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Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au bénin

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par EMMANUEL HOUESSOU
IFORD / Université de Yaoundé - MASTER PROFESSIONEL EN DEMOGRAPHIE 2013
  

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5.1.5. Facteurs socio-économiques de la malnutrition

En utilisant la régression logistique binaire pas à pas, 15 modèles ont été élaborés en 1996 et 16 modèles en 2001 et en 2006 permettant de déterminer les mécanismes d'action des facteurs socio-économiques selon la logique de notre cadre d'analyse. Cependant les facteurs socio-économiques significatifs sont identifiés à travers les modèles saturés (M14 du tableau 5.4 ; M16 du tableau 5.5 et M16 du tableau 5.6) dans lesquels l'effet propre ou intrinsèque de chaque facteur socio-économique est connu en présence des autres variables indépendantes retenues pour l'étude. Ainsi, toutes choses étant égales par ailleurs, les facteurs les plus déterminants dans l'explication du retard de croissance chez les enfants de moins de cinq ans au Bénin sont répartis comme suit :

Facteurs communs :

y' L'âge de l'enfant est commun aux trois années 1996, 2001 et 2006 ;

y' La région de résidence, le sexe de l'enfant sont communs aux années 1996 et 2006 ;

y' Le niveau d'instruction le milieu de résidence, l'âge de la mère, l'intervalle inter-génésique sont communs aux années 2001 et 2006 ;

Facteurs spécifiques

y' En 1996 : Religion de la mère.

y' En 2001 : Le milieu de socialisation, allaitement, vaccination et la qualité de l'eau de boisson.

y' En 2006 : la taille du ménage

5.1.5.1. Influence des facteurs socio-économiques
a) Le niveau de vie du ménage

Le niveau de vie n'explique significativement au seuil de 5% le retard de croissance qu'en 2006. En effet, le niveau n'est ni significatif en 1996 ni en 2001. Cependant en 2001, il faut remarquer que l'introduction de la variable milieu de résidence dans le modèle M5 (tableau 5.5) a fait annuler l'effet exercé par le niveau de vie sur la malnutrition des enfants.

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de cinq ans au Bénin

En 2006, lorsqu'on considère le modèle global (modèle M15 du tableau 5.6), on remarque le niveau de vie est un facteur de différenciation de la malnutrition chronique des enfants de moins cinq ans. En effet, les enfants vivant dans les ménages riches courent 0,76 fois moins de risque de souffrir du retard de croissance que leurs homologues vivant dans les ménages moyen. Le risque de malnutrition parmi les enfants des ménages riches qui était de 0,61 (effet brut) a augmenté en passant à 0,76 (effet net), soit une augmentation d'environ du risque de malnutrition de 25% dans ces ménages. Ainsi les effets des autres facteurs ont contribué à l'augmentation de l'exposition au risque de malnutrition dans cette catégorie.

Cependant on n'observe aucune différence significative entre les enfants vivant dans les ménages de niveau de vie faible (pauvres) et ceux des ménages de niveau de vie moyen. Ainsi sous le poids des conditions de vie, les mères issues des ménages pauvres et celles des ménages de niveau de vie moyen adoptent les mêmes comportements nutritionnels alimentaires vis à vis de leurs enfants.

Remarquons que le risque de malnutrition diminue au fur et à mesure que le niveau de vie augmente. Mais cet effet n'est perceptible que pour les enfants vivant dans les ménages Donc l'hypothèse H1 qui stipule que le risque de malnutrition et son évolution temporelle sont significativement déterminés par le niveau de vie du ménage est confirmée.

b) Niveau d'instruction de la mère

Le niveau d'instruction de la mère n'explique le retard de croissance au seul de 5% qu'en 2001 et en 2006, toutes choses étant égales par ailleurs. En effet en 1996, le niveau d'instruction n'est pas significatif. Son effet brut s'annulé en présence de celui du niveau de vie dans le modèle M2 (tableau5.4). Ainsi en 1996, l'effet de niveau d'instruction passait par du celui du niveau de vie dont est annulé par celui du milieu de résidence.

Dans le modèle global de 2001, le risque d'exposition à la malnutrition chronique est moindre parmi les enfants issus des mères de niveau d'instruction secondaire et plus. En effet, les enfants dont leurs mères ont atteint le niveau secondaire ou plus courent 0,46 fois moins de risque de souffrir de la malnutrition que ceux des mères sans niveau (Modèle M16 du tableau 5.5). Mais ce risque parmi cette catégories d'enfants a augmenté passant de 0,28 (effet brut) à 0,46 (effet net), soit une augmentation d'environ 61% de risque. Ainsi

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de cinq ans au Bénin

les effets des autres facteurs ont contribué à l'augmentation de l'exposition au risque de malnutrition dans cette catégorie.

Cependant, il n'y a pas de différence significative entre les enfants des mères de niveau primaire et ceux des mères sans niveau d'instruction. Ainsi ces deux catégories de mères adoptent les mêmes comportements nutritionnels alimentaires vis à vis de leurs enfants. Mais on remarque que le risque de malnutrition parmi les enfants des mères de niveau d'instruction primaire qui était plus élevé (0,83) s'est annulé avec l'introduction de la variable le milieu de résidence (modèle M4 du tableau 5.5). Donc lorsqu'on prend en compte le milieu de résidence, le niveau d'instruction ne discrimine plus les enfants issus des mères sans niveau d'instruction et ceux dont leurs mères ont atteint le niveau primaire.

On constate dans le modèle M16 (tableau 5.6) de 2006 que les risques d'exposition à la malnutrition sont moindres parmi les enfants issus des mères de niveau d'instruction primaire et secondaire ou plus. En effet, les enfants des mères de niveau primaire et niveau secondaire et plus ont respectivement 0,73 et 0,66 fois moins de risque de souffrir du retard de croissance que les enfants des mères sans niveau. Donc contrairement au modèle global de 2001 où les enfants des mères sans niveau et de niveau primaire courraient les mêmes risque de souffrir du retard de croissance ; en 2006 les enfants ces deux catégories de mère ont des risques différents face à la malnutrition. Ces risques parmi ces catégories d'enfants ont augmenté passant des effets bruts de 0,62 pour les enfants des mères de niveau primaire et 0,44 pour ceux issus des mères de secondaire ou plus aux effets nets 0,74 et 0,67 respectivement pour ces deux catégories d'enfants. Ainsi les effets des autres facteurs ont contribué à l'augmentation de l'exposition au risque de malnutrition dans ces catégories.

Par ailleurs, il faut noter que le risque de malnutrition diminue au fur et à mesure que le niveau d'instruction augmente. De plus, au cours de la période 2001-2006, le risque de malnutrition des enfants issus des mères de niveau primaire était non significatif en 2001 mais il le devient en 2006. Pour les enfants issus des mères ayant atteint le secondaire ou plus, le risque de malnutrition est passé de en 0,46 en 2001 à 0,67 en 2006. Ainsi ces résultats montrent que l'hypothèse H2 selon laquelle le risque de malnutrition et son évolution temporelle sont significativement déterminés par le niveau d'instruction de la mère, c'est-à-dire l'absence d'instruction est significativement associée à l'augmentation de la malnutrition est confirmée.

c) Activité économique de la mère

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L'occupation de la mère n'a pas une influence significative sur le retard de croissance quelle que soit l'année. Mais l'activité influençait le retard de croissance au départ (effet brut) et cette influence est devenue non significative en présence des facteurs niveau de vie et niveau d'instruction .Cependant, le milieu de socialisation fait ressortir l'effet de l'activité économique (modèles M8 du tableau 5.4) qui sera complètement annulé après l'introduction de l'âge de l'enfant dans le modèle M10 de 1996. Le même scénario s'est aussi observé en 2001 où l'introduction de l'âge de l'enfant annule complètement de l'effet de l'activité économique de la mère. Mais en 2006, en dehors de l'âge de l'enfant qui annule l'effet de l'activité sur la malnutrition, le sexe de l'enfant fait ressortir cet effet (Modèles M10 et M11 du tableau 5.6) qui sera ensuite annule à nouveau par le facteur vaccination.

Ainsi on peut donc déduire de ces différents constats que l'effet de l'activité de la mère sur le retard de croissance passe de façon prépondérant par celui de l'âge de l'enfant et ensuite par le sexe de l'enfant et la vaccination. Ces résultats montrent que l'hypothèse H3 qui stipule que le risque de malnutrition et son évolution temporelle sont significativement déterminés par l'activité économique de la mère ; c'est à dire l'exercice d'une activité économique rémunérée est significativement associé à l'augmentation de la malnutrition est infirmée.

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