I.1.2. La Zone Tampon à Kahunga
L'idée de créer une zone tampon part de 1988,
quand le directeur de l'ICCN de l'époque, voyant les menaces de
conserver le DCR suite à l'accroissement des mouvements d'envahissement
de ce dernier, décida de limiter la zone tampon sur la route d'Ishasha
en plantant les arbres à chaque 200m. La zone tampon part de la
rivière Rutshuru jusqu'à Kabaraza (Bagurugumwe N.,
2011).
Suite à l'arrivée massive des
réfugiés rwandais en 1994 et une forte demande en bois de chauffe
par la population, le déboisement du parc surtout dans le secteur Mikeno
est massif et accéléré. En septembre 2005, il y a
création d'une commission, sous la direction du WWF, ayant pour but la
prospection des sites potentiels pour l'érection d'une zone tampon dans
le cadre de résolution de différends entre parc et population
- 18 -
riveraine. Il fallait aussi identifier les communautés
favorables à la conservation du DCR pouvant être impliqué
dans la réalisation de la zone tampon. C'est ainsi qu'il a
été constaté dans la localité de Kahunga que
l'installation d'une zone tampon y été possible car
contrôlée par l'ICCN et moins conflictuelle ; mais
également il fallait renforcer la ceinture verte mise en place par le
programme CEE/Kivu en 1988 - 1989 (Kasereka M., 2009). Le 12 juin
2006, un protocole d'accord entre l'ICCN et les associations qui oeuvreront
dans la ZT à Kahunga, 15 associations sont déjà au
rendez-vous en novembre 2006, Cassia siamea est choisi comme meilleure
essence à planter dans la ZT. Suite aux nombreux problèmes de
gestion, en novembre 2007 il y a élection d'un comité de gestion
de la ZT qu'on appela `'comité zone tampon" avec Monsieur Jules MUZUNA
à la tête. Au courant de cette saison (en janvier 2008) 12,87ha
sont réalisés avec les Eucalyptus. Le 05 février 2008, il
y a signature de l'acte d'engagement entre différentes parties prenantes
à l'atelier, coordonné par le gouvernement provinciale du
Nord-Kivu, sur la protection de la zone écologique du DCR et la
cohabitation pacifique avec la population riveraine du parc ; mais le SAP
claque la porte en refusant le résultat final de l'atelier. De Mai
à fin Novembre 2008, il y eu renforcement du projet par l'installation
20 pépinières supplémentaires à Kahunga, où
il y en avait qu'une seule, capable de ravitailler le reboisement de 100ha. En
octobre 2008, 24 associations sont opérationnelles dans la ZT dans le
cadre de sa gestion participative. A la fin du même mois jusqu'à
mars 2009, il y éclatement de la rébellion du CNDP avec pour
effet la mort de plus de 250.000 plantules, le projet tombe presque en moule
(Kasereka M., 2009). En juin 2009, le projet EcoMakala de WWF-PEVi redonne un
nouveau souffle au reboisement de la ZT à Kahunga.
Actuellement la pression provient des politiciens en
quête d'électeurs (population de plus en plus croissante) et en
mal de positionnement. Ils promettent la cession du DCR à la population
pour y ériger les champs de cultures. L'application de la loi avec
intégration de chefs coutumiers reste le seul moyen de conserver ce qui
reste du RDC (Bagurugumwe, 2011).
- 19 -
|