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Démence sénile dans les hospices de vieillards de Lubumbashi : "étude épidémio-clinique".

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par Fabbrice LELE MUTOMBO
Université de Lubumbashi - Doctorat en médecine 2016
  

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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

UNIVERSITE DE LUBUMBASHI

FACULTE DE MEDECINE

DEPARTEMENT DEMEDECINE INTERNE

Service de Neuropsychiatrie

BP. 1825

DEMENCE SENILE DANS LES HOSPICES DE VIEILLARDS DE LUBUMBASHI :

« Etude épidémio-clinique »

Juillet 2016

Par LELE MUTOMBO

Mémoire présenté et défendu en vue de l'obtention du grade de docteur en médecine.

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

UNIVERSITE DE LUBUMBASHI

FACULTE DE MEDECINE

DEPARTEMENT DEMEDECINE INTERNE

Service de Neuro-Psychiatrie

BP. 1825

DEMENCE SENILE DANS LES HOSPICES DE VIEILLARDS DE LUBUMBASHI :

« Etude épidémio-clinique »

Juillet 2016

Par LELE MUTOMBO

Mémoire présenté et défendu en vue de l'obtention du grade de docteur en médecine.

Dirigé par C.T. Dr. KOBA BORA Béatrice

Epigraphe

« Quand la mémoire récente, mémoire à court terme défaille, les personnes très âgées rétablissent l'équilibre en faisant appel aux souvenirs anciens. Quand la vue défaille, ils utilisent les yeux de l'esprit pour voir. Quand l'ouïe fait défaut, ils écoutent les sons du passé »

[Wilder Penfield]

En Afrique, quand un vieillard meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.

[Amadou Hampâté Bâ, 1960]

SERMENTD'HIPPOCRATE

Au moment d'être admis comme membre de la profession médicale :

Je prends l'engagement solennel de consacrer ma vie au service de l'humanité ;

Je témoignerai à mes maitres le respect et la reconnaissance qui leur sont dus ;

J'exercerai ma profession avec conscience et dignité ;

Je considérerai la sante de mon patient comme mon premier souci ;

Je respecterai les secrets qui me seront confiés, même après la mort du patient ;

Je maintiendrai, dans toute la mesure de mes moyens, l'honneur et les nobles traditions de la profession médicale ;

Mes collègues seront mes frères ;

Je ne permettrai pas que des considérations de religion, de nation, de race, de parti ou de classe sociale viennent s'interposer entre mon devoir et mon patient ;

Je garderai le respect absolu de la vie humaine dès son commencement, même sous la menace et je n'utiliserai pas mes connaissances médicales contre les lois de l'humanité ;

« Je fais ces promesses solennellement, librement, sur l'honneur. »

DEDICACE

« Il n'est ni de force et de pouvoir que par Dieu, béni soit son nom pour tous ses bien fait »

A mes parents sans qui rien n'aurait commencé

· A mon père KUMUNDJARE LELE PERO Fulgence : Très tôt, tu as su nous inculquer les vertus du travail et l'amour du prochain. Tu n'as jamais cessé de nous répéter que le courage et la persévérance doivent être nos compagnons de tous les jours. Merci papa car, si je suis arrivé à ce niveau aujourd'hui, c'est grâce à toi.

· A ma mère, TSHIBANGU Marie-Jeanne : Que des nuits d'insomnie tu as endurées ! Que des journées de jeûnes tu as connues, Que des larmes tu as versé dans mes moments de tourment. Tu nous as entourés de tout l'amour qu'une mère peut donner à ses enfants. Ton plus grand souci a toujours été notre réussite. Aujourd'hui tu peux rendre gloire à Dieu car l'arbre que tu as planté va maintenant produire.

REMERCIEMENT

A notre maître Le Chef des Travaux Docteur KOBA BORA Béatrice, neurologue et psychiatre aux Cliniques Universitaire de Lubumbashi, Chargé de cours à la Faculté de Médecine de l'UNILU. Nous avons été marqués par votre savoir-faire ;la simplicité, la disponibilité et l'extrême rigueur sont autant des qualités que vous incarnez. Vous nous avez séduits depuis les premières années de nos études médicales grâce à vos brillants cours de sémiologie neurologique et de Psychiatrie, La clarté de vos explications, la qualité de votre raisonnement ainsi que votre perspicacité font de vous un exemple à suivre. Trouver ici l'expression de notre profonde reconnaissance.

Au doyen de la Faculté Professeur Docteur Abdon MUKALAY WA MUKALAY, qui m'a fait l'honneur de me placer à la tête de la délégation facultaire et ce depuis 5 ans, jour pour jour, il n'a cessé de me renouveler sa confiance.

A notre famille LELE éparpillé dans toute la république Démocratique du Congo. Pour tout l'amour que vous n'avez cessé de me témoigner ; pour avoir guidé mes premiers pas dans les études et pour votre patience devant mes indélicatesses. Que Dieu puisse vous gardez.

A nos petites soeurs : Christelle LELE BADIBANGA et Alice LELE NAMAYELE ; ainsi qu'à leurs époux : Cash BADIBANGA et Hyppolite NAMAYELE ;à mes frères Patrick et Christian LELE. Par vous Dieu m'a montré que seul, un homme n'est rien. Que Dieu soit votre berger et vous conduise au pâturage.

A notre oncle et notre tante (TSHIBANGU Jean monnaie et RIZIKI Trésor) pour m'avoir adopté sans distinction aucune avec le plus grand amour, je vous rends du plus profond de mon coeur, tout le respect d'un père et d'une mère. Je ne saurais vous remercier pour tout. Que le Très haut vous accorde santé et paix.

A mon amieGrace MPEBEBI pour sa patience, sa simplicité, son dévouement. Et surtout pour son amitié sincère.

A mes maîtres de Stage : Dr Modeste BALLOY, Dr CHAM, Dr Joséphine MONGA, Dr Jean Félix MUTOMB, Dr Daudet BALONGA, Dr Marius FERUZI, Dr Cédric SANGWA, Dr Placide KAKOMA, Dr Emmanuel MUYUMBA (le Général BOSTON) ;vous avez été pour nous un soutien moral incontournable. De la Gynécologie-Obstétrique en passant par la Chirurgie et la Pédiatrie pour chuter en Médecine Interne, vous avez guidé nos pas dans la pratique médicale. Vous avez toujours su nous redonner courage et espoir dans les moments difficiles. Puisse Dieu bénir l'oeuvre de vos coeurs et rendre vos foyers prospères.

A la grande famille des Médecins stagiaires de l'Hôpital Général Provincial de Référence Jason SENDWE, A nos collègues et amis de promotion : Yannick KUMWIMBA, Papy MANGOZI, Laetitia KATSHAK, Elvis MASASI, Watson KAVULA, Olga KYUNGU, Pierrette MAYALA, Glodie KIBALA, Gloria MATEYI, Patrick KALONJI, Deo MABISHANO, Seydou KABULO, Lotis LUTUNU.

A nos amis de lutte, les guerriers combattants et futurs rédacteurs du Missel de l'étudiant en médecine : Patrick KINKOLE, Général Corneille KAYEME, Odon KIKANGA, en souvenir de tous ces moments magiques passés ensemble, de toute ces journées marathon et ces nuits de travail acharné.

A tousmes biens aimés pigeonneaux, particulièrement MPEBEBI ILUNGA Grace, Jimmy MWAMBA, Esaïe NDAKAZIEKA, Junior MULAJA, Pascal MUSASA, Mélanie MWEPU, Judex MWEPU, Yolande NGOIE. Vous m'avez marqué avec autant d'amour et de considération. Et moi en vous côtoyant au jour le jour j'ai été frappé par votre dextérité et vos connaissances.

A mes très chère chorales REGINA MUNDI et le Choeur Universitaire Marie Mère des Etudiants. A tous mes jeunes frères de la faculté oeuvrant dans le Centre Culturel Médecine.

A tous ces héros dans l'ombre, et à vous tous que je ne puis citer par peur de faire toute un journal. Mille mercis du fond du coeur, pour ce que vous avez été pour moi...

Résumé

Suite au vieillissement de la population mondiale, les démences deviennent un problème majeur de santé publique dans les pays en développement. En effet, les conséquences humaines, sociales et économiques liées aux démences et à la maladie d'Alzheimer sont lourdes. Peu de recherches sur les démences ont été menées en Afrique alors qu'une augmentation de 93% de la population de personnes âgées vivant en Afrique Subsaharienne est prévue par l'OMS entre 2000 et 2020.

Au cours de ce travail, nous avons une étude épidémiologique dans les hospices de vieillards de la ville de Lubumbashi, afin d'estimer la prévalence des démences chez les pensionnaires et d'étudier les facteurs de risque de ces affections. Cette étude descriptive transversale avec collecte des données prospective, nous a permis de dépister 62 avec le Community Screening Interview for Dementia et le Test des 5 mots.

La prévalence des démences était importante (20,97%), L'Alcool, l'HTA ainsi que certains événement éprouvant (déménagement vers l'hospice, changement de statut sociale) étaient des facteurs significativement associés aux démences dans ces population.

Mots clés : Démences, Maladie d'Alzheimer, Troubles cognitifs, hospice des vieillards, Lubumbashi, Prévalence, Facteurs de risque.

SIGLE ET ABREVIATION

10/66 DRG : 10/66 Dementia Research Group

3MS  : Mini Mental State Modifié

5M  : Test des 5 mots

APA : American Psychiatric Association

APOE  : Gène de l'Apolipoprotéine E

AVC : Accident Vasculaire Cérébral

CAMDEX : Cambridge Examination for Mental Disorders of the Elderly

CARE : Comprehensive Assessment and Referral Evaluation

CASI : Cognitive Abilities Screening Instrument

CCCE : Cross-Cultural Cognitive Examination

CDR : Clinical Dementia Rating Scale

CERAD : Consortium to Establish a Registry of Alzheimer's Disease

CIM-10 : Classification Internationale des Maladies, 10ème révision

CIND : Cognitive Impairment No Dementia

CNSEE : Centre National de la Statistique et des Etudes Economiques

CSI-D : Community Screening for Dementia

DALY : Disability Adjusted Life-Years

DSM-III-R : Diagnostic and Statistical Manual disorders - 3rd edition - Revised

DSM-IV : Diagnostic and Statistical Manual disorders - 4th edition

GMS : Geriatric Mental State

HDSS : Hasegawa Dementia Screening Scale

VIH : Virus de l'Immunodéficience Humaine

HTA : Hypertension Artérielle

IC 95% : Intervalle de confiance à 95%

MA : Maladie d'Alzheimer

MMS (E) : Mini Mental State Examination

NINCDS-ADRDA: National Institute of Neurological and Communicative Disorders and Stroke and the Alzheimer's disease and Related Disorders Association

NINCDS-AIREN : Neurological and Communication Disorders and Stroke-Association Internationale pour la Recherche et l'Enseignement en Neurosciences

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

RC : Rapport de Cotes

RCA : République Centrafricaine

RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat

ROC : Receiver Operating Characteristic

Se : Sensibilité

Sp : Spécificité

INTRODUCTION

Les progrès de 1'hygiene et de la médecine durant ces quarante dernièresannées ont abouti à un allongement considérable del'espérance et de la durée de vie des occidentaux. Cette avancée laisse prévoir le développement de pathologies liéesà la senescence avec une aggravation de la situation dans les annéesà venir. (1)

Ce vieillissement est plus rapide dans les pays à moyens ou faibles revenus que dans les pays à revenus élevés, ainsi la part des plus de 65 ans devrait doubler en 20 à 30 ans dans les pays du Sud. En 2020, on "estime que 2/3 des plus de 60 ans vivront dans les pays en développement (2)

En moins d'un siècle, l'espérance de vie a augmenté de 33 ans, en 1940, elle était de 45 ans pour les hommes et en 2000 elle est passéeà 78 ans. Ce vieillissement de la population s'est accompagné d'un accroissement des maladies touchant préférentiellement les personnes âgées, au premier rang desquelles figurent les démences. La maladie d'Alzheimer représente 75 % du total des démences. Elles frappent 5 % de la population de plus de 65 ans, 25 % de celle de plus de 85 ans et constituent la cause majeure d'institutionnalisation dans cette population. Selon l'INSERM, en France, le nombre de patients atteints serait de 600 000, avec 100 000 nouveaux cas recensés chaque année (3)

La prévalence des démences et de la maladie d'Alzheimer (MA), maladies liées à l'âge, est par conséquent en augmentation. Les dernières estimations évaluaient le nombre de déments à 35,6 millions de personnes dans le monde en 2010. Ce chiffre devrait pratiquement doubler tous les 20 ans, atteignant 65,7 millions en 2030 et 115,4 millions en 2050. La majeure partie de cette augmentation est attribuée aux pays à faibles et moyens revenus ; en 2050, 70,5% des déments dans le monde vivront dans ces pays (4).

Les conséquences humaines, sociales et économiques liées aux démences et à la MA sont lourdes : augmentation de la mortalité des sujets âgés, perte d'autonomie des sujets atteints nécessitant une aide et une prise en charge médicale, coûts directs et indirects de la prise en charge de ces maladies. Les fréquences et les conséquences des démences et de la MA en font donc un problème de santé publique reconnu dans les pays à revenus élevés, où des plans nationaux sont progressivement mis en place, encouragés par l'Organisation Mondiale de la Santé. Ce problème de Santé Publique va également toucher à très court terme les pays à faibles et moyens revenus, dits en développement, encore peu conscients de la situation. De par ses fréquences, ses conséquences, le stigma qui y est associé et son coût, la MA constitue un défi mondial pour le 21ème siècle (5).

Les premières estimations de la prévalence des démences dans les pays en développement étaient faibles, souvent inférieures à 5% (1,8% à Pékin et en Thaïlande (6 ; 7), 1,4% en Inde (8), 3,1% en Uruguay (9)), contrastant avec les observations faites dans les pays développés comme les Etats-Unis (8,2 % de démences et 6,2 % de MA (10)) ou en Europe (6,4% pour les démences toutes causes et 4,4% pour la MA (11)).

Plusieurs hypothèses ont été formulées pour expliquer cette différence de prévalence entre les pays développés et les pays en développement : des biais méthodologiques dus aux instruments de dépistage (12), l'existence de facteurs environnementaux, de variations génétiques ou des interactions gènes/environnement (13 ; 14), des facteurs culturels ou psychosociaux (15). Certains auteurs ont également évoqué qu'une faible prévalence de certains facteurs de risque vasculaires (cholestérolémie...) et de l'athérosclérose pourrait être à l'origine de ces faibles fréquences des démences (16 ; 17). La culture orale très développée dans ces pays, les activités sociales et de loisirs, pourraient aussi participer à une prévalence faible des démences dans le contexte tropical.

Peu de recherches sur les démences ont été menées en Afrique alors qu'une augmentation de 93% de la population de personnes âgées vivant en Afrique Subsaharienne est prévue par l'OMS entre 2000 et 2020 (18). Trois étudesépidémiologiques en population générale ont été conduites en Afrique francophone : à Djidja (Benin), à Bangui (République Centrafricaine) et àBrazzaville (Congo), chez les sujets de plus de 65 ans. La prévalence des démencesétait faible en zone rurale béninoise (2,6%), alors qu'elle était plus élevée dans les villes d'Afrique Centrale (8,1% à Bangui et 6,7% à Brazzaville). (19)

En ce qui concerne l'état des lieux de la démenceà Lubumbashi, aucune étude n'a étéréalisée à notre connaissance. Il est donc nécessaire de mener des étudesépidémiologiques permettant de quantifier l'importance de ces affections neurodégénératives dans la population et de rechercher les facteurs pouvant y être associés.

L'objectif général de ce travail est de contribuer à une meilleure connaissance de l'épidémiologie intra institutionnelle des démences à Lubumbashi. Et comme objectif spécifique :

- Décrire la population gériatrique vivant dans les hospices de vieillards de la ville de Lubumbashi ;

- Dépister les cas des démences dans les hospices des vieillards de Lubumbashi ;

- Déterminer la prévalence des démences ;

- Rechercher les facteurs y étant associé.

Cette étude intéressera les pensionnaires des hospices des vieillards, âgées de 60 ans et plus.

Ce présent travail comprend, outre l'introduction et la conclusion, deux grandes parties. La première qui est la revue de la littérature et la seconde qui résumera l'ensemble de nos observations personnelles.

REVUE DE LA LITTERATURE

CHAPITRE I : GENERALITES

1. Définitions

Deux définitions des démences sont principalement reconnues dans le monde : celle de l'OMS (CIM-10) et celle de l'American Psychiatric Association (APA).

Le terme « démence » a été défini par l'OMS (1994) comme étant une « altération progressive de la mémoire et de l'idéation, suffisamment marquée pour handicaper les activités de la vie de tous les jours. Cette altération doit être apparue depuis au moins six mois et être associée à un trouble d'au moins une des fonctions suivantes : le langage, le calcul, le jugement, la pensée abstraite, les praxies, les gnosies, ou à des modifications de la personnalité ».(20)

La définition de l'APA recoupe celle de l'OMS, elle caractérise les démences comme un « syndrome insidieux et progressif se caractérisant par des déficits multiples, à la tête desquels figurent nécessairement les troubles de la mémoire. Les troubles de la mémoire doivent s'accompagner d'au moins un autre type de déficit (langage, praxie, gnosie ou fonction exécutive). Ces déficits cognitifs doivent constituer un déclin par comparaison aux capacités antérieures et ils doivent compromettre les activités professionnelles ou sociales de la personne. Enfin, ils ne doivent pas être liés à un delirium ou à une affection psychiatrique » (21).

En pratique, la définition de l'APA est celle qui est la plus largement utilisée, sur le plan clinique comme épidémiologique, grâce à l'application des critères diagnostiques du DSM-IV pour les démences (annexe 1).

2. Types de démences & critères diagnostiques

Les démences peuvent être classées selon deux types : dégénératives ou non dégénératives.

Parmi les démences dégénératives figurent :

~ La maladie d'Alzheimer,

~ Les démences fronto-temporales (dont la maladie de Pick),

~ La démence à corps de Lewy,

~ Les démences dues à une maladie de Parkinson,

~ Les démences dues à la chorée de Hungtington,

~ L'aphasie primaire progressive.

La MA est la plus courante des démences neurodégénératives, elle est à prédominance corticale. Elle représente la principale cause de démence chez les personnes âgées. On peut la définir comme étant une altération acquise progressive, globale et homogènedes fonctions cognitives, des fonctions végétatives puis des fonctions motrices, ceci dans un tableau de perte d'autonomie et de « désintégration » sociale du sujet d'évolution lente mais inexorable.

Souvent de début insidieux, l'évolution de la maladie varie de 2 à 19 ans, avec une moyenne de 8 ans (22 ; 23). Sa particularité est d'atteindre simultanément et de manière homogène la totalité des fonctions supérieure (mémoire, apprentissage, affectivité, langage, jugement, orientation, concentration, ...) Dans un premier temps, puis toutes les fonctions de base (motrice et végétative) dans un second temps, conduisant le sujet vers un état de grabatarisation et de dépendance totale après plusieurs années d'évolution. (24) Le décès survient habituellement au cours d'une complication.

Deux types de lésions cérébrales sont à la base de la MA : les plaques séniles (amyloïdogénèse) et la neurodégénerescence fibrillaire. Les plaques séniles correspondent à des dépôts extracellulaires de substance amyloïde, essentiellement constituée de polymères du peptide Aâ (ou â-amyloïde). Cette substance se dépose progressivement dans le cerveau et en particulier dans la substance grise. Ces dépôts insolubles ne sont pas métabolisés par l'organisme et détruisent progressivement les fibres nerveuses adjacentes. En parallèle, lors dela dégénérescence fibrillaire, des filaments pathologiques constitués de protéines Taus'accumulent au niveau du corps cellulaire des neurones. Ces neurones se dépolymérisent puiss'agrègent dans le cytoplasme. Cette dégénérescence commence généralement au niveau de l'hippocampe et s'étend ensuite aux régions temporales.

Les critères diagnostiques établis pour la MA sont ceux du NINCDS-ADRDA (annexe n°2). Ces critères ont récemment été révisés par Dubois et al. (25).

Les autres types de démences, dites non dégénératives, sont nombreux et peuvent être classés suivant leur cause :

· Démences vasculaires

~ Démence par infarctus unique ou multiple

~ Maladie de Binswanger

· Démences traumatiques ou apparentées

~ Traumatisme crânien

~ Hématome sous-dural

~ Hydrocéphalie à pression normale

~ Métastases ou tumeurs cérébrales primitives

· Démences infectieuses

~ Démences liées au virus de l'immunodéficience humaine (VIH)

~ Maladie de Creutzfeldt-Jakob

· Démences toxique et métabolique

~ Déficience en vitamine B12 ou en folates

~ Démence hypothyroïdienne

~ Alcoolisme chronique

~ Médicaments

Les démences vasculaires constituent le deuxième type de démence le plus fréquent chez les sujets âgés. Le diagnostic peut s'appuyer sur l'histoire du patient, sur le score de Hachinski modifié et également sur les critères NINCDS-AIREN (annexe n°3).

3. Traitement

Le traitement des démences peut être de deux types : médicamenteux et non médicamenteux. Les traitements non médicamenteux regroupent un soutien actif et des thérapies spécifiques. Le soutien actif du patient et de son entourage peut avoir un effet positif sur le fonctionnement et pourrait également retarder le placement du sujet dément en institution.

Les thérapies spécifiques visent à traiter les différents domaines touchés par la maladie, les différents symptômes. Il existe donc des thérapies afin d'orienter les patients dans la réalité, de stimuler la cognition, de stimuler la mémoire (thérapie de réminiscence), de communiquer avec le patient (thérapie de validation), ainsi que l'encadrement affectif, la musicothérapie, la réhabilitation cognitive (fait appel aux réserves cognitives du patient afin d'améliorer son quotidien), le traitement par exercices et le traitement occupationnel.

Les traitements médicamenteux actuellement disponibles appartiennent à deux classes : les inhibiteurs des cholinestérases (ou anti-cholinestérasiques) ou les antiglutamates (26).

Les anti-cholinestérasiques visent à empêcher la dégradation de l'acétylcholine, neurotransmetteur permettant la communication neuronale. Ils sont généralement indiqués dans les formes légères à modérément sévères de la MA. Trois molécules différentes sont commercialisées : le donépézil (Aricept®), la galantamine (Reminyl®) et la rivastigmine (Exelon®). Ils présentent toutefois des effets indésirables fréquents au niveau digestif.

Les antiglutamates visent à bloquer les récepteurs NMDA (N-méthyl-D-aspartate) du glutamate, molécule responsable d'une excitation toxique du système nerveux. Ils ont pour effet de retarder la perte des fonctions cognitives allant parfois jusqu'à les améliorer chez certains patients. Un seul médicament de cette classe est disponible, la mémantine (Ebixa®), indiquée chez les patients plus avancés, des stades modérément sévères à sévères. Elle est bien tolérée par les malades.

Actuellement, des traitements visant à diminuer la forme toxique de la protéine Aâ42 ou visant tau ou d'autres médiateurs neuronaux pour ralentir la progression de la MA sont en cours d'essai clinique (phase 3). Un grand intérêt est également porté aux possibilités d'immunothérapies (vaccins actifs ou passifs contre Aâ42).

4. Epidémiologie des démences en zone tropicale

L'épidémiologie des démences chez les personnes âgées vivant dans les pays en développement et plus particulièrement en zone tropicale est moins bien connue que pour les pays développés. La prévalence de ces affections est bien déterminée en Europe, en Amérique du Nord, et dans les pays développés du Pacifique et de l'Asie (Corée du sud, Japon, Taiwan, et

Australie). Quelques études ont été publiées concernant la Chine et l'Inde mais elles sont assez peu nombreuses pour donner un aperçu fiable de la situation dans ces pays gigantesques. Un manque considérable d'études épidémiologiques publiées est observé pour l'Amérique Latine, l'Afrique, le Moyen Orient et l'Indonésie. Pour certains de ces pays, seules des données hospitalières, des études de cas cliniques ou de facteurs de risque des démences ont été publiées. De plus, les méthodologies utilisées varient souvent d'une étude à l'autre.

4.1. Amérique latine

Durant les 15 dernières années, des études en population générale permettant d'estimer la prévalence des troubles cognitifs et des démences ont été conduites dans quelques pays d'Amérique Latine : Chili, Uruguay, Pérou, Brésil, Venezuela, Cuba, République Dominicaine, et Mexique (tableau 1).

En 1996, Anzola-Perez et al. trouvaient 4,5% de sujets âgés de 60 ans et plus avec des troubles cognitifs en Argentine (Buenos Aires), ainsi que 9,4% au Chili (Santiago) et 7,2% à Cuba (La Havane), après passage du MMSE lors de la 1ère phase de leur étude en communauté.

Diverses études en deux ou trois phases en milieu urbain ont été menées ensuite dans d'autres pays. La prévalence de démences de tous types était de 10,3% chez les plus de 65 ans vivant sur la côte caribéenne du Venezuela (27), la MA représentant le type de démence le plus fréquent (50%). Des prévalences plus faibles, de 3,1% à 7,1%, ont été estimées lors d'études au Chili, en Uruguay, au Brésil et au Pérou (28 ; 9 ; 29 ; 30 ; 31).

Les récentes études menées par le groupe 10/66 dans plusieurs pays d'Amérique Latine ont permis d'estimer la prévalence des démences en population générale selon une procédure en une phase dans des zones urbaines ou rurales (32). La prévalence des démences a été estimée suivant les critères diagnostiques du DSM-IV ainsi qu'en utilisant l'algorithme diagnostique du 10/66. Les prévalences obtenues en suivant le DSM-IV allaient de 0,4% en milieu rural péruvien à 6,4% en milieu urbain à Cuba.

Pour la plupart de ces sites d'études, urbains ou ruraux, la prévalence des démences augmentait avec l'âge, et avait tendance à être plus élevée chez les femmes que chez les hommes. Les prévalences observées dans les populations vivant en milieu rural étaient plus faibles que dans les populations vivant en milieu urbain.

Tableau I : Etudes sur la prévalence des démences en population générale en Amérique Latine

Concernant les facteurs de risque des démences dans cette partie du monde, certainsfacteurs établis dans les pays à revenus élevés sont également positivement associés à laprésence de démence : l'âge, les antécédents familiaux de démence, l'illettrisme ou un faibleniveau d'éducation (33 ;32; 34). Les faibles revenus ou la pauvreté ont été évoqués dans plusieurs études (33 ; 34). Des critères physiques comme une longueur de jambe pluscourte ou un périmètre crânien plus petit étaient corrélés aux démences à Cuba (35) ou à São Paulo (Brésil) (33). Ces deux critères sontutilisés comme indicateurs du développement du cerveau (intra-utérin et pendant l'enfance) etde la croissance et ils pourraient refléter les conditions de vie socio-économiques difficilesauxquelles les personnes ont été exposées au début de leur vie.

Enfin, lors d'une revue de la littérature pour les pays latino-américains, les antécédents de traumatisme crânien, la présence d'un Mild Cognitive Impairment (MCI) ou de troublescognitifs sans démence, la vie en milieu urbain, exercer une activité de femme au foyer, etl'existence de troubles dépressifs étaient positivement associés aux démences alors que le rôlede l'allèle å4 du gène de l'APOE, des maladies cardiovasculaires et du tabagisme dans lasurvenue de démences n'était pas clarifié (34).

4.2. Asie

En Inde, les études en milieu rural ont mis en évidence des prévalences très faibles : inférieure à 1% chez les 60 ans et plus (36 ; 37), entre 0,8et 1,1% chez les plus de 65 ans (8 ; 32)(tableau 2). La prévalence dans ces populations augmentait toujours avec l'âge. Le tabagismeet les antécédents d'hypertension étaient significativement associés aux démences vasculairesdans une communauté rurale du Kerala alors que l'âge, le sexe et les antécédents familiauxétaient associés à la MA. Dans la province de Ballabgarh, l'âge et le sexe n'étaient pas associésaux démences ni à la MA lors d'une analyse multivariée. La survie médiane des déments avecun score à l'échelle CDR (Clinical Dementia Rating) =0,5 était estimée à 3,3 ans dans cettepopulation, tandis qu'elle était de 2,7 ans chez les déments de type Alzheimer avec unCDR=1,0.

En milieu urbain indien, les prévalences semblaient plus élevées selon les premières études : entre 2 et 4% selon les estimations de Vas et al. (2001) et Shaji et al. (2005). Dansces deux études, la prévalence des démences de tous types augmentait avec l'âge et la duréemoyenne de la maladie se situait entre 2,5 et 4 ans. Les antécédents familiaux et lesantécédents d'hypertension étaient respectivement associés à la MA et aux démencesvasculaires à Cochin, alors que le sexe n'était pas associé à la présence de démence à Bombay.

L'estimation récente publiée par le 10/66 rapportait une prévalence plus faible dans la ville de Chennai, inférieure à 1% (32).Une étude menée au Sri Lanka dans une population semi-urbaine rapportait une prévalence brute de 3,9% chez les sujets de plus de 65 ans (38). La MA était la démencela plus fréquente (71,4%), suivie des démences vasculaires (14,3%). L'âge, l'illettrisme et lesexe féminin étaient associés à une prévalence plus élevée des démences dans cettepopulation.

Les études sur l'épidémiologie des démences en Chine étaient plus nombreuses, mais concernaient plus souvent les milieux urbains (tableau 2). En milieu rural, les prévalencesobservées allaient de 2,4 à 3,4% (39 ; 40 ; 32). Cette prévalence était associée à l'âge, au sexe et au niveau d'éducation (40). Les prévalences observées en milieu urbain étaient plus disparates, allant de 1,8% chezles plus de 60 ans vivant à Pékin en 1998 (41) à 6,1% à Hong-Kong (42).

Une méta-analyse de 17 études de prévalence chez les 60 ans et plus vivant en Chinepubliées entre 1990 et 1999 a été réalisée par Liu et al. (2003). La prévalence de la MA étaitde 1,3% (IC 95% [0,7; 2,2]) et celle des démences vasculaires de 0,7% (IC 95% [0,5; 1,1]).

La MA et les démences vasculaires étaient les deux types de démences les plus fréquemment observés en Chine. La prévalence de ces troubles augmentait avec l'âge et était souvent plusélevée chez les femmes. Une association significative entre le niveau d'éducation et laprévalence de la MA était retrouvée lors de cette méta-analyse : plus le niveau d'éducationétait élevé, moins la prévalence était élevée.

Dong et al. ont publié en 2007 une revue de la littérature sur la prévalence des démencesen Chine entre 1980 et 2004, incluant 25 études chez les plus de 60 ans. La prévalence globaledes démences était estimée à 2,8% (IC 95% [2,5; 3,1]). En comparaison avec les démencesvasculaires, la prévalence de la MA en Chine a significativement augmenté entre 1980 et 2004.

A Pékin, la prévalence et l'incidence des démences ont été estimées (43) chez des sujets de plus de 60 ans. La prévalence était de 2,5% et l'incidence de 0,9% (IC 95%[0,5; 1,2]) dans la population suivie. La prévalence et l'incidence des démences à Pékin étaientlégèrement supérieures à celles observées 10 ans plus tôt. L'incidence des démences aégalement été étudiée dans d'autres régions chinoises. Malheureusement, beaucoup de cesétudes ont été publiées en chinois uniquement.

A Singapour, la prévalence des démences était légèrement plus élevée chez les personnes âgées d'origine malaise par rapport aux personnes âgées d'origine chinoise (44).

En Thaïlande (45), 1,8% de démences ont été observées dans un échantillon de 500 sujets âgés de plus de 60 ans vivant dans une banlieue urbaine de Bangkok(Klong Toey).

D'une manière générale, Kalaria et al. (34) a constaté une association positive entre lesdémences et l'âge, le sexe féminin, les antécédents familiaux, l'allèle å4 de l'APOE, l'illettrismeou le niveau d'éducation, l'antériorité de troubles cognitifs, un faible statut socio-économique / la pauvreté, l'exercice d'une activité de femme au foyer, les troubles dépressifs,un régime alimentaire faible en fibres et le tabagisme dans les pays d'Asie (Chine, Inde, Coréedu sud, Taiwan). Seul le rôle de la vie en milieu urbain restait confus.

Tableau II : Etudes sur la prévalence des démences en population générale en Asie.

4.3. Afrique

Concernant l'Afrique du Nord, une étude en 3 phases a été menée chez les personnes de 60 ans et plus résidant dans la province d'Assiut (zones rurales et urbaines) en Egypte (26). Deux mille personnes âgées ont été dépistées avec le MMSEmodifié. La prévalence brute des démences de tous types était de 6,0% et celle de la MA étaitde 2,9% chez les plus de 65 ans. La prévalence des démences et de la MA augmentait avec l'âge, cependant, le doublement de la prévalence des démences par tranche de 5 ans n'a été observé qu'après 75 ans. Aucune différence significative entre les hommes et les femmes n'a été observée pour les prévalences des démences et de la MA. Les estimations de la prévalence des démences en milieu rural n'étaient pas différentes de celles faites dans les zones urbaines.

Une seconde étude transversale, menée dans la région d'Al-Kharga, a montré une prévalence proche : 4,4% chez les habitants de plus de 60 ans (47). La prévalence augmentait également avec l'âge et était affectée par le milieu de résidence et le niveau d'éducation des sujets.

A l'autre extrémité du continent, les travaux menés en Afrique du Sud n'ont pas établi de prévalence de ces troubles en population générale (34). Des cas familiaux ont été rapportés et les démences liées au VIH font l'objet de la plupart des publications.

En Afrique de l'Est, seule une étude a recherché les facteurs de risque de la MA (48). L'examen histologique de cerveau de personnes âgées vivant en Afrique de l'Est a été effectué à la recherche de lésions typiques de la MA ou de dépôts de protéines Aâ. La distribution des dépôts de protéine Aâ et les changements neurofibrillaires au cours du vieillissement des africains de l'Est semblaient similaires à ceux observés chez des sujets âgés américains. Les fréquences de l'allèle å4 du gène de l'APOE étaient relativement élevées chez les Kenyans, en comparaison avec les sujets occidentaux. Cette étude supportait le fait que la possession de l'allèle å4 de l'Apolipoprotéine E n'était pas nécessairement un facteur de risque de la MA dans certaines populations africaines.

Les études menées en Afrique de l'Ouest sont plus nombreuses, mais peu concernent la population générale. Au Mali, la prévalence de la MA a été estimée à 1,2% dans une population de plus de 65 ans (49) vivant dans le district de Bamako et elle était de 1,8% pour la MA possible et 6,6% pour la MA probable dans une zone rurale de la région de Koulikoro (50). Cependant, ces deux études ont été réalisées avec l'ECAQ, instrument de dépistage peu utilisé, et n'assurent pas la représentativité de la population âgée malienne.

Au Sénégal, des travaux récents ont été effectués afin d'estimer la prévalence des démences (51) et de rechercher les facteurs de risque (52). Le test du Sénégal (53) a été utilisé auprès de 872 sujets âgés de plus de 55 ans venus en consultation dans un centre médico-social de Dakar. La prévalence de démences dans cette population était de 6,6%, elle augmentait avec l'âge et n'était pasinfluencée par le sexe ni le statut matrimonial. Les facteurs de risque identifiés étaient l'âge, le peu de contacts hebdomadaires avec les proches, les AVC, l'épilepsie et l'histoire familiale de démence, alors que la maladie de Parkinson et les troubles digestifs avaient un effet protecteur. Ces résultats sont les seuls dont on dispose sur la population sénégalaise, mais ne reflètent probablement pas la situation réelle pour ce pays. L'échantillon étudié a été recruté dans une consultation médicale concernant les personnes bénéficiant d'une protection sociale, donc appartenant à un milieu favorisé, et n'était pas représentatif de la population âgée sénégalaise.

Le seul pays d'Afrique de l'Ouest où sont disponibles des études robustes concernant les démences est le Nigéria. Lors du projet multicentrique Ibadan-Indianapolis Dementia Project, une étude comparative a été conduite chez 2494 Yorubas de plus de 65 ans vivant à Ibadan (Nigeria) et 2212 Afro-américains vivant à Indianapolis (Etats-Unis), dont 106 en institution.

Elle comportait 2 phases : un dépistage avec le Community Screening Interview for Dementia, puis une confirmation clinique par un neurologue suivant les critères du DSM-III-R, du NINCDS-ADRDA et de la CIM-10. La prévalence des démences ajustée à l'âge a été estimée pour chaque ville (tableau 3) (10).

Tableau III : Prévalence des démences et de la maladie d'Alzheimer, Ibadan-Indianapolis Dementia Project, 1995

Ces prévalences augmentaient avec l'âge dans les deux villes, elles étaient significativement plus faibles à Ibadan qu'à Indianapolis.

Un suivi de ces patients a été effectué 2 et 5 ans après l'inclusion (13). L'incidence annuelle standardisée à l'âge des démences et de la MA a été estimée pour chaque population (tableau 4).

Tableau IV : Incidence annuelle des démences et de la maladie d'Alzheimer, Ibadan-Indianapolis Dementia Project, 2001

L'incidence des démences comme de la MA était significativement plus faible à Ibadan. L'association entre l'âge et l'incidence était similaire dans les deux populations.

Durant ce suivi, la mortalité des Yorubas était plus élevée que chez les Afro-américains, pour toutes les classes d'âge, même chez les sujets non déments à l'inclusion. Dans les deux populations, la mortalité était significativement plus élevée chez les sujets déments que chez les sujets non-déments (p=0,05 pour les Yorubas et p=0,001 chez les Afro-américains).

A Ibadan, les facteurs de risque significatifs de démences étaient l'âge et le sexe féminin alors que vivre avec d'autres personnes semblait protecteur, mais la force de l'association était faible (54 ; 17). A Indianapolis, les facteurs de risque étaient différents : l'âge, la vie en milieu rural avant 19 ans, les antécédents familiaux de démence et un faible niveau d'éducation. Les Afro-américains étaient plus exposés aux facteurs de risque cardio-vasculaires et l'existence de 2 copies de l'allèle å4 de l'APOE était significativement associée à la MA dans cette population. Tandis que la fréquence de cet allèle n'était pas significativement différente chez les sujets déments, Alzheimer et non-déments d'Ibadan, l'allèle å4 n'était pas associé avec la MA ni avec les démences dans un petit échantillon (n=56) de cette population Yoruba (55). L'analyse conduite sur un échantillon plus important de sujets inclus dans cette étude (n=599) confirma ces premiers résultats chez les Yorubas d'Ibadan : aucun des allèles de l'APOE n'augmentait significativement le risque de MA ou de démence (56). De plus, l'allèle å2 ne conférait aucune protection contre le risque de démence ou de MA.

Les facteurs de risque de MA incidente ont également pu être déterminés grâce au suivi deces deux populations âgées (17). Chez les Yorubas, les facteurs de risque pour la MA incidente étaient l'âge et le sexe féminin, alors que le fait de rapporter des antécédents médicaux d'hypertension semblait protecteur. L'âge était également un facteur de risque de MA incidente chez les Afro-américains ainsi que la vie en milieu rural avant 19 ans mais la consommation régulière d'alcool semblait protectrice. L'éducation, le statut marital, la vie seule, les antécédents de traumatisme crânien, la dépression, les maladies cardiaques, les AVC, les fractures et antécédents familiaux de démence n'étaient pas associés avec la MA incidente dans ces deux populations.

A Ibadan, les déments probables avaient une qualité de vie moindre que les autres sujets, dans tous les domaines de la vie quotidienne. Cependant, les personnes âgées affectéesconservaient un bon fonctionnement, malgré quelques difficultés, principalement pour la toilette, la marche et les achats (56).

Les facteurs de risque de démences ont également été étudiés dans une autre population nigériane, à Jos, au centre du pays (57), où 280 personnes de plus de 65 ans ont été dépistées avec le CSI-D. La prévalence des démences dans cette population était de 6,4% (IC 95% [3,8-9,9]) et les facteurs de risque indépendants de démences étaient : le sexe féminin, un indice de masse corporelle inférieur à 18,5 kg/m², et l'âge. L'utilisation d'antiinflammatoires non stéroïdiens était associée à un risque réduit de démence lors de l'analyse multivariée.

Le taux de mortalité des déments a été estimé chez les Yorubas lors de la cohorte IIDP (58). Les Yorubas déments avaient un taux de mortalité 5 fois plus élevé que les non-déments. Des performances décroissantes au CSI-D étaient significativement associées à une augmentation de la mortalité pour les Yorubas. De plus, l'âge croissant, le sexe masculin, le tabagisme, vivre seul et les AVC étaient associés avec une augmentation de la mortalité alors que la consommation d'alcool diminuait la mortalité en comparaison avec les non-consommateurs d'alcool.

En comparaison, les sujets non-déments d'Ibadan et d'Indianapolis avaient des courbes de survie assez similaires, et significativement meilleures que les sujets déments. Pour les sujets déments, les Afro-américains semblaient avoir une meilleure survie (durée de survie médiane = 60 mois) que les Yorubas (durée de survie médiane = 42 mois), mais la différence n'était pas significative (p=0,7).

Après ajustement sur d'autres variables, les démences étaient significativement associées àune mortalité élevée chez les Yorubas comme chez les Afro-américains. Ces résultatssuggèrent que l'impact des démences sur la mortalité n'est probablement pas différent dans lespays développés et en développement.

Tableau V : Etudes sur la prévalence des démences en population générale en Afrique.

CHAPITRE II : OUTILS DIAGNOSTICS

A. Tests cognitifs les plus utilisés

1. Mini Mental State

Le Mini Mental State (MMS ou MMSE) de Folstein et al. (1975) est un instrument d'évaluation des fonctions cognitives qui a été élaboré afin de dépister rapidement des déficits cognitifs. Il explore les domaines de l'orientation (spatiale et temporelle), de la mémoire, de l'attention, du langage et des praxies constructives en 30 items, correspondant à un score maximum de 30 points. Rapide et facile à administrer, il est parmi les instruments d'évaluation brève des fonctions cognitives les plus utilisés dans de nombreux pays et existe dans de multiples langues. Cet outil permet le dépistage de troubles cognitifs mais est également utilisé lors du suivi des patients afin de les classer selon un stade de gravité (59).

Il a été validé par ses auteurs anglo-saxons et européens. En France, la versionconsensuelle établie par le GRECO (Groupe de Recherche et d'Evaluations Cognitives) est recommandée comme test de dépistage par l'ANAES (Agence Nationale d'Accréditation et d'Evaluation en Santé) dans les recommandations pratiques pour le diagnostic de la MA (60). Dans sa version originale de Folstein et al., le MMSE procurait ses meilleurs résultats avec une valeur seuil de dépistage de 23-24 pour laquelle la sensibilité était de 87% et la spécificité de 82%.

Le seuil couramment utilisé est donc celui de 24 (score<24 considéré anormal). Cependant, l'étalonnage français du MMSE version Greco a montré que le seuil unique de 24 pour différencier le seuil pathologique devait être proscrit. En effet, le niveau socioculturel était significativement associé au score du MMSE pour toutes les classes d'âge dans cette étude.

L'âge du sujet influençait également le score au MMSE (la performance décline avec l'augmentation de l'âge). En revanche, le sexe n'influençait pas ce score, les hommes et les femmes ayant des valeurs médianes identiques ou très voisines (61). Dans l'étude épidémiologique PAQUID, la sensibilité d'une valeur seuil à 24 était de 100% mais la spécificité n'était que de 78% (62).

D'autres études dans la littérature mondiale ont recherché l'association entre les caractéristiques sociales et médicales des sujets âgés et leur score au test du MMSE. De manière globale, l'âge, la classe sociale et le niveau d'éducation étaient significativementassociés avec le score du MMSE (63 ; 64; 65) dans différentes populations.

2. Batterie cognitive courte

Cette batterie de tests neuropsychologiques de dépistage a été développée pour améliorer la discrimination entre les patients malades d'Alzheimer, les patients dépressifs et les patients sains. Cette batterie est composée de 4 tests brefs : l'orientation temporelle (5 questions), le test des 5 mots (5M), le test de l'horloge et un test de fluence verbale.

Sa version française a été validée chez trois groupes de sujets : personnes âgées avec une MA, personnes âgées déprimées et sujets contrôles sains (66). Des 4 tests, l'orientation temporelle, la mémoire verbale et le test de l'horloge étaient plus spécifiques que sensibles, alors que la fluence verbale était plus sensible que spécifique. La sensibilité de la batterie complète était de 93,8% et sa spécificité de 85,0% pour discriminer les sujets Alzheimer des sujets sains. De plus, cette batterie avait une bonne spécificité (96%) pour distinguer les sujets Alzheimer des sujets dépressifs.

Le test 5M :

Est un test de mémoire épisodique verbale qui repose sur le principe encodage/stockage/récupération des informations et permet de mettre en évidence un trouble de stockage très évocateur de la MA. Sa validation nationale a été réalisée chez des patients atteints de troubles cognitifs légers, de MA probable et des sujets dits « fonctionnels » se plaignant de leur mémoire (anxieux, dépressifs, anxio-dépressifs ou plainte mnésique isolée) (67). Concernant la MA, un score inférieur à 10 permettait de dépister 91% des patients atteints, avec une spécificité de 87%. Lors d'une étude en population générale chez des personnes âgées françaises, le score total du 5M avec un score seuil à 10 était plus spécifique que sensible (Se=63%, Sp=91%) pour discriminer les sujets atteints de MA des sujets sains (Cowppli-Bony et al., 2005). C'est donc un test simple, rapide à passer pour dépister la MA.

B. Tests cognitifs utilisés dans les pays en développement

Beaucoup d'études épidémiologiques ont utilisé des tests cognitifs comme le MMSE qui comportent des biais possibles suivant le niveau d'éducation et la culture des sujets interrogés.

Pour résoudre ces problèmes, certains investigateurs l'ont adapté à la population d'étude ou traduit. Il existe donc de multiples versions du MMSE: Hindi (12), Coréen (69), Chinois (40), Finnois (70) pour n'en citerque quelques-unes. D'autres auteurs ont choisi de développer des outils transculturels comme le Cross-Cultural Cognitive Examination (CCCE) (71), le Cognitive Abilities Screening Instrument (CASI) (72) et le Community Screening Instrument for Dementia (73). Ces derniers ont été spécialement conçus pour l'étude des démences lors d'études épidémiologiques transculturelles, visant à être sensibles et spécifiques pour la détection de symptômes cognitifs, et non influencés par la culture, la langue ou le niveau d'éducation. Des tests spécifiques à certaines populations vieillissantes ont également été développés comme le test du Sénégal (53).

Test du Sénégal

Ce test n'a pas une vocation transculturelle mais a récemment été développé pour évaluer les fonctions cognitives des personnes âgées sénégalaises en tenant compte de leurs réalités socioculturelles (53).

Le test du Sénégal est composé de 5 sous-parties évaluant les différents domaines cognitifs: l'orientation, la mémoire, l'attention/le calcul, les fonctions exécutives/la praxie et le langage, avec un score total de 0 à 39.

Ce test a été administré à 872 sujets âgés de 55 à 90 ans, en consultation dans un centre médico-social de Dakar. Sa validation, chez 116 sujets (58 déments et 58 non-déments), a permis de montrer une sensibilité de 93,1% et une spécificité de 89,6% lorsque le seuil était fixé à 28/39 pour le diagnostic de démence. Il n'existerait pas d'effet de l'instruction ni de l'âge sur les scores obtenus au test, et il est facile d'utilisation. Ses auteurs le recommandent pour une utilisation plus large, en population générale, au Sénégal.

4. Community Screening Instrument for Dementia

Ce questionnaire a été développé et validé par le Pr Kathleen Hall et son équipe en 1993 afin de constituer un outil qui ne comportait pas de biais selon la culture et le niveau d'éducation des sujets (73).

Il a d'abord été établi pour l'utiliser dans deux populations : les indiens natifs parlant Cree, vivant dans une réserve à Manitoba (Canada), et les habitants anglophones, résidant à Winnipeg (Etats-Unis). Le Community Screening Interview for Dementia comprend deux parties distinctes : une évaluation cognitive du sujet et un entretien d'évaluation fonctionnelle avec un proche du sujet (informant), dans le but de repérer les cas possibles de démences lorsd'études épidémiologique en deux phases. Combiner une autre source d'information (un procheou la famille) aux résultats des tests cognitifs pourrait contribuer à minimiser les biais dus auniveau d'éducation. Cette approche était déjà employée lors des entretiens cliniques mais n'avait pas été appliquée aux études en population générale (74).

Les items pour les deux parties du questionnaire ont été sélectionnés afin d'évaluer la mémoire, la pensée abstraite, le jugement, des dysfonctionnements des fonctions corticales supérieures (aphasie, apraxie, agnosie, difficultés constructives), des changements de personnalité ainsi que le comportement au travail et en société, dans un court entretien, conformément aux critères cliniques de démence du Diagnostic and Statistical Manual disorders 3rd Edition (75). Les items sélectionnés pourleur pertinence avec les critères recherchés appartenaient aux instruments les plus couramment utilisés dans le dépistage des démences : le MMSE (76), le CAMDEX (77), la Dementia Rating Scale (78), le CARE (79) et le East Boston Memory Test (80). Ce questionnaire a été construit par une équipe multidisciplinaire (psychiatres, psychologues, épidémiologistes, anthropologues, infirmiers). Les items choisis pour chaque dimension fonctionnelle ont été discutés par l'équipe et revus à chaque étape de traduction. Les questions peuvent être dispensées oralement, compte tenu de la possibilité que les personnes âgées interrogées ne puissent pas lire ou écrire dans certains milieux. Seuls deux items sur les praxies demandent au sujet de copier des figures. La partie cognitive du questionnaire contient 39 questions et la passation prend environ 20 minutes, tandis que la partie informant comporte 30 items et dure environ 15 minutes. Le développement de cet instrumenta été réalisé en trois phases.

Tout d'abord, un test initial d'acceptabilité auprès de 10 personnes âgées volontaires parlant Cree et de 10 personnes âgées volontaires anglophones. Ensuite, un pré-test a été réalisé auprès de sujets Cree et anglophones possédant un diagnostic de démence ou de non démence précédemment établi. L'acceptabilité, la comparabilité, la fiabilité et la validité de ce test dans les deux populations ont été analysées.

Une fonction discriminante a été élaborée suivant ces données afin d'attribuer le poids adapté à la combinaison des scores cognitifs et « informant », pour différencier au mieux les sujets déments des non-déments. Cette fonction discriminante est équivalente à une régression multivariée ayant comme variable dépendante dichotomique la démence. Le score-seuil a été choisi pour avoir une sensibilité de 100% et une spécificité de 89% sur le prétest. Ce score aensuite été utilisé pour le dépistage lors d'une enquête en population générale ultérieure dansles mêmes communautés.

L'étude en population générale a été menée chez 216 volontaires de plus de 65 ans vivant dans deux réserves Cree et 252 volontaires anglophones vivant à Winnipeg. La prévalence des démences était de 4,2% chez les Cree et chez les anglophones. Cette étude montra la comparabilité des scores obtenus par les non-déments des deux populations et la bonne discrimination des scores cognitifs et « informant » entre les sujets déments et non-déments.

Elle a permis de ré-établir une fonction discriminante qui différencie les sujets déments des sujets non-déments.

Cet outil a par la suite été adapté et utilisé lors des études comparatives en population générale de prévalence et d'incidence de la MA chez les Yorubas d'Ibadan (Nigéria) et les Afroaméricains d'Indianapolis (Etats-Unis) (74). Dans ces deux populations confondues, le CSI-D avait une sensibilité de 87% et une spécificité de 83%. Les analyses des courbes ROC montraient que le score de la fonction discriminante différenciait mieux les sujets déments des sujets non-déments que les scores cognitifs seuls. L'utilisation des informations provenant de l'informant sur la vie quotidienne du sujet âgé contribuait à une meilleure prédiction du diagnostic clinique de démence.

Les performances du CSI-D ont été décrites dans plusieurs populations : Cree, canadiens anglophones, afro-américains, nigérians, jamaïcains (81) et kenyans (82). Elles montrent que la combinaison des scores cognitifs et informant dans un score discriminant produit de meilleures sensibilités et spécificités pour les démences que les performances cognitives seules. Le score informant a un effet significatif indépendant dans la prédiction des démences.

Depuis, ce test cognitif transculturel a été traduit et adapté dans d'autres langues : espagnol, portugais, chinois, français, tamoul, etc... Il est recommandé et utilisé par le 10/66 Dementia Research Group lors des études en population générale menées en Amérique Latine, en Amérique du Sud, en Asie et en Inde (83). Il fait partie intégrante de l'algorithme et du critère diagnostique mis en place par le 10/66 DRG dans leurs études de prévalence des démences en une phase (84).

RECHERCHES PERSONNELLES

CHAPITRE III : PATIENTS ET METHODES

III.1. Site de l'enquête

Lubumbashi est, selon les estimations, la deuxième ou troisième ville de la République démocratique du Congo quant au nombre d'habitants, titre disputé avec Mbuji-Mayi. Elle est devancée par Kinshasa. Lubumbashi était le chef-lieu de la province du Katanga (temporairement Shaba sous le règne de Mobutu) jusqu'en 2015. Elle devient ensuite le chef-lieu de la province du Haut-Katanga.

Lubumbashi est aussi appelée capitale du cuivre.

Fondée en 1910 par les Belges sous le nom d'Élisabethville ou Elisabethstad en néerlandais (d'après Élisabeth de Bavière, devenue reine des Belges), souvent abrégée en « E'ville ». Elle fut aussi la capitale de l'éphémère État autoproclamé du Katanga (1960-1963), né sous l'impulsion de Moïse Tshombe.

La ville fut renommée Lubumbashi en 1965 À l'occasion de la politique et philosophie de retour à l'authenticité prônée par le Président Mobutu. Le nom Lubumbashi tire son origine du nom de la rivière au bord de laquelle la ville avait été fondée.

La ville de Lubumbashi est divisée en sept communes dont une rurale :

- COMMUNE ANNEXE (commune rurale)

- KAMALONDO

- KAMPEMBA

- KATUBA

- KENYA

- LUBUMBASHI

- RWASHI

En 1910, il y avait à Élisabethville 1300 habitants, dont 1000 Africains et 300 Européens. En moins d'un siècle la population de Lubumbashi a dépassé le million d'habitants.La ville de Lubumbashi compte plusieurs centres de santé :

- Les cliniques universitaires de Lubumbashi (anciennement Hôpital reine Élisabeth) ;

- L'hôpital Sendwe ;

- Les hôpitaux des grandes sociétés : hôpital Gécamines Sud, cliniques Gécamines/cadres, hôpital SNCC ;

- Plusieurs maternités (Katuba, Rwashi, Camp Vangu) et dispensaires ;

- Le CMC, centre médical de la communauté.

Figure 1 : carte de la ville de Lubumbashi (source : Googlemap)

III.2. POPULATION D'ETUDE

A. POPULATION D'ETUDE ET CRITERE D'INCLUSION

Cette étude concerne les 9 hospices de vieillards que compte la ville de Lubumbashi, à savoir :

a. Commune de KATUBA

1) Hospice KAYELELE : 1, Rue 18, Q/N'sele ; Avec 28 pensionnaires dont 20 femmes et 8 hommes.

2) Hospice St PHILIPPE : 3, Av SAMBWE coin Rue 11, Q/N'sele ; Avec 4 pensionnaires dont 3 femmes et 8 hommes.

3) Hospice St Charles LWANGA: 84, Av. KAMINA, Q/ KAPONDA-SUD; Avec 4 pensionnaires dont 3 femmes et 1 hommes.

4) Hospice St André-KIM : 22, Rue KATENDE, Q/ KAPONDA-NORD ; Avec 6 pensionnaires, toutes des femmes.

b. Commune de KENYA

1) Hospice St CYPRIEN : Av BUKAMA coin KAMBOVE, Q/ LUAPULA ; Avec 8 pensionnaires dont 5 femmes et 3 hommes.

c. Commune de KAMALONDO

1) Hospice des vieillards de l'état ; Avec 10 pensionnaires dont 9 femmes et 2 hommes.

d. Commune de KAMPEMBA

1) Hospice St Vincent de PAUL : Paroisse Kampemba, Q/ KAMPEMBA ; Avec 6 pensionnaires dont 3 femmes et 3 hommes.

2) Hospice YESU MWANA MTU : Paroisse Kafubu, Q/ KAFUBU ; Avec 9 pensionnaires dont 5 femmes et 4 hommes.

e. Commune Annexe

1) Hospice St MATHIAS : Paroisse, Q/ KASUNGAMI ; Avec 6 pensionnaires dont 3 femmes et 3 hommes.

La population d'étude est donc constituée des pensionnaires de ces institutions de retraite pour personne de 3ème âge.

B. CRITERES D'INCLUSION

Nous avons procédé par un échantillonnage exhaustif et a été inclus dans l'étude toute personne âgée de plus de 60ans, pensionnaire d'un des 9 hospices de vieillards précités ayant marqué son consentement pour la participation à l'étude.

C. CRITERES DE NON INCLUSION

Sujet atteint d'affection neuropsychiatrique dont le niveau mental ne permettait pas la compréhension de l'étude à réaliser. Et ceux étant absent au moment de l'enquêtes.

III.3. CONSIDERATIONS ETHIQUES

A. Obtention du consentement

· La participation est volontaire

Avant leur enrôlement, les sujets ont bien été informés sur les objectifs de l'étude (cf. fiche de consentement). Pour celles qui ne comprenaient pas Français, une traduction a été faite en langue locale comprise par celle-ci (Swahili, Lingala, Tshiluba). Chaque sujet pouvait à tout moment arrêter sa participation à l'étude.

· Le personnel médical local a été activement impliqué dans cette étude

B. Ce qui a été demandé aux participants

· Le questionnaire (voir joint) : Interview réalisée par nous-même.

· Les examens cliniques : Examens effectués par nous-même.

· Les prélèvements biologiques : 1 goutte de sang a été prélevé au niveau de la pulpe du doigt par nous-même à l'aide de matériels stériles à usage unique pour le dosage de la glycémie capillaire à jeun.

C. Risques et inconforts

· Le questionnaire : Non obligation de répondre à une question estimée gênante

· Les prélèvements ont provoqué une légère douleur due à la piqûre.

Mais les conditions de prélèvement garantissent l'asepsie et évitent les contaminations.

III.4. METHODE

A. Type d'étude

Notre étude est descriptive transversale, avec collecte des données prospective.

B. Période de l'étude

La présente étude découle d'une enquête menée du 20 avril au 20 mai 2016

C. Matériel

Pour la collecte des données nous avons utilisé un questionnaire (annexe 7) à passer aux sujets inclus après leur avoir présenté les objectifs de l'étude et obtenu leur consentement. Ce questionnaire compte :

- Des informations sociodémographiques : âge, lieu de naissance, statut marital, niveau d'éducation (scolarisé ou non), métier... ;

- Les antécédents médicaux (dont les antécédents de pathologies cardiovasculaires et de traumatisme crânien), psychiatriques et familiaux, ainsi que le traitement médical en cours si disponible ;

- Les cas probables de démence ont été dépistés par l'intermédiaire du CSI-D (73) et du test des 5 mots (67).

Lors du dépistage, un examen médical était effectué afin de recueillir les variables qui suivent :

- La tension artérielle avec la mesure des pressions systoliques et diastoliques (mmHg) au bras droit afin de détecter une possible hypertension artérielle (HTA) ;

- Le poids (kg) et la taille (cm), qui permettrons de calculer l'Indice de Masse Corporelle (poids / taille²), classé de la façon suivante : IMC <18,5 kg.m² (sous-poids), 18,5=IMC=24,9 kg.m² (poids normal), 25,0=IMC=29,9 kg.m² (surpoids), IMC=30 kg.m² (obésité) ;

- La consommation d'alcool, en 3 catégories : jamais, parfois, régulièrement ;

- La consommation de tabac, en 3 classes : n'a jamais fumé, ancien fumeur, fumeur actuel.

Les sujets qui ont obtenus une performance faible au CSI-D (<25,5) ou une mauvaise performance au test des 5 mots (<10/10) et répondus aux critères diagnostique du DSM-IV, ont été reconnus comme étant dément.

Le score d'Hachinski nous a permis de discerner l'origine vasculaire, dégénérative ou mixte d'une détérioration cognitive.

D. Analyses statistiques

La saisie, la gestion des données ainsi que les analyses statistiques ont été entièrement réalisées à l'aide du logiciel Epiinfo (version 7) et Microsoft Access (version 2016), via un masque créé spécifiquement suivant le questionnaire utilisé.

Les moyennes, médianes et écart-types ont été calculés pour décrire les variables quantitatives (âge, taille, poids, etc...).

Les fréquences (en nombre et pourcentage) ont été calculées pour toutes les variables qualitatives d'intérêt. Le test du Chi-2 non corrigé a été utilisé pour les comparaisons lorsque l'effectif observé était >5, le Chi-2 corrigé de Yates lorsque l'effectifs observé entre 3 et 5, ainsi que le test exact de Fisher lorsque les effectifs observés étaient trop faibles. Le degré de significativité pour toutes les analyses statistiques a été fixé à 0,05.

Les données sociodémographiques et médicales (sexe, âge, niveau d'éducation etc...), ainsi que les autres facteurs (IMC, diabète, hypertension etc...) sont des variables indépendantes. Pour l'âge (variable quantitative continue), nous avons avant l'analyse, effectué un groupage en classe grâce à la formule empirique de STURGE.

NOMBRE DES CLASSES

?

?

?

1. AMPLITUDE

?

?

Des analyses bivariées ont été effectuées pour mesurer l'association entre facteur de risque et survenue des démences et ces facteurs ont été inclus dans un modèle multivarié de régression logistique pas à pas descendante pour nous permettre de minimiser les facteurs confondants (facteurs médicaux, sociodémographiques et psychosociaux).

CHAPITRE IV : RESULTATS

IV.1. ANALYSES UNIVARIEES

1. PARAMETRES SOCIODEMOGRAPHIQUE

Dans les 9 hospices, on a compté une population générale de 83 pensionnaires dont 62 ont marqué leurs accords pour la participation à l'étude. Soit un taux de participation de 74,70%.

Pensionnaires des 9 hospices de vieillards (83 SUJETS)

Sujets inclus (62 SUJETS)

Refus et Absents (11 SUJETS)

DEPISTAGE

(CSID test et TEST DE 5MOTS) & EXAMEN NEUROLOGIQUE

Sujets sans troubles cognitifs (32 sujets)

Sujets avec troubles cognitifs (30 sujets)

Sujets déments (13 sujets)

CRITERES DIAGNOSTICS DSM IV & NINCDS-ADRDA

Sujets avec troubles cognitifs sans démence (17 sujets)

Sur les 62 participants, après un examen médical bien conduit, le CSID test, le test de 5 mots, les critères diagnostique DSMIV et NINCDS-ADRDA appliqués, nous avons retenus 13 sujets déments, soit 20,97 % de la population enquêté.

Figure 2 : Résultat global de l'étude

TABLEAU VI : REPARTITION DES SUJETS SELON LE SEXE

SEXE

Effectif (ni)

Fréquence (fi)

F

44

70,97%

M

18

29,03%

Total

62

100,00%

La majorité de nos pensionnaires sont de sexe féminin avec une fréquence de 70,49%, soit un sexe ratio de 2,44 en faveur des femmes.

TABLEAU VII : REPARTITION DES SUJETS SELON L'AGE

TRANCHE D'AGE

Effectif (ni)

Fréquence (fi)

]57-63]

6

9,68%

]63-69]

18

29,03%

]69-75]

7

11,29%

]75-81]

18

29,03%

]81-87]

7

11,29%

]87-93]

5

8,06%

]93-99]

1

1,61%

TOTAL

62

100,00%

Les tranches d'âge les plus concernées sont celles de 63 à 69 ans et de 75 à 81 cas avec chacune 29%. L'âge moyen est de 73,96 #177; 9,60 ans avec des extrêmes de 60 ans pour la minima et 96 ans pour la maxima. L'âge médian étant de 75 ans.

TABLEAU VIII : REPARTITION DES SUJETS SELON LE STATUT MARITAL

STATUT MARITAL

Effectif (ni)

Fréquence (fi)

CELIBATAIRE

8

12,90%

DIVORCE/SEPARE

15

24,19%

MARIE/EN COUPLE

5

8,06%

VEUF (VEUVE)

34

54,84%

Total

62

100,00%

Plus de la moitié des pensionnairesétaient veufs ou veuves avec une fréquence de 54,84%

TABLEAU IX : REPARTITION DES SUJETS SELON LA RESIDENCE DES PROCHES PARENTS

RESIDENCES

Effectif (ni)

Fréquence (fi)

ANNEXES

1

1,61%

HORS L'SHI

55

88,71%

KATUBA

3

4,84%

KENYA

3

4,84%

TOTAL

62

100,00%

88,71% des sujets enquêté avaient de la famille en dehors de Lubumbashi

Au sein de notre population d'étude, l'illettrisme est prépondérant à hauteur de 42 sujets contre 20 ayant étudié. Soit une fréquence de 67,74% d'individus n'ayant jamais été scolarisée.

On notre une prépondérance desanciens salariés au dépend des métiers libéral et indépendant avec une fréquence de 32,26%.

La durée d'internement moyenne est de 8,15 #177; 4,71 ans ; le minimum à 1 année et le maximum à 18 ans.

1) DONNEES EPIDEMIOCLINIQUES

Sur les 62 sujets, 30 d'entre eux, soit 48,39% ont présenté des troubles cognitifs ; c'est-à-dire une faible performance au test CSI-D <25 ou le test de 5 mots< 10.

Des 30 sujets ayant présenté un trouble cognitif, 13 (43%) d'entre eux ont été diagnostiqué déments, car répondant aux critères diagnostique du DSM IV-TR

La fréquence de la démence intra institutionnelle (en hospice de vieillards) était de 13 sujets sur un effectif total de 62. Soit une fréquence relative de 20,97%

TABLEAU X : ORIGINE DE LA DEMENCE SELON LE CRITERE DIAGNOSTICS DE LA NINCDS-ADRDA SCORE DE HACHINSKI ET

TYPE DE DEMENCE

Effectif (ni)

Fréquence (fi)

ALZHEIMER (PROBABLE)

10

76,92%

MIXTE

1

7,69%

VASCULAIRE

2

15,38%

Total

13

100,00%

 
 
 

Après application des critères diagnostics de la NINCDS-ADRDA et la cotation du score d'Hachinski, nous avons remarqué une prédominance de cas probable d'Alzheimer avec 10 cas sur les 13, soit une fréquence relative de 76,92%.

La prévalence des démences diminue avec l'âge, 7 sujets déments, soit 53,85%, ont un âge compris entre 64 et 72 ans. L'âge moyen de population démente est de 76,46 #177; 9,87 ans, l'âge médian est de 76 ans et les âges extrêmes sont de 65 et 96 ans.

TABLEAU XII : REPARTITION DE LA DEMENCE PAR RAPPORT AU STATUT MARITAL

STATUT MARITAL

Effectif (ni)

Fréquence (fi)

Célibataire

1

7,69%

Veuf / Veuves

9

69,23%

Divorcés / séparés

3

23,08%

TOTAL

13

100,00%

9 sujets sur 13, soit 69,23% de nos observations étaient veufs ou veuves.

Des 13 sujets déments, 9 d'entre eux, soit 69,23%, étaient non scolarisés

IV.2. ANALYSES BIVARIEES

Ici nous constatons :

- 23,08% des déments était de sexe masculin, soit un sexe ratio de 0,3 en défaveur des Hommes (1homme pour 3 femmes)

- 46,15% des déments prenaient de l'alcool, soit 9,68% de la population générale. Le Chi-2 non corrigé est 4,33 avec un P-value de 0,038. Ceci suggère que l'association entre l'alcoolisme et la démenceest statistiquement significative. Car p < 0,05.

- 69,23% des déments étaient hypertendus, soit 14,51% de la population générale. Le Chi-2 non corrigé est 3,62 avec un P-value de 0,05. Ceci suggère que l'association entre l'HTA et la démence est statistiquement significative.

IV.3. ANALYSE MULTIVARIE

TABLEAU XIII : FACTEURS ASSOCIES AUX DEMENCES DANS LES HOSPICES DES VIEILLARDS DE LUBUMBASHI

PARAMETRES

OR

IC 95%

P-Value

AGE

1,04

0,97 - 1,11

0,29

SEXE (M/F)

0,29

0,05 - 3,97

0,19

ALCOOL (YES/NO)

0,08

0,01 - 0,72

0,03

TABAC (YES/NO)

0,84

0,07 - 13,45

0,89

HTA (YES/NO)

8,43

1,45 - 87,47

0,02

SCOLARISATION (YES/NO)

0,71

0,15- 4,33

0,68

METIER EXERCE :

 
 
 

AUTRES

0,10

0,00 - 2,44

0,16

INACTIF

0,78

0,11 - 5,64

0,81

SALARIE

0,69

0,06 - 7,47

0,76

STATUT MARITAL :

 
 
 

- DIVORCE/SEPARE

0,98

0,03 - 29,03

0,9922

- MARIE/EN COUPLE

0,00

0,00 - >1.0E12

0,9713

- VEUF (VEUVE)/CELIBATAIRE

1,03

0,04 - 23,96

0,9847

EVENEMENT EPROUVANT :

 
 
 

- PERTE D'UN PARENT (YES/NO)

1,31

0,76 - 2,24

0,33

- AVOIR GRANDI AVEC UN SEUL PARENT (YES/NO)

0,91

0,55 - 1,51

0,711

- AVOIR GRANDI AVEC D'AUTRES PERSONNES (YES/NO)

0,89

0,52 - 1,53

0,676

- PERTE D'UN EPOUX (YES/NO)

0,90

0,56 - 1,45

0,666

- MALADIE PHYSIQUE GRAVE D'UN EPOUX (YES/NO)

0,73

0,44 - 1,22

0,231

- MALADIE GRAVE D'UN ENFANT (YES/NO)

0,94

0,56 - 1,59

0,816

- DEMENAGEMENT VERS L'HOSPICE (YES/NO)

1,87

1,12 - 3,12

0,017

- CHANGEMENT DE STATUT FINANCIER (YES/NO)

2,57

1,30 - 5,09

0,006

Cette analyse nous a permis d'estimer l'association entre différent facteurs de risque et la présence de démences.

Les variables significativement et indépendamment associées à la présence de démence dans ces populations étaient :

- L'alcool, avec un RC=0,08 (IC95% [0,01-0,72], p<0,05),

- L'HTA avec un RC=8,43 (IC95% [1,45-87,47], p<0,05)

- Le déménagement vers l'hospice, avec un RC=1,87 (IC95% [1,12-3,12], p<0,05)

- Le changement de statut financier, avec un RC=2,57 (IC95% [1,30-5,09], p<0,05) ;

CHAP V : DISCUSSION

V.1. PARAMETRES SOCIODEMOGRAPHIQUE

SEXE

La majorité de nos pensionnaires de sexe féminin avec une fréquence de 70,49%, soit un sexe ratio de 0,41 en défaveur des hommes.23,08% des déments était de sexe masculin, soit un sexe ratio de 0,3 en défaveur des Hommes (1homme pour 3 femmes)

Cela pourrait être dû à la dépendance des femmes par rapport aux hommes, dans notre milieu.

L'age

Nous avons remarqué que Les tranches d'âge les plus représentées sont celle de 63 à 69 ans et de 75 à 81 cas avec chacune 29%. L'âge moyen est de 73,96 #177; 9,60 ans avec des extrêmes de 60 ans pour le minima et 96 ans pour le maxima.

La prévalence des démences diminue avec l'âge, 7 sujets déments, soit 53,85%, ont un âge compris entre 64 et 72 ans. L'âge moyen de population démente est de 76,46 #177; 9,87 ans, l'âge médian est de 76 ans et les âges extrêmes sont de 65 et 96 ans. Ceci corrobore les observations de Et Maëlenn qui trouve que 59% de la population totale de ses 4 études était âgé de 65 à 74 ans, la moyenne d'âge globale était de 73,9 #177; 7,4 ans.

Par contre Farrag, note que La prévalence des démences et de la MA augmentait avec l'âge, cependant, le doublement de la prévalence des démences par tranche de 5 ans n'a été observé qu'après 75 ans. (46)

Le statut marital

Plus de la moitié dela population générale était veuf ou veuve avec une fréquence de 54,84%. Et 9 sujets sur les 13 déments, soit 69,23% de nos observations étaient veufs ou veuves.

Même observation faite par Maëlenn et coll. Qui trouve que sur tous les sujets interviewés, 46% de ces sujets vivait encore maritalement, et 46% également était veuf ou veuve. (11)

Scolarisation

Au sein de notre population d'étude, l'illettrisme est prépondérant à hauteur de 42 sujets contre 20 ayant étudié. Soit une fréquence de 67,74% d'individus n'ayant jamais été scolarisée.

Maëlenn trouve un taux plus bas que nous 57% de ces sujets âgés n'avait jamais été scolarisé. (11)

Et selon 47 trouve qu'en Egypte, La prévalence était affectée par le niveau d'éducation des sujets.

En Amérique du sud, l'illettrisme ou un faible niveau d'éducation sont corrélé aux cas de démences rencontré selon 33 ; Llibre Rodriguez et al., 2008 ; 34 (33 ;32 ;34)

V.2. DONNEES EPIDEMIOCLINIQUES

Prévalence intra-institutionnelle des troubles cognitifs

Sur les 62 sujets, 30 d'entre eux, soit 48,39% ont présenté des troubles cognitifs ; c'est-à-dire une faible performance au test CSI-D <25 ou une batterie cognitive courte < 10.

Ce qui semble largement supérieure aux autres observations. En l'occurrence, En 1996, Anzola-Perez et al. trouvaient 4,5% de sujets âgés de 60 ans et plus avec des troubles cognitifs en Argentine (Buenos Aires), ainsi que 9,4% au Chili (Santiago) et 7,2% à Cuba (La Havane) (28)

Nos chiffres très élevés pourraient être dus au fait que nous avons travaillé sur la population vivant dans les hospices de vieillards, alors que les autres auteurs ont travaillé sur la population générale.

Prévalence intra-institutionnelle des démences

La fréquence de la démence intra institutionnelle (en hospice de vieillards) était de 13 sujets sur un effectif total de 62. Soit une fréquence relative de 20,97%. Une fois de plus ces chiffres semblent supérieurs aux autres observations, tel que :

- La prévalence de démences de tous types était de 10,3% chez les plus de 65 ans vivant sur la côte caribéenne du Venezuela (Molero et al., 2007)

- En Inde, la prévalence est encore plus faible dans la ville de Chennai, inférieure à 1% (32)

- En Egypte, La prévalence brute des démences de tous types était de 6,0%. (46)

Typage de la démence

Nous avons remarqué une prédominance des cas probable d'Alzheimer avec 10 cas sur les 13, soit une fréquence relative de 76,92% ; suivi de la démence vasculaire avec 15,38% et de la démence mixte avec 7,69%.

En Amérique latine, principalement au Venezuela, la MA représentant le Type de démence le plus fréquent soit 50% (27).

Une étude menée au Sri Lanka rapportait une prévalence de la MA était la démence la plus fréquente (71,4%), suivie des démences vasculaires (14,3%).

En Afrique francophone, Maëlenn trouve que Parmi les 130 sujets diagnostiqués déments, 100 avaient une MA possible ou probable, 28 une démence vasculaire, 1 une démence avec aphasie progressive et 1 une démence due à la maladie de Parkinson. Un seul sujet au cours de ces 4 études était resté inclassable. (11)

Démence et sexe

Sur les 13 déments, 10 d'entre eux était du sexe féminin soit une fréquence relative de 16%. Le sexe ratio H/F étant de 0,3.

Selon la littérature, la fréquence des démences a tendance à être plus élevée chez les femmes que chez les hommes.

Hérrera et coll, en 2002 au brésil trouve un ratio H/F de 0,69 (29) et Scazufca et al. en 2008 toujours au brésil trouve un ratio H/F de 0,65. (31) Hendrie et al, en 1995 au Nigéria trouve un ratio H/F de 0,53. (10) et de 0,70 selon Maëlenn (11).

Par contre Farrag at al., en1998, en Egypte trouve un sexe ratio H/F de 1,05 (46)

Analyse multivariées

Au décours de cette analyse, Les variables significativement et indépendamment associées à la présence de démence dans ces populations étaient :

- L'alcool, avec un RC=0,08 (IC95% [0,01-0,72], p<0,05),

- L'HTA avec un RC=8,43 (IC95% [1,45-87,47], p<0,05)

- Le déménagement, avec un RC=1,87 (IC95% [1,12-3,12], p<0,05)

- Le changement de statut financier, avec un RC=2,57 (IC95% [1,30-5,09], p<0,05) ;

Ceci corrobore les observations des plusieurs études établissant une corrélation entre facteur de risque et démence.

- En Amérique Latine, Les faibles revenus ou la pauvreté ont été évoqués dans plusieurs études (33, 34)

- Les antécédents d'hypertension étaient significativement associés aux démences vasculaires dans une communauté rurale du Kerala (Inde) alors que l'âge, le sexe et les antécédents familiaux étaient associés à la MA. (8, 32)

- En Chine, Une association significative entre le niveau d'éducation et la prévalence de la MA était retrouvée. Lors de cette méta-analyse : plus le niveau d'éducation était élevé, moins la prévalence était élevée.

- Au Sénégal, La prévalence de démences dans cette population était de 6,6%, elle augmentait avec l'âge et n'était pas influencée par le sexe ni le statut matrimonial. Les facteurs de risque identifiés étaient l'âge, le peu de contacts hebdomadaires avec les proches, les AVC, l'épilepsie et l'histoire familiale de démence.

- Une étude multicentrique menée au Nigéria et aux états unis montre que les facteurs de risque significatifs de démences étaient l'âge et le sexe féminin, alors que vivre avec d'autres personnes semblait protecteur, mais la force de l'association était faible (54, 17). A Indianapolis, les facteurs de risque étaient différents : l'âge, la vie en milieu rural avant 19 ans, les antécédents familiaux de démence et un faible niveau d'éducation. (55) Chez les Yorubas, les facteurs de risque pour la MA incidente étaient l'âge et le sexe féminin, alors que le fait de rapporter des antécédents médicaux d'hypertension semblait protecteur. L'âge était également un facteur de risque de MA incidente chez les Afro-américains ainsi que la vie en milieu rural avant 19 ans mais la consommation régulière d'alcool semblait protectrice. L'éducation, le statut marital, la vie seule, les antécédents de traumatisme crânien, la dépression, les maladies cardiaques, les AVC, les fractures et antécédents familiaux de démence n'étaient pas associés avec la MA incidente dans ces deux populations.

- Dans une autre étude à JOS au Nigéria, La prévalence des démences dans cette population était de 6,4% (IC 95% [3,8-9,9]) et les facteurs de risque indépendants de démences étaient : le sexe féminin, un indice de masse corporelle inférieur à 18,5 kg/m², et l'âge. L'utilisation d'anti-inflammatoires non stéroïdiens était associée à un risque réduit de démence lors de l'analyse multivariée.

- Enfin Guerchet Maëlenn dans une étude menée en Centre Afrique, au Bénin et en République du Congo, montre que les variables significativement et indépendamment associées aux démences étaient l'âge, le sexe, un indice de masse corporelle inférieur à 18,5 kg/m², l'existence de troubles anxieux et de symptômes dépressifs au moment de l'étude.

CONCLUSION

Au cours de notre travail, nous avons étudié les démences dans notre milieu, particulièrement dans les hospices des vieillards, où les différences culturelles et l'illettrisme sont importants. Cette étude avait pour objectif de déterminer la prévalence des démences et d'en étudier les facteurs de risque.

Les premiers travaux effectués en population générale en Afrique de l'Ouest montraient des fréquences faibles de la démence sénile. Mais dans notre milieu, nos résultats indiquent une situation différente avec une prévalence beaucoup plus élevée. Aussi, certains facteur étudiés, tel que : les antécédents d'Alcoolisme, d'HTA, le déménagement en hospice et le changement de statut financier sont associés aux démences, reflétant ainsi l'origine multifactorielle de ces affections neurodégénératives.

Il est donc clair que la démence sénile est un problème de santé publique, et des études plus poussé en population générale pourraient permettre l'élargissement des connaissances sur l'épidémiologie des démences dans notre milieu.

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TABLE DES MATIÈRES

Epigraphe I

SERMENTD'HIPPOCRATE II

DEDICACE III

REMERCIEMENT IV

Résumé VI

SIGLE ET ABREVIATION VII

INTRODUCTION 1

REVUE DE LA LITTERATURE 4

CHAPITRE I : GENERALITES 5

1. Définitions 5

2. Types de démences & critères diagnostiques 5

3. Traitement 8

4. Epidémiologie des démences en zone tropicale 9

1.1. Amérique latine 9

1.2. Asie 12

1.3. Afrique 15

CHAPITRE II : OUTILS DIAGNOSTICS 21

A. Tests cognitifs les plus utilisés 21

1. Mini Mental State 21

2. Batterie cognitive courte 22

Le test 5M : 22

B. Tests cognitifs utilisés dans les pays en développement 23

Test du Sénégal 23

4. Community Screening Instrument for Dementia 24

RECHERCHES PERSONNELLES 27

CHAPITRE III : PATIENTS ET METHODES 28

III.1. Site de l'enquête 28

III.2. POPULATION D'ETUDE 30

A. POPULATION D'ETUDE ET CRITERE D'INCLUSION 30

B. CRITERES D'INCLUSION 31

C. CRITERES DE NON INCLUSION 31

III.3. CONSIDERATIONS ETHIQUES 31

A. Obtention du consentement 31

B. Ce qui a été demandé aux participants 32

C. Risques et inconforts 32

III.4. METHODE 32

A. Type d'étude 32

B. Période de l'étude 32

C. Matériel 33

D. Analyses statistiques 34

CHAPITRE IV : RESULTATS 36

IV.1. ANALYSES UNIVARIEES 36

1. PARAMETRES SOCIODEMOGRAPHIQUE 36

TABLEAU VI : REPARTITION DES SUJETS SELON LE SEXE 37

TABLEAU VII : REPARTITION DES SUJETS SELON L'AGE 37

TABLEAU VIII : REPARTITION DES SUJETS SELON LE STATUT MARITAL 38

TABLEAU IX : REPARTITION DES SUJETS SELON LA RESIDENCE DES PROCHES PARENTS 38

TABLEAU X : ORIGINE DE LA DEMENCE SELON LE CRITERE DIAGNOSTICS DE LA NINCDS-ADRDA SCORE DE HACHINSKI ET 42

TABLEAU XII : REPARTITION DE LA DEMENCE PAR RAPPORT AU STATUT MARITAL 43

IV.2. ANALYSES BIVARIEES 44

III.3. ANALYSE MULTIVARIE 45

TABLEAU XIII : FACTEURS ASSOCIES AUX DEMENCES DANS LES HOSPICES DES VIEILLARDS DE LUBUMBASHI 45

PARAMETRES 45

AGE 45

CHAP V : DISCUSSION 47

V.1. PARAMETRES SOCIODEMOGRAPHIQUE 47

SEXE 47

L'age 47

Le statut marital 47

Scolarisation 48

V.2. DONNEES EPIDEMIOCLINIQUES 48

Prévalence intra-institutionnelle des troubles cognitifs 48

Prévalence intra-institutionnelle des démences 48

Typage de la démence 49

Démence et sexe 49

Analyse multivariées 50

CONCLUSION 52

REFERENCE : 53

ANNEXES:

- Annexes 1 : Critères diagnostiques des démences, DSM-IV-TR

- Annexes 2 : Critères diagnostiques de la maladie d'Alzheimer, NINCDS-ADRA

- Annexes 3 : Critères diagnostiques des démences vasculaires, NINCDS-AIREN

- Annexes 4 : Protocole De Recherche

- Annexes 5 : Formulaire de recueil de consentement

- Annexes 6 : lettre d'autorisation du chef de service urbain des affaires sociale à l'étude.

- Annexes 7 : quelques photos de l'enquêtes.

*

Annexes 1 : Critères diagnostiques des démences, DSM-IV-TR

Annexes 2 : Critères diagnostiques de la maladie d'Alzheimer, NINCDS-ADRA

Annexes 3 : Critères diagnostiques des démences vasculaires, NINCDS-AIREN

ANNEXE 4 : QUESTIONNAIRE EPIDEMIOLOGIE DES DEMENCES DANS LES HOSPICES DE VIEILLARDS DE LUBUMBASHI2014-2016

N° sujet :.......................................... Date : / /
Enquêteur : ......................................
Lieu (Nom de l'hospice) :................................................

Sexe :
âge :

Statut marital:

- - Marié ou en concubinage

- Célibataire

- Divorcée ou séparée

- Veuf (veuve)

Participation à l'étude (consentement éclairé):

- Accepte

- Refuse

1. En institution depuis combien de temps ? Nbre d'années : ...........

2. Commune des membres de votre famille ? ................................

3. Etes- vous allés à l'école ?

4. Quel métier exerciez-vous ?

a. a. Salarié

b. Artisan / Commerçant

c. Agriculteur / Eleveur

d. Inactif

e. Autre

1. 5. Antécédents médicaux :

6. Antécédents psychiatriques :

7. Antécédents familiaux :

8. Traumatisme crânien :

9. Traitements en cours :

10. Pour les femmes, nombre de grossesse.

ETUDE DES FACTEURS PSYCHO-SOCIAUX

- Entre 0 et 15 ans

o Avez-vous perdu un parent ? (0) (1) (2)

o Vos parents ont-ils divorcé ? (0) (1) (2)

o Avez-vous grandi avec un seul de vos parents ? (0) (1) (2)

o Avez-vous grandi avec d'autres personnes que vos parents ? (0) (1) (2)

o Avez-vous grandi dans une extrême pauvreté ? (0) (1) (2)

- Entre 16 et 64 ans

o Avez-vous perdu un(e) époux (se) ? (0) (1) (2)

o Avez-vous perdu un enfant ? (0) (1) (2)

o Un de vos enfants a-t-il été gravement malade ? (0) (1) (2)

o Avez-vous exercé un travail manuel éprouvant ? (0) (1) (2)

o Avez-vous travaillé de nuit ? (0) (1) (2)

- Après 65 ans

o Avez-vous perdu un(e) époux (se) ? (0) (1) (2)

o Votre époux (se) a-t-il (elle) eu une grave maladie physique ? (0) (1) (2)

o Votre époux (se) a-t-il (elle) eu une maladie mentale ? (0) (1) (2)

o Avez-vous perdu un de vos enfants ? (0) (1) (2)

o Un de vos enfants a-t-il été gravement malade ? (0) (1) (2)

o Avez-vous perdu des proches ou des amis ? (0) (1) (2)

o Avez-vous déménagé ? (0) (1) (2)

o Avez-vous connu un changement de statut financier ? (0) (1) (2)

(0) : Non

(1) : Oui

(2) : Ne sait pas

COMMUNITY SCREENING INTERVIEW FOR DEMENTIA

Interrogatoire du sujet
Début du test Heure =
J'aimerais que vous répétiez et que vous reteniez mon prénom. Mon prénom est _________________

Pouvez-vous répéter s'il vous plait ? (L'examinateur peut répéter trois fois le prénom si nécessaire)

- Peut répéter (1 pt)

- Ne peut pas répéter (0 pt)

Langage et expression - dénomination

1. (Montrez un stylo) Comment s'appelle cet objet ? (Réponse correcte=1 ; réponse incorrecte=0)

2. (Montrez une montre) Qu'est-ce que c'est ? (Réponse correcte=1 ; réponse incorrecte=0)

3. (Tapotez votre chaise ?) Et ceci ? (Réponse correcte=1 ; réponse incorrecte=0)

4. (Montrez vos chaussures) Et cela ? (Réponse correcte=1 ; réponse incorrecte=0)

5. (Montrez vos doigts) Comment appelle-t-on ceci ? (Réponse correcte=1 ; réponse incorrecte=0)

6. (Montrez votre coude) Qu'est-ce que c'est ? (Réponse correcte=1 ; réponse incorrecte=0)

7. (Montrez votre épaule) Comment appelle-t-on cette partie du corps ? (Réponse correcte=1 ; réponse incorrecte=0)

Langage et expression

8. A quoi sert un pont ? (Pour traverser une rivière) (Réponse correcte=1 ; réponse incorrecte=0)

9. Que faites-vous avec un marteau ? (Planter un clou) (Réponse correcte=1 ; réponse incorrecte=0)

10. Que font les gens dans une église ? (Ils prient, ils se marient) (Réponse correcte=1 ; réponse incorrecte=0)

Langage et expression - répétition

11. Dite une phrase et demandez au sujet de répéter (Réponse correcte=1 ; réponse incorrecte=0)

Mémoire - rappel

12. Vous vous rappelez mon prénom ? Pouvez-vous me le dire ?
Si réponse incorrecte : je vais vous le redire et vous le redemander très bientôt.
Rappelez-vous, mon prénom est ____________ (L'examinateur peut répéter trois fois le prénom si nécessaire) (Réponse correcte=1 ; réponse incorrecte=0)

Langage et expression - dénomination, fluence.

Je vais maintenant vous donner une catégorie et vous allez me dire le plus vite possible autant de mots que vous connaissez qui appartiennent à cette catégorie. Par exemple, si je vous dis « vêtements », vous pourriez dire, tee-shirt, cravate ou chapeau.

Connaissez-vous d'autres sortes de vêtements ? (Attendre que le sujet donne deux mots. S'il le fait, procédez au test réel. Si le sujet donne une réponse inexacte ou aucune réponse juste, corriger et répéter les instructions. S'il ne comprend pas les instructions, terminez cet item).

13. Je vais maintenant vous donner une autre catégorie : « animaux » et vous allez me dire toutes les sortes d'animaux que vous connaissez, qu'ils vivent sur terre, dans l'eau, dans les airs, dans la forêt. Vous avez une minute pour me dire le nom d'autant d'animaux différents que vous connaissez.

TOTAL de mots =............ (Nbre des points)

Mémorisation

14. Je vais lire cinq mots et je vais vous demander de les répéter (Maison, vin de palm, chenille, tamis, auto)
TOTAL : / 5
Répéter jusqu'à ce que le sujet réussisse l'épreuve. Nombre d'essai avant réussite :

Encodage indicé

15. Une fois la liste lue, dire au patient : « Pouvez-vous me dire quel est le nom de » Ustensile de cuisine, Moyen de transport, Boisson, Bâtiment, Insecte

Rappel immédiat libre.

16. Demander au patient : « Pouvez-vous me redonner les mots que vous venez de dire ?» Maison, vin de palm, chenille, tamis, auto.

Total 1= total de bons mots rappelés spontanément :.............

Si les 5 mots sont rappelés, passer directement au test suivant. Sinon, continuer ci-dessous.
Essayez de mémoriser ces cinq mots parce que je vais vous les demander plus tard.

Rappel immédiat indicé

17. Pour les mots non rappelés, et seulement pour ceux-ci, demander « Quel était le nom de... ? » : Ustensile de cuisine, Moyen de transport, Boisson, Bâtiment, Insecte.

Total 2= total de bons mots rappelés après indiçage : .............

SCORE D'APPRENTISSAGE : TOTAL1 + TOTAL2 = /5

Si ce score est égal à 5, passer aux questions suivantes. S'il est inférieur à 5, redire à nouveau lesmots au patient et insister sur les mots non rappelés pour effectuer un nouvel indiçage.

Attention et calcul

18. Si je possède 1000 francs et que je vous donne 250 francs, combien me reste-t-il ?

19. Compter de 1 à 10. Compter à l'envers de 10 à 1.

Rappel

20. Rappel différé libre : Vous rappelez-vous des cinq mots que je vous ai dit il y a quelques minutes ?

- Réponse incorrecte... 0

- Maison .................... 1

- Vin de palm.............. 1

- Chenille................... 1

- Tamis ...................... 1

- Auto ........................ 1TOTAL : / 5

Total intrusions :

Rappel différé indicé

21. Pour les mots non rappelés et seulement pour ceux-ci, demandez « Quel était le nom de... ? » Ustensile de cuisine Moyen de transport Boisson Bâtiment Insecte

Total de bons mots rappelés après indiçage :
Total intrusions :
TOTAL RAPPEL DIFFERE (libre + indicé) : /5

22. Si un kilo de sucre coûte 2000 francs, combien coûtent deux kilos de sucre ? Combien coûtent trois kilos ? Quatre kilos ?

- - Incorrect...................... 0

- 4000 f.......................... 1

- 6000 f.......................... 1

- 8000 f.......................... 1

TOTAL : /3

23. Montrer au sujet deux billets de banque, 500 f et 200 f.
Combien d'argent cela fait-il ? (700 f )

24. Si quelqu'un vous donne cette somme, 700 fc, comme monnaie de 1000 f, combien avez-vous dépensé ? (300 f)

Orientation dans l'espace

Maintenant, je vais vous poser des questions à propos de votre lieu de résidence.

1. 25. Quel est le nom de ce quartier ? (Réponse correcte=1 ; réponse incorrecte=0)

26. Quel est le nom du maire de cette ville (Réponse correcte=1 ; réponse incorrecte=0) ?

27. Quel est le nom de l'avenue ? (Réponse correcte=1 ; réponse incorrecte=0)

28. Où se trouve le marché le plus proche? (Réponse correcte=1 ; réponse incorrecte=0)

29. À qui est la chambre voisine ? (Réponse correcte=1 ; réponse incorrecte=0)

Orientation dans le temps

1. 30. A quel mois sommes-nous ? (Réponse correcte=1 ; réponse incorrecte=0)

31. Quel jour de la semaine ? (Réponse correcte=1 ; réponse incorrecte=0)

32. Quel moment de la journée ? (Réponse correcte=1 ; réponse incorrecte=0)

33. Quelle est la saison ? Saison des (pluies, Saison sèche) (Réponse correcte=1 ; réponse incorrecte=0)

34. Est-ce la saison des récoltes (arachide)? (Réponse correcte=1 ; réponse incorrecte=0)

35. Quelle année sommes-nous ? (Réponse correcte=1 ; réponse incorrecte=0)

36. Est-ce qu'il a plu hier ? (Réponse correcte=1 ; réponse incorrecte=0)Compréhension du langage

37. Inclinez la tête. (Réponse correcte=1 ; réponse incorrecte=0)

38. Montrez la fenêtre puis la porte. (Réponse correcte=1 ; réponse incorrecte=0)

39. Je vais vous donner un morceau de papier. Prenez-le de la main droite, pliez-le en deux et jetez le par terre.

- Réponse incorrecte.......... 0

- Main droite..................... 1

- Pliage............................. 1

- Par terre.......................... 1

- TOTAL : /

Rappel

Vous rappelez-vous mon nom ? (Réponse approximative acceptée) (Réponse correcte=1 ; réponse incorrecte=0)

Praxies

Recopiez cette figure:


a.

b.

Mémoire

40. Maintenant je vais vous lire une histoire courte et je vais vous demander de répéter autant que possible cette histoire, autant de détails que vous vous rappèlerez : « Trois enfants étaientseuls à la maison et la maison prit feu. Un homme courageux grimpa par une fenêtre de derrièreet leur porta secours. En dehors de minimes égratignures et contusions, ils allaient bien. »

Trois enfants ....................... 1
Maison en feu ...................... 1
Un hoe courageux grimpa .... 1
Les enfants furent sauvés.... 1
Minimes blessures .............. 1
Tous saufs .......................... 1 TOTAL : /6

Langage

41. Parlez-moi de votre enfance : « Où viviez- vous ? Qu'est- ce qui a changé ? Parlez-moi devos frères et soeurs. Parlez-moi de votre école. Quels sont vos meilleurs souvenirs ? »

Le sujet est incapable de raconter une histoire .............. 0
Le sujet raconte son histoire ....... 1
Il refuse ...................................... 8

Fin du test : Temps =

Total points : ............

DONNEES ANTHROPOMETRIQUES ET MEDICALES

Poids (kg) : ................................

Taille (cm) : .............................Tour de taille (cm) : ..................

Périmètre abdominal (cm) : ......

Glycémie capillaire : ...............

Tension artérielle :

 

Bras gauche

Bras droit

Pression systolique

 
 

Pression diastolique

 
 

Pouls (sur 15'') = ................. x 4 = / minute
Pouls régulier :

Buvez- vous de l'alcool, en quelle quantité ?

Fumez-vous ou avez-vous fumé durant votre vie?

EXAMEN NEUROLOGIQUE

- - Fonction supérieure

o Langage

o Orientation temporo-spatial

o Jugement

o Mémoire

- Fonction symbolique

o Praxie

o Gnosie

o Mnésie

- Station debout

- Marche

- Tonus musculaire

- Sensibilité

- Examen des nerfs crâniens

- Reflexes.

CRITERES DSM IV

A. Apparition de déficits cognitifs multiples comme en témoignent à la fois :

1) Une altération de la mémoire (altération de la capacité à apprendre des informations nouvelles ou à se rappeler les informations apprises antérieurement)

1 ? Oui 0 ? Non

2) Une (ou plusieurs) des perturbations cognitives suivantes :

a. Aphasie 1 ? Oui 0 ? Non

b. Apraxie (altération de la capacité à réaliser une activité motrice malgré des fonctions motrices intactes) 1 ? Oui 0 ? Non

c. Agnosie (impossibilité de reconnaître ou d'identifier des objets malgré des fonctions sensorielles intactes) 1 ? Oui 0 ? Non

d. Perturbation des fonctions exécutives (faire des projets, organiser, ordonner dans le temps, avoir une pensée abstraite) 1 ? Oui 0 ? Non

B. Les déficits cognitifs des critères A1 et A2 sont tous les deux à l'origine d'une altération significative du fonctionnement social ou professionnel et représentent un déclin significatif par rapport au niveau de fonctionnement antérieur

1 ? Oui 0 ? Non

C. Les déficits ne surviennent pas de façon exclusive au cours de l'évolution d'un délirium

1 ? Oui 0 ? Non

SCORE D'HACHINSKI

- Début brutal /__/

- Détérioration par paliers /__/

- Evolution fluctuante /__/

- Confusion nocturne /__/

- Préservation relative de la personnalité /__/

- Dépression /__/

- Plaintes somatiques /__/

- Labilité émotionnelle /__/

- Hypertension artérielle /__/

- Antécédents d'AVC /__/

- Symptôme neurologique focal /__/

- Signe neurologique focal /__/

- Signe d'artériosclérose /__/

- Score /__/__/

SYNTHESE DE L'EXAMEN MEDICAL

Diagnostic cognitif de l'examinateur (indépendamment des critères DSMIV)

- 0 ? Pas de démence

- 1 ? Démence

Si démence, type :

- Maladie d'Alzheimer 0 ? Non 1 ? Probable

- Démence vasculaire 1 ? Oui 0 ? Non

- Démence mixte 1 ? Oui 0 ? Non

Démence impossible à classer (sans précision) 1 ? Oui 0 ? Non

ANNEXES 5 : FORMULAIRE DE RECUEIL DE CONSENTEMENT

Je soussigné (e), Mme, Mlle, Mr (Biffer la mention inutile) :

Nom :................................................Prénom : ........................................

Date de naissance :.................................................................................

Déclare avoir pris connaissance et avoir bien compris le déroulement de l'étude sur les démences dans les hospices des vieillards, dans le cadre du mémoire de fin d'étude de Mr Fabrice LELE MUTOMBO, à laquelle j'accepte de participer.

Il m'a été précisé que je suis libre d'accepter ou de refuser de participer à cette recherche. Je pourrai, à tout moment, si je le désire, interrompre ma participation en le signalant à Mr Fabrice LELE MUTOMBO qui est chargé de ladite étude.

J'accepte que les données collectées au cours de cette étude puissent faire l'objet d'un traitement informatisé. Les données qui me concernent resteront strictement confidentielles et ne pourrons être divulgué que dans le cadre d'une communication scientifique, dans le strict respect de l'anonymat.

J'ai pu poser toutes les questions que je voulais et j'ai reçu des réponses adaptées.

J'ai disposé d'un tempsde réflexion suffisant entre l'information et le consentement.

Fait à Lubumbashi, le....../........./ 2016

Le sujet






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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote