2.2.2.2. Etat morbide
Les maladies dans l'enfance les plus connues en Afrique
subsaharienne sont la diarrhée, la fièvre, la rougeole et les
infections respiratoires aigües. Selon GINIKEN et TEUNISSEN (1989), ces
maladies se rencontrent régulièrement chez « les enfants
des familles pauvres qui vivent le plus souvent dans un environnement que
caractérisent un approvisionnement en eau limité et
contaminé, l'absence de W.C. et des conditions peu hygiènes de
préparation et de conservation de la nourriture ». Dans ce
cas, le phénomène infectieux entraîne de profonds
changements métaboliques et une détérioration de
l'état nutritionnel des enfants. Cet auteur va plus loin en expliquant
l'interaction diarrhée- malnutrition. En effet, la malnutrition entrave
le processus immunitaire que l'organisme développe en temps normale
contre la plupart des micro-organismes responsables de la diarrhée et
réduit par là même la capacité de résistance
à la maladie. Dans le même temps, la diarrhée fait que
l'enfant mange moins et assimile plus mal, conduisant ainsi à une
nouvelle détérioration de son état nutritionnel. Ainsi
l'enfant se déshydrate et s'il n'est pas vite soigné, cette
déshydratation provoque une perte de 5% de son poids mais à 10%,
la mort s'ensuit. Ce même constat avait été fait par AKOTO
(1985) dans son étude sur la mortalité infanto-juvénile en
Afrique. Récemment, INSAH (2008) a également mis en
évidence la forte corrélation entre maladie et la malnutrition.
Mais MARIKO et collaborateurs (2009) précisent que c'est la survenue de
maladies comme les infections respiratoires aigües (IRA) et la
diarrhée qui exposent l'enfant à une aggravation du risque du
retard de croissance. ADJAMAGBO (1999) remarque que rares sont les femmes qui
adoptent des attitudes préventives pour éviter que les enfants ne
souffrent de diarrhée : que ce soit au niveau de l'hygiène, de la
nutrition, aussi bien pour les aliments que pour les boissons.
Cependant cette relation a d'ailleurs un double sens : la
maladie peut aggraver la malnutrition et vice-versa. En effet, un enfant qui
n'a attrapé aucune des maladies de l'enfance (par exemple
diarrhée, fièvre, infection respiratoire) dans un passé
récent est nettement moins malnutri qu'un enfant qui a contracté
une ou deux maladies à la fois. Les travaux de TANANG (2009) au
Cameroun, de KOBELEMBI (2004) en Centrafrique et de HAIDARA (2011) au Mali
s'inscrivent dans le même sens que ceux de leurs
prédécesseurs en comparant le risque chez les enfants qui ont une
expérience des infections par rapport à ceux qui n'en ont pas
eu.
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Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
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