
Léon MBA MINKO MI EDANG
|
Maire
|
Du 18 novembre 1956 en 1966
|
Election
|
02
|
Jean Félix LASSY
|
Maire par intérim
|
De 1966 en 1968
|
Nommé par Décret présidentiel
|
03
|
Lubin Martial NTOUTOUM OBAME
|
Président de la délégation
spéciale
|
De 1968 au 15 juin 1968
|
Nommé par Décret présidentiel
|
04
|
Léon MEBIAME ME MBA
|
Maire
|
Du 15 juin 1968 au 17 avril 1975
|
Nommé par Décret présidentiel
|
05
|
Samuel MINKO
|
Maire
|
Du 17 avril 1975 au 31 décembre 1975
|
Nommé par Décret présidentiel
|
06
|
Lubin Martial NTOUTOUM OBAME
|
Maire
|
Du 1 avril 1976 au 10 avril 1983
|
Nommé par Décret présidentiel
|
07
|
Jean DAVIN AVENO
|
Maire
|
Du 11 avril 1983 au 14 avril 1989
|
Nommé par Décret présidentiel
|
08
|
Claude DAMAS OZIMO
|
Maire
|
Du 14 avril 1989 au 27 janvier 1997
|
Nommé par Décret présidentiel
|
09
|
Paul MBA ABESSOLE
|
Maire
|
Du 27 janvier 1997 au 08 février 2003
|
Election
|
10
|
André Dieudonné BERRE
|
Maire
|
Du 08 février 2003 à juin 2007
|
Election
|
11
|
Alexandre AYO BARO
|
Maire
|
Du juin 2007 à février 2008
|
Nommé par Décret présidentiel
|
12
|
Jean François NTOUTOUME EMANE
|
Maire
|
De février 2008 à 2013
|
Election
|
13
|
Rose Christiane OSSOUKA RAPONDA
|
Maire
|
De 2013 à aujourd'hui.
|
Election
|
Source : Mairie de la commune de
Libreville, 2015.
2.
Localisation
La Mairie de Libreville a pour siège social
l'Hôtel de ville de la commune de Libreville. Il est visible au Boulevard
triomphal Omar BONGO de Libreville, au deuxième arrondissement. Plus
précisément, l'Hôtel de ville de la commune de Libreville
est situé au Boulevard Triomphal, dans la vallée Sainte-Marie,
appelé aussi le Centre Administratif en raison de la présence des
bâtiments administratifs (Ministère de la Fonction Publique ,
palais Léon MBA, le palais du Senat ,Ministère du Pétrole
et des Hydrocarbures, Ministère de la Forêt ,de l'Environnement et
de la Protection des Ressources Naturelles, Ministère du Budget et des
Comptes Publics, la BEAC et le Ministère des Affaires Etrangères
et de la Francophonie et de l'Intégration Régionale). C'est un
bâtiment construit en 1977 par une entreprise Yougoslave et qui
malheureusement connait des problèmes d'usure dus au temps.
La commune de Libreville est composée de six (6)
arrondissement à savoir :
ü 1er arrondissement (Haut de
GUE-GUE) ;
ü 2ième arrondissement
(CAMPAGNE) ;
ü 3ième arrondissement
(NOMBAKELE) ;
ü 4ième arrondissement (Plaine
Nigère) ;
ü 5ième arrondissement
(SOGATOL) ;
ü 6ième arrondissement
(NZENG-AYONG).
Carte1 : Localisation du lieu de
stage
II. Description de la structure d'accueil
1.
Organisation
La mairie de Libreville, à l'instar des autres
collectivités locales du Gabon, est régie fondamentalement par la
loi 001/2014 du 15 juin 2015 relative à la décentralisation et
est placée sous tutelle du Ministère de l'Intérieur, de la
Sécurité Publique, de l'Immigration et de la
Décentralisation. Elle est dirigée par un Maire, assisté
de six adjoints, tous élus par leurs pairs conseillers municipaux pour
un mandant de cinq ans. Son budget est élaboré par les services
municipaux et soumis à l'appréciation du conseil municipal qui
l'adopte par délibération.
1.1. Les Services centraux
1.1.1. Cabinet du
maire
Le cabinet du maire est composé d'un cabinet politique,
d'un cabinet technique et des cabinets des maires-Adjoints, les cabinets
rattachés au Maire et au Secrétariat Général.
1.1.2. Services
rattachés à la Mairie de Libreville
Les services rattachés à la mairie de Libreville
sont l'Inspection Générale Municipale, l'Unité de police
Nationale et la Brigade de gendarmerie de l'Hôtel de ville, la Direction
du protocole, la Direction de Presse et d'audio-visuel, la Direction des
relations publiques et publicitaire et le service central du courrier.
1.1.3.
Secrétariat Général
Le Secrétariat Général est placé
sous l'autorité d'un Secrétaire Général,
nommé par décret en conseil des ministres conformément aux
textes en vigueur. Il est assisté par un ou deux Secrétaires
généraux Adjoints, eux aussi nommés par décret en
conseil des Ministres. Il est placé sous l'autorité du Maire de
Libreville. Il est chargé de coordonner et de contrôler l'action
de tous les services de l'administration municipale qui ne relèvent pas
du cabinet du Maire.
Le Secrétaire Général de la Mairie de la
commune de Libreville est le chef hiérarchique de tous les services
municipaux. A ce titre, il tient des réunions de coordination dont il
dresse des procès verbaux au Maire. Il peut recevoir du Maire, les
délégations de signature.
1.1.4. Mairies
d'arrondissements
Depuis octobre 1974, il a été institué
des Mairies d'arrondissement de la commune de Libreville ; afin de
répondre plus efficacement aux demandes des services de la population.
Celles-ci sont composées :
ü D'un cabinet du maire ;
ü Des services rattachés au Maire
d'arrondissement ;
ü D'un Secrétariat Général.
2.
Fonctionnement
La Mairie de Libreville est une personne morale dotée
d'une personnalité juridique. Elle jouit d'une autonomie
financière.
La Mairie de la commune de Libreville s'organise autour des
arrêtés 0042/PE/CL/SG/SPCM du 09 février 2009 portant
organisation, à titre transitoire, des services municipaux de Libreville
et 00240/PE/CL/SG fixant les conditions générales d'emploi des
personnels de la commune de Libreville.
3.
Missions
Les articles 83 à 93 de la loi organique n°15/96
du 6 juin 1996 relative à la décentralisation indiquent que le
Maire est chargé de :
ü Délivrer et légaliser les actes
d'état civil ;
ü Créer et entretenir les voiries
municipales ;
ü Célébrer les mariages ;
ü Vendre les timbres municipaux ;
ü Percevoir les diverses taxes municipales ;
ü Gérer les cimetières municipaux ;
ü Délivrer les permis de lotir, de construire dans
le périmètre urbain, après l'avis d'une commission
compétente ;
ü Donner les autorisations de stationnement public,
ü Procéder aux expropriations pour cause
d'utilité publique conformément aux dispositions
législatives en vigueur;
ü Etc.....
CHAPITRE II : DEROULEMENT DU STAGE ET DESCRIPTION DU
PROJET D'ADRESSAGE
Dans ce chapitre nous
présenterons succinctement le cadre et le déroulement du stage,
mais aussi les objectifs du projet d'adressage.
I. Cadre général du
stage
1. Objectif du stage
L'objectif premier de notre stage est de compléter
notre formation et de mettre en pratique nos connaissances théoriques
dans le monde professionnel. Il nous a permis de faire une immersion dans le
monde professionnel.
Ce stage a aussi pour vocation d'être avant-gardiste
dans l'élaboration du mémoire de fin de cycle qui sera soutenu
publiquement devant un jury compétant à l'UOB selon un
chronogramme décliné par le rectorat.
2. Lieu du stage
Notre stage s'est déroulé à la mairie de
Libreville, suite à la correspondance par le coordonnateur du master AGT
du département de géographie à l'université Omar
BONGO au Secrétaire Général de l'Hôtel de ville. Par
rapport à notre thème de recherche, nous avons été
orientés à la Direction Générale de l'Urbanisme,
des Aménagements Urbains et du Cadastre (DGUAUC) et enfin à la
Cellule Technique d'Adressage (CTA) de la Mairie de Libreville où nous
avons effectué notre stage pendant trois (3) mois. Ce stage s'est vu
être prolongé de sept (7) mois, car la CTA a jugé que nous
avons des capacités requises pour continuer jusqu'à la fin de la
deuxième phase dudit projet.
3. Organisation de la DGUAUC et de la CTA
3.1. La DGUAUC
Direction Générale de l'Urbanisme, des
Aménagements Urbains et du Cadastre en sigle DGUAUC ;
conformément à l'arrêté n° 00024/PE/CL/SG/SPCM
du 09 février 2009, est chargée de mettre en oeuvre la
politique définie par le Conseil Municipal en matière d'urbanisme
et du cadastre.
La DGUAUC est composée de trois directions à
savoir :
ü La Direction des Projets et des Aménagements
Urbains (DPAU)
ü La Direction de l'Habitat et du Cadastre (DHC)
ü La Direction des Procédures Urbaines (DPU).
3.2. La CTA de la Commune de
Libreville
La Cellule Technique d'Adressage est une instance mise en
place par la Mairie de Libreville. Elle a été créée
le 3 Juin 2014 date correspondant au lancement officiel de l'opération
d'adressage en présence du gouvernement de la République, des
Responsables de l'AIMF/EU et de la Mairie de Libreville. La CTA a la charge
d'exécuter le projet d'adressage, dans le respect du cahier de charge.
Elle est financièrement autonome et s'organise comme l'indique
l'organigramme (figure 2) ci-dessous.
Figure 2 : Organigramme de la CTA
de la commune de Libreville
Temporaires
Permanentes
Consultant
La CTA est dirigée par un coordinateur qui coordonne
toutes les activités. Sur le terrain, les chefs d'équipe veillent
à l'exécution des tâches programmées par le
coordinateur de la cellule.
4. Tâches accomplies
Notre stage, commencé le 8 juin 2015, s'inscrivait dans
le cadre d'un Master Pro en AGT au département de Géographie. Il
a été dirigé par monsieur Vincent BOROBO (Directeur
Général adjoint à la DGUAUC; enseignant vacataire en
Master 1 professionnel AGT, au département de Géographie de
l'UOB).
Nous avons passé le stage dans les différents
services représentés dans le tableau ci-dessous :
Tableau 2 : Calendrier du
déroulement de stage
Structure d'accueil
|
Durée de passage
|
Dates
|
Observation
|
DPAU
|
20 jours
|
08/06 au 03/07/15
|
OK
|
DPU
|
20 jours
|
06/07 au 31/07/15
|
Ok
|
DHC
|
20 jours
|
03/08 au 31/08/15
|
Non
|
CTA
|
30 jours
|
01/09 au 30/09/15
|
OK
|
Le tableau ci-dessus représente les dates initiales de
passage dans les différents services prévues par
l'administration.
Notre passage à la DPAU nous a permis de
connaître les procédures pour l'obtention d'un permis d'occuper.
Car le Maire de Libreville est en charge de délivrer les permis
d'occuper sur toute l'étendue du territoire de la commune. Bien que
l'ANUTTC est habilité de réceptionner et d'examiner la
composition des dossiers des demandeurs. Une fois les dossiers
examinés, ils sont envoyés à l'Hôtel de ville qui
réexamine les dossiers avant de les soumettre à la commission,
présidée par l'édile de Libreville.
Nous avons réalisé des cartes pour la
présentation d'un projet d'aménagement autour du lac artificiel
de Nzeng-Ayong (annexe1).
A la DPU, nous avons été choisis par le
Directeur Général Adjoint pour participer à la
sous-commission de toponymie au cinquième et au sixième
arrondissements; en qualité de facilitateur adjoint.
Nous n'avons pas pu effectuer le stage à la DHC pour
des raisons fonctionnelles. Comme toutes les directions de l'hôtel de
ville, la DHC ne fonctionne quasiment plus. Car toutes les compétences
et les ressources sont affectées aux agences. Ce qui entraine un conflit
d'intérêt.
Nous avons, donc, commencé notre stage au sein de la
CTA en date du 4 Août 2015. Ce qui nous a permis de bien connaître
les tenants et les aboutissants du Projet d'Adressage de Libreville.
Notre travail dans la Cellule Technique d'Adressage se
résumait en deux étapes:
Ø La première étape a consisté
à intégrer un groupe des techniciens pour le travail sur le
terrain. Nous avons occupé plusieurs postes (enquêteur,
topomètre).
Ø La seconde étape a été de
travailler dans les locaux de la CTA comme contrôleur de qualité
SIG, en date du 2 Septembre 2015. Ce travail consistait de répertorier
les carrefours et les voies des différents arrondissements pour
élaborer le plan de panneautage et à actualiser les
données recueillies sur le terrain par les enquêteurs (figure
5).
Après avoir effectué nos trois mois de stage,
nous avons été rappelés par la Cellule Technique
d'Adressage pour intégrer le projet pour une durée de sept (7)
mois, correspondant à la durée d'exécution restante.
5. Limite du stage
Dans l'ensemble, le stage s'est bien déroulé et
a été bénéfique. Mais, nous avons relevé un
certain nombre de manquements dans le fonctionnement de l'administration. Ces
manquements sont essentiellement d'ordre structurel, matériel et
organisationnel. Sur le plan structurel, les locaux de la DGUAUC sont à
nos jours devenus étroits et vétustes ce qui ne crée pas
des conditions favorables de travail. A ce problème structurel,
s'ajoute la conservation des documents. Il est vrai que l'Hôtel de Ville
est doté d'un service d'archivage, mais, nous avons constaté que
les plans de la ville et certains documents sont mal conservés ou bien
même laissés au sol. On assiste à leur
détérioration accélérée par le
phénomène d'humidité, les termites, les rats et des eaux
d'infiltration qui pénètrent dans le bâtiment lors des
grandes pluies. Nous avons aussi constaté que plusieurs directions ne
fonctionnent pas depuis leur création à l'instar de la Direction
de cartographie et des SIG.
Tableau 3 : Matériels
utilisés et logiciels
|
Désignation
|
Caractéristiques techniques
|
Utilisation
|
Matériels
|
Ordinateur PC
|
Acer Aspire V3, 2.6GHz ; RAM 8Go ;DD 500Go
|
Poste de travail
|
CDRW, Clés
USB et
disque dur
externe
|
Clé USB 8 Go, DD externe 2 To
|
Stockage et transfert de données et
informations
|
Scanneur
|
Périphérie d'entrée
|
Numérisation des documents
|
Appareil
photo
|
Périphérie d'entrée
|
Prise de vue sur le terrain
|
Logiciels
|
Mapinfo 7.0
|
Outils cartographique
|
Calage
des planches scannées, Conversion
de fichiers shapfiles en tables vectorisation des
structures
spatiales, Réalisation des cartes
|
ArcGis 10.0
|
Excel
|
Tableur
|
conception des tableaux et graphiques
|
Word 2007
|
Traitement de texte
|
Saisie du mémoire
|
Paint
|
Ouverture des fichiers images
|
Réalisation des mosaïques
|
Microsoft
office Picture
Manager
|
Ouverture des fichiers images
|
Traitement des images
|
II. Objectifs du
projet d'adressage de Libreville
L'objectif premier de ce projet d'adressage est la
« Mobilisation des recettes et la modernisation de la gestion
foncière de la ville de Libreville »4(*).
En dépit de l'objectif premier du projet, l'adressage
contribuera à : faciliter la localisation et la circulation des
habitants, améliorer le fonctionnement des services urbains, et appuyer
les concessionnaires dans une meilleure gestion des réseaux d'eau et
d'électricité, améliorer la gestion de la ville,
améliorer les conditions de vie des populations et renforcer la
mobilisation des ressources locales propres.
Ø Faciliter la localisation et la circulation
des habitants : Le projet vise à mettre en place un plan
de la ville, ce qui permettra de localiser les emplacements des infrastructures
et services de bases. Elle poserait des jalons pour la mise en place d'un plan
urbain de déplacement. Ce qui facilitera la circulation.
Ø Améliorer le fonctionnement des
services urbains, et appuyer les concessionnaires dans une meilleure gestion
des réseaux d'eau et d'électricité : Le plan
d'adressage qui résultera de ce projet favoriserait le
développement du secteur tertiaire. Des entreprises (Restaurants,
fleuristes, les services postaux ou courriels, entreprises de
déménagements, etc.) pourraient développer des services
de livraisons à domicile. A ce qui concerne les concessionnaires, le
projet donnerait des possibilités d'interventions plus rapides sur le
terrain. Elle serait un atout majeur pour localiser les populations-cibles
pour développer des politiques efficaces pour intégrer les zones
non connectées aux VRD.
Ø Améliorer la gestion de la
ville : La commune pourrait intervenir plus efficacement dans ses
fonctions régaliennes. La gestion du domaine communale et des ordures
ménagères seraient plus efficace et planifier. Elle pourrait
développer son service d'attribution des permis d'occuper en
intégrant les informations issues de la base de données du
projet.
Ø Améliorer les conditions de vie des
populations : « Il n'y a pas de citoyens sans
adresse ». Les trois points susmentionnés réunis
contribueront à l'amélioration les conditions de vie de la
population librevilloise.
Ø renforcer la mobilisation des ressources
locales propres : Les données issues des enquêtes
permettront à la commune d'avoir un moyen de contrôle lors des
recouvrements. L'adressage est un outil de planification. Il permettra à
la commune de Libreville d'établir et d'évaluer son budget
prévisionnel.
DEUXIEME PARTIE :
ADRESSAGE ET GESTION DE LA COMMUNE DE LIBREVILLE
CHAPITRE III : L'APPROCHE TECHNIQUE DE L'ADRESSAGE
Nous aborderons dans ce chapitre les projets qu'a connus la
commune de Libreville et l'analyse sommaire d'un projet d'adressage.
I. Historique de l'adressage de la Commune de Libreville
Les premières opérations d'adressage en Afrique
subsaharienne sont intervenues au début des années 1990. A
l'époque, elles s'inscrivaient comme une alternative à
l'implantation coûteuse et inopérante des projets de cadastre.
L'adressage permet de commencer par le commencement, de jalonner la ville avec
des moyens simples susceptibles d'être mis en place par les
collectivités locales et de consolider le savoir-faire municipal dans
quatre domaines prioritaires (recueillir l'information urbaine et faciliter la
mise à jour de documents simplifiés de la planification urbaine,
programmer les investissements, entretenir les équipements et
infrastructures et améliorer la mobilisation des ressources locales)
(FARVACQUE-VITKOVIC, et al., 2005).
Le Burkina-Faso est le premier pays à
expérimenter l'adressage en 1987. Cependant, le premier projet est
réalisé en 1990 au Tchad. S'en est suivi 52 villes dans 15 pays
(Benin, Burkina-Faso, Congo, Cameroun, Côte-d'Ivoire, Djibouti,
Guinée, Mali, Mauritanie, Mozambique, Niger, Rwanda,
Sénégal, Tchad, Togo). Mais, seulement 21 villes ont mené
à bien les tâches d'adressage. Les villes concernées par
les projets d'adressage varient entre 80.000 et 1.300.000 habitants.
A Libreville, elle ne date pas d'aujourd'hui. En 1989, la
mairie de Libreville avait lancé un projet d'adressage du premier
arrondissement. Les moyens techniques et financiers pour la mise en oeuvre de
ce projet n'étaient pas conséquents (pas de budget,
réalisation des plans à la main, etc.). Mais le travail abattu
(codification des voies, dénomination des rues, numérotation des
parcelles) a été validé par le conseil municipal de
l'époque.
En 1990, sous la Mandature du Maire Claude DAMAS OZIMO, cette
opération d'adressage est mise au point par AUVIL5(*). Celle-ci a abouti à la
conception et la pose des plaques (Photo 1) au centre-ville, mais aussi
à des maquettes des plans d'adressage (carte5).
Sous la mandature du Père Paul MBA ABESSOLE,
l'opération d'adressage a continué et permis la pose des
plaques au premier arrondissement. Sans l'appui des organismes internationaux
et les Finex6(*), les
opérations n'ont pas trouvé des effets escomptés (tableau
4).Toutefois, les anciens documents de l'adressage sont difficiles à
trouver à la mairie de Libreville.
En 2012, le bureau d'étude Groupe Huit a
réalisé une étude de faisabilité sur l'adressage.
Cette étude a établi :
ü L'état des lieux des installations, des outils
existants et des personnes ressources pour préparer la mise à
jour de l'opération ;
ü L'évaluation de la mise en oeuvre technique de
l'adressage dans le contexte de Libreville ;
ü L'identification des applications envisageables en
termes de gestion urbaine et de collaboration avec les concessionnaires ;
ü L'évaluation des applications d'adressage au
niveau de la fiscalité locale pour l'identification et le recouvrement
des taxes municipales ;
ü L'évaluation du coût financier de la mise
en oeuvre de l'adressage à Libreville.
Différents bailleurs de fonds ont contribué au
financement de l'adressage en Afrique subsaharienne en générale
et au Gabon en particulier ; notamment la BM, la coopération
française représentée par le Ministère des Affaires
Etrangères et divers départements (coopération
décentralisée, AFD, AIMF).
Photo1 : Numérotation de
porte et plaque de rue du projet d'adressage de 1989
B
A
Cliché, Justesse B. De-BOUTANDOU, 2015.
Tableau 4 : Synthèse des
opérations d'adressage (1989-1995)
|
Boulevard
|
Avenues
|
Rues
|
Voies non adressées
|
1er arrondissement
|
4
|
1
|
7
|
205
|
2ème arrondissement
|
4
|
1
|
1
|
79
|
3ème arrondissement
|
3
|
5
|
18
|
159
|
4ème arrondissement
|
2
|
2
|
13
|
81
|
5ème arrondissement
|
1
|
0
|
0
|
169
|
6ème arrondissement7(*)
|
/
|
/
|
/
|
/
|
Source : Rapport de la DGUAUC.
Cette opération d'adressage a permis de dénommer 14
boulevards, 9 avenues, 39 rues. Et la réalisation des plans d'adressage
de chaque arrondissement. La carte ci-dessous du 3eme arrondissement
est l'un des 5 plans réalisé manuellement par AUVIL en 1990. Mais
l'opération n'a pas trouver un effet escompté, car sur 755 voies
répertoriées 693 n'ont pas été
dénommées. Soit 91,79% des voies non dénommées.
II. Analyse
sommaire du projet d'adressage
L'opération d'adressage se déroule en trois phases
: préparation, exécution, maintenance.
1. Etude de faisabilité de
l'opération d'adressage
Comme toutes les villes, Libreville a ses propres
réalités et moyens financiers. Lors de la conception et de la
mise en oeuvre d'une opération d'adressage, cette
spécificité doit être prise en compte. Différentes
variantes sont envisageables pour le numérotage, le panneautage ou la
cartographie. L'autorité municipale doit donc disposer des
éléments pour fixer ses choix. C'est donc une étude de
faisabilité qui doit lui permettre de savoir dans quelles conditions
cette opération est «faisable » ; avant d'engager une
opération de cette envergure. Elle ne peut pas se limiter à des
simples orientations générales ; elle doit déboucher sur
des recommandations précises et pratiques qui permettront d'engager la
mise en oeuvre et la validation des conclusions par l'autorité
municipale.
Dans le cadre du projet d'adressage, ces recommandations
portent sur les points suivants :
· Codification des voies et des portes ;
· Etendue de l'opération ;
· Modalités pratiques pour la cartographie, le
numérotage et les enquêtes, le panneautage et le fichier
d'adresses ;
· Organisation et montage de l'opération ;
· Coûts, financement, délais.
Pour estimer les coûts et définir un programme
d'intervention, la CTA a choisi le deuxième arrondissement pour
réaliser le projet pilote. La première estimation des coûts
est effectuée par le consultant lors de l'étude de
faisabilité et les résultats sont confrontés avec le
budget prévu pour l'opération avant discussion avec le
Comité de suivi. Ce dernier a permis de définir l'étendue
de l'opération. Vu la complexité du tissu urbain de la ville de
Libreville, les zones inaccessibles (classées en poches) feront l'objet
d'une opération spéciale lors de la deuxième phase du
projet d'adressage. La figure ci-dessous illustre les zones ciblées par
la deuxième phase.
Figure 3 : Approche conceptuelle
d'adressage de Libreville
2
1
Source : CTA, 2016 / Modifié par Justesse
B. De-BOUTANDOU.
Cette figure nous permet de comprendre la méthode
à appliquer pour adresser les zones inaccessibles. Toutes les
habitations au-delà des 10m des voiries seront associées à
une Poche d'habitat qui fera l'objet d'une codification spécifique dans
une deuxième phase du projet. L'intérêt de cette technique
est qu'elle permet d'identifier et numéroter les constructions proches
des voies facilement identifiables.
2. Différentes phases
d'exécution
2.1. Médiatiser
Informer la population sur la démarche engagée,
expliciter la raison, le contenu et le calendrier de l'opération. La
population bénéficiaire doit connaitre les tenants et les
aboutissants d'un tel projet qui va transformer leur environnement social.
« Une campagne de communication est donc indispensable. En effet,
l'innovation apportée par l'adressage de la ville ne va pas aller sans
susciter interrogations et commentaires de la part des habitants. Les
enquêtes, le numérotage des portes, la pose des plaques de rue sur
les façades vont les toucher directement. Un manque d'informations peut
conduire à des incompréhensions et des résistances sans
fondement » (FARVACQUE-VITKOVIC, et al., 2005). Dans le cadre de
l'adressage Libreville la compagne de médiatisation n'a pas
été largement diffusée, ce qui a suscité les
interrogations et les refus de collaborer de certains citoyens avec la
municipalité.
2.2. Enquêter et numéroter les portes
Le but est de numéroter les portes des constructions
lors des opérations d'enquête. Les résultats obtenus seront
enregistrés dans le fichier d'adresse. Il s'agit de la tâche la
plus longue et sans doute la plus minutieuse de l'opération.
2.3. Panneauter les voies
Chaque carrefour doit être équipé d'une
signalétique désignant les voies par leur nom et/ou par leur
numéro. « Le résultat de ce « panneautage
» se traduit soit par l'installation de plaques sur les façades des
constructions ou sur des poteaux, soit par le recours à des solutions
plus rudimentaires » (FARVACQUE-VITKOVIC, et al.,
2005). Le choix des différentes solutions dépend
généralement de l'importance du budget disponible.
2.4. Cartographier
La cartographie est l'un des buts ultimes du projet
d'adressage. Car elle est le produit de toutes les opérations. Le plan
d'adressage doit être au 1/10 000.Ce qui permettra d'indiquer les voies
et leur toponymie, les quartiers, les limites administratives et les principaux
bâtiments. Ce document sera complété par l'indication des
plaques de voies à poser pour constituer le « plan de panneautage
».
2.5. Editer plan et index d'adressage
La diffusion du plan d'adressage et son index de voies
doivent dépasser le cercle de l'administration et s'étendre au
grand public. Elle s'inscrit dans le cadre de la médiatisation de
l'opération d'adressage. Pour que la population s'approprie les produits
découlant du projet d'adressage.
CHAPITRE IV : L'ENVIRONNEMENT DE L'ADRESSAGE
Ce chapitre est dédié à la définition
des concepts et les champs d'application de l'adressage.
I. Définition des concepts
1. Adressage
L'adressage est une opération qui permet de localiser
sur le terrain une parcelle ou une habitation, c'est-à-dire de
définir son adresse à partir d'un système de cartes et de
panneaux mentionnant la numérotation ou la dénomination des rues
et des constructions. Cette notion peut être étendue aux
réseaux et services urbains. Ainsi, peut-on, non seulement adresser une
construction, mais aussi le mobilier urbain comme une borne-fontaine, un
lampadaire public, une station de taxi,... (FARVACQUE-VITKOVIC, et al.,
2005)
L'adressage est plus qu'une simple opération de
signalétique, c'est aussi « une base indispensable pour la gestion
urbaine ». Les outils mis en place à l'occasion de
l'opération d'adressage sont autant de vecteurs de l'amélioration
de la gestion urbaine et municipale.
L'adresse est définie par rapport à la rue et
non par rapport à l'îlot. IL obéit à la règle
de « rue-maison ».
2. Système de codification
Le système de codification des voies est un moyen
pratique d'identification de la voie par rapport à sa position sur un
plan cartographique. A Libreville la codification des voies se fait en allant
de la côte vers l'intérieur (sud-ouest - nord-est). Ainsi, les
voies parallèles à la côte portent les numéros
impairs tandis que celles perpendiculaires à la côte portent les
numéros pairs (sud-est vers le nord-ouest). La figure ci-dessous
illustre le sens de codification des voies.
Figure 4 : Sens de codification
des voies
B
A
C
Source : CTA ; 2014.
Les figures A et B montrent comment doivent être
codifiées les voiries de Libreville. Les voies ayant une direction
d'ouest en est auront des numéros de codes impairs. Tandis que, les
voies ayant une direction sud-nord auront des numéros de codes pairs.
La figure C, elle montre comment les rues doivent être codifiées
dans chaque arrondissement en tenant compte du nombre maximal des codes
que dispose celui-ci.
Figure 5 : Représentation
cartographique du système de codification
Source : CTA, 2016.
Carrefour
Limite de section
Voirie urbaine
AD Section cadastrale
C5.114.D Code carrefour
Le système de codification est composé de 4
numéros, dont le premier chiffre correspondant à
l'arrondissement, les trois derniers chiffres (pair ou impair) de la voie
permettent de lier la rue à un nom dans la base de données. Ils
permettent aussi de connaître le nombre de rues qu'a un arrondissement.
Et une ou deux lettres correspondantes à la section cadastrale. Un code
est attribué aux voies, places, ronds-points et carrefours de
référence.
Photo2 : Codification d'une
voie au premier et au deuxième arrondissement
A B
Source : Clichés, Justesse B. De-BOUTANDOU,
24/07/2015 13 : 09.
Tableau 5 : Interprétation
de la photo 2
Code d'arrondissement
|
Code voie
|
Section cadastrale
|
2
|
131
|
PC
|
1
|
020
|
QA
|
3. Système de numérotation
Il existe trois systèmes de numérotation
(système séquentiel, métrique et
décamétrique). Le choix d'un système de
numérotation dépend du tissu urbain de la ville. Cependant, il
n'est pas exclu d'utiliser les trois systèmes dans un même projet
d'adressage. Dans le cas de Libreville, le système choisi et le mieux
adapté est le système métrique à cause de
l'irrégularité du tissu urbain.
3.1. Système séquentiel
Figure 6 : Système
séquentiel
La numérotation séquentielle ou «
classique » consiste à numéroter les entrées
existantes les unes à la suite des autres, de façon
alternée : 1, 3, 5, 7 à gauche et 2, 4, 6, 8... à
droite (figure 6).
Source : Adressage et gestion des villes ; Page 151.
3.2. Système métrique
Le numéro affecté à une porte est la
distance en mètre qui la sépare du début de la voie (point
zéro). Dans le sens d'évolution de la voie, les numéros se
situant à gauche portent un numéro impair et les numéros
se situant à droite portent un numéro pair. Par exemple, si une
porte se trouve à gauche, et qu'elle est située à 384
mètres du début de la rue, elle portera le numéro 384
(photo3). Si une nouvelle construction apparait entre deux existantes, il
suffit de mesurer la distance pour lui affecter un nouveau numéro, sans
aucune incidence sur les autres numéros de la voie.
Ce système permet également de faciliter la
localisation d'une adresse, car on connait sa distance à partir du
début de la voie. Il permet également, dans le cas d'utilisation
d'un SIG, de géoréférencer facilement et automatiquement
sur un plan les adresses le long des voies, car elles sont liées
à la distance, ce qui n'est pas le cas dans un système
séquentiel.
Photo 3 : Numérotation
métrique d'une porte
Source :
cliché, Justesse B. De-BOUTANDOU, 24/07/2015
14 :30.
Figure 7 : Système
métrique
Source : Adressage et gestion
des villes ; Page 152.
3.3. Système décamétrique
Comme le montre la figure 8 ci-dessous, le système
décamétrique consiste à mettre les numéros à
égales distances, par exemple de dix mètres en dix mètres,
ce qui permet de connaître directement la longueur de la rue. Car les
voies sont découpées en tronçons de 10 mètres
numérotées les unes à la suite des autres : 1, 3, 5, 7
à gauche et 2, 4, 6,8... à droite. Pour faciliter la
numérotation, on place des jalons le long de la voie, tous les 100 m.
Figure 8 : Système
décamétrique
Source : Adressage et gestion des villes ;
Page 153.
4. Plan de panneautage
Le plan de panneautage est la représentation graphique
(identifier sur un plan par des symboles distinctifs) du type et le nombre de
plaques à poser ou à pocher sur le terrain. La figure ci-dessous
illustre une esquisse de plan de panneautage à réaliser par les
agents de la cellule d'adressage.
Figure 9: Esquisse de plan de
panneautage
Source : CTA, 2015.
5. Voies urbaines
Du latin via, « voie », et
urbanus, « de (la) ville ». Espace à parcourir pour
aller quelque part. Voies urbaines, à l'intérieur d'une
agglomération (rue, avenue, boulevard, etc.).Voies express, à
circulation rapide, dans les villes. (ANTONI, 2004)
La rue forme un espace «fermé» par des objets
bâtis ou des équipements, ce qui la distingue de la route. La rue
occupe une certaine emprise, possède un tracé, un profil en long
et en travers: la rue peut être droite, sinueuse, avec des
décrochements. Elle peut être composée d'une
chaussée, de trottoirs, et éventuellement de terre-pleins
(OLAGNIER, 2004). C'est aussi un élément continu
du réseau de circulation à usage collectif,
présentant une origine et une extrémité et limité
latéralement par deux bords. La voirie urbaine est imprescriptible et
inaliénable, bien qu'elle ne soit pas souvent observée. Dans le
cadre de l'adressage, le plus important c'est de les cataloguer et de les
dénommer.
Tableau 6 : Les
voies répertoriées lors des différentes
opérations d'adressages
Source : Rapport de la DGUAUC / données
CTA.
La dénomination des voies de la commune de Libreville
est réservée à la commission communale de toponymie
conformément à l'arrêté 130/CL/SG/DGAAJ portant
création, attribution et organisation de ce comité. Elle est
composée des élus locaux et présidée par le maire
de la commune. Chaque voie dénommée doit scrupuleusement
respecter les règles et procédures préétablies, se
fondant principalement sur les résolutions des huit conférences
des Nations Unies sur la normalisation8(*) des noms géographiques9(*) de 1967, 1972, 1977, 1982,1987,
1992, 1998 et 2002.
Le choix des noms obéit à deux critères
essentiels :
· Les services rendus
Le choix d'un nom doit rendre hommage à la commune ou
à la nation. « Les sentiments familiaux, tribaux ou
amicaux ne doivent pas être à la base du choix du nom de la voie
ou de la place publique » (FARVACQUE-VITKOVIC, et al., 2005).
Car la dénomination devrait être un acte de reconnaissance ou de
gratitude de toute la Commune à l'égard d'une personnalité
gabonaise ou étrangère ayant rendu d'éminents services
à la Nation toute entière ou à la Commune de Libreville en
particulier. Les noms des personnes mortes doivent faire l'objet d'une
priorité. Mais, il est formellement exclu d'attribuer à une voie,
le nom des personnalités politiques, religieuses ou coutumières
encore vivantes. « Néanmoins, étant donné la
jeunesse de notre histoire nationale, les services rendus par un individu
à une localité ou à la Nation pourront être
récompensés de son vivant. Mais il ne s'agit là que des
cas exceptionnels qui seront toujours accompagnés de toutes les
explications voulues afin d'éviter des commentaires défavorables
susceptibles de mettre en cause l'impartialité du
Gouvernement » (FARVACQUE-VITKOVIC, et al., 2005).
Le nom d'une organisation mondiale, internationale et/ou une
grande institution peut être attribué à une voie par
rapport à leur application dans le développement de la commune.
· Les souvenirs historiques
Les noms des voiries et des places publiques doivent raconter
l'histoire de la vie communale ou nationale. Les dates marquant l'histoire de
la république ou de l'humanité devraient aussi occuper une place
de choix.
L'adressage est aussi un outil pédagogique. Il nous
permet d'avoir l'histoire de notre nation au coin de chaque artère et
place publique. C'est pourquoi «Les noms de rue sont, pour ceux qui
n'ont pas le temps de lire, une leçon d'histoire qu'ils apprennent
d'autant plus facilement qu'elle est toujours sous leurs yeux.» (
Fédértion des Géomètres Francophones (FGF),
2014).
Figure 10 : Typologie et
hiérarchisation du réseau de voirie
Circulation rapide.
Transit
Assure les échanges interne/externe de la ville
V=90/110
Monofonctionnalité
-Avenues
-Boulevards
-Grandes rues
Circulation importante
Echange transit/échange/inter quartier/desserte
V=50/70
Séparation des fonctions
-Voies et rue de la ville
-Rue très commerciales
-Rue en quartier résidentiel
- voies en impasse
-voies semi-piétonnes
- cours urbaine (allées)
- Rues piétonnes
La circulation se retreint à la desserte locale
Fonctionnalité mixte
V =30
Zone 30
Aire piétonne
Circulation
Voies de desserte
Voies de distribution
Autoroutes Urbaines
Artères Urbaines
Vie locale et circulation vont de paire
V=50/30
Fonctionnalité mixte
Vie locale
Source : Exposé sur les voiries
urbaines ; école polytechnique de Sousse (MVONDO, et al.,
2011) ; modifié par Justesse B. De-BOUTANDOU.
Une voie peut être qualifiée de rue, d'avenue, de
boulevard, d'impasse ou d'allée par rapport à son emprise, sa
forme et sa fonctionnalité.
Tableau7 : Classification des
voiries
Types de voies
|
Caractéristiques
|
Allée
|
Voie bordée d'arbres, de haies ou de plates-bandes.
|
Avenue
|
Grande voie urbaine plantée d'arbres, le plus souvent
radiale.
|
Boulevard
|
Voie de communication plus large qu'une rue faisant le tour de
ville, à l'origine à l'emplacement d'anciens remparts.
|
Chemin
|
Voie de terre préparée pour aller d'un lieu
à un autre
|
Cours
|
Promenade publique plantée d'arbres
|
Impasse
|
Voie à une seule entrée
|
Passage
|
Galerie couverte et réservée aux piétons,
qui sert au dégagement des rues voisines
|
Périphérique
|
Autoroute urbaine qui fait le tour de ville
|
Place
|
Espace découvert auquel aboutissent plusieurs rues
|
Quai
|
Voie publique entre une surface d'eau et des habitations
|
Route
|
Voie carrossable, aménagée pour aller d'un lieu
à un autre
|
Rue
|
Voie de circulation aménagée dans une ville,
entre les habitations et les propriétés closes
|
Ruelle
|
Petite rue étroite
|
Square
|
Jardin public
|
Source : Guide
méthodologique d'adressage.
Certes, l'objectif premier du projet d'adressage de la Commune
de Libreville est « la mobilisation de la recette et modernisation de
la gestion foncière de la ville de Libreville ».
L'applicabilité du plan d'adressage est multiple et diverse.
II. Les champs d'application
1. Adressage et citoyenneté
L'adresse est l'élément primordial pour la
reconnaissance citoyenne de la population librevilloise. Il n'y a de citoyen
sans adresse; le citoyen doit être joignable. Il est donc obligatoire que
les librevillois en particulier et les gabonais en général
doivent avoir une adresse. L'absence d'adresse urbaine permet un certain niveau
d'urbanité, mais bloque tout passage à la citoyenneté.
(FARVACQUE-VITKOVIC, et al., 2005).
L'adressage est la condition sine qua non du passage
de l'urbanité informelle à l'urbanité citoyenne. Ce qui
réduira le sentiment de marginalisation vis-à-vis des populations
et augmentera les rapports inter-citoyens. L'absence de repérage urbain
limite le passage à la citoyenneté de plein droit (
Fédértion des Géomètres Francophones (FGF),
2014).
Photo 4 : Inauguration de la
première plaque d'adressage
Clichés, gabonews, Septembre 2015.
L'adressage est donc l'échelle de base de
l'élaboration de la citoyenneté, une condition première
pour que les processus civiques puissent être mis en oeuvre. Mais, il
est clair que ce n'est pas l'adressage qui déclenchera les processus
qui relèvent de la sphère socio-politique.
2. Adressage, cadastre et information urbaine
Lors d'un sommet de l'ONU, Anna K. TIBAIJUKA,
Directrice Générale du Programme des Nations Unies pour les
établissements humains étaya que «Pour assurer et
promouvoir la viabilité sociale et environnementale des
établissements humains dans les zones urbaines et rurales, on a
besoin d'un système de gouvernance urbaine efficace. Cela veut dire que,
avec une urbanisation rapide, l'un des besoins les plus importants pour une
personne est d'avoir une adresse.» Il est donc d'une importance
vitale d'avoir un plan d'adressage fonctionnel. « A cet égard,
le développement de l'échelon municipal constitue un enjeu
réellement stratégique, une condition sine qua non de la
maîtrise des problèmes urbains » (FARVACQUE-VITKOVIC, et
al., 2005).
Il nous est possible de superposer un plan cadastral sur un
plan d'adressage. Bien que, le cadastre est « l'inventaire exhaustif
et permanent, descriptif et évaluatif de la propriété
foncière ».
L'application de l'adressage dans le domaine cadastral
favorise le développement d'un :
Ø Cadastre fiscal qui, décrit l'assiette de
l'impôt foncier et de service de base à l'évaluation de la
valeur de la propriété ;
Ø Cadastral légal, qui, définit les
droits de propriété attachés à la parcelle.
Les données enregistrées définissent avec
exactitude les limites de la propriété et servent à la
fois de garantir cette propriété et de prélever
l'impôt.
Le développement urbain de Libreville s'effectue
essentiellement dans un contexte informel. Cependant,
« Les quartiers informels, sont les lieux de
résidence de la majorité de la population de la plupart des
villes africaines. Pour l'ensemble de l'Afrique, d'après UN-Habitat,
plus de 70% de la population urbaine souffre de privation d'abri,
c'est-à-dire se trouve sans logement adéquat, ni
approvisionnement en eau ou assainissement » (KESSIDES, 2006).
La réhabilitation de ces quartiers s'impose. L'adressage peut être
une alternative pour régulariser les droits de
propriétés. Mais aussi, favoriser la réhabilitation des
quartiers précaires de la commune de Libreville.
Les enquêtes réalisées et les
localisations constituent une occasion exceptionnelle de rassembler les
informations qui contribueront à mieux connaître la commune de
Libreville. Le traitement de la base de données ainsi constituée
et sa traduction cartographique permettront d'évoluer vers un
système simplifié d'information géographique pouvant
s'articuler avec d'autres outils de gestion urbaine. L'actualisation de cette
base de référence fournira en même temps l'occasion de
l'enrichir progressivement par de nouvelles informations.
Tableau 8 : Relation entre cadastre
et Adressage
|
Cadastre
|
Adressage
|
Enregistrement
de la propriété
|
Le cadastre ne garantit pas systématiquement la
propriété (cas du cadastre fiscal)
|
L'adressage ne définit en rien la
propriété mais peut contribuer à confirmer les droits
d'occupation dans les quartiers précaires.
|
Information
|
Le cadastre n'indique pas le type d'activité, mais
recueille les informations qui pourront contribuer à définir la
valeur du bien. Le cadastre fournit des descriptions précises : surface,
nombre de pièces, valeur foncière... Le cadastre indique le(s)
nom(s) du propriétaire et/ou
des ayants droit.
|
L'adressage indique le type d'activité si l'adresse
correspond à une activité. Le fichier d'adressage reflète
souvent la perception de la parcelle ou de la construction, à partir de
la rue. Le fichier d'adressage ne certifie pas le nom de l'occupant ni du
propriétaire. Il ne donne pas nécessairement le nom des
occupants.
|
Mise en oeuvre
|
La mise en oeuvre du cadastre dure des années. La mise
à jour est quotidienne notamment en raison des mutations.
|
L'opération d'adressage dure en général
un an. La mise à jour s'effectue dans les cas où un organisme ad
hoc (municipal) le prend en charge.
|
Personnel
|
La mise en place et la maintenance nécessitent en
permanence un personnel important et qualifié.
|
La mise en place et la maintenance ne nécessitent qu'un
ou deux cadres qualifiés.
|
Source : FGF, 2014/ Modifié par Justesse B.
De-BOUTANDOU.
3. Adressage, économie et
fiscalité
Intégrer l'adresse dans les avis d'imposition comme
donnée d'identification du contribuable, améliorera les
performances de la fiscalité existante et pourrait être le pilier
de la fiscalité foncière. C'est l'objectif primordial du projet
d'adressage de la commune de Libreville.
Les fichiers d'adressage comportent des informations utiles
pour les services publics, autres acteurs économiques et sociaux. Ces
informations peuvent renseigner sur :
Ø Les potentiels économiques de la commune de
Libreville ;
Ø La nature et la localisation des
activités ;
Ø L'organisation spatiale, économique et sociale
de la commune de Libreville.
Avec la décentralisation, l'adressage est un pilier
pour l'économie locale, un atout pour la démarche ECOLOC10(*). L'adressage favorisera le
développement de l'économie urbaine, qui est au coeur de la
croissance économique du Gabon.
« L'une des premières «
retombées » de l'exploitation du fichier d'adressage est
l'extraction de la liste des activités, liste généralement
plus complète que celle des services fiscaux, ce qui reflète
l'importance de la population non touchée par l'impôt. Le
rapprochement des données de l'adressage avec celles des services
fiscaux est la question clé » (FARVACQUE-VITKOVIC, et
al., 2005). Avec ce rapprochement, les services fiscaux pourront évaluer
les performances des opérations d'enrôlement et de recouvrement.
Parallèlement, l'utilisation des documents et de la signalétique
d'adressage facilitera la localisation in situ des contribuables.
« Elle s'effectue d'habitude avec des plans cadastraux et des
plans de lotissements parfois mal renseignés et requiert l'intervention
de personnel spécialisé, car le repérage est toujours
malaisé avec ces documents : les voies ne sont pas identifiées,
les références des parcelles sont sans rapport avec l'adresse et
ne figurent pas sur la façade des constructions. L'utilisation de
l'adressage dans les « registres fiscaux » constitue donc une
étape importante pour le recouvrement de la matière
imposable. » (FARVACQUE-VITKOVIC, et al., 2005).
Tableau 9: Apport de
l'adressage
Domaine
|
Champs d'application
|
Cadastre
|
Cadastre fiscal, question foncière
|
Urbanisme
|
Réhabilitation des quartiers précaires
|
Fiscalité
|
Amélioration et mobilisation de l'assiette fiscale,
développement économique
|
Economie locale
|
Démarche Ecoloc
|
concessions
|
Appui aux services
concédés
|
Services urbains
|
Appui aux services urbains
|
Population
|
Accès à la citoyenneté
|
Réalisation: Justesse B. De-BOUTANDOU, 2015.
4. Adressage, appui aux services municipaux et
concédés
L'adressage est un outil d'aide à la prise des
décisions. Mais aussi, un outil d'appui aux services municipaux et
concédés.
La voirie représente pour toute entité urbaine
un patrimoine de premier ordre (investissement et maintenance). Une bonne
gestion de ce patrimoine à pour préalable l'identification de la
voie (donner un nom et/ou un numéro, le matérialiser,
définir le début et fin, cartographier la voirie, classifier).
L'adressage permettra la mise en place des programmes annuels d'entretien de
voirie et de désenclavement des quartiers. Il peut être un outil
de gestion efficace pour la municipalité, dans les domaines primordiaux
(La gestion de la voirie, la collecte et la gestion des ordures
ménagères, l'inventaire du patrimoine bâti communal, la
programmation des investissements). C'est une solution dans la collecte des
ordures ménagères. Car il permet de localiser et de cartographier
les points des ramassages des ordures. L'adressage de la commune de Libreville
fournira l'opportunité de collecter un flux d'information
géolocalisée permettant d'identifier le patrimoine municipal.
Photo5 : Passage d'un
véhicule de ramassage d'ordure/ une boîte CIDEX11(*)
A
B
Source : clichée, Justesse B. De-BOUTANDOU,
08/08/2015 13 :52.
L'adressage vient à point nommé pour les
services concédés (SEEG, Poste, sociétés de
téléphonie, etc.). Il permettra à des
sociétés qui offrent des services urbains marchands de localiser
leur population cible. Mais le plus important est qu'il sera facile à
cette dernière de localiser ces sociétés par le biais
d'une adresse ou sur une carte de la commune. La SEEG, par exemple, pour
remédier à l'absence de l'adressage a mise en place un
système d'adresse unique et propre à elle qui, est même
utilisé par la population pour s'orienter dans la ville (photo
6).
Photo 6 : Système
d'adresse de la SEEG
Cliché, justesse B. De-BOUTANDOU.
Le plan d'adressage de Libreville contribuera à
l'amélioration des services de proximité (pompier, police,
ambulance, etc.).Cependant, la base des données du projet d'adressage
contribuera au développement des activés des services
concédés tels la SEEG et la Poste.
Le plan d'adressage permet à chaque catégorie
d'entreprises de connaître sa localisation dans la ville ainsi que celle
de la concurrence ; ce qui contribue à mieux appréhender
clientèle et marché potentiel et donc à définir une
politique de prospection commerciale plus efficace et ciblée.
Figure 11 : La synergie des services
urbains marchands et non marchands
Réalisation : Justesse B. De-BOUTANDOU.
L'adressage est une opération d'importance capitale
pour la ville de Libreville et bénéfique à un nombre
important d'organismes publics et privés impliqués dans la
gestion urbaine.
Les informations d'adressage concernent la
Municipalité et les administrations, mais aussi les multiples agents
constituant le tissu social et économique de la cité. Elles se
présentent sous forme de cartes et de base de données, ce qui
facilite leur utilisation et leur compréhension auprès des agents
économiques (publics ou privés) intéressés par les
questions suivantes : Quelles sont les activités existantes dans la
ville ? Où sont-elles localisées ? Comment sont répartis
les ménages ? Autrement dit, quelle est l'organisation spatiale,
économique et sociale de la ville ? Ce qui permet d'évaluer le
potentiel économique de la ville, la nature et la localisation de ses
activités. « C'est pourquoi la base de données
intéresse généralement les entreprises privées pour
leur stratégie individuelle ou collective »
(FARVACQUE-VITKOVIC, et al., 2005).
La commune de Libreville est à l'origine de
l'opération d'adressage. Elle joue donc un rôle
prépondérant dans la mise à disposition des informations
qui en résultent. Différentes expériences montrent qu'elle
peut en tirer profit et assurer ainsi la mise à jour et la maintenance
de l'adressage.
CONCLUSION GENERALE
Pour remédier à la lourdeur ou à
l'absence du système cadastral, plusieurs villes subsahariennes ont
adopté un système moins lourd et plus efficace. « Le
plan d'adressage », un plan très facile à mettre en
place et à actualiser.
Le système cadastral des villes gabonaises n'a pas
échappé à cette lourdeur. Il est même quasi
inexistant. Ce qui a favorisé le développement des villes de
moins en moins structurées faisant apparaître des quartiers
sous-intégrés et non lotis.
Après deux tentatives avortées de la mise en
place d'un plan d'adressage en 1989 et 1990, la commune de Libreville en
étroite collaboration avec UE/AIMF relance l'adressage et pense y
réussir. Ce projet a une particularité, c'est de faire intervenir
plusieurs experts de différentes structures et bénéficie
d'un financement extérieur (plus de 84 millions de francs CFA).
La réalisation de ce projet suscite plusieurs
interrogations. Car la population bénéficiaire de ce projet ne
le comprend pas. Mais surtout, elle reste dubitative sur son aboutissement.
Pourquoi ces interrogations de la part des librevillois? Ils redoutent un
troisième échec.
Bien que le système de numérotation des portes
(métrique) choisit par le commun est conventionnel, la population est
habituée d'observer le système numérique lors de leur
voyage dans la sous-région. C'est le cas des villes du Congo à
l'instar de Brazzaville et Pointe-Noire. « C'est une pure invention
de la Mairie de Libreville » martela un habitant de
Nzeng-Ayong lors de l'un de nos entretiens avec les populations. Il est
vrai que la commune de Libreville est la seule dans la sous-région
à avoir adopté le système métrique à cause
de l'irrégularité de son tissu urbain.
Un problème majeur mine le bon fonctionnement du projet
d'adressage. Cela est dû à l'objectif même de ce dernier.
L'adressage de Libreville est différent de celui des communes
camerounaises, burkinabés et de plusieurs autres villes subsahariennes,
dont l'objectif était « le développement
urbain ». L'adressage c'est « une parcelle, un
numéro d'adresse ». Mais, nous avons constaté avec
regret que dans certaines zones surtout commerciales, certaines parcelles
bénéficient deux, voir même huit numéros. Car la
parcelle abrite des activités commerciales. Cela traduit que la
« mobilisation des recettes » prime sur la
« modernisation de la gestion foncière ». Car un
numéro doit correspondre à une parcelle donc à un
propriétaire. Ce qui n'est pas le cas pour l'adressage de la commune de
Libreville. Cette multiplicité de numéro posera problème
lorsqu'on voudra superposer le plan d'adressage des parcelles au plan
cadastral.
La connaissance de la ville est un préalable
indispensable à sa gestion. Elle permet en effet, de répondre aux
besoins dans le présent, et de prévoir le développement de
demain. L'adressage vise à maîtriser l'information urbaine pas
à pas, en générant de nombreuses informations :
cartographie de la ville, codification des voies,
enquêtes, implantation d'un système informatique simple,
développement d'outils de gestion appliquée.
Le système d'adressage de la commune de Libreville, qui
va de la reconnaissance géographique du bâti à la mise en
plaque des noms de rues, a une triple
finalité :
· Permettre à la municipalité
d'améliorer ses ressources et sa gestion. En rationalisant la
fiscalité locale, par l'identification des personnes et entreprises
soumises à l'imposition. En fournissant un outil d'aide à la
décision dans la programmation des aménagements urbains
· Offrir à la population une meilleure lecture de
la commune de Libreville. En améliorant le repérage et
l'orientation, ainsi que la localisation des services publics. En
facilitant les interventions d'urgence
· Faciliter les interventions du secteur privé,
notamment des concessionnaires (électricité, communications), par
une meilleure connaissance des réseaux.
Résultats attendus
· Une augmentation des capacités
d'investissement de la ville grâce à la
maîtrise des finances locales et à la mise en lien entre le
recensement des activités imposables et l'adressage ;
· Une connaissance accrue du territoire,
du patrimoine public (voirie, équipements, linéaire) et des
activités qui s'y déroulent grâce au plan d'adressage et
au recensement des activités ;
· Pour les citoyens, un repérage rapide
dans la ville pour se déplacer et localiser les services
urbains ;
· Pour le secteur privé, une meilleure
gestion des réseaux (notamment eau,
électricité, télécommunication pour les
concessionnaires);
· Un accès facile des services
d'urgence (ambulance, pompiers, police) dans les zones
d'intervention ;
· Un renforcement de la participation
citoyenne aux affaires municipales ;
· Un renforcement du dialogue entre
autorités fiscales et autorités locales.
Propositions
· Sensibiliser la population sur l'importance de
l'adressage. Les habitants concernés par la numérotation sont les
premiers impactés par les changements qui en découlent. Il est
donc primordial de les informer de leur nouvelle adresse.
Ce projet n'a pas été largement
médiatisé. Ce qui a suscité de la méfiance
auprès de certains citoyens et à favoriser des refus de quelques
librevillois. La commune doit mettre en place des commissions de
sensibilisation au sein de chaque arrondissement qui auraient la charge
d'édifier la population sur les bien-fondés de l'adressage et son
utilisation. Ces commissions peuvent être constituées des chefs du
quartier et des élus locaux. Un spot publicitaire durant la
deuxième phase d'exécution du projet dans la presse écrite
ou audiovisuelle contribuera à une large diffusion du projet.
· La mise en place d'un système de
géocodage. Elle favorisera la localisation d'une entité ou une
parcelle depuis un SIG. Nous constatons que seules les voiries urbaines sont
matérialisées dans la base de données de la Cellule
Technique d'Adressage. Les informations recueillies par les enquêteurs ne
sont pas représentées sur un support cartographique, y compris
les numéros de porte. Cela est dû à l'absence d'un
système de géolocalisation des parcelles.
· La transformation de la CTA en une Direction
Générale d'Adressage au sein de la Mairie de Libreville, voir
même au Ministère de l'Intérieur permettra d'adresser
toutes les communes gabonaises. Ce qui contribuera énormément
dans le processus de la décentralisation. En favorisant le renforcement
des compétences et la mobilisation des recettes propres. La Cellule
Technique d'Adressage de Libreville doit devenir une direction à part
entière pour veiller à l'actualisation des données de
l'adressage. Cela doit être le cas de toutes les communes qui initieront
un projet d'adressage.
· L'actualisation des données chaque deux (2)
ans. La Mairie de Libreville doit se donner les moyens pour actualiser les
données de l'adressage au risque de devenir obsolètes et
inutilisables. Car les informations urbaines ne sont pas statiques mais
dynamiques. Une entreprise peut fermer ou se délocaliser ; une
maison à caractère commercial peut devenir une habitation.
· La restructuration des quartiers
sous-intégrés pour que l'adressage de la Commune de Libreville
soit exhaustif.
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français de l'Art urbain»,. Consulté le 04 juin 2015 sur
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Textes législatifs et
réglementaires
Arrêté n°130/CL/SG/DGAAJ portant
création, attributions et organisation de la commission communale de
toponymie.
Arrêté 0042/PE/CL/SG/SPCM du 09
février 2009 portant organisation, à titre transitoire, des
services municipaux de Libreville
Arrêté 00240/PE/CL/SG fixant les
conditions générales d'emploi des personnels de la commune de
Libreville.
Loi n° 15/96 du 6 juin 1996 relative à la
décentralisation
Loi n° 6/61 du 10 mai 1961 Réglementant
l'expropriation pour cause d'utilité publique et instituant des
servitudes pour l'exécution des travaux publics modifiée par
l'ordonnance n° 7/65 du 23 février 1965 et par l'ordonnance
n° 2/76 du 6 janvier 1976.
Ordonnance n° 688/PR/MIDSM du 23 juin 1995
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Webographie
http://unstats.un.org/unsd/publication/seriesm/seriesm_88f.pdf
http://www.gabonactu.com/tag/plan-dadressage-de-libreville?print=pdf-search
http://www.gabonactu.com/tag/plan-dadressage-de-libreville/
http://gabonreview.com/blog/adressage-de-libreville-la-1ere-plaque-de-rue-devoilee/
http://gabonreview.com/blog/adressage-de-libreville-serge-otsaghe-fait-le-point/
http://amf83.fr/wp-content/uploads/2013/02/adressage2011-1.pdf
https://www.tigeo.fr/documentation/adressage/3--1/file
TABLES DES ILLUSTRATIONS
TABLE DES CARTES
Carte1 : Localisation du lieu de
stage............................................................12
Carte2 : plan d'adressage de 1990 du
3ième Arrondissement de Libreville....................25
TABLE DES FIGURES
Figure 1 : Limite de la zone
d'étude et projet d'adressage......................................7
Figure 2 : Organigramme de la CTA de la
commune de Libreville...........................16
Figure 3 : Approche conceptuelle
d'adresse de Libreville.....................................27
Figure 4 : Sens de codification des
voies..........................................................30
Figure 5 : Représentation
cartographique du système codification.............................31
Figure 6 : système
séquentiel........................................................................33
Figure 7 : Système
métrique........................................................................34
Figure 8 : Système
décamétrique..................................................................35
Figure 9 : Esquisse de plan de
panneautage.......................................................36
Figure10 : Typologie et
hiérarchisation du réseau de
voirie....................................40
Figure11 : La synergie des services urbains
marchands et non marchands...................47
TABLE DES TABLEAUX
Tableau1 : Chronologie des Maires de
Libreville de 56 à nos jours...........................11
Tableau 2 : Calendrier du
déroulement de
stage.................................................17
Tableau 3 : Matériels
utilisés et
logiciels.........................................................19
Tableau 4 : Synthèse des
opérations d'adressage (1989-1995).................................24
Tableau 5 : Interprétation de la
photo 2...........................................................32
Tableau 6 : Les voies
répertoriées lors des différentes opérations
d'adressages.............37
Tableau 7 : Classification des voiries
..............................................................41
Tableau 8 : Relation entre cadastre et
adressage..................................................44
Tableau 9 : Apport de
l'adressage..................................................................45
TABLE DES PHOTOS
Photo1 : Numérotation de porte et
plaque de rue du projet d'adressage de 1989............24
Photo2 : Codification d'une voie au
premier et au deuxième arrondissement................32
Photo3 : Numérotation
métrique d'une
porte......................................................34
Photo 4 :L'inauguration de la
première rue par ONA ONDO, Anne Hidalgo et OSSOUKA
RAPONDA..............................................................................42
Photo5 : Passage d'un véhicule de
ramassage d'ordure/ une boîte CIDEX.................46
Photo 6 : Système d'adresse de la
SEEG...........................................................47
ANNEXES
Annexe1 :
Annexe2 : Organisation de l'Hôtel de ville
Annexe 3 : Organigramme de l'Hôtel de Ville de
la commune de Libreville
Annexe 4 : Fiche complémentaire de voie
Annexe 5 : Tract de sensibilisation
Annexe 6 : Présentation de cinq projets
d'adressage par l'AIMF
Annexe 7 : Fiche de la première rue
dénommée
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE...............................................................................................i
INTRODUCTION GENERALE
1
1. Contexte et justification
2
2. Objectifs de l'étude
4
3. Intérêt du sujet
4
4. Problématique
5
5. Méthodologie
5
PREMIERE PARTIE :
CONTEXTE GENERAL DU STAGE
ET DU PROJET D'ADRESSAGE
8
CHAPITRE I : PRESENTATION GENERALE DE LA
MAIRIE DE LIBREVILLE
9
I. Environnement du lieu de stage
9
1. L'histoire de la Mairie de Libreville
9
2. Localisation
11
II. Description de la structure
d'accueil
13
1. Organisation
13
1.1. Les Services centraux
13
1.1.1. Cabinet du maire
13
1.1.2. Services rattachés à
la Mairie de Libreville
13
1.1.3. Secrétariat
Général
13
1.1.4. Mairies d'arrondissements
14
2. Fonctionnement
14
3. Missions
14
CHAPITRE II : DEROULEMENT DU STAGE ET
DESCRIPTION DU PROJET D'ADRESSAGE
15
I. Cadre général du stage
15
1. Objectif du stage
15
2. Lieu du stage
15
3. Organisation de la DGUAUC et de la
CTA
15
3.1. La DGUAUC
15
3.2. La CTA de la Commune de Libreville
16
4. Tâches accomplies
16
5. Limite du stage
18
II. Objectifs du projet d'adressage de
Libreville
19
DEUXIEME PARTIE :
ADRESSAGE ET GESTION DE LA COMMUNE DE
LIBREVILLE
21
CHAPITRE III : L'APPROCHE TECHNIQUE DE
L'ADRESSAGE
22
I. Historique de l'adressage de la Commune
de Libreville
22
II. Analyse sommaire du projet
d'adressage
26
1. Etude de faisabilité de
l'opération d'adressage
26
2. Différentes phases
d'exécutions
27
2.1. Médiatiser
27
2.2. Enquêter et numéroter les
portes
28
2.3. Panneauter les voies
28
2.4. Cartographier
28
2.5. Editer plan et index d'adressage
28
CHAPITRE IV : L'ENVIRONNEMENT DE
L'ADRESSAGE
29
I. Définition des concepts
29
1. Adressage
29
2. Système de codification
29
3. Système de numérotation
32
3.1. Système séquentiel
33
3.2. Système métrique
33
3.3. Système
décamétrique
34
4. Plan de panneautage
35
5. Voies urbaines
37
II. Les champs d'application
41
1. Adressage et citoyenneté
41
2. Adressage, cadastre et information
urbaine
42
3. Adressage, économie et
fiscalité
44
4. Adressage, appui aux services municipaux
et concédés
45
CONCLUSION GENERALE
49
BIBLIOGRAPHIE
53
TABLES DES ILLUSTRATIONS
56
ANNEXES
58
TABLE DES MATIERES
75
* 1 La population nationale du
Gabon est estimée 447 864 en 1960, à 1 014 976
habitants en 1993 et à 1 811 079 habitants en 2013
(RGPL).
* 2 La superficie de la commune
de Libreville est de 188,997 Km².
* 3 A. Kaplan (1964) cité
par Fweley DIANGITUKWA.
* 4 Selon la convention
relative à la mise en place du projet d'adressage de la ville de
Libreville.
* 5 Atelier d'Urbanisme de la
Ville de Libreville, il a été créé en 1989.
* 6 Financement
extérieur.
* 7 Le sixième
arrondissement est créé par l'ordonnance
n° 688/PR/MIDSM du 23 juin 1995.
* 8 Le mot normalisation, tel
qu'il est appliqué aux noms géographiques/toponymes, est
défini comme suit : a) Etablissement, par une autorité
toponymique, d'un ensemble de règles et de critères normatifs
applicables par exemple au traitement uniformisé des toponymes;
b) Traitement d'un toponyme suivant un ensemble
d'éléments normatifs donnés. Un toponyme normalise est
défini comme suit : Nom de lieu approuve par une autorité
toponymique comme la forme privilégiée (entre plusieurs
allonymes) pour une entité topographique donnée. Il peut arriver
qu'une même entité topographique ait deux ou plusieurs toponymes
normalisent. Exemples : Kaapstad et Cape Town (mais pas Capetown). (Groupe
d'expert des Nations Unies pour les noms géographies (GENUNG), 2007).
* 9 Les noms
géographiques définissent un nom géographique comme
étant un nom qui sert à désigner un accident
géographique particulier de la surface terrestre. En
général, un nom géographique est un nom propre (un mot,
une combinaison de mots ou une expression spécifique) utilisé de
façon systématique dans une langue pour désigner un lieu,
une entité topographique ou une région ayant une identité
reconnaissable se trouvant à la surface de la Terre. Les entités
topographiques nommées peuvent être : a. Des lieux peuplés
(par exemple villes, villages, hameaux); b. Des circonscriptions
administratives (par exemple Etats, cantons, districts, communes); c. Des
entités topographiques naturelles (par exemple cours d'eau, montagnes,
caps, lacs, mers);d. Des entités topographiques artificielles (par
exemple barrages, aéroports, routes); e. Des lieux ou régions non
délimités qui ont une signification locale spécifique,
souvent religieuse (par exemple terres de pacage, zones de pêche, zones
sacrées). Un nom géographique peut également être
appelé nom topographique ou toponyme (terme qui, dans un contexte plus
large, peut également englober des noms extraterrestres, comme les noms
utilisent pour désigner les accidents géographiques de la Lune ou
d'autres planètes). (Groupe d'expert des Nations Unies pour les noms
géographies (GENUNG), 2007).
* 10 La démarche
ECOLOC résulte de l'adaptation au niveau local de l'approche
démo-économique mise au point dans le cadre de l'étude
WALTPS par le PDM et le CLUB du SAHEL ; Elle a été adaptée
au niveau local pour identifier les leviers locaux qui devraient permettre aux
responsables et opérateurs locaux d'agir sur le devenir
économique et social à long terme de leur localité et de
son hinterland.
* 11 Courier d'Individu
à Distribution Exceptionnelle.
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