REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
FACULTE DE MEDECINE
DEPARTEMENT DEMEDECINE INTERNE
Service de Neuropsychiatrie
BP. 1825
DEMENCE SENILE DANS LES HOSPICES DE VIEILLARDS DE
LUBUMBASHI :
« Etude
épidémio-clinique »
Juillet 2016
Par LELE MUTOMBO
Mémoire présenté et défendu
en vue de l'obtention du grade de docteur en médecine.
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
FACULTE DE MEDECINE
DEPARTEMENT DEMEDECINE INTERNE
Service de Neuro-Psychiatrie
BP. 1825
DEMENCE SENILE DANS LES HOSPICES DE VIEILLARDS DE
LUBUMBASHI :
« Etude
épidémio-clinique »
Juillet 2016
Par LELE MUTOMBO
Mémoire présenté et défendu
en vue de l'obtention du grade de docteur en médecine.
Dirigé par C.T. Dr. KOBA BORA
Béatrice
Epigraphe
« Quand la mémoire récente, mémoire
à court terme défaille, les personnes très
âgées rétablissent l'équilibre en faisant appel aux
souvenirs anciens. Quand la vue défaille, ils utilisent les yeux de
l'esprit pour voir. Quand l'ouïe fait défaut, ils écoutent
les sons du passé »
[Wilder Penfield]
En Afrique, quand un vieillard meurt, c'est une
bibliothèque qui brûle.
[Amadou Hampâté Bâ, 1960]
SERMENTD'HIPPOCRATE
Au moment d'être admis comme membre de la profession
médicale :
Je prends l'engagement solennel de consacrer ma vie au
service de l'humanité ;
Je témoignerai à mes maitres le respect et la
reconnaissance qui leur sont dus ;
J'exercerai ma profession avec conscience et dignité
;
Je considérerai la sante de mon patient comme mon
premier souci ;
Je respecterai les secrets qui me seront confiés,
même après la mort du patient ;
Je maintiendrai, dans toute la mesure de mes moyens,
l'honneur et les nobles traditions de la profession médicale ;
Mes collègues seront mes frères ;
Je ne permettrai pas que des considérations de
religion, de nation, de race, de parti ou de classe sociale viennent
s'interposer entre mon devoir et mon patient ;
Je garderai le respect absolu de la vie humaine dès
son commencement, même sous la menace et je n'utiliserai pas mes
connaissances médicales contre les lois de l'humanité ;
« Je fais ces promesses solennellement,
librement, sur l'honneur. »
DEDICACE
« Il n'est ni de force et de pouvoir que par Dieu,
béni soit son nom pour tous ses bien fait »
A mes parents sans qui rien n'aurait commencé
· A mon père KUMUNDJARE LELE PERO Fulgence :
Très tôt, tu as su nous inculquer les vertus du travail et l'amour
du prochain. Tu n'as jamais cessé de nous répéter que le
courage et la persévérance doivent être nos compagnons de
tous les jours. Merci papa car, si je suis arrivé à ce niveau
aujourd'hui, c'est grâce à toi.
· A ma mère, TSHIBANGU Marie-Jeanne : Que des
nuits d'insomnie tu as endurées ! Que des journées de
jeûnes tu as connues, Que des larmes tu as versé dans mes moments
de tourment. Tu nous as entourés de tout l'amour qu'une mère peut
donner à ses enfants. Ton plus grand souci a toujours été
notre réussite. Aujourd'hui tu peux rendre gloire à Dieu car
l'arbre que tu as planté va maintenant produire.
REMERCIEMENT
A notre maître Le Chef des Travaux Docteur KOBA BORA
Béatrice, neurologue et psychiatre aux Cliniques Universitaire de
Lubumbashi, Chargé de cours à la Faculté de
Médecine de l'UNILU. Nous avons été marqués par
votre savoir-faire ;la simplicité, la disponibilité et
l'extrême rigueur sont autant des qualités que vous incarnez. Vous
nous avez séduits depuis les premières années de nos
études médicales grâce à vos brillants cours de
sémiologie neurologique et de Psychiatrie, La clarté de vos
explications, la qualité de votre raisonnement ainsi que votre
perspicacité font de vous un exemple à suivre. Trouver ici
l'expression de notre profonde reconnaissance.
Au doyen de la Faculté Professeur Docteur Abdon MUKALAY
WA MUKALAY, qui m'a fait l'honneur de me placer à la tête de la
délégation facultaire et ce depuis 5 ans, jour pour jour, il n'a
cessé de me renouveler sa confiance.
A notre famille LELE éparpillé dans toute la
république Démocratique du Congo. Pour tout l'amour que vous
n'avez cessé de me témoigner ; pour avoir guidé mes
premiers pas dans les études et pour votre patience devant mes
indélicatesses. Que Dieu puisse vous gardez.
A nos petites soeurs : Christelle LELE BADIBANGA et Alice LELE
NAMAYELE ; ainsi qu'à leurs époux : Cash BADIBANGA et
Hyppolite NAMAYELE ;à mes frères Patrick et Christian LELE.
Par vous Dieu m'a montré que seul, un homme n'est rien. Que Dieu soit
votre berger et vous conduise au pâturage.
A notre oncle et notre tante (TSHIBANGU Jean monnaie et RIZIKI
Trésor) pour m'avoir adopté sans distinction aucune avec le plus
grand amour, je vous rends du plus profond de mon coeur, tout le respect d'un
père et d'une mère. Je ne saurais vous remercier pour tout. Que
le Très haut vous accorde santé et paix.
A mon amieGrace MPEBEBI pour sa patience, sa
simplicité, son dévouement. Et surtout pour son amitié
sincère.
A mes maîtres de Stage : Dr Modeste BALLOY, Dr
CHAM, Dr Joséphine MONGA, Dr Jean Félix MUTOMB, Dr Daudet
BALONGA, Dr Marius FERUZI, Dr Cédric SANGWA, Dr Placide KAKOMA, Dr
Emmanuel MUYUMBA (le Général BOSTON) ;vous avez
été pour nous un soutien moral incontournable. De la
Gynécologie-Obstétrique en passant par la Chirurgie et la
Pédiatrie pour chuter en Médecine Interne, vous avez guidé
nos pas dans la pratique médicale. Vous avez toujours su nous redonner
courage et espoir dans les moments difficiles. Puisse Dieu bénir
l'oeuvre de vos coeurs et rendre vos foyers prospères.
A la grande famille des Médecins stagiaires de
l'Hôpital Général Provincial de Référence
Jason SENDWE, A nos collègues et amis de promotion : Yannick KUMWIMBA,
Papy MANGOZI, Laetitia KATSHAK, Elvis MASASI, Watson KAVULA, Olga KYUNGU,
Pierrette MAYALA, Glodie KIBALA, Gloria MATEYI, Patrick KALONJI, Deo MABISHANO,
Seydou KABULO, Lotis LUTUNU.
A nos amis de lutte, les guerriers combattants et futurs
rédacteurs du Missel de l'étudiant en médecine : Patrick
KINKOLE, Général Corneille KAYEME, Odon KIKANGA, en souvenir de
tous ces moments magiques passés ensemble, de toute ces journées
marathon et ces nuits de travail acharné.
A tousmes biens aimés pigeonneaux,
particulièrement MPEBEBI ILUNGA Grace, Jimmy MWAMBA, Esaïe
NDAKAZIEKA, Junior MULAJA, Pascal MUSASA, Mélanie MWEPU, Judex MWEPU,
Yolande NGOIE. Vous m'avez marqué avec autant d'amour et de
considération. Et moi en vous côtoyant au jour le jour j'ai
été frappé par votre dextérité et vos
connaissances.
A mes très chère chorales REGINA MUNDI et le
Choeur Universitaire Marie Mère des Etudiants. A tous mes jeunes
frères de la faculté oeuvrant dans le Centre Culturel
Médecine.
A tous ces héros dans l'ombre, et à vous tous
que je ne puis citer par peur de faire toute un journal. Mille mercis du fond
du coeur, pour ce que vous avez été pour moi...
Résumé
Suite au vieillissement de la population mondiale, les
démences deviennent un problème majeur de santé publique
dans les pays en développement. En effet, les conséquences
humaines, sociales et économiques liées aux démences et
à la maladie d'Alzheimer sont lourdes. Peu de recherches sur les
démences ont été menées en Afrique alors qu'une
augmentation de 93% de la population de personnes âgées vivant en
Afrique Subsaharienne est prévue par l'OMS entre 2000 et 2020.
Au cours de ce travail, nous avons une étude
épidémiologique dans les hospices de vieillards de la ville de
Lubumbashi, afin d'estimer la prévalence des démences chez les
pensionnaires et d'étudier les facteurs de risque de ces affections.
Cette étude descriptive transversale avec collecte des données
prospective, nous a permis de dépister 62 avec le Community Screening
Interview for Dementia et le Test des 5 mots.
La prévalence des démences était
importante (20,97%), L'Alcool, l'HTA ainsi que certains événement
éprouvant (déménagement vers l'hospice, changement de
statut sociale) étaient des facteurs significativement associés
aux démences dans ces population.
Mots clés : Démences, Maladie d'Alzheimer,
Troubles cognitifs, hospice des vieillards, Lubumbashi, Prévalence,
Facteurs de risque.
SIGLE ET ABREVIATION
10/66 DRG : 10/66 Dementia Research Group
3MS : Mini Mental State Modifié
5M : Test des 5 mots
APA : American Psychiatric Association
APOE : Gène de l'Apolipoprotéine E
AVC : Accident Vasculaire Cérébral
CAMDEX : Cambridge Examination for Mental Disorders of the
Elderly
CARE : Comprehensive Assessment and Referral Evaluation
CASI : Cognitive Abilities Screening Instrument
CCCE : Cross-Cultural Cognitive Examination
CDR : Clinical Dementia Rating Scale
CERAD : Consortium to Establish a Registry of Alzheimer's
Disease
CIM-10 : Classification Internationale des Maladies,
10ème révision
CIND : Cognitive Impairment No Dementia
CNSEE : Centre National de la Statistique et des Etudes
Economiques
CSI-D : Community Screening for Dementia
DALY : Disability Adjusted Life-Years
DSM-III-R : Diagnostic and Statistical Manual disorders - 3rd
edition - Revised
DSM-IV : Diagnostic and Statistical Manual disorders - 4th
edition
GMS : Geriatric Mental State
HDSS : Hasegawa Dementia Screening Scale
VIH : Virus de l'Immunodéficience Humaine
HTA : Hypertension Artérielle
IC 95% : Intervalle de confiance à 95%
MA : Maladie d'Alzheimer
MMS (E) : Mini Mental State Examination
NINCDS-ADRDA: National Institute of Neurological and
Communicative Disorders and Stroke and the Alzheimer's disease and Related
Disorders Association
NINCDS-AIREN : Neurological and Communication Disorders and
Stroke-Association Internationale pour la Recherche et l'Enseignement en
Neurosciences
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
RC : Rapport de Cotes
RCA : République Centrafricaine
RGPH : Recensement Général de la Population et
de l'Habitat
ROC : Receiver Operating Characteristic
Se : Sensibilité
Sp : Spécificité
INTRODUCTION
Les progrès de 1'hygiene et de la médecine
durant ces quarante dernièresannées ont abouti à un
allongement considérable del'espérance et de la durée de
vie des occidentaux. Cette avancée laisse prévoir le
développement de pathologies liéesà la senescence avec une
aggravation de la situation dans les annéesà venir. (1)
Ce vieillissement est plus rapide dans les pays à
moyens ou faibles revenus que dans les pays à revenus
élevés, ainsi la part des plus de 65 ans devrait doubler en 20
à 30 ans dans les pays du Sud. En 2020, on "estime que 2/3 des plus de
60 ans vivront dans les pays en développement (2)
En moins d'un siècle, l'espérance de vie a
augmenté de 33 ans, en 1940, elle était de 45 ans pour les hommes
et en 2000 elle est passéeà 78 ans. Ce vieillissement de la
population s'est accompagné d'un accroissement des maladies touchant
préférentiellement les personnes âgées, au premier
rang desquelles figurent les démences. La maladie d'Alzheimer
représente 75 % du total des démences. Elles frappent 5 % de la
population de plus de 65 ans, 25 % de celle de plus de 85 ans et constituent la
cause majeure d'institutionnalisation dans cette population. Selon l'INSERM, en
France, le nombre de patients atteints serait de 600 000, avec 100 000 nouveaux
cas recensés chaque année (3)
La prévalence des démences et de la maladie
d'Alzheimer (MA), maladies liées à l'âge, est par
conséquent en augmentation. Les dernières estimations
évaluaient le nombre de déments à 35,6 millions de
personnes dans le monde en 2010. Ce chiffre devrait pratiquement doubler tous
les 20 ans, atteignant 65,7 millions en 2030 et 115,4 millions en 2050. La
majeure partie de cette augmentation est attribuée aux pays à
faibles et moyens revenus ; en 2050, 70,5% des déments dans le monde
vivront dans ces pays (4).
Les conséquences humaines, sociales et
économiques liées aux démences et à la MA sont
lourdes : augmentation de la mortalité des sujets âgés,
perte d'autonomie des sujets atteints nécessitant une aide et une prise
en charge médicale, coûts directs et indirects de la prise en
charge de ces maladies. Les fréquences et les conséquences des
démences et de la MA en font donc un problème de santé
publique reconnu dans les pays à revenus élevés, où
des plans nationaux sont progressivement mis en place, encouragés par
l'Organisation Mondiale de la Santé. Ce problème de Santé
Publique va également toucher à très court terme les pays
à faibles et moyens revenus, dits en développement, encore peu
conscients de la situation. De par ses fréquences, ses
conséquences, le stigma qui y est associé et son coût, la
MA constitue un défi mondial pour le 21ème siècle (5).
Les premières estimations de la prévalence des
démences dans les pays en développement étaient faibles,
souvent inférieures à 5% (1,8% à Pékin et en
Thaïlande (6 ; 7), 1,4% en Inde (8), 3,1% en Uruguay (9)), contrastant
avec les observations faites dans les pays développés comme les
Etats-Unis (8,2 % de démences et 6,2 % de MA (10)) ou en Europe (6,4%
pour les démences toutes causes et 4,4% pour la MA (11)).
Plusieurs hypothèses ont été
formulées pour expliquer cette différence de prévalence
entre les pays développés et les pays en développement :
des biais méthodologiques dus aux instruments de dépistage (12),
l'existence de facteurs environnementaux, de variations
génétiques ou des interactions gènes/environnement (13 ;
14), des facteurs culturels ou psychosociaux (15). Certains auteurs ont
également évoqué qu'une faible prévalence de
certains facteurs de risque vasculaires (cholestérolémie...) et
de l'athérosclérose pourrait être à l'origine de ces
faibles fréquences des démences (16 ; 17). La culture orale
très développée dans ces pays, les activités
sociales et de loisirs, pourraient aussi participer à une
prévalence faible des démences dans le contexte tropical.
Peu de recherches sur les démences ont
été menées en Afrique alors qu'une augmentation de 93% de
la population de personnes âgées vivant en Afrique Subsaharienne
est prévue par l'OMS entre 2000 et 2020 (18). Trois
étudesépidémiologiques en population
générale ont été conduites en Afrique francophone :
à Djidja (Benin), à Bangui (République Centrafricaine) et
àBrazzaville (Congo), chez les sujets de plus de 65 ans. La
prévalence des démencesétait faible en zone rurale
béninoise (2,6%), alors qu'elle était plus élevée
dans les villes d'Afrique Centrale (8,1% à Bangui et 6,7% à
Brazzaville). (19)
En ce qui concerne l'état des lieux de la
démenceà Lubumbashi, aucune étude n'a
étéréalisée à notre connaissance. Il est
donc nécessaire de mener des étudesépidémiologiques
permettant de quantifier l'importance de ces affections
neurodégénératives dans la population et de rechercher les
facteurs pouvant y être associés.
L'objectif général de ce travail est de
contribuer à une meilleure connaissance de l'épidémiologie
intra institutionnelle des démences à Lubumbashi. Et comme
objectif spécifique :
- Décrire la population gériatrique vivant dans
les hospices de vieillards de la ville de Lubumbashi ;
- Dépister les cas des démences dans les
hospices des vieillards de Lubumbashi ;
- Déterminer la prévalence des
démences ;
- Rechercher les facteurs y étant associé.
Cette étude intéressera les pensionnaires des
hospices des vieillards, âgées de 60 ans et plus.
Ce présent travail comprend, outre l'introduction et la
conclusion, deux grandes parties. La première qui est la revue de la
littérature et la seconde qui résumera l'ensemble de nos
observations personnelles.
REVUE DE LA LITTERATURE
CHAPITRE I :
GENERALITES
1. Définitions
Deux définitions des démences sont
principalement reconnues dans le monde : celle de l'OMS (CIM-10) et celle de
l'American Psychiatric Association (APA).
Le terme « démence » a été
défini par l'OMS (1994) comme étant une « altération
progressive de la mémoire et de l'idéation, suffisamment
marquée pour handicaper les activités de la vie de tous les
jours. Cette altération doit être apparue depuis au moins six mois
et être associée à un trouble d'au moins une des fonctions
suivantes : le langage, le calcul, le jugement, la pensée abstraite, les
praxies, les gnosies, ou à des modifications de la personnalité
».(20)
La définition de l'APA recoupe celle de l'OMS, elle
caractérise les démences comme un « syndrome insidieux et
progressif se caractérisant par des déficits multiples, à
la tête desquels figurent nécessairement les troubles de la
mémoire. Les troubles de la mémoire doivent s'accompagner d'au
moins un autre type de déficit (langage, praxie, gnosie ou fonction
exécutive). Ces déficits cognitifs doivent constituer un
déclin par comparaison aux capacités antérieures et ils
doivent compromettre les activités professionnelles ou sociales de la
personne. Enfin, ils ne doivent pas être liés à un delirium
ou à une affection psychiatrique » (21).
En pratique, la définition de l'APA est celle qui est
la plus largement utilisée, sur le plan clinique comme
épidémiologique, grâce à l'application des
critères diagnostiques du DSM-IV pour les démences (annexe 1).
2. Types de démences
& critères diagnostiques
Les démences peuvent être classées selon
deux types : dégénératives ou non
dégénératives.
Parmi les démences dégénératives
figurent :
~ La maladie d'Alzheimer,
~ Les démences fronto-temporales (dont la maladie de
Pick),
~ La démence à corps de Lewy,
~ Les démences dues à une maladie de
Parkinson,
~ Les démences dues à la chorée de
Hungtington,
~ L'aphasie primaire progressive.
La MA est la plus courante des démences
neurodégénératives, elle est à prédominance
corticale. Elle représente la principale cause de démence chez
les personnes âgées. On peut la définir comme étant
une altération acquise progressive, globale et homogènedes
fonctions cognitives, des fonctions végétatives puis des
fonctions motrices, ceci dans un tableau de perte d'autonomie et de
« désintégration » sociale du sujet
d'évolution lente mais inexorable.
Souvent de début insidieux, l'évolution de la
maladie varie de 2 à 19 ans, avec une moyenne de 8 ans (22 ; 23).
Sa particularité est d'atteindre simultanément et de
manière homogène la totalité des fonctions
supérieure (mémoire, apprentissage, affectivité, langage,
jugement, orientation, concentration, ...) Dans un premier temps, puis toutes
les fonctions de base (motrice et végétative) dans un second
temps, conduisant le sujet vers un état de grabatarisation et de
dépendance totale après plusieurs années
d'évolution. (24) Le décès survient habituellement au
cours d'une complication.
Deux types de lésions cérébrales sont
à la base de la MA : les plaques séniles
(amyloïdogénèse) et la neurodégénerescence
fibrillaire. Les plaques séniles correspondent à des
dépôts extracellulaires de substance amyloïde,
essentiellement constituée de polymères du peptide Aâ (ou
â-amyloïde). Cette substance se dépose progressivement dans
le cerveau et en particulier dans la substance grise. Ces dépôts
insolubles ne sont pas métabolisés par l'organisme et
détruisent progressivement les fibres nerveuses adjacentes. En
parallèle, lors dela dégénérescence fibrillaire,
des filaments pathologiques constitués de protéines
Taus'accumulent au niveau du corps cellulaire des neurones. Ces neurones se
dépolymérisent puiss'agrègent dans le cytoplasme. Cette
dégénérescence commence généralement au
niveau de l'hippocampe et s'étend ensuite aux régions
temporales.
Les critères diagnostiques établis pour la MA
sont ceux du NINCDS-ADRDA (annexe n°2). Ces critères ont
récemment été révisés par Dubois et al.
(25).
Les autres types de démences, dites non
dégénératives, sont nombreux et peuvent être
classés suivant leur cause :
· Démences vasculaires
~ Démence par infarctus unique ou multiple
~ Maladie de Binswanger
· Démences traumatiques ou apparentées
~ Traumatisme crânien
~ Hématome sous-dural
~ Hydrocéphalie à pression normale
~ Métastases ou tumeurs cérébrales
primitives
· Démences infectieuses
~ Démences liées au virus de
l'immunodéficience humaine (VIH)
~ Maladie de Creutzfeldt-Jakob
· Démences toxique et métabolique
~ Déficience en vitamine B12 ou en folates
~ Démence hypothyroïdienne
~ Alcoolisme chronique
~ Médicaments
Les démences vasculaires constituent le deuxième
type de démence le plus fréquent chez les sujets
âgés. Le diagnostic peut s'appuyer sur l'histoire du patient, sur
le score de Hachinski modifié et également sur les
critères NINCDS-AIREN (annexe n°3).
3. Traitement
Le traitement des démences peut être de deux
types : médicamenteux et non médicamenteux. Les traitements non
médicamenteux regroupent un soutien actif et des thérapies
spécifiques. Le soutien actif du patient et de son entourage peut avoir
un effet positif sur le fonctionnement et pourrait également retarder le
placement du sujet dément en institution.
Les thérapies spécifiques visent à
traiter les différents domaines touchés par la maladie, les
différents symptômes. Il existe donc des thérapies afin
d'orienter les patients dans la réalité, de stimuler la
cognition, de stimuler la mémoire (thérapie de
réminiscence), de communiquer avec le patient (thérapie de
validation), ainsi que l'encadrement affectif, la musicothérapie, la
réhabilitation cognitive (fait appel aux réserves cognitives du
patient afin d'améliorer son quotidien), le traitement par exercices et
le traitement occupationnel.
Les traitements médicamenteux actuellement disponibles
appartiennent à deux classes : les inhibiteurs des
cholinestérases (ou anti-cholinestérasiques) ou les
antiglutamates (26).
Les anti-cholinestérasiques visent à
empêcher la dégradation de l'acétylcholine,
neurotransmetteur permettant la communication neuronale. Ils sont
généralement indiqués dans les formes
légères à modérément sévères
de la MA. Trois molécules différentes sont commercialisées
: le donépézil (Aricept®), la galantamine (Reminyl®) et
la rivastigmine (Exelon®). Ils présentent toutefois des effets
indésirables fréquents au niveau digestif.
Les antiglutamates visent à bloquer les
récepteurs NMDA (N-méthyl-D-aspartate) du glutamate,
molécule responsable d'une excitation toxique du système nerveux.
Ils ont pour effet de retarder la perte des fonctions cognitives allant parfois
jusqu'à les améliorer chez certains patients. Un seul
médicament de cette classe est disponible, la mémantine
(Ebixa®), indiquée chez les patients plus avancés, des
stades modérément sévères à
sévères. Elle est bien tolérée par les malades.
Actuellement, des traitements visant à diminuer la
forme toxique de la protéine Aâ42 ou visant tau ou d'autres
médiateurs neuronaux pour ralentir la progression de la MA sont en cours
d'essai clinique (phase 3). Un grand intérêt est également
porté aux possibilités d'immunothérapies (vaccins actifs
ou passifs contre Aâ42).
4. Epidémiologie des
démences en zone tropicale
L'épidémiologie des démences chez les
personnes âgées vivant dans les pays en développement et
plus particulièrement en zone tropicale est moins bien connue que pour
les pays développés. La prévalence de ces affections est
bien déterminée en Europe, en Amérique du Nord, et dans
les pays développés du Pacifique et de l'Asie (Corée du
sud, Japon, Taiwan, et
Australie). Quelques études ont été
publiées concernant la Chine et l'Inde mais elles sont assez peu
nombreuses pour donner un aperçu fiable de la situation dans ces pays
gigantesques. Un manque considérable d'études
épidémiologiques publiées est observé pour
l'Amérique Latine, l'Afrique, le Moyen Orient et l'Indonésie.
Pour certains de ces pays, seules des données hospitalières, des
études de cas cliniques ou de facteurs de risque des démences ont
été publiées. De plus, les méthodologies
utilisées varient souvent d'une étude à l'autre.
4.1. Amérique latine
Durant les 15 dernières années, des
études en population générale permettant d'estimer la
prévalence des troubles cognitifs et des démences ont
été conduites dans quelques pays d'Amérique Latine :
Chili, Uruguay, Pérou, Brésil, Venezuela, Cuba, République
Dominicaine, et Mexique (tableau 1).
En 1996, Anzola-Perez et al. trouvaient 4,5% de sujets
âgés de 60 ans et plus avec des troubles cognitifs en Argentine
(Buenos Aires), ainsi que 9,4% au Chili (Santiago) et 7,2% à Cuba (La
Havane), après passage du MMSE lors de la 1ère phase de leur
étude en communauté.
Diverses études en deux ou trois phases en milieu
urbain ont été menées ensuite dans d'autres pays. La
prévalence de démences de tous types était de 10,3% chez
les plus de 65 ans vivant sur la côte caribéenne du Venezuela
(27), la MA représentant le type de démence le plus
fréquent (50%). Des prévalences plus faibles, de 3,1% à
7,1%, ont été estimées lors d'études au Chili, en
Uruguay, au Brésil et au Pérou (28 ; 9 ; 29 ;
30 ; 31).
Les récentes études menées par le groupe
10/66 dans plusieurs pays d'Amérique Latine ont permis d'estimer la
prévalence des démences en population générale
selon une procédure en une phase dans des zones urbaines ou rurales
(32). La prévalence des démences a été
estimée suivant les critères diagnostiques du DSM-IV ainsi qu'en
utilisant l'algorithme diagnostique du 10/66. Les prévalences obtenues
en suivant le DSM-IV allaient de 0,4% en milieu rural péruvien à
6,4% en milieu urbain à Cuba.
Pour la plupart de ces sites d'études, urbains ou
ruraux, la prévalence des démences augmentait avec l'âge,
et avait tendance à être plus élevée chez les femmes
que chez les hommes. Les prévalences observées dans les
populations vivant en milieu rural étaient plus faibles que dans les
populations vivant en milieu urbain.
Tableau I : Etudes sur la prévalence des
démences en population générale en Amérique
Latine
Concernant les facteurs de risque des démences dans
cette partie du monde, certainsfacteurs établis dans les pays à
revenus élevés sont également positivement associés
à laprésence de démence : l'âge, les
antécédents familiaux de démence, l'illettrisme ou un
faibleniveau d'éducation (33 ;32; 34). Les faibles revenus ou la
pauvreté ont été évoqués dans plusieurs
études (33 ; 34). Des critères physiques comme une longueur de
jambe pluscourte ou un périmètre crânien plus petit
étaient corrélés aux démences à Cuba (35) ou
à São Paulo (Brésil) (33). Ces deux critères
sontutilisés comme indicateurs du développement du cerveau
(intra-utérin et pendant l'enfance) etde la croissance et ils pourraient
refléter les conditions de vie socio-économiques
difficilesauxquelles les personnes ont été exposées au
début de leur vie.
Enfin, lors d'une revue de la littérature pour les pays
latino-américains, les antécédents de traumatisme
crânien, la présence d'un Mild Cognitive Impairment (MCI) ou de
troublescognitifs sans démence, la vie en milieu urbain, exercer une
activité de femme au foyer, etl'existence de troubles dépressifs
étaient positivement associés aux démences alors que le
rôlede l'allèle å4 du gène de l'APOE, des maladies
cardiovasculaires et du tabagisme dans lasurvenue de démences
n'était pas clarifié (34).
4.2. Asie
En Inde, les études en milieu rural ont mis en
évidence des prévalences très faibles : inférieure
à 1% chez les 60 ans et plus (36 ; 37), entre 0,8et 1,1% chez les plus
de 65 ans (8 ; 32)(tableau 2). La prévalence dans ces populations
augmentait toujours avec l'âge. Le tabagismeet les
antécédents d'hypertension étaient significativement
associés aux démences vasculairesdans une communauté
rurale du Kerala alors que l'âge, le sexe et les
antécédents familiauxétaient associés à la
MA. Dans la province de Ballabgarh, l'âge et le sexe n'étaient pas
associésaux démences ni à la MA lors d'une analyse
multivariée. La survie médiane des déments avecun score
à l'échelle CDR (Clinical Dementia Rating) =0,5 était
estimée à 3,3 ans dans cettepopulation, tandis qu'elle
était de 2,7 ans chez les déments de type Alzheimer avec
unCDR=1,0.
En milieu urbain indien, les prévalences semblaient
plus élevées selon les premières études : entre 2
et 4% selon les estimations de Vas et al. (2001) et Shaji et al. (2005).
Dansces deux études, la prévalence des démences de tous
types augmentait avec l'âge et la duréemoyenne de la maladie se
situait entre 2,5 et 4 ans. Les antécédents familiaux et
lesantécédents d'hypertension étaient respectivement
associés à la MA et aux démencesvasculaires à
Cochin, alors que le sexe n'était pas associé à la
présence de démence à Bombay.
L'estimation récente publiée par le 10/66
rapportait une prévalence plus faible dans la ville de Chennai,
inférieure à 1% (32).Une étude menée au Sri Lanka
dans une population semi-urbaine rapportait une prévalence brute de 3,9%
chez les sujets de plus de 65 ans (38). La MA était la démencela
plus fréquente (71,4%), suivie des démences vasculaires (14,3%).
L'âge, l'illettrisme et lesexe féminin étaient
associés à une prévalence plus élevée des
démences dans cettepopulation.
Les études sur l'épidémiologie des
démences en Chine étaient plus nombreuses, mais concernaient plus
souvent les milieux urbains (tableau 2). En milieu rural, les
prévalencesobservées allaient de 2,4 à 3,4% (39 ; 40 ;
32). Cette prévalence était associée à l'âge,
au sexe et au niveau d'éducation (40). Les prévalences
observées en milieu urbain étaient plus disparates, allant de
1,8% chezles plus de 60 ans vivant à Pékin en 1998 (41) à
6,1% à Hong-Kong (42).
Une méta-analyse de 17 études de
prévalence chez les 60 ans et plus vivant en Chinepubliées entre
1990 et 1999 a été réalisée par Liu et al. (2003).
La prévalence de la MA étaitde 1,3% (IC 95% [0,7; 2,2]) et celle
des démences vasculaires de 0,7% (IC 95% [0,5; 1,1]).
La MA et les démences vasculaires étaient les
deux types de démences les plus fréquemment observés en
Chine. La prévalence de ces troubles augmentait avec l'âge et
était souvent plusélevée chez les femmes. Une association
significative entre le niveau d'éducation et laprévalence de la
MA était retrouvée lors de cette méta-analyse : plus le
niveau d'éducationétait élevé, moins la
prévalence était élevée.
Dong et al. ont publié en 2007 une revue de la
littérature sur la prévalence des démencesen Chine entre
1980 et 2004, incluant 25 études chez les plus de 60 ans. La
prévalence globaledes démences était estimée
à 2,8% (IC 95% [2,5; 3,1]). En comparaison avec les
démencesvasculaires, la prévalence de la MA en Chine a
significativement augmenté entre 1980 et 2004.
A Pékin, la prévalence et l'incidence des
démences ont été estimées (43) chez des sujets de
plus de 60 ans. La prévalence était de 2,5% et l'incidence de
0,9% (IC 95%[0,5; 1,2]) dans la population suivie. La prévalence et
l'incidence des démences à Pékin
étaientlégèrement supérieures à celles
observées 10 ans plus tôt. L'incidence des démences
aégalement été étudiée dans d'autres
régions chinoises. Malheureusement, beaucoup de cesétudes ont
été publiées en chinois uniquement.
A Singapour, la prévalence des démences
était légèrement plus élevée chez les
personnes âgées d'origine malaise par rapport aux personnes
âgées d'origine chinoise (44).
En Thaïlande (45), 1,8% de démences ont
été observées dans un échantillon de 500 sujets
âgés de plus de 60 ans vivant dans une banlieue urbaine de
Bangkok(Klong Toey).
D'une manière générale, Kalaria et al.
(34) a constaté une association positive entre lesdémences et
l'âge, le sexe féminin, les antécédents familiaux,
l'allèle å4 de l'APOE, l'illettrismeou le niveau
d'éducation, l'antériorité de troubles cognitifs, un
faible statut socio-économique / la pauvreté, l'exercice d'une
activité de femme au foyer, les troubles dépressifs,un
régime alimentaire faible en fibres et le tabagisme dans les pays d'Asie
(Chine, Inde, Coréedu sud, Taiwan). Seul le rôle de la vie en
milieu urbain restait confus.
Tableau II : Etudes sur la prévalence des
démences en population générale en Asie.
4.3. Afrique
Concernant l'Afrique du Nord, une étude en 3 phases a
été menée chez les personnes de 60 ans et plus
résidant dans la province d'Assiut (zones rurales et urbaines) en Egypte
(26). Deux mille personnes âgées ont été
dépistées avec le MMSEmodifié. La prévalence brute
des démences de tous types était de 6,0% et celle de la MA
étaitde 2,9% chez les plus de 65 ans. La prévalence des
démences et de la MA augmentait avec l'âge, cependant, le
doublement de la prévalence des démences par tranche de 5 ans n'a
été observé qu'après 75 ans. Aucune
différence significative entre les hommes et les femmes n'a
été observée pour les prévalences des
démences et de la MA. Les estimations de la prévalence des
démences en milieu rural n'étaient pas différentes de
celles faites dans les zones urbaines.
Une seconde étude transversale, menée dans la
région d'Al-Kharga, a montré une prévalence proche : 4,4%
chez les habitants de plus de 60 ans (47). La prévalence augmentait
également avec l'âge et était affectée par le milieu
de résidence et le niveau d'éducation des sujets.
A l'autre extrémité du continent, les travaux
menés en Afrique du Sud n'ont pas établi de prévalence de
ces troubles en population générale (34). Des cas familiaux ont
été rapportés et les démences liées au VIH
font l'objet de la plupart des publications.
En Afrique de l'Est, seule une étude a recherché
les facteurs de risque de la MA (48). L'examen histologique de cerveau de
personnes âgées vivant en Afrique de l'Est a été
effectué à la recherche de lésions typiques de la MA ou de
dépôts de protéines Aâ. La distribution des
dépôts de protéine Aâ et les changements
neurofibrillaires au cours du vieillissement des africains de l'Est semblaient
similaires à ceux observés chez des sujets âgés
américains. Les fréquences de l'allèle å4 du
gène de l'APOE étaient relativement élevées chez
les Kenyans, en comparaison avec les sujets occidentaux. Cette étude
supportait le fait que la possession de l'allèle å4 de
l'Apolipoprotéine E n'était pas nécessairement un facteur
de risque de la MA dans certaines populations africaines.
Les études menées en Afrique de l'Ouest sont
plus nombreuses, mais peu concernent la population générale. Au
Mali, la prévalence de la MA a été estimée à
1,2% dans une population de plus de 65 ans (49) vivant dans le district de
Bamako et elle était de 1,8% pour la MA possible et 6,6% pour la MA
probable dans une zone rurale de la région de Koulikoro (50). Cependant,
ces deux études ont été réalisées avec
l'ECAQ, instrument de dépistage peu utilisé, et n'assurent pas la
représentativité de la population âgée malienne.
Au Sénégal, des travaux récents ont
été effectués afin d'estimer la prévalence des
démences (51) et de rechercher les facteurs de risque (52). Le test du
Sénégal (53) a été utilisé auprès de
872 sujets âgés de plus de 55 ans venus en consultation dans un
centre médico-social de Dakar. La prévalence de démences
dans cette population était de 6,6%, elle augmentait avec l'âge et
n'était pasinfluencée par le sexe ni le statut matrimonial. Les
facteurs de risque identifiés étaient l'âge, le peu de
contacts hebdomadaires avec les proches, les AVC, l'épilepsie et
l'histoire familiale de démence, alors que la maladie de Parkinson et
les troubles digestifs avaient un effet protecteur. Ces résultats sont
les seuls dont on dispose sur la population sénégalaise, mais ne
reflètent probablement pas la situation réelle pour ce pays.
L'échantillon étudié a été recruté
dans une consultation médicale concernant les personnes
bénéficiant d'une protection sociale, donc appartenant à
un milieu favorisé, et n'était pas représentatif de la
population âgée sénégalaise.
Le seul pays d'Afrique de l'Ouest où sont disponibles
des études robustes concernant les démences est le
Nigéria. Lors du projet multicentrique Ibadan-Indianapolis Dementia
Project, une étude comparative a été conduite chez 2494
Yorubas de plus de 65 ans vivant à Ibadan (Nigeria) et 2212
Afro-américains vivant à Indianapolis (Etats-Unis), dont 106 en
institution.
Elle comportait 2 phases : un dépistage avec le
Community Screening Interview for Dementia, puis une confirmation clinique par
un neurologue suivant les critères du DSM-III-R, du NINCDS-ADRDA et de
la CIM-10. La prévalence des démences ajustée à
l'âge a été estimée pour chaque ville (tableau 3)
(10).
Tableau III : Prévalence des démences et
de la maladie d'Alzheimer, Ibadan-Indianapolis Dementia Project,
1995
Ces prévalences augmentaient avec l'âge dans les
deux villes, elles étaient significativement plus faibles à
Ibadan qu'à Indianapolis.
Un suivi de ces patients a été effectué 2
et 5 ans après l'inclusion (13). L'incidence annuelle
standardisée à l'âge des démences et de la MA a
été estimée pour chaque population (tableau 4).
Tableau IV : Incidence annuelle des démences et
de la maladie d'Alzheimer, Ibadan-Indianapolis Dementia Project,
2001
L'incidence des démences comme de la MA était
significativement plus faible à Ibadan. L'association entre l'âge
et l'incidence était similaire dans les deux populations.
Durant ce suivi, la mortalité des Yorubas était
plus élevée que chez les Afro-américains, pour toutes les
classes d'âge, même chez les sujets non déments à
l'inclusion. Dans les deux populations, la mortalité était
significativement plus élevée chez les sujets déments que
chez les sujets non-déments (p=0,05 pour les Yorubas et p=0,001 chez les
Afro-américains).
A Ibadan, les facteurs de risque significatifs de
démences étaient l'âge et le sexe féminin alors que
vivre avec d'autres personnes semblait protecteur, mais la force de
l'association était faible (54 ; 17). A Indianapolis, les facteurs de
risque étaient différents : l'âge, la vie en milieu rural
avant 19 ans, les antécédents familiaux de démence et un
faible niveau d'éducation. Les Afro-américains étaient
plus exposés aux facteurs de risque cardio-vasculaires et l'existence de
2 copies de l'allèle å4 de l'APOE était significativement
associée à la MA dans cette population. Tandis que la
fréquence de cet allèle n'était pas significativement
différente chez les sujets déments, Alzheimer et
non-déments d'Ibadan, l'allèle å4 n'était pas
associé avec la MA ni avec les démences dans un petit
échantillon (n=56) de cette population Yoruba (55). L'analyse conduite
sur un échantillon plus important de sujets inclus dans cette
étude (n=599) confirma ces premiers résultats chez les Yorubas
d'Ibadan : aucun des allèles de l'APOE n'augmentait significativement le
risque de MA ou de démence (56). De plus, l'allèle å2 ne
conférait aucune protection contre le risque de démence ou de
MA.
Les facteurs de risque de MA incidente ont également pu
être déterminés grâce au suivi deces deux populations
âgées (17). Chez les Yorubas, les facteurs de risque pour la MA
incidente étaient l'âge et le sexe féminin, alors que le
fait de rapporter des antécédents médicaux d'hypertension
semblait protecteur. L'âge était également un facteur de
risque de MA incidente chez les Afro-américains ainsi que la vie en
milieu rural avant 19 ans mais la consommation régulière d'alcool
semblait protectrice. L'éducation, le statut marital, la vie seule, les
antécédents de traumatisme crânien, la dépression,
les maladies cardiaques, les AVC, les fractures et antécédents
familiaux de démence n'étaient pas associés avec la MA
incidente dans ces deux populations.
A Ibadan, les déments probables avaient une
qualité de vie moindre que les autres sujets, dans tous les domaines de
la vie quotidienne. Cependant, les personnes âgées
affectéesconservaient un bon fonctionnement, malgré quelques
difficultés, principalement pour la toilette, la marche et les achats
(56).
Les facteurs de risque de démences ont également
été étudiés dans une autre population
nigériane, à Jos, au centre du pays (57), où 280 personnes
de plus de 65 ans ont été dépistées avec le CSI-D.
La prévalence des démences dans cette population était de
6,4% (IC 95% [3,8-9,9]) et les facteurs de risque indépendants de
démences étaient : le sexe féminin, un indice de masse
corporelle inférieur à 18,5 kg/m², et l'âge.
L'utilisation d'antiinflammatoires non stéroïdiens était
associée à un risque réduit de démence lors de
l'analyse multivariée.
Le taux de mortalité des déments a
été estimé chez les Yorubas lors de la cohorte IIDP (58).
Les Yorubas déments avaient un taux de mortalité 5 fois plus
élevé que les non-déments. Des performances
décroissantes au CSI-D étaient significativement associées
à une augmentation de la mortalité pour les Yorubas. De plus,
l'âge croissant, le sexe masculin, le tabagisme, vivre seul et les AVC
étaient associés avec une augmentation de la mortalité
alors que la consommation d'alcool diminuait la mortalité en comparaison
avec les non-consommateurs d'alcool.
En comparaison, les sujets non-déments d'Ibadan et
d'Indianapolis avaient des courbes de survie assez similaires, et
significativement meilleures que les sujets déments. Pour les sujets
déments, les Afro-américains semblaient avoir une meilleure
survie (durée de survie médiane = 60 mois) que les Yorubas
(durée de survie médiane = 42 mois), mais la différence
n'était pas significative (p=0,7).
Après ajustement sur d'autres variables, les
démences étaient significativement associées àune
mortalité élevée chez les Yorubas comme chez les
Afro-américains. Ces résultatssuggèrent que l'impact des
démences sur la mortalité n'est probablement pas différent
dans lespays développés et en développement.
Tableau V : Etudes sur la prévalence des
démences en population générale en Afrique.
CHAPITRE II : OUTILS
DIAGNOSTICS
A. Tests cognitifs les plus
utilisés
1. Mini Mental State
Le Mini Mental State (MMS ou MMSE) de Folstein et al. (1975)
est un instrument d'évaluation des fonctions cognitives qui a
été élaboré afin de dépister rapidement des
déficits cognitifs. Il explore les domaines de l'orientation (spatiale
et temporelle), de la mémoire, de l'attention, du langage et des praxies
constructives en 30 items, correspondant à un score maximum de 30
points. Rapide et facile à administrer, il est parmi les instruments
d'évaluation brève des fonctions cognitives les plus
utilisés dans de nombreux pays et existe dans de multiples langues. Cet
outil permet le dépistage de troubles cognitifs mais est
également utilisé lors du suivi des patients afin de les classer
selon un stade de gravité (59).
Il a été validé par ses auteurs
anglo-saxons et européens. En France, la versionconsensuelle
établie par le GRECO (Groupe de Recherche et d'Evaluations Cognitives)
est recommandée comme test de dépistage par l'ANAES (Agence
Nationale d'Accréditation et d'Evaluation en Santé) dans les
recommandations pratiques pour le diagnostic de la MA (60). Dans sa version
originale de Folstein et al., le MMSE procurait ses meilleurs résultats
avec une valeur seuil de dépistage de 23-24 pour laquelle la
sensibilité était de 87% et la spécificité de 82%.
Le seuil couramment utilisé est donc celui de 24
(score<24 considéré anormal). Cependant, l'étalonnage
français du MMSE version Greco a montré que le seuil unique de 24
pour différencier le seuil pathologique devait être proscrit. En
effet, le niveau socioculturel était significativement associé au
score du MMSE pour toutes les classes d'âge dans cette étude.
L'âge du sujet influençait également le
score au MMSE (la performance décline avec l'augmentation de
l'âge). En revanche, le sexe n'influençait pas ce score, les
hommes et les femmes ayant des valeurs médianes identiques ou
très voisines (61). Dans l'étude épidémiologique
PAQUID, la sensibilité d'une valeur seuil à 24 était de
100% mais la spécificité n'était que de 78% (62).
D'autres études dans la littérature mondiale ont
recherché l'association entre les caractéristiques sociales et
médicales des sujets âgés et leur score au test du MMSE. De
manière globale, l'âge, la classe sociale et le niveau
d'éducation étaient significativementassociés avec le
score du MMSE (63 ; 64; 65) dans différentes populations.
2. Batterie cognitive
courte
Cette batterie de tests neuropsychologiques de
dépistage a été développée pour
améliorer la discrimination entre les patients malades d'Alzheimer, les
patients dépressifs et les patients sains. Cette batterie est
composée de 4 tests brefs : l'orientation temporelle (5 questions), le
test des 5 mots (5M), le test de l'horloge et un test de fluence verbale.
Sa version française a été validée
chez trois groupes de sujets : personnes âgées avec une MA,
personnes âgées déprimées et sujets contrôles
sains (66). Des 4 tests, l'orientation temporelle, la mémoire verbale et
le test de l'horloge étaient plus spécifiques que sensibles,
alors que la fluence verbale était plus sensible que spécifique.
La sensibilité de la batterie complète était de 93,8% et
sa spécificité de 85,0% pour discriminer les sujets Alzheimer des
sujets sains. De plus, cette batterie avait une bonne spécificité
(96%) pour distinguer les sujets Alzheimer des sujets dépressifs.
Le test 5M :
Est un test de mémoire épisodique verbale qui
repose sur le principe encodage/stockage/récupération des
informations et permet de mettre en évidence un trouble de stockage
très évocateur de la MA. Sa validation nationale a
été réalisée chez des patients atteints de troubles
cognitifs légers, de MA probable et des sujets dits « fonctionnels
» se plaignant de leur mémoire (anxieux, dépressifs,
anxio-dépressifs ou plainte mnésique isolée) (67).
Concernant la MA, un score inférieur à 10 permettait de
dépister 91% des patients atteints, avec une spécificité
de 87%. Lors d'une étude en population générale chez des
personnes âgées françaises, le score total du 5M avec un
score seuil à 10 était plus spécifique que sensible
(Se=63%, Sp=91%) pour discriminer les sujets atteints de MA des sujets sains
(Cowppli-Bony et al., 2005). C'est donc un test simple, rapide à passer
pour dépister la MA.
B. Tests cognitifs
utilisés dans les pays en développement
Beaucoup d'études épidémiologiques ont
utilisé des tests cognitifs comme le MMSE qui comportent des biais
possibles suivant le niveau d'éducation et la culture des sujets
interrogés.
Pour résoudre ces problèmes, certains
investigateurs l'ont adapté à la population d'étude ou
traduit. Il existe donc de multiples versions du MMSE: Hindi (12),
Coréen (69), Chinois (40), Finnois (70) pour n'en citerque
quelques-unes. D'autres auteurs ont choisi de développer des outils
transculturels comme le Cross-Cultural Cognitive Examination (CCCE) (71), le
Cognitive Abilities Screening Instrument (CASI) (72) et le Community Screening
Instrument for Dementia (73). Ces derniers ont été
spécialement conçus pour l'étude des démences lors
d'études épidémiologiques transculturelles, visant
à être sensibles et spécifiques pour la détection de
symptômes cognitifs, et non influencés par la culture, la langue
ou le niveau d'éducation. Des tests spécifiques à
certaines populations vieillissantes ont également été
développés comme le test du Sénégal (53).
Test du
Sénégal
Ce test n'a pas une vocation transculturelle mais a
récemment été développé pour évaluer
les fonctions cognitives des personnes âgées
sénégalaises en tenant compte de leurs réalités
socioculturelles (53).
Le test du Sénégal est composé de 5
sous-parties évaluant les différents domaines cognitifs:
l'orientation, la mémoire, l'attention/le calcul, les fonctions
exécutives/la praxie et le langage, avec un score total de 0 à
39.
Ce test a été administré à 872
sujets âgés de 55 à 90 ans, en consultation dans un centre
médico-social de Dakar. Sa validation, chez 116 sujets (58
déments et 58 non-déments), a permis de montrer une
sensibilité de 93,1% et une spécificité de 89,6% lorsque
le seuil était fixé à 28/39 pour le diagnostic de
démence. Il n'existerait pas d'effet de l'instruction ni de l'âge
sur les scores obtenus au test, et il est facile d'utilisation. Ses auteurs le
recommandent pour une utilisation plus large, en population
générale, au Sénégal.
4. Community Screening
Instrument for Dementia
Ce questionnaire a été développé
et validé par le Pr Kathleen Hall et son équipe en 1993 afin de
constituer un outil qui ne comportait pas de biais selon la culture et le
niveau d'éducation des sujets (73).
Il a d'abord été établi pour l'utiliser
dans deux populations : les indiens natifs parlant Cree, vivant dans une
réserve à Manitoba (Canada), et les habitants anglophones,
résidant à Winnipeg (Etats-Unis). Le Community Screening
Interview for Dementia comprend deux parties distinctes : une évaluation
cognitive du sujet et un entretien d'évaluation fonctionnelle avec un
proche du sujet (informant), dans le but de repérer les cas possibles de
démences lorsd'études épidémiologique en deux
phases. Combiner une autre source d'information (un procheou la famille) aux
résultats des tests cognitifs pourrait contribuer à minimiser les
biais dus auniveau d'éducation. Cette approche était
déjà employée lors des entretiens cliniques mais n'avait
pas été appliquée aux études en population
générale (74).
Les items pour les deux parties du questionnaire ont
été sélectionnés afin d'évaluer la
mémoire, la pensée abstraite, le jugement, des dysfonctionnements
des fonctions corticales supérieures (aphasie, apraxie, agnosie,
difficultés constructives), des changements de personnalité ainsi
que le comportement au travail et en société, dans un court
entretien, conformément aux critères cliniques de démence
du Diagnostic and Statistical Manual disorders 3rd Edition (75). Les items
sélectionnés pourleur pertinence avec les critères
recherchés appartenaient aux instruments les plus couramment
utilisés dans le dépistage des démences : le MMSE (76), le
CAMDEX (77), la Dementia Rating Scale (78), le CARE (79) et le East Boston
Memory Test (80). Ce questionnaire a été construit par une
équipe multidisciplinaire (psychiatres, psychologues,
épidémiologistes, anthropologues, infirmiers). Les items choisis
pour chaque dimension fonctionnelle ont été discutés par
l'équipe et revus à chaque étape de traduction. Les
questions peuvent être dispensées oralement, compte tenu de la
possibilité que les personnes âgées interrogées ne
puissent pas lire ou écrire dans certains milieux. Seuls deux items sur
les praxies demandent au sujet de copier des figures. La partie cognitive du
questionnaire contient 39 questions et la passation prend environ 20 minutes,
tandis que la partie informant comporte 30 items et dure environ 15 minutes. Le
développement de cet instrumenta été réalisé
en trois phases.
Tout d'abord, un test initial d'acceptabilité
auprès de 10 personnes âgées volontaires parlant Cree et de
10 personnes âgées volontaires anglophones. Ensuite, un
pré-test a été réalisé auprès de
sujets Cree et anglophones possédant un diagnostic de démence ou
de non démence précédemment établi.
L'acceptabilité, la comparabilité, la fiabilité et la
validité de ce test dans les deux populations ont été
analysées.
Une fonction discriminante a été
élaborée suivant ces données afin d'attribuer le poids
adapté à la combinaison des scores cognitifs et « informant
», pour différencier au mieux les sujets déments des
non-déments. Cette fonction discriminante est équivalente
à une régression multivariée ayant comme variable
dépendante dichotomique la démence. Le score-seuil a
été choisi pour avoir une sensibilité de 100% et une
spécificité de 89% sur le prétest. Ce score aensuite
été utilisé pour le dépistage lors d'une
enquête en population générale ultérieure dansles
mêmes communautés.
L'étude en population générale a
été menée chez 216 volontaires de plus de 65 ans vivant
dans deux réserves Cree et 252 volontaires anglophones vivant à
Winnipeg. La prévalence des démences était de 4,2% chez
les Cree et chez les anglophones. Cette étude montra la
comparabilité des scores obtenus par les non-déments des deux
populations et la bonne discrimination des scores cognitifs et « informant
» entre les sujets déments et non-déments.
Elle a permis de ré-établir une fonction
discriminante qui différencie les sujets déments des sujets
non-déments.
Cet outil a par la suite été adapté et
utilisé lors des études comparatives en population
générale de prévalence et d'incidence de la MA chez les
Yorubas d'Ibadan (Nigéria) et les Afroaméricains d'Indianapolis
(Etats-Unis) (74). Dans ces deux populations confondues, le CSI-D avait une
sensibilité de 87% et une spécificité de 83%. Les analyses
des courbes ROC montraient que le score de la fonction discriminante
différenciait mieux les sujets déments des sujets
non-déments que les scores cognitifs seuls. L'utilisation des
informations provenant de l'informant sur la vie quotidienne du sujet
âgé contribuait à une meilleure prédiction du
diagnostic clinique de démence.
Les performances du CSI-D ont été
décrites dans plusieurs populations : Cree, canadiens anglophones,
afro-américains, nigérians, jamaïcains (81) et kenyans (82).
Elles montrent que la combinaison des scores cognitifs et informant dans un
score discriminant produit de meilleures sensibilités et
spécificités pour les démences que les performances
cognitives seules. Le score informant a un effet significatif
indépendant dans la prédiction des démences.
Depuis, ce test cognitif transculturel a été
traduit et adapté dans d'autres langues : espagnol, portugais, chinois,
français, tamoul, etc... Il est recommandé et utilisé par
le 10/66 Dementia Research Group lors des études en population
générale menées en Amérique Latine, en
Amérique du Sud, en Asie et en Inde (83). Il fait partie
intégrante de l'algorithme et du critère diagnostique mis en
place par le 10/66 DRG dans leurs études de prévalence des
démences en une phase (84).
RECHERCHES PERSONNELLES
CHAPITRE III :
PATIENTS ET METHODES
III.1. Site de
l'enquête
Lubumbashi est, selon les estimations, la deuxième ou
troisième ville de la République démocratique du Congo
quant au nombre d'habitants, titre disputé avec Mbuji-Mayi. Elle est
devancée par Kinshasa. Lubumbashi était le chef-lieu de la
province du Katanga (temporairement Shaba sous le règne de Mobutu)
jusqu'en 2015. Elle devient ensuite le chef-lieu de la province du
Haut-Katanga.
Lubumbashi est aussi appelée capitale du cuivre.
Fondée en 1910 par les Belges sous le nom
d'Élisabethville ou Elisabethstad en néerlandais (d'après
Élisabeth de Bavière, devenue reine des Belges), souvent
abrégée en « E'ville ». Elle fut aussi la capitale de
l'éphémère État autoproclamé du Katanga
(1960-1963), né sous l'impulsion de Moïse Tshombe.
La ville fut renommée Lubumbashi en 1965 À
l'occasion de la politique et philosophie de retour à
l'authenticité prônée par le Président Mobutu. Le
nom Lubumbashi tire son origine du nom de la rivière au bord de laquelle
la ville avait été fondée.
La ville de Lubumbashi est divisée en sept communes
dont une rurale :
- COMMUNE ANNEXE (commune rurale)
- KAMALONDO
- KAMPEMBA
- KATUBA
- KENYA
- LUBUMBASHI
- RWASHI
En 1910, il y avait à Élisabethville 1300
habitants, dont 1000 Africains et 300 Européens. En moins d'un
siècle la population de Lubumbashi a dépassé le million
d'habitants.La ville de Lubumbashi compte plusieurs centres de santé
:
- Les cliniques universitaires de Lubumbashi (anciennement
Hôpital reine Élisabeth) ;
- L'hôpital Sendwe ;
- Les hôpitaux des grandes sociétés :
hôpital Gécamines Sud, cliniques Gécamines/cadres,
hôpital SNCC ;
- Plusieurs maternités (Katuba, Rwashi, Camp Vangu) et
dispensaires ;
- Le CMC, centre médical de la communauté.
Figure 1 : carte de la ville de Lubumbashi
(source : Googlemap)
III.2. POPULATION
D'ETUDE
A. POPULATION D'ETUDE ET CRITERE
D'INCLUSION
Cette étude concerne les 9 hospices de vieillards que
compte la ville de Lubumbashi, à savoir :
a. Commune de KATUBA
1) Hospice KAYELELE : 1, Rue 18, Q/N'sele ; Avec 28
pensionnaires dont 20 femmes et 8 hommes.
2) Hospice St PHILIPPE : 3, Av SAMBWE coin Rue 11,
Q/N'sele ; Avec 4 pensionnaires dont 3 femmes et 8 hommes.
3) Hospice St Charles LWANGA: 84, Av. KAMINA, Q/ KAPONDA-SUD;
Avec 4 pensionnaires dont 3 femmes et 1 hommes.
4) Hospice St André-KIM : 22, Rue KATENDE, Q/
KAPONDA-NORD ; Avec 6 pensionnaires, toutes des femmes.
b. Commune de KENYA
1) Hospice St CYPRIEN : Av BUKAMA coin KAMBOVE, Q/ LUAPULA ;
Avec 8 pensionnaires dont 5 femmes et 3 hommes.
c. Commune de KAMALONDO
1) Hospice des vieillards de l'état ; Avec 10
pensionnaires dont 9 femmes et 2 hommes.
d. Commune de KAMPEMBA
1) Hospice St Vincent de PAUL : Paroisse Kampemba, Q/
KAMPEMBA ; Avec 6 pensionnaires dont 3 femmes et 3 hommes.
2) Hospice YESU MWANA MTU : Paroisse Kafubu, Q/ KAFUBU ;
Avec 9 pensionnaires dont 5 femmes et 4 hommes.
e. Commune Annexe
1) Hospice St MATHIAS : Paroisse, Q/ KASUNGAMI ; Avec 6
pensionnaires dont 3 femmes et 3 hommes.
La population d'étude est donc constituée des
pensionnaires de ces institutions de retraite pour personne de
3ème âge.
B. CRITERES D'INCLUSION
Nous avons procédé par un échantillonnage
exhaustif et a été inclus dans l'étude toute personne
âgée de plus de 60ans, pensionnaire d'un des 9 hospices de
vieillards précités ayant marqué son consentement pour la
participation à l'étude.
C. CRITERES DE NON INCLUSION
Sujet atteint d'affection neuropsychiatrique dont le niveau
mental ne permettait pas la compréhension de l'étude à
réaliser. Et ceux étant absent au moment de l'enquêtes.
III.3. CONSIDERATIONS
ETHIQUES
A. Obtention du consentement
· La participation est volontaire
Avant leur enrôlement, les sujets ont bien
été informés sur les objectifs de l'étude (cf.
fiche de consentement). Pour celles qui ne comprenaient pas Français,
une traduction a été faite en langue locale comprise par celle-ci
(Swahili, Lingala, Tshiluba). Chaque sujet pouvait à tout moment
arrêter sa participation à l'étude.
· Le personnel médical local a été
activement impliqué dans cette étude
B. Ce qui a été
demandé aux participants
· Le questionnaire (voir joint) : Interview
réalisée par nous-même.
· Les examens cliniques : Examens effectués par
nous-même.
· Les prélèvements biologiques : 1 goutte
de sang a été prélevé au niveau de la pulpe du
doigt par nous-même à l'aide de matériels stériles
à usage unique pour le dosage de la glycémie capillaire à
jeun.
C. Risques et inconforts
· Le questionnaire : Non obligation de
répondre à une question estimée gênante
· Les prélèvements ont provoqué une
légère douleur due à la piqûre.
Mais les conditions de prélèvement garantissent
l'asepsie et évitent les contaminations.
III.4. METHODE
A. Type d'étude
Notre étude est descriptive transversale, avec collecte
des données prospective.
B. Période de l'étude
La présente étude découle d'une
enquête menée du 20 avril au 20 mai 2016
C. Matériel
Pour la collecte des données nous avons utilisé
un questionnaire (annexe 7) à passer aux sujets inclus après
leur avoir présenté les objectifs de l'étude et obtenu
leur consentement. Ce questionnaire compte :
- Des informations sociodémographiques : âge,
lieu de naissance, statut marital, niveau d'éducation (scolarisé
ou non), métier... ;
- Les antécédents médicaux (dont les
antécédents de pathologies cardiovasculaires et de traumatisme
crânien), psychiatriques et familiaux, ainsi que le traitement
médical en cours si disponible ;
- Les cas probables de démence ont été
dépistés par l'intermédiaire du CSI-D (73) et du test des
5 mots (67).
Lors du dépistage, un examen médical
était effectué afin de recueillir les variables qui suivent :
- La tension artérielle avec la mesure des pressions
systoliques et diastoliques (mmHg) au bras droit afin de détecter une
possible hypertension artérielle (HTA) ;
- Le poids (kg) et la taille (cm), qui permettrons de
calculer l'Indice de Masse Corporelle (poids / taille²), classé de
la façon suivante : IMC <18,5 kg.m² (sous-poids), 18,5=IMC=24,9
kg.m² (poids normal), 25,0=IMC=29,9 kg.m² (surpoids), IMC=30
kg.m² (obésité) ;
- La consommation d'alcool, en 3 catégories : jamais,
parfois, régulièrement ;
- La consommation de tabac, en 3 classes : n'a jamais
fumé, ancien fumeur, fumeur actuel.
Les sujets qui ont obtenus une performance faible au CSI-D
(<25,5) ou une mauvaise performance au test des 5 mots (<10/10) et
répondus aux critères diagnostique du DSM-IV, ont
été reconnus comme étant dément.
Le score d'Hachinski nous a permis de discerner l'origine
vasculaire, dégénérative ou mixte d'une
détérioration cognitive.
D. Analyses statistiques
La saisie, la gestion des données ainsi que les
analyses statistiques ont été entièrement
réalisées à l'aide du logiciel Epiinfo (version 7) et
Microsoft Access (version 2016), via un masque créé
spécifiquement suivant le questionnaire utilisé.
Les moyennes, médianes et écart-types ont
été calculés pour décrire les variables
quantitatives (âge, taille, poids, etc...).
Les fréquences (en nombre et pourcentage) ont
été calculées pour toutes les variables qualitatives
d'intérêt. Le test du Chi-2 non corrigé a été
utilisé pour les comparaisons lorsque l'effectif observé
était >5, le Chi-2 corrigé de Yates lorsque l'effectifs
observé entre 3 et 5, ainsi que le test exact de Fisher lorsque les
effectifs observés étaient trop faibles. Le degré de
significativité pour toutes les analyses statistiques a
été fixé à 0,05.
Les données sociodémographiques et
médicales (sexe, âge, niveau d'éducation etc...), ainsi que
les autres facteurs (IMC, diabète, hypertension etc...) sont des
variables indépendantes. Pour l'âge (variable quantitative
continue), nous avons avant l'analyse, effectué un groupage en classe
grâce à la formule empirique de STURGE.
NOMBRE DES CLASSES
?
?
?
1. AMPLITUDE
?
?
Des analyses bivariées ont été
effectuées pour mesurer l'association entre facteur de risque et
survenue des démences et ces facteurs ont été inclus dans
un modèle multivarié de régression logistique pas à
pas descendante pour nous permettre de minimiser les facteurs confondants
(facteurs médicaux, sociodémographiques et psychosociaux).
CHAPITRE IV :
RESULTATS
IV.1. ANALYSES
UNIVARIEES
1. PARAMETRES SOCIODEMOGRAPHIQUE
Dans les 9 hospices, on a compté une population
générale de 83 pensionnaires dont 62 ont marqué leurs
accords pour la participation à l'étude. Soit un taux de
participation de 74,70%.
Pensionnaires des 9 hospices de vieillards (83 SUJETS)
Sujets inclus (62 SUJETS)
Refus et Absents (11 SUJETS)
DEPISTAGE
(CSID test et TEST DE 5MOTS) & EXAMEN
NEUROLOGIQUE
Sujets sans troubles cognitifs (32 sujets)
Sujets avec troubles cognitifs (30 sujets)
Sujets déments (13 sujets)
CRITERES DIAGNOSTICS DSM IV &
NINCDS-ADRDA
Sujets avec troubles cognitifs sans démence (17
sujets)
Sur les 62 participants, après un examen médical
bien conduit, le CSID test, le test de 5 mots, les critères diagnostique
DSMIV et NINCDS-ADRDA appliqués, nous avons retenus 13 sujets
déments, soit 20,97 % de la population enquêté.
Figure 2 : Résultat global de
l'étude
TABLEAU VI : REPARTITION
DES SUJETS SELON LE SEXE
SEXE
|
Effectif (ni)
|
Fréquence (fi)
|
F
|
44
|
70,97%
|
M
|
18
|
29,03%
|
Total
|
62
|
100,00%
|
La majorité de nos pensionnaires sont de sexe
féminin avec une fréquence de 70,49%, soit un sexe ratio de 2,44
en faveur des femmes.
TABLEAU VII : REPARTITION
DES SUJETS SELON L'AGE
TRANCHE D'AGE
|
Effectif (ni)
|
Fréquence (fi)
|
]57-63]
|
6
|
9,68%
|
]63-69]
|
18
|
29,03%
|
]69-75]
|
7
|
11,29%
|
]75-81]
|
18
|
29,03%
|
]81-87]
|
7
|
11,29%
|
]87-93]
|
5
|
8,06%
|
]93-99]
|
1
|
1,61%
|
TOTAL
|
62
|
100,00%
|
Les tranches d'âge les plus concernées sont
celles de 63 à 69 ans et de 75 à 81 cas avec chacune 29%.
L'âge moyen est de 73,96 #177; 9,60 ans avec des extrêmes de 60 ans
pour la minima et 96 ans pour la maxima. L'âge médian étant
de 75 ans.
TABLEAU VIII : REPARTITION
DES SUJETS SELON LE STATUT MARITAL
STATUT MARITAL
|
Effectif (ni)
|
Fréquence (fi)
|
CELIBATAIRE
|
8
|
12,90%
|
DIVORCE/SEPARE
|
15
|
24,19%
|
MARIE/EN COUPLE
|
5
|
8,06%
|
VEUF (VEUVE)
|
34
|
54,84%
|
Total
|
62
|
100,00%
|
Plus de la moitié des pensionnairesétaient veufs
ou veuves avec une fréquence de 54,84%
TABLEAU IX : REPARTITION
DES SUJETS SELON LA RESIDENCE DES PROCHES PARENTS
RESIDENCES
|
Effectif (ni)
|
Fréquence (fi)
|
ANNEXES
|
1
|
1,61%
|
HORS L'SHI
|
55
|
88,71%
|
KATUBA
|
3
|
4,84%
|
KENYA
|
3
|
4,84%
|
TOTAL
|
62
|
100,00%
|
88,71% des sujets enquêté avaient de la famille
en dehors de Lubumbashi
Au sein de notre population d'étude, l'illettrisme est
prépondérant à hauteur de 42 sujets contre 20 ayant
étudié. Soit une fréquence de 67,74% d'individus n'ayant
jamais été scolarisée.
On notre une prépondérance desanciens
salariés au dépend des métiers libéral et
indépendant avec une fréquence de 32,26%.
La durée d'internement moyenne est de 8,15 #177; 4,71
ans ; le minimum à 1 année et le maximum à 18 ans.
1) DONNEES EPIDEMIOCLINIQUES
Sur les 62 sujets, 30 d'entre eux, soit 48,39% ont
présenté des troubles cognitifs ; c'est-à-dire une
faible performance au test CSI-D <25 ou le test de 5 mots< 10.
Des 30 sujets ayant présenté un trouble
cognitif, 13 (43%) d'entre eux ont été diagnostiqué
déments, car répondant aux critères diagnostique du DSM
IV-TR
La fréquence de la démence intra
institutionnelle (en hospice de vieillards) était de 13 sujets sur un
effectif total de 62. Soit une fréquence relative de 20,97%
TABLEAU X : ORIGINE DE LA
DEMENCE SELON LE CRITERE DIAGNOSTICS DE LA NINCDS-ADRDA SCORE DE HACHINSKI
ET
TYPE DE DEMENCE
|
Effectif (ni)
|
Fréquence (fi)
|
ALZHEIMER (PROBABLE)
|
10
|
76,92%
|
MIXTE
|
1
|
7,69%
|
VASCULAIRE
|
2
|
15,38%
|
Total
|
13
|
100,00%
|
|
|
|
Après application des critères diagnostics de la
NINCDS-ADRDA et la cotation du score d'Hachinski, nous avons remarqué
une prédominance de cas probable d'Alzheimer avec 10 cas sur les 13,
soit une fréquence relative de 76,92%.
La prévalence des démences diminue avec
l'âge, 7 sujets déments, soit 53,85%, ont un âge compris
entre 64 et 72 ans. L'âge moyen de population démente est de 76,46
#177; 9,87 ans, l'âge médian est de 76 ans et les âges
extrêmes sont de 65 et 96 ans.
TABLEAU XII : REPARTITION
DE LA DEMENCE PAR RAPPORT AU STATUT MARITAL
STATUT MARITAL
|
Effectif (ni)
|
Fréquence (fi)
|
Célibataire
|
1
|
7,69%
|
Veuf / Veuves
|
9
|
69,23%
|
Divorcés /
séparés
|
3
|
23,08%
|
TOTAL
|
13
|
100,00%
|
9 sujets sur 13, soit 69,23% de nos observations
étaient veufs ou veuves.
Des 13 sujets déments, 9 d'entre eux, soit 69,23%,
étaient non scolarisés
IV.2. ANALYSES
BIVARIEES
Ici nous constatons :
- 23,08% des déments était de sexe masculin,
soit un sexe ratio de 0,3 en défaveur des Hommes (1homme pour 3
femmes)
- 46,15% des déments prenaient de l'alcool, soit 9,68%
de la population générale. Le Chi-2 non corrigé est 4,33
avec un P-value de 0,038. Ceci suggère que l'association entre
l'alcoolisme et la démenceest statistiquement significative. Car p <
0,05.
- 69,23% des déments étaient hypertendus, soit
14,51% de la population générale. Le Chi-2 non corrigé est
3,62 avec un P-value de 0,05. Ceci suggère que l'association entre l'HTA
et la démence est statistiquement significative.
IV.3. ANALYSE MULTIVARIE
TABLEAU XIII : FACTEURS
ASSOCIES AUX DEMENCES DANS LES HOSPICES DES VIEILLARDS DE LUBUMBASHI
PARAMETRES
|
OR
|
IC 95%
|
P-Value
|
AGE
|
1,04
|
0,97 - 1,11
|
0,29
|
SEXE (M/F)
|
0,29
|
0,05 - 3,97
|
0,19
|
ALCOOL (YES/NO)
|
0,08
|
0,01 - 0,72
|
0,03
|
TABAC (YES/NO)
|
0,84
|
0,07 - 13,45
|
0,89
|
HTA (YES/NO)
|
8,43
|
1,45 - 87,47
|
0,02
|
SCOLARISATION (YES/NO)
|
0,71
|
0,15- 4,33
|
0,68
|
METIER EXERCE :
|
|
|
|
AUTRES
|
0,10
|
0,00 - 2,44
|
0,16
|
INACTIF
|
0,78
|
0,11 - 5,64
|
0,81
|
SALARIE
|
0,69
|
0,06 - 7,47
|
0,76
|
STATUT MARITAL :
|
|
|
|
- DIVORCE/SEPARE
|
0,98
|
0,03 - 29,03
|
0,9922
|
- MARIE/EN COUPLE
|
0,00
|
0,00 - >1.0E12
|
0,9713
|
- VEUF (VEUVE)/CELIBATAIRE
|
1,03
|
0,04 - 23,96
|
0,9847
|
EVENEMENT EPROUVANT :
|
|
|
|
- PERTE D'UN PARENT (YES/NO)
|
1,31
|
0,76 - 2,24
|
0,33
|
- AVOIR GRANDI AVEC UN SEUL PARENT (YES/NO)
|
0,91
|
0,55 - 1,51
|
0,711
|
- AVOIR GRANDI AVEC D'AUTRES PERSONNES (YES/NO)
|
0,89
|
0,52 - 1,53
|
0,676
|
- PERTE D'UN EPOUX (YES/NO)
|
0,90
|
0,56 - 1,45
|
0,666
|
- MALADIE PHYSIQUE GRAVE D'UN EPOUX (YES/NO)
|
0,73
|
0,44 - 1,22
|
0,231
|
- MALADIE GRAVE D'UN ENFANT (YES/NO)
|
0,94
|
0,56 - 1,59
|
0,816
|
- DEMENAGEMENT VERS L'HOSPICE (YES/NO)
|
1,87
|
1,12 - 3,12
|
0,017
|
- CHANGEMENT DE STATUT FINANCIER (YES/NO)
|
2,57
|
1,30 - 5,09
|
0,006
|
Cette analyse nous a permis
d'estimer l'association entre différent facteurs de risque et la
présence de démences.
Les variables significativement et indépendamment
associées à la présence de démence dans ces
populations étaient :
- L'alcool, avec un RC=0,08 (IC95% [0,01-0,72], p<0,05),
- L'HTA avec un RC=8,43 (IC95% [1,45-87,47], p<0,05)
- Le déménagement vers l'hospice, avec un
RC=1,87 (IC95% [1,12-3,12], p<0,05)
- Le changement de statut financier, avec un RC=2,57 (IC95%
[1,30-5,09], p<0,05) ;
CHAP V :
DISCUSSION
V.1. PARAMETRES
SOCIODEMOGRAPHIQUE
SEXE
La majorité de nos pensionnaires de sexe féminin
avec une fréquence de 70,49%, soit un sexe ratio de 0,41 en
défaveur des hommes.23,08% des déments était de sexe
masculin, soit un sexe ratio de 0,3 en défaveur des Hommes (1homme pour
3 femmes)
Cela pourrait être dû à la
dépendance des femmes par rapport aux hommes, dans notre milieu.
L'age
Nous avons remarqué que Les tranches d'âge les
plus représentées sont celle de 63 à 69 ans et de 75
à 81 cas avec chacune 29%. L'âge moyen est de 73,96 #177; 9,60 ans
avec des extrêmes de 60 ans pour le minima et 96 ans pour le maxima.
La prévalence des démences diminue avec
l'âge, 7 sujets déments, soit 53,85%, ont un âge compris
entre 64 et 72 ans. L'âge moyen de population démente est de 76,46
#177; 9,87 ans, l'âge médian est de 76 ans et les âges
extrêmes sont de 65 et 96 ans. Ceci corrobore les observations de Et
Maëlenn qui trouve que 59% de la population totale de ses 4 études
était âgé de 65 à 74 ans, la moyenne d'âge
globale était de 73,9 #177; 7,4 ans.
Par contre Farrag, note que La prévalence des
démences et de la MA augmentait avec l'âge, cependant, le
doublement de la prévalence des démences par tranche de 5 ans n'a
été observé qu'après 75 ans. (46)
Le statut marital
Plus de la moitié dela population
générale était veuf ou veuve avec une fréquence de
54,84%. Et 9 sujets sur les 13 déments, soit 69,23% de nos observations
étaient veufs ou veuves.
Même observation faite par Maëlenn et coll. Qui
trouve que sur tous les sujets interviewés, 46% de ces sujets vivait
encore maritalement, et 46% également était veuf ou veuve.
(11)
Scolarisation
Au sein de notre population d'étude, l'illettrisme est
prépondérant à hauteur de 42 sujets contre 20 ayant
étudié. Soit une fréquence de 67,74% d'individus n'ayant
jamais été scolarisée.
Maëlenn trouve un taux plus bas que nous 57% de ces
sujets âgés n'avait jamais été scolarisé.
(11)
Et selon 47 trouve qu'en Egypte, La prévalence
était affectée par le niveau d'éducation des sujets.
En Amérique du sud, l'illettrisme ou un faible niveau
d'éducation sont corrélé aux cas de démences
rencontré selon 33 ; Llibre Rodriguez et al., 2008 ; 34
(33 ;32 ;34)
V.2. DONNEES
EPIDEMIOCLINIQUES
Prévalence
intra-institutionnelle des troubles cognitifs
Sur les 62 sujets, 30 d'entre eux, soit 48,39% ont
présenté des troubles cognitifs ; c'est-à-dire une
faible performance au test CSI-D <25 ou une batterie cognitive courte <
10.
Ce qui semble largement supérieure aux autres
observations. En l'occurrence, En 1996, Anzola-Perez et al. trouvaient 4,5% de
sujets âgés de 60 ans et plus avec des troubles cognitifs en
Argentine (Buenos Aires), ainsi que 9,4% au Chili (Santiago) et 7,2% à
Cuba (La Havane) (28)
Nos chiffres très élevés pourraient
être dus au fait que nous avons travaillé sur la population vivant
dans les hospices de vieillards, alors que les autres auteurs ont
travaillé sur la population générale.
Prévalence
intra-institutionnelle des démences
La fréquence de la démence intra
institutionnelle (en hospice de vieillards) était de 13 sujets sur un
effectif total de 62. Soit une fréquence relative de 20,97%. Une fois de
plus ces chiffres semblent supérieurs aux autres observations, tel
que :
- La prévalence de démences de tous types
était de 10,3% chez les plus de 65 ans vivant sur la côte
caribéenne du Venezuela (Molero et al., 2007)
- En Inde, la prévalence est encore plus faible dans la
ville de Chennai, inférieure à 1% (32)
- En Egypte, La prévalence brute des démences de
tous types était de 6,0%. (46)
Typage de la démence
Nous avons remarqué une prédominance des cas
probable d'Alzheimer avec 10 cas sur les 13, soit une fréquence relative
de 76,92% ; suivi de la démence vasculaire avec 15,38% et de la
démence mixte avec 7,69%.
En Amérique latine, principalement au Venezuela, la MA
représentant le Type de démence le plus fréquent soit 50%
(27).
Une étude menée au Sri Lanka rapportait une
prévalence de la MA était la démence la plus
fréquente (71,4%), suivie des démences vasculaires (14,3%).
En Afrique francophone, Maëlenn trouve que Parmi les 130
sujets diagnostiqués déments, 100 avaient une MA possible ou
probable, 28 une démence vasculaire, 1 une démence avec aphasie
progressive et 1 une démence due à la maladie de Parkinson. Un
seul sujet au cours de ces 4 études était resté
inclassable. (11)
Démence et sexe
Sur les 13 déments, 10 d'entre eux était du sexe
féminin soit une fréquence relative de 16%. Le sexe ratio H/F
étant de 0,3.
Selon la littérature, la fréquence des
démences a tendance à être plus élevée chez
les femmes que chez les hommes.
Hérrera et coll, en 2002 au brésil trouve un
ratio H/F de 0,69 (29) et Scazufca et al. en 2008 toujours au brésil
trouve un ratio H/F de 0,65. (31) Hendrie et al, en 1995 au Nigéria
trouve un ratio H/F de 0,53. (10) et de 0,70 selon Maëlenn (11).
Par contre Farrag at al., en1998, en Egypte trouve un sexe
ratio H/F de 1,05 (46)
Analyse multivariées
Au décours de cette analyse, Les variables
significativement et indépendamment associées à la
présence de démence dans ces populations étaient :
- L'alcool, avec un RC=0,08 (IC95% [0,01-0,72], p<0,05),
- L'HTA avec un RC=8,43 (IC95% [1,45-87,47], p<0,05)
- Le déménagement, avec un RC=1,87 (IC95%
[1,12-3,12], p<0,05)
- Le changement de statut financier, avec un RC=2,57 (IC95%
[1,30-5,09], p<0,05) ;
Ceci corrobore les observations des plusieurs études
établissant une corrélation entre facteur de risque et
démence.
- En Amérique Latine, Les faibles revenus ou la
pauvreté ont été évoqués dans plusieurs
études (33, 34)
- Les antécédents d'hypertension étaient
significativement associés aux démences vasculaires dans une
communauté rurale du Kerala (Inde) alors que l'âge, le sexe et les
antécédents familiaux étaient associés à la
MA. (8, 32)
- En Chine, Une association significative entre le niveau
d'éducation et la prévalence de la MA était
retrouvée. Lors de cette méta-analyse : plus le niveau
d'éducation était élevé, moins la prévalence
était élevée.
- Au Sénégal, La prévalence de
démences dans cette population était de 6,6%, elle augmentait
avec l'âge et n'était pas influencée par le sexe ni le
statut matrimonial. Les facteurs de risque identifiés étaient
l'âge, le peu de contacts hebdomadaires avec les proches, les AVC,
l'épilepsie et l'histoire familiale de démence.
- Une étude multicentrique menée au
Nigéria et aux états unis montre que les facteurs de risque
significatifs de démences étaient l'âge et le sexe
féminin, alors que vivre avec d'autres personnes semblait protecteur,
mais la force de l'association était faible (54, 17). A Indianapolis,
les facteurs de risque étaient différents : l'âge, la vie
en milieu rural avant 19 ans, les antécédents familiaux de
démence et un faible niveau d'éducation. (55) Chez les Yorubas,
les facteurs de risque pour la MA incidente étaient l'âge et le
sexe féminin, alors que le fait de rapporter des
antécédents médicaux d'hypertension semblait protecteur.
L'âge était également un facteur de risque de MA incidente
chez les Afro-américains ainsi que la vie en milieu rural avant 19 ans
mais la consommation régulière d'alcool semblait protectrice.
L'éducation, le statut marital, la vie seule, les
antécédents de traumatisme crânien, la dépression,
les maladies cardiaques, les AVC, les fractures et antécédents
familiaux de démence n'étaient pas associés avec la MA
incidente dans ces deux populations.
- Dans une autre étude à JOS au Nigéria,
La prévalence des démences dans cette population était de
6,4% (IC 95% [3,8-9,9]) et les facteurs de risque indépendants de
démences étaient : le sexe féminin, un indice de masse
corporelle inférieur à 18,5 kg/m², et l'âge.
L'utilisation d'anti-inflammatoires non stéroïdiens était
associée à un risque réduit de démence lors de
l'analyse multivariée.
- Enfin Guerchet Maëlenn dans une étude
menée en Centre Afrique, au Bénin et en République du
Congo, montre que les variables significativement et indépendamment
associées aux démences étaient l'âge, le sexe, un
indice de masse corporelle inférieur à 18,5 kg/m²,
l'existence de troubles anxieux et de symptômes dépressifs au
moment de l'étude.
CONCLUSION
Au cours de notre travail, nous avons étudié les
démences dans notre milieu, particulièrement dans les hospices
des vieillards, où les différences culturelles et l'illettrisme
sont importants. Cette étude avait pour objectif de déterminer la
prévalence des démences et d'en étudier les facteurs de
risque.
Les premiers travaux effectués en population
générale en Afrique de l'Ouest montraient des fréquences
faibles de la démence sénile. Mais dans notre milieu, nos
résultats indiquent une situation différente avec une
prévalence beaucoup plus élevée. Aussi, certains facteur
étudiés, tel que : les antécédents
d'Alcoolisme, d'HTA, le déménagement en hospice et le changement
de statut financier sont associés aux démences, reflétant
ainsi l'origine multifactorielle de ces affections
neurodégénératives.
Il est donc clair que la démence sénile est un
problème de santé publique, et des études plus
poussé en population générale pourraient permettre l'élargissement des connaissances sur
l'épidémiologie des démences dans notre milieu.
REFERENCE :
1. M Guerchet, NM Paraïso, P Nubukpo, D Houinato, J-P
Clément, J-F Dartigues, P-M Preux. Démence et Déclin
Cognitif chez les Personnes Agées dans une Zone Rurale du Bénin
(Afrique de l'Ouest). 9ème Réunion Francophone sur la Maladie
d'Alzheimer et les syndromes apparentés, 20-22 novembre 2007, Nice.
Revue Neurologique 2007 ; 163 : P4-8,4S118-4S119.
2. Prince MJ. The need for research on dementia in developing
countries. Trop Med Int Health1997 ; 2 : 993-1000.
3. Collen MF. Vicissitudes of preventive medecine: a new
challenge.Methodsinf Med 2002; 41 (3):224-9
4. Prince M, Jackson J. World Alzheimer Report. Alzheimer's
Disease International. London. 2009.
http://www.alz.co.uk/research/files/World20Alzheimer%20Report.pdf(téléchargé
le 19 novembre 2015).
5. Dartigues JF, Alzheimer's disease: a global challenge for
the 21st century. Lancet Neurol2009 ;8 : 1082-1083.
6. Li G, Shen YC, Chen CH, Zhao YW, Li SR, Lu M. An
epidemiological survey of age-relateddementia in an urban area of Beijing. Acta
Psychiatr Scand 1989; 79: 557-563.
7. Phantumchinda K, Jitapunkul S, Sitthi-Amorn C, Bunnag SC.
Prevalence of dementia in an urban slum population in Thailand: Validity of
sreening methhhooods. Int J Geriatr Psychiatry 1991; 6:639-646.
8. Chandra V, Ganguli M, Pandav R, Johnston J, Belle S,
DeKosky ST. Prevalence of Alzheimer'sdisease and other dementias in rural
India: The Indo-US study. Neurology 1998; 51: 1000-1008.
9. Ketzoian C, Rega I, Caseres R, Dieguez E, Coirolo G,
Scaramelli A. Estudio de la prevalenciade las principales enfermedades
neurológicas en una población del Uruguay. La Prensa
MedicaUruguaya 1997; 17: 9-26.
10. Hendrie HC, Osuntokun BO, Hall KS, Ogunniyi AO, Hui SL,
Unverzagt FW, Gureje O,Rodenberg CA, Baiyewu O, Musick BS. Prevalence of
Alzheimer's disease and dementia in twocommunities: Nigerian Africans and
African Americans. Am J Psychiatry 1995; 152: 1485-1492.
11. Lobo A, Launer LJ, Andersen K, Di Carlo A, Breteler MM,
Copeland JR, Dartigues JF, JaggerC, Martinez-Lage J, Soininen H, Hofman A.
Prevalence of dementia and major subtypes inEurope : A collaborative study of
population-based cohorts. Neurologic Diseases in ElderlyResearch Group.
Neurology 2000; 54: S4-S9.
12. Ganguli M, Ratcliff G, Chandra V, Sharma S, Gilby J,
Pandav R, Belle S, Ryan C, Baker C,Seaberg E, Devosky S. A Hindi version of the
MMSE: the development of a cognitive screeninginstrument for a largely
illiterate rural elderly population in India. Int J Geriatr Psychiat 1995;10:
367-377.
13. Hendrie HC, Hall KS, Ogunniyi A, Gao S. Alzheimer's
disease, genes, and environment: thevalue of international studies. Can J
Psychiatry 2004; 49: 92-99.
14. Gureje O, Ogunniyi A, Baiyewu O, Price B, Unverzagt FW,
Evans RM, Smith-Gamble V, LaneKA, Gao S, Hall KS, Hendrie HC, Murrell JR. APOE
epsilon4 is not associated with Alzheimer'sdisease in elderly Nigerians. Ann
Neurol 2006 a; 59: 182-185.
15. Persson G, Skoog I. A prospective population study of
psychosocial risk factors for late onsetdementia. Int J Geriatr Psychiatry
1996; 11: 15-22.
16. Hendrie HC, Ogunniyi A, Hall KS, Baiyewu O, Unverzagt FW,
Gureje O, Gao S, Evans RM,Ogunseyinde AO, Adeyinka AO, Musick B, Hui SL.
Incidence of dementia and Alzheimer diseasein 2 communities: Yoruba residing in
Ibadan, Nigeria, and African Americans residing in Indianapolis, Indiana. JAMA
2001; 285: 739-747.
17. Ogunniyi A, Baiyewu O, Gureje O, Hall KS, Unverzagt F, Siu
SH, Gao S, Farlow M, Oluwole OS, Komolafe O, Hendrie HC. Epidemiology of
dementia in Nigeria: results from the Indianapolis-Ibadan study. Eur J Neurol
2000; 7: 485-490.
18. Apt N. Ageing in Africa. Geneva, World Health Organization
Aging and Health programme, 1997.
19. Maëlenn M.G., Démences en Afrique
Subsaharienne:outils, prévalence et facteurs de risque.Université
de LimogesEcole Doctorale Thématique Sciences pour
l'EnvironnementFaculté de MédecineInstitut Génomique,
Environnement, Immunité, Santé et Thérapeutiques(GEIST),
thèse, Limoges 2011, pp 183.
20. Organisation Mondiale de la Santé, Classification
statistique Internationale des Maladies et des problèmes de santé
connexes. 10ème révision. 1994. Genève, Suisse.
21. American Psychiatric Association: Diagnostic and
Statistical Manual of Mental Disorders, Fourth Edition, Text Revision. 2000,
Washington.
22. Arcand M, Herbert R. les démences. Préis
pratique de gériatrie, Edisem 1991: 135-138.
23. Vellas B, Ousset P-J, Nourhadhemi F, Sastre N, Micas M.
suivi médical et aspect non cognitif de la maladie d'alzheimer :
à propos de l'étude ELSA. L'année gérontologique,
1997 : 1-16
24. Chen P, Ratcliff G, Belle SH, Cauley JA, Dekosky ST,
Ganguli M, Patterns of cognitive decline in presymptomatic Alzheimer disease: a
prospective community study. ArchGenPsychiatry. 2001 Sept; 58 (9):
859-60
25. Dubois B, Feldman HH, Jacova C, Dekosky ST,
Barberger-Gateau P, Cummings J, Delacourte A, Galasko D, Gauthier S, Jicha G,
Meguro K, O'brien J, Pasquier F, Robert P, Rossor M, Salloway S, Stern Y,
Visser PJ, Scheltens P. Research criteria for the diagnosis of Alzheimer's
disease: revising the NINCDS-ADRDA criteria. Lancet Neurol 2007; 6: 734-746.
26. Salloway S. Current and future treatments for Alzheimer's
Disease. CNS Spectr 2009; 14: 4- 8.
27. Molero AE, Pino-Ramírez G, Maestre GE. High
prevalence of dementia in a Caribbean population. Neuroepidemiology 2007; 29:
107-112.
28. Albala C, Quiroga P, Klaassen G, Rioseco P, Pérez
H, Calvo C. Prevalence of dementia and cognitive impairment in Chile (Abstr).
World Congress of Gerontology, Adelaide, Australia, 483.
29. Herrera E Jr, Caramelli P, Silveira AS, Nitrini R.
Epidemiologic survey of dementia in a community-dwelling Brazilian population.
Alzheimer Dis Assoc Disord 2002; 16: 103-108.
30. Custodio N. Prevalencia de demencia en una
población urbana de Lima-Perú: estudio puerta a puerta. An Fac
med 2008; 69: 233-238.
31. Scazufca M, Menezes PR, Vallada HP, Crepaldi AL,
Pastor-Valero M, Coutinho LM, Di Rienzo VD, Almeida OP. High prevalence of
dementia among older adults from poor socioeconomic backgrounds in São
Paulo, Brazil. Int Psychogeriatr 2008 b; 20: 394-405.
32. Llibre Rodriguez JJ, Ferri CP, Acosta D, Guerra M, Huang
Y, Jacob KS, Krishnamoorthy ES, Salas A, Sosa AL, Acosta I, Dewey ME, Gaona C,
Jotheeswaran AT, Li S, Rodriguez D, Rodriguez G, Kumar PS, Valhuerdi A, Prince
M; 10/66 Dementia Research Group. Prevalence of dementia in Latin America,
India, and China: a population-based cross-sectional survey. Lancet 2008 b;
372: 464-474.
33. Scazufca M, Menezes PR, Araya R, Di Rienzo VD, Almeida OP,
Gunnell D, Lawlor DA, Sao Paulo Ageing & Health Study. Risk factors across
the life course and dementia in a Brazilian population: results from the Sao
Paulo Ageing & Health Study (SPAH). Int J Epidemiol 2008 a; 37: 879-890.
34. Kalaria RN, Maestre GE, Arizaga R, Friedland RP, Galasko
D, Hall K, Luchsinger JA, Ogunniyi A, Perry EK, Potocnik F, Prince M, Stewart
R, Wimo A, Zhang ZX, Antuono P, World Federation of Neurology Dementia Research
Group. Alzheimer's disease and vascular dementia in developing countries:
prevalence, management, and risk factors. Lancet Neurol 2008; 7: 812- 826.
35. Llibre Rodríguez JJ, Valhuerdi A, Sanchez II, Reyna
C, Guerra MA, Copeland JR, McKeigue P, Ferri CP, Prince MJ. The prevalence,
correlates and impact of dementia in Cuba. A 10/66 group population-based
survey. Neuroepidemiology 2008 a; 31: 243-251.
36. Shaji S, Promodu K, Abraham T, Roy KJ, Verghese A. An
epidemiological study of dementia in a rural community in Kerala, India. Br J
Psychiatry 1996; 168: 745-749.
37. Rajkumar S, Kumar S, Thara R. Prevalence of dementia in a
rural setting: A report from India. Int J Geriatr Psychiatry 1997; 12:
702-707.
38. da Silva HA, Gunatilake SB, Smaith AD. Prevalence of
dementia in a semi-urban population in Sri-Lanka: report from a regional
survey. Int J Geriatr Psychiatry 2003; 18: 711-715.
39. Liu HC, Chou P, Lin KN, Wang SJ, Fuh JL, Lin HC, Liu CY,
Wu GS, Larson EB, White LR. Assessing cognitive abilities and dementia in a
predominantly illiterate population of older individuals in Kinmen. Psychol Med
1994; 24: 763-770.
40. Zhou DF, Wu CS, Qi H, Fan JH, Sun XD, Como P, Qiao YL,
Zhang L, Kieburtz K. Prevalence of dementia in rural China: impact of age,
gender and education. Acta Neurol Scand 2006; 114: 273-280
41. Li G, Shen YC, Chen CH, Zhao YW, Li SR, Lu M. An
epidemiological survey of age-related dementia in an urban area of Beijing.
Acta Psychiatr Scand 1989; 79: 557-563.
42. Chiu HFK, Lam LCW, Chi I, Leung T, Li SW, Law WT, Chung
DWS, Fung HHL, Kan PS, Lum CM, Ng J, Lau J. Prevalence of dementia in Chinese
elderly in Hong Kong. Neurology 1998; 50: 1002-1009.
43. Li S, Yan F, Li G, Chen C, Zhang W, Liu J, Jia X, Shen Y.
Is the dementia rate increasing in Beijing? Prevalence and incidence of
dementia 10 years later in an urban elderly population. Acta Psychiatr Scand
2007 b; 115: 73-79.
44. Kua EH, Ko SM. Prevalence of dementia among elderly
Chinese and Malay residents of Singapore. Int Psychogeriatr 1995; 7:
439-446.
45. Phantumchinda K, Jitapunkul S, Sitthi-Amorn C, Bunnag SC.
Prevalence of dementia in an urban slum population in Thailand: Validity of
sreening methhhooods. Int J Geriatr Psychiatry 1991; 6:639-646.
46. Farrag A, Farwiz HM, Khedr EH, Mahfouz RM, Omran SM.
Prevalence of Alzheimer's disease and other dementing disorders: Assiut-Upper
Egypt study. Dement Geriatr Cogn Disord 1998; 9: 323-328.
47. El Tallawy HN, Hegazy AM, Hakeem M NA, Rageh TA, Shehata
GA, Abo-Elfetoh N, Farghaly WM, El Mesalhy EM, Rayan IA. Prevalence of dementia
in Al-Kharga District-New Valley (Egypt). Neuroepidemiology 2009; 32:
242-250.
48. Kalaria RN, Ogeng'o JA, Patel NB, Sayi JG, Kitinya JN,
Chande HM, Matuja WB, Mtui EP, Kimani JK, Premkumar DR, Koss E, Gatere S,
Friedland RP. Evaluation of risk factors for Alzheimer's disease in elderly
east Africans. Brain Res Bull 1997; 44: 573-577.
49. Traoré M, Sacko M, Adelaide M, Diakité B,
Guinto CO. Prévalence de la démence et de la Maladie d'Alzheimer
dans le district de Bamako. Rev Neurol (Paris) 2002 ; 158 : 2S50.
50. Gunito CO, Traoré M, Barry K, Sacko M,
Traoré S. Prévalence de la démence et place de la Maladie
d'Alzheimer dansla pathologie des personnes âgées en milieu rural
dans la région de Koulikoro, Mali. 16ème Congrès de la
PAANS, Cotonou, 2004.
51. Touré K, Coumé M, Ndiaye-Ndongo D, Thiam MH,
Zunzunegui MV, Bacher Y, Tal/Dia A, Gueye L, Sene-Diouf F, Ndiaye M, Thiam A,
Diop AG, Ndiaye MM. Prévalence de la démence dans une population
de personnes âgées sénégalaises. Afr J Neurol Sci
2008 b; 27 : 30-43.
52. Touré K, Coumé M, Ndiaye-Ndongo D, Thiam MH,
Zunzunegui MV, Bacher Y, Tal/Dia A, Gueye L, Sene-Diouf F, Ndiaye M, Thiam A,
Diop AG, Ndiaye MM. Facteurs de risque de démence dans une population de
personnes âgées sénégalaises. Afr J Neurol Sci 2009;
28 : 1- 15.
53. Touré K, Coumé M, Ndiaye Ndongo ND, Thiam
MH, Zunzunegui MV, Bacher Y, Gueye L, Tal Dia A, Ndiaye MM. Le test du
Sénégal: un instrument valide et fiable pour le dépistage
de la démence dans une population de personnes âgées
sénégalaises. Afr J Neurol Sci 2008 a; 27: 4-13.
54. Hall K, Gureje O, Gao S, Ogunniyi A, Hui SL, Baiyewu O,
Unverzagt FW, Oluwole S, Hendrie HC. Risk factors and Alzheimer's disease: a
comparative study of two communities. Aust N Z J Psychiatry 1998; 32:
698-706.
55. Osuntokun BO, Sahota A, Ogunniyi AO, Gureje O, Baiyewu O,
Adeyinka A, Oluwole SO, Komolafe O, Hall KS, Unverzagt FW, Hui SL, Yang M,
Hendrie HC. Lack of an association between apolipoprotein E epsilon 4 and
Alzheimer's disease in elderly Nigerians. Ann Neurol1995; 38: 463-465.
56. Gureje O, Ogunniyi A, Kola L. The profile and impact of
probable dementia in a sub-Saharan African community: Results from the Ibadan
Study of Aging. J Psychosom Res 2006 b; 61: 327-333.
57. Ochayi B, Thacher TD. Risk factors for dementia in central
Nigeria. Aging Ment Health 2006; 10: 616-620.
58. Perkins AJ, Hui SL, Ogunniyi A, Gureje O, Baiyewu O,
Unverzagt FW, Gao S, Hall KS, Musick BS, Hendrie HC. Risk of mortality for
dementia in a developing country: the Yoruba in Nigeria. Int J Geriatr
Psychiatry 2002; 17: 566-573.
59. Derouesné C, Poitreneau J, Hugonot L, Kalafat M,
Dubois B, Laurent B. Au nom du Groupe de Recherche sur l'Evaluation Cognitive
(GRECO). Le Mental-State Examination (MMSE): un outil pratique pour
l'évaluation de l'état cognitif des patients par le clinicien.
Version françaiseconsensuelle. Presse Med 1999; 28: 1141-1148.
60. HAS. Diagnostic et prise en charge de la maladie
d'Alzheimer et des maladies apparentées. Recommandations
professionnelles. Rev Neurol (Paris) 2008; 164: 754-774.
61. Kalafat M, Hugonot-Diener L, Poitrenaud J. Standardisation
et étalonnage français du « Mini Mental State » (MMS)
version GRECO. Rev Neuropsychol 2003; 13: 209-236.
62. Gagnon M, Letenneur L, Dartigues JF, Commenges D, Orgogozo
JM, Barberger-Gateau P, Alpérovitch A, Décamps A, Salamon R.
Validity of the Mini-Mental State examination as a screening instrument for
cognitive impairment and dementia in French elderly community residents.
Neuroepidemiology 1990; 9: 143-150.
63. O'Connor DW, Pollitt PA, Treasure FP, Brook CP, Reiss BB.
The influence of education, social class and sex on Mini-Mental State scores.
Psychol Med 1989; 19: 771-776.
64. Brayne C, Calloway P. The association of education and
socioeconomic status with the Mini Mental State Examination and the clinical
diagnosis of dementia in elderly people. Age Ageing 1990; 19: 91-96.
65. Dumay F. Facteurs modifiant le Mini Mental Status (MMS)
chez les sujets âgés de plus de 65 ans. Rev Gériatr 1991;
8: 339-344.
66. Robert PH, Schuck S, Dubois B, Olié JP,
Lépine JP, Gallarda T, Goni S, Troy S; Investigators' Group. Screening
for Alzheimer's disease with the short cognitive evaluation battery. Dement
Geriatr Cogn Disord 2003; 15: 92-98.
67. Dubois B, Touchon J, Portet F, Ousset PJ, Vellas B, Michel
B. «The 5 words»: a simple and sensitive test for the diagnosis of
Alzheimer's disease. Presse Med 2002; 31: 1696-1699.
68. Cowppli-Bony P, Fabrigoule C, Letenneur L, Ritchie K,
Alpérovitch A, Dartigues JF, Dubois B. Le test des 5 mots :
validité dans la détection de la maladie d'Alzheimer dans la
population générale. Rev Neurol (Paris) 2005; 161: 1205-1212.
69. Park JH, Kwon YC. Modification of the MMSE for use in the
elderly in a non-western society. Part I. Development of Korean version of
MMSE. Int J Geriatr Psychiatry 1990; 5: 381-387.
70. Salmon DP, Riekkinen PJ, Katzman R, zhang M, Jin H, Yu E.
Cross-cultural studies of dementia : a comparison of MMSE performance in
Finland and China. Arch Neurol 1989; 46: 769-772.
71. Glosser G, Wolfe N, Albert ML, Lavine L, Steele JC, Calne
DB, Schoenberg BS. Cross-cultural cognitive examination: validation of a
dementia screening instrument for neuroepidemiological research. J Am Geriatr
Soc 1993; 41: 931-939.
72. Teng EL, Hasegawa K, Homma A, Imai Y, Larson E, Graves A,
Sugimoto K, Yamaguchi T, Sasaki H, Chiu D, White LR. The Cognitive Abilities
Screening Instrument (CASI): a practical test for cross-cultural
epidemiological studies of dementia. Int Psychogeriatr 1994; 6: 45-58.
73. Hall KS, Hugh C, Hendrie HC, Brittain HM, Norton JA,
Rodgers DD, Prince CS, Pillay N, Blue AW, Kaufert JN, Nath A, Shelton P, Postl
BD, Osuntokun BO. The development of a dementia screening interview in two
distinct languages. Int J Meth Psychiatr Res 1993; 3: 1-28.
74. Hall KS, Ogunniyi AO, Hendrie HC, Osuntokun BO, Hui SL,
Musick BS, Rodenberg CA, Unverzagt FW, Guerje O, Baiyewu O. A cross-cultural
community based study of dementias: methods and performance of the survey
instrument Indianapolis, USA, and Ibadan, Nigeria. Int J Methods Psychiatr Res
1996; 6: 129-142.
75. American Psychiatric Association: Diagnostic and
statistical manual of mental disorders. 3rd Edition Revised. 1987,
Washington.
76. Folstein MF, Folstein SE, McHugh PR. Mini Mental state. A
practical method for grading the cognitive state of patients for the clinician.
J Psychiatr Res 1975; 12: 189-198.
77. Roth M, Tym E, Mountjoy CQ, Huppert FA, Hendrie H, Verma
S, Goddard R. CAMDEX. A standardised instrument for the diagnosis of mental
disorder in the elderly with special reference to the early detection of
dementia. Br J Psychiatry 1986; 149: 698-709.
78. Blessed G, Tomlinson BE, Roth M. The association between
quantitative measures of dementia and for senile change in the cerebral grey
matter of elderly. Br J Psychiatry 1968; 114: 797-811.
79. Gurland B, Kuriansky J, Sharpe L, Simon R, Stiller P,
Birkett P. The Comprehensive assessment and Referral Evaluation (CARE) -
rationale, development and reliability. Int J Aging Hum Dev 1977; 8: 9-42.
80. Evans DA, Funkenstein HH, Albert MS, Scherr PA, Cook NR,
Chown MJ, Hebert LE, Hennekens CH, Taylor JO. Prevalence of Alzheimer's disease
in a community population of older persons. Higher than previously reported.
JAMA 1989; 262: 2551-2556.
81. Hall KS, Gao S, Emsley CL, Ogunniyi AO, Morgan O, Hendrie
HC. Community screening interview for dementia (CSI 'D'); performance in five
disparate study sites. Int J Geriatr Psychiatry 2000; 15: 521-531.
82. Chen CH, Mizuno T, Elston R, Kariuki MM, Hall K, Unverzagt
F, Hendrie H, Gatere S, Kioy P, Patel NB, Friedland RP, Kalaria RN. A
comparative study to screen dementia and APOE genotypes in an ageing East
African population. Neurobiol Aging 2010; 31: 732-740.
83. Prince M, Ferri CP, Acosta D, Albanese E, Arizaga R, Dewey
M, Gavrilova SI, Guerra M, Huang Y, Jacob KS, Krishnamoorthy ES, McKeigue P,
Rodriguez JL, Salas A, Sosa AL, Sousa RM, Stewart R, Uwakwe R. The protocols
for the 10/66 dementia research group populationbased research programme. BMC
Public Health 2007; 7: 165.
84. Prince MJ, de Rodriguez JL, Noriega L, Lopez A, Acosta D,
Albanese E, Arizaga R, Copeland JR, Dewey M, Ferri CP, Guerra M, Huang Y, Jacob
KS, Krishnamoorthy ES, McKeigue P, Sousa R, Stewart RJ, Salas A, Sosa AL,
Uwakwa R, 10/66 Dementia research group. The 10/66
TABLE DES MATIÈRES
Epigraphe
I
SERMENTD'HIPPOCRATE
II
DEDICACE
III
REMERCIEMENT
IV
Résumé
VI
SIGLE ET ABREVIATION
VII
INTRODUCTION
1
REVUE DE LA LITTERATURE
4
CHAPITRE I : GENERALITES
5
1. Définitions
5
2. Types de démences &
critères diagnostiques
5
3. Traitement
8
4. Epidémiologie des démences
en zone tropicale
9
1.1.
Amérique latine
9
1.2.
Asie
12
1.3.
Afrique
15
CHAPITRE II : OUTILS
DIAGNOSTICS
21
A. Tests cognitifs les plus
utilisés
21
1. Mini Mental State
21
2. Batterie cognitive courte
22
Le test 5M :
22
B. Tests cognitifs utilisés dans les
pays en développement
23
Test du Sénégal
23
4. Community Screening Instrument for
Dementia
24
RECHERCHES PERSONNELLES
27
CHAPITRE III : PATIENTS ET
METHODES
28
III.1. Site de l'enquête
28
III.2. POPULATION D'ETUDE
30
A. POPULATION
D'ETUDE ET CRITERE D'INCLUSION
30
B. CRITERES
D'INCLUSION
31
C. CRITERES DE NON
INCLUSION
31
III.3. CONSIDERATIONS ETHIQUES
31
A. Obtention du
consentement
31
B. Ce qui a
été demandé aux participants
32
C. Risques et
inconforts
32
III.4. METHODE
32
A. Type
d'étude
32
B. Période
de l'étude
32
C.
Matériel
33
D. Analyses
statistiques
34
CHAPITRE IV : RESULTATS
36
IV.1. ANALYSES UNIVARIEES
36
1. PARAMETRES
SOCIODEMOGRAPHIQUE
36
TABLEAU VI : REPARTITION DES SUJETS
SELON LE SEXE
37
TABLEAU VII : REPARTITION DES SUJETS
SELON L'AGE
37
TABLEAU VIII : REPARTITION DES SUJETS
SELON LE STATUT MARITAL
38
TABLEAU IX : REPARTITION DES SUJETS
SELON LA RESIDENCE DES PROCHES PARENTS
38
TABLEAU X : ORIGINE DE LA DEMENCE
SELON LE CRITERE DIAGNOSTICS DE LA NINCDS-ADRDA SCORE DE HACHINSKI
ET
42
TABLEAU XII : REPARTITION DE LA
DEMENCE PAR RAPPORT AU STATUT MARITAL
43
IV.2. ANALYSES BIVARIEES
44
III.3. ANALYSE MULTIVARIE
45
TABLEAU XIII : FACTEURS ASSOCIES AUX
DEMENCES DANS LES HOSPICES DES VIEILLARDS DE LUBUMBASHI
45
PARAMETRES
45
AGE
45
CHAP V : DISCUSSION
47
V.1. PARAMETRES
SOCIODEMOGRAPHIQUE
47
SEXE
47
L'age
47
Le statut marital
47
Scolarisation
48
V.2. DONNEES EPIDEMIOCLINIQUES
48
Prévalence intra-institutionnelle
des troubles cognitifs
48
Prévalence intra-institutionnelle
des démences
48
Typage de la démence
49
Démence et sexe
49
Analyse multivariées
50
CONCLUSION
52
REFERENCE :
53
ANNEXES:
- Annexes 1 : Critères diagnostiques des démences,
DSM-IV-TR
- Annexes 2 : Critères diagnostiques de la maladie
d'Alzheimer, NINCDS-ADRA
- Annexes 3 : Critères diagnostiques des
démences vasculaires, NINCDS-AIREN
- Annexes 4 : Protocole De Recherche
- Annexes 5 : Formulaire de recueil de consentement
- Annexes 6 : lettre d'autorisation du chef de service
urbain des affaires sociale à l'étude.
- Annexes 7 : quelques photos de l'enquêtes.
*
Annexes 1 : Critères diagnostiques des
démences, DSM-IV-TR
Annexes 2 : Critères diagnostiques de la
maladie d'Alzheimer, NINCDS-ADRA
Annexes 3 : Critères diagnostiques des
démences vasculaires, NINCDS-AIREN
ANNEXE 4 : QUESTIONNAIRE EPIDEMIOLOGIE DES
DEMENCES DANS LES HOSPICES DE VIEILLARDS DE LUBUMBASHI2014-2016
N° sujet :.......................................... Date :
/ / Enquêteur : ...................................... Lieu
(Nom de l'hospice) :................................................
Sexe : âge :
Statut marital:
- - Marié ou en concubinage
- Célibataire
- Divorcée ou séparée
- Veuf (veuve)
Participation à l'étude (consentement
éclairé):
- Accepte
- Refuse
1. En institution depuis combien de temps ? Nbre d'années
: ...........
2. Commune des membres de votre famille ?
................................
3. Etes- vous allés à l'école ?
4. Quel métier exerciez-vous ?
a. a. Salarié
b. Artisan / Commerçant
c. Agriculteur / Eleveur
d. Inactif
e. Autre
1. 5. Antécédents médicaux :
6. Antécédents psychiatriques :
7. Antécédents familiaux :
8. Traumatisme crânien :
9. Traitements en cours :
10. Pour les femmes, nombre de grossesse.
ETUDE DES FACTEURS PSYCHO-SOCIAUX
- Entre 0 et 15 ans
o Avez-vous perdu un parent ? (0) (1) (2)
o Vos parents ont-ils divorcé ? (0) (1) (2)
o Avez-vous grandi avec un seul de vos parents ? (0) (1) (2)
o Avez-vous grandi avec d'autres personnes que vos parents ?
(0) (1) (2)
o Avez-vous grandi dans une extrême pauvreté ? (0)
(1) (2)
- Entre 16 et 64 ans
o Avez-vous perdu un(e) époux (se) ? (0) (1) (2)
o Avez-vous perdu un enfant ? (0) (1) (2)
o Un de vos enfants a-t-il été gravement malade ?
(0) (1) (2)
o Avez-vous exercé un travail manuel éprouvant ?
(0) (1) (2)
o Avez-vous travaillé de nuit ? (0) (1) (2)
- Après 65 ans
o Avez-vous perdu un(e) époux (se) ? (0) (1) (2)
o Votre époux (se) a-t-il (elle) eu une grave maladie
physique ? (0) (1) (2)
o Votre époux (se) a-t-il (elle) eu une maladie mentale ?
(0) (1) (2)
o Avez-vous perdu un de vos enfants ? (0) (1) (2)
o Un de vos enfants a-t-il été gravement malade ?
(0) (1) (2)
o Avez-vous perdu des proches ou des amis ? (0) (1) (2)
o Avez-vous déménagé ? (0) (1) (2)
o Avez-vous connu un changement de statut financier ? (0) (1)
(2)
(0) : Non
(1) : Oui
(2) : Ne sait pas
COMMUNITY SCREENING INTERVIEW FOR DEMENTIA
Interrogatoire du
sujet Début du test Heure
= J'aimerais que vous répétiez et que vous reteniez mon
prénom. Mon prénom est _________________
Pouvez-vous répéter s'il vous plait ?
(L'examinateur peut répéter trois fois le prénom si
nécessaire)
- Peut répéter (1 pt)
- Ne peut pas répéter (0 pt)
Langage et expression -
dénomination
1. (Montrez un stylo) Comment s'appelle cet objet ?
(Réponse correcte=1 ; réponse incorrecte=0)
2. (Montrez une montre) Qu'est-ce que c'est ? (Réponse
correcte=1 ; réponse incorrecte=0)
3. (Tapotez votre chaise ?) Et ceci ? (Réponse
correcte=1 ; réponse incorrecte=0)
4. (Montrez vos chaussures) Et cela ? (Réponse
correcte=1 ; réponse incorrecte=0)
5. (Montrez vos doigts) Comment appelle-t-on ceci ?
(Réponse correcte=1 ; réponse incorrecte=0)
6. (Montrez votre coude) Qu'est-ce que c'est ? (Réponse
correcte=1 ; réponse incorrecte=0)
7. (Montrez votre épaule) Comment appelle-t-on cette
partie du corps ? (Réponse correcte=1 ; réponse
incorrecte=0)
Langage et expression
8. A quoi sert un pont ? (Pour traverser une rivière)
(Réponse correcte=1 ; réponse incorrecte=0)
9. Que faites-vous avec un marteau ? (Planter un clou)
(Réponse correcte=1 ; réponse incorrecte=0)
10. Que font les gens dans une église ? (Ils prient, ils
se marient) (Réponse correcte=1 ; réponse incorrecte=0)
Langage et expression -
répétition
11. Dite une phrase et demandez au sujet de répéter
(Réponse correcte=1 ; réponse incorrecte=0)
Mémoire - rappel
12. Vous vous rappelez mon prénom ? Pouvez-vous me le dire
? Si réponse incorrecte : je vais vous le redire et vous le
redemander très bientôt. Rappelez-vous, mon prénom est
____________ (L'examinateur peut répéter trois fois le
prénom si nécessaire) (Réponse correcte=1 ;
réponse incorrecte=0)
Langage et expression - dénomination,
fluence.
Je vais maintenant vous donner une catégorie et vous allez
me dire le plus vite possible autant de mots que vous connaissez qui
appartiennent à cette catégorie. Par exemple, si je vous dis
« vêtements », vous pourriez dire, tee-shirt, cravate ou
chapeau.
Connaissez-vous d'autres sortes de vêtements ? (Attendre
que le sujet donne deux mots. S'il le fait, procédez au test
réel. Si le sujet donne une réponse inexacte ou aucune
réponse juste, corriger et répéter les instructions. S'il
ne comprend pas les instructions, terminez cet item).
13. Je vais maintenant vous donner une autre catégorie :
« animaux » et vous allez me dire toutes les sortes d'animaux que
vous connaissez, qu'ils vivent sur terre, dans l'eau, dans les airs, dans la
forêt. Vous avez une minute pour me dire le nom d'autant d'animaux
différents que vous connaissez.
TOTAL de mots =............ (Nbre des points)
Mémorisation
14. Je vais lire cinq mots et je vais vous demander de les
répéter (Maison, vin de palm, chenille, tamis,
auto) TOTAL : / 5 Répéter jusqu'à
ce que le sujet réussisse l'épreuve. Nombre d'essai avant
réussite :
Encodage indicé
15. Une fois la liste lue, dire au patient : « Pouvez-vous
me dire quel est le nom de » Ustensile de cuisine, Moyen de transport,
Boisson, Bâtiment, Insecte
Rappel immédiat libre.
16. Demander au patient : « Pouvez-vous me redonner les mots
que vous venez de dire ?» Maison, vin de palm, chenille, tamis, auto.
Total 1= total de bons mots rappelés spontanément
:.............
Si les 5 mots sont rappelés, passer directement au
test suivant. Sinon, continuer ci-dessous. Essayez de mémoriser
ces cinq mots parce que je vais vous les demander plus tard.
Rappel immédiat indicé
17. Pour les mots non rappelés, et seulement pour ceux-ci,
demander « Quel était le nom de... ? » : Ustensile de cuisine,
Moyen de transport, Boisson, Bâtiment, Insecte.
Total 2= total de bons mots rappelés après
indiçage : .............
SCORE D'APPRENTISSAGE : TOTAL1 + TOTAL2 = /5
Si ce score est égal à 5, passer aux questions
suivantes. S'il est inférieur à 5, redire à nouveau
lesmots au patient et insister sur les mots non rappelés pour effectuer
un nouvel indiçage.
Attention et calcul
18. Si je possède 1000 francs et que je vous donne 250
francs, combien me reste-t-il ?
19. Compter de 1 à 10. Compter à l'envers de 10
à 1.
Rappel
20. Rappel différé libre :
Vous rappelez-vous des cinq mots que je vous ai dit il y a quelques
minutes ?
- Réponse incorrecte... 0
- Maison .................... 1
- Vin de palm.............. 1
- Chenille................... 1
- Tamis ...................... 1
- Auto ........................ 1TOTAL : / 5
Total intrusions :
Rappel différé indicé
21. Pour les mots non rappelés et seulement pour ceux-ci,
demandez « Quel était le nom de... ? » Ustensile de cuisine
Moyen de transport Boisson Bâtiment Insecte
Total de bons mots rappelés après
indiçage : Total intrusions : TOTAL RAPPEL
DIFFERE (libre + indicé) : /5
22. Si un kilo de sucre coûte 2000 francs, combien
coûtent deux kilos de sucre ? Combien coûtent trois kilos ? Quatre
kilos ?
- - Incorrect...................... 0
- 4000 f.......................... 1
- 6000 f.......................... 1
- 8000 f.......................... 1
TOTAL : /3
23. Montrer au sujet deux billets de banque, 500 f et 200
f. Combien d'argent cela fait-il ? (700 f )
24. Si quelqu'un vous donne cette somme, 700 fc, comme monnaie de
1000 f, combien avez-vous dépensé ? (300 f)
Orientation dans l'espace
Maintenant, je vais vous poser des questions à propos de
votre lieu de résidence.
1. 25. Quel est le nom de ce quartier ? (Réponse
correcte=1 ; réponse incorrecte=0)
26. Quel est le nom du maire de cette ville (Réponse
correcte=1 ; réponse incorrecte=0) ?
27. Quel est le nom de l'avenue ? (Réponse
correcte=1 ; réponse incorrecte=0)
28. Où se trouve le marché le plus proche?
(Réponse correcte=1 ; réponse incorrecte=0)
29. À qui est la chambre voisine ? (Réponse
correcte=1 ; réponse incorrecte=0)
Orientation dans le temps
1. 30. A quel mois sommes-nous ? (Réponse
correcte=1 ; réponse incorrecte=0)
31. Quel jour de la semaine ? (Réponse correcte=1 ;
réponse incorrecte=0)
32. Quel moment de la journée ? (Réponse
correcte=1 ; réponse incorrecte=0)
33. Quelle est la saison ? Saison des (pluies,
Saison sèche) (Réponse correcte=1 ; réponse
incorrecte=0)
34. Est-ce la saison des récoltes (arachide)?
(Réponse correcte=1 ; réponse incorrecte=0)
35. Quelle année sommes-nous ? (Réponse
correcte=1 ; réponse incorrecte=0)
36. Est-ce qu'il a plu hier ? (Réponse correcte=1 ;
réponse incorrecte=0)Compréhension du
langage
37. Inclinez la tête. (Réponse correcte=1 ;
réponse incorrecte=0)
38. Montrez la fenêtre puis la porte. (Réponse
correcte=1 ; réponse incorrecte=0)
39. Je vais vous donner un morceau de papier. Prenez-le de la
main droite, pliez-le en deux et jetez le par terre.
- Réponse incorrecte.......... 0
- Main droite..................... 1
- Pliage............................. 1
- Par terre.......................... 1
- TOTAL : /
Rappel
Vous rappelez-vous mon nom ? (Réponse approximative
acceptée) (Réponse correcte=1 ; réponse incorrecte=0)
Praxies
Recopiez cette figure:
a.
b.
Mémoire
40. Maintenant je vais vous lire une histoire courte et je vais
vous demander de répéter autant que possible cette histoire,
autant de détails que vous vous rappèlerez : « Trois
enfants étaientseuls à la maison et la maison prit feu. Un homme
courageux grimpa par une fenêtre de derrièreet leur porta secours.
En dehors de minimes égratignures et contusions, ils allaient bien.
»
Trois enfants ....................... 1 Maison en feu
...................... 1 Un hoe courageux grimpa .... 1 Les enfants
furent sauvés.... 1 Minimes blessures .............. 1 Tous saufs
.......................... 1 TOTAL : /6
Langage
41. Parlez-moi de votre enfance : « Où viviez-
vous ? Qu'est- ce qui a changé ? Parlez-moi devos frères et
soeurs. Parlez-moi de votre école. Quels sont vos meilleurs souvenirs ?
»
Le sujet est incapable de raconter une histoire ..............
0 Le sujet raconte son histoire ....... 1 Il refuse
...................................... 8
Fin du test : Temps =
Total points : ............
DONNEES ANTHROPOMETRIQUES ET MEDICALES
Poids (kg) : ................................
Taille (cm) : .............................Tour de taille (cm) :
..................
Périmètre abdominal (cm) : ......
Glycémie capillaire : ...............
Tension artérielle :
|
Bras gauche
|
Bras droit
|
Pression systolique
|
|
|
Pression diastolique
|
|
|
Pouls (sur 15'') = ................. x 4 = / minute Pouls
régulier :
Buvez- vous de l'alcool, en quelle quantité ?
Fumez-vous ou avez-vous fumé durant votre vie?
EXAMEN NEUROLOGIQUE
- - Fonction supérieure
o Langage
o Orientation temporo-spatial
o Jugement
o Mémoire
- Fonction symbolique
o Praxie
o Gnosie
o Mnésie
- Station debout
- Marche
- Tonus musculaire
- Sensibilité
- Examen des nerfs crâniens
- Reflexes.
CRITERES DSM IV
A. Apparition de déficits cognitifs multiples comme en
témoignent à la fois :
1) Une altération de la mémoire (altération
de la capacité à apprendre des informations nouvelles ou à
se rappeler les informations apprises antérieurement)
1 ? Oui 0 ? Non
2) Une (ou plusieurs) des perturbations cognitives suivantes :
a. Aphasie 1 ? Oui 0 ? Non
b. Apraxie (altération de la capacité à
réaliser une activité motrice malgré des fonctions
motrices intactes) 1 ? Oui 0 ? Non
c. Agnosie (impossibilité de reconnaître ou
d'identifier des objets malgré des fonctions sensorielles intactes) 1 ?
Oui 0 ? Non
d. Perturbation des fonctions exécutives (faire des
projets, organiser, ordonner dans le temps, avoir une pensée abstraite)
1 ? Oui 0 ? Non
B. Les déficits cognitifs des critères A1 et A2
sont tous les deux à l'origine d'une altération significative du
fonctionnement social ou professionnel et représentent un déclin
significatif par rapport au niveau de fonctionnement antérieur
1 ? Oui 0 ? Non
C. Les déficits ne surviennent pas de façon
exclusive au cours de l'évolution d'un délirium
1 ? Oui 0 ? Non
SCORE D'HACHINSKI
- Début brutal /__/
- Détérioration par paliers /__/
- Evolution fluctuante /__/
- Confusion nocturne /__/
- Préservation relative de la personnalité /__/
- Dépression /__/
- Plaintes somatiques /__/
- Labilité émotionnelle /__/
- Hypertension artérielle /__/
- Antécédents d'AVC /__/
- Symptôme neurologique focal /__/
- Signe neurologique focal /__/
- Signe d'artériosclérose /__/
- Score /__/__/
SYNTHESE DE L'EXAMEN MEDICAL
Diagnostic cognitif de l'examinateur (indépendamment des
critères DSMIV)
- 0 ? Pas de démence
- 1 ? Démence
Si démence, type :
- Maladie d'Alzheimer 0 ? Non 1 ? Probable
- Démence vasculaire 1 ? Oui 0 ? Non
- Démence mixte 1 ? Oui 0 ? Non
Démence impossible à classer (sans
précision) 1 ? Oui 0 ? Non
ANNEXES 5 : FORMULAIRE DE RECUEIL DE
CONSENTEMENT
Je soussigné (e), Mme, Mlle, Mr (Biffer la mention
inutile) :
Nom
:................................................Prénom :
........................................
Date de naissance
:.................................................................................
Déclare avoir pris connaissance et avoir bien compris
le déroulement de l'étude sur les démences dans les
hospices des vieillards, dans le cadre du mémoire de fin d'étude
de Mr Fabrice LELE MUTOMBO, à laquelle j'accepte de participer.
Il m'a été précisé que je suis
libre d'accepter ou de refuser de participer à cette recherche. Je
pourrai, à tout moment, si je le désire, interrompre ma
participation en le signalant à Mr Fabrice LELE MUTOMBO qui est
chargé de ladite étude.
J'accepte que les données collectées au cours de
cette étude puissent faire l'objet d'un traitement informatisé.
Les données qui me concernent resteront strictement confidentielles et
ne pourrons être divulgué que dans le cadre d'une communication
scientifique, dans le strict respect de l'anonymat.
J'ai pu poser toutes les questions que je voulais et j'ai
reçu des réponses adaptées.
J'ai disposé d'un tempsde réflexion suffisant
entre l'information et le consentement.
Fait à Lubumbashi, le....../........./ 2016
Le sujet
|