Titre 2 Revue de littérature
Dans cette section, nous allons évoquer les
écrits ayant un lien avec notre thème de recherche et nous dirons
en quoi l'ensemble de ces écrits sont important dans le cadre de notre
recherche.
2.1 Revue thématique
Comme nous l'avons dit plus haut, ce chapitre a pour but de
faire une synthèse des études théoriques et empiriques
réalisées, dans le domaine de la contribution des mutuelles de
santé et de l'assurance maladie dans l'amélioration du niveau de
vie des populations à travers le monde. Concrètement, nous allons
dans un premier temps parlé des effets des mécanismes de
prévoyance dans l'amélioration du niveau de vie des populations
en générale et en deuxième temps nous allons parler des
avantages de l'assurance à travers le monde en particulier.
2.1.1 Les effets des mécanismes de
prévoyance dans l'amélioration du niveau de vie des
populations
Il existe plusieurs études à travers le monde
qui ont un trait avec notre recherche. Ces études ont
démontrée comment les mutuelles de santé et
précisément l'assurance maladie ont un effet sur l'accès
aux soins de santé et le niveau de vie des populations. Ce qui
amène les chercheurs à s'intéresser à cette
thématique.
Ainsi en France, Vautrin (2009), dans son mémoire de
fin de cycle, à l'institut de statistiques de l'université de
Paris ; démontre que la croissance des dépenses de santé
est supérieure à une croissance économique moyenne. Ce
phénomène est observable dans la plupart des pays
développés et peut s'expliquer par plusieurs facteurs : la
santé peut être considérée comme un « bien
supérieur », au sens économique du terme,
c'est-à-dire que la demande d'un consommateur en soins médicaux
va augmenter de façon plus rapide que son revenu.
Au Togo, Issa (2012), en analysant la relation entre les
institutions d'assurance maladie et les prestataires de soins au Togo,
démontre que la réduction ou l'exemption du paiement des actes de
soins de santé, a le plus
souvent un effet immédiat sur le recours aux soins de
santé et la vie en général des populations.
Au Bénin, Odjou (2011), en étudiant le lien
entre l'adhésion à une MUSA et l'accès des populations aux
soins de santé au Bénin en général et dans la Zone
Sanitaire de Kandi-Gogounou-Ségbana en particulier; parvient à la
conclusion que même si par ailleurs, les soins sont parfois plus chers
pour les mutualistes que chez les non mutualistes, il n'en demeure pas moins
vrai que les MUSA constituent un outil efficace de lutte contre la
pauvreté. Le Cameroun est ainsi engagé dans un processus de
réforme du financement de son secteur de santé depuis l'adoption
de sa stratégie sectorielle 2001-2010. Aux termes de cette
stratégie, en raison de la forte prévalence du travail dans le
secteur informel, le partage du risque maladie devrait se construire sur les
organismes de micro finance et d'associations de solidarité
communautaire (Rapport OMS 2013). Un document stratégique de promotion
des Mutuelles de Santé a été élaboré et une
Cellule d'Appui aux Mutuelles de Santé mise en place au ministère
de la santé. Selon l'Enquête Nationale de Santé
réalisée en 2005 au Cameroun; 50,6% (Rapport OMS 2013) de la
population n'avait pas accès aux soins. Malgré la naissance du
mouvement mutualiste qui s'est emparé des pays africains, au sud du
Sahara au milieu des années 90, un recensement effectué en 2002
n'a permis que de dénombrer neuf mutuelles de santé pour
l'ensemble du Cameroun. En 2003, un second recensement organisé par le
SAILD avec l'appui de la Concertation avait trouvé 37 mutuelles en
activité au Cameroun. Nguemeleu (2010), dans sa recherche, avait pour
objectif d'étudier la contribution des mutuelles de santé
à l'accessibilité et l'utilisation des soins curatifs à
l'hôpital de district de Sa'a en 2010. Il aboutit à la conclusion
que les mutuelles de santé de Sa'a contribuent à
l'amélioration de l'accessibilité et de l'utilisation des soins
curatifs à l'hôpital de district de Sa'a. En plus, il a
souligné l'importance d'appuyer
les responsables dans le processus d'adhésion à
la mutuelle et de renforcer la collaboration entre ces responsables et les
équipes médicales.
Fangamou (2010), de la Guinée - Conakry, a
réalisé une étude qui portait sur l'évaluation de
la contribution des mutuelles de santé à la réduction de
la mortalité maternelle et infantile dans la préfecture de Mali,
République de Guinée. Elle conclut que pour réduire la
mortalité maternelle et infantile, il est souhaitable d'élaborer
un plan et d'étendre des mutuelles de santé dans toutes les
communes rurales du pays.
Assane (2011), voulant évaluer la contribution des
mutuelles de santé dans l'accessibilité et la qualité des
soins curatifs, dans le district de Tandjouaré a abouti à
plusieurs résultats. Elle a conclu que les mutuelles de santé
facilitent fortement l'accessibilité aux soins de santé par le
biais de l'amélioration de:
- l'accès financier à des prestations des soins
par la communauté ;
- la qualité de la prise en charge dans les formations
sanitaires ;
- l'état de santé de la population.
2.1.2 L'avantage de l'assurance maladie
Plusieurs ouvrages démontrent en quoi l'assurance
maladie est très indispensable pour une population. Parmi les auteurs
qui s'intéressent à la sécurité sociale, Paul et al
(2001), en s'interrogeant de savoir si l'assurance maladie réduit-elle
les inégalités sociale de santé ? Parviennent aux
conclusions suivantes : En dehors du lien positif entre le niveau de la
couverture maladie et le recours aux soins, l'impact de la consommation des
soins permis par l'assurance sur l'état de santé des individus,
n'est démontrable que dans des domaines particuliers, comme la vision et
l'hypertension. Et que les gains observés sur l'état de
santé sont plus importants pour les personnes à bas revenu. Donc,
le fait que l'assurance ait un rôle plus protecteur sur la santé
des pauvres que celle des riches, tend
à confirmer l'hypothèse de l'efficacité
de l'assurance maladie, en tant qu'instrument de lutte contre les
inégalités sociales de santé.
En France, le rapport de la Direction de la Recherche, des
Etudes, de l'Evaluation et des Statistiques (2016), explique que l'assurance
maladie de base constitue un dispositif obligatoire de
prélèvements et de prestations qui affecte le niveau de vie des
ménages par rapport à une situation où ceux-ci devraient
assumer intégralement leurs frais de santé. Et qu'en effet, un
système de santé accessible et de qualité permet
également à des personnes en mauvais état de santé
de se soigner et, par suite, d'améliorer leur productivité et
leurs opportunités de participation à l'activité
économique. De la sorte, l'assurance maladie réduit aussi les
écarts de revenus au stade de leur distribution primaire. Enfin, les
remboursements des régimes obligatoires d'assurance maladie, pour les
dépenses en ambulatoire et pour les séjours hospitaliers (comme
en médecine, chirurgie, obstétrique ou odontologie), contribuent
eux a la redistribution des revenus.
Enfin, Jean (2013), dans une analyse intitulée
l'assurance est-elle encore utile, fait remarquer que les dépenses de
santé n'ont cessé de croitre depuis 1945 en France. Il
précise qu'en 1970 les dépensent de santé atteignaient 5,7
du BIP et qu'elle serait aujourd'hui à environs 11,8% du PIB. Avec une
augmentation annuelle de 2% chaque année, une augmentation
supérieur à l'évolution de la richesse nationale ainsi
qu'à l'évolution des ressources de financement. Donc la
mutualisation du risque de la maladie s'avers importante, mais le rôle de
l'assurance nécessite d'être redéfini afin
d'améliorer sa lisibilité et de renforcer sa
légitimité. Parce que le système d'assurance maladie et
celui de la santé sont des axes de croissance pour un pays, et de
surcroit d'importants leviers de compétitivité.
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