2.1.3.3. Sexe de l'enfant
Le sexe de l'enfant apparait aussi parmi les facteurs
explicatifs de la malnutrition. Cette variable est souvent citée par les
chercheurs dans les études différentielles de la
mortalité. En effet, le sexe de l'enfant est susceptible d'accroitre le
risque de morbidité et de mortalité des enfants. Cela
résulte du fait que durant les premiers mois de vie, les garçons
comparés aux filles sont plus exposés aux maladies infectieuses
et d'autres infections dues à des causes obstétricales
(Rakotondrabe, 2004). Dans ces circonstances, l'absence d'allaitement exclusif
pendant les six premiers mois, accentue l'effet de la maladie ou entraine ce
dernier dans une phase de malnutrition qui peut engendrer son
décès. Par contre à partir d'un certain âge, la
tendance s'inverse. SARR (2001) interprète cela comme le résultat
d'une préférence chez certains parents pour les garçons,
les enfants du sexe masculin bénéficient, de ce fait, d'une plus
meilleure attention. En effet, par exemple, ces pratiques discriminatoires sont
présentes sur le continent indien (Rakotondrabe, 2004) et concerne non
seulement les domaines de la santé mais aussi celui de l'alimentation.
Selon VENKATACHARYA (1986; cité par RAKOTONDRABE, 2004), on accorde une
préférence aux enfants de sexe masculin pour l'allaitement et les
soins au Bangladesh. Ce constat est d'ailleurs confirmé par DACKAM
(1990) qui révèle que dans les sociétés où
l'on accorde une préférence aux enfants de sexe masculin, le sexe
joue un rôle important sur son état nutritionnel. En effet,
MORRISSON et LINSKENS (2000) pensent que « le cas du Maroc pourrait
laisser croire qu'on accorde plus d'attention aux garçons dans les pays
musulmans.» alors que des coefficients négatifs ont
été obtenus dans les pays de confession musulmane comme le Mali
et le Niger. Ainsi ces deux auteurs expliquent l'attention accordée aux
filles par des spécificités des sociétés rurales:
les filles y sont beaucoup moins scolarisées qu'en ville et aident leurs
mères pour les tâches domestiques dès leur plus jeune
âge. Mais MASSAMBA (2012) attribue la différence de risque de
malnutrition entre les filles et les garçons à une
différence biologique dès la naissance de ces derniers.
2.1.3.4. Rang de naissance de l'enfant
L'influence du rang de naissance sur la malnutrition des
enfants diffère d'une zone ou d'un pays à un autre. En effet,
HOUNGUEVOU (2009) révèle qu'au Bénin, le rang de naissance
n'a aucune influence sur l'état nutritionnel des enfants. Mais HAYFA
(2006) démontre le contraire au Bangladesh. En effet, il a montré
que la prévalence du retard de
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Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
croissance ne varie que peu pour les enfants de rang un, mais
augmente pour les enfants nés à la quatrième et
cinquième position. Ainsi la sous nutrition chronique frappe plus les
enfants qui suivent leurs ainés de moins 24 mois (53%) que ceux qui le
suivent à plus de 24 mois (48% à 24-47 mois et 38% à
48mois ou plus). TRAPP, MENKEN et FISHER (2004) avaient aussi abouti au
même résultat en montrant que l'effet de l'ordre des naissances
sur la malnutrition varie avec l'âge et qu'il est significatif seulement
pour le groupe d'âge 0 à 9 ans. Cet effet disparait quand l'enfant
est âgé de 10 à 14ans. Mais ce résultat n'est pas
pertinent dans la mesure où la malnutrition des adolescents est
difficile à appréhender à ces âges qui sont
considérés comme âges de la puberté.
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