ORGANISME INTERGOUVERNEMENTAL UNIVERSITE DE YAOUNDE II
IFORD
INSTITUT DE FORMATION ET DE RECHERCHE
DEMOGRAPHIQUES
Lauréat du Prix des Nations Unies pour la Population
2011
Année académique 2012-2013 -
33ème promotion
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux
et tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au
Bénin
Mémoire présenté et soutenu
par M. HOUESSOU Emmanuel En vue de l'obtention du Diplôme
de MASTER PROFESSIONNEL EN DEMOGRAPHIE
Comité d'encadrement :
Directeur : Pr. Gervais BENINGUISSE Lecteur : Dr.
ONDOUA OWOUTOU
Yaoundé, Octobre 2013
IFORD ? ? BP 1556 - Yaoundé (CAMEROUN) ? Email :
iford@iford-cm.org ? Web :
www.iford-cm.org
Tél. : (+237) 22 22 24 71 / 22 23 29 47 / 22 03 44 12 / 22
22 35 79 ? Fax : (+237) 22 22 67 93
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
ENGAGEMENT
LES OPINONS EMISES DANS CE DOCUMENT NE REFLETENT EN
AUCUN CAS LA POSITION DE L'INSTITUT DE FORMATION ET DE RECHERCHE
DEMOGRAPHIQUES (IFORD) ET N'ENGAGENT QUE SON AUTEUR.
de cinq ans au Bénin
i | P a g e
ii | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
DEDICACE
A
Mme AKPOME Adjouavi, ma très
chère mère Mr DOSSOU-GBETE Antoine, mon
tuteur Mes frères et soeurs ZINGAN judith ASSOGBA
Charly, HOUNKPATIN Patrice, LALAYE Gérard Tous ceux qui mènent
une lutte acharnée contre la malnutrition au Bénin Tous les
enfants malnutris, en particulier ceux du Bénin
iii | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
REMERCIEMENTS
Aucune oeuvre humaine ne peut être de façon
absolue, celle d'un seul individu. Qu'il nous soit donc permis de remercier du
fond du coeur, tous ceux qui, de près ou de loin, directement ou
indirectement, ont contribué à la réalisation de ce
travail.
Au terme de cette formation, nous ne saurions nous
empêcher d'adresser notre sincère reconnaissance à
l'Institut de Statistique et d'Analyse Economique et au Ministère de
l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique du Bénin
qui a tout mis en oeuvre afin de financer cette formation.
Nous exprimons tout particulièrement notre profonde
gratitude au Pr BENINGUISSE Gervais qui, malgré ses multiples
occupations, a accepté de diriger notre travail. Merci Monsieur, pour
votre entière disponibilité, vos critiques constructives, vos
encouragements ainsi que l'esprit d'honnêteté et de rigueur
scientifique que vous n'avez jamais cessé de nous inculquer.
Nos remerciements vont également à l'endroit du
Dr. ONDOUA OWOUTOU, qui a accepté nous encadré et lire
attentivement ce mémoire, malgré ses diverses
activités.
Nous voulons exprimer notre gratitude au Pr. EVINA AKAM,
Directeur Exécutif, au Dr. Hélène KAMDEM KAMGNO,
Directrice des études et de la formation, ainsi qu'aux corps enseignant
et administratif de l'Institut de Formation et de Recherche
Démographiques (IFORD) dont la contribution a été
importante pour notre formation.
Nous ne pouvons aussi manquer de remercier le Pr. RWENGE
Mburano pour sa disponibilité et le temps précieux qu'il a
accepté nous accorder ainsi que ses nombreux conseils.
Aux sieurs : ASSOGBA Nicolas et CHABI Djimy pour leur
contribution de tous ordres à ce travail.
A nos compatriotes ACOTCHEOU P., DANSOU J., QUENUM C., KOBA E.
et ZINVI F. pour l'esprit d'entraide que nous avons su préserver
ensemble pendant ces deux années en dépit de toutes les
difficultés. A mes amis AZEBAZE KAGOU Alice Jacqueline, WAFFO Ulrich et
tous ceux dont nous n'avons pas cité dans ce mémoire.
Qu'il nous soit également permis de remercier
l'ensemble des étudiants des 32ème, 33ème, 34ème
promotions et amis pour l'esprit d'entraide et de solidarité qui a
prévalu dans nos rapports durant notre séjour à
Yaoundé.
iv | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
SIGLES ET ABREVIATIONS
AGVSAN : Analyse Globale de la
Vulnérabilité de la Sécurité Alimentaire et de
la
Nutrition
CIN : Conférence Internationale sur la
Nutrition
CNLS : Comité National de Lutte Contre
le Sida
DGAE : Direction Générale des
Affaires Economiques
EDSB : Enquête Démographique et
de Santé du Bénin
EDSB-I : Première Enquête
Démographique et de Santé du Bénin
EDSB-II : Deuxième Enquête
Démographique et de Santé du Bénin
EDSB-III : Troisième Enquête
Démographique et de Santé du Bénin
EMICoV Enquête Modulaire
Intégrée sur les Conditions de Vie des ménages du
Bénin
FAO : Fond des Nations Unies pour
l'Agriculture
IFORD : Institut de Formation et de Recherche
Démographiques
IFPRI : Institut International de recherche
sur les politiques alimentaires
INSAE : Institut National de la Statistique
et de l'Analyse Economique
INSAH : Institut du Sahel
IRA : Infections respiratoires aiguës
MPE : Malnutrition
Protéino-Energique
MPDEPPCAG : Ministère de La
Prospective, du Développement, de l'Evaluation des
Politiques Publiques et de la Coordination de l'Action
Gouvernementale
MSB : Ministère de la Santé du
Bénin
OCS : Observatoire du Changement Social
OMD : Objectif du Millénaire pour le
Développement
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
ONASA : Office National d'Appui à la
Sécurité Alimentaire
OSD : Objectif Stratégique de
Développement
PAM : Programme Alimentaire Mondiale
PEV : Programme Elargie de Vaccination
PNUD : Programme des Nations-Unies pour le
Développement
SBEE : Société Béninoise
d'Energie Electrique
SCRP : Stratégie de Croissance pour la
Réduction de la Pauvreté
SONAPRA : Société Nationale
pour la Promotion Agricole
UNICEF : United Nation International
Children's Emergency Fund
v | P a g e
vi | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
TABLE DES MATIERES
ENGAGEMENT i
DEDICACE ii
REMERCIEMENTS iii
SIGLES ET ABREVIATIONS iv
TABLE DES MATIERES vi
LISTE DES TABLEAUX xi
LISTE DES GRAPHIQUES xiii
LISTE DES CARTES ET FIGURES xvi
RESUME xvii
ABSTRACT xvii
i
INTRODUCTION 1
CHAPITRE 1: CONTEXTE DE L'ETUD 6
1.1. Situation géographique et administrative du
Bénin
|
..6
|
1.2. Situation socio-économique
|
10
|
1.3. Evolution de la pauvreté
|
.12
|
1.4. Contexte socio- démographique
|
....13
|
1.5. Contexte socio-culturel
|
...16
|
1.6. Politique de population
|
17
|
1.7. Contexte sanitaire
|
19
|
1.6.1. Organisation et fonctionnement du système de
santé
|
19
|
1.6.2. Politique de santé
|
22
|
1.8. Eau et assainissement
|
.24
|
1.9. Situation alimentaire et nutritionnelle
|
26
|
1.10. Politique alimentaire et nutritionnelle
|
28
|
CHAPITRE 2: CADRE THEORIQUE
|
31
|
2.1. Approches théoriques de la malnutrition des enfants
|
31
|
2.1.1. Approches socio-économiques
|
31
|
2.1.1.1. Niveau de vie du ménage
|
32
|
2.1.1.2. Activité économique de la mère
|
33
|
2.1.2. Approches socioculturelles
|
34
|
2.1.2.1. Niveau d'instruction
|
34
|
vii | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
2.1.2.2. Religion 35
2.1.2.3. Ethnie 36
2.1.2.4. Milieu de socialisation 37
2.1.3. Approches socio-démographiques 37
2.1.3.1. Age de la mère à l'accouchement 37
2.1.3.2. Age de l'enfant 38
2.1.3.3. Sexe de l'enfant 39
2.1.3.4. Rang de naissance de l'enfant 39
2.1.3.5. Intervalle inter -génésique 40
2.1.4. Approches institutionnelle et globale 41
2.1.5. Approches psycho-sociales 43
2.2. Autres facteurs intervenant dans la malnutrition des enfants
44
2.2.1. Facteurs relatifs au contexte de résidence 44
2.2.1.1. Région de résidence 44
2.2.1.2. Milieu de résidence 46
2.2.2. Facteurs relatifs aux comportements nutritionnels et
sanitaires. 46
2.2.2.1. Allaitement maternel, complément alimentaire et
hygiène
alimentaire 47
2.2.2.2. Etat morbide 48
2.2.2.3. Vaccination 49
2.2.3. Facteurs relatifs à l'assainissement et la
qualité de l'eau 49
2.3. Cadre conceptuel 50
2.3.1. Hypothèse générale 51
2.3.2. Schémas conceptuels 52
2.4. Définition des principaux concepts 55
2.5. Cadre d'analyse 59
2.5.1. Hypothèses spécifiques. 59
2.5.2. Schémas d'analyse 60
CHAPITRE 3:
|
ASPECTS METHODOLOGIQUES DE L'ETUDE 64
|
3.1. Sources des données 64
3.2. Objectifs des EDS 65
3.3. Support de collecte des données 65
3.4. Population d'étude 67
viii | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
|
3.5. Evaluation de la qualité des données
|
68
|
3.5.1 Evaluation des taux de non réponses des variables
d'études
|
68
|
3.5.2 Evaluation de l'âge déclaré par les
mères
|
69
|
3.5.3 Evaluation des données sur la parité.
|
74
|
3.5.4 Evaluation de la qualité des données
anthropométriques
|
76
|
3.5.4.1. L'âge des enfants
|
76
|
a) Méthode graphique
|
76
|
3.5.4.2. La taille de l'enfant
|
79
|
3.5.5 Limite des donnees utilisées
|
81
|
3.6. Spécification des différentes variables
opérationnelles
|
82
|
3.6.1. Variable substantielle ou variable dépendante
|
82
|
3.6.2. Variables indépendantes
|
83
|
3.6.3. Variables socio-économiques
|
....83
|
3.6.4. Variables socioculturelles
|
84
|
3.6.5. Variables socio-démographiques
|
84
|
3.6.6. Variables du contexte de résidence
|
85
|
3.6.7. Variables relatives aux comportements nutritionnels et
sanitaires
|
85
|
3.6.8. Variables relatives à la qualité de l'eau et
à l'assainissement
|
86
|
3.7. Méthodes d'analyse statistique
|
89
|
3.7.1. Analyse bi varié
|
89
|
3.7.2. Décomposition
|
89
|
3.7.2.1. Décomposition simple
|
90
|
3.7.2.2. Décomposition avancée
|
91
|
3.7.3. Régression logistique
|
92
|
3.8. Outils d'analyse
|
93
|
CHAPITRE 4: NIVEAUX ET TENDANCES DE LA MALNUTRITION DES ENFANTS
ET
SOURCES DES CHANGEMENTS 94
|
4.1 Niveaux et tendances de la malnutrition
|
.94
|
4.2 Niveaux et tendances de la malnutrition selon les facteurs
socio-
économiques
|
95
|
4.2.1. Niveau de vie du ménage
|
95
|
4.2.2. Niveau d'instruction de la mère
|
97
|
4.2.3. Activité économique de la mère
|
98
|
4.3 Niveaux et tendances de la malnutrition selon les autres
facteurs 1100
ix | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
4.3.1. Facteurs du contexte de résidence 100
4.3.1.1. Région de résidence des mères
100
4.3.1.2. Milieu de résidence des mères 101
4.3.2. Facteurs du contexte socio-culturel 102
4.3.2.1. Ethnie de la mère 102
4.3.2.2. Religion de la mère 104
4.3.2.3. Milieu de socialisation des mères 105
4.3.3. Caractéristiques socio-démographiques de la
mère et de l'enfant 106
4.3.3.1. Ages de la mère à l'accouchement des
enfants 106
4.3.3.2. Intervalle inter génésique 108
4.3.3.3. Age de l'enfant 109
4.3.3.4. Sexe de l'enfant 110
4.3.3.5. Rang de naissance 111
4.3.4. Comportements sanitaires et nutritionnel des mères
112
4.3.4.1. Etat morbide 112
4.3.4.2. Vaccination 113
4.3.4.3. Supplémentation en vitamine A 114
4.3.4.4. Allaitement maternel 115
4.3.5. Assainissement et eau 116
4.4 Sources des changements .118
4.4.1. Décomposition simple selon le niveau d'instruction
118
4.4.2. Décomposition simple selon niveau de vie 121
4.5 Extension de l'effet de performance .122
4.5.1. Décomposition avancée selon niveau
d'instruction 123
4.5.2. Décomposition avancée selon niveau de vie
124
CHAPITRE 5: FACTEURS SOCIO-ECONOMIQUES DE LA MALNUTRITION
128
5.1. Adéquation des trois modèles finaux 128
5.1.1. Signification globale des trois modèles finaux
129
5.1.2. Test relatif à la qualité de l'ajustement
130
5.1.3. Test relatif au pouvoir prédictif des trois
modèles globaux 130
5.1.4. Pouvoir discriminant des modèles 131
5.1.5. Facteurs socio-économiques de la malnutrition
134
5.1.5.1. Influence des facteurs socio-économiques 134
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
5.1.5.2. Influences des autres facteurs 137
5.2. Conclusions issues de la confrontation des hypothèses
..155
5.3. Hiérarchisation des facteurs
explicatifs...................................................155
5.4. Poids des facteurs socio-économiques entre 1996 et
2006 158
5.5. Discussion des
résultats.....................................................................159
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATION 164
BIBLIOGRAPHIE 169
ANNEXE..............................................................................................................a
x | P a g e
xi | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 3.1: Taux de non-réponse des variables de
l'étude 69
Tableau 3.2 : Calcul de l'indice de Myers en 1996 72
Tableau 3.3 : Tableau récapitulatif des calculs de
l'Indice Myers en 2001 et en 2006 73
Tableau 3.4 : Estimation du TGF 76
Tableau 3.5 .: Tableau récapitulatif des calculs de
l'Indice Myers en 1996,2001 et 2006 78
Tableau 3.6: Limites des intervalles de mesure de
l'état nutritionnel des enfants 80
Tableau 3.7 : Opérationnalisation des
différentes variables 86
Tableau 4.1 : Résultat de la décomposition
simple du changement dans la malnutrition
infanto-juvénile au Bénin selon le niveau
d'instruction 120
Tableau 4.2 : Résultats de la décomposition
simple du changement dans la malnutrition selon
le niveau de vie entre 1996 et 2001/2001-2006 122
Tableau 4.3: Résultat de la décomposition
avancée du changement dans la malnutrition
infanto-juvénile au Bénin selon le niveau
d'instruction 124
Tableau 4.4: Résultat de la décomposition
avancée du changement dans de la malnutrition
selon le niveau de vie entre 1996-2001/2001-2006. 125
Tableau 5.1 : Le test de significativité globale des
modèles 129
Tableau 5.2 Test de Hosmer et Lemeshow relatif aux trois
modèles 130
Tableau 5.3 : Récapitulatif des pouvoirs
prédictifs globaux des trois modèles 131
Tableau 5.4 : Rapport des cotes cde la malnutrition des
enfants de moins de cinq ans au
Bénin en 1996 143
Tableau 5.5: Rapport des cotes de la malnutrition des enfants
de moins de cinq ans au Bénin
en 2001 147
Tableau 5.6 : Rapport des cotes de la malnutrition des enfants
de moins de cinq ans au Bénin
en 2006 151
Tableau 5.7 : Tableau récapitulatif des conclusions
issues de la confrontation des hypothèses
155
xii | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
Tableau 5.8 : Contribution des facteurs à l'explication
de la malnutrition des enfants de moins
cinq ans au Bénin en 1996 156
Tableau 5.9 : Contribution des facteurs à l'explication
de la malnutrition des enfants de
moins cinq ans au Bénin en 2001 157
Tableau 5.10 : Contribution des facteurs à
l'explication de la malnutrition des enfants de
moins cinq ans au Bénin en 2006 158
Tableau 5.11 : Evolution de la contribution des facteurs
socio-économique à l'explication de
la malnutrition entre 1996 et 2006 159
xiii | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1.1 : Taux de croissance du Bénin de 1990
à 2006 11
Graphique 1.2 : Incidence de la pauvreté(%) de 2002
à 2006 12
Graphique 1.3 : Ratio Budget santé/ Budget
Général de l'Etat 21
Graphique 1.4: évolution des dépenses de
santé par habitant en dollars US de 1996 à 2006 22
Graphique 3.1 : Distribution des mères par âge
70
Graphique 3.2: Répartition des effectifs des femmes
mères enquêtées par groupe d'âge
quinquennaux selon les enquêtes. 73
Graphique 3.3 : Courbes des parités par groupe
d'âge des mères. 74
Graphique 3.4 : Répartition de l'effectif des enfants
enquêtés en 1996 selon leurs âges 76
Graphique 3.5 : Répartition des enfants
enquêtés en 2001 selon leurs âges 77
Graphique 3.6 : Répartition des enfants
enquêtés en 2006 selon leurs âges 77
Graphique 3.7 : Répartition des enfants de moins de
cinq ans par groupe d'âge 79
Graphique 4.1 : Niveau et tendances de la malnutrition des
enfants de moins cinq ans au
Bénin 95
Graphique 4.2 : Niveaux et tendances de la malnutrition des
enfants de moins cinq ans selon
le niveau de vie des mères de 1996 à 2006 96
Graphique 4.3 : Niveaux et tendances de la malnutrition des
enfants de moins cinq ans selon
le niveau d'instruction des mères de 1996 à 2006
98
Graphique 4.4 : Niveaux et tendances de la malnutrition des
enfants de moins cinq ans selon
l'activité économique des mères de 1996
à 2006. 99
Graphique 4.5 : Niveaux et tendances de la malnutrition des
enfants de moins cinq ans selon
la région de résidence des mères de 1996
à 2006 101
Graphique 4.6 : Niveaux et tendances de la malnutrition des
enfants de moins cinq ans selon
le milieu de résidence des mères de 1996
à 2006 102
Graphique 4.7 : Niveaux et tendances de la malnutrition des
enfants de moins cinq ans selon
les ethnies des mères de 1996 à 2006 104
xiv | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
Graphique 4.8 : Niveaux et tendances de la malnutrition des
enfants de moins cinq ans selon
la religion des mères de 1996 à 2006 105
Graphique 4.9 : Niveaux et tendances de la malnutrition des
enfants de moins cinq ans selon
le milieu de socialisation des mères de 1996 à
2006 106
Graphique 4.10 : Niveaux et tendances de la malnutrition des
enfants de moins cinq ans selon
l'âge à l'accouchement des mères de 1996
à 2006 107
Graphique 4.11 : Niveaux et tendances de la malnutrition des
enfants de moins cinq ans selon
l'intervalle inter-génésique de 1996 à
2006 109
Graphique 4.12 : Niveaux et tendances de la malnutrition des
enfants de moins cinq ans selon
l'âge de l'enfant de 1996 à 2006 110
Graphique 4.13 : Niveaux et tendances de la malnutrition des
enfants de moins cinq ans selon
le sexe de l'enfant de 1996 à 2006 111
Graphique 4.14 : Niveaux et tendances de la malnutrition des
enfants de moins cinq ans selon
le rang de naissance de l'enfant de 1996 à 2006 112
Graphique 4.15 : Niveaux et tendances de la malnutrition des
enfants de moins cinq ans selon
le nombre d'infections contracté de 1996 à 2006
113
Graphique 4.16 : Niveaux et tendances de la malnutrition des
enfants de moins cinq ans selon
le statut vaccinal des enfants de de 1996 à 2006 114
Graphique 4.17 : Niveaux et tendances de la malnutrition des
enfants de moins cinq ans selon
la supplémentation des enfants en vitamine A de de 1996
à 2006 115
Graphique 4.18 : Niveaux et tendances de la malnutrition des
enfants de moins cinq ans selon
l'allaitement de 1996 à 2006 116
Graphique 4.19 : Niveaux et tendances de la malnutrition des
enfants de moins cinq ans selon
la qualité de l'eau de boisson de 1996 à 2006
117
Graphique 4.20 : Niveaux et tendances de la malnutrition des
enfants de moins cinq ans selon
le type de toilette de 1996 à 2006 118
Graphique 4.21 : Contribution de l'effet de composition et
l'effet de comportement à la
hausse de la malnutrition selon le niveau d'instruction entre
1996-2001 119
xv | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
Graphique 4.22 : Contribution de l'effet de composition et
l'effet de comportement à la hausse de la malnutrition infanto-
juvénile au Bénin selon le niveau d'instruction
sur la période 2001-2006. 121
xvi | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
LISTE DES CARTES ET FIGURES
Carte 1.1 :Carte administrative du Bénin 9
Figure 2.1: Schéma conceptuel de l'impact des facteurs
socio-économiques sur les tendances
de la malnutrition au niveau individuel 53
Figure 2.2: Schéma conceptuel de l'impact des facteurs
socio-économiques sur les tendances
de la malnutrition au niveau contextuel 54
Figure 2.3: schéma d'analyse au niveau individuel 61
Figure 2.4: schéma d'analyse au niveau contextuel 62
Figure 3.1.1 : Indice du Z-score taille-pour âge en
fonction de l'âge en mois de l'enfant en
1996(données brutes). 80
Figure 3.2.2: Indice du Z-score taille-pour âge en
fonction de l'âge en mois de l'enfant en
1996(corrigé). 81
Figure 5.1 : Evolution des aires sous les courbes ROC de 1996
à 2006 133
xvii | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
RESUME
La question de la santé de l'enfant demeure l'une des
priorités d'intervention pour les pouvoirs publics et les bailleurs de
fonds. Malgré ces interventions, on constate que la santé des
jeunes enfants est toujours menacée car « à
l'échelle mondiale, un enfant de moins de 5 ans sur quatre est atteint
d'un retard de croissance du fait d'une sous-nutrition chronique à des
stades décisifs de sa croissance »1. De plus la
revue de la littérature dans le domaine de la nutrition a montré
que la malnutrition chez les enfants de moins cinq ans dans les pays en
développement, et en particulier au Bénin, constitue le
problème majeur de leur développement et de leur survie.
Basée sur les données des EDS du Bénin de
1996, 2001 et 2006, cette étude vise à élucider l'impact
des facteurs socio-économiques sur l'augmentation de la malnutrition
chronique des enfants de moins de cinq ans au Bénin dans le but de
mettre en évidence les principaux leviers susceptibles d'inverser cette
tendance.
Ainsi l'analyse descriptive montre que les niveaux de la
malnutrition selon les facteurs socioéconomiques significativement
associés sont très élevés et les tendances sont
à la hausse entre 1996 et 2006. Cependant l'analyse de la
décomposition simple de la malnutrition selon ces facteurs indique la
prépondérance de l'effet de performance alors que la
décomposition avancée indique la prépondérance de
la performance de base. Mais au niveau individuel, l'analyse explicative de
l'influence de ces mêmes facteurs a révélé que le
niveau d'instruction et le niveau de vie augmentent significativement le risque
de retard de croissance. Aussi, l'âge et le sexe de l'enfant, l'âge
de la mère à l'accouchement et l'intervalle inter
génésique associés à un risque accru de
présenter un retard de croissance sont les autres importants facteurs de
prédiction pour l'apparition de retard de croissance.
Par conséquent, il serait souhaitable que des
programmes d'éducation nutritionnelle soient initiés au profit
des femmes en âges de procréer et de même que le
renforcement de la promotion de la scolarisation des filles. En outre les
stratégies de réduction de la pauvreté, l'initiation des
programmes en matière de nutrition et de sécuritaire alimentaire
incorporant la planification familiale et des actions visant
l'amélioration des services de santé maternelle et infantile, des
sources d'eau potable et des installations sanitaires peuvent permettre
d'inverser la tendance actuelle de la malnutrition.
1 Communiqué de presse de l'UNICEF
consulté le 22 aout 2013 sur
www.unicef.org
xviii | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
ABSTRACT
Child's health still remains one of the priorities of
intervention for governments and funders. In spite of these interventions, one
notes that young children's health is always threatened as«on a global
scale, one child of less than 5 years over four is by stunting because of one
chronic under-nutrition at the mains stages of its growth»2.
Review literature review showed that children stunting in developing countries,
and particularly in Benin, constitute major problem regarding their growth and
survival.
By using data from the latest three round of Demographic and
Health Surveys conducted in Benin (1996, 2001 and 2006), this study aims to
identify impact of socioeconomic factors (such as maternal educational level,
household index of family and employment status of mothers) in the increase of
childhood stunting. Then this study will help public health officials and
policymakers to determine the main levers and policy more able to change this
trend.
First the cross-sectional shows that the socio-economic
factors have a meaningful influence on the levels and tends of the stunting in
course of these ten last years. In addition, the decomposition shows that
changes in the baseline socioeconomic conditions and maternal education are the
dominant drivers of change of stunting from 1996 to 2006. Lastly the regression
results by analyzing the influence of the socio-economic factors, suggest that
the maternal education and the socio-economic status would increase
meaningfully the stunting's growth risk. Also, the child's age and sex, the
mother's age at childbirth and the narrowing interval between two births that
are associated to increasing of the stunting's risk play an important role in
the appearance of malnutrition's growth.
Therefore, it would be desirable that nutritional education's
programs started learning profit of the women aged from15 to 49 years. It must
also promote the girls' schooling. Besides the programmatic efforts to reduce
poverty, nutrition and food security's programs including family-planning
policies and some actions like improvement of maternal and infantile health
services, sources of drinking water and the sanitary facilities can permit to
reverse the present trend of malnutrition.
2 UNICEF's press conference available on
www.unicef.org 2013, august the
22
1 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
INTRODUCTION
L
a santé de l'enfant est une composante importante de la
santé de la reproduction. Elle demeure aujourd'hui encore l'une des
priorités d'intervention pour les pouvoirs publics et les bailleurs de
fonds. Ainsi les programmes de santé intègrent des actions qui
s'adressent aux enfants en se basant particulièrement sur les niveaux de
mortalité dans l'enfance (néonatale infantile, juvénile,
etc.) qui sont d'ailleurs communément utilisés comme indicateurs
du niveau de développement d'un pays. Au cours ces dernières
décennies, dans le cadre du développement physique et psychique
harmonieux des enfants, plusieurs pays ont mené des interventions
capitales comme la vaccination (contre la rougeole, la poliomyélite par
exemple), la sensibilisation sur les pratiques d'allaitement maternel exclusif
et le mode d'alimentation des jeunes enfants, la supplémentation en
vitamine A ou supplémentation en fer, etc. Malgré ces
interventions, on constate que la santé des jeunes enfants est toujours
menacée puisque le bilan de l'Agence Française de
Développement (2011:6) indique «dans le monde aujourd'hui, 180
millions d'enfants de moins de 5 ans sont atteints de retard de croissance et
55 millions souffrent d'émaciation (dont 20 millions sous sa forme
sévère). Le retard de croissance intra- utérin concerne 13
millions de nouveau-nés par an. (...) ; la moitié
des enfants a des apports insuffisants en vitamine A».
Selon l'UNICEF (2013), une nourriture insuffisante ou un
régime alimentaire déséquilibré, pauvre en
vitamines et en minéraux (comme l'iode, la vitamine A, le fer et le
zinc) peut exposer les nourrissons et les enfants à des pathologies
spécifiques conduisant un retard de croissance. Donc le retard de
croissance résulte d'une mauvaise nutrition. En effet, «
à l'échelle mondiale, un enfant de moins de 5 ans sur quatre
est atteint d'un retard de croissance du fait d'une sous-nutrition chronique
à des stades décisifs de sa croissance3 ».
Cette proportion est de 40% en Afrique sub-Saharienne (UNICEF, 2013).
Ainsi la malnutrition ou le retard de croissance constitue un
véritable problème de santé public dans les pays de
l'Afrique Subsaharienne puisqu'elle présente des conséquences
graves à long terme pour les enfants en termes de risque d'infection et
de maladies chroniques liées à
3 Communiqué de presse de l'UNICEF
consulté le 22 aout 2013 sur
www.unicef.org
2 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
la nutrition, du développement cognitif et
comportemental et par la suite, de productivité économique (De
ONIS M et al, 2011).
Selon la Banque Mondiale (2006), la malnutrition freine la
croissance économique et perpétue la pauvreté, par le jeu
de trois facteurs : les pertes directes de productivité liées au
mauvais état physique; les pertes indirectes dues à la mauvaise
fonction cognitive et aux déficits de scolarisation ; et les pertes
résultant de l'augmentation des coûts des soins de santé.
Donc les couts économiques de la malnutrition sont considérables
car « les pertes de productivité chez les particuliers sont
estimées à plus de 10 % des gains de toute une vie, et les pertes
de produit intérieur brut (PIB) attribuables à la malnutrition
atteignent 2 à 3 % » (Banque Mondiale, 2006).
En effet, la malnutrition laisse, chez des millions de
survivants, des séquelles durables sous forme d'infirmité, de
vulnérabilité chronique aux maladies, de handicap intellectuel
(UNICEF, 1998). Les enfants forment l'un des segments les plus
vulnérables de la population, leur état de santé est
souvent révélateur de l'état de santé de l'ensemble
de la communauté, voir du pays. Ce sont eux qui sont
généralement les premières victimes des carences en
micronutriments. Selon l'article « spectre de la malnutrition » du
FAO (2001), les carences en vitamines et en sels minéraux peuvent
entraîner un retard de croissance ou la cécité chez les
enfants en mettant en péril leur développement intellectuel. En
fait, la malnutrition peut avoir comme résultat un faible
développement intellectuel, lequel, à son tour, ne permet pas une
bonne acquisition des connaissances (Brozek et al, 1984) et par
conséquent ses effets cumulatifs réduisent dans la vie adulte la
productivité dans le travail (Banque mondiale, 1993). Ainsi les carences
nutritionnelles (micro-éléments ou
protéino-énergétique) reflètent très souvent
un bilan alimentaire pauvre ou négatif et se caractérisent chez
les enfants par certains symptômes anthropologiques ou cliniques.
Au Bénin, l'indicateur anthropométrique
(taille-pour-âge) calculés à partir des données
anthropologiques prise sur les enfants de moins de cinq ans au cours des trois
dernières EDS indiquent que le retard de croissance demeure la seule
forme de la malnutrition qui sévit sévèrement au
Bénin. En effet, la proportion des enfants de moins de 5 ans souffrant
de cette forme de malnutrition est en augmentation depuis 1996 (25 % selon EDS1
du Bénin de 1996). Elle s'est stabilisée autour de 30 % entre
2003 et 2005. Cette tendance est d'ailleurs confirmée par
l'enquête nationale de la sécurité alimentaire et de la
nutrition réalisée en 2008
3 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
dans le cadre de l'AGVSAN4 avec l'appui du PAM et
de l'UNICEF. En outre, le rapport préliminaire de l'EDS-MICS
Bénin de 2011 indique le retard de croissance est passé de 43,1 %
(22 % sous la forme sévère) en 2006 à 45 % (28 % sous
forme sévère) en 2011.
Pendant que le retard de croissance connait une baisse passant
de 47 % en 1990 à 40% en 2011 (UNICEF, 2013) en Afrique subsaharienne ;
au Bénin la tendance est à la hausse. Ainsi ce rythme de
progression de la malnutrition au Bénin freinera la réalisation
de la cible N*3 du premier OMD qui consiste à réduire de
moitié la proportion le nombre de personne souffrant de la malnutrition
entre 1990 et 2015. Aussi, l'amélioration de la nutrition infantile est
une condition préalable à la réalisation des autres
objectifs liés à la santé maternelle et infantile,
à la lutte contre le VIH/SIDA, à l'éducation, et à
l'égalité entre les sexes (Banque mondiale, 2006). Ainsi la
malnutrition est non seulement un problème de santé publique mais
constitue aussi un défi de politique économique pour le
Bénin.
Par ailleurs, on observe que globalement le rythme de
progression de la malnutrition est en cohérence avec l'augmentation
sensible de l'incidence de la pauvreté monétaire sur la
période 2000-2006. En effet, on est passé d'une incidence de la
pauvreté monétaire de 28,9 % en 2002 à 37,4 % en 2006,
soit une hausse d'environ 30% alors que la malnutrition a connu un
accroissement de 40 % sur la même période (DSCRP, 2007). Quant
à la pauvreté non monétaire, elle a
légèrement chuté en passant de 43,1% en 2002 à
41,1% en 2006 (DSCRP, 2007). En effet, les données de l'Enquête
Démographique et de Santé (EDS, 2006) et du premier passage de
l'EMICoV, 2006 indiquent que l'Indice de la Pauvreté Humaine (IPH) s'est
inscrit à 40,3 % ; soit deux béninois sur cinq qui ont un
accès difficile aux services sociaux essentiels. Aussi, la couche de la
population la plus pauvre (noyau dur) a augmenté entre 2007 et 2009,
passant de 7,8% en 2007 à 13,4 % en 2009, soit une hausse de 5,6 points
de pourcentage (DCRP, 2011). En outre, les données du premier passage de
l'EMICoV et celle de l'EDSB-III établissent également une
corrélation forte entre l'incidence de la pauvreté
monétaire (P0) et l'indice « taille- pour- âge »
(rapport EMICoV, 2007)5.
Etant donné que l'expérience de nombreux pays en
développement montre qu'une réduction importante de la
pauvreté a un impact significatif sur les taux de Malnutrition
Protéino-Energétique (MPE) dans la plupart des pays et des
communautés (INSAH, 2008), on
4 Analyse Globale de vulnérabilité de la
Sécurité Alimentaire et nutritionnelle au Bénin
5 Le test de corrélation t de soudent
indique une liaison très significative au seuil de1% car la
probabilité associé à cette statistique vaut 0,009 (DSCRP,
2007 page 10)
4 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
peut donc se demander si l'augmentation de la malnutrition
entre 1996 et 2006 n'est-elle pas de façon prépondérante
attribuable à l'augmentation de la pauvreté et les facteurs qui
lui sont associés. Autrement dit, l'évolution des facteurs
socio-économiques n'influence-t-elle pas l'augmentation de la
malnutrition au Bénin entre 1996 et 2006.
Cette étude vise à élucider l'impact des
facteurs socio-économiques sur l'augmentation de la malnutrition
chronique des enfants de moins de cinq ans au Bénin afin de mettre en
évidence les principaux leviers susceptibles d'inverser cette tendance.
Ainsi de façon spécifique, il s'agira de :
Déterminer les niveaux et tendances de la malnutrition
infanto-juvénile au Bénin entre 1996 et 2006 ;
Mettre en évidence les catégories sociales ayant
les plus contribué à l'évolution absolue de cette
malnutrition ;
Déterminer, au niveau contextuel, l'impact des facteurs
socio-économiques sur l'évolution observée de la
malnutrition ;
Déterminer, au niveau individuel, le poids des facteurs
sociaux économiques sur le risque de malnutrition et son
évolution temporelle.
L'intérêt de cette étude se situe à
plusieurs niveaux: scientifique et politique. D'abord, le suivi des
modèles et des tendances engagé depuis 1986 par l'Organisation
mondiale de la Santé dans les domaines de la croissance de l'enfant et
de la malnutrition (De ONIS et al, 2011) montre que la maitrise de la
malnutrition reste encore une préoccupation. Ainsi la recherche de
l'impact des facteurs socio-économiques sur l'augmentation de la
malnutrition demeure un sujet encore d'actualité et n'est
documentée dans le cas général de la recherche sur les
facteurs explicatifs que sous l'angle transversal au Bénin (AHOVEY et
VODONOU, 2001 ; DELISE et al, 2005; SINAEVEO, 2006).
Ensuite cette recherche permettra d'améliorer les
connaissances sur le poids des facteurs socio-économiques dans la
manifestation de retard de croissance au Bénin et de documenter les
cadres analytiques existant dans le domaine dans les pays en
développement en général.
Enfin, elle est pertinente du point de vue politique dans la
mesure où la connaissance des effets combinés de la
pauvreté, de l'instruction et de l'emploi sur les tendances de la
5 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
malnutrition aidera les décideurs et les planificateurs
à mieux orienter les stratégies visant à inverser la
tendance actuelle du retard de croissance. De ce fait, cette étude
contribue concomitamment à la réalisation du premier OMD qui
traite de l'éradication de l'extrême pauvreté et de la
faim, à la réduction des pertes de productivité et
à l'amélioration la santé des enfants.
Outre la partie introductive, cette étude s'articule
autour de cinq chapitres. Le premier décrit le contexte de notre
étude en mettant en exergue les éléments susceptibles
d'influencer la malnutrition chez les jeunes enfants. Le chapitre deux aborde
les approches théoriques explicatives de la malnutrition et
synthétise les travaux empiriques sur la malnutrition à travers
la revue de la littérature. Les questions méthodologiques et les
sources statistiques de l'étude ont été
présentées dans le chapitre trois. Dans le chapitre quatre,
l'analyse descriptive et l'analyse de la décomposition ont permis de
déterminer d'une part l'association entre le retard de croissance et les
variables socio-économiques et d'autre part d'identifier les sources de
changement dans les niveaux de la malnutrition. Le dernier, c'est-à-dire
le chapitre cinq présente les résultats de la régression
logistique et la discussion de ces résultats. Enfin, la conclusion
récapitule les différents résultats obtenus dans cette
étude tout en donnant quelques orientations politiques et
scientifiques.
6 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
CHAPITRE 1: CONTEXTE DE L'ETUDE
C
e premier chapitre est consacré à la
présentation des caractéristiques essentielles du Bénin.
Seules les caractéristiques que nous estimons pouvoir influencer la
malnutrition des enfants des moins de cinq ans au Bénin seront
décrites. A cet effet, les éléments de l'environnement
géographique, de la situation économique, de la situation
culturelle et socio-démographie, de la situation sanitaires ainsi que
ceux relatif à la situation alimentaire et nutritionnelle du pays seront
exposés afin de contextualiser l'étude.
1.1. Situation géographique et administrative du
Bénin
La République du Bénin (ex-Dahomey) est un Etat
de la sous- région ouest africaine située sur le golfe de
Guinée précisément entre les parallèles 6°30
et 12°30 Nord et les méridiens 1° et 3°40 Est. Le
Bénin est limité au nord sur une distance de 120 km par le fleuve
Niger, au nord-ouest par le Burkina Faso sur 270 km, à l'ouest par le
Togo sur 620 km, à l'est par le Nigéria sur 750 km et au sud par
l'océan Atlantique sur 125km. Couvrant une superficie de 114.763 km2, il
s'étend sur une longueur de 700 km de l'océan Atlantique au sud
au fleuve Niger au Nord. Sa largeur varie de 125 km (le long de la côte
au sud) à 325 km (latitude de Tanguiéta).
Il présente un relief peu accidenté car la seule
région élevé où se trouve « la chaîne de
l'Atacora » avec une hauteur de 658 km, est située dans le
nord-ouest du pays. L'ensemble est constitué par quatre formes
principales que sont :
la plaine côtière, basse, sableuse, souvent
marécageuse et jalonnée de lacs et de lagunes (lagunes de
Porto-Novo, Ouidah et Grand-Popo, lacs Nokoué et Ahémé) ;
La population riveraine est souvent en contact avec l'eau en occurrence
souillée. Ce faisant on peut assister à des proliférations
des maladies diarrhéiques chez ces dernières notamment les jeunes
enfants ;
les plateaux constitués des plateaux de terre de barre
dont les 10 plus importants sont ceux du Bas-Bénin (plateaux de
Comè, Allada, Porto-Novo, Aplahoué, Abomey, Zagnanado,
Pobè et Kétou) et le plateau de grès de Kandi;
7 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
la pénéplaine cristalline qui occupe la plus
grande partie du territoire avec de nombreuses collines orientées du
nord au sud.
la Chaîne de l'Atacora localisée dans le
nord-ouest du pays et qui se prolonge au Togo, au Ghana et au Niger.
Le Bénin dispose d'une géomorphologie qui permet
à la population de développer des activités agricoles en
produisant des produits vivriers destinés non seulement à
l'alimentation mais aussi à l'exportation.
Situé en zone intertropicale, le Bénin subit
l'influence du climat tropical chaud et humide, avec au sud un climat de type
Sub-équatorial et au nord le type atacorien caractérisant ainsi
le pays en trois zones climatiques :
de la côte jusqu'à la latitude de Savè,
règne le climat béninien ou subéquatorial avec un
régime assez tempéré. Les températures sont
élevées mais ne subissent que de faibles variations entre 24 et
32°C. Les précipitations varient de 90 mm à 1480 mm durant
l'année. C'est un climat à quatre saisons : deux saisons
pluvieuses et deux saisons sèches
le climat tropical semi humide s'observe au centre qui est une
zone soudano-guinéen. les moyennes pluviométriques y oscillent
entre 1000 et 1200 mm/an.
Au Nord, règne le climat soudanien. C'est un climat de
type aride semi-aride avec une saison sèche et une saison pluvieuse. La.
pluviométrie annuelle de plus de 1475 mm en 2009 à Natitingou,
soit une moyenne mensuelle de 122 mm. La température est plus fraiche
à cause de l'altitude et des orages fréquents rencontrés
dans cette zone.
Ces niveaux de pluviométrie enregistrés d'une
zone climatique à une autre sont favorables à l'inondation qui
détruit les cultures. Ce qui influence fortement la production
vivrière, donc la sécurité alimentaire des ménages
d'une part et d'autre part les pratiques alimentaires des enfants puisque les
mères ont difficilement accès à certains produits de
base.
En effet, la production locale assure
généralement l'autosuffisance pour les céréales
telles que maïs, sorgho et mil, les tubercules et les légumineuses,
mais le pays est chroniquement déficitaire en produits animaux et en
riz. Il faut ajouter que la production
8 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
alimentaire est cependant caractérisée par de
fortes disparités régionales que les problèmes de desserte
rurale et de stockage accentuent (ONASA, 2003)
De plus, pendant les saisons pluvieuses, on observe de
nombreux dégâts tels que la dégradation des routes ou des
pistes qui ne permet pas à la population d'accéder aux centres de
santé ; la prolifération des maladies (paludisme,
diarrhée, choléra etc.) et parfois des pertes en vies humaines.
Cette situation contraint souvent certains ménages à arbitrer
entre les dépenses d'alimentation et celles de santé. Par
ailleurs durant les périodes d'inondation, on remarque un
déplacement de la population sinistrée vers les zones plus
habitables contraignant ainsi les mères à recourir à
l'alimentation de rue pour satisfaire, en dehors du lait maternel, les besoins
alimentaires des jeunes enfants. La consommation de ces aliments qui sont
souvent non protégés et contaminés expose les enfants aux
pathologies contagieuses.
Sur le plan administratif, la réforme de
l'administration territoriale au Bénin, consacrée par la loi
n° 97-028 du 15 janvier 1999, porte le nombre des départements de
six (06) à douze (12) qui sont: l'Alibori, l'Atacora, l'Atlantique, le
Borgou, les Collines, le Couffo, la Donga, le Littoral, le Mono, le Plateau,
l'Ouémé et le Zou (Voire carte1.1). Ces départements
abritent 77communes, dont trois à statut particuliers, qui sont à
leurs tours répartis en 546 arrondissements comportant 3743 villages et
quartiers de ville. En dépit de l'autosuffisance globale, il existe des
zones d'insécurité alimentaire (la zone extrême-nord, la
zone cotonnière nord-Bénin, la zone de la dépression) dans
certains départements puisque la disponibilité
céréalière est mal répartie et sujette à de
fortes variations saisonnières (ONASA, 2002). Ceci se peut traduit par
la prévalence de la malnutrition qui est très
élevée dans ces départements notamment dans ceux du Zou
(53%), de l'Alibori (63%) où la situation est très
préoccupante (EDSB, 2006).
9 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
Source: Cellule béninoise du Réseau AOUDAGHOST,
2006
Carte 1.1 :Carte administrative du
Bénin
10 | P age
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
1.2. Situation socio-économique.
Durant les années 80, la situation économique du
Bénin s'est considérablement dégradée, alors que la
répression antidémocratique se durcit. Les problèmes
sociaux et politiques ont conduit le régime en place à renoncer
à l'idéologie marxiste-léniniste et à accepter
l'organisation d'une conférence nationale, réunissant les
représentants des différentes forces vives de la nation. Un
gouvernement de transition, mis en place en 1990, a ouvert la voie au retour de
la démocratie, du multipartisme et au libéralisme
économique.
Le nouvel environnement des années 90 a obligé
le Bénin à s'engagées dans des réformes de
politiques économiques avec le concours des institutions de Bretton
Woods et d'autres partenaires bilatéraux et multilatéraux. Ces
réformes ont visé l'amélioration de l'environnement
macro-économique, la restructuration des entreprises publiques en
faillite, la privatisation, la réforme du secteur agricole,
l'amélioration et le renforcement de la gouvernance et la lutte contre
la pauvreté.
Bien que, d'une manière générale, les
objectifs des divers programmes de rétablissement des grands
équilibres macro-économiques ont été atteints, la
consolidation de la croissance économique n'a pas amélioré
sensiblement la situation des béninois (le taux d'accroissement du
revenu annuel moyen n'a été que de 1,4 %, entre 1995 et
20046), ni corrigé la précarité de l'emploi
(taux de sous-emploi supérieur à 25 %), ni même
contribué à une réduction significative de la
pauvreté.
En effet, le taux de croissance économique qui a
été en moyenne de 5% sur la période 1991-2002, a
baissé pour atteindre 3% en moyenne durant la période 2003-2005
en raison des caractéristiques structurelles de l'économie
béninoise (graphique 1.1).C'est surtout à partir de
l'année 2000 que l'activité économique béninoise
est entrée dans une phase de décroissance jusqu'à 2005.
Mais entre 2005 et 2006, on note une reprise de l'activité
économique avec une croissance du PIB qui passe de 2,9% en 2005 à
3,8% en 20067. La croissance du PIB observé entre 2005 et
2006 et qui s'est poursuivis après l'année 2006 résulte
notamment de diverses reformes dont: l'engagement des réformes au niveau
du Port de Cotonou, l'assainissement du secteur des
télécommunications dont celui des GSM, la restructuration de
certaines
6 Rapport 2008 du CNLS, page 15
7 Rapport de l'OCS et DGAE, page 3
11 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
entreprises publiques à savoir la SONAPRA, la
Continental Bank, Bénin Télécoms SA, l'Industrie
Béninoise du Bois (IBB), la Société d'énergie
électrique ( SBEE ), la Société des Ciments d'Onigbolo. Il
faut également ajouter l'intensification de la coopération avec
le Nigéria, de la mise en oeuvre de la politique des grands travaux
ainsi que la mécanisation progressive de l'agriculture et de la
disponibilité des intrants vivriers et cotonniers qui ont permis
l'amélioration relative des productions vivrières et
cotonnière.
En 2006, le secteur primaire contribue à hauteur de
34,24 % au Produit Intérieur Brut (PIB) contre 54,5 % pour le secteur
tertiaire et 13 % pour le secteur secondaire qui est le maillon faible (INSAE
et Macro, 2007). L'agriculture occupe 47,1 % de la population active alors
qu'environ 95 % de cette population exercent dans le secteur informel.
Graphique 1.1 : Taux de croissance economique du
Bénin de 1990 à 2006
Taux de croissance
4
0
7
6
5
3
2
1
Croissance annuelle du PIB(%)
Années
Source : Etablis à partir des méga-données
de la Banque Mondiale
Mais ce profil de croissance économique n'est pas
soutenable à long terme pour relever les défis liés
à la réalisation des OMD notamment les cibles de l'OMD n°1.
En effet la croissance économique accélérée devrait
augmenter le revenu des ménages qui va se traduire par une
amélioration des conditions de vie, l'accès à
l'éducation, aux services de santé et surtout l'accès
à l'alimentation. Ainsi on assistera à une amélioration de
la santé nutritionnelle de la population et en particulier celle des
enfants et donc une réduction de la morbidité et de la
mortalité infanto-juvénile.
12 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
1.3. Evolution de la pauvreté
La pauvreté ayant un caractère
multidimensionnel, est analysée suivant une approche monétaire
(c'est à dire en fonction du revenu ou de la dépense par
tête) ou suivant une approche non monétaire qui est fondée
sur les conditions de vie et du patrimoine des ménages. La
pauvreté monétaire est souvent appréhendée par les
indicateurs habituels d'incidence (P0), de profondeur (P1) et de
sévérité (P2). Elle a été
évaluée en référence à des seuils annuels de
pauvreté qui s'établissent respectivement à 74.886 FCFA
par tête en 2002 et à 82.224 FCFA en 2006 (DSCRP, 2007).
Au Bénin, on note une augmentation de la
pauvreté depuis 2002. En effet, l'incidence de pauvreté se serait
accrue par rapport à 2002, passant de 28,5 % à 36,8 % (EMICoV,
2006). On remarque une disparité dans la manifestation de la
pauvreté. En effet, le phénomène semble s'être
aggravé en milieu rural qu'en milieu urbain. En milieu rural, on y
compte plus de pauvres: l'incidence de pauvreté y est passée de
31,6 % en 2002 à 40,6 % en 2006 alors qu'en milieu urbain la progression
est relativement plus faible (l'incidence de pauvreté est passée
de 23,6 % à 27,2 % en 2006 (voir graphique 1.2). De même, la
profondeur de la pauvreté (P1) se serait accrue sensiblement au cours de
la période, passant de 11 % en 2002 à près de 14 % en 2006
avec un écart plus marqué en milieu rural.
Graphique 1.2 : Incidence de la pauvreté(%) de
2002 à 2006
Incidence de pauvreté
40
50
30
20
10
0
23,6
Urbain Rural Ensemble
Années
27,2
31,6
40,6
36,8
28,5
2002
2006
Source : exploitation des données de QUIBB 2002 et des
résultats provisoires et partiels à partir du premier passage
EMICOV 2006.
Par ailleurs la pauvreté d'existence (non
monétaire) connait un recul qui contraste avec la pauvreté
monétaire. On note sur la base des données du RGPH3 que le
phénomène a touché
13 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
près de 43 % de la population en 2002 dont trois fois
plus d'individus en milieu rural qu'en milieu urbain (59,1 % contre 17,7%).
Mais en 2006, cette pauvreté est globalement en recul. En effet, 41,1 %
de la population sont pauvres contre 43 % en 2002 (DSCRP, 2007).
Au regard de l'environnement économique entre 2002 et
2006, l'augmentation de la pauvreté entre 2002 et 2006 peut provenir
d'une faible croissance de la dépense moyenne (« effet croissance
») ou d'une aggravation des inégalités (DSCRP, 2007)
La décomposition de l'évolution de la
pauvreté montre que son aggravation est due essentiellement à la
faible croissance de l'économie, atténuée cependant par la
baisse sensible des inégalités, notamment en milieu urbain
(DSCRP, 2007). Le milieu rural a enregistré la plus forte hausse de
l'incidence de la pauvreté. Elle y a augmenté de 9 points contre
3,6 en milieu urbain. Cette détérioration constatée en
milieu rural est due aux effets défavorables de la faible croissance des
dépenses moyennes de consommation des ménages ruraux et de
l'accentuation des disparités dans la distribution de ces
dépenses. Ceci a pour corollaire la réduction du pouvoir d'achat
de la population et la dégradation des conditions de la population.
1.4. Contexte socio- démographique
Le Bénin est caractérisé par une
population essentiellement jeune et à dominance féminine plus
marqué en milieu rural. Elle connait une forte croissance. En effet, de
3,33 millions en 1979, elle est passée à 4,92 millions
d'habitants en 1992 puis à 6,77 millions en 2002 dont 61,15% vit en
milieu rural contre 38,85% en milieu urbain (RGPH1 de 1979, RPGH2 de 1961 et
RGPH3 de 2002). De cette progression il se déduit que l'effectif de la
population a doublée en l'espace de vingt-trois ans avec un taux de
croissance intercensitaire de 2,84 sur la période 1979-1992 et 3,25
entre 1992 et 2002.
Ce doublement de l'effectif des béninois montre que
toutes les différentes couches de la population béninoise a
augmenté en particulier celle des femmes en âge de procréer
et des enfants de moins de cinq ans. En effet selon RGPH de 2002, le
Bénin comptait 1600430 femmes en âges de procréer et
1175249 enfants de moins cinq ans. Mais d'après les projections de
l'INSAE pour l'année 2006, on remarque le nombre femmes en âge de
procréer est passé à 3433158 alors que celui des enfants
de moins de cinq ans est de 1361000. De plus la taille des ménages aussi
connu une diminution. Elle s'établit en moyenne à 6 personnes en
1996 (EDS1) et a évolué passant de 5,2 personnes en 2001 (EDS2)
à 5 personnes en moyenne
14 | P age
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
en 2006 (EDS3). Malgré la réduction de la taille
moyenne des ménages entre 1996 et 2006, aucune amélioration de
l'état nutritionnel des enfants n'a été
enregistrée. En effet l'enfant qui vit dans cet environnement est
confronté à un problème de répartition
inéquitable des rations alimentaires au sein de la famille. Ce qui rend
son apport protéino-énergétique insuffisant par rapport au
besoin journalier.
Cette croissance de la population vulnérable (femmes,
enfants de moins de cinq ans) nécessite des efforts substantiels en
matière de production alimentaire, de la fourniture des infrastructures
scolaires et de l'offre des services sanitaires. En effet, on remarque une
faible disponibilité des infrastructures communautaires notamment les
centres de santé maternelles et infantile, les établissements
scolaires et les centres d'alphabétisation.
Au niveau de l'offre des services sanitaires, les
résultats de l'EDS 1 de 1996 indiquent 61% des femmes parcourent une
distance de moins de 5 km pour atteindre le service de santé maternelle
et infantile (SMI) le plus proche. En 2001, on remarque une proportion
importante de femmes (64 % à moins de 5km) disposent d'un dispensaire ou
service de santé maternelle et infantile (EDS2, 2001). Cette proportion
a baissé en 2006. En effet selon l'EDS3 de 2006, on constate que
seulement 47 % des femmes parcourent une distance de moins 5km pour
accéder à un établissement offrant les services dans le
domaine de la suivi, accouchement, suivi des enfants vaccinations,
éducation en matière de santé et de nutrition. Ainsi sur
la période 2001-2006, les centres de santé maternelle et
infantile n'ont pas augmenté de façon proportionnelle à
l'augmentation de la proportion des femmes en âge de procréer. Ce
qui traduit une faible couverture en matière de service de santé
maternelle et infantile.
Par rapport aux établissements scolaires, pratiquement
toutes les femmes (95 %) vivent à proximité d'une école
primaire en 2001 puisque celle-ci est située à moins de 5
kilomètres (EDS2) contre 94% en 2006. Pourtant le niveau d'instruction
des femmes de 15-49ans décroit: la proportion des femmes sans niveau
d'instruction a chuté de 71,2 % en 1996 (EDS1, 1996) à 64 % en
2001 (EDS2, 2001). Cette proportion est restée stable entre 2001 et
2006. Quant aux femmes âgées de 15-49ans qui ont atteint le niveau
primaire, leur proportion a légèrement diminuée passant de
22,4 % en 1996 à 22 % en 2001 et puis à 20 % en 2006 soit une
baisse de 2,4 points de pourcentage (EDS1, 2 et 3). Mais au niveau de celle
ayant atteint le niveau secondaire, on remarque une augmentation de leur
nombre. En effet, la proportion des femmes de niveau secondaire est
passée de 5,3 % en 1996 à 15 % en 2006 soit une
15 | P age
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
augmentation de 9,7 points de pourcentage (Graphique1.4). Pour
les femmes âgées de 15-49ans, leur proportion est restée
stable sur toute la période.
Il existe également des variations importantes d'un
département à l'autre. Du côté des femmes, le
département du Borgou a la plus forte proportion de personnes sans
instruction avec (81 %). Viennent ensuite, le Mono (80 %), Atacora (79 %), le
Zou (73 %) en 1996. Si dans la ville de Cotonou, moins du tiers (31 %) des
femmes est sans instruction en 2001, dans les autres départements, la
grande majorité de la population féminine est sans instruction
(avec des niveaux variant de 79 % dans l'Atacora à 59 % dans
l'Ouémé).
Graphique 1.4: Evolution du niveau d'instruction
des femmes en âge de procréer entre 1996 et 2006
Proportion
|
72,1
64 64
Aucun niveau
|
70,0 60,0
50,0 40,0 30,0 ,00 2 ,00
1 0,0 22,4 22 20
13 15
5,3
Primaire Secondaire Niveau d'instruction
|
0,2 1 1
Supérieur
|
1996
2001
2006
|
Source : exploitation de rapports des EDS I, II et III
Par ailleurs, au niveau national, l'amélioration du
niveau d'alphabétisation est remarquable: le taux passe de 30 % en 1990
à 60,5 % en 2007(DSCRP, 2011); soit une progression de 2 points de
pourcentage par an. Pourtant cette progression demeure très modeste par
rapport au rythme compatible avec le sentier des OMD. En outre, on note que les
activités d'alphabétisation sont en baisse car le nombre de
centres d'alphabétisation est passé de 1391 en 2002 à 1177
en 2003, soit une baisse de 15,4%.
Signalons que le fort taux d'analphabétisme
observé au Bénin influence significativement l'Indice de
Développement Humain même si ce dernier s'améliore
d'année en année. En effet, selon le classement du PNUD (2007),
le Bénin a occupé le 163ième rang sur 177 pays
dans le classement. Selon le Rapport sur le Développement Humain de
2010, l'IDH du Bénin est
16 | P age
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
estimé à 0,347 en 1995 et évolué
en passant de 0,386 en 2000 puis à 0,418 en 2005.Cette évolution
de l'Indice de Développement Humain (IDH) montre que des efforts
considérables restent encore à effectuer quant à
l'alphabétisation notamment des femmes, de la croissance du PIB par
tête et l'espérance de vie. En effet ces statistiques montrent
d'une part les conditions de vie des ménages et d'autre part
reflètent l'insuffisance des infrastructures de santé et
d'assainissement, d'éducation ainsi que l'inadéquate offre de
service sanitaire8.
Eu égard à ce tableau de l'évolution de
la population notamment celle des femmes en âge de procréer et
celle des enfants de moins cinq ans et de la disponibilité des services
communautaires, il en ressort que l'éloignement des
établissements de santé maternelle et infantile semble avoir un
impact direct sur l'état de santé de la mère et de
l'enfant. De plus l'éloignement des établissements scolaires et
le faible nombre de centres d'alphabétisation jouent également un
rôle négatif en matière d'acquisition des connaissances par
les femmes en âge de procréer .Ces éléments peuvent
contribuer largement à l''augmentation de la malnutrition parmi les
enfants de moins de cinq ans.
1.5. Contexte socio-culturel
Il n'est pas possible d'envisager une société
sans parler des croyances qui imprègnent profondément tous les
actes de la vie sociale. Comme toute société africaine, la
société béninoise a sa propre pratique culturelle et
religieuse qui permet d'identifier les différents groupes ethniques et
religieux.
Malgré sa petite superficie, le Bénin fait
montre d'une grande diversité ethnique et religieuse. On y
dénombre environ une cinquantaine d'ethnies réparties sur des
aires géographiques bien déterminées. Ainsi selon le
recensement de la population et de l'habitation (RGPH3) de 2002, deux grands
groupes socioculturels cohabitent. Le premier, localisé au sud et au
centre du Bénin comprend les Adja (15,2 %), les Fon (39,2 %) et les
Yoruba (12,3 %). Le second situé au nord qui regroupe les Bariba (9,2
%), les Dendi (2,5 %), les Ottamari (6,1 %), les Yoa lokpa (4,0 %) et les
Peulhs (7,0 %).
Par ailleurs, le Bénin présente également
une diversité religieuse remarquable. Selon le RGPH de 2002, 27 % de la
population sont des fidèles de l'église catholique romaine, 24 %
sont des musulmans, 23 % pratiquent la religion traditionnelle y compris le
vodoun, 5 %
8 Mpepp-Cag, 2010, P 57
17 | P age
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
pratiquent le Christianisme Céleste, 3 % sont des
protestants méthodistes, 8 % pratiquent d'autres cultes
chrétiens, 6 % pratiquent d'autres types de religions traditionnelles, 2
% d'autres religions et 7 % ont déclaré n'appartenir à
aucune confession religieuse. Mais depuis la fin des années 1980, on
observe une dynamique religieuse, caractérisée par la
montée de l'islamisme et du christianisme (florescences des
églises évangéliques d'obédience
pentecôtiste) et un recul des religions traditionnelles.
Cette diversité culturelle des populations
combinée au faible niveau d'instruction des femmes béninoises
pourrait engendrer une diversité de comportements en matière
d'alimentation et de recours au service de santé. Cette diversité
de comportements, résultant le plus souvent des interdits ou des tabous,
peut maintenir ou conduire les jeunes enfants à un état
nutritionnel anormal.
1.6. Politique de population
Une politique de population peut être définie
comme est une déclaration ou un document d'un gouvernement national par
lequel celui-ci annonce son intention ou son projet d'influer sur
l'accroissement de la population nationale, la répartition et ou la
composition de cette dernière. La politique de population traite souvent
des aspects fondamentaux du bien- être humain comme l'amélioration
de la condition féminine, l'élargissement des possibilités
d'éducation ; l'amélioration de la situation sanitaire etc.
Conscient, depuis de la conférence du Caire
9 , des liens entre la dynamique démographique et le
développement socioéconomique et plus précisément,
de la nécessité de la prise en compte des variables
démographiques dans les plans et programmes de développement
économique et social, le gouvernement a adopté le 2 mai 1996 sa
politique de population. Cette politique a pour but principal
l'amélioration du niveau et de la qualité de vie des populations.
Elle repose sur seize objectifs dont on peut citer entre autres10
:
Assurer un enseignement de qualité à tous les
citoyens béninois ;
Faire passer l'espérance de vie de 54 ans en 1992
à 65 ans en l'an 2016 ; Promouvoir une fécondité
responsable ;
9 La conférence internationale sur la
population et le développement de Caire a eu lieu en 1994
10 DEPOLIPO, 1996
18 | P age
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
Garantir à chacun, en tout temps et en tout lieu, une
alimentation suffisante ; saine et capable d'assurer un bien être
nutritionnel ;
Promouvoir l'habitat sain, la protection et le respect de
l'environnement ;
Créer les conditions favorables à une pleine
participation des femmes au processus de développement et à la
jouissance des fruits qui en découlent ;
Adapter la mise en oeuvre de la politique de population aux
spécificités régionales,
Intégrer des éléments de la politique de
population dans les plans et programmes de développement,
Mobiliser la population béninoise autour des
problèmes socio-économiques et démographiques du pays,
Améliorer les connaissances dans les domaines
socio-économiques et démographiques du pays.
Malgré la loi de 1920 qui interdit la propagande
contraceptive et qui est toujours en vigueur, le Gouvernement autorise les
activités de planification familiale. Plusieurs organisations non-
gouvernementales mènent des activités dans ce domaine. La plus
ancienne, l'Association Béninoise pour la Promotion de la Famille
(ABPF), est née en 1970 de la volonté d'un groupe de
Béninois convaincus que le développement économique n'est
pas dissociable de la santé maternelle et infantile. Elle a
été officiellement reconnue en 1972.
Par ailleurs, le Gouvernement a mis en oeuvre, depuis 1992, un
projet dénommé Santé Maternelle et Infantile/Planification
Familiale (SMI/PF), rebaptisé, depuis 1995, Santé de la
Reproduction et Planification Familiale. Ce projet a pour but la promotion de
la santé familiale par la disponibilité des services de
planification familiale dans les centres de santé gouvernementaux.
Pourtant en 1996, c'est seulement dans 83 % des cas que l'intervalle entre
naissances est supérieur ou égal à 24mois contre 85 % en
2001 (EDSB, 2001) et 86 % en 2006 (EDS, 2006). Selon l'INSAE (2006),
l'espacement des naissances est reconnu pour avoir une influence positive sur
la santé des mères et des enfants : des intervalles inter
génésiques courts (inférieurs à 24 mois) augmentent
les risques de morbidité et de mortalité
19 | P age
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
aussi bien chez les enfants que chez leur mère. Dans ce
cas, l'enfant est exposé à des risques de malnutrition
1.7.Contexte sanitaire
Cette partie tente de décrire l'environnement sanitaire
dans lequel vit la population béninoise, l'organisation et le
fonctionnement du système sanitaire, les politiques de santé en
mise en place.
1.7.1. Organisation et fonctionnement du système de
santé
Le système de santé du Bénin est
organisé et calqué sur le découpage territorial;
c'est-à-dire village, arrondissement, commune, département. Il se
décompose en trois niveaux :
le niveau national ou central représenté par le
Ministère de la Santé Publique avec le cabinet du Ministre et les
Directions Centrales et Techniques. Son rôle est de concevoir la
politique et les stratégies, définir les normes et standards,
mobiliser et coordonner les ressources. La structure de soins correspondant
à ce niveau est le Centre National Hospitalier et Universitaire (CNHU)
et les espaces universitaires;
le niveau intermédiaire ou départemental avec la
Direction Départementale de la Santé Publique comme
répondant du Ministère dans le cadre de la déconcentration
du pouvoir d'Etat. Il joue le rôle de facilitateur et d'assistance
technique. Le Centre Hospitalier Départemental (CHD) est la structure de
soins correspondant à ce niveau ;
enfin le niveau périphérique ou
opérationnel où s'exécutent les activités de soins
dans le cadre ci-après: l'Unité Villageoise de Santé (UVS)
qui est la porte d'entrée du système avec le secouriste et la
matrone; le Dispensaire Isolé ou la Maternité Isolée; le
Centre de Santé d'Arrondissement (CSA) qui est en réalité
la formation sanitaire de premier contact du Système de Santé
avec au moins un dispensaire et une maternité où les prestations
sont dispensées par un personnel qualifié comme l'infirmier, la
sage-femme voir le médecin au niveau du CSA Central de la Commune.
20 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
L'ensemble des formations sanitaires de la commune est
organisé en Circonscription Sanitaire de la Commune (CSCOM)
placée sous la direction d'un médecin chef qui assure des
fonctions administratives locales. En matière de
décentralisation, c'est ce niveau périphérique qui est
prioritairement touché par la réforme du Système de
Santé, réforme dont l'option a été prise en 1995 et
réaffirmée par le décret n° 98-300 du 20 juillet 1998
portant réorganisation de la base de la pyramide sanitaire de la
République du Bénin en Zones Sanitaires. En effet, la Zone
Sanitaire est l'entité opérationnelle la plus
décentralisée du Système de Santé. Elle est
organisée sous la forme d'un réseau de services de santé
de premier contact (qu'ils soient publics ou privés) appuyée par
une formation centrale de référence, publique ou privée
dénommée Hôpital de Zone. La Coordination de la Zone
Sanitaire est animée par l'Équipe d'Encadrement de Zone (EEZ)
ayant à sa tête un Médecin Coordonnateur. La Zone Sanitaire
dessert une population d'environ 200.000 habitants et couvre une ou plusieurs
communes selon le cas. La mise en oeuvre de la réforme comporte un
objectif primordial, celui de garantir une meilleure accessibilité de la
grande majorité de la population aux services de soins de
qualité. L'Hôpital de Zone (HZ) est la formation sanitaire la plus
importante de la Zone. Il est relié aux autres formations sanitaires de
premier contact par un Réseau Aérien de Communication (RAC) ou un
réseau téléphonique.
Malgré la structuration du système sanitaire
béninois, il persiste des besoins non satisfaire en santé. En
effet en 2001, 22% des enfants n'ayant reçu aucune vaccination du PEV
vivent à 30km ou plus des établissements offrant des services de
SMI contre 55% qui sont à 5km et plus et 9% à 30km en 2006 (EDS 2
et 3). Ainsi l'éloignement semble avoir un impact direct sur le niveau
de vaccination. Par ailleurs, le paludisme, l'anémie, la diarrhée
et la fièvre reste les quatre principales maladies des jeunes enfants
depuis 2001 (EDS2 ,2001).
Cependant en matière de ressources humaines, le
Bénin compte 1 médecin pour 7006 habitants ; 1 infirmier pour
1920 habitants ; 1 sage-femme pour 1726 femmes en âge de procréer
et 1 technicien de laboratoire pour 16132 habitants en 2006 (MS, 2006). Ces
statistiques dévoilent l'insuffisance et souvent le manque
d'investissement en matière de ressources humaines dans les formations
sanitaires. Cela pourrait résulter de la réduction au cours du
temps du ratio budget santé/ budget générale de
l'état comme l'indique le graphique1.5. En effet, les programmes
d'ajustement initiés dans les années 80 ont réduit
à néant le principe de la gratuité des soins avec la
réduction sensible des faibles dépenses budgétaires
consacrées à la santé.
21 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
Ainsi, le manque de ressources (humaines et
matérielles) fait que les équipes périphériques ont
du mal à répondre aux besoins des mères qui attendent que
les agents de santé se déplacent pour faire du porte à
porte comme cela a lieu lors des Journées Nationales de Vaccination
(JNV).
Graphique 1.3 : Ratio Budget santé/ Budget
Général de l'Etat
Ratio
20
15
10
0
5
15,15 16,15
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
11,13
9,78
9,98
Années
8,03
9,81
8,36
8,41
8
Ratio budget santé/ budget Général de
l'Etat
Source : Exploitation des données de l'annuaire
statistique sanitaire 2007 du MSP
Donc ces comportements de ces mères qui
n'amènent plus spontanément leurs enfants aux centres de
santé pour les vaccinations de routine se traduisent par de faibles
niveaux de couverture des enfants complètement vaccinés qui
évoluent en dents de scie même si la couverture en infrastructures
sanitaires est améliorée.
En effet, la proportion d'enfants complètement
vaccinés contre les maladies cible du PEV était de 56 % ; elle
est passée à 59% en 2001, puis à 47 % en 2006 (EDS1, 2 et
3). Toutefois la proportion d'enfants n'ayant reçu aucun vaccin, qui
avait diminuée de 1996 (14 %) à 2001 (7 %) est restée
constante jusqu'en 2006 (EDS 1,2 et 3).
Les dépenses de santé par habitant
résultent est la somme des dépenses de santé publiques et
privées en tant que ratio de l'ensemble de la population. Il englobe la
prestation de services de santé (préventifs et curatifs), les
activités de planification familiale, les activités ayant trait
à la nutrition et l'aide d'urgence réservée à la
santé mais il exclut la prestation d'eau et de services
d'hygiène. Ainsi, lorsqu'on considère ces dépenses, on
constate que des efforts sont en train d'être fait par l'Etat
béninois car on remarque une augmentation des dépenses de
santé par habitants notamment sur la période 2002-2006. Elle est
passée de 17dollarsUS en
22 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
2002 à 28 dollars US en 2006 (Graphique1.4). Ce qui
montre que les efforts de l'État visant l'amélioration du niveau
de vie de ses populations. Mais face l'amélioration de cet indicateur,
on observe encore une forte prévalence des maladies de l'enfant en
particulier la malnutrition (43% des enfants accusent un retard de croissance
selon l'EDSB de 2006)
Ceci se traduit une faible fréquentation des centres de
santé publics qui est en moyenne de trente-six pour cent (36 %). Donc
près de la moitié de la population béninoise n'ont pas
part au budget santé par habitant
Graphique 1.4: évolution des dépenses
de santé par habitant en dollars US de 1996 à
2006
30
25
20
15
10
0
5
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
18
19
montant en dollars US
17 18
16
Années
16
17
17
23
25
27
28
Dépense en santé par habitants(en doolars US)
Source : Exploitation des mégadonnées de la
banque mondial11e
1.7.2. Politique de santé
La politique sanitaire du Bénin est
élaborée par le Ministère de la Santé Publique qui
définit les grandes orientations du secteur, les actions à mener
et la mobilisation des ressources nécessaires.
Depuis 1960, plusieurs plans et programmes ont
été ainsi mis en oeuvre. Ces plans et programmes visent
l'amélioration des conditions socio-sanitaires des populations. Ainsi,
entre
11 Téléchargé sur
www.banquemondiale.org le
08-10-2013
23 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
1989 et 1993, la politique sanitaire nationale mise en oeuvre
par le gouvernement béninois a mis l'accent sur le renforcement des
activités préventives (vaccinations, santé maternelle et
infantile, planification familiale, hygiène et assainissement,
information et éducation), les activités curatives avec la mise
en place d'une politique pharmaceutique de médicaments essentiels
génériques, la réhabilitation et la construction
d'infrastructures sanitaires ainsi que la prévention et la lutte contre
les maladies sexuellement transmissibles.
Cependant, tous les espoirs n'ont pas été
comblés. À la table ronde qui s'est tenue en janvier 1995 sur le
secteur de la santé, le Gouvernement a décidé de recentrer
sa politique sanitaire et de l'adapter au processus de décentralisation
en cours. Durant le quinquennat 1997-2001, la mise en oeuvre du document de
politique et de stratégies de développement du secteur
santé a permis d'initier de profondes réformes qui se
poursuivent. Les résultats obtenus méritent d'être
renforcés afin d'obtenir les changements souhaités de
l'état de santé de la population.
Ainsi, l'objectif du Bénin tel qu'il est
explicité dans les Études Nationales de Perspectives à
Long Terme: Bénin 2025 est l'amélioration du bien-être
social qui repose, entre autre, sur les éléments suivants: un
système éducatif efficace et performant ; des soins de
santé de qualité ; de l'eau potable, de
l'électricité et un habitat sain pour tous ; un cadre de vie
sain.
Cette vision sera progressivement concrétisée
grâce à la mise en exécution des différents
Programmes d'Action du Gouvernement. Les actions visant l'amélioration
des conditions socio sanitaires des populations occupent une place de choix
dans le programme en cours d'exécution. La mission du ministère
de la Santé publique a évolué avec la prise en compte de
la lutte contre la pauvreté. Désormais, cette mission consiste
à : « améliorer les conditions socio sanitaires des familles
sur la base d'un système intégrant les populations pauvres et
indigentes ». Pour ce faire, les objectifs globaux suivants,
intégrant ceux de développement du millénaire, ont
été définis:
Améliorer la qualité et l'accessibilité
des prestations de soins et des services de santé ;
Améliorer la participation communautaire et l'utilisation
des services de santé Améliorer la prise en charge des
populations pauvres et indigentes.
24 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
Dans le souci d'atteindre ces objectifs, le document de
politique et stratégies nationales de développement du secteur de
la santé élaboré en 2002 a retenu plusieurs principaux
axes dont celui de la promotion de la santé familiale. Mais la mise en
oeuvre de ces axes stratégique n'ont pas permis d'améliorer
significativement la santé des enfants dans le cadre du Programme
Elargie de Vaccination (PEV), 9 % des enfants non vaccinés vivent
à 30km ou plus du service maternel et infantile (EDS, 2006) contre 22 %
en 2001(EDS, 2001).
1.8. Eau et assainissement
L'eau potable et l'assainissement sont indispensables à
la santé publique. Ils en constituent souvent la base, car lorsqu'on
aura garanti à tout un chacun, quelles que soient ses conditions de vie,
l'accès à l'eau potable, et aux services adéquats
d'assainissement et de meilleures conditions d'hygiène, la lutte contre
les maladies transmissibles connaitra un bond énorme. C'est pourquoi il
est nécessaire d'examiner les niveaux d'accès et de couverture
aussi bien pour l'eau que l'assainissement au Bénin afin de
dégager d'éventuelle relation entre la malnutrition et ces
derniers.
1.8.1. Eau potable
Malgré l'existence d'un fort potentiel hydrique,
l'accès à l'eau potable constitue encore un problème
majeur pour la population. En effet, 56% des ménages disposent d'eau
potable en 1996 (EDS1, 1996). Cette proportion est passée à 61%
en 2001(EDS2, 2001) et puis à 66% en 2006 (EDS3, 2006).
La situation est critique dans les milieux ruraux que dans les
villes puisque le pourcentage de ménages disposant d'eau potable y est
relativement faible: 57 % contre 80% en milieu urbain (EDS3, 2006). Cette
situation montre que la plupart des projets d'adduction d'eau sont souvent
concentrés dans les villes au détriment des zones rurales.
Toutefois, ces dernières années, d'importants
moyens ont été mis en oeuvre par les Pays-Bas, la KfW/GTZ,
l'USAID et l'UNICEF dans le secteur eau en milieu rural, notamment dans les
zones de ver de Guinée. Ces efforts ont certainement porté des
fruits mais il reste encore 43 % (contre 48 % en 2001) des ménages
ruraux qui ne disposent pas d'eau potable (EDS, 2006). D'autres projets de
forage ont permis d'améliorer la situation et les problèmes
liés à la réparation des pompes pour apporter ainsi des
solutions durables. Mais l'on est encore loin des progrès
nécessaires pour atteindre la cible des Objectifs du Millénaire
pour le Développement pour l'eau potable, c'est-à-dire une
couverture de 75 % d'ici 2015
25 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
Cette insuffisance dans l'accès à l'eau potable
pourrait conduire la population à s'intéresser à d'autre
source d'eau moins potable comme l'eau des puits non protégé; eau
de la rivière/marigot/mare ou autre eau de pluie. Ainsi une
prolifération des maladies hydriques dans le rang des enfants de moins
cinq ans notamment la diarrhée qui est une cause de la malnutrition.
1.8.2. Assainissement
Le domaine d'assainissement concerne non seulement la gestion
des eaux usées, l'évacuation des excréta mais
également l'évacuation des déchets solides produits par
les ménages ou les établissements industriel ou hospitaliers.
D'une manière générale, l'évacuation des eaux
usées de douches se fait dans un puits perdus en milieu rural comme en
milieu urbain. Le puits perdu est constitué d'une fosse d'environ 1,5m
à 3,0m de profondeur remplie de graviers ou de moellons. Dans les zones
inondables (Cotonou et des villes secondaires comme Sèmè-Kpodji
et Grand-Popo où la nappe phréatique est à moins de 2m du
terrain naturel), les populations sont obligées de construire des
puisards pour l'élimination des eaux usées polluant ainsi la
nappe phréatique qui est aussi utilisée par une frange non moins
importante de la population pour les usages domestiques (notamment la
vaisselle, la lessive, la douche et quelques fois comme eau de boisson).
En matière de salubrité au Bénin, les
départements du Plateau, des Collines et de l'Atlantique sont les plus
salubres avec respectivement des taux de salubrité de 95 %; 93,40 % et
84,85 %. Par contre, les départements de l'Atacora, de la Donga et du
Borgou regorgent de maisons insalubres avec des taux d'insalubrité
respectifs de 43,44 %; 36,23 % et 31,91 %. Il faut noter que les taux de
salubrité et d'insalubrité de 50 % observés pour le
Littoral ne sont pas représentatifs du département car ils ne
concernent que la localité de Placodji qui est une zone insalubre.
La très faible utilisation des latrines, des fosses
septiques, des latrines à chasse manuelle et des latrines à
fosses ventilées par les ménages montre que la population
béninoise vit dans un milieu malsain. En effet, selon les données
de l'EDS-I de 2006, près des trois quarts des ménages ne
disposent pas de toilettes (73 %), alors que seulement un ménage sur
cinq environ (19 %) utilise des latrines couvertes et 7% des latrines non
couvertes. Mais en 2001, c'est un peu plus de deux ménages sur trois ne
disposent pas de toilettes (67 %) contre 15% pour les latrines ventilées
et 15 % pour les latrines non ventilées (EDS 2, 2001). La proportion des
ménages (62 %) ne disposant d'aucun type de toilettes a chuté par
rapport à
26 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
celle de 2001. Cependant en milieu rural, la grande
majorité des ménages, c'est à dire 81 % ne dispose pas de
toilettes contre 66 % qui en dispose en milieu urbain (EDS3, 2006).
Notons enfin que le secteur d'assainissement connait beaucoup
de problème notamment une allocation trop faible et peu significative du
budget national (moins de 2% du budget du secteur de la santé). Ce qui
montre qu'il ne fait pas l'objet d'autant d'attention que le secteur
d'Approvisionnement en Eau Potable (AEP) en termes de dotation
budgétaire. L'analyse du financement des activités du secteur de
l'assainissement en 2006 montre que 46% des charges reviennent aux
ménages et 54 % sont supportées par l'Etat (ALE et
DEGBEVI;2007).
1.9. Situation alimentaire et nutritionnelle
Au Bénin, les habitudes alimentaires sont non seulement
influencées par les conditions agro écologiques, mais aussi par
des facteurs socioculturels, économiques, et de la disponibilité
alimentaire. Le modèle de consommation alimentaire se résume en
trois repas par jour en période d'abondance et qui est souvent
réduit à 2 par jour pendant les périodes de soudure
(AGVSAN, 2008). Ce repas est souvent composé de deux plats: d'une part
les aliments de base (céréales, racines, tubercules), et d'autre
part l'accompagnement, qui est généralement de la sauce, dont la
composition varie. Mais ce régime alimentaire privilégie plus la
quantité que la qualité. En effet, les ménages vivant
essentiellement de la pêche et des aides/dons, ou de l'agriculture
(vivrière et de rente) ont régime alimentaire moins
diversifié contrairement à celui des gros commerçants,
fonctionnaires/salariés et retraités du pays.
Aussi les ménages appartenant aux quintiles pauvres ont
un régime alimentaire peu diversifié. Cette situation se traduit
un apport déséquilibré en matière
d'éléments protéino-énergétiques dont
l'organisme a besoin (AGVSAN, 2008). Les enfants sont les personnes les plus
vulnérables car ce déséquilibre a un impact important sur
leur croissance et développement harmonieux.
Par ailleurs, la situation nutritionnelle des enfants demeure
préoccupante car près de 4 enfants sur 10 souffrent de retard de
croissance et les progrès réalisé dans le domaine de la
nutrition sont insuffisants. En effet entre 2001 et 2006, la prévalence
de l'insuffisance pondérale chez les enfants moins de 5 ans est
restée stationnaire (23 %). En effet, l'insuffisance pondérale
s'installe dès le plus jeune âge et sa prévalence est plus
élevée chez les populations rurales (EDS1, 2 et 3). Ces
enquêtes montrent également que l'insuffisance
27 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
pondérale chez l'enfant est aussi liée à
l'état nutritionnel de la mère, son niveau d'instruction et la
situation socio-économique de la famille.
Bien que le taux d'allaitement maternel exclusif
jusqu'à 6mois (élément important dans l'alimentation du
nourrisson) soit passé de 15,6 % en 1996 à 43 % en 2006 (EDS
de1996 et 2006), il faut noter que les progrès vers une alimentation
adéquate du nourrisson et du jeune enfant ont fortement ralenti entre
2001 et 2006. Les carences en micronutriments persistent. La consommation de
sel iodé a diminué ces dernières années au point
où près de la moitié des ménages béninois
n'utilisent pas de sel adéquatement iodé. Ainsi près de 8
enfants de moins de 5 ans sur 10 sont anémiés (MPDEPPCAG,
2010).
Une analyse différenciée par milieu de
résidence montre que 33 % des enfants du milieu rural accusaient un
retard de croissance. A Cotonou 19 % des enfants sont atteints de malnutrition
chronique (MPDEPPCAG, 2010). Dans les autres villes, le taux de retard de
croissance est de 26 %. En d'autres termes, les enfants vivant en milieu rural
sont plus frappés par la malnutrition que les enfants vivant en milieu
urbain.
Selon le rapport 2010 sur l'évaluation de la mise en
oeuvre des OMD au Bénin, plusieurs contraintes entravent
l'amélioration des situations de malnutrition au nombre desquelles, il
faut principalement citer :
les pratiques d'alimentation et de nutrition
inadéquates dans les deux premières années de la vie;
les pratiques inadéquates de soins pour les
nourrissons, les jeunes enfants et les femmes, particulièrement pendant
la grossesse et la lactation ;
un accès limité aux services de soins
essentiels, à l'eau propre et à un environnement sain ;
un accès insuffisant des femmes à
l'éducation, aux informations sur les gestes qui sauvent et au pouvoir
de décision ;
une disponibilité ou un accès limité aux
aliments dans certaines zones ;
l'augmentation du prix d'achat des produits alimentaires est
une contrainte forte à l'amélioration de la situation alimentaire
du fait de la dépendance des ménages vis-à-vis des
marchés car 80 % des aliments qu'ils consomment
28 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
proviennent de l'achat et toute hausse des prix des produits
alimentaires, toute chose égale par ailleurs, se transmet
automatiquement aux ménages.
1.10. Politique alimentaire et nutritionnelle12
Les premières mesures en faveur de la
sécurité alimentaire au Bénin se sont concentrées
sur l'augmentation des disponibilités alimentaires et la diversification
de la production: c'était l'objectif notamment des jardins familiaux mis
en place dès 1963 ainsi que de la Campagne Nationale de Production
(1976). Des mesures institutionnelles ont accompagné ces actions, avec
la création au début des années 60 du Service
Dahoméen de l'Alimentation et de la Nutrition - devenu durant les
années 70 "Direction de l'Alimentation et de la Nutrition (DANA)" - et
de l'Office National des Céréales (ONC) en 1982 qui est devenu
plus tard "Office National d'Appui à la Sécurité
Alimentaire (ONASA)"
Au cours des années 70-80, progressivement la
santé a été davantage prise en compte dans les approches
de lutte contre la malnutrition et une approche multisectorielle de prise en
charge des problèmes alimentaires et nutritionnels a été
renforcée dans les années 90.
Les aspects nutritionnels ont commencé à
être pris en compte dans les projets et programmes gouvernementaux de
développement au début des années 80, et ont pris une plus
grande place suite à la Conférence Internationale sur la
Nutrition (CIN) de 1992.
En matière de développement agricole, des
programmes tels que le programme de développement des racines et
tubercules, de la filière manioc, de l'élevage, de la pêche
artisanale sont mis en oeuvre.
En matière d'appui à la sécurité
alimentaire et à la nutrition, les principales interventions ont
été conduites par le Projet d'Interventions Locales pour la
Sécurité Alimentaire (PILSA, 1995-2000), le Programme
Communautaire de Nutrition Maternelle et Infantile (PCNMI, 1991-1995), le
Programme Alimentaire et Nutritionnel (PAN, visant les enfants d'âge
préscolaire, 1987-1997), le Programme à Base Communautaire (PBC,
19972005), le Programme Spécial de Sécurité Alimentaire
(PSSA), le Programme de Sécurité
12 Ce profil des politiques et programme visant
l'amélioration la nutrition et de la sécurité alimentaire
a été dressé par la division de la nutrition et de la
protection des consommateurs du FAO en 2001 : profil nutritionnel du
Bénin
29 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
Alimentaire et Nutritionnelle (PSAN) et le Projet de
Sécurité Alimentaire par l'Intensification Agricole (PSAIA).
Un Plan d'Action National pour l'Alimentation et la Nutrition
(PANAN) a été adopté en 1995, avec neuf stratégies
essentielles: (i) l'intégration de manière explicite dans les
politiques et programmes de développement des objectifs d'ordre
nutritionnel; (ii) l'amélioration de la sécurité
alimentaire des ménages; (iii) l'évaluation, l'analyse et la
surveillance nutritionnelle; (iv) l'amélioration de la qualité et
de la salubrité des aliments; (v) la prévention et le traitement
des maladies infectieuses et parasitaires; (vi) la promotion de l'allaitement
maternel; (vii) la prévention des carences spécifiques en
micronutriments; (viii) la prise en charge des groupes
défavorisés; (ix) la promotion de régimes alimentaires
appropriés et de modes de vie sains. En appui à ce plan, le
Comité National pour l'Alimentation et la Nutrition (CNAN) a
été créé avec pour mission de concevoir la
politique alimentaire et nutritionnelle et de veiller à sa planification
et mise en oeuvre.
Enfin, pour améliorer l'état nutritionnel des
enfants de moins de 5 ans, le Bénin dispose depuis 2002 du "Paquet
Minimum d'Activités en Nutrition (PMA/nut)", un document de formation en
matière de prévention et de suivi de l'état nutritionnel
au niveau des structures sanitaires et au niveau communautaire.
En somme, ce chapitre a permis de mettre de décrire le
contexte béninois. Ainsi les reformes engagés depuis 1990 ont
permis de redresser l'économie béninoise pour amoindrir les
effets de la crise économiques des années 80. Bien que les
objectifs des divers programmes de rétablissement des grands
équilibres macro-économiques ont été atteints, la
consolidation de la croissance économique n'a pas amélioré
sensiblement la situation des béninois ni corrigé la
précarité de l'emploi; ni même contribué à
une réduction significative de la pauvreté. La
décomposition de l'évolution de la pauvreté montre que son
aggravation est due essentiellement à la faible croissance de
l'économie, atténuée cependant par la baisse sensible des
inégalités.
L'effectif de la population a doublée en l'espace de
vingt-trois ans et ce doublement touche les différentes couches de la
population béninoise en particulier celle des femmes en âge de
procréer et des enfants de moins de cinq ans. Cette croissance de la
population vulnérable (femmes, enfants de moins de cinq ans)
nécessite des efforts substantiels en
30 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
matière de production alimentaire, de la fourniture des
infrastructures scolaires et de l'offre des services sanitaires comme les
centres de santé maternelle et infantile.
La faible disponibilité des services communautaires, le
faible nombre de centres d'alphabétisation jouent également un
rôle important pour l'acquisition des connaissances (en matière de
pratique sanitaire et nutritionnelle) par les femmes en âge de
procréer.
Malgré la structuration du système sanitaire
béninois, il existe des enfants qui ne sont vaccinés. Ce qui
montre que la proportion d'enfants complètement vaccinés contre
les maladies cible du PEV est faible
L'insuffisance dans l'accès à l'eau potable et
la très faible utilisation des latrines, des fosses septiques, des
latrines à chasse manuelle et des latrines à fosses
ventilées par les ménages constitue les sources de
morbidité pour les enfants de moins cinq ans et par conséquent
les exposent aux risques de malnutrition
31 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
CHAPITRE 2: CADRE THEORIQUE
L
e cadre théorique est d'une importance capitale dans
toute recherche en sciences sociales. Il montre les pistes de toute analyse et
permet de mieux présenter les raisons et les fondements de la
démarche scientifique. Ce chapitre s'inscrit dans ce cadre en faisant le
point des différentes approches théoriques
développées par les chercheurs au sujet de la malnutrition des
enfants. Il synthétise également les différents travaux
empiriques ayant abordé ce domaine jusqu'à ce jour tout en
mettant en exergue les principaux facteurs agissant sur la malnutrition. Ces
facteurs pourraient être liés non seulement à l'état
de morbidité des enfants mais aussi à l'environnement
socioculturel, socio-économique ou institutionnel dans lequel ils
vivent. Ainsi cette revue permet d'orienter notre travail en permettant de
construire le cadre conceptuel et le schéma d'analyse de notre
étude.
2.1. Approches théoriques de la malnutrition des
enfants
La malnutrition des enfants est l'un des sujets de
santé publique qui préoccupent de nombreux chercheurs du monde
moderne. En effet, la malnutrition concerne non seulement le domaine de la
santé mais également le domaine de la pauvreté, de la
répartition des richesses, de la sauvegarde de l'environnement, et de la
démographie, etc. Mais pendant plusieurs années, l'aspect
médical a prévalue dans la plupart des travaux existant sur le
sujet et a évolué aussi fort au cours des années.
Parallèlement, les chercheurs d'autres disciplines comme la
démographie, la sociologie et l'économie,
etc. se sont penchés sur le
problème. Il n'est donc pas surprenant qu'il existe de nombreuses
visions du problème et que chaque chercheur en ait une
compréhension différente. Ce faisant, les approches
théoriques proposées pour expliquer voir comprendre la
malnutrition diffèrent d'un auteur à un autre et évoluent
aussi au cours du temps. Ainsi les approches socio-économiques,
socioculturelles, institutionnelles et globales et psycho-sociales sont
abordées.
2.1.1. Approches socio-économiques
Cette approche met en relief les facteurs
socio-économiques tels que le niveau de vie et l'activité
économique de la mère dans l'explication de la malnutrition des
enfants. En effet, selon cette approche, la malnutrition des enfants
dépend largement de la situation économique
32 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
des ménages dans lesquels ils vivent. Autrement dit
l'accès des ménages aux produits alimentaires dépend de
leurs revenus. Dans les pays en développement, cette
accessibilité des populations à la nourriture est souvent
réduite par l'ampleur de la pauvreté (INSAH, 2008). Les
ménages souvent pauvres adoptent des comportements de rationalité
économique face aux différentes décisions quotidiennes qui
seront prises en matière de santé et d'alimentation de l'enfant.
Ainsi, le statut économique des individus ou des ménages
détermine les types de conduites particulières dans le domaine de
la santé (ADJAMAGBO, AGNES et VIMARD, 1999). En effet, le plus souvent
ces décisions sont régies par les moyens financiers du
ménage et les femmes qui ont en charge ces enfants développent
des stratégies alimentaires en fonction des ressources disponibles. Et
c'est pourquoi NICOLAS (1996) pense que ces stratégies peuvent conduire
à une réduction de l'apport énergétique
consommé dans le ménage notamment en situation de crise. Mais
l'augmentation du revenu des ménages ou l'accessibilité de la
femme à un emploi peuvent avoir un effet positif sur la santé
(ADJAMAGBO, AGNES et VIMARD ,1999 ) et donc sur la malnutrition à
travers l'augmentation des disponibilités alimentaires du ménage.
Autrement dit, tout revenu additionnel permettra aux ménages de se
procurer d'avantages d'aliments indispensables pour une ration alimentaire
équilibrée.
Cette approche met en exergue le revenu du ménage ou le
niveau de vie qui est à son tour en relation avec les
caractéristiques de l'habitat, les biens possédés par le
ménage et le type d'activité économique exercé par
les parents notamment la mère
2.1.1.1. Niveau de vie du ménage
Selon SEN (1981), l'individu est mal nourri parce que les
ménages n'ont pas les moyens d'acheter assez de nourriture. Ainsi, la
malnutrition ne résulte pas d'une offre insuffisante de produits
alimentaires mais d'une demande insuffisante; les ménages pauvres ne
pouvant pas acheter des produits qui sont disponibles même dans les pays
à faible produit intérieur brut par habitant (MORRISSON et
LINSKENS, 2000). Dans cette optique, MARIKO et collaborateur (2009) montrent
que, par rapport aux enfants des ménages du quintile le plus riche, ceux
des autres ménages, quel que soit le quintile, courent tous des risques
accrus de présenter un retard de croissance. En effet, par rapport aux
plus riches, c'est parmi les plus pauvres que l'accroissement du risque
d'accuser un retard de croissance est le plus important. De même,
MASSAMBA (2012) met en évidence l'impact négatif de la
33 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
pauvreté du ménage sur l'état
nutritionnel de l'enfant en montrant que la propension de l'enfant à
développer une malnutrition chronique augmente à mesure que le
niveau de vie du ménage diminue. Mais ces résultats ne tiennent
pas compte des inégalités de consommation à
l'intérieur du ménage. Pour cette raison, un enfant peut souffrir
de malnutrition alors que les ressources totales du ménage suffiraient
pour assurer à tous ses membres le minimum alimentaire
nécessaire.
2.1.1.2. Activité économique de la
mère
Lorsque l'enfant naît, les parents sont les premiers
responsables de la garde de l'enfant, de son alimentation, de sa santé,
etc. Cette charge qui incombe particulièrement à la femme,
enferme cette dernière dans un rôle domestique ou reproductif
(OPPONG, 1986) où elle s'occupe de la grande partie des travaux
ménagers, l'éducation et les soins des enfants. Mais avec
l'urbanisation, la scolarisation des filles, les femmes deviennent de plus en
plus présentes sur le marché de travail. Ainsi, le fait que la
femme travaille en dehors du foyer peut constituer un préjudice pour
l'enfant d'une part et d'autre part peut être aussi le moyen de
mobilisation de ressources financières. Dans le premier cas, le travail
de la femme a des conséquences sur l'alimentation du jeune enfant
(notamment sur l'allaitement, le sevrage), sur l'attention et les soins qui
leurs sont accordés et en définitive sur leur survie. En effet
selon ECHARRI CONAVAS (1994), l'exercice d'une activité
économique outre que celle domestique attribue un « double travail
» qui peut entrainer l'épuisement de la mère et par
conséquent, diminuer la quantité et la qualité du lait
maternel donné à l'enfant. De plus, cette « mère ne
peut plus s'occupe de son enfant pendant la journée. Sachant qu'il n'y a
pas habituellement des institutions comme les crèches ou les jardins
d'enfants pour prendre en charge les enfants » (MORRISSON et LINSKENS 2000
: 20), la mère qui travaille à l'extérieur du
ménage est obligée de confier ses enfants à d'autres
membres de la famille ou à ses frères et soeurs (AKOTO et
TABUTIN, 1989).
Parfois l'occupation de la mère constitue même la
cause du sevrage précoce des enfants. Ce constat est renchéri par
AKOTO et HILL (1988) qui confirment que l'activité de la mère
peut la contraindre à réduire la durée d'allaitement de
l'enfant et le sevrer de façon précoce. Par contre MARIKO et
collaborateurs (2009) concluent au bout de leur étude faite au Mali que
le travail de la mère ne présente pas d'effet significatif sur le
risque de retard de croissance des enfants.
34 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
Mais l'exercice d'une activité peut permettre à
la mère d'avoir une autonomie financière ou d'investir dans
l'alimentation de son enfant. Cette autonomie influencera fortement sa
capacité de décision et d'action en matière de
santé (ADJAMAGBO et al, 1999). Ajoutons que le lieu de travail constitue
un lieu de socialisation de la jeune mère où elle peut s'informer
de nouvelles pratiques en matière d'alimentation ou de santé.
Ainsi une femme, qui travaille, a une plus grande ouverture au monde
extérieur et a des réseaux sociaux élargis (RAKOTONDRABE,
2001).
2.1.2. Approches socioculturelles
Ces approches mettent un accent particulier sur l'appartenance
culturelle dans la détermination de la santé de l'enfant. En
effet tout comportement en matière de santé en
général et en particulier dans le domaine de l'alimentation
constitue un fait social qui ne peut être expliqué que par un
modèle culturel. Gérard (1995:48) définit le model
culturel comme « un ensemble de normes, d'images, d'habitudes,
d'idées des pratiques quotidienne, etc., procurant au sujet des cadre de
pensées et de pratiques qui sont reconnues valorisée socialement
et, tout au moins en adéquation avec la vie sociales et le
système de valeurs ». Ainsi la culture agit sur la
santé et en particulier sur l'alimentation des enfants à travers
les systèmes de normes et de valeurs qui régissent les
différents domaines de la vie sociale.
Ainsi dans le domaine de la nutrition, un certain nombre de
problèmes nutritionnels qui affectent les jeunes enfants est dû
aux erreurs commises par les mères, souvent liées aux
règles traditionnelles véhiculées et admises par la
société (MASSAMBA J.P., GAMI N., TRÈCHE SERGE, CORNU
ANDRÉ, 1996). Ces valeurs influencent non seulement la quantité
et la qualité de l'alimentation de l'enfant mais aussi la qualité
des soins à accorder à ces enfants en cas de maladie. L'influence
de ces valeurs s'observe aisément à travers les pratiques et
interdits alimentaires qui s'appliquent généralement soit aux
femmes pendant la période de gestation ou d'allaitement, soit aux jeunes
enfants.
Ces approches mettent en exergue les facteurs socioculturels
tels que le niveau d'instruction, l'ethnie, la religion et le milieu de
socialisation
2.1.2.1. Niveau d'instruction
Cette variable mesure le nombre d'années d'étude
de la mère. L'instruction met l'individu face à d'autres modes de
pensée ou de raisonnement, face à d'autres valeurs. Elle
35 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
joue ainsi un rôle important dans la transformation de
son milieu socio-culturel concerné et agit ainsi sur les comportements.
C'est pourquoi TABUTIN (1995) affirme que « l'éducation de la
mère est de première importance: elle détermine en grande
partie ses connaissances, son pouvoir de décision, son ouverture vers
l'extérieur, son statut dans le ménage et dans la
société; elle change la vision de l'enfant, la perception des
maladies et la capacité de réaction, etc. indépendamment,
jusqu'à un certain point, des revenu du ménage.» En effet,
le niveau d'instruction de la mère a un effet non seulement sur ses
connaissances en matière de pratiques nutritionnelles mais aussi sur les
pratiques médico-sanitaires et d'hygiène. Ainsi
l'éducation influence les choix alimentaires en agissant sur la
compréhension des messages nutritionnels. Bénéficiant des
valeurs modernes véhiculées par l'instruction, les femmes peuvent
être disposées à abandonner facilement les pratiques
traditionnelles jugées néfastes pour la survie de l'enfant
(interdits alimentaires, tabous, médecine traditionnelle). C'est dans
cette lancée que GIROUX (2008) a mis en exergue le rôle important
joué par l'éducation dans la prévalence du retard de
croissance des enfants dans cinq pays de l'Afrique subsaharienne (Ghana,
Burkina Faso, Tanzanie, Madagascar et Zambie). INSAH (2008) dans son
étude sur la malnutrition a monté que l'éducation a un
effet discriminatoire dans les trois pays concernés (Tchad, Mali et
Burkina Faso) .Ces résultats rejoignent ceux de KOBELEMBI(2004) obtenus
en Centrafrique, de MARIKO et collaborateurs (2009) au Mali et de MASSAMBA
(2012) au Congo.
2.1.2.2. Religion
La religion véhicule un certain nombre de valeurs, de
normes qui régissent la vie des fidèles du point de vue
comportemental, physiologique et psychique. Elle peut représenter ainsi
les pratiques, attitudes et croyances d'un groupe donné. Elle peut
refléter l'ouverture à la civilisation occidentale (religion
catholique et protestante), le degré de pratique traditionnelle
(religion traditionnelle), et parfois la situation des gens dans la
hiérarchie sociale (AKOTO, 1985). Ainsi l'influence de la religion sur
les pratiques alimentaires et sur le recours aux soins en cas de maladie,
dépend du groupe auquel on appartient. La religion chrétienne,
facteur de changement et d'adaptation, favorise le recours à la
médecine moderne en cas de diarrhée ou de rougeole. Par contre,
l'Islam favorise le recours à la médecine traditionnelle (AKOTO
et al, 2002). Les religions traditionnelles, quant à elles, encouragent
le recours à un système de soins donné (moderne ou
traditionnel) en fonction de la nature de la maladie. Si celle-ci est
36 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
considérée comme naturelle, c'est le
système de soins moderne qui est privilégié, mais dans le
cas où elle est d'ordre social ou mystique, les regards se tournent vers
la médecine traditionnelle (BENINGUISSE, 1998). Au Bénin,
l'interdiction de consommer du pigeon, de l'antilope se constate souvent chez
les initiés du culte « vodoon » alors que chez les musulmans
et les membres des églises pentecôtistes, la viande de porc et
l'alcool sont proscrits de l'alimentation.
2.1.2.3. Ethnie
Les croyances, les perceptions et les attitudes varient selon
que l'on appartienne à tel ou tel groupe ethnique. Les comportements de
la mère, ses pratiques alimentaires pendant la grossesse et pour la
nutrition du nouveau-né peuvent jouer sur l'état nutritionnel de
celui-ci. Ainsi les tabous alimentaires, les croyances relatives à
l'alimentation, la manière de préparer et de conserver la
nourriture de chaque ethnie ou culture sont des facteurs de
différenciation de la malnutrition dans certains pays en Afrique
Subsaharienne. C'est pourquoi dans la conception de certaines ethnies par
exemple, « donner le colostrum aux bébés » est une
pratique qui contrarie les habitudes traditionnelles qui préconisent de
jeter ce premier lait qui est généralement qualifié de
sale'' (SAWADOGO, 2006 ; ACF, 2010). Ainsi, au Burkina Faso, le
colostrum était perçu comme un élément
négatif'' et son utilisation variait selon les individus. En
effet, « il est vu tantôt comme un corps neutre tantôt
comme un corps nocif. Dans le premier cas, il est consommé ; dans le
deuxième cas il est rejeté ou consommé malgré sa
nocivité» SAWADOGO (2006 : 52.). Au Cameroun, par exemple
« les interdits et prescriptions alimentaires entrent dans le champs
des précautions prises pour s'assurer de la naissance d'un enfant sain
et normal, c'est-à-dire exempt de tare physiologique, physique et
psychologique,[..].Parmi ces interdits, on peut citer entre autres les viandes,
poissons, fruits légumes et féculents» (BENINGUISSE,
2001, p16-17). De même au Bénin, les Fon, les Ayizo et les ethnies
voisines ont des interdits alimentaires spécifiques. Ces interdits
concernent, par exemple, les huîtres, les légumes locaux comme le
glassi ou le gombo, les crabes, la viande de chèvre, le clarias
(poisson), la viande de chat, la viande blanche, ainsi que divers oiseaux comme
le héron (HERSKOVITS et MERVILLE, 1967). Dans le Borgou les femmes
enceintes et les nourrices doivent éviter certains plats ou aliments
comme le gâteau à base de haricot, la pâte de la veille,
l'igname pilée, l'estomac de boeuf, la viande de mouton et de
chèvre pour ne pas affecter la mère ou le nourrisson (Halene,
1997).
37 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
Ces observations rejoignent les résultats de
RAKOTONDRABE (1996) qui montre qu'il existe une relation entre l'ethnie, les
croyances et la nutrition des enfants, notamment pendant et après la
grossesse, et les pratiques d'allaitement et de sevrage au Madagascar.
2.1.2.4. Milieu de socialisation
Le milieu de socialisation est le milieu où la
mère a passé son enfance. Il influence la mère à
travers les normes et les valeurs de la société qui jouent
à leur tour sur les comportements de celle-ci en matière
d'alimentation et de soin de l'enfant. BENINGUISSE (2001) trouve que le
degré d'urbanisation de la femme est susceptible de modifier ses
comportements. En effet, elle abandonne les comportements traditionnels et
adopte d'autres dits modernes. Ce changement de comportement peut influencer sa
façon d'entretenir ou même d'alimenter son enfant.
2.1.3. Approches socio-démographiques
Les caractéristiques socio-démographiques de la
mère et de l'enfant sont directement indexées et utilisés
pour expliquer la malnutrition. Ainsi, l'âge de la mère,
l'intervalle inter génésique, l'âge, le sexe et le rang de
naissance de l'enfant sont des facteurs qui prédisposent l'enfant
à la malnutrition.
2.1.3.1. Age de la mère à
l'accouchement
Rakotondrabe (2004) souligne que les effets de l'âge de
la mère à l'accouchement sont d'ordre biologique, comportemental
et psychologique et AKOTO et HILL (1988) précise que son impact sur la
survie de l'enfant se fait le plus sentir durant la période
néonatale. NDOUR (2012) a confirmé les assertions ci-dessus en
montrant que les enfants des mères adolescentes (moins de 20 ans) et
adultes (35 ans et plus) sont plus exposés au risque de
décès que ceux des mères âgées de 20 à
34ans. Ce résultat rejoint celui trouvé par KOBELEMBI (2004) en
Centrafrique. En effet, les mères âgées se butent souvent
contre les complications de grossesse et aux difficultés d'allaitement
alors que les jeunes ont souvent un système reproductif immature qui
peut conduire les enfants à une insuffisance pondérale. Ainsi,
qu'il s'agit d'un âge précoce (moins de 20ans) ou tardif (35 ans
et plus), l'effet de l'âge se manifeste par des malformations
congénitales liées au vieillissement ou à
l'immaturité d'organisme de la femme et des complications de
grossesse.
38 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
Par ailleurs cet effet se manifeste également par les
comportements inappropriés des adolescentes ou adultes en matière
de soins de santé, d'hygiène et d'alimentation. En effet, les
mères adolescentes n'ont pas d'assez d'expérience en
matière d'hygiène et d'alimentation des jeunes enfants, ce qui
expose les enfants aux risques de la synergie infection-malnutrition.
2.1.3.2. Age de l'enfant
D'après la littérature, il existe une grande
vulnérabilité du jeune enfant à la malnutrition notamment
durant la période 0-6 mois. En effet durant cette période,
l'enfant a un système immunitaire passif.
Au Burkina Faso, les résultats de l'EDSBF de 2003
révèlent également des variations importantes du retard de
croissance (qu'il soit modéré ou sévère) selon
l'âge des enfants. La proportion d'enfants atteints du retard de
croissance augmente très régulièrement et très
rapidement avec l'âge: de 7% à moins de 6 mois, la
prévalence de la malnutrition chronique double pour atteindre plus de
40% à partir d'un an. Mais au Cameroun, c'est plutôt la forme
sévère de la malnutrition chronique qui touche 4 % des enfants
qui ont moins de 6 mois et augmente avec l'âge pour atteindre 17 %
à 18-23 mois. Parmi les enfants âgés de 24-59 mois, 16 % ou
plus souffrent de malnutrition chronique sévère (EDSCAM-2011).
KOBELEMBI (2004) a aussi montré que l'âge de
l'enfant présente une l'influence significative sur l'état
nutritionnel de ce dernier. En effet les enfants de 12-23 mois et ceux
âgés de 24 mois ou plus ont respectivement 2,8fois et 2,7 fois
plus de risque d'être malnutris que ceux de moins d'un an. Ce
résultat rejoint celui trouvé par HAIDARA (2009) au Mali. INSAH
(2008) a aussi trouvé que l'âge de l'enfant est dans l'ensemble
des trois pays sur lesquels porte son étude (Burkina, Mali et Tchad)
parmi les variables les plus discriminantes. Plus l'âge augmente, plus la
prévalence de la malnutrition est importante. Nous savons cependant que
l'alimentation du nourrisson et du jeune enfant doit varier au fur et à
mesure que l'enfant prend de l'âge. C'est dans ce cadre que MORRISSONS et
LINKENS (2000) ont montré, en utilisant une forme quadratique de
l'incidence de l'âge, qu'entre 0 et 35 mois, l'âge a un effet
négatif et qu'au-delà de 35 mois, l'effet devient positif. Mais
INSAH (2008) nuance cet effet de l'âge en précisant qu'à
partir de 12 à 23 mois, tous les compléments alimentaires
étant autorisés, la prévalence quel que soit l'indicateur
de malnutrition choisi est plus faible pour les enfants qui reçoivent
ces compléments alimentaires.
39 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
2.1.3.3. Sexe de l'enfant
Le sexe de l'enfant apparait aussi parmi les facteurs
explicatifs de la malnutrition. Cette variable est souvent citée par les
chercheurs dans les études différentielles de la
mortalité. En effet, le sexe de l'enfant est susceptible d'accroitre le
risque de morbidité et de mortalité des enfants. Cela
résulte du fait que durant les premiers mois de vie, les garçons
comparés aux filles sont plus exposés aux maladies infectieuses
et d'autres infections dues à des causes obstétricales
(Rakotondrabe, 2004). Dans ces circonstances, l'absence d'allaitement exclusif
pendant les six premiers mois, accentue l'effet de la maladie ou entraine ce
dernier dans une phase de malnutrition qui peut engendrer son
décès. Par contre à partir d'un certain âge, la
tendance s'inverse. SARR (2001) interprète cela comme le résultat
d'une préférence chez certains parents pour les garçons,
les enfants du sexe masculin bénéficient, de ce fait, d'une plus
meilleure attention. En effet, par exemple, ces pratiques discriminatoires sont
présentes sur le continent indien (Rakotondrabe, 2004) et concerne non
seulement les domaines de la santé mais aussi celui de l'alimentation.
Selon VENKATACHARYA (1986; cité par RAKOTONDRABE, 2004), on accorde une
préférence aux enfants de sexe masculin pour l'allaitement et les
soins au Bangladesh. Ce constat est d'ailleurs confirmé par DACKAM
(1990) qui révèle que dans les sociétés où
l'on accorde une préférence aux enfants de sexe masculin, le sexe
joue un rôle important sur son état nutritionnel. En effet,
MORRISSON et LINSKENS (2000) pensent que « le cas du Maroc pourrait
laisser croire qu'on accorde plus d'attention aux garçons dans les pays
musulmans.» alors que des coefficients négatifs ont
été obtenus dans les pays de confession musulmane comme le Mali
et le Niger. Ainsi ces deux auteurs expliquent l'attention accordée aux
filles par des spécificités des sociétés rurales:
les filles y sont beaucoup moins scolarisées qu'en ville et aident leurs
mères pour les tâches domestiques dès leur plus jeune
âge. Mais MASSAMBA (2012) attribue la différence de risque de
malnutrition entre les filles et les garçons à une
différence biologique dès la naissance de ces derniers.
2.1.3.4. Rang de naissance de l'enfant
L'influence du rang de naissance sur la malnutrition des
enfants diffère d'une zone ou d'un pays à un autre. En effet,
HOUNGUEVOU (2009) révèle qu'au Bénin, le rang de naissance
n'a aucune influence sur l'état nutritionnel des enfants. Mais HAYFA
(2006) démontre le contraire au Bangladesh. En effet, il a montré
que la prévalence du retard de
40 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
croissance ne varie que peu pour les enfants de rang un, mais
augmente pour les enfants nés à la quatrième et
cinquième position. Ainsi la sous nutrition chronique frappe plus les
enfants qui suivent leurs ainés de moins 24 mois (53%) que ceux qui le
suivent à plus de 24 mois (48% à 24-47 mois et 38% à
48mois ou plus). TRAPP, MENKEN et FISHER (2004) avaient aussi abouti au
même résultat en montrant que l'effet de l'ordre des naissances
sur la malnutrition varie avec l'âge et qu'il est significatif seulement
pour le groupe d'âge 0 à 9 ans. Cet effet disparait quand l'enfant
est âgé de 10 à 14ans. Mais ce résultat n'est pas
pertinent dans la mesure où la malnutrition des adolescents est
difficile à appréhender à ces âges qui sont
considérés comme âges de la puberté.
2.1.3.5. Intervalle inter -génésique
L'intervalle inter-génésique est la durée
qui sépare deux accouchements (deux naissances vivantes) successifs.
L'espacement est souvent matérialisé dans certaines
régions de l'Afrique par l'existence des tabous relatifs à
l'allaitement au sein et à l'abstinence sexuelle post-partum. Il est
considéré comme des facteurs qui agissent sur l'état de
santé ou l'état nutritionnel de l'enfant. Les études qui
ont porté sur l'inter-génésique révèlent une
forte relation entre ce dernier et la malnutrition. Selon AKOTO et HILL (1988),
l'intervalle inter-génésique est inversement associé
à la malnutrition, en ce sens que plus il est court (moins de 2 ans),
plus l'état nutritionnel des enfants est précaire. En effet, la
fatigue de la mère est d'autant plus grande que les grossesses sont
rapprochées. Dans ces circonstances, l'organisme de la mère n'a
pas le temps de se remettre de chaque accouchement, d'où une fatigue
générale qui entraîne chez le nouveau-né souvent
soit une insuffisance pondérale à la naissance, soit une
prématurité: c'est le « syndrome de l'épuisement
maternel». C'est pourquoi AKOTO et HILL (1988) affirment qu'un bon
espacement entre naissances améliore notablement la santé de la
mère et les chances de survie des enfants. En effet, lorsque l'espace
entre les naissances est court, on observe une fatigue accrue chez la
mère et cela peut susciter de la part de cette dernière un
allaitement insuffisant. Ainsi RWENGE (1994) rappelle que, ce sont les
comportements de la population africaine en matière d'allaitement qui
déterminent l'intervalle entre naissances.
41 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
2.1.4. Approches institutionnelle et globale
2.14.1. Approche institutionnelle
Pour cette approche, la malnutrition des enfants s'explique
par l'insuffisance des institutions de prise en charge des patients ou de
l'offre des services de santé maternelle et infantile. La qualité
en termes d'infrastructures, d'accueil, d'attention aux patients, de
compétence des professionnels de ces institutions, l'éducation en
matière d'hygiène et d'alimentation des jeunes enfants
constituent autant d'éléments qui favorisent ou non la
prolifération du phénomène. En effet, selon FOURIER et
HADDAD (1995: 307), « la qualité des services joue un
rôle essentiel dans les décisions des patients ». De
plus sachant que « la demande des services de nutrition est faible
dans les collectivités, la malnutrition étant souvent invisible ;
les familles et les collectivités ignorent que même un cas moyen
ou bénin de malnutrition contribue considérablement au
décès, à la maladie, et à un faible niveau
d'intelligence » (Banque Mondiale,2006 :17). Dans ce cas, la plupart
des familles dont leurs enfants souffrent de malnutrition étant pauvres,
elles se font difficilement entendre.
Ces institutions notamment les centres de prise en charge
intégrée de la malnutrition ou les services de santé
maternelle et infantile offrent des prestations dans les domaines de suivi des
enfants, vaccination et éducation en matière de santé et
de nutrition (DSME13, 2011).
En effet, la prise en charge
intégrée14 des enfants malnutris repose sur un
traitement nutritionnel adéquat des maladies de l'enfance qui se font
souvent dans ces centres de santé maternelle et infantile ou Centres de
Récupération et d'Education Nutritionnelles(CREN) et Centres
Nutritionnels Ambulatoires (CNA). Cette prise en charge se fait suivant un
protocole qui traite du bilan, du traitement, du counseling et du suivi de
plusieurs conditions affectant la nutrition et la séance de l'enfant
(DSME, 2011). Ainsi le protocole recommande les actions suivantes pour
éviter la malnutrition:
Donner des suppléments de vitamine A aux enfants qui
ont la rougeole ;
Donner des cachets de fer aux enfants ayant des signes
d'anémie ferriprive ;
13 Direction de la Santé de la Mère et
de l'Enfant du Benin
14 Cette approche a été
développée par OMS/UNICEF
42 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
Peser les enfants malades et évaluer leur état
nutritionnel et les modes alimentaires ;
Donner des conseils alimentaires adaptés aux conditions
locales aux mères avec des enfants malnutris ou avec des enfants qui ont
des difficultés à manger.
2.14.2. Approche globale
Dans de nombreux pays, les politiques en matière de
nutrition sont du ressort du ministère de la santé qui, souvent,
a la tutelle des instituts nationaux de nutrition (INSAH, 2008). Il est
évident que les mesures sanitaires de prévention des maladies, en
particulier des infections, ainsi que les actions pour fournir les soins et les
traitements médicaux, contribuent énormément à
réduire la malnutrition dans une communauté ou dans un pays.
Toutefois, les mesures sanitaires n'ont jamais pu, à elles seules,
éradiquer la malnutrition (INSAH, 2008). En effet, selon la Banque
mondiale (2006 :17), de « nombreuses parties prenantes
organisationnelles interviennent dans le domaine de la nutrition, aussi cette
dernière est-elle souvent négligée à la fois par
les gouvernements et dans les organismes d'aide au développement, car
elle relève de la responsabilité partielle de plusieurs
ministères sectoriels ou départements d'un organisme, mais aucune
de ces entités ne s'en charge en priorité » .
C'est pourquoi cette approche met l'accent sur les
responsabilités des gouvernements et les actions multisectorielles qui
doivent être mise en place pour éradiquer la malnutrition. Donc
selon CERPOD15 «si, au lieu d'une perspective purement
sectorielle, on adopte une perspective multisectorielle et pluridisciplinaire,
les causes de la malnutrition apparaissent sous un jour différent, et on
peut rechercher, plus que par le passé, des solutions d'envergure. Les
causes de la malnutrition et le domaine d'expertise à mettre en jeu
varient, certes, selon les circonstances. Néanmoins, six facteurs de
malnutrition sont particulièrement importants, même si aucun d'eux
n'est à lui seul la cause de la malnutrition, ni le seul secteur
à être concerné par les stratégies nutritionnelles
». Ces six facteurs - les six «P» - sont :
Production, essentiellement agricole et alimentaire;
15 Département Etudes et Recherches en
Population et Développement(CERPOD) de l'INSTITUT DU SAHEL
(Comité permanent Inter-états de Lutte Contre la
Sécheresse dans le Sahel), 2008
43 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
Préservation ou conservation des aliments pour
éviter le gaspillage et les pertes et apporter une valeur ajoutée
aux aliments grâce à la transformation;
Population, qui a trait aussi bien à l'espacement des
naissances au sein d'une famille qu'à la densité de population
dans une région ou dans un pays;
Pauvreté, qui ramène aux causes économiques
de la malnutrition;
Politique, car l'idéologie, les choix et les actions
politiques influencent la nutrition ;
Pathologie, qui est le terme médical pour maladie, car
les maladies, en particulier les infections, nuisent à l'état
nutritionnel.
Cette approche repose sur l'idée selon laquelle le seul
moyen de mener une lutte efficace et durable contre la malnutrition consiste
à élaborer des interventions communes et participatives toute en
ayant recours aux agronomes, aux nutritionnistes et aux spécialistes des
sciences des aliments, aux industriels, aux démographes, aux
économistes, aux anthropologues, aux sociologues, aux politiciens, aux
acteurs du développement communautaire ainsi qu'aux personnels de
santé, etc.
2.1.5. Approches psycho-sociales
La relation qu'une mère construit avec son plus jeune
enfant est forcément différente de celle qu'elle entretient avec
les autres enfants. De même, chaque enfant construit une relation
différente avec chacun de ses partenaires (sa mère, ses
frères, et les autres parents du ménage). Cette relation
évolue en fonction du contexte et au cours du temps. Dans cette
relation, il ne s'agit pas seulement de nourrir ou d'ingérer des
aliments dans l'estomac de l'enfant (ACF, 2012) mais aussi de l'attention et de
l'affection de la mère, de sa prévention/protection contre les
violences et mauvais traitements. Selon MORO (2000), pouvoir nourrir pour la
mère, pouvoir être alimenté pour l'enfant sont des actes
qui engagent plus qu'un simple don de nourriture et d'apaisement de la faim .
Cette donnée est bien connue des psychologues et des psychiatres qui
depuis longtemps, savent à la fois combien le « nourrissage »
rentre dans le cadre d'échanges relationnels plus globaux et comment
au-delà de la nourriture, le besoin d'attachement est essentiel pour
l'enfant Cette observation se base sur la théorie de l'attachement selon
laquelle l'attachement à la mère ou à un substitut
maternel
44 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
est un besoin primaire, aussi important pour la survie de
l'enfant que les soins quotidiens (ACF,2012). Ainsi, nourrir un enfant, assurer
les soins quotidiens constituent des moments d'échanges
privilégiés entre l'enfant et son substitut maternel; la
façon de donner les soins quotidiens est aussi importante que le fait de
les donner.
2.2. Autres facteurs intervenant dans la malnutrition
des enfants
Il s'agit des facteurs relatifs au contexte de
résidence et ceux relatifs aux comportements de soins de la
mère.
2.2.1. Facteurs relatifs au contexte de
résidence
Les facteurs environnementaux renvoie non seulement aux
facteurs du contexte de résidence (milieu de résidence, la
région de résidence) mais aussi aux facteurs écologiques
tels que le climat, la nature du sol, la végétation, la
pluviométrie, la température, la sécheresse, l'inondation
et les variations saisonnières. Parmi les facteurs environnementaux, la
région de résidence, le milieu de résidence et le climat
sont considérés par certains auteurs comme les plus
déterminants.
2.2.1.1. Région de résidence
Dans les pays en développement, le découpage
administratif ne tient compte ni de la répartition égalitaire des
richesses naturelles ni des infrastructures sanitaires, éducatives ou
sociocommunautaires. Ainsi les régions d'un même pays ont rarement
le même niveau de développement. Certaines sont mieux loties en
matière de ressources naturelles (terres cultivables destinées
à l'agriculture ou de plans d'eau pour la production halieutique) et en
infrastructures. De même, il y a des régions qui sont les plus
souvent sujettes à des catastrophes naturelles comme l'inondation ou la
sécheresse. En outre, les éléments fondamentaux du milieu
écologique tels que le climat, les sols et la végétation
s'interfèrent pour exercer leur influence sur la production alimentaire
et la santé de la population. Par exemple, DACKAM et collaborateur
(1993) affirment que l'influence du climat sur la santé s'exerce de deux
façons: « soit directement en conditionnant en particulier la
régulation thermique, et on sait que celle-ci est plus difficile pour
les enfants en bas âge; soit indirectement, d'une part en favorisant la
prolifération des agents infectieux ou leurs vecteurs (micro-organismes
pathogènes), d'autre part en déterminant le type et la
quantité de
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Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
ressources alimentaires et d'eau (plus disponibles
à certaines périodes de l'année qu'à d'autres et de
qualité variable) ».
Ainsi, des conditions agro-écologiques
particulières différencient les cultures pratiquées ou les
rendements obtenus selon les régions. Ces disparités font qu'il
existe dans certaines régions des variétés d'aliments,
riches en nutriment; dans d'autres, ils sont rares ou presque inexistants
à cause des conditions climatiques parfois défavorables à
l'agriculture. C'est pourquoi NGO (2001) pense que les différences dans
les systèmes culturaux peuvent expliquer les disparités
régionales de la malnutrition.
Par ailleurs, il est régulier de constater que
certaines zones sont favorables à l'installation des hommes
contrairement à d'autres qui sont enclavées ou difficilement
accessibles. Les conditions de vie étant différentes selon le
mode d'organisation de l'habitat donc les problèmes de santé
notamment la malnutrition ne sont pas nécessairement les mêmes. En
effet, les aliments de qualité qui proviennent des régions
voisines sont rares et de plus en plus chers sur les marchés où
l'accès est difficile. Dès lors, les choix des mères en
matière d'alimentation et nutrition sont dictés par ces
différences qui ont souvent une répercussion soit positive soit
négative sur l'état nutritionnel des enfants.
Plusieurs auteurs ont montré à travers leurs
études que la région de résidence à une importance
capitale dans la manifestation de la malnutrition. En effet, KOBELEMBI (2004)
dans son étude réalisée en Centrafrique sur la
malnutrition montre que les enfants issus des régions sanitaires
RS161, RS3, RS4 et RS5 sont moins exposés à la
malnutrition que ceux de Bangui. De même, NGO (2001), TANANG (2009) et
Yao N'GUESSAN (2012) ont montré qu'il existe au sein d'un même
pays une disparité régionale dans la prévalence de la
malnutrition.
Il ressort de l'étude de HOUNGUEVOU (2009) sur
l'état nutritionnel des enfants au Bénin que Borgou et Alibori
sont les régions qui abritent plus d'enfants malnutris puisque les
régions du nord et du centre sont dépourvues de toute armature de
développement. Ajoutons que même si les aliments sont disponibles
sur les marchés de ces régions ou que ces régions
disposent des infrastructures sanitaires nécessaires, certains
ménages n'ont pas les moyens requis d'y accéder.
16 RS : région sanitaire
46 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
2.2.1.2. Milieu de résidence
Le milieu rural et urbain étant diamétralement
opposés en matière de mode de vie de types d'activités et
d'infrastructures, les risques d'exposition des enfants à la
malnutrition sont différents. Plusieurs auteurs (AKOTO, 2000 ; TANANG,
2009) ont d'ailleurs mis en exergue cette opposition dans leurs études.
En effet en milieu urbain, il existe non seulement une diversité de
produits alimentaires disponibles de façon permanente sur les
marchés, mais également des infrastructures
socio-économiques, socio-culturelles et sanitaires de
référence comme les centres hospitaliers. DACKAM et collaborateur
(1993) précisent qu'avant l'âge d'un an, les déterminants
de niveau collectif (disponibilité de l'eau potable, existence d'un
centre de santé, etc.) jouent un rôle très important dans
la survie de l'enfant. En effet, dans les pays en voie de développement,
le milieu urbain est souvent privilégié au détriment du
milieu rural. Généralement, les milieux ruraux sont
caractérisés par la quasi inexistence des infrastructures
sanitaires et socio-économiques. Ainsi, cette répartition
inégale fait que les zones rurales ne bénéficient pas
assez des campagnes de sensibilisation, de vaccination, de
supplémentation en vitamine A ou d'autres actions en faveur des enfants.
En effet, les hôpitaux de références sont
érigés dans les villes et en particulier les grandes villes
où les interventions en matière de santé sont plus faciles
à mettre en oeuvre qu'en milieu rural. Dans ce cas les enfants des zones
rurales sont plus exposés à la malnutrition que ceux des villes.
D'après les données de l'EDS-MICS du Cameroun de 2011, on observe
que la prévalence du retard de croissance est près de deux fois
plus importante en milieu rural (41 %) qu'en milieu urbain (22 %). Selon EDS
III du Bénin de 2006, c'est en milieu rural que la proportion d'enfants
accusant un retard de croissance est la plus élevée (47 %). La
tendance est la même aussi bien au Mali qu'au Niger. Ces tendances
d'ailleurs ont été confirmées par les résultats de
plusieurs travaux qui ont révélé que le milieu de
résidence affecte l'état nutritionnel en augmentant le risque de
malnutrition infanto-juvénile (KOLEMBI, 2004 ; INSAH, 2008).
2.2.2. Facteurs relatifs aux comportements nutritionnels et
sanitaires.
Les comportements sanitaires et nutritionnels des mères
vis-à-vis de leurs enfants sont appréhendés par
l'allaitement ou complément alimentaire et hygiène alimentaire ;
l'état morbide de l'enfant ; la vaccination ; la qualité de l'eau
de boisson et la relation mère-enfant.
47 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
2.2.2.1. Allaitement maternel, complément
alimentaire et hygiène
alimentaire
Le lait maternel et son précurseur, le colostrum, sont
très importants pour non seulement le renforcement du système
immunitaire de l'enfant mais pour son développement physique et
cognitive. Donc la mise au sein de l'enfant dès sa naissance devient
ainsi indispensable à sa santé et l'absence de ce geste
dès ce moment peut avoir des effets néfastes sur sa santé.
C'est pourquoi, la stratégie mondiale pour l'alimentation du nourrisson
et du jeune enfant élaborée conjointement par l'OMS et l'UNICEF
réaffirme en 2002 que l'allaitement est le mode d'alimentation le plus
approprié pour garantir aux enfants la meilleure croissance possible.
Mais les rapports des EDS de plusieurs pays montrent que les mères n'ont
pas encore adopté cette pratique. En effet, la pratique de l'allaitement
exclusif est très peu courante.
Au Cameroun par exemple, seulement 20 % des enfants de 0-5
mois ont été allaités exclusivement au sein
(EDS_Cameroun-2011) alors qu'au Mali, seulement 38 % des enfants de moins de
six mois sont exclusivement allaités. En République
Démocratique du Congo, c'est seulement 36 % des enfants de moins de 6
mois qui ont été exclusivement allaités au sein
jusqu'à 6 mois (EDS_RDC, 2007). En faisant une analyse approfondie de
ces données, KAZADI M. (2011) a montré que le calendrier de mise
en allaitement est l'un des facteurs explicatifs de la malnutrition au niveau
global alors que le mode d'allaitement l'est dans le dans groupe des enfants en
cours d'allaitements. Mais traditionnellement dans les pays africains notamment
ceux de l'Afrique de l'Ouest, les mères allaitent leurs enfants pendant
environ deux ans (RWENGE, 1994). Pendant cette période, la mère
est censée se soustraire de tout rapport sexuel. Ainsi c'est seulement
quand l'enfant est sevré qu'elle reprend les activités sexuelles.
Ce qui permet à l'enfant de se développer normalement. Donc tout
comportement contraire a un impact sur la santé de ce dernier voir
provoquer sa mort.
Par ailleurs l'hygiène autour de l'alimentation du
jeune enfant est aussi bien important que l'alimentation elle-même (ACF,
2012). En effet, le lavage des mains, la propreté de l'enfant (bains,
etc.) et la propreté de la maison, notamment de l'aire de jeux de
l'enfant, l'élimination des déjections de l'enfant sont tant
d'éléments à prendre à compte dans l'hygiène
individuelle de l'enfant et celle de la maison.
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Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
2.2.2.2. Etat morbide
Les maladies dans l'enfance les plus connues en Afrique
subsaharienne sont la diarrhée, la fièvre, la rougeole et les
infections respiratoires aigües. Selon GINIKEN et TEUNISSEN (1989), ces
maladies se rencontrent régulièrement chez « les enfants
des familles pauvres qui vivent le plus souvent dans un environnement que
caractérisent un approvisionnement en eau limité et
contaminé, l'absence de W.C. et des conditions peu hygiènes de
préparation et de conservation de la nourriture ». Dans ce
cas, le phénomène infectieux entraîne de profonds
changements métaboliques et une détérioration de
l'état nutritionnel des enfants. Cet auteur va plus loin en expliquant
l'interaction diarrhée- malnutrition. En effet, la malnutrition entrave
le processus immunitaire que l'organisme développe en temps normale
contre la plupart des micro-organismes responsables de la diarrhée et
réduit par là même la capacité de résistance
à la maladie. Dans le même temps, la diarrhée fait que
l'enfant mange moins et assimile plus mal, conduisant ainsi à une
nouvelle détérioration de son état nutritionnel. Ainsi
l'enfant se déshydrate et s'il n'est pas vite soigné, cette
déshydratation provoque une perte de 5% de son poids mais à 10%,
la mort s'ensuit. Ce même constat avait été fait par AKOTO
(1985) dans son étude sur la mortalité infanto-juvénile en
Afrique. Récemment, INSAH (2008) a également mis en
évidence la forte corrélation entre maladie et la malnutrition.
Mais MARIKO et collaborateurs (2009) précisent que c'est la survenue de
maladies comme les infections respiratoires aigües (IRA) et la
diarrhée qui exposent l'enfant à une aggravation du risque du
retard de croissance. ADJAMAGBO (1999) remarque que rares sont les femmes qui
adoptent des attitudes préventives pour éviter que les enfants ne
souffrent de diarrhée : que ce soit au niveau de l'hygiène, de la
nutrition, aussi bien pour les aliments que pour les boissons.
Cependant cette relation a d'ailleurs un double sens : la
maladie peut aggraver la malnutrition et vice-versa. En effet, un enfant qui
n'a attrapé aucune des maladies de l'enfance (par exemple
diarrhée, fièvre, infection respiratoire) dans un passé
récent est nettement moins malnutri qu'un enfant qui a contracté
une ou deux maladies à la fois. Les travaux de TANANG (2009) au
Cameroun, de KOBELEMBI (2004) en Centrafrique et de HAIDARA (2011) au Mali
s'inscrivent dans le même sens que ceux de leurs
prédécesseurs en comparant le risque chez les enfants qui ont une
expérience des infections par rapport à ceux qui n'en ont pas
eu.
49 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
2.2.2.3. Vaccination
La vaccination décrit tout le processus
d'administration d'un vaccin et de l'immunité qu'il confère
à un individu ou à un groupe de population. Un vaccin est la
forme particulière d'un pathogène (un virus ou une
bactérie par exemple) qui a été développé
pour se prémunir de cette maladie. La vaccination offre une protection
contre plusieurs maladies dangereuses. En effet, dès sa naissance
l'enfant jouit d'une immunité passive. Après la disparition de
l'immunité passive, l'enfant doit développer un nouveau
système immunitaire (immunité active) pour lutter contre les
agents pathogènes. Ce système peut être stimulé soit
par la vaccination (BANZA, 1999), soit par les épisodes
antérieurs de la maladie soit par l'épisode actuel. Mais lorsque
l'enfant n'a pas été vacciné ou qu'il n'a pas reçu
toutes les doses des vaccins (BCG ou DTCoq par exemple), son système
immunitaire peut être défaillant. Dans ce cas, les défenses
anti-infections de l'organisme sont donc nettement diminuées (CARTRON,
2010) Ainsi, cette défaillance couplée avec une mauvaise
alimentation expose l'enfant au risque davantage de tomber malade, d'être
handicapé à vie, de souffrir de malnutrition et de mourir. Les
chercheurs de l'IRD17 et leurs partenaires ont analysé, au
Burkina Faso, l'impact des vaccinations et du DTC en particulier sur la survie
des enfants de moins de deux ans. Contrairement aux résultats obtenus en
Guinée-Bissau, les enfants vaccinés présentent une chance
de survie deux fois plus élevée que ceux qui ne le sont pas.
2.2.3. Facteurs relatifs à l'assainissement et la
qualité de l'eau
Les variables les plus utilisées sont la source
d'approvisionnement d'eau qui est un proxy de la qualité de l'eau de
boisson et le type de toilette qui permet d'approcher l'assainissement
2.2.3.1. Qualité de l'eau de boisson
L'accès à l'eau potable a souvent
été utilisé dans les études microéconomiques
de la malnutrition des enfants. Cette variable serait négativement
corrélée au taux de prévalence de la malnutrition. Selon
le rapport de la Banque Mondiale (1997), l'eau potable est indispensable non
seulement pour assurer l'hygiène et certains métabolismes, mais
aussi pour permettre l'accomplissement des travaux domestiques. A ce titre,
elle contribue à la qualité de
17 Institute Recherches pour le
Développement
50 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
la nourriture que consomme l'enfant et donc pourrait
contribuer à réduire la prévalence de la malnutrition. En
effet, le manque d'eau potable est l'un des facteurs de risque importants pour
la mortalité et la morbidité, notamment celles dues aux maladies
diarrhéiques, au choléra, aux infestations par des vers et aux
hépatites (OMS, 2009). Ainsi dans les ménages ou la
qualité de l'eau de boisson est moins ou n'est pas potable, les enfants
sont souvent exposés à un haut risque de morbidité voir de
mortalité. Dans cette perspective AKOTO ET HILL (1988) pensent que
l'accès à l'eau potable, par exemple, peut même parfois
s'avérer plus important pour la santé des enfants que l'existence
d'un hôpital.
2.2.3.2. Type de toilette
L'absence de latrine observée dans certains
ménages pauvres montre les mauvaises conditions d'hygiènes dans
lesquelles vivent les enfants et qui sont néfastes à leur
santé. En effet ce type d'environnement favorisent la
prolifération des vecteurs susceptibles de provoquer des maladies comme
la diarrhée, le choléra, la toux, le paludisme etc.
(RAKOTONDRABE, 2004). Dans cet environnement sanitaire malsain, le manque de
ressources nécessaires fait que les parents ne recourent pas normalement
et dans un délai raisonnable aux soins de santé lorsque l'enfant
est malade. Cette situation conduit souvent à une augmentation de la
prévalence de la malnutrition étant donné que la maladie
affaiblit l'enfant de sorte qu'il soit maintenu dans un cercle vicieux
malnutrition-maladie-malnutrition. Les résultats obtenus par INSAH
(2008) montrent que les moyens d'assainissement du ménage n'ont aucun
effet sur le retard de croissance tant au Burkina Faso qu'au Mali. MARIKO et
collaborateur (2009) aboutissent également au même résultat
au Mali
2.3. Cadre conceptuel
Le cadre conceptuel est un modèle causal
hypothétique qui regroupe un ensemble ordonné d'hypothèses
reliées entre elles de manière rationnelle et
hiérarchisée. Donc chaque situation étant
particulière, elle nécessite un nouveau modèle qui doit
être construit.
Ainsi, dans le domaine de la malnutrition, de nombreux
chercheurs ont élaboré des schémas conceptuels sur les
facteurs explicatifs ou déterminants de l'état nutritionnel de
l'enfant en s'inspirant des cadres conceptuels de l'UNICEF (1990). Il s'agit
des chaînes d'événements et de circonstances construites
sur la base d'un cadre théorique précis et qui
51 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
déterminent l'état nutritionnel de l'enfant.
UNICEF18 décrit l'état nutritionnel des enfants en
classant les concepts selon les types de variables et leurs niveaux d'action.
Il a l'avantage sur les autres d'embrasser tous les facteurs explicatifs
possibles de la malnutrition en montrant les causes multisectorielles
(alimentation, santé, pratiques de soins) de la malnutrition. Ces causes
sont classées en causes immédiates (niveau de l'individu),
sous-jacentes (niveau du foyer ou de la famille) et fondamentales (niveau de la
société) et l'influence des facteurs à un niveau se
faisant sentir aux autres niveaux aussi.
Donc le schéma que nous présentons dans le cas
présent s'inspire de celui de l'UNICEF bien qu'il soit utilisé
principalement dans le contexte de la sous-nutrition dans les zones rurales. Le
choix de ce schéma s'explique par la pertinence et son
adaptabilité au contexte béninois. Cependant, il est assez
généraliste; il convient donc de le recadrer en tenant compte des
objectifs de notre étude et des apports de la revue de
littérature. Ainsi la construction d'un tel modèle causal de la
malnutrition nous permettra de schématiser d'une part la relation entre
les facteurs socio-économiques et la malnutrition et d'autre part nous
aider à choisir les données pertinentes afin de les analyser et
de les interpréter.
2.3.1. Hypothèse générale
L'examen du contexte béninois et la synthèse de la
littérature ont montré que :
y' Bien que les objectifs des divers programmes de
rétablissement des grands équilibres macro-économiques
entamé depuis les années 90 ont été atteints, la
consolidation de la croissance économique n'a pas amélioré
sensiblement la situation des béninois ; ni corrigé la
précarité de l'emploi (taux de sous-emploi supérieur
à 25 %) ; ni contribué à une réduction
significative de la pauvreté. Et la décomposition de
l'évolution de la pauvreté montre que son aggravation est due
essentiellement à la faible croissance de l'économie,
atténuée cependant par la baisse sensible des
inégalités ;
y' Le niveau d'instruction des femmes âgées de
15- 49ans a diminué entre 1996 et 2001 puis il est resté
stationnaire autour de 64% depuis 2001 pour les femmes sans niveau
d'instruction. De plus le faible nombre des centres d'alphabétisation et
la baisse des activités d'alphabétisation ne permettent pas
à
18 Le cadre conceptuel élaboré par
l'Unicef est le plus connu en matière de malnutrition
52 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
toutes les femmes en âge de procréer
d'acquérir des connaissances en matière de santé et de
nutrition.
? Face à l'évolution de la population des femmes
en âge de procréer et celle des enfants de moins cinq, la faible
disponibilité des services communautaires notamment l'éloignement
des établissements de santé maternelle et infantile semble avoir
un impact direct sur l'état de santé de la mère et de
l'enfant.
Ainsi, il se déduit des éléments sus
mentionnés, l'hypothèse générale suivante :
Le risque de malnutrition et son évolution
temporelle sont de façon prépondérante
déterminés par les facteurs socio-économiques.
Cette relation est influencée par les facteurs
socio-socioculturels, les facteurs relatifs au contexte de résidence,
les caractéristique démographiques de la mère et l'enfant
et enfin par les comportements sanitaires et nutritionnel de la mère
vis-à-vis des enfants.
2.3.2. Schémas conceptuels
Dans la présente étude nous allons utiliser les
schémas conceptuels dans le but de déterminer l'impact des
variables socioéconomiques sur les niveaux et les tendances de la
malnutrition des enfants de moins de cinq ans. L'analyse se fera tant au niveau
contextuel qu'au niveau individuel. Le niveau contextuel examine l'impact du
statut socio-économique du ménage sur les tendances de la
malnutrition (Figure 2.1). Le niveau individuel examine l'impact des variables
socio-économiques sur le risque de la malnutrition (Figure 2.2.)
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au
Bénin
Figure 2.1: Schéma conceptuel de l'impact des
facteurs socio-économiques sur les tendances de la malnutrition au
niveau individuel
Facteurs socio-économiques
Contexte de résidence
démographiques de la
Contexte socioculturels
mère et de l'enfant
Caractéristiques
Qualité de l'eau et assainissement
Comportements nutritionnel et sanitaire de la mère
Malnutrition infanto- juvénile
53 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au
Bénin
Figure 2.2: Schéma conceptuel de l'impact des
facteurs socio-économiques sur les tendances de la malnutrition au
niveau contextuel
Politique économique
Autres politiques
Politique en matière d?éducation
Politique en matière de santé
Effet de paupérisation
Effet de fécondité
Performance de base
Effet résiduel
Performance différentielle
Effet de comportement
composition
Effet de
Changement du niveau de la malnutrition
54 | P a g e
55 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
2.4. Définition des principaux concepts
2.4.1. Malnutrition
La malnutrition est un concept polysémique. Selon le
Petit Robert (1993): « La malnutrition est un mauvais état
nutritionnel dû à une alimentation mal équilibrée en
quantité, en qualité, ou à une cause métabolique
». Cette définition rejoint également celle du Petit
Larousse (2002) : « La malnutrition est un excès, une
insuffisance ou déséquilibre des apports alimentaires; un
défaut d'utilisation des aliments par l'organisme ». Mais le
cas où les apports alimentaires sont insuffisants pour couvrir les
besoins de l'organisme qui est abordé dans cette étude
Ainsi selon Unicef (1998), la malnutrition peut se
présenter sous différentes formes qui agissent en symbiose, comme
la malnutrition protéino-énergétique et les troubles dus
à des carences en micronutriments, ainsi appelés parce que ces
éléments (iode, fer, vitamine A par exemple) sont
nécessaires à l'organisme, mais en quantités infimes
seulement. Donc il existe deux types de malnutrition :
Le premier est la malnutrition par les carences
spécifiques ; cest à dire carence en
éléments nutritifs comme les vitamines, les minéraux et
les oligoéléments. Elle peut entrainer l'anémie (carence
en Fer), le goitre et le Crétinisme (Carence en Iode), la pellagre
(avitaminose PP ou B3), la cécité permanent des enfants (carence
en vitamine A), etc. Le second est la malnutrition
protéino-énergétique qui est liée à une
carence globale en énergie et en protéine. C'est ce dernier type
de malnutrition qui nous intéresse ici.
La malnutrition Protéino-énergétique se
présente sous trois formes qui sont couramment rencontrées : la
malnutrition chronique, l'émaciation et la forme globale. La
malnutrition chronique est caractérisée par un retard de
croissance (taille-pour-âge) ; c'est-à-dire une
inadéquation entre la taille d'un enfant et son âge. Elle est une
conséquence d'un apport insuffisant de nutriments sur une longue
période et d'infections à répétition (UNICEF,
2007). La malnutrition aiguë (poids-pour-taille) est une nette
insuffisance de poids par rapport à la taille : elle donne une mesure de
la masse du corps en relation avec la taille et reflète une situation
actuelle. Elle s'explique souvent par une grave pénurie alimentaire
et/ou la maladie (UNICEF, 2007). La forme globale de la malnutrition traduit un
déficit de poids par rapport à l'âge. Elle est
caractérisée par une insuffisance pondérale et se mesure
par le rapport poids-
56 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
âge. Dans le cadre de cette étude, il s'agit
spécifiquement de la malnutrition chronique ou le retard de croissance
qui reflète les effets cumulatifs de longue période d'apports
alimentaires inadéquats.
2.4.2. Facteurs socio-économiques
Ils désignent l'ensemble des éléments qui
caractérisent les moyens matériels et financiers du
ménage, l'acquisition des connaissances par la mère et son statut
par rapport à l'occupation. Ils sont appréhendés dans
cette étude par le niveau de vie du ménage, le niveau
d'instruction et l'activité économique de la mère. Ainsi
le niveau de vie reflète les conditions dans lesquelles vivent les
membres du ménage et qui sont susceptibles d'affecter l'état
nutritionnel des enfants. Donc il renseigne sur la capacité du
ménage à disposer des moyens pour l'alimentation, les soins,
l'entretien de son environnement. Alors que le niveau d'instruction indique la
dernière classe fréquentée par les mères dans le
système éducatif dans le but d'acquérir des connaissances
susceptibles d'influencer leurs comportements vis-à-vis de leurs enfants
en matière de santé, d'alimentation et d'hygiène. Quant
à l'activité économique, elle renvoie à l'exercice
ou non par la mère d'une activité génératrice de
revenu.
2.4.3. Contexte de résidence
Il s'agit de l'ensemble de l'environnement extérieur
dans lesquels vivent les enfants. Il est caractérisé par les
facteurs comme le climat, la nature du sol, la végétation, la
pluviométrie, la température, l'altitude, les variations
saisonnières, le milieu et la région de résidence. Ce
pendant les facteurs les plus utilisés sont entre autres la
région de résidence, le milieu de résidence. Le milieu de
résidence distingue la ville du village du fait des modes de vie, des
types d'activités existantes et la disponibilité alimentaire.
Quant à la région de résidence, elle est une unité
administrative. Dans cette étude, la région de résidence
et le milieu de résidence sont utilisés pour appréhender
le contexte de résidence.
2.4.4. Facteurs socioculturels
Cest l'ensemble des normes, d'habitudes et
croyances qui procurent à l'individu des cadres de pensée et de
pratique qui sont reconnus et valorisés socialement dans la vie des
individus (Gérard, 1995). Ils sont appréhendés par la
religion de la mère, son ethnie et son milieu de socialisation.
57 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
2.4.5. Comportements nutritionnels et sanitaires des
mères vis-à-vis des
enfants
C'est l'ensemble des manières d'agir ou de se conduire
des mères et qui sont susceptibles d'influencer l'état
nutritionnel de l'enfant. En matière sanitaire, ces comportements
peuvent être appréhendés par les visites prénatales,
la vaccination de l'enfant, la supplémentation en vitamine A,
l'état morbide de l'enfant. En matière d'alimentation, on peut
saisir ces comportements par la qualité de l'eau de boisson,
l'allaitement et aliments de complément, la consommation du colostrum,
les pratiques d'hygiènes alimentaires, et la préparation et
conservation d'aliments. Enfin les soins psychosociaux qui sont indispensables
à la survie de l'enfant. Il s'agit entre autres de l'affection, de
l'attention, la prévention et la protection de l'enfant.
Dans le cas de cette étude, les comportements
nutritionnels et sanitaires de la mère seront appréhendés
par les variable: la vaccination, l'état morbide de l'enfant, la
qualité de l'eau de boisson, la supplémentation en vitamine A et
le mode d'allaitement.
2.4.6. Caractéristiques démographiques de la
mère et de l'enfant
Il s'agit des caractéristiques individuelles de
l'enfant et celles de la mère. Ils sont saisies par l'âge de la
mère à l'accouchement, l'intervalle inter
génésique, l'âge de l'enfant, le sexe de l'enfant et le
rang de naissance de l'enfant.
2.4.7. Politique de santé
Elle désigne un système d'actions ou de
programmes intégrés élaborés et mis en oeuvre dans
le but explicite de résoudre des problèmes de santé
publique, de maintenir ou d'améliorer l'état de santé
d'une population. C'est une attitude officielle exprimée par le
gouvernement d'un pays. Plus concrètement, il s'agit de
déterminer quels sont les problèmes de santé les plus
importants et d'établir des programmes d'action et des prévisions
en fonction, d'une part, de cet état de santé et, d'autre part,
des moyens disponibles. Elle joue un rôle très important sur
l'état de santé de la population, elle permet de réduire
ou d'éradiquer les maladies ou infections voire la mortalité en
particulier celles des enfants.
2.4.8. Politique de l'éducation
Elle désigne l'ensemble des actions menées par
le gouvernement, en vue d'améliorer l'offre et la qualité de
l'éducation. Elle a pour but principal de promouvoir, de restaurer ou
58 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
d'entretenir le système éducatif. Les programmes
de scolarisation et d'alphabétisation font partie de la politique en
matière d'éducation.
2.4.9. Politique économique
Elle désigne l'ensemble des mesures prises par le
gouvernement, en vue d'améliorer les conditions de vie de la population
telle que la création des richesses nationales et sa redistribution. Les
actions de lutte contre la pauvreté font partie de ce levier.
2.4.10. Changement social
Selon ELOUNDOU et GIROUX (2010), le changement social
désigne toute transformation observable dans le temps (qu'il soit induit
ou spontané) de la structure, du fonctionnement ou de la performance
d'une collectivité sociale. Le changement social couvre à la fois
des aspects qualitatifs non mesurables (exemple: lois et normes) et des aspects
quantitatifs (exemple : croissance démographique d'un pays, taux de
mortalité infantile). Mais seul les changements quantifiables nous
intéresse ici parce qu'ils peuvent être subdivisés en
changement de caractéristiques intrinsèques (qui sont
indépendant des caractéristiques individuelles) et en
caractéristiques émergentes qui est le résultat d'une
agrégation de comportements individuels.
2.4.11. Effet de composition
L'effet de composition est la part du changement imputable au
changement de structure de la population. Dans le cas présent, il s'agit
de la part du changement intervenu dans les niveaux de la malnutrition que l'on
peut attribuer à la variation de la proportion dans les
différentes catégories du statut socio-économique d'une
période à une autre.
2.4.12. Effet de performance
L'effet de performance indique la part du changement social
qui est imputable à la variation du phénomène
étudié au niveau des diverses catégories sociales: C'est
donc l'effet de niveau de la malnutrition. Ainsi pour approfondir notre
étude, on peut subdiviser cet effet en effet de performance de base,
effet de performance différentielle, et de l'effet résiduel.
2.4.13. Performance de base
On entend par performance de base, le risque de malnutrition
qui frappe toutes les catégories sociales de la population sans
distinction, c'est donc un risque général. Une baisse du niveau
de la malnutrition de base signifie une amélioration du système
sanitaire, la situation économique ou de la production agricole et dans
le cas contraire leur détérioration.
59 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
2.4.14. Performance de différence
L'effet de performance peut aussi s'expliquer par la
différenciation par statut socio-économique (SSE) ou par niveau
d'instruction. C'est un risque de malnutrition lié à la
catégorie sociale. Il s'agit de la variation de la malnutrition par SSE
ou niveau d'instruction.
2.4.15. Effet résiduel
C'est la part de changement non expliqué ni par l'effet
de performance ni par l'effet de composition. Ces changements sont très
souvent attribuables à des changements spontanés d'un
phénomène social quelconque ou à d'autres politiques. Dans
le cadre de cette étude, on peut parler des crises économiques,
ou de l'environnement socioculturel entre autres
2.5. Cadre d'analyse
Pour tester les relations qui lient les différents
concepts, nous avons retenu les variables opérationnelles qui, au regard
des effets présumés ou des résultats d'autres
études, ont une influence sur la malnutrition.
2.5.1. Hypothèses spécifiques.
H1 Les effet de la crise économiques
des années 80 appuyés par les programmes d'ajustement structurels
ont maintenu des ménages dans l'insuffisance ou la
précarité des conditions d'existence. Ce qui font que les
ménages sont donc incapables d'assurer leur sécurité
alimentaire et en particulier celui des enfants. Ainsi nous supposons que le
risque de malnutrition et son évolution temporelle sont
significativement déterminés par le niveau de vie du
ménage. Ainsi l'augmentation de la pauvreté est associée
à l'augmentation du risque de la malnutrition.
H2 : Sachant que l'instruction permet aux
mères d'acquérir des connaissances médicales modernes, de
changer leurs attitudes et perceptions et de modifier l'état
nutritionnel des jeunes enfants, nous supposons que le risque de malnutrition
et son évolution temporelle sont significativement
déterminés par le niveau d'instruction de la mère. Ainsi
l'absence d'instruction est significativement associée à
l'augmentation de la malnutrition.
60 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
H3 : Sachant que l'activité
économique correspond à une source de revenu pour le
ménage et qu'elle permet d'accéder aux aliments de meilleurs
qualité, à de meilleurs condition d'habitation et aux soins de
santé de qualité, nous supposons que le risque de malnutrition et
son évolution temporelle sont significativement déterminés
par l'activité économique de la mère. Ainsi l'exercice
d'une activité économique rémunéré est
significativement associé à l'augmentation de la malnutrition.
H4 : nous supposons que les tendances de la
malnutrition sont de façon prépondérante dues à une
variation différentielle des risques de malnutrition entre les
différentes catégories socio-économiques.
2.5.2. Schémas d'analyse
Les hypothèses et les variables opérationnelles
susceptibles d'influencer la malnutrition étant
déterminées, nous les avons réorganisés dans un
schéma plus détaillé souvent appelé schéma
d'analyse. Ainsi la figure 3.2 décrit au niveau individuel, la relation
les variables opérationnelles des différents concepts.
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au
Bénin
Figure 2.3: schéma d'analyse au niveau
individuel
Niveau
?d?instruction
Activité économique
Niveau de vie
Région de résidence
,
Age de la mère à l?accouchement
Intervalle inter génésique
Milieu de résidence
Sexe de l?enfant
Age de l?enfant
Ethnie Milieu de socialsation
Religio, Ethnie
Milieu de
Rang de naissance
Religion
Qualité de l?eau
Type de toilette
de boisson
Allaitement
Infection
Supplément en Vitamine A
Vaccination
Retard
croissance
de
61 | Page
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au
Bénin
Figure 2.4: schéma d'analyse au niveau
contextuel
Scolarisation des filles ! alphabétisation des femmes en
âge de procréer
Amélioration du système de santé! Programme
élargi de vaccination
Amélioration ou
dégradation du niveau de vie des ménages
Sensibilisation des
mères sur les pratiques sanitaire et alimentaires
Variation de risque non expliqué
Variation du risque différentiel de malnutrition
Changement dans les
proportions des femmes par SSE
Variation de risque lié au système
économique ! système de santé ou au système
éducatif
Changement de % des femmes dans les catégories d?âge
par SSE
structure de la
population féminine en âge de procréer
Changement dans la
Variation de la malnutrition dans les catégories
sociales
Changement dans les niveaux de la malnutrition
62 | P a g e
63 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
Au terme de ce chapitre, en dehors des approches
socio-économiques, plusieurs autres approches ont été
développées pour comprendre de façon ponctuelle la
manifestation du phénomène de malnutrition afin d'identifier les
leviers sur lesquels les décideurs politiques doivent agir. Ainsi en
dehors des approches socio-économiques qui permettent de comprendre la
relation entre les facteurs socio-économiques et le
phénomène de la malnutrition, il existe d'autres approches comme
les approches socio-culturelles ou socio-démographiques qui influencent
cette relation.
Par ailleurs, cette revue de littérature a
révélé que plusieurs études ont été
réalisées en vue de déterminer les facteurs expliquant la
malnutrition infantile ou infanto-juvénile au Bénin. Mais ces
études se limitent très souvent à déterminer les
facteurs qui expliquent l'état nutritionnel des enfants à une
période donnée ou à comparer la santé
nutritionnelle des enfants entre deux ou plusieurs régions ou milieu de
résidence (DELISLE H. et col, 2005 ; SINAEVEO et al, 2006; HOUNGUEVOU,
2009) sans s'intéresser à leurs influences dans le temps ni
à la source du changement observé dans les niveaux de la
malnutrition d'une période à une autre. De plus les
résultats de ces études n'ont pas permis de réduire la
progression galopante de la malnutrition et ses multiples
conséquences.
Ainsi cette étude permettra de combler ce manque
d'information en abordant la dimension temporelle du phénomène et
en identifiant le poids des facteurs socio-économiques dans la
manifestation du retard de croissance dans le temps.
64 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
CHAPITRE 3: ASPECTS METHODOLOGIQUES DE L'ETUDE
L
analyse des données est une étape
primordiale dans la recherche en sciences sociales. Elle nécessite
toutefois quelques aspects à examiner judicieusement à savoir les
sources et la qualité des données pour en saisir les limites et
les méthodes d'analyse permettant de vérifier les
hypothèses de travail. Ainsi dans le cadre de ce travail, il s'agira
d'évaluer la qualité des données anthropométriques
(taille et l'âge)19 qui servent de critère de mesure de
l'état nutritionnel. Cette évaluation concerne également
les données socio-démographiques de la mère comme
l'âge et la parité déclarée par les femmes
enquêtées. Par ailleurs les variables opérationnelles et
les méthodes d'analyses sont aussi définies.
3.1.Sources des données
Les statistiques sanitaires et le recensement demeurent les
sources classiques de l'étude des phénomènes
démographiques en Afrique. Les faibles taux de couverture et de
fréquentation des centres de santé, la longue
périodicité des recensements (une fois tous les dix ans) et les
informations incomplètes qu'ils fournissent rendent ces sources
difficiles pour une étude de la malnutrition des enfants. Pour pallier
cette insuffisance, il est nécessaire de faire recours alors aux
enquêtes démographiques pour les études comme celle de la
malnutrition. En effet les Enquêtes Démographiques et de
Santé (EDS) sont de plus en plus utilisées en Afrique pour
l'étude des phénomènes démographique en
général et de la malnutrition en particulier. Ces enquêtes
s'intègrent dans le programme International des Enquêtes
Démographiques et de Santé (Demographic and Health
Surveys-DHS).
Ces enquêtes ont des atouts majeurs en ce sens qu'elles
reposent sur le principe de standardisation de la collecte et de l'analyse,
afin de rendre comparable de façon maximale dans le temps et dans
l'espace certains indicateurs calculés à partir des
données collectées.
19 L'évaluation de la taille des enfants
sera à travers l'évaluation l'âge des enfants parce qu'il
existe une corrélation en la taille et l'âge. Ainsi si les
données sur âges ont été bien
déclarées, alors les données sur la taille de des enfants
ne souffriront d'aucune distorsion.
65 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
Il faut également ajouter l'extrême
accessibilité des données et des rapports publiés par pays
et téléchargeables20
Pour cette étude, nous allons utiliser les trois
dernières EDS qui ont été réalisées au
Bénin en 1996 (EDS-I); en 2001(EDS-II) et en 2006 (EDS-III).
3.2. Objectifs des EDS
Ces trois EDS ont pour objectif de produire les informations
nécessaires à l'élaboration, au suivi et à
l'évaluation des programmes en matière de développement
social en général et dans le domaine de la santé en
particulier. En effet, elles permettent de collecter, d'analyser et de diffuser
des données relatives à la population et à la santé
de la famille, d'évaluer l'impact des programmes mis en oeuvre et de
planifier de nouvelles stratégies pour l'amélioration de la
santé et le bien-être de la population. Dans le cadre de cette
étude, les données issues de ces EDS permettent de
déterminer les niveaux, tendances et les effets des déterminants
socio-économiques sur ces tendances et niveaux de la malnutrition au
Bénin. Ainsi pour atteindre les objectifs fixés dont celui de
mesurer l'état nutritionnel des femmes et des enfants de moins de cinq
ans au moyen des mesures anthropométriques (âge, poids et taille),
trois questionnaires ont été utilisés. Il s'agit du
questionnaire ménage, du questionnaire individuel femme et du
questionnaire individuel homme.
3.3. Support de collecte des données
Les supports de collecte utilisés dans les
différentes EDS sont : le questionnaire ménage, le questionnaire
individuel femme, le questionnaire individuel homme et le questionnaire
communautaire.
3.3.1. Questionnaire ménage
Pour chaque enquête EDS, le questionnaire ménage
a permis de collecter les informations sur les caractéristiques
générales de la population et des ménages à travers
l'enregistrement de tous les membres du ménage et les visiteurs, la
collecte des informations démographiques sur tous les individus, ainsi
que l'enregistrement des caractéristiques socio-économiques et
environnementales des ménages. Il a permis
20 Ces données (tabulables et comparables)
et rapports sont accessible en ligne sur le site
www.measuredhs.com
66 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
également de déterminer les populations de
référence pour le calcul des différents taux et niveaux de
prévalence des phénomènes démographiques
(mortalité, natalité, fécondité, morbidité,
état nutritionnel) et d'identifier les femmes et les hommes
éligibles aux questionnaires individuels.
3.3.2. Questionnaire individuel femme
Le questionnaire individuel femme est adressé
uniquement aux femmes en âge de procréer (15-49 ans) des
ménages sélectionnés. Il a au total dix sections et permet
d'avoir des informations sur la reproduction, des informations relatives
à la connaissance et à l'utilisation de la contraception. En
outre on y trouve des questions relatives à la nuptialité et
l'activité sexuelle, à la préférence en
matière de fécondité, à la mortalité
maternelle et à l'excision. Des informations détaillées
ont aussi été recueillies sur les enfants nés vivants, les
enfants survivants et les enfants décédés, sur le VIH/SIDA
et autres infections sexuellement transmissibles et enfin sur l'excision. La
section portant sur les grossesses et allaitement, vaccination et
santé des enfants suscite l'intérêt de cette
étude.
3.3.3. Questionnaire individuel homme
Le questionnaire individuel homme est adressé aux
hommes généralement âgés de 15 à 60ans. Il a
permis de recueillir les informations sur les caractéristiques
sociodémographiques, la reproduction, le mariage et l'activité
sexuelle, le VIH/SIDA et les autres IST.
3.3.4. Questionnaire communautaire
Ce questionnaire permet de collecter les informations sur
l'existence d'infrastructures socio-économiques et sur la
disponibilité des services de santé maternelle et infantile.
L'existence ou non de ces infrastructures et de ces services, ainsi que leur
distance par rapport au lieu de résidence, ont une répercussion
certaine sur leur utilisation par les populations et, de ce fait, sur les
niveaux de prévalence contraceptive et sur les niveaux de
morbidité, de mortalité et de fécondité. Par
ailleurs, des informations ont été collectées sur les
principales maladies des enfants de moins de cinq ans et sur les principaux
problèmes auxquels la population se heurte pour se soigner
67 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
3.3.5. Echantillonnage
Les échantillons des EDS-Benin I, II et III sont des
échantillons aréolaires, stratifiés et tirés
à 2 degrés. L'unité primaire de sondage est la ZD telle
que définie au recensement de 1992 et l'unité supérieure
créée lors du nouveau découpage aréolaire. Par des
coefficients de pondération ont été prévus pour
assurer l'auto-pondération de l'échantillon au sein de chaque
strate. Au regard de ce qui précède, du point de vue des sources
de données, l'EDS-Benin I, II et III sont comparables.
3.4. Population d'étude
La population cible de cette étude est l'ensemble des
enfants de moins de cinq ans soumis au risque de souffrir de la malnutrition et
qui sont effectivement enquêtés lors des EDS-Bénin de 1996,
de 2001 et de 2006. Ces enfants ont fait l'objet d'une mesure
anthropométrique comme la taille, le poids. Ainsi au cours de ces
enquêtes, 5 040 et 15 916 enfants de moins de cinq ans devaient
être pesés et mesurés respectivement en 2001 et 2006. En
1996, c'est plutôt 2678 enfants de moins de trois ans qui ont fait
l'objet de cette mesure. Parmi les enfants susmentionnés, sont exclus
les enfants pour lesquels le poids et/ou la taille n'ont pas été
pris parce que l'enfant était malade ou absent durant l'enquête,
ou encore parce qu'il a refusé. De plus, les enfants dont le poids et/ou
la taille sont manifestement invraisemblables ou l'âge en mois est
inconnu ou incomplet sont également exclus de la population cible de
départ.
En outre, à la différence des deux
dernières enquêtes, au cours desquelles tous les enfants des
ménages ont été pesés et mesurés, l'EDS
Bénin-I de 1996 a porté seulement sur les enfants des femmes
enquêtées. Ainsi pour pouvoir comparer les résultats des
trois EDS et pour retracer les tendances, l'analyse est limitée, pour
les trois enquêtes, à l'état nutritionnel des enfants de
moins de cinq ans des femmes enquêtées. L'analyse porte donc sur
un effectif d'enfants de femmes enquêtées de 2336 en 1996
(EDSB-I); 3562 en 2001(EDSB-II) et 12246 en 2006 (EDSB-III). Les enfants de
moins de cinq ans des femmes éligibles représentaient en 2001 et
en 2006 respectivement 94,68% et 93,35% de l'ensemble des enfants (dont les
données sont valides) des ménages. Pour pouvoir comparer les
résultats sur l'état nutritionnel antérieur à ceux
de l'EDS du Bénin en 2006, les indicateurs des EDS de 1996 et 2001 ont
été recalculés en utilisant les nouvelles normes de l'OMS
adoptées en avril 2006. Ainsi les niveaux qui seront
présentés ici pour 1996, 2001et
68 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
2006 seront légèrement différents de ceux
publiés dans les rapports des enquêtes EDS B-I, EDSB-II et
EDSB-III.
3.5.Evaluation de la qualité des
données
La première étape de l'analyse des
données d'une enquête consiste à faire l'évaluation
de la qualité de ces dernières. En effet les enquêtes
démographiques et de santé sont basées sur des tirages
d'échantillons représentatifs de la population totale. Elles sont
sujettes des erreurs liées à la mesure et des erreurs
liées à l'échantillonnage. Le respect des règles
d'échantillonnage (précision) et de l'organisation de
l'enquête (formation des enquêteurs, formulation
compréhensive des questions, etc.) peuvent minimiser ces erreurs. Pour
assurer que les données considérées dans cette
étude sont de qualité acceptable, il est nécessaire de
procéder à deux types d'évaluation de la qualité
des données: l'évaluation interne et l'évaluation externes
des données. Mais seule l'évaluation interne nous
intéresse ici.
En ce qui concerne l'évaluation interne, elle porte
exclusivement sur la base de données et s'appuie sur les taux de non
réponses des variables d'intérêt. La norme
généralement admise pour les taux de non-réponse est de
l'ordre de moins de 5%.
3.5.1 Evaluation des taux de non réponses des
variables d'études
Les non-réponses ou valeurs manquantes peuvent provenir
du terrain, des refus de répondre de la part de
l'enquêté(e), ou des oublis de poser la question de la part de
l'enquêteur. Elles peuvent aussi provenir des agents de saisie.
Au regard du tableau 3.1, les taux de non-réponse de
chacune des variables retenues pour cette étude n'atteignant pas 5% sauf
celui de la variable supplément en vitamine A pour l'année 1996.
Cette variable n'interviendra pas dans les analyses en ce qui concerne
l'année 1996. En outre on peut dire, au vu des taux de
non-réponse, que la couverture des réponses est acceptable et
donc les insuffisances enregistrées au cours des EDS ne sont pas de
nature à biaiser les résultats. Cependant, l'évaluation
des taux de non réponses n'est pas suffisante pour rendre compte de la
qualité des données de certaines variables telles que
l'âge, la taille ou la parité déclarée.
69 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
Tableau 3.1: Taux de
non-réponse des variables de l'étude
Variables explicatives
|
1996
|
2001
|
2006
|
(1)
|
(2)
|
(3)
|
(1)
|
(2)
|
(3)
|
(1)
|
(2)
|
(3)
|
Retard de croissance
|
2336
|
0
|
0
|
3562
|
0
|
0
|
12246
|
0
|
0
|
Niveau de vie
|
2336
|
0
|
0
|
3562
|
0
|
0
|
12246
|
0
|
0
|
Niveau d'instruction
|
2336
|
0
|
0
|
3562
|
0
|
0
|
12246
|
0
|
0
|
Activité économique
|
2279
|
15
|
0,7
|
3539
|
23
|
0,6
|
12201
|
45
|
0,4
|
Région
|
2336
|
0
|
0
|
3562
|
0
|
0
|
12246
|
0
|
0
|
Milieu de résidence
|
2336
|
0
|
0
|
3562
|
0
|
0
|
12246
|
0
|
0
|
Religion
|
2290
|
0,1
|
0,3
|
3549
|
13
|
0,4
|
12212
|
34
|
,30
|
Ethnie
|
2281
|
0,5
|
4,53
|
3421
|
141
|
4,0
|
11720
|
526
|
4,3
|
Milieu de socialisation
|
2321
|
15
|
0,6
|
3558
|
4
|
0,1
|
12111
|
135
|
1,1
|
Age de la mère
|
2336
|
0
|
0
|
3562
|
0
|
0
|
12246
|
0
|
0
|
Intervalle inter génésique
|
2334
|
2
|
0,1
|
3553
|
9
|
0,3
|
12207
|
39
|
0,3
|
Age de l'enfant
|
2336
|
0
|
0
|
3562
|
0
|
0
|
12246
|
0
|
0
|
Sexe de l'enfant
|
2336
|
0
|
0
|
3562
|
0
|
0
|
12246
|
0
|
0
|
Rang de naissance
|
2336
|
0
|
0
|
3562
|
0
|
0
|
12246
|
0
|
0
|
Qualité de l'eau
|
2323
|
13
|
0,6
|
3419
|
143
|
4,0
|
12069
|
177
|
1,4
|
Vitamine A
|
850
|
1487
|
63,6
|
3423
|
139
|
3,8
|
12146
|
0
|
0
|
Infection
|
2327
|
9
|
0,4
|
3558
|
4
|
0,1
|
12213
|
33
|
0,3
|
Vaccination
|
2311
|
25
|
1,1
|
3533
|
29
|
0,8
|
11925
|
321
|
2,6
|
Allaitement
|
2325
|
11
|
0,5
|
3562
|
11
|
0,3
|
12140
|
106
|
0,9
|
Type de toilette
|
2336
|
2312
|
1,03
|
3386
|
176
|
4,94
|
12073
|
173
|
1,41
|
(1): Effectifs valides ; (2): Effectifs manquants; (3): Taux de
non réponse (en %)
|
Source : Exploitation des données des EDS 1996,2001,
2006
3.5.2 Evaluation de l'âge déclaré par
les mères
L'âge est considéré comme l'une des
caractéristiques de l'analyse des phénomènes
démographiques. En effet la structure des informations recueillies
dépend de la déclaration d'âge faites par les
enquêtées. C'est ainsi que les déclarations erronées
des informations sur l'âge peuvent avoir des répercussions sur les
phénomènes démographiques que nous étudions et
conduire à des interprétations fallacieuses. Dans le but
d'identifier ces
70 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
distorsions, nous recourons non seulement à la
méthode graphique mais aussi à l'indice de Whipple.
3.5.2.1. Méthode graphique
Pour se prononcer sur les distorsions des distributions par
âge des individus enquêtés et particulièrement celle
des mères dont leurs enfants qui ont fait l'objet de mesure
anthropométrique, nous avons construit les courbes de la
répartition par année d'âge des mères. Une allure
régulière traduit une déclaration satisfaisante de
l'âge.
Graphique 3.1 : Distribution des
mères par âge
|
1500
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
des mères
|
1000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
EDS-1996
|
fffiEtec
|
500
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
EDS-2001
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
EDS-2006
|
|
0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
15
|
17
|
19
|
21
|
23
|
25
|
27 29 31 33 35 37
|
39
|
41
|
43
|
45
|
47
|
49
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ages des mères
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : traitement des données des EDS Benin-I, II et
III
L'observation de l'allure des courbes du graphique 3.1
ci-dessus permet de déceler que des pics qui reflètent des
préférences des âges se terminant par les chiffres compris
entre 0 et 9. En effet, on observe des pics aux âges 20, 22, 25, 28, 30,
32, 35, 40, 42 et 45ans. On peut présumer qu'il y a une
préférence dans la déclaration de certains âges.
Sachant que l'indice de Myers permet d'évaluer les âges se
terminant par un chiffre compris entre 0 et 9, alors procédons à
une évaluation numérique de ces distorsions à l'aide de
l'indice afin de vérifier l'effectivité de l'attraction pour les
âges se terminant par des chiffres compris entre 0 et 9.
T
Etape 5 : L'indice de Myers vaut
alors
9
I2
0
U
?
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
T U ? ( U + 1)* S
U + (9 ? U )*
S ' U
3.5.2.2. Indice de Myers
On ne peut pas directement comparer les effectifs totaux
successifs des enfants dont les âges déclarés par leurs
parents se terminant respectivement par chacun de ces chiffres de 0 à 9
du fait de la décroissance normale des effectifs avec l'âge.
Myers a donc proposé de calculer pour chacun de ces
chiffres un "effectif remanié" qui, s'il n'y avait aucune
préférence ou aversion, serait égal à 10% de
l'effectif total remanié. La somme des écarts en valeur absolue
des pourcentages de chacun des effectifs remaniés avec l'effectif
théorique 10 constitue l'indice de Myers. Si les déclarations
d'âge sont exactes, tous les effectifs remaniés sont à peu
près égaux et l'indice est à peu près nul. Sa
valeur est d'autant plus élevée que les préférences
ou aversions pour les âges se terminant par certains chiffres sont plus
grandes. La valeur de l'indice est maximale (c'est à dire 180),
lorsqu'il y a préférence pour tous les âges se terminant
par un seul et même chiffre des effectifs jusqu'au groupe d'âge
45-49ans (Gendreau et al, 1985, p194). La procédure de calcul est le
suivant :
S ? ? P
S'? ?
P(10d?U)
Etape 1 : On calcule les sommes Su
des effectifs des personnes de 10 mois et plus dont les âges se terminent
respectivement par chacun des chiffres de 0 à 9. Soit P (l0d + u)
l'effectif des personnes dont l'âge a pour chiffre des dizaines d et pour
chiffre des unités u, on a :
U
(10d?U)
Etape 2 : On calcule de même les
sommes S'u pour les 20 mois et plus comme
T ? ? T U U ?
d
?
|
max
|
|
l'indique la formule suivante :
|
U
T U
|
d
?
|
2
|
|
Etapes 3 : A cette étape, on
calcul les effectifs remaniés de Myers sont les quantités
définies :
? ?
100* ?10
9
Etape 4 : On calcule l'effectif
remanié total T avec
|
|
0
|
|
71 | P a g e
72 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
Ainsi un signe négatif du coefficient pour un chiffre
donné indique une répulsion
aux âges se terminant par ce chiffre et un signe positif
indique une attraction. Sa valeur absolue renseigne plutôt sur l'ampleur
de la répulsion ou de l'attraction.
Nous présentons les résultats des
différentes étapes du calcul des indices de Myers pour les
années 1996, 2001 et 2006.
En 1996, les données du tableau 3.4 relatifs aux
données sur l'âge collecté en 1996
montrent que les âges se terminant par 0,2,5, 6,7 et 8 sont
attractifs tandis que ceux se terminant par 1, 3, 4,7et 9 sont
répulsifs. L'ampleur est 18, 75
Tableau 3.2 : Calcul de l'indice de Myers en
1996
U
|
Su
|
U+1
|
S'U
|
9-U
|
Tu
|
(100*Tu/T)-10
|
|(100*Tu/T)-10|
|
0
|
281
|
1
|
177
|
9
|
1874
|
1,67
|
1,67
|
1
|
225
|
2
|
99
|
8
|
1242
|
-2,26
|
2,26
|
2
|
276
|
3
|
146
|
7
|
1850
|
1,52
|
1,52
|
3
|
203
|
4
|
78
|
6
|
1280
|
-2,03
|
2,03
|
4
|
189
|
5
|
75
|
5
|
1320
|
-1,78
|
1,78
|
5
|
256
|
6
|
99
|
4
|
1932
|
2,03
|
2,03
|
6
|
235
|
7
|
92
|
3
|
1921
|
1,97
|
1,97
|
7
|
148
|
8
|
53
|
2
|
1290
|
-1,96
|
1,96
|
8
|
209
|
9
|
74
|
1
|
1955
|
2,18
|
2,18
|
9
|
139
|
10
|
64
|
0
|
1390
|
-1,34
|
1,34
|
Total
|
2161
|
|
957
|
|
16054
|
I M
|
18,75
|
Source : Exploitation des données des EDS I
En 2001, les données du tableau 3.5 relatifs aux
données sur l'âge collecté en 2001 montrent que les
âges se terminant par 0, 5 et 8 sont attractifs tandis que ceux se
terminant par 1, 2,3, 4,6, 7et 9 sont répulsifs. Mais en 2006, les
âges se terminant par 0,2, 5 et 8 sont attractifs alors que ceux se
terminant par 1, 3, 4,6, 7et 9 sont répulsifs (Tableau3.3).
Les indices de Myers calculés pour les
différentes années confirment bien les distorsions
constatées au niveau de la méthode graphique3. Cette situation
nécessite une correction afin de minimiser l'ampleur des
conséquences de cette mauvaise déclaration des âges. Pour
corriger ou réduire l'effet des mauvaises déclarations
d'âge, il devient nécessaire de procéder à la
catégorisation de l'âge par des groupes quinquennaux
73 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
Tableau 3.3 : Tableau récapitulatif des
calculs de l'Indice Myers en 2001 et en 2006
|
|
|
2001
|
|
2006
|
|
U
|
(100*Tu/T)-10
|
|(100*Tu/T)-10|
|
(100*Tu/T)-10
|
|(100*Tu/T)-10|
|
|
0
|
5,26
|
5,3
|
9,78
|
9,78
|
|
1
|
-3,82
|
3,8
|
-5,95
|
5,95
|
|
2
|
-0,31
|
0,3
|
0,46
|
0,46
|
|
3
|
-2,65
|
2,6
|
-3,85
|
3,85
|
|
4
|
-3,79
|
3,8
|
-3,85
|
3,85
|
|
5
|
7,47
|
7,5
|
8,42
|
8,42
|
|
6
|
-1,32
|
1,3
|
-1,15
|
1,15
|
|
7
|
-1,24
|
1,2
|
-1,73
|
1,73
|
|
8
|
2,40
|
2,4
|
1,88
|
1,88
|
|
9
|
-2,02
|
2,0
|
-4,02
|
4,02
|
Total
|
|
IM=
|
30,28
|
IM=
|
41,09
|
Source : Exploitation des données des EDS II et III
Ainsi le graphique 3.2 ci-dessous montre une courbe plus
régulière. Les distorsions liées aux problèmes de
mauvaise déclaration d'âge se sont atténuées car les
effectifs des mères décroissent régulièrement avec
l'âge. En effet, les courbes présentent une croissance
régulière de l'effectif des mères jusqu'à
l'âge de 25-29 ans. Ensuite, on observe une décroissance des
effectifs jusqu'au groupe d'âge 45-49ans. On en déduit que les
données ainsi regroupées sont de qualité acceptable.
Graphique 3.2: Répartition des effectifs
des femmes mères enquêtées par groupe d'âge
quinquennaux selon les enquêtes.
Effectif des mères
4000
5000
3000
2000
1000
0
15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 Groupe
d'âges des mères
EDS-1996 EDS-2001 EDS-2006
Source : Traitement des données des EDS du Bénin
1996,2001 et 2006
74 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
3.5.3 Evaluation des données sur la
parité.
Il est important ici d'évaluer la parité afin
d'identifier si possible le biais qui peuvent survenir lorsqu'une femme
déclare des enfants qui ne sont pas les siens ou lorsqu'elle omet de
déclarer certaines naissances vivantes du fait de l'oubli ou de leur
décès par exemple. Ceci permet de réduire les erreurs de
classement des naissances. Si l'on suppose que la structure de la
fécondité ne souffre d'aucune irrégularité, la
parité des mères devrait croitre avec l'âge. Toute baisse
irrégulière de la parité pourrait traduire soit une
mauvaise déclaration ou omission des enfants résultant de la
perte de mémoire ; soit une mauvaise déclaration de l'âge
des femmes qui entraine un mauvais classement. Plusieurs méthodes
permettent d'évaluer les données sur le nombre d'enfants
nées vivants dont l'étude de l'évolution du nombre
d'enfants nés vivants en fonction de l'âge, le test de Brass et
Rachad, l'examen du rapport de masculinité. Mais les données dont
nous disposons ne nous permettent que de recourir à la méthode
graphique pour détecter une éventuelle irrégularité
de l'évolution de la parité selon l'âge et ensuite à
la méthode indirecte d'estimation du taux de fécondité
général.
3.5.3.1. Etude de l'évolution de la
parité (Méthode graphique)
Si les femmes ont bien déclaré leurs naissances,
le nombre d'enfants nées vivants, doit normalement croitre avec
l'âge et se stabiliser au dernier groupe d'âge.
Graphique 3.3 . Courbes des
parités par groupe d'âge des mères.
Parités
12,00
10,00
6,00
4,00
2,00
8,00
0,00
15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 Groupe d'age
des mères
EDS-1996 EDS-2001 EDS-2006
Source : Traitement des données des EDS I, II et
III
L'examen de ce graphique montre que la parité moyenne
croit avec l'âge des femmes tant en 1996, 2001 qu'en 2006. On peut donc
à priori dire que la déclaration de la
75 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
parité est bonne car l'allure observée est
conforme à nos attentes. Mais il convient donc de recourir à la
méthode de Brass et Rachad pour confirmer ou infirmer la qualité
de la déclaration de la parité.
3.5.3.2. Méthode de Brass et Rachad/Coale et
Demeny
Cette méthode consiste à estimer le taux de
fécondité général à partir des
parités moyennes P2 ; P3; et P4 des femmes respectivement des groupes
d'âges 20-24ans, 25-29ans et 30-34ans. Ce taux de fécondité
sera ensuite comparé à la parité moyenne des femmes de
45-49ans. On suppose que la déclaration de la parité des femmes
est bonne quand on a : (P3)2 / (P2) = TGF (Caole et Demeny) et
(P2)*(P4/P3)21=TGF (Brass et Rachad)
Si la plus petite valeur des deux taux calculés est
supérieure à la parité moyenne des femmes de 45-49ans,
alors ces femmes ont probablement omis de déclarer certaines naissances
ou elles ont été transférées d'un groupe
d'âge à un autre. Mais dans le cas contraire, il est difficile de
se prononcer avec certitude car il est possible que les données soit de
qualité acceptable, soit les enregistrements sont tellement mauvais que
les données sont inexploitables, soit l'application de ce test n'est pas
approprié dans ce cas. Ainsi, nous obtenons les résultats du
tableau3.3. A la lecture de ce tableau, nous remarquons que le minimum de ces
TGF estimés est inférieur à la parité moyenne des
femmes de 45-49 ans quelle que soit l'année. Ainsi compte tenu de
l'allure des courbes de parité observée sur le graphique 3.3, on
peut conclure que les donné collecté sur la parité sont de
qualité acceptable.
21 Rapport du 2ème Atelier de formation
à l'analyse des données du 3ème RGPH ;
Yaoundé, 05-16 juin 2007 ;
page 18
76 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
Tableau 3.4 : Estimation du TGF
|
Taux Global de Fécondité
|
Estimations
|
1996 6,08 9,99 6,08
|
2001 5,06 9,28 5,06
|
2006
|
(P3)2 / (P2)
|
5,16
|
(P2)*(P4 / P3)4
|
8,78
|
MIN((P3)2/(P2);(P2)*(P4/P3)4)
|
5,16
|
Parité moyenne des femmes de 45-49ans
|
8,90
|
10,25
|
8,14
|
Source : exploitation des données des EDS I, II et III
du Bénin
3.5.4 Evaluation de la qualité des données
anthropométriques
3.5.4.1. L'âge des enfants
a) Méthode graphique
Lorsqu'on observe les courbes de la distribution des effectifs
des enfants selon l'âge, on s'attendrait à ce que les effectifs
décroissent au fur et à mesure que les âges augmentent
à cause essentiellement de la mortalité en supposant les
migrations négligeables. Mais les graphique3.4, graphique3.5 et
graphique3.6 ci-dessous nous montrent une irrégularité dans la
déclaration des âges des enfants car on observe un effectif
très faible à l'âge zéro et des pics à
d'autres âges se terminant par 1, 2, 3, 4, 6 et 7.
Graphique 3.4 :
Répartition de l'effectif des enfants enquêtés en
1996 selon leurs âges
Effectif!
120
100
40
80
60
20
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34
Age des enfants en mois
EDS-1996
Source : Traitement des données de l' EDS I du
Bénin de 1996
77 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
Graphique 3.5 : Répartition des enfants
enquêtés en 2001 selon leurs âges
e de l'axe
Titr
120
100
80
40
60
20
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 42 44
46 48 50 52 54 56 58
EDS-2001
Ages des enfants en mois
Source : Traitement des données de l'EDS II du
Bénin.
Graphique 3.6 : Répartition des enfants
enquêtés en 2006 selon leurs âges
Effectifs des enfants
350
300
250
200
150
100
50
0
1 4 7 10 13 16 19 22 25 28 31 34 37 40 43 46 49 52 55
58
Ages des enfants
Source : Traitement des données de l' EDS de 2006
b) Indice de Myers
En utilisant la procédure de calcul de l'indice de
Myers énoncé plus haut, on a obtenu le tableau 3.4 qui
récapitule les différents calculs relatifs aux données des
années 1996, 2001 et 2006.
78 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
Ainsi les informations du tableau 3.4 relatives aux
données sur l'âge collecté en 1996 montrent que les
âges se terminant par 2, 3,4, 5 et 9 sont attractifs tandis que ceux se
terminant par 1, 6, 7 et 8 sont répulsifs.
Tableau 3.5 .: Tableau récapitulatif des
calculs de l'Indice Myers en 1996,2001 et 2006
u
|
1996
|
2001
|
2006
|
|
100 * Tu
|
|
100 * Tu
|
|
100 * Tu
|
100*Tu
|
|
T - 10
|
100*Tu
T -10
|
T - 10
|
100*Tu
T -10
|
T - 10
|
T -10
|
0
|
-2,06
|
2,06
|
-0,23
|
0,23
|
-1,02
|
1,02
|
1
|
-0,36
|
0,36
|
-1,27
|
1,27
|
-0,32
|
0,32
|
2
|
0,51
|
0,51
|
-0,36
|
0,36
|
-0,21
|
0,21
|
3
|
1,96
|
1,96
|
-1,63
|
1,63
|
-0,17
|
0,17
|
4
|
1,91
|
1,91
|
-0,64
|
0,64
|
-0,35
|
0,35
|
5
|
3,71
|
3,71
|
-0,74
|
0,74
|
-0,09
|
0,09
|
6
|
-1,87
|
1,87
|
0,79
|
0,79
|
0
|
0
|
7
|
-0,98
|
0,98
|
0,77
|
0,77
|
0,14
|
0,14
|
8
|
-2,86
|
2,86
|
2,03
|
2,03
|
0,88
|
0,88
|
9
|
0,04
|
0,04
|
1,29
|
1,29
|
1,14
|
1,14
|
Total
|
16,26
|
9,75
|
4,32
|
Source : traitement des données de l'EDS Bénin I,
II et III
En 2001, les données du tableau 3.4 relatives à
l'âge collecté en 2001 ont montré que les âges se
terminant par 6,7,8 et 9 sont attractifs tandis que ceux se terminant par 0,1,
2, 3, 4, et 5 sont répulsifs.
En 2006, les âges se terminant par 0, 1, 2, 3 et 5 sont
attractifs. En revanche, ceux se terminant par 6, 7, 8 et 9 qui sont
répulsifs (tableau 3.6).En outre l'âge des enfants de six mois ont
été bien déclaré l'indice vaut 0,00.
c) Passage aux groupes d'âges
Face à ce problème de déclaration
d'âge, il est important de procéder à une correction en
regroupant les âges afin de pallier à ce problème. Une des
techniques utilisées pour redresser les données consiste à
faire des regroupements des âges en classe. Ainsi le passage en classe
d'âge donne un résultat beaucoup plus proche de la
réalité en réduisant d'avantage les erreurs
décelées précédemment. En effet en observant le
graphique3.7, on peut déduire que les données sur l'âge des
enfants sont de qualité acceptable.
79 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
Graphique 3.7 : Répartition des enfants de
moins de cinq ans par groupe d'âge
Effectifs
3000
2000
1000
0
0-11mois 12-23mois 24-35mois 36-47mois 48-59mois
Age en Mois
EDS-1996 EDS-2001 EDS-2006
Source : Traitement des données des EDS de 1996, 2001,
2006
3.5.4.2. La taille de l'enfant
Des mesures anthropométriques exactes relèvent
d'une compétence demandant une formation spécifique. La formation
demande des techniques étape par étape qu'il faut suivre
lorsqu'on prend les mensurations. Or la maitrise de ces techniques n'est pas
toujours garantie et cela peut être source de biais. La
méthodologie exige une bonne déclaration de l'âge de
l'enfant pour en fin décider de la position de mesure de sa taille par
exemple. Ainsi, la taille des enfants âgés de 24 mois et plus doit
être prise en position débout et la longueur des nourrissons et
des enfants âgés de moins de 24 mois en position couchée.
Le non-respect de cette méthodologie est source de biais dans la mesure
où la longueur qui doit être prise en position débout peut
être prise en position couchée.
Donc l'utilisation et l'élaboration des indicateurs
à partir des données anthropométriques exigent une prise
de précautions car toute erreur de mesure anthropométrique
commise sur les enfants peut non seulement affecter la qualité de ces
données mais aussi compromettre les résultats de cette
étude. Ainsi la taille d'un enfant doit s'inscrire dans l'intervalle
correspondant à l'âge. En effet, pour chaque groupe d'âges,
l'OMS a développé des intervalles standards dont celui pour la
taille. Le tableau 3.2 présente les limites au-delà desquelles la
valeur du Z_score est considérée comme incorrecte ou anormale. En
effet l'OMS recommande d'exclure des observations présentant de telle
valeur lorsqu'on analyse l'état nutritionnel des enfants. Ainsi comme
notre étude porte sur l'état nutritionnel nous observons aussi
cette règle.
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
Tableau 3.6: Limites des intervalles de mesure de
l'état nutritionnel des enfants
Indicateurs
|
Standards de l'OMS
|
Référence de NCHS
|
Bonne inférieurs
|
Bonne supérieur
|
Bonne inférieurs
|
Bonne supérieur
|
Poids-pour-âge
|
-6
|
5
|
-6
|
6
|
Taille -pour -âge
|
-6
|
6
|
-6
|
6
|
Poids -pour -taille
|
-5
|
5
|
-4
|
6
|
Source: WHO anthro manuel for personal computer
Pour identifier d'éventuelles erreurs sur la taille des
enfants, nous avons réalisé un nuage de l'indice du Z_score
taille-pour-âge selon l'âge en mois de l'enfant
Figure 3.1.1 : Indice du Z-score taille-pour
âge en fonction de l'âge en mois de l'enfant en 1996(données
brutes).
0 10 20 30 40
age in months
Source : exploitation des Données de l'EDS I de 1996
On peut constater que plusieurs valeurs sortent de
l'intervalle prédéfinie par l'OMS. Les valeurs qui sont plus haut
sur le graphique sont des valeurs aberrantes car elles tournent autour de 100.
Alors que l'OMS recommande que notre indicateur (poids-pour-taille) prenne ses
valeurs dans l'intervalle que nous avons défini plus haut (tableau 3.6),
il convient donc d'exclure les observations dont l'indice n'est pas inclus dans
le standard de l'OMS.
80 | P a g e
81 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
Figure 3.2.2: Indice du Z-score taille-pour âge
en fonction de l'âge en mois de l'enfant en
1996(corrigé).
0 10 20 30 40
age in months
Source : exploitation des données de l'EDS I de 1996
Pour constituer notre fichier d'analyse, nous avons exclu les
observations dont l'indice poids-pour-taille se situait en dehors de
l'intervalle retenue par le standard OMS comme acceptables. Compte tenu des
valeurs aberrantes exclues en faible proportion, nous pensons qu'elles ne
peuvent avoir d'impact considérable sur les résultats. Les
données sur l'état nutritionnel ainsi traitées sont de
bonne qualité.
Cette même procédure a été
appliqué aux données issues des EDS de 2001 et 2006 et les
données aberrantes ont été supprimées afin de
rendre comparable les indicateurs obtenus au niveau des trois EDS.
3.5.5 Limite des donnees utilisées
Les données transversales collectées au cours
des Enquêtes Démographiques et Santé (EDS) posent un
certain nombre de problèmes. D'abord le problème
d'antériorité temporelle entre les facteurs explicatifs et la
prévalence de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans. En
effet, les données collectées relatives aux variables
explicatives (indépendantes) sont faites au même moment que celles
prises sur la variable dépendante. Il se pose donc un problème
d'antériorité temporelle. En effet le retard de croissance
résulte d'une alimentation inadéquate et/ou d'une période
longue maladie ou encore de façon répétée, il peut
résulter des comportements néfastes des femmes vis-à-vis
des enfants en matière de santé et d'alimentation qui se sont
accumulés depuis longtemps dans le passé. Mais les variables
comportementales (comme la vaccination ou l'état morbide de l'enfant)
collectés au cours des EDS sont celles du moment et donc ne
reflètent pas forcement les comportements sanitaires des mères
avant la période de l'enquête. En émettant
l'hypothèse
82 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
que les niveaux des variables indépendantes ne varient
pas trop dans le temps (c'est-à-le niveau actuel observé d'une
variable au moment de l'enquête aurait été observé
tout au long d'une période définie précédant cette
date), nous pouvons faire des comparaisons.
Ensuite, les enfants qui ont fait l'objet des mesures
anthropométriques sont ceux qui ont été observés
sur les lieux de l'enquête, c'est ceux qui sont vivants. Ainsi cette
étude ne prend pas en compte les enfants décédés.
Mais l'exclusion des enfants décédés dans l'analyse
pourrait constituer une sous-estimation de la malnutrition si les enfants
atteints de malnutrition extrêmement sévère seraient
décédés avant la date de l'enquête. C'est pourquoi,
nous émettons l'hypothèse selon laquelle les enfants
décédés auraient eu le même risque d'être
malnutri que les survivants s'ils étaient en vie; ce qui réduit
donc la population cible aux seuls enfants survivants.
3.6. Spécification des différentes
variables opérationnelles
On distinguera les variables explicatives ou
indépendantes de la variable dépendante ou substantielle
3.6.1. Variable substantielle ou variable
dépendante
3.6.1.1 Au niveau de la décomposition
La prévalence de la malnutrition constitue la variable
substantielle au niveau de la décomposition. Cet indicateur est
mesuré au niveau macro.
3.6.1.2 Au niveau de la régression
logistique
La variable dépendante de cette étude est
l'état nutritionnel des enfants de moins cinq ans. Elle est
appréhendée indirectement par l'indice taille-pour-âge qui
traduit le retard de croissance. L'indice taille-pour-âge est un indice
de sous-nutrition chronique indiquant une taille trop petite pour un âge
donné. Il est construit sur la base des normes de l'OMS22 en
matière de mesure de la malnutrition. Ainsi, tout enfant qui
présente un indice taille-
22 La référence a été
établie par NCHS/CDC/OMS à partir de l'observation d'enfants
américains de moins de cinq ans en bonne santé. Cette
référence internationale est applicable pour tous les enfants de
cet âge dans la mesure où, quel que soit le groupe de population,
ils suivent un modèle de croissance similaire. Les données de la
population de référence internationale ont été
normalisées pour suivre une distribution normale où la
médiane et la moyenne sont identiques. Pour les différents
indices étudiés, la comparaison de la situation dans
l'enquête avec le standard international est effectuée en mesurant
la proportion d'enfants observés qui se situent à moins de deux
et à moins de trois écarts-type en-dessous de la médiane
de la population de référence.
83 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
pour-âge inférieur à moins deux
écart types (-2ET) est considéré comme malnutri et bien
nourri lorsque cet indicateur est supérieur à -2ET. Dans ce cas
la variable état nutritionnel de l'enfant prend deux
modalités : « malnutri » si l'enfant
est malnutri avant son cinquième anniversaire et «Bien
nouri » non sinon
3.6.2. Variables indépendantes
Pour assurer la comparabilité des données, un
effort a été fait pour uniformiser la présentation des
variables et des modalités pour chacune des EDS utilisées.
3.6.3. Variables socio-économiques
Il s'agit du niveau de vie du ménage, du niveau
d'instruction de la femme et de l'activité économique que cette
dernière exerce.
3.6.4.1. Niveau d'instruction de la mère
L'instruction met l'individu face à d'autres modes de
pensée ou de raisonnement, face à d'autres valeurs, etc. Elle
joue un rôle important dans la transformation du milieu socio-culturel
concerné et agit sur les comportements. Elle sera mesurée ici en
distinguant les modalités suivantes: Sans niveau ou aucune instruction
(analphabètes), niveau Primaire (complet ou incomplet), niveau
Secondaire et plus (un ou les deux cycles du secondaire et/ou l'enseignement
supérieur). Le niveau d'instruction de la mère est utilisé
au niveau de la décomposition comme variable de classification et au
niveau de la régression logistique comme variable
indépendante.
3.6.4.2. Niveau de vie du ménage
Cet indicateur composite à partir des variables
relatives aux caractéristiques du ménage dans lequel vivent les
enfants. Cette variable a trois modalités: Faible, Moyen et
Elevé. Cependant, il est utilisé au niveau de la
décomposition comme variable de classification et au niveau de la
régression logistique binomiale comme une variable
indépendante.
3.6.4.3. Activité économique de la
mère
C'est une source de revenu pour le ménage. Elle permet
à la femme d'accéder à la meilleure qualité
d'aliments et favorise l'accès aux soins de qualité pour les
enfants.
84 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
Les modalités de cette variable sont: inactive,
service/administration/cadre/employée, commerçante, agricultrice,
ouvrières. Cette variable est utilité seulement
au niveau de la régression logistique puis qu'elle ne remplit pas les
conditions nécessaire pour être considéré comme une
variable de classification.
3.6.4. Variables socioculturelles
a) Ethnie
Il existe une cinquantaine d'ethnie au Bénin. En se
basant sur le rapport du RGPH de 2002, la situation géographique du
Bénin et l'organisation sociale de chaque ethnie, nous retiendrons comme
modalités de cette variable: Adja, Bariba, Fon, Yoruba et les autres
ethnies du Nord.
b) Milieu de socialisation de la mère
Il s'agit du milieu où la mère a passé
son enfance. Pour cette variable, nous avons distingué les mères
qui ont passé leur enfance à Cotonou de celles l'ayant
passée à la campagne, dans les autres villes ou à
l'étranger.
3.6.5. Variables socio-démographiques
Ce sont les variables qui sont intrinsèques à la
mère ou l'enfant ou encore celle qui mesure le poids
démographique du ménages
a) L'âge de la mère à
l'accouchement
L'âge à l'accouchement permet tenir compte des
différences de comportement en matière de soins du
nouveau-né des mères. Ainsi nous avons choisi l'âge
à l'accouchement en lieu et place de l'âge actuel de la
mère. Cette variable a 3 modalités à savoir: moins de
20ans ; 20- 34ans et 35ans et plus.
b) Intervalle inter génésique
Cette variable indique la période qui sépare
deux dates de naissances de l'enfant précédent et l'enfant
indexé(ou étudié). Les modalités sont les suivantes
: première naissance (ou Aucun intervalle inter
génésique), Court (moins 24 mois), Moyen (24-36 mois), Long (36
ou plus). En qui concerne les enfants qui n'ont pas d'intervalle inter
génésique précédent, il leur sera impute
l'intervalle inter génésique qui de 35 mois.
85 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
c) Age de l'enfant
Il s'agit de l'âge de l'enfant au moment de
l'enquête. Les modalités retenues sont : moins de 6 mois; 6-11
mois ; 12-23 mois ; 24-35 mois ; 36-47 mois et 48-59 mois.
d) Sexe de l'enfant
Masculin et féminin sont les deux modalités de
cette variable.
e) Rang de naissance
Cette variable a quatre modalités: Rang1, Rang 2 ou 3 Rang
4 ou 5 et Rang 6 ou plus.
3.6.6. Variables du contexte de résidence
a) Région
La région ou département représente la
plus grande entité administrative au Bénin. Elle comprend dans
cette étude six(6) modalités : Atlantique/Littoral,
Borgou/Alibori, Mono/Couffo, Zou/Colline et Ouémé/ Plateau.
b) Milieu de résidence
Cette variable différencie les milieux où le
taux d'urbanisation est fort de ceux moins urbanisés. Elle comprend deux
modalités : Urbain et Rural.
3.6.7. Variables relatives aux comportements nutritionnels
et sanitaires
a) Vaccination
Il s'agit des vaccins BCG (une dose) et les trois doses de
DTP. Tout enfant n'ayant reçu aucun de ces vaccins est
considéré comme Non vacciné. Il
est partiellement vacciné lorsqu'il ne les a
pas reçus tous et il est complètement vacciné
lorsqu'il les a reçus tous. La vaccination comprend trois
modalités: Non vaccinés; partiellement vaccinés et
complètement vaccinés.
b) Etat morbide
Cette variable indique les maladies dont a souffert l'enfant
au cours des deux semaines précédant l'enquête. Elle a
été créée à partir des données sur
les trois maladies suivantes : diarrhée, fièvre et les infections
respiratoires aigües. Les modalités de cette variable sont : «
Aucune maladie» (l'enfant n'a connu aucune des trois maladies) ; « A
souffert d'une maladie » ; « A souffert de deux maladies » ;
« A souffert de trois maladies » (pour ceux qui ont souffert des
maladies suscitées).
86 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
c) Allaitement maternel
Cette variable a deux modalités : Allaités, et non
allaités
d) Supplément en vitamine A
Il indique si l'enfant a reçu au moins une dose de
vitamine A. Cette variable a deux modalités qui sont : « N'a pas
reçu » si et « A reçu».
3.6.8. Variables relatives à la qualité de
l'eau et à l'assainissement
a) Qualité de l'eau de boisson
L'eau est considérée comme potable dans cette
étude lorsqu'elle vient d'un robinet, d'un puits protégé,
ou toute autre source protégée ou est minérale. Elle ne
l'est pas lorsqu'elle vient d'une source non protégée (puits non
protégés, l'eau de pluie, de rivière, etc.). Elle comprend
deux modalités : Eau potable et Eau non potable
b) Type de toilette
Cette permet d'appréhender l'environnement immédiat
de l'enfant. Elle a deux modalités : toilette aménagée et
toilette non aménagée
Tableau 3.7 : Opérationnalisation des
différentes variables
|
Variable indépendantes
|
Concepts
|
Variables
|
Modalités
|
EDSI -
1996
|
EDS II -
2001
|
EDS-III
2006
|
|
|
|
s
|
EffectifEffectifs
|
Effectifs
|
|
|
Faible
|
993
|
1345
|
5068
|
|
Niveau de vie
|
Moyen
|
495
|
710
|
2458
|
|
|
Elevé
|
806
|
1499
|
4620
|
|
|
Sans niveau
|
1779
|
2389
|
8970
|
Facteurs socio-
|
Niveau
d'instruction
|
Primaire
|
392
|
771
|
235
|
économiques
|
|
Secondaire
|
123
|
394
|
874
|
|
|
Inactives
|
159
|
338
|
1611
|
|
Activité économique
|
Services_adm
|
41
|
168
|
178
|
|
|
Commerçantes
|
1282
|
1612
|
5039
|
87 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
|
|
agricultrices
|
647
|
1124
|
4401
|
|
|
Ouvrières
|
80
|
290
|
867
|
|
|
Adja
|
307
|
483
|
1987
|
|
|
Bariba
|
254
|
259
|
996
|
|
Ethnie
|
Fon
|
925
|
1709
|
5049
|
|
|
Yoruba
|
239
|
434
|
1225
|
|
|
Ethnies du Nord
|
465
|
529
|
2374
|
|
|
Traditionnelle
|
507
|
627
|
2304
|
Contexte socio- culturel
|
|
Musulman
|
499
|
750
|
2854
|
|
Religion
|
Chrétien
|
990
|
1857
|
6051
|
|
|
Sans religion
|
293
|
306
|
701
|
|
|
Grandes villes
|
178
|
412
|
1040
|
|
Milieu de socialisation
|
Petites villes
|
566
|
1125
|
3152
|
|
|
Milieu rural
|
1314
|
1679
|
6727
|
|
|
Etranger
|
222
|
335
|
1095
|
|
Age de la mère à
|
adolescentes
|
254
|
451
|
1102
|
|
l'accouchement
|
jeunes
|
1622
|
2508
|
9270
|
|
|
adultes
|
418
|
596
|
1773
|
|
|
Première naissance
|
445
|
1008
|
2262
|
|
Intervalle inter-
|
Court (<2ans)
|
175
|
254
|
4335
|
Caractéristiques socio-
|
génésique
|
Moyen (2-
|
780
|
907
|
3014
|
démographiques de
|
|
Long
|
891
|
1377
|
2535
|
la mère et de l'enfant
|
|
0-11mois
|
910
|
849
|
2817
|
|
|
12-23mois
|
768
|
784
|
2577
|
|
Age de l'enfant
|
24-35mois
|
616
|
757
|
2262
|
|
|
36-47mois
|
-
|
608
|
2403
|
|
|
48-59mois
|
-
|
556
|
2086
|
|
|
Masculin
|
1159
|
1771
|
6076
|
|
Sexe de l'enfant
|
Féminin
|
1135
|
1784
|
6070
|
88 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
|
Rang de naissance
|
rang 1
|
445
|
1008
|
2262
|
Rang 2 ou 3
|
729
|
1083
|
4335
|
Rang 4 ou 5
|
511
|
710
|
3014
|
Rang 6 ou plus
|
609
|
753
|
2535
|
Contexte de résidence
|
Région
|
Atacora
|
342
|
423
|
1410
|
Atlantique
|
405
|
808
|
2348
|
Borgou
|
489
|
485
|
2266
|
Mono
|
319
|
385
|
1631
|
Ouémé
|
359
|
680
|
2264
|
Zou
|
380
|
773
|
2228
|
Milieu de
résidence
|
Urbain
|
718
|
1282
|
4304
|
Rural
|
1576
|
2273
|
7841
|
Comportements nutritionnel et sanitaires des
mères vis-à-vis des enfants
|
Etat morbide
|
Aucune maladie
|
720
|
1578
|
7476
|
Une maladie
|
652
|
1127
|
2473
|
Deux maladies
|
653
|
686
|
1722
|
Trois maladies
|
261
|
160
|
442
|
Vaccination
|
Non vacciné
|
317
|
198
|
995
|
Vacciné
partiellement
|
722
|
1121
|
4742
|
vacciné
|
1229
|
2207
|
6084
|
Vitamine A
|
N'a pas reçu
|
626
|
2640
|
11090
|
A reçu
|
181
|
779
|
1056
|
Allaitement
|
jamais allaité
|
20
|
34
|
5340
|
89 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
|
|
Allaité
|
2263
|
3510
|
11704
|
|
|
Eau potable
|
1182
|
2161
|
6633
|
Assainissement et
de l'eau
|
Qualité de l'eau de boisson
|
Eau non potable
|
1101
|
1249
|
5340
|
qualité
|
|
Aménagé
|
349
|
567
|
2192
|
|
Type de toilette
|
Non aménagé
|
1921
|
2809
|
9783
|
3.7. Méthodes d'analyse statistique
L'analyse des données est le processus de
transformation des données recueillies visant à les condenser de
façon à en faciliter l'interprétation, sans toutefois
perdre l'essentiel de l'information contenue dans les données. C'est
donc une synthèse de l'information qui permet de mettre en relief les
structures contenues dans la masse de données. Mais ce processus de
transformation requiert l'utilisation des méthodes statistiques
particulières qui repose sur l'objectif de l'étude et la nature
des variables entrant dans l'analyse. Sachant que les variables entrant dans
notre analyse sont toutes qualitatives et en se base sur les objectifs
(énumérés plus haut) de notre étude, nous
utiliserons essentiellement les méthodes statistiques suivantes:
? L'analyse descriptive qui regroupe l'analyse
uni-variée et bi-variée
? L'analyse de la décomposition qui est à la
fois une analyse descriptive et explicative
? L'analyse explicative : la régression logistique.
3.7.1. Analyse bi varié
L'analyse bi-variée permet d'apprécier les
interrelations entre les variables, ce qui est impossible avec une analyse
uni-variée (tri à plat). Etant donné que la nature des
variables est qualitative, la statistique de Khi-deux mesurée sur la
base d'un seuil de 5% sera utilisée pour apprécier la
significativité des relations d'interdépendance entre la variable
dépendante et chacune des variable explicatives à partir d'un
tableau de contingence.
3.7.2. Décomposition
L'analyse de la décomposition consiste à
quantifier les contributions relatives de deux ou plusieurs facteurs au
changement social quantifiable. Il s'agit plus concrètement de
90 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
la contribution de l'effet de performance et de l'effet de
composition. L'effet de performance reflète le changement dans la
performance des groupes, tandis que l'effet de composition indique les
changements dans la taille relative des groupes.
3.7.2.1. Décomposition simple
De façon formelle, la formule de décomposition
s'obtient en partant de l'expression de la performance et de la population
nationale comme une moyenne pondérée des performances dans les
diverses sous-populations.
Principe
Avec ;
Y : la variable substantive;
i : diverses catégories des variables de
classification;
t : temps;
W : effectif relatif des diverses sous-populations
Dans le cadre de notre étude, Y représente la
parité moyenne et W les proportions des enfants dans chaque
catégorie sociale.
Partant de cette formulation, il est facile de voir que le
changement dans les niveaux de la malnutrition de la population des enfants de
moins cinq ans peut être décomposé en deux
éléments qui représentent respectivement, l'effet de
composition et l'effet de performance (Eloundou et Giroux, 2010). Ainsi on a
:
Effet de Effet de
Composition performance
Où les variables barres sont les moyennes entre deux
points temporels.
91 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
3.7.2.2. Décomposition avancée
La décomposition avancée permet d'étendre
la formulation ci-dessus en se basant sur l'hypothèse selon laquelle le
niveau de malnutrition d'un groupe « j » donné (effet
performance) s'exprimer comme une fonction linéaire d'une ou de
plusieurs autres variables comme l'indique l'équation suivante :
Avec est la valeur minimale de la malnutrition ou la
performance de base qu'on
peut s'attendre lorsque la valeur de X vaut 0. Cependant est
considéré ici comme
l'effet résiduel des facteurs autres que X, qui ne sont
pas considérés dans l'analyse ou comme la surperformance/sous
performance relative du groupe concerné. Alors la variation dans les
niveaux de la malnutrition sera formulée comme suit :
. Mais si on suppose que les déférentes
catégories de la X ne changent pas entre les années
1996/2001 et 2001/2006, alors
et on aura dans ce cas : En introduisant cette nouvelle
c'est-à-dire
dans l'équation donnera l'équation
suivante :
B A1 A2 A3
W j ? n j * f j
B : Effet de composition A1 : Performance de base
A2 : Différenciation par classe A3 : Effet
résiduel
On peut également désagréger l'effet de
décomposition. En s'inspirant de l'étude de
Béninguissé et col(2010) portant sur les tendances de la
mortalité des enfants selon le statut socio-économique en Afrique
subsaharienne, nous considérons que la proportion d'enfants malnutris
dans les ménages pauvres (wj) est fonction du nombre de ménages
pauvres (nj) et de la fécondité relative des ménages
pauvres (fj) qui est la fécondité des pauvres par rapport
à la moyenne nationale. Ainsi on a : . Cette
équation permet de dire que la
92 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
variation de la proportion d'enfants issus de chacun des groupes
socioéconomiques par exemple dépendra du changement dans la
proportion des ménages appartenant à différentes
catégories sociales et la fécondité relative
de ces ménages : .Lorsqu'on
intègre l'équation précédente dans
l'équation suivante
,
On obtient le résultat suivant :
B1 B2 A1 A2 A3
B1 : le changement dans la proportion par exemple des
ménages pauvres au sein de la
population
B2 : le changement dans la fécondité relative des
différentes catégories socio-économiques A1 ; A2 et A3
sont définis plus haut
Lorsque l'un ou l'autre des effets (de composition ou de
performance) est prépondérant au niveau de la
décomposition simple, nous ferons la décomposition avancée
en procédant uniquement à l'extension de cet effet dans cette
étude.
3.7.3. Régression logistique
L'état nutritionnel étant une variable
qualitative dichotomique, la régression logistique binaire est
la méthode d'analyse multi-variée explicative appropriée.
Dans la régression logistique, la variable dépendante de nature
dichotomique est expliquée par un ensemble d'autres variables qui
peuvent être qualitatives ou quantitatives. Elle permet également
de mesurer le degré d'association entre une variable dépendante
et deux ou plusieurs variables indépendantes simultanément. Il y
a lieu de noter que la régression logistique utilise la méthode
de maximum de vraisemblance pour estimer les paramètres du
modèle. Du fait la linéarité du modèle, ces
paramètres sont estimés par itération: c'est donc une
méthode probabiliste. En effet, la régression logistique estime
la probabilité « P » pour qu'un enfant de moins cinq ans soit
malnutri alors que « 1-P » est la probabilité que cet
événement ne se réalise pas.
93 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
Les coefficients de régression « » fournit par
cette régression permettent de
calculer les Odds Ratio (OR) ou rapports de chances ( ) qui est
nécessaire pour
l'interprétation. Ainsi l'interprétation des
résultats se base sur les règles suivantes :
lorsque l'OR supérieur à 1 dans une
catégorie, celui-ci indique qu'il y a une plus grande probabilité
que l'enfant soit malnutri par rapport au groupe de référence.
Par contre un rapport de chances inférieur à 1
signifie une probabilité plus faible que l'enfant soit malnutri dans la
catégorie considérée par rapport au groupe de
référence.
La probabilité du khi-deux associé au
modèle permet de se prononcer sur la capacité des facteurs
introduits dans le modèle destiné à expliquer la
malnutrition des enfants de moins cinq ans. Ainsi dans cette étude, le
modèle sera adéquat lorsque la probabilité associé
au khi-deux fourni par le modèle de régression est
inférieur à 5 %. Par ailleurs, l'adéquation des
modèles, sera spécifié d'avantage par la statistique
d'adéquation du modèle de régression logistique fourni par
la procédure « lroc » du logiciel « STATA IC
11.1».
3.8. Outils d'analyse
Pour l'analyse et le traitement des données, nous
allons faire recours à certains logiciels. Microsoft Office Excel 2007
est utile pour réaliser la décomposition et de même que
pour produire les tableaux et les graphiques. Au niveau bi varié nous
nous servirons du logiciel SPSS version 18 (sous Windows). Quant à
l'analyse explicative particulièrement la régression, elle sera
faite à l'aide du logiciel STATA IC version11.1.
94 | P a g e s
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin.
CHAPITRE 4: NIVEAUX ET TENDANCES DE LA MALNUTRITION
DES ENFANTS ET SOURCES DES CHANGEMENTS
L
|
'objectif de l'analyse bidimensionnelle est d'étudier
les liens entre deux variables issues d'une enquête (EDS par exemple) ou
d'autres sources de données. Ainsi,
|
on s'attend à ce que les variables de segmentation (les
variables socio-économiques par exemple) aient une influence sur un
phénomène donné.
Dans le cadre de cette étude, on cherche à
identifier les liens éventuels existant entre la malnutrition et les
facteurs socio-économiques. Ainsi la première section de cette
partie est consacrée à la description des niveaux et tendances de
la malnutrition selon les facteurs socioéconomiques pendant que la
deuxième identifie les sources de changement du phénomène
à travers la décomposition de base ou simple. Cette section
permettra aussi de voir les impacts des facteurs socio-économiques sur
les tendances de la malnutrition. Dans la dernière section, on fera la
décomposition avancée afin d'identifier les sources profondes du
changement de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans en faisant une
désagrégation soit de l'effet de composition, soit de l'effet de
comportement.
4.1 Niveaux et tendances de la malnutrition
La malnutrition a augmenté régulièrement
chez les enfants de moins de cinq au Benin entre 1996 et 2006. En effet, en
1996 la prévalence de la malnutrition parmi les enfants de moins de cinq
est de 32,5% et puis elle est passée de 35,1% en 2001 à 42,9% en
2006 (graphique 4.1). Ainsi, la malnutrition a connu une augmentation de 8% sur
la période 1996-2001. Mais sur la période 2001-2006, cette
augmentation a été de 22%. Ce qui montre que l'augmentation est
plus rapide sur la période 2001-2006 que sur la période
1996-2001. Notons que sur l'ensemble de la période 1996-2006, la hausse
a été de 32%, ce qui montre une évolution croissante du
phénomène de la malnutrition sur l'ensemble de la
période1996-2006.De plus on remarque les niveaux de la malnutrition
observés chaque année sont largement supérieur aux seuils
établis par l'OMS (30% pour le retard de croissance), ce qui traduit une
situation nutritionnelle grave.
Cette situation pourrait résulter de la persistance des
effets de la crise des années 80 et des programmes d'ajustements
structurels auxquels s'ajoutent les changements de
95 | P a g e s
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin.
contexte socio-économique observé au cours de la
période 1996-2006. Ainsi les familles deviennent de plus en plus pauvres
et sont incapable de subvenir aux besoins nutritifs de leurs enfants qui
deviennent malnutris et auquel s'ajoute un niveau d'instruction des
mères qui baisse continuellement.
Graphique 4.1 :
Prévalence (%) de la malnutrition des enfants de moins de cinq
ans entre 1996 et 2006
40,0 35,1
32,5
50,0
30,0
20,0
10,0
,0
EDS- 1996 EDS-2001 EDS- 2006
42,9
Malnutrition
Source : Exploitation des données des EDS I, II et III
4.2 Niveaux et tendances de la malnutrition selon les
facteurs socio-économiques
4.2.1. Niveau de vie du ménage
Le niveau de vie du ménage demeure parmi les facteurs
ayant une influence décisive sur la morbidité et mortalité
des enfants. En effet, cette variable est significativement associée
à la malnutrition des enfants de moins de cinq ans sur l'ensemble de la
période 1996-2006 au seuil de 5% (tableau A2 en annexe). Mais la
prévalence de la malnutrition chronique au Bénin parmi les
enfants issus des ménages pauvres et moyen est significativement
élevée quel que soit l'année d'observation. De plus elle
dépasse le niveau de 30% fixé par l'OMS. En effet 32,49% et
32,32% des enfants vivants dans les ménages respectivement pauvres et
moyen sont les plus malnutris comparativement à ceux vivants dans des
ménages riches (27,54%) en 1996 (tableau A2 en annexe). La même
tendance s'observe lorsqu'on compare les niveaux de la malnutrition dans ces
mêmes catégories en 2001 et en 2006. Ainsi la
prévalence de la malnutrition diminue au fur et à mesure que le
niveau de vie augmente quel que soit l'année
considérée.
96 | P a g e s
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin.
Par ailleurs, on remarque que la proportion des enfants
malnutris a connu une évolution monotone à la hausse parmi les
enfants vivant des ménages de niveau de vie faible, moyen et
élevé. En effet, la proportion des enfants vivant dans les
ménages pauvres a augmenté et est passé de 36,49% en 1996
à 42,5% en 2001 puis à 48,69% en 2006 ; soit une hausse relative
de 33%.sur l'ensemble de la période 1996-2006. Parmi, les enfants issus
des ménages de niveau de vie moyen, la proportion des enfants malnutris
a aussi évolué à la hausse passant de 32,32% en 1996
à 37,89% en 2001 puis à 47,07% en 2006. La hausse a
été de d'environ 45% sur l'ensemble de la période
1996-2006 mais plus prononcé (24%) sur la période 2001-2006. Chez
les enfants vivant dans les ménages de niveau de élevé (ou
riche), la proportion des enfants de moins est presque stationnaire en 1996 et
2001 puis elle a augmenté en passant de 27,22% en 2001 à 34,34%
en 2006 (soit une hausse relative de 26% sur la période 2001-2006).
Ainsi, la tendance de la malnutrition de façon
générale est à la hausse car on observe une augmentation
de niveau de la malnutrition sur toute la période 1996-2006 quel que
soit le niveau de vie du ménage. Mais le fait d'appartenir à un
ménage nanti permet à l'enfant de bénéficier d'une
bonne alimentation (riche et variée) car le niveau de malnutrition est
plus faible parmi les enfants vivant dans les ménages riches. En effet,
les mères issus de ces ménages seraient plus exposées aux
médias et plus instruites, ce qui leur permet d'accéder
facilement aux informations sur l'éducation et l'hygiène
alimentaire.
Graphique 4.2 : Prévalence (%) de la
malnutrition des enfants de moins de cinq ans selon le niveau de vie de
ménage entre 1996 et 2006
50 42,5
37,89
40 36,49 32,32
60
30
20
10
0
Faible Moyen Elevé
Niveau de vie
48,69 47,07
27,54
27,22
34,34
1996
2001
2006
Source : Exploitation des données des EDS I, II et III
97 | P a g e s
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin.
4.2.2. Niveau d'instruction de la mère
Le niveau d'instruction de la mère est
significativement associé à l'état nutritionnel des
enfants au seuil de 5 %. Ainsi il ressort du tableau A3 (en annexe) qu'il n y a
aucune de différentes entre les niveaux de la malnutrition
observés en 1996 quel que soit le niveau d'instruction des mères.
Mais en 2001 comme 2006, la prévalence de la malnutrition est
très élevée parmi les enfants issus des mères sans
niveau d'instruction (40,18% en 2001 et 46,77%en 2006). De plus elle
dépasse le niveau de 30% fixé par l'OMS.
Le graphique 4.3 montre que la proportion des enfants
malnutris des mères sans instruction entre a augmenté entre 1996
et 2006 au Bénin. En effet, cette proportion est passée de 33,73%
en 1996 à 40,18% en 2001 puis à 46,77% en 2006, soit un
écart relatif d'environ 39% sur l'ensemble de la période
1996-2006. Mais l'augmentation est plus rapide (19%) sur la période
1996-2001 que sur la période2001-2006 dont l'écart d'environ 16%.
Cette tendance est aussi observée dans la catégorie des enfants
nés des mères ayant le niveau d'instruction primaire. En effet,
la proportion des enfants malnutris a évolué de 30,36% en 1996
à 34,27% en 2006 et en passant par le niveau intermédiaire de
31,17% en 2001. Mais, l'augmentation de cette proportion (avec un écart
relatif de 3%) est plus faible que celle observé au niveau des enfants
des mères sans instruction (10%). Quant aux enfants issus des
mères ayant le secondaire ou plus, la proportion des enfants malnutris a
connue d'abord une baisse avant d'augmenter pour atteindre 26,54%. En effet
cette proportion est d'abord passée de 20,33% en 1996 à 15,89% en
2001 avec une baisse relative de 22%. Puis avec une croissance rapide de 67%,
cette proportion est passée de 15,89% en 2001 à 26,54% en
2006.
Par ailleurs, on remarque au fur et à mesure que le
niveau d'éducation des mères augmente, le niveau de la
malnutrition diminue quel que soit l'année. Ainsi les enfants des
mères instruites (secondaire ou plus) souffrent moins de la malnutrition
que leurs congénères issus des mères sans niveau. Ces
résultats vont dans le sens de nos attentes. Ils pourraient s'expliquer
par le fait que les mères les plus instruites soient à même
d'exploiter au mieux les informations qui leurs sont fournies au niveau dans
les services de santé maternelle et infantile ou bien au cours des
compagnes de sensibilisation mais aussi à travers les médias afin
d'améliorer l'hygiène alimentaire ou individuelle et les soins
apportés aux enfants. Ce faisant l'apport de la mère en termes de
temps, d'attention et de soutien permettraient de satisfaire les besoins
physiques, mentaux et sociaux de l'enfant.
98 | P a g e s
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin.
Graphique 4.3 :
Prévalence (%) de la malnutrition des enfants de moins de cinq
ans selon le niveau d'instruction des mères entre 1996 et
2006
40
50
30
20
10
0
33,73
Sans niveau Primaire Secondaire et plus
40,18
46,77
30,36
34,27 31,17
20,33
15,89
26,54
1996
2001
2006
Source, Exploitation des données des EDS I, II et III
4.2.3. Activité économique de la
mère
L'activité économique de la mère a une
influence significative sur l'état nutritionnel des enfants car ce
facteur est associé à la malnutrition au seuil de 5% (tableau A4
en annexe). Dans l'ensemble, les niveaux de la malnutrition sont les
mêmes quelques soit l'activité économique exercée
par les mères en 1996. Mais en 2001 comme 2006, la prévalence de
la malnutrition chronique au Bénin parmi les enfants issus des
mères agricultrices est élevée : 42,04% en 2001 et 48,6%
(tableau A4 en annexe). Elle dépasse le niveau de 30% fixé par
l'OMS.
Cependant parmi les enfants issus des mères inactives
en 1996, 23,27% sont malnutris. Ce pourcentage a évolué
légèrement et continuellement à la hausse au cours des EDS
suivantes atteignant respectivement 28,7 en 2001et 43,27 en 2006 avec un
écart de 23% sur la période 199-2001 et de 51% sur la
période 2001-2006. Ainsi la hausse est très élevé
et rapide sur la période 2001-2006 que sur celle
de1996-2001(graphique4.4).
De même, on observe en 1996 que 33% parmi les enfants
issus des mères commerçantes sont malnutris. Cette proportion a
également augmenté continuellement pour atteindre 34,8% en 2001
et 39,27% en 2006 ; soit une hausse relative de 5% sur la période
1996-2001 ; 13% entre 2001 et 2006. De même, 35,09% des enfants issus des
mères agricultrices sont malnutris en 1996. Ce pourcentage a connu une
hausse continuelle pour
99 | P a g e s
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin.
atteindre 42,04% en 2001 et 48,6% en 2006. La même
tendance s'observe également parmi les enfants des mères
ouvrières. En effet, 29,11% des enfants de ces dernières sont
malnutris contre 31,72 % en 2001 et 39,45% en 2006 avec une hausse relative de
9% entre 1996-2001 et de 24% entre 2001 et 2006.
Ainsi il se dégage une tendance progressive à
l'idée d'une hausse de la malnutrition car il s'observe une
évolution monotone à la hausse de la malnutrition parmi les
enfants des mères inactives, commerçantes, agricultrices et
ouvrières. Mais aucune tendance clairement cohérente ne se
dessine dans le temps au sein des enfants des mères exerçant dans
le service ou l'administration. Donc l'exercice d'une activité
économique agricole par la mère a un effet
prépondérant sur la malnutrition de l'enfant. Cette influence
résulterait du sevrage précoce de l'enfant et du manque de soins
et d'attention qu'elle doit lui apporter.
Graphique 4.4 :
Prévalence (%) de la malnutrition des enfants de moins de cinq
ans selon l'activité économique des mères entre 1996 et
2006
60
|
|
|
|
50
|
43,27
|
|
48,6
39,27 42,04
|
|
40
|
|
|
39,45
34,8 31,72
|
30
|
28,7
|
21,95 20,34
|
33 35,09
|
1996
2001
2006
|
20
|
23,27
|
13,69
|
29,11
|
10
|
|
|
|
0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source, Exploitation des données des EDS I, II et III
Somme toute l'analyse bi-variée montre qu'au niveau des
trois facteurs socio-économiques (niveau d'instruction, le niveau de vie
et l'activité de la mère) retenus dans cette étude, une
tendance monotone cohérente se dessine clairement dans le temps. De plus
les niveaux observés de la malnutrition parmi les enfants des
mères agricultrices, sans niveau d'instruction ou vivant dans les
ménages pauvres ou moyen sont largement supérieur à celui
critique fixé par l'OMS. On en déduit que lorsque le niveau de
vie ou le
100 | Pages
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin.
niveau d'instruction augmente, les enfants souffrent moins du
retard de croissance. Ce qui conforte notre espérance notamment nos
hypothèses.
4.3 Niveaux et tendances de la malnutrition selon les
autres facteurs
En dehors des facteurs, socio-économique, la revue de
la littérature a révélé l'existence d'autres
facteurs pouvant influencer le phénomène. Ainsi il sera
présenté ici l'association entre les facteurs du contexte de
résidence, les facteurs socio-culturels, les facteurs
socio-démographiques et ceux relatifs aux comportements de sanitaires et
nutritionnels des mères et la malnutrition des enfants de moins cinq ans
tout en précisant les niveaux du phénomène selon ces
caractéristiques ainsi que leurs tendances.
4.3.1. Facteurs du contexte de résidence
4.3.1.1. Région de résidence des
mères
La région de résidence est significativement
associée à la malnutrition des enfants au seuil de 5% quelle que
soit l'année (tableau A5). La proportion des enfants malnutris est
très élevée dans la plupart des régions et reste
supérieur à la barre de 30 % fixé par l'OMS. De plus,
l'Atacora/Donga a le niveau le plus élevé en 1996 : 42,69% tandis
que le Borgou/Alibori (53,97%) et le Zou/Colline (48,07%) ont les niveaux de
malnutrition les plus élevé en 2006.
En effet dans le Borgou, le niveau de la malnutrition a connu
une augmentation passant de 30,27% en 1996 à 37,32% en 2001 puis
à 53,97% en 2006, soit une hausse de 78% entre 1996-2006. Mais la hausse
est moins important entre 1996-2001 (23% entre 1996-2001 contre 44% entre
2001-2006) qu'entre 2001-2006.
On observe la même tendance de la prévalence de
la malnutrition dans le Zou/colline. En effet, la proportion des enfants
malnutris est passée de 31,05% en 1996 à 37,13% en 2001 avec une
croissance 20%. Mais entre 2001-2006, la hausse est de 29% car la proportion
est passée de 37,13% en 2001 à 48,07% en 2006. Ainsi le retard de
croissance a fortement augmenté dans les régions du Borgou et du
Zou où la situation est devenu très critique en 2006. Dans la
région de l'Atlantique/Littoral, la proportion des enfants malnutris est
plus faible. Elle est de 26,67% en 1996 ; 28,71% en 2001 et 34,84% en 2006.
101 | P a g e s
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin.
Cette tendance observée sur la période 1996-2006
pour ces deux régions (Borgou et Zou) pourraient être
imputés aux caractéristiques socioculturelles (interdits
alimentaires: la viande est rarement consommée dans le Borgou),
socioéconomiques (absence de centre et environnementales propre à
chaque région ainsi qu'aux catastrophes naturelles (notamment
l'inondation23 ) ont frappé le nord du Bénin au cours
de cette période.
Graphique 4.5 :
Prévalence (%) de la malnutrition des enfants de moins de cinq
ans selon la région de résidence des mères entre 1996 et
2006.
40
60
50
30
20
10
0
42,69
38,89
36,17
30,27
37,32
53,97
40,77
37,13 34,36 41,82
39,13
34,84
31,05 35,31
48,07
31 ,2
26,67
28,71
1996
2001
2006
Source : Exploitation des données des EDS I, II et III
4.3.1.2. Milieu de résidence des
mères
L'association entre le milieu de résidence et la
malnutrition des enfants est statistiquement significative au seuil de 5%
(tableau A6 en annexe). De plus, la
23 Ces inondations ont été causées en
1994 par des pluies torrentielles d'une force exceptionnelle et en 1996 par la
crue du fleuve Ouémé et du lac SRE. Le département du
Borgou a été le plus touché avec 4 600 habitations
détruites, faisant 20 000 sans-abris. 19 000 ha de terres agricoles ont
été inondés (70% vivrier et 30% rente, surtout du coton),
et l'équivalent de cultures a été dévasté.
On a également relevé une perte de bétail et des
destructions d'infrastructures routières, et des épidémies
de gastroentérites. (AGVSAN, 2008 page : 105)
102 | Pages
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin.
malnutrition est plus importante en milieu rural qu'en milieu
urbain au Bénin : 40,7% en 2001 et 46,81% en 2006 pour le milieu rural
contre 25.2% en 2001 et 35,78% en 2006.
Par ailleurs, le graphiqu4.6 montre que la proportion des
enfants malnutris en milieu rural est passé de 34,01% en 1996 à
40,7% en 2001 et puis à 46,81% en 2006 soit une hausse relative de 38%
entre 1996-2006. Mais cette hausse est plus rapide sur la période
1996-2001(20%) que sur la période 2001-2006 (15%). Cependant en milieu
urbain, cette proportion est passée de 29,11% en 1996 à 25,2% en
2001 puis à 35,78% en 2006.On note ainsi une baisse de 13% entre 1996 et
2001 ensuite une croissance de 42% entre 2001 et 2006. Ainsi le rythme de
croissance de la malnutrition observé en milieu rural est resté
supérieur celui observé en milieu urbain sur toute la
période 1996-2006.
Cette tendance pourrait s'expliquer plus par la
disponibilité permanente et la diversité des produits
alimentaires sur les marchés. Il faut y ajouter également
présence d'infrastructures socioéconomiques et sanitaires dans
les zones urbaines.
Graphique 4.6
:Prévalence (%) de la malnutrition des enfants
de moins de cinq ans selon le milieu de résidence des mères entre
1996 et 2006.
40
50
30
20
10
0
29,11
Urbain Rural
25,2
35,78
34,01
40,7
46,81
1996
2001
2006
Source : Exploitation des données des EDS I, II et III.
4.3.2. Facteurs du contexte socio-culturel
4.3.2.1. Ethnie de la mère
La malnutrition est associée à l'ethnie de la
mère en 2001 et en 2006 au seuil de 5% tandis qu'elle ne l'est pas en
1996 (tableau A4). En outre, l'observation du graphique 4.7
103 | Pages
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin.
montre que les enfants issus des familles Bariba sont
nombreux, comparativement aux enfants, à souffrir du retard de
croissance quelle que soit l'année d'observation.
Mais la tendance de la malnutrition évolue à la
hausse chez les enfants issus des mères de tous les groupes ethniques
sauf chez ceux issus des mères adja ou la tendance est seulement
à la baisse sur la période 2001-2006. En effet la proportion des
enfants des mères Bariba est passée de 35,83% en 1996 à
42,86 en 2001 et puis à 53,11% en 2006, soit une augmentation de 20%
entre 1996-2001 et de 24% entre 2001-2006. De même parmi les enfants
issus des mères fon, la proportion de malnutris est passé de 32%
en 1996 à 34,29% en 2001 et puis à 42,25% en 2006. Mais
l'augmentation est moins importante : 7% entre 1996-2001 et 23% entre
2001-2006. La même tendance haussière du phénomène
s'observe parmi enfants issus des mères yoruba avec augmentation moins
importante: une croissance 14% entre 1996-2001 et 22% sur la période
2001-2006.
La proportion des enfants malnutris issus des mères des
autres ethnies du Nord évolue à la hausse avec une croissance
d'environ 12 points de pourcentage. Par contre, la proportion des enfants des
mères Adja a connu d'abord une augmentation de 18% sur la période
1996-2001 ensuite elle a légèrement diminué de 2% entre
2001-2006 (39,34% en 2001 et 38,6% en 2006).
En somme, les niveaux les plus élevés de la
malnutrition s'observent parmi les enfants issus des mères Bariba quelle
que soit l'année et ils sont supérieur au seuil de 30%
fixé par l'OMS. Ainsi les pratiques culturelles alimentaires des Bariba
seraient plus néfastes à l'état nutritionnel des enfants
que celle des mères fon, adja yoruba ou des autres ethnies du nord sur
la période 1996-2006. De plus, les mères des ethnies du nord et
les Bariba ont des pratiques culturelles proches vis-à-vis de leurs
enfants.
104 | Pages
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin.
Graphique 4.7 : Prévalence (%) de la
malnutrition des enfants de moins de cinq selon les ethnies des mères
ans entre 1996 et 2006.
40
60
50
30
20
10
0
33,22
39,34
Adja bariba Fon Yoruba Ethnies du
nord
38,6
35,83
42,86
53,11
32,03
32 28,03
34,29
42,25
38,94
35,27
36,29
46,97
1996
2001
2006
Source : Exploitation des données des EDS
I, II et III
4.3.2.2. Religion de la mère
Le tableau A5 montre qu'il existe une relation significative
au seul de 5% entre la malnutrition des enfants et l'ethnie de leurs
mères aussi bien en 1996 ; en 2001 et en 2006.
Cependant les enfants issus des mères musulmanes sont
les plus nombreux à souffrir de la malnutrition comparativement aux
enfants issus des autres religions quel que soit l'année d'observation.
De plus on observe que la tendance de la malnutrition est presque
homogène chez les enfants issus des mères musulmanes et des
mères sans religion entre 1996 et 2006. En effet, 32,87% des enfants des
mères musulmanes sont malnutris en 1996. Cette proportion a
évolué en passant de 34,4% en 2001 à 47,93% en 2006 avec
de une hausse plus importante de 39% entre 2001-2006 contre 5% entre
1996-2001.
En ce qui concerne les enfants des mères n'ayant aucune
religion, on remarque que 31,85% accusent un retard de croissance en 1996
contre 35,83% en 2001 et 45,51% en 2006 (graphique 3.5).
La proportion malnutris (40,24% en 1996) parmi les enfants des
mères traditionnalistes a connu une augmentation relativement faible
pour atteindre 43,93% en 2001. Mais entre 2001 et 2006, elle est restée
constante (44,01% en 2006). Quant aux enfants malnutris des mères
chrétiennes, la proportion est 28,59% en 1996. Cette
105 | P a g e s
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin.
proportion a augmenté et continuellement en passant de
32,45% en 2001 à 39% en 2006 avec un écart de 20%sur la
même période.
Ainsi, il se dessine une tendance progressive à
l'idée d'une augmentation de la malnutrition parmi les enfants issus des
mères de toute religion confondue. Mais les niveaux de malnutrition
observés parmi tous ces enfants sont élevés et
dépasse le niveau (30%) fixé par l'OMS.
Graphique 4.8 : Prévalence (%) de la
malnutrition des enfants de moins de cinq ans selon la religion des
mères entre 1996 et 2006.
60
|
|
|
|
1996
2001
2006
|
50
|
|
47,93
|
|
45,51
|
40
|
43,9544,01 40,24
|
|
39
|
35,83
|
30
|
|
34,4 32,87
|
32,45 28,59
|
31,85
|
20
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
10
|
|
|
0
|
|
|
|
|
Trationnelle
|
Musulman
|
Chrétien
|
sans religion
|
|
|
|
|
|
|
Source : Exploitation données des EDS I, II et III
4.3.2.3. Milieu de socialisation des mères
Le milieu de socialisation est significativement
associé à la malnutrition des enfants de moins cinq ans au seuil
de 5% quelle que soit l'année. Ainsi, le milieu rural regorge plus
d'enfants malnutris quelques soit l'année d'observation du
phénomène (tableau A7 en annexe).
On observe que la tendance de la malnutrition est presque
homogène chez les enfants issus des mères socialisé en
milieu rurale et chez celles socialisées dans les autres villes entre
1996 et 2006. En effet, 32,87% des enfants des mères socialisées
en milieu rural sont malnutris en 1996. Cette proportion a évolué
continuellement à la hausse atteignant 34,4% en 2001et 47,93% en 2006.
En ce qui concerne les enfants des mères socialisées dans les
autres villes, on remarque 31,85% accusent un retard de croissance en 1996. Ce
pourcentage aussi augmenté continuellement au cours des enquêtes
suivantes pour atteindre 35,83% en 2001 et 45,51% en 2006 (graphique 3.5).
106 | P a g e s
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin.
A l'opposé la proportion des malnutris (24,16% en 1996)
parmi les enfants des mères socialisées à Cotonou a connu
une baisse relativement faible (13%) pour atteindre 21,36% en 2001. Mais entre
2001 et 2006, cette proportion a augmenté atteignant 33,56% en 2006 avec
une hausse de 57% sur la même période.
Quant aux enfants malnutris des mères socialisé
à l'étranger, la proportion est 27,8% en 1996 .Cette proportion
est restée constante entre 1996-2001 avant d'augmenté et
atteindre 39,49% en 2006 avec un écart d'environ 45% entre 2001-2006.
Ainsi, il se dessine une tendance progressive à
l'idée d'une augmentation de la malnutrition parmi les enfants issus des
mères de milieu de socialisation confondue. Mais les niveaux de
malnutrition observés parmi les enfants des mères
socialisée en milieu rural sont élevés quel que
l'année et dépasse le niveau (30%) fixé par l'OMS.
Graphique 4.9 :
Prévalence (%) de la malnutrition des enfants de moins de cinq
ans selon le milieu de socialisation des mères entre 1996 et
2006.
50 46,22
|
40
|
40,16 39,49 39,49
36,18 34,93
|
|
30 33,56
31,1
|
27,16
|
1996
|
20
10
|
24,16 21,36
|
|
27,8
|
2001
2006
|
0
|
|
|
Grande ville Petites villes Milieu rural Etranger
|
|
Source : Exploitation des données des EDS I, II et III du
Bénin.
4.3.3. Caractéristiques socio-démographiques
de la mère et de l'enfant
4.3.3.1. Ages de la mère à
l'accouchement des enfants
L'âge à l'accouchement de la mère est
significativement associé à la prévalence de la
malnutrition au seuil de 5% (voir annexe, tableau A10).
La tendance de la malnutrition est presque similaire chez les
enfants issus des mères jeunes et adultes entre 1996 et 2006. Il n'y a
presque pas d'écart entre les deux groupes quelques soit l'année.
En effet, 31,94% des enfants issus des mères jeunes sont malnutris en
107 | Pages
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin.
1996. Cette proportion a évolué continuellement
à la hausse atteignant 39,49% en 2001et 46,22% en 2006 avec une hausse
de 24% entre 1996-2001 et 17% entre 2001-2006. En ce qui concerne les enfants
des mères adultes (âgées de plus de 35ans), on remarque
30,94% accusent un retard de croissance en 1996. Ce pourcentage aussi
augmenté continuellement au cours des enquêtes suivantes pour
atteindre 34,56% en 2001 et 39,88% en 2006 (graphique 4.10). Cette augmentation
a été de 12% entre 1996-2001 et de 15% entre 20012006. De
même, la proportion des malnutris (qui est de 38,58% en 1996) parmi les
enfants des mères adolescentes a connu une hausse et a
évolué continuellement pour atteindre 43,33% et 52,49% en 2006
avec hausse de 12% entre 1996-2001 et de 21% entre 20012006.
Ainsi, il se dessine également une tendance progressive
à l'idée d'une augmentation de la malnutrition parmi les enfants
issus des mères tout âge confondu. Par ailleurs les niveaux de
malnutrition observés parmi tous ces enfants sont élevés
mais ils sont très élevé parmi les enfants des
mères adolescentes quelle que soit l'année et dépassent le
niveau (30%) fixé par l'OMS. Cette situation pourrait résulter du
fait que les mères adolescentes, la plupart n'étant pas
physiquement et psychologiquement préparées pour les rôles
de mère vis-à-vis du nouveau-né, mettent en péril
l'état nutritionnel voir la vie du jeune enfant à cause de leur
inexpérience, leur mauvaise connaissance pratiques et hygiène
alimentaire et/ou les pratiques sanitaire en cas de maladie.
Graphique 4.10 :
Prévalence (%) de la malnutrition des enfants de moins de cinq
ans selon l'âge à l'accouchement des mères entre 1996 et
2006
40
60
50
30
20
10
0
38,58
adolescentes jeunes adultes
43,33
52,49
30,94 30,94
42,35 39,88
33,77 34,56
1996
2001
2006
Source : Exploitation des données des EDS I, II et III du
Bénin
108 | Pages
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin.
4.3.3.2. Intervalle inter génésique
L'intervalle inter génésique n'est
significativement associé à la malnutrition des enfants de moins
cinq ans au seuil de 5% qu'en 2001 et en 2006 (tableau A11 en annexe).
La tendance de la malnutrition est presque homogène
chez les enfants qui n'ont pas d'intervalle (c'est-à-dire les
premières naissances) et ceux ayant un intervalle long entre 1996 et
2006. En effet, 32,517% des enfants de première naissance sont malnutris
en 1996. Cette proportion a évolué légèrement
à la baisse atteignant 31,75% en 2001 et puis elle a augmenté
pour atteindre 42,24% en 2006. En ce qui concerne les enfants ayant un
intervalle inter-génésique long, on remarque 30,86% accusent un
retard de croissance en 1996. Ce pourcentage aussi augmenté
continuellement au cours des enquêtes suivantes pour atteindre 31,66% en
2001 et 39,94% en 2006 (graphique 4.11). La proportion des malnutris (38,86% en
1996) parmi les enfants ayant un intervalle inter génésique court
a connu une hausse pour atteindre 47,04% en 2001 et en 48,28% en 2006 avec une
croissance de 21% entre 1996-2001 et de 3% entre 2001-2006.Quant aux enfants
malnutris ayant un intervalle moyen, la proportion est 32,8% en 1996. Cette
proportion a aussi augmenté continuellement en passant à 40,31%
en 2001 et atteint 44,92% en 2006 avec un écart de23% sur la
période 1996-2001 et de 11% entre 2001-2006.
Ainsi, il se dessine une tendance progressive à
l'idée d'une augmentation de la malnutrition parmi les enfants ayant ou
non un intervalle inter génésique. Mais les niveaux de
malnutrition observés parmi tous ces enfants sont élevés
en 2006 quel que soit l'année d'observation et ils dépassent le
niveau (30%) fixé par l'OMS. Ils sont particulièrement
très élevés parmi les enfants ayant un intervalle court.
Cette situation pourrait s'expliquer par la déficience physiologique des
mères qui tombent enceinte de nouveau avant que leurs corps aient eu le
temps de récupération nécessaire, ce qui peut affecter la
croissance normale du nouveau foetus, le prédisposant à des
risques de malnutrition dès sa naissance.
109 | Pages
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin.
Graphique 4.11 :
Prévalence (%) de la malnutrition des enfants de moins de cinq
ans selon l'intervalle inter-génésique entre 1996 et
2006
60
50
42,24
48,28 44,92
47,04 40,31
39,94
40
30
20
31,75 32,51
38,86
32,8
31,66 30,86
1996
2001
2006
10
0
première Court Moyen Long
Source : Exploitation des données des EDS I, II et III
4.3.3.3. Age de l'enfant
L'âge de l'enfant influence significativement la
malnutrition puis qu'il est associé à cette dernière au
seuil de 5% (voir tableau A12 en Annexe).
La proportion des malnutris parmi les enfants
âgés de moins d'un an a augmenté sur la période
1996-2006. En effet, 16,59% des enfants âgés de 0-11mois sont
malnutris en 1996. Cette proportion a évolué à la baisse
atteignant 12,72% en 2001 et puis elle a évoluée à la
hausse pour atteindre cette fois-ci 29,04% en 2006. En ce qui concerne les
enfants de 12-23 mois, on remarque 33,98% accusent un retard de croissance en
1996. Ce pourcentage a connu une hausse continuelle atteignant 36,56% en 2001
et puis 49,78 % en 2006 avec une hausse 8% entre 1996-2001 et de 36% entre
2001-2006 (graphique 4.12). La proportion des malnutris (54,15% en 1996) parmi
les enfants âgés de 24-35 mois a baissé pour atteindre
47,29% en 2001. Mais à partir de 2001, cette proportion a
augmenté atteignant 49,78% en 2006 avec une légère
augmentation de 5% entre 2006. Quant aux enfants malnutris âgés de
36-47mois à l'étranger, la proportion est passée de 46,05%
en 2001 et augmenté en atteignant 49,49% en 2006. La même tendance
s'observe parmi les enfants âgés 48-59mois. En effet, 38,74% des
enfants sont malnutris en 2001 et cette proportion augmente pour atteindre
44,2% en 2006.
Ainsi, il se dessine une tendance progressive à
l'idée d'une augmentation de la malnutrition parmi les enfants tout
âge confondu à partir de 2001. Mais en dehors des
110 | P a g e s
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin.
enfants âgés 0-11mois pour lesquels le niveau de
malnutrition est faible, les niveaux de malnutrition observés parmi les
autres enfants sont élevés et dépasse le niveau (30%)
fixé par l'OMS quelle que soit l'année.
Graphique 4.12 :
Prévalence (%) de la malnutrition des enfants de moins de cinq
ans selon l'âge de l'enfant entre 1996 et 2006
60
50
54,15
45,01 47,2949,78 46,05 49,31 44,2
40
30
20
36,56
38,74
16,59
12,72
29,04
33,98
1996
2001
2006
10
0
0-11mois 12-23mois 24-35mois 36-47mois 48-59mois
Source : Exploitation des données des EDS I, II et III
4.3.3.4. Sexe de l'enfant
Le sexe de l'enfant est significativement associé
à la malnutrition des enfants de moins cinq ans au seuil de 5% en 1996
et en 2006 (tableau A7 en annexe).
Parmi les enfants de sexe masculin, 37,62% de ces derniers
sont malnutris en 1996. Cette proportion a évolué à la
baisse atteignant 36,53% en 2001 soit une légère baisse de3%
entre 1996-2001. Ensuite, elle augmenté pour atteindre 45,94% en 2006.
Ainsi la tendance évoluée à la hausse sur la
période 2001-2006 avec une hausse importante de 26%. En ce qui concerne
les enfants de sexe féminin, on remarque 27,22% accusent un retard de
croissance en 1996. Ce pourcentage aussi augmenté continuellement au
cours des enquêtes suivantes pour atteindre 33,74% en 2001 et 39,86% en
2006 (graphique 3.5).
Ainsi, il se dessine une tendance progressive à
l'idée d'une augmentation de la malnutrition parmi les enfants tout sexe
confondu. Mais les niveaux de malnutrition observés parmi tous ces
enfants sont élevés et plus marqué chez les enfants de
sexe masculin. Ces nivaux dépassent le niveau (30%) fixé par
l'OMS. Cette situation pourrait s'expliquer par la préférence
pour le sexe féminin, ce qui fait le niveau malnutrition est faible
parmi ces derniers.
111 | P a g e s
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin.
Graphique 4.13 :
Prévalence (%) de la malnutrition des enfants de moins de cinq
ans selon le sexe de l'enfant entre 1996 et 2006
40
50
30
20
10
0
37,62
Masculin Féminin
36,53 33,74
45,94
27,22
39,86
1996
2001
2006
Source : Exploitation des données des EDS I, II et III
4.3.3.5. Rang de naissance
Le rang de naissance n'est significativement associé
à la malnutrition qu'en 2001 au seuil de 5%( tableau A14 en Annexe).
La proportion de malnutris parmi les enfants de rang1 est de
32,51 % en 1996. Cette proportion a évolué
légèrement à la baisse atteignant 31,75% en 2001. Puis
elle évolué à la hausse pour atteindre 42,24% en 2006,
soit une hausse de33 % entre 2001-2006. En ce qui concerne les enfants de rang2
ou 3, 31,85% d'entre eux accusent un retard de croissance en 1996. Ce
pourcentage aussi augmenté légèrement et continuellement
au cours des enquêtes suivantes pour atteindre 35,33% en 2001 et 41,78%
en 2006 (graphique4.14). La proportion des malnutris (35,03% en 1996) parmi les
enfants de rang4 ou 5 a connu une baisse relativement faible (de 6% entre
1996-2001) pour atteindre 33,1% en 2001. Mais entre 2001 et 2006, cette
proportion a augmenté de 31% atteignant 43,2% en 2006. Quant aux enfants
malnutris de rang 6 ou plus, la proportion est 31,09% en 1996. Cette proportion
a évolué et continuellement à la hausse atteignant 41,3%
en 2001 et 45,07 en 2006 avec une augmentation de 9 % entre 2001 et 2006 contre
33% entre 1996-2001.
Ainsi, il se dessine une tendance progressive à
l'idée d'une augmentation de la malnutrition parmi les enfants de tout
rang confondu. Mais les proportions de malnutris observés parmi les
enfants des différents sont élevés quelle que soit
l'année et dépasse le niveau (30%) fixé par l'OMS.
112 | P a g e s
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin.
Graphique 4.14 :
Prévalence (%) de la malnutrition des enfants de moins de cinq
ans selon le rang de naissance de l'enfant entre 1996 et 2006
50
40
|
42,24
32,51
|
41,78 35,33
|
43,2
35,03
33,1
|
45,07
41,3 31,09
|
|
30
|
31,75
|
31,82
|
|
|
1996
|
20
|
|
|
|
|
2001
|
10
|
|
|
|
|
2006
|
0
|
|
|
|
|
|
|
rang 1
|
Rang 2 ou 3
|
Rang 4 ou 5
|
Rang 6 ou plus
|
|
Source : Exploitation des données des EDS I, II et III
4.3.4. Comportements sanitaires et nutritionnel des
mères
4.3.4.1. Etat morbide
La proportion des malnutris parmi ceux n'ayant souffert
d'aucune maladie dans les deux semaines qui ont précédées
l'enquête de 1996 est de 30,18%. Cette proportion a évolué
continuellement à la hausse atteignant 34,12% en 2001 et 42,96% en 2006.
En ce qui concerne les enfants ayant souffert d'une maladie, on remarque 35,33%
accusent un retard de croissance en 1996. Ce pourcentage aussi augmenté
continuellement au cours des enquêtes suivantes pour atteindre 37,27% en
2001 et 43,43% en 2006 (graphique 4.15). Par ailleurs, la proportion des
malnutris (31,92% en 1996) parmi les enfants ayant souffert de deux maladies
(diarrhée, fièvre, toux) a connu une hausse pour atteindre 21,36%
en 2001. Mais entre 2001 et 2006, cette proportion a diminué pour
atteindre 43,99% en 2006 avec une baisse 5 points de pourcentage. Quant aux
enfants malnutris ayant souffert deux maladies, leur proportion est de 32,16%
en 1996 .Cette proportion a d'abord baissé pour atteindre 30,57% en 2001
avant d'augmenté et atteindre 41,52% en 2006 avec une hausse importante
de 10% entre 2001- 2006.
Ainsi, il se dessine une tendance progressive à
l'idée d'une augmentation de la malnutrition parmi les enfants n'ayant
pas souffert d'aucune ou ayant souffert d'une des trois maladies En outre,
parmi les enfants malnutris qui ont souffert deux ou les trois maladies, aucune
tendance clairement cohérente se dessine. Mais les proportions des
113 | Pages
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin.
malnutris restent élevés tant au sein des
enfants n'ayant pas souffert que ceux qui ont souffert d'une ; de deux ou trois
maladies quelle que soit l'année. De plus, ces proportions
dépassent le niveau (30%) fixé par l'OMS. Mais l'état
morbide appréhendé par le nombre de maladies contracté
espar les enfants est significativement associé au
phénomène de la malnutrition au seuil de 5% seulement en 2001
(tableau A15 en annexe).
Graphique 4.15 : Prévalence (%) de la
malnutrition des enfants de moins de cinq ans selon l'état morbide des
enfants entre 1996 et 2006
40
60
50
30
20
10
0
30,18
Aucune maladie Une maladie Deux maladies trois
maladies
37,27
34,12
49,38
42,96 43,43 43,99
41,52
35,33
32,16
30,57
31,92
1996
2001
2006
Source : Exploitation des données des EDS I, II et III
4.3.4.2. Vaccination
La proportion des malnutris parmi ceux qui ne sont pas
vacciné dans les deux semaines qui ont précédées
l'enquête de 1996 est de 33,12%. Cette proportion a évolué
continuellement à la hausse atteignant 38,89% en 2001 et 42,97% en 2006.
En ce qui concerne les enfants qui partiellement vacciné, on remarque
27,94% accusent un retard de croissance en 1996. Ce pourcentage aussi
augmenté continuellement au cours des enquêtes suivantes pour
atteindre 33,01% en 2001 et 42,96% en 2006 (graphique 4.16). Quant aux enfants
malnutris qui sont vaccinés, leur proportion est de 34,91% en 1996.
Cette proportion a évoluée continuellement à la hausse
pour atteindre 35,69% en 2001 et 41,52% en 2006 avec une hausse 16% entre 2001-
2006.
Ainsi, il se dessine une tendance progressive à
l'idée d'une augmentation de la malnutrition parmi les enfants qu'ils
soient vaccine totalement, partiellement ou non. Cependant les proportions des
malnutris restent élevés tant au sein des enfants qui sont
vaccinés que ceux qui sont partiellement ou non quelle que soit
l'année. De plus, ces
114 | Pages
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin.
proportions dépassent le niveau (30%) fixé par
l'OMS. Cependant la vaccination est significativement associée au
phénomène de la malnutrition en 1996 et en 2006 au seuil de 5%
(tableau A16 en annexe). Il n'est non significatif en 2001 et ni en 2006.
Graphique 4.16 : Prévalence (%) de la
malnutrition des enfants de moins de cinq ans selon le statut vaccinal des
enfants entre 1996 et 2006
40
50
30
20
10
0
33,12
Non vacciné Partiellement vacciné
Vacciné
38,89
42,97 42,96
42,52
27,94
33,01
34,91
35,69
1996
2001
2006
Source : Exploitation des données des EDS I, II et III
4.3.4.3. Supplémentation en vitamine A
La proportion des malnutris parmi les enfants qui n'ont pas
reçu de vitamine A les deux semaines qui ont
précédées l'enquête de 1996 est de 31,79%. Cette
proportion a évolué continuellement à la hausse atteignant
37,23% en 2001 et 42,48 % en 2006. En ce qui concerne les enfants ayant
reçu la vitamine A, on remarque 44,2% accusent un retard de croissance
en 1996. Cette proportion a connu une baisse importante pour atteindre 30,08%
en 2001. Mais entre 2001 et 2006, cette proportion a augmentée de
façon importante (57%) pour atteindre 47,35% en 2006.
Ainsi, il se dessine une tendance progressive à
l'idée d'une augmentation de la malnutrition parmi les enfants n'ayant
pas reçu de vitamine A. Mais aucune tendance n'est clairement
définie parmi les enfants reçu de vitamine A. En outre les
proportions des malnutris restent élevés tant au sein des enfants
ayant reçu la vitamine que ceux qui n'ont pas reçu de vitamine A
quelle que soit l'année. De plus, ces proportions dépassent le
niveau (30%) fixé par l'OMS. Il faut ajouter que la
supplémentation en vitamine A est
115 | Pages
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin.
significativement associé à la malnutrition au
seuil de 5% quelle que soit l'année (tableau A17 en annexe).
Graphique 4.17 : Prévalence (%) de la
malnutrition des enfants de moins de cinq ans selon la supplémentation
des enfants en vitamine A entre 1996 et 2006
40
50
30
20
10
0
31,79
N'a pas reçu A reçu
37,23
44,2 47,35
42,48
30,08
1996
2001
2006
Source : Exploitation des données des EDS I, II et III
4.3.4.4. Allaitement maternel
L'allaitement est significativement associé au retard
de croissance au seuil de 5%. En 2001 comme en 2006, la prévalence de la
malnutrition est plus importante parmi les enfants non allaité que ceux
qui ont allaité. On remarque une tendance baissière car la
proportion des enfants non allaités est passée de 73,53% en 2001
à 46,73% en 2006, soit une baisse de 36%. Ce résultat pourrait
être la conséquence des campagnes de sensibilisation
effectuées pendant cette période. Au fait, au Bénin,
environ 95 % des mères allaitent leur enfants (EDS,2001 ;2006). Ainsi de
par son intensité et sa fréquence, l'allaitement prolonge
l'infécondité post-partum et affecte, par conséquent,
l'intervalle inter génésique, ce qui influe sur l'état
nutritionnel des enfants allaités en réduisant le risque de
malnutrition parmi ces derniers.
116 | Pages
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin.
Graphique 4.18 : Prévalence (%) de la
malnutrition des enfants de moins de cinq ans selon l'allaitement maternel
entre 1996 et 2006
40
80
60
20
0
73,53
Jamais allaité allaités
46,73 42,63
34,76
2001
2006
Source : Exploitation des données des EDS I, II et III du
Bénin
4.3.5. Assainissement et eau
4.3.5.1. Qualité de l'eau de boisson
La qualité de l'eau de boisson est significativement
associée au phénomène de la malnutrition quelle que soit
l'année (tableau A18 en annexe) au seuil de 5%. La proportion des
malnutris parmi les enfants qui ont bu l'eau potable dans les deux semaines qui
ont précédées l'enquête de 1996 est de 29,27%. Cette
proportion a évolué continuellement à la hausse atteignant
31,61% en 2001 et 40,42% en 2006. En ce qui concerne les enfants qui n'ont pas
bu l'eau non potable, on remarque 35,79% accusent un retard de croissance en
1996. Ce pourcentage aussi augmenté continuellement au cours des
enquêtes suivantes pour atteindre 42,67% en 2001 et 45,86% en 2006
(graphique 4.18).
Ainsi, il se dessine une tendance progressive à
l'idée d'une augmentation de la malnutrition parmi les enfants qui ont
bu l'eau potable ou non. En outre les proportions des malnutris sont
particulièrement très élevé parmi les enfants qui
ont bu l'eau non potables quelle que soit l'année. De plus, ces
proportions dépassent le niveau (30%) fixé par l'OMS.
117 | Pages
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin.
Graphique 4.19 : Prévalence (%) de la
malnutrition des enfants de moins de cinq ans selon la qualité de l'eau
de boisson entre 1996 et 2006
40
50
30
20
10
0
29,27
Eau potable Eau non potable
31,61
40,42
35,79
42,67
45,89
1996
2001
2006
Source : Exploitation des données des EDS I, II et III
4.3.5.2. Type de toilette
Le type de toilette est significativement associée au
phénomène de la malnutrition quelle que soit l'année
(tableau A20 en annexe) au seuil de 5%.
La proportion des malnutris parmi les enfants vivants dans les
ménages ayant une toilette aménagée en 1996 est de 24,7%.
Cette proportion a baissé atteignant 21,1% en 2001 et puis elle a
augmenté en passant à 34,3% en 2006. En ce qui concerne les
enfants qui vivent dans les ménages disposant des toilettes non
aménagées, on remarque 33,9% accusent un retard de croissance en
1996. Ce pourcentage augmenté continuellement au cours des
enquêtes suivantes pour atteindre 38,6% en 2001 et 44,8% en 2006
(graphique 4.20).
Ainsi, il se dessine une tendance progressive à
l'idée d'une augmentation de la malnutrition parmi les enfants vivant
dans les ménages possédant une toilette non
aménagées. Mais aucune tendance clairement définie de la
malnutrition ne se dessine parmi les enfants vivant des ménages ayant
une toilette aménagée. En outre les proportions des malnutris
sont particulièrement très élevé parmi les enfants
vivant possédant une toilette non aménagée quelle que soit
l'année. De plus, ces proportions dépassent le niveau (30%)
fixé par l'OMS.
118 | Pages
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin.
Graphique 4.20 : Prévalence (%) de la
malnutrition des enfants de moins de cinq ans selon le type de toilette entre
1996 et 2006
Source : Exploitation des données des EDS I, II et III
4.4 Sources des changements
On chercher à identifier la source du changement
intervenu dans les niveaux de la malnutrition au Bénin. Donc la
décomposition simple sera effectuée sur chacune des deux
périodes : 1996-2001 et 2001-2006. Cette décomposition permettra
de savoir si c'est l'effet de performance ou l'effet de structure ou
plutôt les deux effets combinés qui sont responsable du changement
observé.
4.4.1. Décomposition simple selon le niveau
d'instruction
Les résultats du tableau 4.1 ci-dessous
révèlent que le niveau de la malnutrition a varié de 2,70
points entre 1996 et 2001. De manière générale, on note
une prédominance de l'effet de comportement (performance) relatif au
niveau d'instruction dans le changement de la malnutrition sur la
période 1996-2001. En effet la décomposition simple de la
malnutrition selon le niveau d'instruction a montré que 151% de la
hausse (2,70 points) est dû à l'effet de comportement
contrairement à l'effet de structure qui n'a contribué à
la baisse qu'à 51% au changement (graphique 4.20). Autrement dit,
l'effet performance explique entièrement le changement
réalisé et la tendance observée aurait été
encore plus prononcée si ce changement n'avait pas été
contrecarré par l'effet de composition (-51%). On peut donc en
déduire une diminution du nombre des mères sans niveau
d'instruction. En effet, le faible niveau d'instruction des femmes est une
préoccupation des autorités
119 | Pages
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin.
gouvernementales, qui ont entrepris des actions en faveur des
filles à travers, notamment, un projet de scolarisation qui
bénéficie de l'assistance financière de l'USAID depuis
1993. Ces mesures ont eu, en l'espace de huit ans, un impact positif qui se
traduit par la diminution de la proportion de femmes non instruites par rapport
à son niveau observé à l'EDSB-I en 1996 (71%).
Graphique 4.21 :
Contribution de l'effet de composition et l'effet de comportement
à la hausse de la malnutrition selon le niveau d'instruction entre
1996-2001
-100%
200%
100%
0%
Effet de composition Effet de
-51%
comportement
151%
Contribution
Source : Exploitation des données des EDS I, II et III du
Bénin
Ainsi, le changement observé pendant la période
1996-2001 est réel et il provient essentiellement des comportements des
mères qui sont néfastes à l'état nutritionnel des
enfants et ceci à cause de leur niveau d'instruction.
On observe en outre que plus de la moitié (51,67%) de
l'augmentation de la malnutrition provient de la catégorie des
mères de niveau d'instruction primaire. Ensuite, les mères sans
niveau d'instruction et celles du secondaire et plus ont contribué
respectivement à hauteur 25,40% et 22,93%. Soulignons que ces
résultats sont assez surprenants dans la mesure où on s'attend
à ce que les mères du niveau primaire et du niveau secondaires et
plus contribuent à la baisse plutôt qu'à la hausse du
phénomène. Ces résultats se justifient par une diminution
sensible de la proportion des mères sans niveau d'instruction au profit
de celles ayant un niveau primaire ou secondaire et plus sur la
période1996-2001.
120 | Pages
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin.
Tableau 4.1 :
Résultat de la décomposition simple du changement dans la
malnutrition infanto-juvénile au Bénin selon le niveau
d'instruction
|
1996-2001
|
2001-2006
|
Niveau
d'instruction
|
Effet de
composition
|
Effet de compor tement
|
Ensemble
|
Contribut ion
|
Effet de composit ion
|
Effet de
comporte ment
|
Ensemble
|
Contributi on
|
Sans niveau
|
-3,79
|
4,48
|
0,69
|
25,40%
|
2,86
|
4,83
|
7,69
|
99,08%
|
Primaire
|
1,4
|
0
|
1,39
|
51,67%
|
-1,07
|
0,79
|
-0,28
|
-3,61%
|
Secondaire et plus
|
1,02
|
-0,4
|
0,62
|
22,93%
|
-0,69
|
1,05
|
0,35
|
4,53%
|
Ensemble
|
-1,38
|
4,07
|
2,7
|
100,00%
|
1,1
|
6,66
|
7,76
|
100,00%
|
Contribution
|
-51%
|
151%
|
-
|
-
|
14,19%
|
85,81%
|
-
|
-
|
Source : Exploitation des données des EDS I,
II et III
En ce qui concerne la période 2001-2006, la variation
de la malnutrition a presque doublé (7,76 points). On remarque
également que les mères qui n'ont aucun niveau ont
contribué la plus grande part (99,08%) à la hausse de la
malnutrition sur cette période contrairement aux enfants issus des
mères de niveau primaire qui ont contribué à la baisse
(3,61%). Cette performance réalisée par les mères sans
niveau d'instruction pourrait se justifier par le comportement réel de
ces dernières. Moins elles sont instruites, plus elles adoptent des
comportements néfastes à la santé nutritionnelle du jeune
enfant. Mais lorsqu'on additionne les effets de comportement de toutes les
mères, tout niveau d'instruction confondu, on déduit que l'effet
de comportement domine sur l'effet de structure. En effet, 86% du changement de
la malnutrition observé sur la période 2001-2006 est dû
à l'effet de performance alors que l'effet de structure n'importe que
pour 14% (Graphique 4.21). Autrement dit malgré la
prépondérance de l'effet de comportement dans le changement,
l'effet de structure existe et son influence est positive. On peut en
déduire une augmentation du nombre des mères sans niveau
d'instruction et qui sont susceptible d'adopter un comportement néfaste
à l'état nutritionnel de leurs enfants sur cette
période.
121 | P a g e s
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin.
Graphique 4.22 :
Contribution de l'effet de composition et l'effet de comportement à
la hausse de la malnutrition infanto- juvénile au Bénin selon le
niveau d'instruction sur la période 2001-2006.
Effet de composition
14%
|
|
Effet de
|
comportement
|
86%
|
Source : Exploitation des données des EDS I, II et
Somme toute, on a constaté que sur les deux
périodes 1996-2001 et 2001-2006, l'effet de comportement a
dominé. Ainsi le changement observé dans les niveaux de la
malnutrition sur toute la période 1996-2006 est dû à un
effet de comportement.
4.4.2. Décomposition simple selon niveau de vie
Les résultats du tableau 4.2 révèlent une
prédominance de l'effet de comportement (ou effet de performance) des
catégories sociales dans le changement de la malnutrition sur la
période 1996-2001. En effet la décomposition simple de la
malnutrition, lorsqu'on considère le niveau de vie du ménage,
montre que 129% du changement total est attribué à l'effet de
performance. Donc l'effet de performance explique entièrement le
changement réalisé et cette tendance aurait été
encore prononcée plus si le changement n'avait pas été
freiné par l'effet de composition (-29%). Autrement dit, la proportion
des mères pauvres a baissé entre 1996 et 2001.
Par ailleurs l'analyse de ce changement sur la première
période 1996-2001 montre que ce sont les mères appartenant aux
ménages de niveau de vie moyen et aux ménages de niveau de vie
riche qui ont le plus contribué à la hausse de la malnutrition
(respectivement 21,87% et 66,80%). Ces résultats sont également
surprenants car on s'attend que ces groupes contribuent à la baisse
plutôt qu'à la hausse du phénomène. Cela peut
s'expliquer par une augmentation sensible de la proportion des mères
ayant le niveau de secondaire ou plus. Ainsi nous pouvons conclure que la
hausse de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans sur cette
période est due à l'effet de performance (voir tableau 4.2).
122 | P a g e s
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin.
Tableau 4.2 : Résultats de la
décomposition simple du changement dans la malnutrition selon le niveau
de vie entre 1996 et 2001/2001-2006
|
1996-2001
|
2001-2006
|
Niveau de vie
|
Effet de composi
tion
|
Effet de
comporte ment
|
Ensemble
|
Contribu tion
|
Effet de
compositio n
|
Effet de
comporte ment
|
Ensemble
|
Contribu tion
|
Faible
|
-2,13
|
2,44
|
0,3
|
11,33%
|
1,76
|
2,46
|
4,22
|
54,50%
|
Moyen
|
-0,57
|
1,16
|
0,59
|
21,87%
|
0,1
|
1,84
|
1,94
|
25,06%
|
Elevé
|
1,92
|
-0,12
|
1,8
|
66,80%
|
-1,27
|
2,86
|
1,58
|
20,45%
|
Ensemble
|
-0,78
|
3,47
|
2,69
|
100,00%
|
0,59
|
7,16
|
7,75
|
100,00%
|
Contribution
|
-29%
|
129%
|
-
|
-
|
8%
|
92%
|
-
|
-
|
Source : Exploitation des données EDS I, II et III
En ce qui concerne la période 2001-2006, on constate
que la malnutrition a augmenté de manière significative de
7,7points. Et ce changement important est propulsé à hauteur de
92% par l'effet de performance contre 8% pour l'effet de la structure des
ménages. Observons que les mères vivant dans les ménages
de niveau de vie faible (pauvre) contribuent à hauteur de 54,5% à
ce changement alors que ceux issus des ménages de niveau de vie moyen et
riche n'y participe respectivement que pour 25% et 20,45%.
Somme toute, on a constaté que sur les deux
périodes 1996-2001 et 2001-2006, l'effet de comportement a dominé
en ce qui concerne la décomposition simple de la malnutrition selon le
niveau de vie des ménages. Ainsi le changement observé dans les
niveaux de la malnutrition sur toute la période 1996-2006 est dû
un effet de comportement.
4.5 Extension de l'effet de performance
La décomposition simple a révélé
que l'effet de performance domine. Ainsi il est judicieux d'expliciter lequel
des trois composantes (performance de base, effet de différenciation ou
effet résiduel) de l'effet performance est prépondérant
dans la hausse de la malnutrition au Bénin. Nous nous intéressons
ici à l'effet de comportement dans la mesure où il est la
principale source du changement observé dans les niveaux de la
malnutrition au Bénin. Ainsi la décomposition avancée se
le niveau d'instruction et selon le niveau de vie des ménages sera
effectuée sur les deux périodes : 1996-2001 et 2001-2006
123 | Pages
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin.
4.5.1. Décomposition avancée selon niveau
d'instruction
La décomposition avancée révèle
que la hausse de la malnutrition, et qui est imputable à l'effet de
performance sur la période 1996-2001, provient essentiellement d'une
performance base. En effet, la performance de base, plus
précisément la hausse généralisée de la
malnutrition et qui a touché toutes les catégories sociale sans
distinction et indifféremment, a contribué à hauteur de
426%. Ainsi l'augmentation de la malnutrition est grande partie dû
à la dégradation de la performance du système
éducatif béninois qui est la source du changement observé.
Ainsi les politiques d'éducation mises en place sont responsables de la
hausse survenue sur cette période (faible niveau d'instruction des
femmes en âges de procréer, faible niveau d'alphabétisation
des femmes). Mais, il faut ajouter que les écarts en matière
d'éducation des différentes catégories (mère sans
niveau, primaire et secondaire ou plus) sont à la base de la
modification des comportements des mères de ces catégories et par
conséquent influencent à la baisse le phénomène de
la malnutrition (-279%). Par ailleurs, les enfants des mères sans niveau
d'instruction sont les plus affecté par cette absence d'éducation
notamment en matière d'alimentation et de nutrition comparativement aux
enfants des autres catégories. Cette situation se traduit par une
contribution de cette catégorie de mère à hauteur de 8,32
point à la hausse du phénomène. Remarquons ici que l'effet
résiduel issu des autres variables ou politiques non
considérées dans cette étude vaut 3% (tableau 4.21) du
changement total observé dans les niveaux de la malnutrition.
En ce qui concerne la période 2001-2006, le changement
observé (hausse de la malnutrition) qui est imputé à
l'effet de performance sur la période 2001-2006, résulte en
grande partie de l'effet de base (39,52%).Ainsi le niveau s'instruction des
femmes en âges de procréer s'est dégradé sur cette
période. Mais l'effet de différentiation de la malnutrition des
différentes catégories de mères (sans niveau, primaire et
secondaire ou plus) explique de la hausse du risque de malnutrition au
Bénin à hauteur de 37,68%. Donc, la performance du système
éducation qui était la source principale du changement
observé au cours de la période 1996-2001 n'est plus la seule
source du changement sur la période 2001-2006. En effet, en dehors de la
baisse du niveau d'instruction des mères, on remarque la contribution de
l'effet de différenciation de la malnutrition lorsqu'on considère
le niveau d'instruction est aussi importante. Ainsi, la hausse de la
malnutrition survenue au Bénin sur la période 2001-2006 est
à la fois les conséquences de l'augmentation du risque de
malnutrition dans
124 | P a g e s
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin.
les différentes catégories de niveau
d'instruction (notamment la catégorie des mères sans niveau
d'instruction) et l'effet prépondérant du système
éducatif auquel s'ajoute l'effet résiduel des autres politiques
(8,61%) qui n'est pas négligeable. Mais la performance de base demeure
toujours prépondérante.
Tableau 4.3:
Résultat de la décomposition avancée du changement
dans la malnutrition infanto-juvénile au Bénin selon le niveau
d'instruction
|
Période 1996-2001
|
Période 2001-2006
|
Niveau
d'instruction
|
Effet de
base
|
Effet de
différenciation
|
Effet résiduel
|
Effet de
base
|
Effet de
différenciation
|
Effet résiduel
|
Sans niveau
|
8,322
|
-4
|
0,161
|
2,162
|
1,484
|
1,183
|
Primaire
|
2,231
|
-2,148
|
-0,086
|
0,615
|
0,844
|
-0,673
|
Supérieur et plus
|
0,949
|
-1,37
|
0,018
|
0,290
|
0,597
|
0,159
|
Ensemble
|
11,502
|
-7,518
|
0,093
|
3,067
|
2,925
|
0,668
|
Changement
|
|
2,7
|
|
|
7,8
|
|
Contribution(%)
|
426%
|
-279%
|
3%
|
39,52%
|
37,68%
|
8,61%
|
Source : Exploitation des données des EDS I, II et III du
Bénin.
4.5.2. Décomposition avancée selon niveau de
vie
Il ressort de l'analyse de la décomposition
avancée de l'effet de performance au cours de la première
période (1996-2001) que la hausse de la malnutrition est due en grande
partie à la performance de base (375%). Autrement dit, la hausse de la
malnutrition provient d'une dégradation du niveau de vie des
ménages. En effet, les effets de la crise économique depuis les
années 80 a perduré jusqu'en 2001. De plus le Bénin ne
s'est engagé dans la mise en oeuvre d'une stratégie de
réduction de la pauvreté pour le développement humain
durable qu'en 1999. La mise en oeuvre de ces stratégies n'a
été réel qu'à des années 2000. Ce qui
traduit la prépondérance de la performance de base sur cette
période. Ainsi les efforts fournis par le gouvernement pour sortir de la
crise sont insuffisant. Quant à la performance de
différenciation, elle a freinée la hausse de la malnutrition de
233%. Ainsi elle correspond à une différence de risque de
malnutrition dans les différentes catégories sociales. Mais
l'effet résiduel témoigne de la non prise en compte d'une partie
non moins importante des contributions (-13%) d'autres facteurs dans le
modèle.
125 | Pages
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin.
La hausse du retard de croissance observé sur la
période 2001-2006 est imputable à la performance de base (85%).
Ainsi l'amélioration du système économique a sans doute
réduit les risques de malnutrition de façon général
chez tous les enfants. En effet la Stratégie de croissance pour la
Réduction de la Pauvreté (SRP) mise en oeuvre pour la
période triennale 2003-2005 a constitué le premier cadre de
référence pour structurer et coordonner les interventions des
Partenaires Techniques et Financiers (PTF) en appui aux programmes du
Gouvernement, et les canaliser plus efficacement vers la lutte contre la
pauvreté. Ces interventions se traduisent par une réduction du
niveau de la malnutrition de base. Mais les résultats n'ont pas atteint
les objectifs fixés en termes de croissance et de réduction de la
pauvreté car la performance de base demeure toujours
prépondérante sur cette période. De plus
l'évaluation de la SRP 2003-2005 a relevé que la participation
des différents acteurs cernés n'a pas été
suffisante pour prendre en compte les aspirations de toutes les couches de la
société. Ce constat met en évidence la performance
différentielle de 12% qui aussi contribué à la hausse sur
cette période. En d'autres termes, on note une augmentation des risques
de malnutrition non négligeable dans les catégories
socio-économiques (pauvre, moyen, et riche).
Tableau 4.4: Résultat de la
décomposition avancée du changement dans de la malnutrition selon
le niveau de vie entre 1996-2001/2001-2006.
|
Période 1996-2001
|
Période 2001-2006
|
Niveau de vie
|
Effet de base
|
Effet de
différenciation
|
Effet résiduel
|
Effet de base
|
Effet de
différenciation
|
Effet résiduel
|
Faible
|
4,09
|
-1,284
|
-0,368
|
2,613
|
0,185
|
-0,335
|
Moyen
|
2,095
|
-1,315
|
0,378
|
1,319
|
0,187
|
0,338
|
Elevé
|
3,898
|
-3,671
|
-0,351
|
2,634
|
0,559
|
-0,338
|
Ensemble
|
10,083
|
-6,27
|
-0,342
|
6,566
|
0,931
|
-0,335
|
Changement
|
|
2,7
|
|
|
7,76
|
|
Contribution
(%)
|
375%
|
-233%
|
-13%
|
85%
|
12%
|
-4%
|
Source : Exploitation des données des EDS I, II et III
du Bénin
Somme toute, on a constaté que sur les deux
périodes 1996-2001 et 2001-2006, les décompositions
avancées ont révélé que la
prépondérance de la performance de base sur les
126 | Pages
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin.
autres effets (effets différentiel et résiduel)
lorsqu'on considère le niveau de vie du ménage ou le niveau
d'instruction de la mère. Dans ce cas, l'hypothèse H4
selon laquelle les tendances de la malnutrition sont de façons
prépondérantes dues à une variation différentielle
des risques de malnutrition entre les différentes catégories
socio-économique est infirmée puisque la performance de base est
prépondérante quel que soit la période.
Au terme de ce chapitre on retient qu'au niveau bi
varié, tous les facteurs socio-économiques sont associés
à la malnutrition des enfants de moins de cinq ans sur la période
1996-2006.Bien que les niveaux de la malnutrition soit très
élevé et supérieur au seuil de 30% fixé par l'OMS,
il se dessine une tendance à la hausse de la malnutrition dans le
temps.
Par ailleurs, la décomposition simple montre que
l'effet de performance est prépondérant sur l'ensemble de la
période 1996-2006 lorsqu'on considère le niveau d'instruction ou
le niveau de vie. Aussi, il ressort de l'analyse de la décomposition
avancée selon le niveau de vie et le niveau d'instruction :
Sur la période 1996-2001, l'effet de base est
prépondérant et donc il explique entièrement la tendance
à la hausse de la malnutrition.
Sur la période 2001-2006, la tendance à la
hausse de la malnutrition résulte de l'effet de base et de celui de
différenciation. Mais la performance de base reste
prépondérante.
De ces résultats, on en déduit qu'en
dépit des multiples efforts consentis dans le domaine de
l'éducation depuis 1996, les politiques de réduction de la
pauvreté mis en place depuis 2000 et celles relatives à
l'autonomisation de la femme, le niveau d'instruction des femmes en âges
de procréer est en baisse et les conditions de vie de la population se
dégradent d'année en année. Mais il faut admettre les
comportements des mères en matière d'alimentation et de nutrition
vis-à-vis des jeunes enfants peuvent résulter des interdits ou
tabous alimentaires. Ce qui fait que même les mères instruites ou
les mères vivant dans les ménages de vie moyen ou riche adoptent
des comportements qui sont proche ceux des mères non instruites ou
issues des ménages pauvres.
Cependant, l'offre d'éducation et les politiques de
réduction de la pauvreté ne sont pas les seuls facteurs qui
peuvent expliquer le changement du phénomène observé sur
la période 1996-2006. Les comportements individuels de la mère de
l'enfant malnutris
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin.
peuvent être aussi des facteurs qui contribuent à
ces changements. Ce qui fera l'objet d'une analyse au niveau individuel dans le
chapitre suivant.
127 | Pages
128 | Page
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
CHAPITRE 5: FACTEURS SOCIO-ECONOMIQUES DE LA
MALNUTRITION
A
u chapitre précédent, la décomposition du
changement intervenu dans les niveaux de la malnutrition montre que l'effet de
performance est la source de la hausse du phénomène quel que soit
l'année. Aussi constate-t-on que les catégories sociales
identifiées ont contribué de façon différente
à ce changement. De plus l'analyse bi variée a montré que
les facteurs socio-économiques sont associés au
phénomène de la malnutrition au cours du temps. Cette même
analyse révèle également l'influence significative des
facteurs socio-culturels, socio-démographiques et ceux relatif au
contexte de résidence sur la malnutrition. Mais on se demande si les
effets des facteurs socio-économiques observés au niveau bi
varié se maintiennent-ils en présence d'autres facteurs. Ainsi
pour s'en assurer, des modèles ont été
élaboré respectivement pour les années 1996, 2006 et 2006.
Donc le recours à la régression logistique dans ce chapitre
permettra de comprendre les raisons qui amènent les mères a
adopté tels ou tels autres comportements néfastes pour la
santé de leurs enfants ou comprendre les raisons les raisons à
être malnutris. Il s'agit d'identifier les effets des facteurs
socio-économiques afin de mesurer avec précision leur
contribution nette à la variation de la malnutrition sur la
période 1996-2006.
Ce chapitre comprend trois sections. La première est
consacrée à l'adéquation des modèles globaux et
à l'identification de l'effet des facteurs socio-économiques de
la malnutrition entre 1996 et 2006. La deuxième est consacrée
à la hiérarchisation des facteurs qui expliquent la malnutrition
des enfants de moins de cinq ans et leur évolution entre 1996 et 2006.
La troisième quant à elle, est consacrée à la
discussion des résultats.
5.1. Adéquation des trois modèles
finaux
Dans le but d'identifier les effets net des facteurs
socio-économiques ainsi que leur mécanisme d'action, nous avons
élaborés 13 modèles à pas croissant en 1996, 16 en
2001 et en 2006. Le modèle final ou global (M14 en 1996 ; M16 en 2001 ou
en 2006) qui contient tous les groupes de variables retenues pour chaque
année concernée, permettra d'identifier le(s) facteur(s)
socio-économique(s) qui influence(nt) le plus phénomène de
la
129 | Page
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
malnutrition et de rendre compte du degré de son (ses)
influence(s) compte tenu des autres groupes de variables.
Mais avant d'introduire les facteurs potentiels retenus dans
cette étude dans les différents modèles, nous avons
évalué la corrélation entre ces facteurs afin d'identifier
ceux qui fortement liés. Ainsi la statistique V de Cramer
a permis d'identifier les variables fortement corrélées
: l'ethnie et la région de résidence; le rang de naissance,
l'âge de la mère à l'accouchement et l'intervalle inter
génésique ; le type de toilette et le niveau de vie (voir les
tableaux A19, A20 et A21 en annexe). Donc les facteurs ethnie de la
mère, le rang de naissance et le type de toilette ne sont pas
utilisés dans les différents modèles construis.
5.1.1. Signification globale des trois modèles
finaux
Ce test de significativité globale des trois
modèles finaux sera fait à partir des statistiques de Khi-deux
issus de chaque modèle. En effet, l'hypothèse nulle H0 : «
tous les coefficients des variables explicatives sont nuls » contre
l'hypothèse H1 : « il existe au moins une variable dont le
coefficient est différent de zéro(0) » sera testée.
On rejette l'hypothèse H0 si la probabilité associée
à la statistique de Khi-deux est supérieur au seuil de 5%. Ainsi
dans le tableau 5.1, sont présentées les statistiques relatives
aux trois modèles ainsi que les probabilités associées.
Tableau 5.1 : Le test de significativité
globale des modèles
Modèles
|
Khi-deux du Modèle
|
Probabilité associée
(ou P-value)
|
Modèle M13 (EDS I de 1996)
|
327,15
|
0,0000
|
Modèle M15 (EDS II de 2001)
|
582,95
|
0,0000
|
Modèle M15 (EDS III de 2006)
|
895,58
|
0,000
|
Source : Exploitation des données des EDS I II et III
A la lecture du tableau 5.1, il apparait que les P-value sont
inférieurs à 5%. Autrement dit les trois modèles sont
globalement significatif. On en déduit qu'il existe au moins une
variable indépendante dont le coefficient est non nul et qui influence
significativement la malnutrition des enfants avant leurs cinquième
anniversaire dans
130 | Page
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
chaque modèle. Cela implique que les variables
indépendantes considérées dans l'ensemble expliquent la
variation du retard de croissance. Elles peuvent permettre prédire la
valeur de la malnutrition (retard de croissance)
5.1.2. Test relatif à la qualité de
l'ajustement
Ce test permet de comparer les valeurs prédites et
observées de la variable d'intérêt (retard de croissance)
après le regroupement des individus en classe. On utilise la distance de
Khi-deux pour évaluer l'écart entre les fréquences
observées et prédites. Lorsque la distance est relativement
petite, on dit que la qualité de l'ajustement du modèle aux
données est satisfaisante (TAFFE, 2004). Le test repose sur les
hypothèses suivantes :
H0 : l'ajustement du modèle aux données est
satisfaisant
H1 : l'ajustement du modèle aux données n'est pas
satisfaisant Tableau 5.2 Test de Hosmer et Lemeshow relatif aux
trois modèles
Modèles
|
Probabilité associée à la
statistique de Hosmer et Lemeshow (ou P-value)
|
Modèle M13 (EDS I de 1996)
|
0,0753
|
Modèle M15 (EDS II de 2001)
|
0,0959
|
Modèle M15 (EDS III de 2006)
|
0,1212
|
Exploitation des données des EDSI, II et III
A la lumière du tableau 5.1, nous avons observé
que tous les P-value du test de Hosmer et Lemeshow issus des trois
modèles sont respectivement supérieures au seuil de 5% (tableau
5.2), ce qui signifie que la qualité d'ajustement des trois
modèles globaux de prédiction de la malnutrition est bonne.
5.1.3. Test relatif au pouvoir prédictif des trois
modèles globaux
Pour appréhender le pouvoir explicatif du
modèle, on calcule les concordances et les discordances entre les
valeurs estimées et observées (TAFFE, 2004). En effet, les
probabilités estimées issues de la régression permettent
de classer les enfants en « enfants malnutris » et en « enfants
bien nourris » en fonction du seuil fixé qui est de 0,5. Ainsi
131 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
lorsque la probabilité d'un enfant d'être
malnutris est supérieure à la valeur de césure, le
modèle classe effectivement et correctement les enfants malnutris dans
la catégorie des « enfants malnutris ». Les résultats
des calculs effectués au niveau de chaque modèle global sont
résumés dans le tableau 5.3:
Tableau 5.3 : Récapitulatif des pouvoirs
prédictifs globaux des trois modèles
Modèles
|
Pouvoir
Prédictif global (%)
|
Modèle M 13 (EDS de 1996)
|
71,51
|
Modèle M 15 (EDS de 2001)
|
70,59
|
Modèle M 15 (EDS de 2006)
|
61,24
|
Source : Exploitation des données des EDS I, II et III du
Béni
On remarque que dans plus de 70% des cas, les modèles
de 1996 et de 2001 prédisent bien si un enfant est malnutris avant son
cinquième anniversaire ou non. Pour le modèle de 2006, le pouvoir
prédictif est supérieur 60%. Donc les pouvoirs prédictifs
des trois modèles permettent de prédire au moins 60 % des cas des
enfants malnutris ou non. Ainsi les modèles ont de bons pouvoirs
prédictifs
5.1.4. Pouvoir discriminant des modèles
Ce test consiste à faire la représentation
graphique de la qualité discriminatoire en construisant des courbe
appelée ROC24.Cette représentation se base sur la
spécificité et la sensibilité. Mais rappelons d'abord que
la variable dépendante retard de croissance (Y) est une variable
qualitative ayant deux modalités : « bien nourris »
désigné par le chiffre 0 et 1 pour « malnutris ». Ainsi
la spécificité représente la probabilité de classer
un individu dans la catégorie Y=0 étant donné qu'il y
appartient effectivement (TAFFE, 2004). En d'autre terme, il s'agit de la
probabilité de classer un enfant dans le groupe des enfants « bien
nourris » (ceux qui ont échappé à la malnutrition)
sachant qu'il y est observé. La sensibilité désigne la
probabilité de classer un individu dans la catégorie Y=1 sachant
qu'il y appartient effectivement (TAFFE, 2004). Ainsi, la sensibilité
détermine la probabilité de
24 ROC : Receiver Operating Charateristic
132 | Page
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
classer une enfant de moins cinq ans dans le groupe des
enfants « malnutris » étant donné qu'il est
observé effectivement dans ce groupe.
La courbe ROC représente la sensibilité en
fonction de la spécificité lorsque la valeur de césure
varie de 0 à 1.L'aire sous la courbe ROC est un estimateur de
l'efficacité globale du modèle, c'est-à-dire sa
capacité à discriminer. Selon TAFFE (2004), lorsque l'aire
comprise entre :
0,9 et 1 : excellente discrimination ;
0,8 et 0,9 : bonne discrimination ; 0,7 et 0,8 faible
discrimination ; 0,6 et 0,7 très faible discrimination ; 0,5 et 0,6
mauvaise discrimination.
La figure 5.1 renseigne sur la courbe des ROC des
différents modèles. Pour le modèle global estimé
à partir des données de l'EDSI de 1996, l'aire sous la courbe ROC
vaut 0,7294. Ainsi ce modèle a un pouvoir discriminatoire faible. Pour
le second modèle global de 2001, l'aire sous la courbe ROC vaut 0,7392
et ce modèle dispose également d'un pouvoir discriminatoire
faible. Quant au dernier, le pouvoir discriminatoire est très faible car
il vaut 0,6571. Ainsi ces trois modèles ayant un pouvoir discriminatoire
acceptable, on peut alors affirmer que ces modèles sont validés
car au fur et à mesure qu'on s'écarte de la bissectrice,
meilleure est la discrimination et donc meilleur est le modèle. Par
conséquent, on peut passer à l'étape de la
présentation des résultats et de leur interprétation
133 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au
Bénin
Figure 5.1 : Evolution des aires sous les courbes ROC
de 1996 à 2006
ROC(1996) =0,7294
|
ROC(2001)=0,7392
|
|
ROC(2006)=0.6571
|
Exploitation des EDS I, II et III
134 | Page
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
5.1.5. Facteurs socio-économiques de la
malnutrition
En utilisant la régression logistique binaire pas
à pas, 15 modèles ont été élaborés en
1996 et 16 modèles en 2001 et en 2006 permettant de déterminer
les mécanismes d'action des facteurs socio-économiques selon la
logique de notre cadre d'analyse. Cependant les facteurs
socio-économiques significatifs sont identifiés à travers
les modèles saturés (M14 du tableau 5.4 ; M16 du tableau 5.5 et
M16 du tableau 5.6) dans lesquels l'effet propre ou intrinsèque de
chaque facteur socio-économique est connu en présence des autres
variables indépendantes retenues pour l'étude. Ainsi, toutes
choses étant égales par ailleurs, les facteurs les plus
déterminants dans l'explication du retard de croissance chez les enfants
de moins de cinq ans au Bénin sont répartis comme suit :
Facteurs communs :
y' L'âge de l'enfant est commun aux trois années
1996, 2001 et 2006 ;
y' La région de résidence, le sexe de l'enfant
sont communs aux années 1996 et 2006 ;
y' Le niveau d'instruction le milieu de résidence,
l'âge de la mère, l'intervalle inter-génésique sont
communs aux années 2001 et 2006 ;
Facteurs spécifiques
y' En 1996 : Religion de la mère.
y' En 2001 : Le milieu de socialisation, allaitement, vaccination
et la qualité de l'eau de boisson.
y' En 2006 : la taille du ménage
5.1.5.1. Influence des facteurs
socio-économiques a) Le niveau de vie du ménage
Le niveau de vie n'explique significativement au seuil de 5%
le retard de croissance qu'en 2006. En effet, le niveau n'est ni significatif
en 1996 ni en 2001. Cependant en 2001, il faut remarquer que l'introduction de
la variable milieu de résidence dans le modèle M5 (tableau 5.5) a
fait annuler l'effet exercé par le niveau de vie sur la malnutrition des
enfants.
135 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
En 2006, lorsqu'on considère le modèle global
(modèle M15 du tableau 5.6), on remarque le niveau de vie est un facteur
de différenciation de la malnutrition chronique des enfants de moins
cinq ans. En effet, les enfants vivant dans les ménages riches courent
0,76 fois moins de risque de souffrir du retard de croissance que leurs
homologues vivant dans les ménages moyen. Le risque de malnutrition
parmi les enfants des ménages riches qui était de 0,61 (effet
brut) a augmenté en passant à 0,76 (effet net), soit une
augmentation d'environ du risque de malnutrition de 25% dans ces
ménages. Ainsi les effets des autres facteurs ont contribué
à l'augmentation de l'exposition au risque de malnutrition dans cette
catégorie.
Cependant on n'observe aucune différence significative
entre les enfants vivant dans les ménages de niveau de vie faible
(pauvres) et ceux des ménages de niveau de vie moyen. Ainsi sous le
poids des conditions de vie, les mères issues des ménages pauvres
et celles des ménages de niveau de vie moyen adoptent les mêmes
comportements nutritionnels alimentaires vis à vis de leurs enfants.
Remarquons que le risque de malnutrition diminue au fur et
à mesure que le niveau de vie augmente. Mais cet effet n'est perceptible
que pour les enfants vivant dans les ménages Donc l'hypothèse
H1 qui stipule que le risque de malnutrition et son
évolution temporelle sont significativement déterminés par
le niveau de vie du ménage est confirmée.
b) Niveau d'instruction de la mère
Le niveau d'instruction de la mère n'explique le retard
de croissance au seul de 5% qu'en 2001 et en 2006, toutes choses étant
égales par ailleurs. En effet en 1996, le niveau d'instruction n'est pas
significatif. Son effet brut s'annulé en présence de celui du
niveau de vie dans le modèle M2 (tableau5.4). Ainsi en 1996, l'effet de
niveau d'instruction passait par du celui du niveau de vie dont est
annulé par celui du milieu de résidence.
Dans le modèle global de 2001, le risque d'exposition
à la malnutrition chronique est moindre parmi les enfants issus des
mères de niveau d'instruction secondaire et plus. En effet, les enfants
dont leurs mères ont atteint le niveau secondaire ou plus courent 0,46
fois moins de risque de souffrir de la malnutrition que ceux des mères
sans niveau (Modèle M16 du tableau 5.5). Mais ce risque parmi cette
catégories d'enfants a augmenté passant de 0,28 (effet brut)
à 0,46 (effet net), soit une augmentation d'environ 61% de risque.
Ainsi
136 | Page
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
les effets des autres facteurs ont contribué à
l'augmentation de l'exposition au risque de malnutrition dans cette
catégorie.
Cependant, il n'y a pas de différence significative
entre les enfants des mères de niveau primaire et ceux des mères
sans niveau d'instruction. Ainsi ces deux catégories de mères
adoptent les mêmes comportements nutritionnels alimentaires vis à
vis de leurs enfants. Mais on remarque que le risque de malnutrition parmi les
enfants des mères de niveau d'instruction primaire qui était plus
élevé (0,83) s'est annulé avec l'introduction de la
variable le milieu de résidence (modèle M4 du tableau 5.5). Donc
lorsqu'on prend en compte le milieu de résidence, le niveau
d'instruction ne discrimine plus les enfants issus des mères sans niveau
d'instruction et ceux dont leurs mères ont atteint le niveau
primaire.
On constate dans le modèle M16 (tableau 5.6) de 2006
que les risques d'exposition à la malnutrition sont moindres parmi les
enfants issus des mères de niveau d'instruction primaire et secondaire
ou plus. En effet, les enfants des mères de niveau primaire et niveau
secondaire et plus ont respectivement 0,73 et 0,66 fois moins de risque de
souffrir du retard de croissance que les enfants des mères sans niveau.
Donc contrairement au modèle global de 2001 où les enfants des
mères sans niveau et de niveau primaire courraient les mêmes
risque de souffrir du retard de croissance ; en 2006 les enfants ces deux
catégories de mère ont des risques différents face
à la malnutrition. Ces risques parmi ces catégories d'enfants ont
augmenté passant des effets bruts de 0,62 pour les enfants des
mères de niveau primaire et 0,44 pour ceux issus des mères de
secondaire ou plus aux effets nets 0,74 et 0,67 respectivement pour ces deux
catégories d'enfants. Ainsi les effets des autres facteurs ont
contribué à l'augmentation de l'exposition au risque de
malnutrition dans ces catégories.
Par ailleurs, il faut noter que le risque de malnutrition
diminue au fur et à mesure que le niveau d'instruction augmente. De
plus, au cours de la période 2001-2006, le risque de malnutrition des
enfants issus des mères de niveau primaire était non significatif
en 2001 mais il le devient en 2006. Pour les enfants issus des mères
ayant atteint le secondaire ou plus, le risque de malnutrition est passé
de en 0,46 en 2001 à 0,67 en 2006. Ainsi ces résultats montrent
que l'hypothèse H2 selon laquelle le risque de
malnutrition et son évolution temporelle sont significativement
déterminés par le niveau d'instruction de la mère,
c'est-à-dire l'absence d'instruction est significativement
associée à l'augmentation de la malnutrition est
confirmée.
c) Activité économique de la
mère
137 | Page
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
L'occupation de la mère n'a pas une influence
significative sur le retard de croissance quelle que soit l'année. Mais
l'activité influençait le retard de croissance au départ
(effet brut) et cette influence est devenue non significative en
présence des facteurs niveau de vie et niveau d'instruction .Cependant,
le milieu de socialisation fait ressortir l'effet de l'activité
économique (modèles M8 du tableau 5.4) qui sera
complètement annulé après l'introduction de l'âge de
l'enfant dans le modèle M10 de 1996. Le même scénario s'est
aussi observé en 2001 où l'introduction de l'âge de
l'enfant annule complètement de l'effet de l'activité
économique de la mère. Mais en 2006, en dehors de l'âge de
l'enfant qui annule l'effet de l'activité sur la malnutrition, le sexe
de l'enfant fait ressortir cet effet (Modèles M10 et M11 du tableau 5.6)
qui sera ensuite annule à nouveau par le facteur vaccination.
Ainsi on peut donc déduire de ces différents
constats que l'effet de l'activité de la mère sur le retard de
croissance passe de façon prépondérant par celui de
l'âge de l'enfant et ensuite par le sexe de l'enfant et la vaccination.
Ces résultats montrent que l'hypothèse H3 qui stipule que le
risque de malnutrition et son évolution temporelle sont
significativement déterminés par l'activité
économique de la mère ; c'est à dire l'exercice d'une
activité économique rémunérée est
significativement associé à l'augmentation de la malnutrition est
infirmée.
5.1.5.2. Influences des autres facteurs a). Facteurs
du contexte de résidence
? Région de résidence de la
mère
En 1996, la région de résidence explique le
retard de croissance des enfants de moins de cinq ans au Bénin (au seuil
de 5%). Ainsi toute chose étant égale par ailleurs, les enfants
résidant avec leurs mères dans l'Atacora courent 2,02 fois plus
de risque de souffrir du retard de croissance que leurs homologues
résidant dans l'Atlantique. Les enfants résidant dans les autres
régions (Borgou, Mono, Ouémé et Zou) ne se distinguent pas
significativement de ceux de l'Atlantique.
En 2001 l'influence de la région de résidence
sur l'état nutritionnel des enfants n'est pas significative. Mais en
2006, la région de résidence fait son apparition et elle devient
un facteur significatif au seuil de 5%. Ainsi les enfants dont les mères
vivent dans les régions
138 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
du Borgou et du Zou se distinguent significativement de ceux
de l'Atlantique. En effet ils respectivement 1,60 et 1,50 fois plus de risque
de souffrir de la malnutrition que leur congénères de
l'Atlantique. Mais il n'y a pas de différence significative entre les
enfants issus des mères résidant dans l'Atacora,
l'Ouémé, Mono et ceux de l'Atlantique.
? Milieu de résidence
Le milieu de résidence est non significatif dans le
modèle saturé en 1996. Mais en 2001 et en 2006, l'effet du milieu
de résidence est significatif au seuil de 5%. Ainsi les enfants qui
vivent dans les milieux urbains ont 0,70 fois moins de risque de souffrir du
retard de croissance que leurs homologues du milieu rural en 2001. Le risque de
malnutrition de cette catégorie a légèrement
augmenté passant de 0,65 (effet but) à 0,70 (effet net) montrant
ainsi l'effet des autres facteurs (tableau5.5). Mais en 2006, par rapport aux
enfants des milieux ruraux, ceux des milieux urbains courent 0,84 fois moins de
risque de souffrir de la malnutrition chronique (modèle M16 du tableau
5.6).
Par ailleurs entre 2001 et 2006, le risque d'exposition a
augmenté. En effet, le risque parmi les enfants dont leurs mères
vivent dans les milieux urbains est de 0,70 en 2001. Mais en 2006, ce risque
est passé à 0,83 dans cette même catégorie
d'enfant.
b). Facteurs socio-culturels ? Religion
de la mère
En 1996, la religion de la mère présente une
influence significative sur l'état nutritionnel des enfants. Ainsi, les
enfants issus des mères de religion traditionnelle courent 1,49 fois
moins risque de souffrir du retard de croissance que ceux issus des
mères de religion traditionnelle. Toutefois, il n'y a pas de
différence significative entre les enfants dont leurs mères sont
musulmanes ou sans religion et les enfants des mères chrétiennes.
Par contre en 2001, par rapport aux enfants issus des mères
chrétiennes, les enfants des mères traditionnelles courent 1,24
fois plus de risque d'être malnutris (modèle M16 du tableau 5.5)
et aucune différence significative n'a été
remarquée entre les enfants issus des mères musulmanes ou sans
religion et les enfants des mères chrétiennes. M en 2006,
l'influence de ce facteur n'est pas significative.
139 | Page
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
V' Milieu de socialisation
En 1996 comme en 2006, le milieu de socialisation de la
mère n'a pas d'influence significative sur l'état nutritionnel
des enfants (tableau 5.4 et tableau 5.6). Par contre en 2001, ce facteur est
significatif au seuil de 5%. Ainsi les enfants dont les mères sont
socialisées à Cotonou courent 0,62 fois moins de risque de
souffrir de la malnutrition que ceux dont leurs mères sont
socialisées en milieu rural. Cependant, il n'y a pas de
différence entre les enfants dont les mères des autres villes ou
à l'étranger et ceux dont leurs vivent en milieu rural.
c). Facteurs socio-démographiques
Parmi tous les facteurs socio-démographiques introduits
dans le modèle saturé, seul l'âge et le sexe de l'enfant
sont significatif en 1996. L'âge de la mère à
l'accouchement, l'intervalle inter génésique et l'âge de
l'enfant sont significatifs au seuil de 5% en 2001. Mais en 2006, l'âge
de l'enfant, le sexe de l'enfant, l'âge de la mère à
l'accouchement et l'intervalle inter génésique sont
significatif.
V' Age à l'accouchement des
enfants
Non significatif en 1996, l'effet de l'âge de la
mère à l'accouchement est devenu significatif en 2001. En effet,
les enfants des mères adolescentes (ayant moins de vingt ans) courent
1,57 fois plus de risque de souffrir de la malnutrition chronique que ceux
issus des mères jeunes (20-34ans). Mais le comportement des mères
adultes (35ans et plus) ne se distingue pas significativement de celui des
mères jeunes.
En 2006, l'âge de la mère réduit aussi
considérablement le risque d'avoir des enfants malnutris. En effet, les
enfants des mères adolescentes courent 1,26 fois plus de risque de
souffrir du retard de croissance que ceux issus des mères jeunes. Il n'y
a pas de différence significative entre les enfants des mères
jeunes et ceux des mères adultes.
Mais notons que le risque de malnutrition dans la
catégorie des enfants des mères adolescentes a diminué
passant de 1,57 en 2001 à 1,26 en 2006. De plus, l'effet de l'âge
à l'accouchement des mères sur la malnutrition diminue au fur et
à mesure que l'âge à l'accouchement.
140 | Page
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
? Intervalle inter génésique
L'intervalle inter génésique n'explique pas le
retard de croissance des enfants en 1996. Mais en 2001, l'influence de ce
facteur est significative au seuil de 5%. Les enfants dont l'intervalle
inter-génésique est court (moins de 24mois) ou moyen (24 à
35mois) courent respectivement 1,68 et 1,24 fois plus de risque que ceux ayant
un intervalle inter-génésique long (tableau 5.5). De plus, il n'y
a pas de différence significative entre les enfants n'ayant pas
d'intervalle inter-génésique et ceux ayant un intervalle long
(.36mois ou plus)
Cependant en 2006, on constate la tendance est la même
que celle observée en 2001. En effet, les enfants d'intervalle inter
génésique court ou moyen courent respectivement 1,22 et 1,15 fois
plus de risque de souffrir du retard de croissance que ceux ayant un intervalle
long (tableau5.6). Donc, plus l'intervalle est court, plus le risque de
malnutrition est élevé.
Par ailleurs, le risque de malnutrition a diminué entre
2001-2006. En effet il est passé de 1,68 en 2001 à 1,22 en 2006
pour les enfants ayant un intervalle court. Pour ceux qui ont un intervalle
moyen, le risque est passé de 1,24 en 2001 à 1,15 en 2006; soit
une baisse d'environ de 7%.
? Age de l'enfant
L'âge de l'enfant est un facteur qui explique le retard
de croissance des enfants de moins de cinq ans au Bénin au seuil de 5%
sur l'ensemble de la période 1996- 2006. En effet, par rapport aux
enfants âgés de 0-11mois, ceux âgés de 12-23mois et
de 24-35mois courent respectivement 2,61 et 6,37 plus de risque d'être
atteints de la malnutrition en 1996.
En 2001, les enfants âgés de 12-23mois et de
24-35mois ont respectivement 4,71 et 6,77 fois plus de risque d'être
malnutris que ceux âgés de 0-11mois. De même, les enfants
âgés 36-47mois et 48-59mois courent respectivement 6,42 et
5,33fois plus de risque de souffrir du retard de croissance que ceux
âgés de 0-11mois. Ainsi, on remarque que le risque de malnutrition
augmente avec l'âge jusqu'à 35ème mois où
il commence par diminuer.
Cette tendance s'observe également en 2006. Par rapport
aux enfants âgés 0-11mois, les enfants âgés de
12-23mois, 24-35mois courent respectivement 2,06 et 2,48 fois
141 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
plus de risque d'être malnutris. Quant aux enfants
âgés de 36-47 mois et de 48-59 mois, le risque d'exposition est
respectivement de 2,4 et 1,88 fois plus que ceux âgés de 0-11mois.
V' Le sexe de l'enfant
Le sexe de l'enfant explique significativement le retard de
croissance chez les moins de cinq ans au seuil 5% en 1996 et en 2006. En effet,
les enfants de sexe masculin courent 1,67 fois plus de risque que ceux de sexe
féminin en 1996. De même en 2006, par rapport aux filles, les
garçons de moins de cinq courent 1,30 fois plus de risque de souffrir du
retard de croissance. Ainsi, les enfants de sexe masculin sont les plus
touchés par la malnutrition. Mais le risque d'exposition parmi les
enfants garçon a diminué en passant 1,67en 1996 à 1,30 en
2006 soit une baisse de 22% sur la période.
d). Facteurs liés aux comportements sanitaires et
nutritionnels de la mère
Parmi les facteurs relatifs aux comportements sanitaires et
nutritionnel de la mère introduits dans les différents
modèles la vaccination, l'état morbide, la qualité de
l'eau boisson, et l'allaitement en 2001.
V' Vaccination
Non significatif en 1996, l'effet de la vaccination sur la
malnutrition est devenu significatif en 2001. Ainsi les enfants non
vaccinés, c'est-à-dire ceux qui n'ont reçu aucune dose de
BCG, ni les trois doses de DTcoq ou de Polio courent 1,35 fois plus de risque
de souffrir du retard de croissance que ceux qui sont vacciné. De
même, les enfants qui en ont reçu partiellement ces doses courent
1,20 fois plus de risque d'être atteint de retard de croissance que ceux
qui sont complètement vaccinés. Ce pendant en 2006, l'effet de la
vaccination n'est pas significative.
V' Etat morbide
L'influence de l'effet des maladies contractées par les
enfants au cours de la période de référence sur
l'état nutritionnel des enfants est significative au seuil de 5%, et
ceci seulement en 2001. Les enfants qui ont souffert des trois type de maladie,
c'est-à-dire la diarrhée, de la fièvre et de la taux,
courent 1,52 fois plus de risque de souffrir du retard de croissance que ceux
n'ayant souffert d'aucune maladie en 2001.Mais ceux qui ont souffert d'une ou
de deux des trois maladies courent le même risque que ceux n'ayant
souffert d'aucune maladie. En 2006, l'influence des maladies suscitées
ne sont pas significatives.
V' Qualité de l'eau de boisson
142 | Page
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
L'influence de la qualité de l'eau de boisson est
significative au seuil de 5% en 2001. Ainsi les enfants qui consomment de l'eau
non potable courent 1,22 fois plus de risque d'être atteint de la
malnutrition que ceux qui consomment de l'eau potable. Mais en 2006, la
qualité de l'eau n'a plus une influence significative sur la
malnutrition des enfants (tableau5.6).
? Allaitement
L'allaitement n'a une influence significative sur la
malnutrition des enfants qu'en 2001. Les enfants qui ne sont pas
allaités ont 4,48 fois plus risque d'être malnutris que ceux qui
sont allaité (tableau5.5). Cet effet n'est plus significatif en 2006.
e). Influence du facteur taille du
ménage
La taille n'a aucun effet significatif sur le retard de
croissance en 1996 et en 2001 Mais l'influence de la taille du ménage
est significative en 2006. En effet, on remarque les enfants vivant dans les
ménages ayant une petite taille (entre 1 et 4 personnes) courent 0,84
fois moins de risque de souffrir du retard de croissance que ceux vivant les
ménages d'au moins 6 personnes (tableau5.6). Il n'y a pas de
différence significative entre les enfants vivant les ménages de
5 personnes et ceux des ménages de 6 personnes ou plus.
143 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au
Bénin
Tableau 5.4 : Rapport des cotes cde la malnutrition
des enfants de moins de cinq ans au Bénin en 1996
Variables
|
|
Effets nets des facteurs socio-économiques sur le retard
de croissance des enfants de moins de cinq ans au Bénin en 1996
|
|
|
Effet brut
|
M0 M1
|
M 2
|
M 3
|
M 4
|
M 5
|
M 6
|
M7
|
M 8
|
M9
|
M 10
|
M 11
|
M 12
|
M13
|
M14
|
M 15
|
Niveau de vie
|
|
|
|
|
|
|
ns
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Pauvre
|
1,20ns
|
1,21*
|
1,20ns
|
1,19ns
|
1,16ns
|
1,16ns
|
1,14ns
|
1,15ns
|
1,14ns
|
1,14ns
|
1,14ns
|
1,12ns
|
1,12ns
|
1,12ns
|
1,14ns
|
1,14ns
|
Moyen
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Riche
|
0,81*
|
0,82ns
|
0,86ns
|
0,89ns
|
0,94ns
|
0,95ns
|
0,96ns
|
0,95ns
|
0,95ns
|
0,97ns
|
0,85ns
|
0,84ns
|
0,84ns
|
0,85ns
|
0,85ns
|
0,87ns
|
Niveau d'instruction
|
|
|
|
|
|
|
ns
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Sans niveau
|
Ref
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
primaire
|
0,87ns
|
|
0,97ns
|
0,96ns
|
0,95ns
|
0,96ns
|
0,99ns
|
1,03ns
|
1,01ns
|
1,00ns
|
0,99ns
|
0,99ns
|
0,98ns
|
0,98ns
|
0,99ns
|
1,01ns
|
secondaire
|
0,52***
|
|
0,65*
|
0,67ns
|
0,69ns
|
0,70ns
|
0,75ns
|
0,78ns
|
0,79ns
|
0,79ns
|
0,72ns
|
0,71ns
|
0,71ns
|
0,71ns
|
0,72ns
|
0,73ns
|
Occupation
|
|
|
|
|
|
|
ns
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Inactives
|
0,63**
|
|
|
0,68*
|
0,68*
|
0,69*
|
0,67*
|
0,66**
|
0,65**
|
0,65**
|
0,71ns
|
0,72ns
|
0,72ns
|
0,71ns
|
0,72ns
|
0,72ns
|
Service_adm
|
0,56ns
|
|
|
0,73ns
|
0,78ns
|
0,78ns
|
0,79ns
|
0,80ns
|
0,80ns
|
0,80ns
|
0,87ns
|
0,88ns
|
0,89ns
|
0,87ns
|
0,89ns
|
0,90ns
|
commerçantes
|
Ref
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
agricultrices
|
1,04ns
|
|
|
0,97ns
|
0,91ns
|
0,91ns
|
0,86ns
|
0,84ns
|
0,84ns
|
0,85ns
|
0,86ns
|
0,87ns
|
0,86ns
|
0,85ns
|
0,84ns
|
0,84ns
|
ouvrière
|
0,80ns
|
|
|
0,97ns
|
0,95ns
|
0,96ns
|
0,97ns
|
0,97ns
|
0,96ns
|
0,96ns
|
0,93ns
|
0,91ns
|
0,91ns
|
0,90ns
|
0,91ns
|
0,91ns
|
Région de résidence
|
|
|
|
|
|
|
***
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Atacora
|
|
|
|
|
1,74***
|
1,74***
|
1,68***
|
1,67***
|
1,66***
|
1,68***
|
2,05***
|
2,02***
|
2,02***
|
2,02***
|
2,05***
|
2,02***
|
Borgou
|
|
|
|
|
1,02ns
|
1,02ns
|
1,07ns
|
1,04ns
|
1,04ns
|
1,04ns
|
1,19ns
|
1,18ns
|
1,18ns
|
1,15ns
|
1,16ns
|
1,16ns
|
Atlantique
|
|
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ouémé
|
|
|
|
|
1,16ns
|
1,16ns
|
1,23ns
|
1,22ns
|
1,24ns
|
1,25ns
|
1,26ns
|
1,24ns
|
1,23ns
|
1,24ns
|
1,25ns
|
1,21ns
|
Mono
|
|
|
|
|
1,40*
|
1,39*
|
1,23ns
|
1,25ns
|
1,26ns
|
1,25ns
|
1,31ns
|
1,30ns
|
1,30ns
|
1,33ns
|
1,36ns
|
1,35ns
|
144 | Page
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au
Bénin
Zou
|
|
|
|
|
|
1,21ns
|
1,21ns
|
1,25ns
|
1,23ns
|
1,21ns
|
1,21ns
|
1,31ns
|
1,28ns
|
1,28ns
|
1,28ns
|
1,30ns
|
1,31ns
|
Milieu de résidence
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ns
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Rural
|
|
|
|
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Urbain
|
|
|
|
|
|
|
0,95ns
|
0,96ns
|
0,98ns
|
0,98ns
|
0,97ns
|
1,00ns
|
1,00ns
|
1,00ns
|
1,01ns
|
0,99ns
|
1,00ns
|
Religion
|
|
|
|
|
|
|
|
|
***
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Chrétien
|
|
|
|
|
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Traditionnel
|
|
|
|
|
|
|
|
1,48***
|
1,45***
|
1,45***
|
1,47***
|
1,55***
|
1,56***
|
1,56***
|
1,54***
|
1,52***
|
1,49***
|
Musulman
|
|
|
|
|
|
|
|
1,11ns
|
1,11ns
|
1,11ns
|
1,12ns
|
1,05ns
|
1,07ns
|
1,07ns
|
1,07ns
|
1,05ns
|
1,04ns
|
Sans Religion
|
|
|
|
|
|
|
|
1,05ns
|
1,04ns
|
1,03ns
|
1,04ns
|
1,01ns
|
1,03ns
|
1,03ns
|
1,01ns
|
0,96ns
|
0,94ns
|
Milieu se socialisation
|
|
|
|
|
|
|
|
|
***
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cotonou
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0,81ns
|
0,80ns
|
0,80ns
|
0,85ns
|
0,85ns
|
0,85ns
|
0,85ns
|
0,81ns
|
0,81ns
|
Autres villes
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0,92ns
|
0,93ns
|
0,93ns
|
0,89ns
|
0,92ns
|
0,92ns
|
0,92ns
|
0,93ns
|
0,92ns
|
Milieu rural
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Etranger
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0,73*
|
0,73*
|
0,73*
|
0,73*
|
0,75*
|
0,75ns
|
0,75ns
|
0,75ns
|
0,75ns
|
Age de la mère
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ns
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Adolescentes
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1,31*
|
1,29ns
|
1,20ns
|
1,24ns
|
1,24ns
|
1,24ns
|
1,25ns
|
1,24ns
|
jeunes
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Adultes
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0,90ns
|
0,92ns
|
0,93ns
|
0,91ns
|
0,91ns
|
0,90ns
|
0,90ns
|
0,90ns
|
Intervalle inter-génésique
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ns
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Première naissance
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1,11ns
|
1,08ns
|
1,06ns
|
1,06ns
|
1,08ns
|
1,08ns
|
1,08ns
|
court
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1,35*
|
1,04ns
|
1,02ns
|
1,02ns
|
1,03ns
|
1,03ns
|
1,03ns
|
Moyen
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1,14ns
|
1,04ns
|
1,04ns
|
1,04ns
|
1,04ns
|
1,03ns
|
1,03ns
|
Long
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Age enfant
|
|
|
|
|
|
|
|
|
****
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0-11 mois
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
145 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au
Bénin
12-23 mois 2,57*** 2,56*** 2,56*** 2,59*** 2,61*** 2,61***
|
24- 35 mois
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
6,17***
|
6,26***
|
6,23***
|
6,27***
|
6,39***
|
6,37***
|
Sexe de l'enfant
|
|
|
|
****
|
|
|
|
|
|
|
|
Féminin
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Masculin
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1,65***
|
1,65***
|
1,66***
|
1,67***
|
1,67***
|
Allaitement
|
|
|
|
|
|
ns
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Allaité
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Non allaité
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1,17ns
|
1,17ns
|
1,15ns
|
1,16ns
|
Vaccination
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ns
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Non vacciné
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1,13ns
|
1,14ns
|
1,13ns
|
Partiellement
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1,01ns
|
1,00ns
|
1,00ns
|
Vacciné
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Etat morbide
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ns
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Aucune maladie
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Une maladie
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1,17ns
|
1,18ns
|
2 maladies
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1,05ns
|
1,05ns
|
3 maladies
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1,02ns
|
1,01ns
|
Qualité de l'eau
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ns
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Eau potable
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ref
|
Eau non potable
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1,14ns
|
Taille du ménage
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ns
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Petite taille
|
|
0,77**
|
0,78*
|
0,80*
|
0,83ns
|
0,86ns
|
0,86ns
|
0,88ns
|
0,89ns
|
0,85ns
|
0,84ns
|
0,83ns
|
0,83ns
|
0,83ns
|
0,81ns
|
0,80ns
|
0,80ns
|
Taille moyenne
|
|
0,91ns
|
0,92ns
|
0,93ns
|
0,96ns
|
0,99ns
|
0,99ns
|
0,99ns
|
1,00ns
|
0,99ns
|
0,98ns
|
0,96ns
|
0,95ns
|
0,95ns
|
0,96ns
|
0,95ns
|
0,96ns
|
6 personnes ou
plus Ref Ref Ref Ref Ref Ref Ref Ref Ref Ref Ref Ref Ref Ref
Ref Ref
|
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au
Bénin
Khi-deux
|
|
4,46
|
18,82
|
21,96
|
23,48
|
41,64
|
41,84
|
51,04
|
55,69
|
60,51
|
63,46
|
295,08
|
321,6
|
321,71
|
322,93
|
325,41
|
327,15
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
***
|
|
|
|
|
|
|
|
|
significativité
|
|
ns
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
pseudo R2
|
|
0,0015
|
0,0063
|
0,0074
|
0,0082
|
0,0145
|
0,0146
|
0,0178
|
0,0196
|
0,0213
|
0,0224
|
0,104
|
0,1133
|
0,1133
|
0,1134
|
0,1163
|
0,117
|
146 | Page
147 | Page
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au
Bénin
Tableau 5.5: Rapport des cotes de la malnutrition des
enfants de moins de cinq ans au Bénin en 2001
Variables
|
|
|
Effets nets des facteurs socio-économiques sur le retard
de croissance des enfants de moins de cinq ans au Bénin en 2006
|
|
|
Effet brut
|
M0 M1
|
M 2
|
M 3
|
M 4
|
M 5
|
M 6
|
M7
|
M 8
|
M9
|
M 10
|
M 11
|
M 12
|
M13
|
M 14
|
M15
|
M 16
|
Niveau de vie
|
|
|
|
|
|
|
***
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Pauvre
|
1,17*
|
1,17*
|
1,15ns
|
1,14ns
|
1,15ns
|
1,13ns
|
1,14ns
|
1,15ns
|
1,16ns
|
1,17ns
|
1,2*
|
1,2*ns
|
1,18ns
|
1,17ns
|
1,16ns
|
1,16ns
|
1,15ns
|
Moyen
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Riche
|
0,6***
|
0,6***
|
0,76***
|
0,78**
|
0,77**
|
0,90ns
|
0,90ns
|
0,91ns
|
0,93ns
|
0,92ns
|
0,82*
|
0,82*
|
0,83ns
|
0,84ns
|
0,85ns
|
0,85ns
|
0,87ns
|
Niveau d'instruction
|
|
|
|
|
|
|
***
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Sans niveau
|
Ref
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
primaire
|
0,67***
|
|
0,77***
|
0,79**
|
0,78**
|
0,83*
|
0,84*
|
0,86ns
|
0,84*
|
0,86ns
|
0,86ns
|
0,87ns
|
0,87ns
|
0,86ns
|
0,85ns
|
0,86ns
|
0,87ns
|
secondaire
|
0,28***
|
|
0,36***
|
0,43***
|
0,42***
|
0,46***
|
0,47***
|
0,48***
|
0,48***
|
0,49***
|
0,44***
|
0,45***
|
0,45***
|
0,44***
|
0,44***
|
0,45***
|
0,46***
|
Activité économique
|
|
|
|
|
|
|
ns
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Inactives
|
0,74**
|
|
|
0,77**
|
0,77**
|
0,77**
|
0,77**
|
0,77**
|
0,73**
|
0,75**
|
0,89ns
|
0,89ns
|
0,88ns
|
0,88ns
|
0,87ns
|
0,87ns
|
0,86ns
|
Service_adm
|
0,3***
|
|
|
0,5***
|
0,49***
|
0,48***
|
0,49***
|
0,52**
|
0,5***
|
0,53**
|
0,66ns
|
0,67ns
|
0,66ns
|
0,66ns
|
0,67ns
|
0,67ns
|
0,68ns
|
Commerçantes
|
Ref
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
agricultrices
|
1,35***
|
|
|
1,04ns
|
1,03ns
|
1,03ns
|
1,01ns
|
0,98ns
|
0,98ns
|
0,97ns
|
0,97ns
|
0,97ns
|
0,97ns
|
0,97ns
|
0,96ns
|
0,98ns
|
0,98ns
|
ouvrière
|
0,90ns
|
|
|
1,02ns
|
1,02ns
|
0,97ns
|
0,97ns
|
0,96ns
|
0,95ns
|
0,99ns
|
0,92ns
|
0,91ns
|
0,90ns
|
0,93ns
|
0,95ns
|
0,95ns
|
0,95ns
|
Région de résidence
|
|
|
|
|
|
|
ns
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Atacora
|
|
|
|
|
0,82ns
|
0,84ns
|
0,83ns
|
0,74**
|
0,73**
|
0,72**
|
0,79ns
|
0,79ns
|
1,25ns
|
1,22ns
|
1,17ns
|
1,18ns
|
1,21ns
|
Borgou
|
|
|
|
|
0,95ns
|
0,95ns
|
0,95ns
|
0,86ns
|
0,83ns
|
0,81ns
|
0,97ns
|
0,97ns
|
1,23ns
|
1,20ns
|
1,21ns
|
1,19ns
|
1,22ns
|
Atlantique
|
|
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ouémé
|
|
|
|
|
0,98ns
|
0,95ns
|
0,98ns
|
0,86ns
|
0,88ns
|
0,88ns
|
0,92ns
|
0,92ns
|
1,00ns
|
1,00ns
|
0,93ns
|
0,92ns
|
0,95ns
|
Mono
|
|
|
|
|
1,10ns
|
1,04ns
|
0,94ns
|
0,87ns
|
0,87ns
|
0,89ns
|
0,80ns
|
0,79ns
|
1,10ns
|
1,11ns
|
1,04ns
|
1,05ns
|
1,10ns
|
Zou
|
|
|
|
|
0,93ns
|
0,88ns
|
0,88ns
|
0,80*
|
0,79**
|
0,79**
|
0,85ns
|
0,85ns
|
1,05ns
|
1,08ns
|
1,00ns
|
1,00ns
|
1,05ns
|
Milieu de résidence
|
|
|
|
|
|
|
***
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
148 | Page
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au
Bénin
Rural
|
|
|
|
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Urbain
|
|
|
|
|
|
|
0,65***
|
0,66***
|
0,64***
|
0,65***
|
0,67***
|
0,69***
|
0,68***
|
0,68***
|
0,68***
|
0,69***
|
0,69***
|
0,70***
|
Religion
|
|
|
|
|
|
|
|
***
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Chrétien
|
|
|
|
|
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Traditionnel
|
|
|
|
|
|
|
|
1,23**
|
1,23**
|
1,21*
|
1,24**
|
1,29**
|
1,29**
|
1,29**
|
1,25**
|
1,26**
|
1,26**
|
1,24*
|
Musulman
|
|
|
|
|
|
|
|
1,00ns
|
1,00ns
|
1,00ns
|
1,02ns
|
1,00ns
|
1,00ns
|
0,99ns
|
0,97ns
|
0,95ns
|
0,95ns
|
0,95ns
|
Sans Religion
|
|
|
|
|
|
|
|
0,91ns
|
0,89ns
|
0,89ns
|
0,88ns
|
0,91ns
|
0,91ns
|
0,91ns
|
0,88ns
|
0,88ns
|
0,87ns
|
0,88ns
|
Milieu de socialisation
|
|
|
|
|
|
|
|
***
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cotonou
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0,7***
|
0,68***
|
0,68***
|
0,65***
|
0,66***
|
0,62***
|
0,61***
|
0,61***
|
0,61***
|
0,62***
|
Autres villes
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1,2**
|
1,18*
|
1,15ns
|
1,14ns
|
1,14ns
|
1,14ns
|
1,14ns
|
1,15ns
|
1,14ns
|
1,14ns
|
Milieu rural
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Etranger
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0,76**
|
0,77*
|
0,74**
|
0,74**
|
0,74**
|
0,74**
|
0,76*
|
0,76*
|
0,77*
|
0,77*
|
Age de la mère
|
|
|
|
|
|
|
|
***
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Adultes
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0,90ns
|
0,90ns
|
0,93ns
|
0,93ns
|
0,93ns
|
0,94ns
|
0,95ns
|
0,95ns
|
0,93ns
|
jeunes
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Adolescentes
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1,45***
|
1,59***
|
1,6***
|
1,6***
|
1,60***
|
1,59***
|
1,56***
|
1,57***
|
1,57***
|
Intervalle inter-génésique
|
|
|
|
|
|
|
|
***
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Première naissance
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0,95ns
|
1,01ns
|
1,02***
|
1,01ns
|
1,05ns
|
1,06ns
|
1,05ns
|
1,05ns
|
court
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1,76***
|
1,68***
|
1,68**
|
1,69***
|
1,70***
|
1,70***
|
1,68***
|
1,68***
|
Moyen
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1,31***
|
1,23**
|
1,23***
|
1,24***
|
1,23**
|
1,23**
|
1,24**
|
1,23**
|
Long
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Age de l?enfant
|
|
|
|
|
|
|
|
***
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0-11 mois
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
12-23 mois
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4,46***
|
4,46***
|
4,42***
|
4,75***
|
4,81***
|
4,76***
|
4,71***
|
24- 35 mois
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
6,72***
|
6,76***
|
6,56***
|
7,00***
|
6,95***
|
6,88***
|
6,77***
|
149 | Page
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au
Bénin
36-47 mois
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
6,32***
|
6,3***
|
6,26***
|
6,74***
|
6,73***
|
6,58***
|
6,42***
|
48-59 mois
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
5,12***
|
5,16***
|
5,08***
|
5,45***
|
5,46***
|
5,4***
|
5,33***
|
Sexe de l'enfant
|
|
|
|
|
|
|
|
ns
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Féminin
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Masculin
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1,10ns
|
1,10ns
|
1,11ns
|
1,11ns
|
1,11ns
|
1,11ns
|
Allaitement
|
|
|
|
|
|
|
|
***
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Allaité
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Non allaité
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4,48***
|
4,48***
|
4,53***
|
4,74***
|
4,87***
|
Vaccination
|
|
|
|
|
|
|
|
***
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Non vacciné
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1,42**
|
1,4**
|
1,36*
|
1,35*
|
Partiellement
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1,2**
|
1,2**
|
1,19**
|
1,20**
|
Vacciné
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Supplémentation
|
en vitamine A
|
|
|
|
|
|
|
ns
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
N'a pas reçu
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
A reçu
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0,84*
|
0,84*
|
0,85ns
|
Etat morbide
|
|
|
|
|
|
|
|
***
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Aucune maladie
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Une maladie
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1,02ns
|
1,01ns
|
2 maladies
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0,8**
|
0,79*
|
3 maladies
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1,54**
|
1,52**
|
Qualité de l'eau
|
|
|
|
|
|
|
|
***
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Eau potable
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ref
|
Eau non potable
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1,22**
|
Taille du ménage
|
|
|
|
|
|
|
|
ns
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au
Bénin
Petite taille
|
0,94ns
|
|
0,95ns
|
0,95ns
|
0,97ns
|
0,96ns
|
0,98ns
|
0,98ns
|
0,98ns
|
0,93ns
|
0,96ns
|
0,93ns
|
0,93ns
|
0,93ns
|
0,91ns
|
0,91ns
|
0,91ns
|
0,90ns
|
Taille moyenne
|
0,96ns
|
|
0,95ns
|
0,95ns
|
0,94ns
|
0,93ns
|
0,95ns
|
0,96ns
|
0,95ns
|
0,95ns
|
0,94ns
|
0,94ns
|
0,94ns
|
0,94ns
|
0,94ns
|
0,94ns
|
0,94ns
|
0,93ns
|
6 personnes ou plus
|
Ref
|
|
Ref
|
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|
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|
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|
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|
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|
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|
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|
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|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Khi-deux
|
|
|
74,35
|
125,27
|
137,05
|
141,87
|
164,82
|
169,34
|
188,39
|
202,24
|
227,25
|
536,03
|
537,71
|
551,9
|
552,68
|
563,19
|
575,88
|
582,95
|
Significativité
|
|
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
Pseudo R2
|
|
|
0,016
|
0,027
|
0,0297
|
0,0307
|
0,0357
|
0,0368
|
0,041
|
0,044
|
0,0496
|
0,117
|
0,1174
|
0,1204
|
0,1217
|
0,1241
|
0,1269
|
0,1285
|
150 | Page
151 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au
Bénin
Tableau 5.6 : Rapport des cotes de la
malnutrition des enfants de moins de cinq ans au Bénin en 2006
|
Effets nets des facteurs socio-économiques sur le retard
de croissance des enfants de moins de cinq ans au Bénin en 2006
|
Variables
|
Effet brut
|
M0
|
M1
|
M 2
|
M 3
|
M 4
|
M 5
|
M 6
|
M7
|
M 8
|
M9
|
M 10
|
M 11
|
M 12
|
M13
|
M 14
|
M15
|
M 16
|
Niveau de vie
|
|
|
|
|
|
|
|
|
***
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Pauvre
|
1,07 ns
|
|
1,06 ns
|
1,03 ns
|
1,01 ns
|
1,05 ns
|
1,04 ns
|
1,04 ns
|
1,04 ns
|
1,05ns
|
1,05ns
|
1,05ns
|
1,06ns
|
1,06ns
|
1,07ns
|
1,07ns
|
1,07ns
|
1,06ns
|
Moyen
|
Ref
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Riche
|
0,61***
|
|
0,62** *
|
0,69** *
|
0,71** *
|
0,72** *
|
0,76** *
|
0,75** *
|
0,76** *
|
0,76** *
|
0,77** *
|
0,76** *
|
0,76** *
|
0,75***
|
0,75** *
|
0,75** *
|
0,75** *
|
0,76** *
|
Niveau d'instruction
|
|
|
|
|
|
|
|
|
***
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Sans niveau
|
Ref
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
primaire
|
0,62***
|
|
|
0,71** *
|
0,72** *
|
0,74** *
|
0,75** *
|
0,74** *
|
0,74** *
|
0,73** *
|
0,73** *
|
0,74** *
|
0,73** *
|
0,74***
|
0,73** *
|
0,74** *
|
0,74** *
|
0,74** *
|
secondaire
|
0,44***
|
|
|
0,57** *
|
0,61** *
|
0,64** *
|
0,66** *
|
0,67** *
|
0,67** *
|
0,67** *
|
0,66** *
|
0,67** *
|
0,66** *
|
0,67***
|
0,66** *
|
0,67** *
|
0,67** *
|
0,67** *
|
Activité économique
|
|
|
|
|
|
|
|
|
***
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Inactives
|
1,11*
|
|
|
|
1,11*
|
1,05 ns
|
1,05 ns
|
1,07 ns
|
1,07 ns
|
1,03ns
|
1,00ns
|
1,08ns
|
1,07ns
|
1,07ns
|
1,08ns
|
1,08ns
|
1,08ns
|
1,08ns
|
Service_adm
|
0,42***
|
|
|
|
0,67**
|
0,67**
|
0,67**
|
0,64**
|
0,64**
|
0,65** *
|
0,65**
|
0,67*
|
0,67**
|
0,67**
|
0,67*
|
0,67*
|
0,67*
|
0,67*
|
commerçantes
|
Ref
|
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
agricultrices
|
1,14***
|
|
|
|
1,13** *
|
1,06 ns
|
1,04 ns
|
1,05 ns
|
1,05 ns
|
1,04ns
|
1,03ns
|
1,02ns
|
1,02ns
|
1,02ns
|
1,02ns
|
1,03ns
|
1,03ns
|
1,03ns
|
ouvrière
|
0,99 ns
|
|
|
|
1,05 ns
|
1,03 ns
|
1,02 ns
|
1,03 ns
|
1,03 ns
|
1,04ns
|
1,04ns
|
1,05ns
|
1,04ns
|
1,04ns
|
1,05ns
|
1,04ns
|
1,05ns
|
1,04ns
|
Région de résidence
|
|
|
|
|
|
|
|
|
***
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Atacora
|
|
|
|
|
|
0,92 ns
|
0,93 ns
|
0,92 ns
|
0,92 ns
|
0,9ns
|
0,9ns
|
0,92ns
|
0,92ns
|
0,92ns
|
0,92ns
|
0,93ns
|
0,93ns
|
0,91ns
|
Borgou
|
|
|
|
|
|
1,65** *
|
1,64** *
|
1,65** *
|
1,63** *
|
1,58** *
|
1,57** *
|
1,59** *
|
1,6***
|
1,6***
|
1,61** *
|
1,61** *
|
1,61** *
|
1,6***
|
Atlantique
|
|
|
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ouémé
|
|
|
|
|
|
1,07 ns
|
1,05 ns
|
1,05 ns
|
1,04 ns
|
1,04ns
|
1,04ns
|
1,04ns
|
1,03ns
|
1,03
|
1,05ns
|
1,06ns
|
1,06ns
|
1,06ns
|
152 | Page
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au
Bénin
Mono 1,02 ns 1,00 ns 1,00 ns 1,00 ns 1,00n s 1,01ns 1,02ns 1,02ns
1,02ns 1,02ns 1,04ns 1,04ns 1,03ns
|
Zou
|
|
|
|
|
|
1,51** *
|
1,48** *
|
1,48** *
|
1,48** *
|
1,45** *
|
1,46** *
|
1,49** *
|
1,49** *
|
1,49***
|
1,5***
|
1,51** *
|
1,51** *
|
1,5***
|
Milieu de résidence
|
|
|
|
***
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Rural
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Urbain
|
|
|
|
|
|
|
0,85** *
|
0,84** *
|
0,84** *
|
0,85** *
|
0,85** *
|
0,84** *
|
0,83** *
|
0,83***
|
0,83** *
|
0,83** *
|
0,83** *
|
0,84** *
|
Religion
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ns
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Chrétien
|
|
|
|
|
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Traditionnel
|
|
|
|
|
|
|
|
0,97 ns
|
0,97ns
|
0,97ns
|
0,98ns
|
0,97ns
|
0,97ns
|
0,97ns
|
0,98ns
|
0,98ns
|
0,98ns
|
0,97ns
|
Musulman
|
|
|
|
|
|
|
|
1,00 ns
|
1,00ns
|
1,00ns
|
1,00ns
|
0,99
|
0,99ns
|
0,99ns
|
1,00ns
|
1,00ns
|
1,00ns
|
0,99ns
|
Sans Religion
|
|
|
|
|
|
|
|
1,02 ns
|
1,02 ns
|
1,03ns
|
1,03ns
|
1,03
|
1,02ns
|
1,02ns
|
1,02ns
|
1,02ns
|
1,02ns
|
1,02ns
|
Milieu se socialisation
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ns
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cotonou
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0,96 ns
|
0,95ns
|
0,95ns
|
0,95ns
|
0,94ns
|
0,94ns
|
0,95ns
|
0,95ns
|
0,95ns
|
0,95ns
|
Autres villes
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1,01 ns
|
1,01ns
|
1,02ns
|
1,02ns
|
1,02ns
|
1,02ns
|
1,02ns
|
1,02ns
|
1,02ns
|
1,01ns
|
Milieu rural
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Etranger
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0,97 ns
|
0,98ns
|
0,98ns
|
0,99ns
|
0,99ns
|
0,99ns
|
0,99ns
|
0,99ns
|
0,99ns
|
0,99ns
|
Age de la mère
|
|
|
|
|
|
|
|
|
***
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Adultes
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0,85** *
|
0,88**
|
0,9*
|
0,9*
|
0,9*
|
0,9*
|
0,9*
|
0,9*
|
0,9*
|
jeunes
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Adolescentes
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1,4***
|
1,33** *
|
1,27** *
|
1,26** *
|
1,26***
|
1,26** *
|
1,26** *
|
1,26** *
|
1,26** *
|
Intervalle inter-génésique
|
|
|
|
|
|
|
|
|
***
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Première naissance
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1,17**
|
1,17**
|
1,18**
|
1,18**
|
1,18**
|
1,18**
|
1,18**
|
1,18**
|
court
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1,27** *
|
1,22** *
|
1,22** *
|
1,22***
|
1,22** *
|
1,22** *
|
1,22** *
|
1,22** *
|
1,13** 1,14** 1,15** 1,15** 1,15** 1,15** 1,15**
Moyen * * * 1,15*** * * * *
|
153 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au
Bénin
Long
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Age enfant
|
|
|
|
|
|
|
|
|
***
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0-11 mois
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
12-23 mois
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2,09** *
|
2,08** *
|
2,08***
|
2,06** *
|
2,06** *
|
2,06** *
|
2,06** *
|
24- 35 mois
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2,53** *
|
2,51** *
|
2,5***
|
2,48** *
|
2,48** *
|
2,48** *
|
2,48** *
|
36-47 mois
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2,42** *
|
2,42** *
|
2,4***
|
2,39** *
|
2,4***
|
2,4***
|
2,4***
|
48-59 mois
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1,92** *
|
1,9***
|
1,88*** *
|
1,88** *
|
1,88** *
|
1,88** *
|
1,88** *
|
Sexe de l'enfant
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
***
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Féminin
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Masculin
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1,3***
|
1,3***
|
1,3***
|
1,3***
|
1,3***
|
1,3***
|
Allaitement
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ns
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Allaité
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Jamais allaité
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1,08ns
|
1,08ns
|
1,08ns
|
1,08ns
|
1,08ns
|
Vaccination
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ns
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Non vacciné
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0,85**
|
0,87*
|
0,87*
|
0,86*
|
Partiellement
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1,00ns
|
1,01ns
|
1,01ns
|
1,01ns
|
Vacciné
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
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Supplémentation
|
en vitamine
|
A
|
|
|
|
|
|
|
ns
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
A reçu
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
N'a pas reçu
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1,15**
|
1,15**
|
1,14*
|
Etat morbide
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ns
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Aucune maladie
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ref
|
Ref
|
Une maladie
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1,03ns
|
1,03ns
|
2 maladies
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0,96ns
|
0,96ns
|
154 | Page
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au
Bénin
3 maladies 1,08ns 1,08ns
|
Qualité de l'eau ns
|
Eau potable
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ref
|
Eau non potable
|
|
|
|
1,07ns
|
Taille du ménage
|
|
ns
|
|
|
Petite taille
|
|
0,81** *
|
0,86** *
|
0,90**
|
0,91**
|
0,91**
|
0,91*
|
0,91**
|
0,91**
|
0,85** *
|
0,84** *
|
0,86
***
|
0,86** *
|
0,85***
|
0,84** *
|
0,84** *
|
0,84** *
|
0,84** *
|
Taille moyenne
|
|
0,96 ns
|
1,00 ns
|
1,04ns
|
1,04 ns
|
1,06 ns
|
1,07 ns
|
1,06 ns
|
1,06 ns
|
1,04 ns
|
1,04 ns
|
1,05 ns
|
1,05 ns
|
1,05 ns
|
1,04 ns
|
1,04 ns
|
1,04 ns
|
1,04 ns
|
6 personnes ou plus
|
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Ref
|
Khi-deux
|
|
|
210,24
|
285,44
|
297,72
|
438,39
|
452,83
|
457,8
|
458,38
|
494,01
|
514,14
|
831,37
|
878,63
|
882,1
|
886,96
|
890,75
|
892,89
|
895,58
|
Significativité
|
|
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
Pseudo R2 0,0126 0,0171 0,0179 0,0263 0,0272 0,028
0,0281 0,0304 0,0316 0,051 0,0539 0,0542 0,0545 0,0547 0,0548
0,055
|
155 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
5.2. Conclusions issues de la confrontation des
hypothèses
Tableau 5.7 : Tableau récapitulatif des
conclusions issues de la confrontation des hypothèses
|
Conclusions
|
Hypothèses
|
EDS 1996
|
EDS 2001
|
EDS 2006
|
H1 : le risque de malnutrition et son évolution
temporelle sont significativement déterminés par le niveau de vie
du ménage. C'est à dire l'augmentation de la pauvreté est
associée à l'augmentation du risque de la malnutrition.
|
infirmée
|
infirmée
|
Confirmée
|
H2 : le risque de malnutrition et son évolution
temporelle sont significativement déterminés par le niveau
d'instruction de la
mère ; donc l'absence d'instruction est
significativement associée à l'augmentation de la
malnutrition.
|
infirmée
|
Confirmée
|
Confirmée
|
H3 : le risque de malnutrition et son évolution
temporelle sont significativement déterminés par
l'activité économique de la
mère, c'est-à-dire l'exercice d'une
activité économique rémunéré est
significativement associé à l'augmentation de la malnutrition.
|
infirmée
|
infirmée
|
infirmée
|
5.3. Hiérarchisation des facteurs
explicatifs
Cette partie est consacrée à la
hiérarchisation des contributions des facteurs explicatifs de la
malnutrition identifiés plus haut grâce aux modèles
globaux. Sachant que
les facteurs socioéconomiques et les autres facteurs ne
contribuent pas tous au même niveau
156 | Page
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
à l'explication de la malnutrition des enfants de moins
cinq ans, il convient de les hiérarchiser selon leur degré de
contribution. Cette hiérarchisation permet aux décideurs et les
acteurs intervenant dans le domaine de la malnutrition de définir ou
d'élaborer des programmes et politiques en fonction de ces facteurs, de
prioriser les actions dans la lutte contre le retard de croissance des enfants
de moins de cinq ans au Bénin.
Pour calculer la contribution de chaque variable à la
prédiction du phénomène, il suffit de calculer le pouvoir
prédictif réel (PPR) par rapport à la valeur limite de la
courbe ROC selon la formule suivante :
- 0
0
La contribution d'une variable à la prédiction
du phénomène se calcule en faisant le rapport entre la variation
du PPR relative à chaque variable et la somme des PPR. (cinquième
colonne des tableaux 5.8 ; 5.9 et 5.10).
Ainsi en 1996, toutes choses étant égales par
ailleurs, l'âge de l'enfant vient en tête avec une contribution
relative de 74,18%. Ensuite, viennent respectivement la région de
résidence de la mère (12,79%), la religion de la mère
(7,78%) et enfin le sexe de l'enfant (tableau 5.8).
Tableau 5.8 : Contribution des facteurs à
l'explication de la malnutrition des enfants de moins cinq ans au Bénin
en 1996
Variable
|
Pouvoir Prédictif Total
|
Pouvoir Prédictif Réel(PPR)
|
Variation des PPR
|
Contribution
|
Rang
|
|
|
Autres facteurs
|
|
|
|
Région de résidence
|
0,5730
|
0,146
|
0,041
|
12,79%
|
2
|
Religion
|
0,5854
|
0,1708
|
0,025
|
7,78%
|
3
|
Age de l'enfant
|
0,7174
|
0,4348
|
0,240
|
74,18%
|
1
|
Sexe de l'enfant
|
0,7259
|
0,4518
|
0,017
|
5,25%
|
4
|
Somme des variations PPR
|
0,324
|
100%
|
|
Source : exploitation des données des EDSB I, II et
II
En 2001, c'est l'âge de l'enfant qui vient en tête
(56,4%), suivi du niveau d'instruction de la mère (13,3%) et le milieu
de résidence (6,9%). Ainsi le niveau
157 | Page
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
d'instruction, le seul facteur socio-économique
présent occupe la deuxième place après l'âge de
l'enfant. Ensuite viennent respectivement l'âge de la mère
à l'accouchement (6,4%), le milieu de résidence en
5ième positon, le milieu de socialisation en
6ième positon, l'allaitement en 7ième
position, l'état morbide en 8ième position enfin la
vaccination et la qualité de l'eau de boisson occupent la
9ième position (tableau5.9).
Tableau 5.9 : Contribution des facteurs à
l'explication de la malnutrition des enfants de moins cinq ans au Bénin
en 2001
Facteurs
|
Pouvoir Prédictif Total
|
Pouvoir Prédictif Réel(PPR)
|
Variation des PPR
|
Contribution (en %)
|
Rang
|
|
Facteurs
|
socio-économiques
|
|
|
|
Niveau d'instruction
|
0,6003
|
0,2006
|
0,0374
|
13,3%
|
2
|
|
|
Autres
facteurs
|
|
|
|
Milieu de résidence
|
0,62
|
0,24
|
0,018
|
6,4%
|
5
|
Milieu de socialisation
|
0,6277
|
0,2554
|
0,009
|
3,1%
|
6
|
Age de la mère
|
0,6368
|
0,2736
|
0,018
|
6,5%
|
4
|
Intervalle inter génésique
|
0,6477
|
0,2954
|
0,022
|
7,8%
|
3
|
Age de l'enfant
|
0,727
|
0,454
|
0,159
|
56,4%
|
1
|
Allaitement
|
0,7313
|
0,4626
|
0,007
|
2,6%
|
7
|
Vaccination
|
0,7326
|
0,4652
|
0,0026
|
0,9%
|
9
|
Etat morbide
|
0,738
|
0,476
|
0,0062
|
2,2%
|
8
|
Qualité de l'eau de boisson
|
0,7392
|
0,4784
|
0,0024
|
0,9%
|
9
|
Somme des variations des PPR
|
0,281
|
|
|
Source : Exploitation des données des EDS I, II et III du
Bénin.
En 2006 le niveau de vie du ménage (31,72%) et
l'âge de l'enfant (21,12%) occupent respectivement la première et
la deuxième place. Ensuite viennent la région de résidence
(16,29%), la taille du ménage (13%) et le niveau de vie (8,24%).
Remarquons également que le sexe de l'enfant,
l'âge de la mère, le milieu de résidence et l'intervalle
inter-génésique occupe respectivement la 6ème,
7ème, 8ème et 9ème place dans la
hiérarchisation (tableau 5.10)
L'âge de l'enfant est dans l'explication du retard de
croissance des enfants de moins de cinq ans entre 1996 et 2006. Il occupait le
premier rang en 1996 et en 2001 avant d'occuper la deuxième place en
2006.
158 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
Tableau 5.10 : Contribution des facteurs à
l'explication de la malnutrition des enfants de moins cinq ans au Bénin
en 2006
Variable
|
Pouvoir Prédictif Total
|
Pouvoir Prédictif Réel (PPR)
|
Variation des PPR
|
Contribution
|
Rang
|
|
|
Facteurs
|
socio-économiques
|
|
|
Niveau de vie
|
0,5688
|
0,1376
|
0,097
|
31,72%
|
1
|
Niveau
d'instruction
|
0,5814
|
0,1628
|
0,0252
|
8,24%
|
5
|
|
|
Autres facteurs
|
|
|
|
Taille du ménage
|
0,5203
|
0,0406
|
0,0406
|
13%
|
4
|
Région
|
0,6074
|
0,2148
|
0,050
|
16,29%
|
3
|
Milieu de résidence
|
0,6105
|
0,221
|
0,006
|
2,03%
|
8
|
Age de la mère
|
0,6164
|
0,2328
|
0,008
|
2,68%
|
7
|
Intervalle inter génésique
|
0,619
|
0,238
|
0,005
|
1,70%
|
9
|
Age de l'enfant
|
0,6513
|
0,3026
|
0,065
|
21,12%
|
2
|
Sexe de l'enfant
|
0,6558
|
0,3116
|
0,009
|
2,94%
|
6
|
Somme des variations PPR
|
0,306
|
100%
|
|
Source : Exploitation des données des EDS I, II et III
du Bénin
5.4.Poids des facteurs socio-économiques entre
1996 et 2006
Sur la période 1996-2006, le poids des facteurs
socio-économiques n'est devenu important pour l'explication du
phénomène de la malnutrition qu'à partir de l'année
2001. En effet, selon le tableau 5.11, le poids des facteurs
socio-économiques a évolué progressivement passant d'une
contribution de 13,3% en 2001 à une contribution est d'environ 40% en
2006. Cette tendance de la contribution des facteurs socio-économiques
montre que le risque de malnutrition chez les enfants de moins cinq ans au
Bénin évolue en fonction du contexte socio-économique dans
lequel vivent ces derniers.
Cependant, le poids des facteurs socio-économiques est
devenu prépondérant en 2006 où la contribution à
l'explication du phénomène est très élevée
(40%) comparativement aux autres facteurs notamment les caractéristiques
socio-démographiques de la mère et de l'enfant (28,44%).
159 | Page
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
Tableau 5.11 : Evolution de la contribution des
facteurs socio-économique à l'explication de la malnutrition
entre 1996 et 2006
Facteurs
|
Contribution (en %)
|
|
1996
|
2001
|
2006
|
Facteurs socio-économiques
|
ns
|
13,3
|
39,96
|
Facteurs liés au contexte de résidence
|
12,79
|
6,4
|
18,32
|
Facteurs socio-culturel
|
7,78
|
3,1
|
ns
|
Caractéristiques socio-démographiques de la
mère et de l'enfant
|
79,43
|
70,7
|
28,44
|
Facteurs relatifs aux
Comportements nutritionnels et sanitaires
|
ns
|
5,7
|
ns
|
Facteurs liés à l'assainissement et eau
|
ns
|
0,9
|
ns
|
ns : Non significatif
|
Source : exploitation des données des EDS I, II et
III
5.5.Discussion des résultats
Dans cette étude, l'accent est mis sur les facteurs
socio-économiques : le niveau d'instruction de la mère, le niveau
de vie du ménage et l'activité économique de la
mère. Mais seulement deux se sont révélés
déterminants dans l'explication de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans : le niveau d'instruction et le niveau de vie du ménage.
En ce qui concerne le niveau d'instruction, on espérait
que plus les mères sont instruites, moins leurs enfants sont
susceptibles de souffrir de la malnutrition. Les résultats de l'analyse
bi variée vont dans le même sens. Les résultats de la
régression logistique confirment ceux trouvé au niveau descriptif
tout en montrant qu'il existe un écart significatif entre les
comportements des mères sans niveau et ceux des mères instruites
(niveau secondaire et plus). Ces conclusions ont été obtenues par
KOBELEMBI (2004) en Centrafrique, INSAH (2008) dans les trois pays
d'étude (Burkina Faso, Mali et Tchad) et GIROUX (2008). Ainsi plus la
mère est instruite, moins l'enfant est encline de souffrir de
160 | Page
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
la malnutrition. Mais cet effet n'est véritablement
perceptible qu'à partir du secondaire ou plus. Aussi la
significativité du facteur niveau d'instruction indique clairement la
nécessité de renforcer l'éducation nutritionnelle en
direction des femmes en âge de procréer. En effet, une mère
instruite est mieux informée sur les comportements de santé et
d'alimentation appropriés pour ses enfants. Cette éducation en
matière d'alimentation et d'hygiène l'amène à
respecter les messages de prévention et de protection de l'enfant contre
les maladies et la malnutrition diffusé par les mass medias ou ceux
reçu dans les services de santé maternelle et infantile. De
même elle est prédisposée à la préservation
de son environnement qui doit être propre et plus hygiénique. Ces
différence de comportement fait que leurs enfants souffrent moins de la
malnutrition.
Le niveau de vie des ménages est le deuxième
facteur socio-économique qui explique les niveaux de la malnutrition.
D'abord l'effet du niveau de vie sur la malnutrition a été
masqué le facteur milieu de résidence. Ce qui montre que l'on
doit tenir compte de la différence de condition de vie existe entre le
milieu urbain et le milieu rural dans l'élaboration des politiques de
lutte contre la malnutrition. En effet, dans le milieu rural, il n'existe
souvent pas des infrastructures de socio-économique comme les services
de santé de maternelle et infantile, les centres d'éducation
nutritionnelle. Ainsi les enfants vivants dans les milieux urbains sont moins
exposés au risque de malnutrition à cause de la
disponibilité permanente des produits alimentaires sur le marché
et les infrastructures nécessaires.
Les résultats de cette étude indiquent
également en 2006 que les enfants vivant les ménages pauvres et
ceux des ménages moyens sont plus susceptibles de souffrir de la
malnutrition que ceux issus des ménages riches. Or sur la période
2000-2005, la croissance économique a chuté passant de 5,8%
à 2,9% et elle n'a pas permis de soutenir les actions de
réduction de la pauvreté. Cette situation s'est traduite par
l'incidence de pauvreté qui se serait accrue par rapport au niveau de
2002, passant de 28,5% à 36,8% en 2006 (EMICoV, 2006). Ces
éléments réunis ont aggravé les conditions de vie
dans les ménages notamment dans les milieux ruraux où la
situation est plus alarmante.
Ainsi, l'influence du niveau de vie sur l'état
nutritionnel des enfants peut être située à plusieurs
niveaux. Les parents défavorisés ne peuvent pas offrir une
alimentation de qualité à leurs enfants à cause du manque
de moyen financier pour se procurer des aliments hautes valeurs à
nutritives. Donc les ménages pauvres ont des revenus très bas
ayant une
161 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
conséquence particulièrement
dévastatrice: un apport énergétique déficient ou la
faim, malaise physiologique provoqué par un manque de nourriture. Par
ailleurs, la pauvreté pousse certains béninois à
ériger leurs ménages dans les zones insalubres où les
enfants sont exposés aux agents pathogènes des maladies comme la
diarrhée. Dans ces circonstances, en cas de maladie les parents vivant
dans les ménages pauvres sont incapable de faire soigner leurs enfants
dans une centre de santé maternelle et infantile ou d'acheter les
médicaments, ce qui rend l'enfant d'avantage malnutris.
Par ailleurs d'autres résultats obtenus dans cette
étude en dehors de ceux énumérés ci-dessus se sont
révélé important dans l'explication de la malnutrition des
enfants. En effet, il a été établit que l'âge de
l'enfant est l'un des autres facteurs les plus discriminants au fil du temps
(entre 1996 et 2006). Les résultats indiquent que le risque de
malnutrition augmente avec l'âge de l'enfant jusqu'au 36ième
où il entame une baisse. Il faut cependant noter que l'alimentation de
l'enfant doit varier au fur et à mesure qu'il prend de l'âge. Sur
la période 1996-2006, l'augmentation du risque chez les enfants à
partir du 12ème mois résulte des effets du sevrage qui
expose l'enfant à la malnutrition et surtout de l'ignorance besoins
nutritionnels des jeunes enfants et les valeurs nutritionnelles des aliments. A
cela s'ajoute la non maitrise du calendrier d'alimentation que les mères
devraient adopter et respecter même si elles pratiquent l'allaitement
maternel de façon généralisé au Bénin (95%
selon les EDS1, 2 et 3). En effet, avant le premier anniversaire, le lait
maternel permet de couvrir les besoins alimentaire du jeunes aux quel
s'ajoutent les aliments de complément à partir du
6ème mois selon l'OMS. Mais à partir de 2 ans environ,
l'enfant s'alimente exclusivement au plat familial qui est
préparé deux fois, voire une seule fois par jour à cause
de la pauvreté qui sévit dans les ménages. Il
reçoit une portion, en apparence volumineuse, d'un plat familial souvent
très épicé, de faible valeur énergétique,
contenant peu de matières grasses et de protéines. Dans ces
conditions, les apports couvrent à peine 60-70% des besoins caloriques
et 80 à 90%25 des besoins en protéines. Les
éléments sont donc réunis pour que s'installe un
état de malnutrition ou que s'aggrave une malnutrition
préexistante.
Au cours des trois périodes de notre étude, le
sexe de l'enfant s'est dégagé significativement
déterminant en matière de malnutrition notamment en 1996 et en
2006 ou
25 Jean-Claude Dillon, juin 2000, nutrition et
malnutrition chez l'enfant, page 17
162 | Page
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
les garçons sont plus susceptibles de souffrir de
malnutrition chronique que les filles. Ce résultat rejoint celui de
MASSAMBA (2012) au Congo où il attribue cette différence de
risque à la différence biologique entre ces deux sexes ; c'est
à dire que les garçons seraient moins résistants que les
filles. Ce résultat est aussi conformé par INSAH (2008) au
Tchad
L'âge de la mère à l'accouchement s'est
aussi révélé discriminant dans l'explication de la
malnutrition. En effet, les enfants issus des mères adolescentes (moins
de 20ans) courent 1,57 et 1,26 fois plus de risque de souffrir de la
malnutrition que leur homologue issus des mères jeunes (20-34ans)
respectivement en 2001 et 2006. En effet, ce résultat n'est pas
surprenant puisque les adolescentes n'étant pas encore
préparé ces fonctions, elles ne disposent d'aucune
expérience en matière d'alimentation, de santé ou
d'hygiène vis à vis du nouveau-né ou encore de la
préparation et conversation des repas. Cette inexpérience
prédispose leurs enfants à la malnutrition. Mais le risque parmi
ces enfants a baissé entre 2001 et 2006. Ce résultat est
réconfortant dans la mesure où il indique des changements
contextuels qui sont en à l'oeuvre. En effet plusieurs campagnes de
sensibilisation en matière de la santé de reproduction ont
été effectuées pendant cette période. Ainsi, les
programmes d'Information, d'Education et de Communication ont permis de
réduire le risque malnutrition parmi les enfants des jeunes
mères. Les résultats concernant l'âge de la mère
à l'accouchement montrent qu'il n'y a pas de différence
significative entre les mères adultes (35ans et plus) et les
mères jeunes (20-34ans). Ce résultat est contraire à celui
trouvé par AKOTO(1985). En effet, on devait s'attendre à ce que
les enfants des mères adultes courent plus de risque d'être
malnutris que ceux des mères jeunes. Mais ce résultat
contradictoire met en relief l'effet de la taille du ménage. En
réalité au Bénin, lorsque le ménage a une grande
taille c'est-à-dire 6 personnes ou plus, les mères adultes sont
souvent assistés par les personnes âgées du ménage
qui disposent des expériences en matière de pratique sanitaire et
alimentaires. Ce qui réduit largement le risque de malnutrition des
enfants.
L'influence de la vaccination s'est
révélée très importante dans l'explication de la
malnutrition en 2001 car le risque de malnutrition est largement réduit
lorsque l'enfant est vacciné. C'est le cas aussi l'allaitement, des
maladies infectieuses (diarrhée, la toux et l'IRA) ou de la
qualité de l'eau de boisson qui, discriminant en 2001, ne l'est plus en
2006.Ces résultats sont aussi réconfortant en ce sens qu'ils
justifient la pertinence et la nécessité d'une analyse à
différentes dates lorsque les données sont disponibles. En
outre
163 | P a g e
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins
de cinq ans au Bénin
ces résultats révèlent le changement de
comportement chez les femmes en âges de procréer en matière
d'allaitement et en matière de pratique de la santé infantile. Il
faut aussi ajouter que le succès des programmes élargie de
vaccination, des projets d'adduction, les campagnes de mise en oeuvre de la
stratégie de promotion de l'hygiène et de l'assainissement qui
sont assurée par les structures déconcentrées de la
Direction de l'Hygiène et l'Assainissement de Base (DHAB).
Remarquons que l'effet de la religion sur la malnutrition
observé en 1996 a disparu aussi bien en 2001 qu'en 2006. En effet, les
enfants issus des mères qui pratiquent la religion traditionnelle sont
plus enclins d'être malnutris et cela, à cause des interdits
alimentaires privant ainsi le jeune enfant de certains aliments riches en
protéines tels que le poisson ou la viande, les oeufs. En effet, dans
les régions comme le Borgou, l'Atacora, par exemple, la viande est
souvent consommée pendant les périodes de fête. Ce constat
est confirmé par les résultats de cette étude qui indique
en 1996 que l'Atacora était la région où le risque de
malnutrition était très élevé et qu'en 2006, ce
sont les régions Borgou et Zou qui prennent la relève. À
cela s'ajoute le manque de personnel qualité en matière de
santé et du suivie de la croissance des enfants. De plus les quelques
services de santé maternelle et infantile sont distant des populations.
En effet, 61% (en 1996), 64% (en 2001) et 47% (en 2006) des femmes
respectivement parcourent une distance de moins 5km pour accéder
à un établissement offrant les services dans le domaine de
l'accouchement, suivi des enfants, vaccinations, éducation en
matière de santé et de nutrition (EDS 1,2 et 3).
Le risque de malnutrition est plus élevé parmi
les enfants qui ont un intervalle inter génésique court en 2001.
Cette influence devient importante lorsque les ressources familiales et
l'attention de la mère sont partagées entre au moins deux
enfants. En effet, cette situation contraint les parents à sevrer plus
précocement l'enfant qui est allaité. Or un sevrage
précipité est plus souvent mal géré surtout quand
le ménage n'a pas une situation économique confortable et quand
la taille de la famille est si élevée qu'il exige la
compétition des enfants autour de la nourriture familiale. Ainsi le plus
jeune est souvent affecté car ne bénéficiant plus de tout
l'attention nécessaire pour son bien-être. Cela peut être
dû également à l'épuisement de la mère dans
la mesure où elle n'avait pas encore totalement
récupéré après la naissance de l'enfant
précédent. Mais l'absence de ce facteur parmi les facteurs
discriminant en 2006 prouve que des efforts sont faits et continue d'être
fait surtout en matière de planning familial.
164 | Page
Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATION L'objectif
général de l'étude est élucider l'impact des
facteurs socio-économiques sur l'augmentation de la malnutrition
chronique des enfants de moins de cinq ans au Bénin afin de mettre en
évidence les principaux leviers susceptibles d'inverser la tendance
actuelle de la malnutrition chronique au Bénin. Ainsi de façon
spécifique, il s'agissait de : Déterminer les niveaux et
tendances de la malnutrition infanto-juvénile au Bénin entre 1996
et 2006,
Mettre en évidence les catégories sociales ayant
les plus contribué à l'augmentation de cette malnutrition,
Déterminer, au niveau contextuel, l'impact des facteurs
socio-économiques sur l'évolution observée de la
malnutrition,
Déterminer, au niveau individuel, le poids des facteurs
sociaux économiques sur le risque de malnutrition et son
évolution temporelle
Pour atteindre les objectifs poursuivis dans cette
étude, le contexte de cette étude a été
décrit un premier temps suivi de la revue de la littérature qui a
permis d'identifier les facteurs influençant la malnutrition. Dans cette
logique, les données utilisées dans cette étude ont
été examiné et la qualité de ces dernières
est jugée acceptable dans l'ensemble. Compte tenu des données
disponibles, les schémas d'analyse ont été conçu en
s'inspirant principalement du cadre conceptuel de l'Unicef (1990) (au niveau de
la régression) et celui de Eloundou et Groux (2010) pour de la
décomposition. Les schémas d'analyse (décomposition et
régression) ont permis de mettre en relation entre les facteurs
socio-économiques et le retard de croissance conformément aux
hypothèses émises dans ce travail. Les données qui ont
servi à tester ces hypothèses sont celles issues des EDS I de
1996 ; EDS II de 2001 et EDS III de 2006 du Bénin.
Ainsi, l'analyse bi-variée a permis de montrer que les
facteurs socio-économiques sont tous significativement associés
à la malnutrition des enfants et qu'il une tendance monotone croissante
se dessine clairement dans le temps. Cette analyse a permis également
d'identifier les groupes cibles constitués des enfants issus des
mères agricultrices, sans aucun niveau d'instruction et vivant dans des
ménages pauvres ou de niveau de vie moyen.
165 | P a g e
Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
L'analyse des sources du changement révèle que
la hausse de la malnutrition sur la période 1996-2006 provient
essentiellement de l'effet de performance. Autrement dit un changement de
comportement des différentes catégories sociales selon les
variables de classification (le niveau de vie du ménage et le niveau
d'instruction de la mère).
L'extension de cet effet comportement révèle que
les conditions de vie de plus en plus dégradante et la baisse du niveau
d'instruction des mères des enfants malnutri sont principalement les
sources de la hausse de la malnutrition observée de 1996 à 2001.
Mais sur la période 2001-2006, en outre la performance de base
prépondérant, la performance différentielle,
c'est-à-dire la différence de malnutrition dans les groupes
sociaux de la population béninoise féminine en âge de
procréer (par rapport aux conditions de vie des ménages et niveau
d'instruction) a aussi contribué de façon moins importante
à la hausse de ce phénomène. Ce qui montre que ces deux
facteurs interviennent dans la hausse de la malnutrition à partir des
années 2000. Ces résultats mettent en exergue les effets du
système éducatif et du système économique (la
croissance économique n'est pas soutenue pour améliorer les
conditions de vie de la population, persistance de la pauvreté
malgré les politiques de réduction de la pauvreté) sur la
malnutrition. En effet, les politiques d'éducation notamment des femmes
en âges de procréer et celles relatives à la
réduction de la pauvreté (DSRP par exemple) n'ont pas permis
d'améliorer le niveau de vie ni d'hausser le niveau d'instruction de la
population.
La régression logistique a permis de mettre en
lumière les facteurs socio-économiques qui expliquent la
malnutrition des enfants béninois pour la période de 19962006. La
plupart des résultats obtenus confirment ceux obtenus pour d'autres
pays, ou dans la revue de littérature. En effet, nous avons
montré qu'aucun facteur socio-économique n'influence le risque de
malnutrition et son évolution temporelle en 1996. Mais c'est en 2001
qu'on observe l'effet du niveau d'instruction. Cet effet est renforcé
par celui du niveau de vie en 2006. Ainsi c'est surtout en 2006 que les effets
facteurs socio-économiques notamment le niveau d'éducation et le
niveau de vie ont montré leurs poids dans l'explication du
phénomène puisqu'ils ont contribué eux seuls à
hauteur de 40% à l'explication de la malnutrition. Ce qui montre la
prépondérance de leurs effets sur la malnutrition
166 | Page
Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
En outre, la région de résidence, la religion,
l'âge de l'enfant et puis le sexe de l'enfant constituent des facteurs
importants qui conditionnent l'état nutritionnel des enfants en 1996
alors qu'en 2001 le milieu de résidence, le milieu de socialisation,
l'âge de la mère, l'intervalle inter-génésique,
l'âge enfant, l'état morbide ou les maladies contractées,
la vaccination, l'allaitement et la qualité de l'eau de boisson se sont
révélé très importants dans l'explication de la
malnutrition. De même le milieu de résidence, la région de
résidence, l'âge de la mère à l'accouchement,
l'âge enfant, le sexe de l'enfant sont facteurs les plus discriminants en
2006. Notons que l'influence des facteurs comme l'âge de l'enfant ont
été permanente sur la période 1996-2006.
Bien que les résultats intéressants
évoqués précédemment corroborent ceux
trouvé
dans d'autres pays, cette étude présente quelques
limites qu'il convient de souligner : L'effet de sélection : la non
prise en compte des enfants malnutris décédés avant la
date de l'enquête pourrait sous-estimer le niveau de la malnutrition
chronique ;
Les valeurs des courbes ROC des différents
modèles montrent que les facteurs évoqués pour expliquer
le phénomène ne sont pas les seuls et par conséquent il
existe certainement d'autres facteurs que notre étude n'a pas pris en
compte : le moment d'introduction des aliments de complément ;
La non prise en compte des variables du genre pour
appréhender l'impact de la prise de décision en cernant la
santé et l'alimentation de l'enfant et appréhender l'action du
conjoint de la mère dans la prévalence de ce
phénomène ,
La vétusté des données utilisées dans
cette étude peut constituer une limite
Problème d'antériorité : par exemple le
niveau d'instruction des mères ou leur niveau de vie observé au
moment de l'enquête n'est pas forcément celui qu'elles avaient un
ou deux ans avant l'enquête, ce qui constitue un biais
Malgré les limites de ce travail, nous pouvons
suggérer un certain nombre de mesures qui pourront permettre aux
décideurs d'inverser les tendances actuelles de la malnutrition et
améliorer l'état nutritionnel des enfants au Bénin :
167 | Page
Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
Sur le plan politique
Il est important de renforcer des stratégies visant
à améliorer les conditions de vie des ménages. Dans cette
optique, nous pensons qu'il serait bon de renforcer l'accès des
populations pauvres aux microcrédits notamment en faveur des femmes des
milieu ruraux qui supportent en grande partie les charge des enfants dans les
ménages pauvres.
Les résultats de ce travail renforcent la conviction
que la pauvreté est un véritable fléau, surtout dans les
pays comme le Bénin où l'accès aux services de
santé de qualité en particulier les services de santé
maternelle et infantile n'est pas généralisé. Plus le
niveau de vie du ménage s'améliore, plus les parents sont
incités à investir dans leur propre bien-être et la
qualité des enfants ('éducation, santé et nutrition, etc).
Ainsi des efforts supplémentaires doivent être faits pour
réduire significativement la pauvreté surtout dans les
départements du Borgou et du Zou où la prévalence de la
malnutrition est très élevée.
L'instruction de la mère contribue en grande partie
à l'adoption des comportements ou des pratiques alimentaires favorables
à la santé de l'enfant. Ainsi l'instruction maternelle devient le
principal facteur qui favorise la création d'un environnement propice
à l'alimentation des enfants de moins de cinq car elle prédispose
les mères à abandonner les tabous alimentaires contenues dans les
normes sociales. Il est donc important de promouvoir de
l'alphabétisation des femmes en âge de procréer et en
particulier dans le domaine de l'éducation nutritionnelle et de
l'hygiène.
Renforcer la scolarisation des filles et les maintenir
jusqu'à la fin des cycles secondaires. Du fait des moyens financiers
insuffisamment disponibles, l'instruction formelle est aussi une bonne munition
dans l'arsenal des stratégies de réduction de la pauvreté
au Bénin, car les mécanismes qu'elle sous-tend contribuent
largement à l'amélioration du niveau de vie et au succès
des programmes de planification familiale (espacement des naissances).
168 | Page
Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
Adapter l'alimentation de l'enfant à son âge tout
en tenant compte des différences de prévalence de la malnutrition
entre les sexes. Dans ce sens, le contrôle du contenu de la
publicité alimentaire, en particulier celle qui s'adresse aux enfants
doit être renforcé ;
Généraliser les programmes de prise en charge
des enfants malnutris mise en place le département du Borgou à
aux autres départements comme le Zou, le Mono, le Couffo. Dans cette
optique, les centres de santé de référence (service de
santé maternelle et infantile par exemple) et des centres
d'éducation nutritionnelle à l'image du centre nutritionnel
ambulatoire de TASSO au Nord-est du Bénin doivent être construits
dans les départements où ils sont absents. Les centres existant
doivent renforcer en équipement mais aussi être doté des
ressources humaines ayant la compétence en matière d'alimentation
et de nutrition ;
Recycler et former le personnel des services de santé
de tous les départements du Bénin en matière de
dépistage précoce de la malnutrition et du protocole de prise en
charge des enfants malnutris. Il est aussi important de constituer des
équipes pluridisciplinaires capables de mettre en place une approche
globale et intégrée en basant sur l'ensemble des facteurs
identifiés dans cette étude ;
Conscient que le Programme National d'Alimentation et de
Nutrition axé sur les résultats est un programme multisectoriels,
fédérateur d'énergies et garant de synergies entre
politiques sectorielles pour la lutte contre le double fardeau de la
malnutrition au Bénin, la mise en oeuvre de ce dernier constituera un
avancée important dans la lutte contre la malnutrition au
Bénin.
Sur le plan scientifique :
Envisager une étude multi niveau dans le but
d'identifier les effets des facteurs socio-économiques au niveau
communautaire, au niveau de la famille et au niveau individuel ;
169 | Page
Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
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UNICEF, 2008, Situation des enfants en Afrique,
aperçu : la survie de l'enfant, 7p UNICEF, 2008,
Situation des enfants en Afrique, la survie de l'enfant, 56 pages
UNICEF, 2012, Situation des enfants dans le monde : les
enfants dans le monde urbain,
156pages.
UNICEF, 2013, Improving child nutrition: the
achievable imperative for global progress, 132p
f) MEMOIRES
ATTEMBA Roger, 2009, Déperdition
vaccinale chez les enfants de moins cinq ans au Bénin : niveaux et
déterminants, mémoire de DESSD, IFORD, Yaoundé,
106pages
BETE Franck, 2011, Audit de la prise en charge
des enfants malnutris aigus sévères admis au centre nutritionnel
thérapeutique (CNT) de l'hôpital évangélique de
Bembèrèkè au cours du second semestre de l'année
2010 ; mémoire de master de santé publique et environnement
publié en 2011 par Nancy-Université 78 pages.
HAIDARA Brahim, 2011, Evolution des niveaux et
des déterminants de la malnutrition des enfants au Mali, mémoire
de DESSD, IFORD, Yaoundé ; 106 pages + annexes.
HOUNGUEVOU R., 2009, Facteurs explicatifs de
la malnutrition des enfants de moins de 5ans au Bénin, mémoire de
DESSD, IFORD, Yaoundé 127p
KAMGAING SIMO FLORIANE, 2012, Impact du statut
socio-économique du ménage sur les tendances des facteurs de
risque de mortalité maternelle au Cameroun, mémoire de DESSD,
Yaoundé, 322 pages + annexe
177 | Page
Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
KONE Zoumana, 2012, impact du contexte
socio-économique sur les tendances de la discontinuité des soins
obstétricaux au Mali, mémoire de DESSD, IFORD, Yaoundé
196pages+annexes
KOUPI Pélagie, 2010, In fluence de
l'âge de la mère sur les tendances de la mortalité des
enfants de moins cinq ans en Afrique centrale ; mémoire de DESSD, IFORD,
Yaoundé 131pages+annexes
NDOUR PAPA, 2012, Baise de la mortalité
infantile au Sénégal entre 1997 et 2001, mémoire de DESSD,
IFORD, Yaoundé, 130pages :
NGO NSOA P. (2001), Les différences
régionales de la malnutrition infanto-juvénile au Cameroun:
Recherche des facteurs explicatifs, Mémoire de DESSD, IFORD,
Yaoundé, 119p.
SOUMANA, 2008, Facteurs maternels de la
malnutrition des enfants âgés de six à trente-cinq mois au
Niger, 99pages+annexe
SAWADOGO Maïmouna, 2006, Logiques et
représentations des pratiques d'allaitement et d'alimentation de
compléments des enfants de 0 à 24 mois: cas des
départements de Bilanga, de Liptougou et de Manni dans la province de la
Gnagna, Université de Ouagadougou, IRD, 105 p.
TANANG Tchouala P., 2009, facteurs explicatifs
de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au Caméroun,
mémoire de DESSD, IFORD, Yaoundé, 165pages+ annexes
YAO N'GUESSAN, Juste, 2012 Disparités
géographiques de la malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans
en Côte d'Ivoire, mémoire de DESSD, IFORD, Yaoundé,
139pages
YOVOGA Renaud E., 2009,
Comportement thérapeutique des mères en cas de paludisme
chez les enfants de moins de cinq au Bénin, mémoire de DESSD,
IFORD, Yaoundé, 154 pages
ONASA. 2003. Opinions et propositions concernant
les éléments des directives volontaires à l'appui de la
concrétisation progressive du droit à une alimentation suffisante
dans le contexte de sécurité alimentaire nationale. Office
National
178 | Page
Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
d'Appui à la Sécurité Alimentaire,
Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche,
République du Bénin.
(
www.fao.org/righttofood/common/ecg/24709_fr_benin.pdf)
Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
ANNEXE
Tableau A1 : Niveau et tendance de la malnutrition des
enfants de moins cinq entre
1996 et 2006
Etat
nutritionnel
|
Période
|
EDS- 1996
|
EDS-2001
|
EDS- 2006
|
Effectifs
|
Proportion(%)
|
Effectifs
|
Proportion(%)
|
Effectifs
|
Proportion(%)
|
Bien-nourri
|
1549
|
67,5
|
2306
|
64,9
|
6935
|
57,1
|
Malnutris
|
745
|
32,5
|
1248
|
35,1
|
5211
|
42,9
|
Ensemble
|
2294
|
100,0
|
3554
|
100
|
12145
|
100,0
|
Source : Exploitation des données des EDS I, II et III
Tableau A2 : Niveau et tendance de la
malnutrition des enfants de moins cinq selon le niveau de vie du ménage
entre 1996 à 2006
Niveau de vie
|
|
Période
|
|
1996
|
2001
|
2006
|
|
Effectifs
|
Proportion(%)
|
Effectifs
|
Proportion(%)
|
Effectifs
|
Proportion(%)
|
Faible
|
P1
|
362
|
36,49
|
572
|
42,5
|
2467
|
48,69
|
Moyen
|
P2
|
160
|
32,32
|
269
|
37,89
|
1157
|
47,07
|
Elevé
|
P3
|
222
|
27,54
|
408
|
27,22
|
1586
|
34,34
|
Ensemble
|
744
|
32,45
|
1249
|
35,13
|
5210
|
42,9
|
Khi-deux
|
16,227***
|
75,59***
|
225,021***
|
Comparaison de proportion
|
P1=P2 et P1 > P3
|
P1 = P2 et P1 > P3
|
P1=P2 et P1> P3
|
***(significatif à 1%); **( Prob à 5%); *(
Significatif à 10%); ns(Non significatif)
|
Source : Exploitation des données des EDS I,II et III
a | P a g e
b | P a g e
Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
Tableau A3 : Niveau et tendance de la
malnutrition des enfants de moins cinq selon le niveau d'instruction de la
mère entre 1996 à 2006
Niveau d'instruction
|
Période
|
1996
|
2001
|
2006
|
Effectifs
|
Proportion
|
Effectifs
|
Proportion
|
Effectifs
|
Proportion
|
Sans niveau
|
P1
|
600
|
33,73
|
974
|
40,18
|
4775
|
46,77
|
Primaire
|
P2
|
119
|
30,36
|
235
|
31,17
|
766
|
34,27
|
Secondaire et plus
|
P3
|
25
|
20,33
|
61
|
15,89
|
250
|
26,54
|
Ensemble
|
|
744
|
32,43
|
1270
|
35,65
|
5211
|
42,9
|
Khi-deux
|
|
10,35***
|
98,49***
|
225,6***
|
Comparaison de proportions
|
P1=P2 =P3
|
P1 > P2 et P2 >P3
|
P1>P2 et P2 > P3
|
***(significatif à 1%); **( Prob à 5%); *(
Significatif à 10%); ns(Non significatif)
|
Source : Exploitation des données des EDS I,II et III
Tableau A4 : Evolution du niveau de la
malnutrition des enfants de moins cinq selon l'activité
économique de la mère entre 1996 à 2006
Activité économique
|
|
Période
|
|
1996
|
2001
|
|
2006
|
Effectifs
|
Proportion(%)
|
Effectifs
|
Proportion(%)
|
Effectifs
|
Proportion(%)
|
Inactives
|
P1
|
37
|
23,27
|
97
|
28,7
|
697
|
|
43,27
|
Service_adm
|
P2
|
9
|
21,95
|
23
|
13,69
|
36
|
|
20,34
|
Commerçantes
|
P3
|
423
|
33
|
561
|
34,8
|
1979
|
|
39,27
|
Agricultrices
|
P4
|
227
|
35,09
|
473
|
42,04
|
2139
|
|
48,6
|
Ouvrières
|
P5
|
23
|
29,11
|
92
|
31,72
|
342
|
|
39,45
|
Ensemble
|
|
719
|
32,56
|
1246
|
35,27
|
5193
|
|
42,94
|
Comparaison de
P1=P2=P3=P4=P5
proportion
|
P2<P1=P3=P5< P4
|
|
P1>P2, P1>P3, P2<P3=P5<P4>P1
|
Khi-deux
|
|
8,924**
|
65,03***
|
|
126,53***
|
***(significatif à 1%); **( Prob à 5%); *(
Significatif à 10%); ns(Non significatif)
|
|
Source : Exploitation des données des EDS I,II et III
c | P a g e
Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
Tableau A5 : Niveau et tendance de la
malnutrition des enfants de moins cinq selon la région de
résidence des mères de 1996 à 2006
Régions
|
|
Période
|
Pi
|
1996
|
2001
|
2006
|
Effectifs
|
Proportion
|
Effectifs
|
Proportion
|
Effectifs
|
Proportion
|
Atacora/Donga
|
P1
|
146
|
42,69
|
153
|
36,17
|
548
|
38,89
|
Borgou/Alibori
|
P2
|
148
|
30,27
|
181
|
37,32
|
1223
|
53,97
|
Zou/Colline
|
P3
|
118
|
31,05
|
287
|
37,13
|
1071
|
48,07
|
Ouémé/Plateau
|
P4
|
112
|
31,2
|
234
|
34,36
|
886
|
39,13
|
Mono/Couffo
|
P5
|
113
|
35,31
|
161
|
41,82
|
665
|
40,77
|
Atlantique/Littoral
|
P6
|
108
|
26,67
|
232
|
28,71
|
818
|
34,84
|
Ensemble
|
|
745
|
32,46
|
1248
|
35,11
|
5211
|
42,9
|
Comparaison de proportion
|
P1>P2=P3=P4=P5=P6
|
P1=P2=P3=P4=P5>P6
|
P1<P2>P3>P4=P5>P6
|
Source :Exploitation des données des EDS I,II et III
Tableau A6 : niveau et tendance de la
malnutrition des enfants de moins cinq selon le milieu de résidence des
mères de 1996 à 2006
Milieu de résidence
|
Période
|
|
1996
|
2001
|
|
2006
|
Effectifs
|
Proportion %
|
Effectifs
|
Proportion %
|
|
Effectifs
|
Proportion %
|
Urbain
|
P1
|
209
|
29,11
|
323
|
25,2
|
|
1540
|
35,78
|
Rural
|
P2
|
536
|
34,01
|
925
|
40,7
|
|
3670
|
46,81
|
Ensemble
|
|
745
|
32,48
|
1248
|
35,11
|
|
5210
|
42,9
|
Comparaison de proportion
|
P2=P1
|
P1<P2
|
|
P1<P2
|
Khi-deux
|
|
5,404**
|
86,44***
|
|
137,87***
|
***(significatif à 1%); **( significatif à 5%); *(
Significatif à 10%);
|
ns(Non significatif)
|
Source : Exploitation des données des EDS I,II et III
d | P a g e
Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
Tableau A7 : Niveau et tendance de la
malnutrition des enfants de moins cinq selon l?ethnie des mères de 1996
à 2006
Ethnies
|
Période
|
|
1996
|
2001
|
|
2006
|
Effectifs
|
Proportion (%)
|
Effectifs
|
Proportion (%)
|
|
Effectifs
|
Proportion (%)
|
Adja
|
102
|
33,22
|
190
|
39,34
|
|
767
|
38,6
|
Bariba
|
91
|
35,83
|
111
|
42,86
|
|
529
|
53,11
|
Fon
|
296
|
32
|
586
|
34,29
|
|
2133
|
42,25
|
Yoruba
|
67
|
28,03
|
139
|
32,03
|
|
477
|
38,94
|
Ethnies du nord
|
164
|
35,27
|
192
|
36,29
|
|
1115
|
46,97
|
Ensemble
|
720
|
32,88
|
1218
|
35,68
|
|
5021
|
43,17
|
khi-deux
|
5,131 ns
|
12,68**
|
|
81,689***
|
***(significatif à 1%); **( Prob à 5%); *(
Significatif à 10%);
|
ns(Non significatif)
|
Source : Exploitation des données des EDS I,II et III
Tableau A8 : Niveau et tendance de la
malnutrition des enfants de moins cinq selon la religion des mères de
1996 à 2006
Région
|
|
Période
|
Pi
|
1996
|
2001
|
2006
|
Effectifs
|
Proportion
|
Effectifs
|
Proportion
|
Effectifs
|
Proportion
|
Atacora/Donga
|
P1
|
146
|
42,69
|
153
|
36,17
|
548
|
38,89
|
Borgou/Alibori
|
P2
|
148
|
30,27
|
181
|
37,32
|
1223
|
53,97
|
Zou/Colline
|
P3
|
118
|
31,05
|
287
|
37,13
|
1071
|
48,07
|
Ouémé/Plateau
|
P4
|
112
|
31,2
|
234
|
34,36
|
886
|
39,13
|
Mono/Couffo
|
P5
|
113
|
35,31
|
161
|
41,82
|
665
|
40,77
|
Atlantique/Littoral
|
P6
|
108
|
26,67
|
232
|
28,71
|
818
|
34,84
|
Ensemble
|
|
745
|
32,46
|
1248
|
35,11
|
5211
|
42,9
|
Comparaison de proportion
|
P1>P2=P3=P4=P5=P6
|
P1=P2=P3=P4=P5>P6
|
P1<P2>P3>P4=P5>P6
|
Khi-deux
|
|
25,39***
|
24,917***
|
225,358***
|
***(significatif à 1%); **( Prob à 5%); *(
Significatif à 10%); ns(Non significatif)
|
Source : Exploitation des données des EDS I,II et III
e | P a g e
Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
Tableau A9 : Niveau et tendance de la
malnutrition des enfants de moins cinq selon le milieu de socialisation des
mères de 1996 à 2006
Milieu de socialisation
|
Pi
|
Période
|
1996
|
2001
|
2006
|
Effectifs
|
Proportion
|
Effectifs
|
Proportion
|
Effectifs
|
Proportion
|
Cotonou
|
P1
|
43
|
24,16
|
88
|
21,36
|
349
|
33,56
|
Autres villes
|
P2
|
176
|
31,1
|
407
|
36,18
|
1266
|
40,16
|
Milieu rural
|
P3
|
459
|
34,93
|
663
|
39,49
|
3109
|
46,22
|
Etranger
|
P4
|
62
|
27,8
|
91
|
27,16
|
432
|
39,49
|
Ensemble
|
|
740
|
32,44
|
1249
|
35,17
|
5156
|
42,92
|
Comparaison de proportion
|
|
P1=P2=P3=P4
|
P1< P2=P3>P4, P1=P4
|
P1<P2<P3>P4, P1<P4
|
Khi-deux
|
|
11,948***
|
58,11***
|
82,078**
|
***(significatif à 1%); **( Prob à 5%); *(
Significatif à 10%); ns(Non significatif)
|
Source : Exploitation des données des EDS I,II et III
Tableau A10 : Niveau et tendance de la
malnutrition des enfants de moins cinq selon l'âge de la mère
à l'accouchement 1996 à 2006
Age de la mère
|
|
Période
|
1996
|
2001
|
2006
|
Effectifs
|
Proportion
|
Effectifs
|
Proportion
|
Effectifs
|
Proportion
|
adolescentes
|
P1
|
98
|
38,58
|
195
|
43,33
|
579
|
52,49
|
jeunes
|
P2
|
518
|
31,94
|
847
|
33,77
|
3926
|
42,35
|
adultes
|
P3
|
129
|
30,94
|
206
|
34,56
|
707
|
39,88
|
Ensemble
|
|
745
|
32,49
|
1248
|
35,12
|
5212
|
42,91
|
Comparaison de proportion
|
P1=P2=P3
|
P1>P2 = P3; P1>P3
|
P1>P2=P3; P1>P3
|
khi-deux
|
|
4,985*
|
15,405***
|
49,21***
|
***(significatif à 1%); **( Prob à 5%); *(
Significatif à 10%); ns(Non significatif)
|
Source : Exploitation des données des EDS I,II et III
f | P a g e
Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
Tableau A11 : Evolution du niveau de la
malnutrition des enfants de moins cinq selon l'intervalle inter
génésique de 1996 à 2006
Intervalle inter -génésique
|
|
Période
|
1996
|
|
2001
|
2006
|
Effectifs
|
Proportion
|
Effectifs
|
Proportion
|
Effectifs
|
Proportion(%)
|
première
|
P1
|
145
|
32,51
|
|
320
|
31,75
|
956
|
42,24
|
Court
|
P2
|
68
|
38,86
|
|
119
|
47,04
|
617
|
48,28
|
Moyen
|
P3
|
256
|
32,8
|
|
366
|
40,31
|
1735
|
44,92
|
Long
|
P4
|
275
|
30,86
|
|
436
|
31,66
|
1879
|
39,94
|
Ensemble
|
|
744
|
32,46
|
|
1241 35
|
5187
|
42,84
|
Comparaison de proportion
|
P1=P2=P3=P4
|
|
P1<P2=P3, P2>P4
|
P1<P2=P3, P2>P4
|
khi-deux
|
|
4,348 ns
|
|
38789***
|
38,82***
|
***(significatif à 1%); **( Prob à 5%);
|
*( Significatif à 10%); ns(Non significatif)
|
Source : Exploitation des données des EDS I,II et III
Tableau A12 : Niveau et tendance de la
malnutrition des enfants de moins cinq selon l'âge de l'enfant entre 1996
à 2006
Age de l'enfant
|
|
Période
|
1996
|
|
2001
|
2006
|
Effectifs
|
Proportion
|
Effectifs
|
Proportion
|
Effectifs
|
Proportion
|
0-11mois
|
P1
|
151
|
16,59
|
|
108
|
12,72
|
818
|
29,04
|
12-23mois
|
P2
|
261
|
33,98
|
|
287
|
36,56
|
1160
|
45,01
|
24-35mois
|
P3
|
333
|
54,15
|
|
358
|
47,29
|
1126
|
49,78
|
36-47mois
|
P4
|
|
|
|
280
|
46,05
|
1185
|
49,31
|
48-59mois
|
P5
|
|
|
|
215
|
38,74
|
922
|
44,2
|
Ensemble
|
|
745
|
32,49
|
|
1248
|
35,12
|
5211
|
42,91
|
Comparaison de proportion
|
P1<P2<P3
|
|
P1<P2<P3=P4=P5
|
P1<P2<P3=P4>P5
|
Khi-deux
|
|
237,123***
|
|
271,91***
|
311,147***
|
***(significatif à 1%); **( Prob à 5%);
|
*( Significatif à 10%); ns(Non significatif)
|
Source : Exploitation des données des EDS I,II et III
g | P a g e
Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
Tableau A13 : Niveau et tendance de la
malnutrition des enfants de moins cinq selon le sexe de l'enfant entre 1996
à 2006
Sexe de l'enfant
|
1996
|
|
2001
|
|
2006
|
Effectifs
|
Proportion
|
Effectifs
|
Proportion
|
Effectifs
|
Proportion
|
Masculin
|
P1
|
436
|
37,62
|
|
647
|
36,53
|
|
2791
|
45,94
|
Féminin
|
P2
|
309
|
27,22
|
|
602
|
33,74
|
|
2419
|
39,86
|
Ensemble
|
|
745
|
32,48
|
|
1249
|
35,13
|
|
5210
|
42,9
|
Comparaison de proportion
|
P1>P2
|
|
P1=P2
|
|
P1>P2
|
khi-deux
|
|
28,25***
|
|
3,033*
|
|
45,877***
|
***(significatif à 1%); **( Prob à 5%);
|
*( Significatif à 10%);
|
ns(Non significatif)
|
Source : Exploitation des données des EDS I, II et
III
Tableau A14: Niveau et tendance de la
malnutrition des enfants de moins cinq selon le rang de naissance de l'enfant
entre 1996 à 2006
Rang de naissance
|
Période
|
1996
|
2001
|
2006
|
Effectifs
|
Proportion(%)
|
Effectifs
|
Proportion(%)
|
Effectifs
|
Proportion(%)
|
rang 1
|
P1
|
145
|
32,51
|
320
|
31,75
|
956
|
42,24
|
Rang 2 ou 3
|
P2
|
232
|
31,82
|
383
|
35,33
|
1811
|
41,78
|
Rang 4 ou 5
|
P3
|
179
|
35,03
|
235
|
33,1
|
1302
|
43,2
|
Rang 6 ou plus
|
P4
|
189
|
31,09
|
311
|
41,3
|
1142
|
45,07
|
Ensemble
|
|
745
|
32,48
|
1248
|
35,13
|
5211
|
42,9
|
Comparaison de proportion
|
P1=P2=P3=P4
|
P1=P2=P3<P4
|
P1=P2=P3=P4
|
Khi-deux
|
|
2,197 ns
|
18,954***
|
7,599*
|
***(significatif à 1%); **( Prob à 5%); *(
Significatif à 10%); ns(Non significatif)
|
Source : Exploitation des données des EDS I,II et III
h | P a g e
Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
Tableau A15 : Niveau et tendance de la
malnutrition des enfants de moins cinq selon le nombre de maladies infectieuses
contractées entre 1996 à 2006
Infection
|
|
Période
|
1996
|
2001
|
2006
|
Effectifs
|
Proportion(%)
|
Effectifs
|
Proportion(%)
|
Effectifs
|
Proportion(%)
|
Aucune maladie
|
P1
|
217
|
30,18
|
|
538
|
34,12
|
3211
|
42,96
|
Une maladie
|
P2
|
421
|
35,33
|
|
420
|
37,27
|
1074
|
43,43
|
Deux maladies
|
P3
|
210
|
32,16
|
|
210
|
30,57
|
715
|
41,52
|
trois maladies
|
P4
|
83
|
31,92
|
|
79
|
49,38
|
194
|
43,99
|
Ensemble
|
|
740
|
32,41
|
|
1247
|
35,12
|
5194
|
42,89
|
Comparaison de proportion
|
P1=P2=P3=P4
|
|
P1=P2>P3<P4, P1<P4
|
P1=P2=P3=P4
|
khi-deux
|
|
4,212 ns
|
|
23,497***
|
1,842 ns
|
***(significatif à 1%); **( Prob à 5%);
|
*( Significatif à 10%); ns(Non significatif)
|
Source : Exploitation des données des EDS I,II et III
Tableau A16 : Niveau et tendance de la
malnutrition des enfants de moins cinq selon le statut vaccinal de l?enfant
entre 1996 à 2006
vaccination
|
Période
|
1996
|
2001
|
2006
|
Effectifs
|
Proportion(%)
|
Effectifs
|
Proportion(%)
|
Effectifs
|
Proportion(%)
|
Non vacciné
|
105
|
33,12
|
77
|
38,89
|
428
|
42,97
|
Partiellement vacciné
|
202
|
27,94
|
370
|
33,01
|
2037
|
42,96
|
Vacciné
|
429
|
34,91
|
788
|
35,69
|
2587
|
42,52
|
Ensemble
|
736
|
32,44
|
1235
|
35,02
|
5052
|
42,73
|
|
P1=P2<P3
|
P1=P2=P3
|
P1=P2=P3
|
Khi-deux
|
10,162***
|
3,734 ns
|
0,231 ns
|
***(significatif à 1%); **( Prob à 5%); *(
Significatif à 10%); ns(Non significatif)
|
Source : Exploitation des données des EDS I,II et III
i | P a g e
Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
Tableau A17 : Niveau et tendance de la
malnutrition des enfants de moins cinq selon la supplémentation en
vitamine A entre 1996 à 2006
Vitamine A
|
|
Période
|
|
1996
|
2001
|
2006
|
Effectifs
|
Proportion(%)
|
Effectifs
|
Proportion(%)
|
Effectifs
|
Proportion(%)
|
N'a pas reçu
|
P1
|
199
|
31,79
|
|
983
|
37,23
|
|
4711
|
42,48
|
A reçu
|
P2
|
80
|
44,2
|
|
234
|
30,08
|
|
500
|
47,35
|
Ensemble
|
279
|
34,57
|
|
1217
|
35,61
|
|
5211
|
42,9
|
Comparaison de proportion
|
P1<P2
|
|
P1>P2
|
|
P1<P2
|
khi-deux
|
|
9,559***
|
|
13,428***
|
|
9,33 ***
|
***(significatif à 1%); **( Prob à 5%);
|
*( Significatif à 10%);
|
ns(Non significatif)
|
Source : Exploitation des données des EDS I,II et III
Tableau A.18 : Niveau et tendance de la
malnutrition des enfants de moins cinq selon la qualité de l?eau de
boisson entre 1996 à 2006
vaccination
|
Période
|
1996
|
2001
|
2006
|
Effectifs
|
Proportion(%)
|
Effectifs
|
Proportion(%)
|
Effectifs
|
Proportion(%)
|
Eau potable
|
P1
|
346
|
29,27
|
683
|
31,61
|
2681
|
40,42
|
Eau non potable
|
P2
|
394
|
35,79
|
533
|
42,67
|
2450
|
45,89
|
Ensemble
|
740
|
32,41
|
1216
|
35,66
|
5141
|
42,86
|
Comparaison de proportion
|
P1<P2
|
P1<P2
|
P1<P2
|
khi-deux
|
|
11,038***
|
42,26***
|
36,135***
|
***(significatif à 1%); **( Prob à 5%); *(
Significatif à 10%); ns(Non significatif)
|
Source : Exploitation des données des EDS Is, II et
III
Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
Tableau A.19 : Niveau et tendance de la
malnutrition des enfants de moins cinq selon la qualité de l?eau de
boisson entre 1996 à 2006
Type de toilette
|
|
Période
|
|
1996
|
2001
|
2006
|
Effectifs
|
Proportion(%)
|
Effectifs
|
Proportion(%)
|
Effectifs
|
Proportion(%)
|
Aménagé
|
P1
|
86
|
24,7
|
|
120
|
21,1
|
|
752
|
34,3
|
Non aménagé
|
P2
|
650
|
33,9
|
|
1083
|
38,6
|
|
4378
|
44,8
|
Ensemble
|
736
|
32,5
|
|
1203
|
35,6
|
|
5211
|
42,9
|
Comparaison de proportition
|
P1<P2
|
|
P1<P2
|
|
P1<P2
|
khi-deux
|
|
11,23***
|
|
62,57***
|
|
82,49***
|
***(significatif à 1%); **( Prob à 5%);
|
*( Significatif à 10%);
|
ns(Non significatif)
|
j | P a g e
k | P a g e
Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au
Bénin
Tableau A19 : Matrice des corrélations des
différentes variables retenues en 1996
Variables
|
Région
|
Milres Ethnie Religion Instruction Milisocia Occupation Nivodevie
Age mère Intervalle Agenf Sexenf Rang
|
Infection
|
Qualité_eau
|
Région
|
1
|
|
|
|
Milres
|
0,217***
|
1
|
|
|
Ethnie
|
0,638***
|
0,070** 1
|
|
|
Religion
|
0,421***
|
0,225*** 0,404*** 1
|
|
|
Instruction
|
0,170***
|
0,287*** 0,155*** 0,173*** 1
|
|
|
Milsocia
|
0,219***
|
0,367*** 0,145*** 0,114*** 0,182*** 1
|
|
|
Occupation
|
0,219***
|
0,275*** 0,192*** 0,197*** 0,170*** 0,085*** 1
|
|
|
Niveau de vie
|
0,252***
|
0,448*** 0,261*** 0,173*** 0,260*** 0,198*** 0,188*** 1
|
|
|
Age mère
|
0,066***
|
0,041 ns 0,0517 ns 0,0357 ns 0,098*** 0,050* 0,070*** 0,060***
1
|
|
|
Intervalle
|
0,071***
|
0,050*** 0,052 ns 0,054*** 0,082*** 0,053** 0,091*** 0,073***
0,397*** 1
|
|
|
Age enfant
|
0,053***
|
0,022 ns 0,050 ns 0,0168 ns 0,032*** 0,025 ns 0,046 ns 0,055***
0,027 ns 0,081*** 1
|
|
|
Sexe enfant
|
0,025***
|
0,11 ns 0,030*** 0,023 ns 0,006 ns 0,053* 0,014 ns 0,010*** 0,024
ns 0,035 ns 0,023ns 1
|
|
|
Rang
|
0,081***
|
0,105*** 0,064*** 0,064*** 0,141*** 0,069*** 0,095*** 0,104***
0,569*** 0,577*** 0,045 ns 0,025 ns 1
|
|
|
Infection
|
0,123***
|
0,084*** 0,113*** 0,080*** 0,072*** 0,049* 0,067*** 0,066***
0,025 ns 0,027 ns 0,047 ns 0,035 ns 0,051**
|
1
|
|
Qualité eau
|
0,212***
|
0,162*** 0,228*** 0,193*** 0,199*** 0,106*** 0,119*** 0,023***
0,063*** 0,022 ns 0,012ns 0,009 ns 0,074***
|
0,042 ns
|
1
|
Vaccination
|
0,142***
|
0,068*** 0,135*** 0,113*** 0,106*** 0,060*** 0,071*** 0,173***
0,047* 0,062*** 0,238*** 0,025 ns 0,041 ns
|
0,060 ***
|
0,104***
|
Types de toilettes
|
|
0,497***
|
|
|
|
|
(***): Significatif à 1% ; (**) Significatif à 5%
; (*) : Significatif à 1% ; ns: Non significatif
|
|
|
|
|
Milres: Milieu de residence; Milsocia: Milieu de socialisation;
Nivodevie: Niveau de vie; Agenf: Age de l'enfant; Sexenf: sexe de l'enfant;
Qualité_eau: qualité de l'eau
|
|
|
l | P a g e
Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au
Bénin
Tableau A20 : Matrice des corrélations des
différentes variables identifiées en 2001
Variables
|
Région
|
Milres Ethnie Religion Instruction Milisocia Occupation Nivodevie
Agemer Intervalle Agent Sexenf Rang Infection Qualité eau Vaccination
|
Allaitement
|
Vitamine A
|
|
1
|
|
|
|
régionMilres
|
0,261***
|
1
|
|
|
Ethnie
|
0,667***
|
0,122*** 1
|
|
|
Religion
|
0,417***
|
0,206*** 0,206*** 1
|
|
|
Instruction
|
0,200***
|
0,358*** 0,358*** 0,189*** 1
|
|
|
Milsocia
|
0,236***
|
0,416*** 0,416*** 0,135*** 0,238*** 1
|
|
|
Occupation
|
0,197***
|
0,277*** 0,277*** 0,175*** 0,375*** 0,160*** 1
|
|
|
niveau de vie
|
0,285***
|
0,489*** 0,218*** 0,196*** 0,329***
0,218*** 0,359*** 1
|
|
|
Agemer
|
0,079***
|
0,035*** 0,035*** 0,043*** 0,079*** 0,066*** 0,121*** 0,066***
1
|
|
|
Intervalle
|
0,092***
|
0,112*** 0,112*** 0,057*** 0,121*** 0,075*** 0,170*** 0,093***
0,348*** 1
|
|
|
Age_enfant
|
0,087***
|
0,080*** 0,080*** 0,049*** 0,045*** 0,038*** 0,074*** 0,071***
0,060*** 0,091*** 1
|
|
|
Sexe enfant
|
0,057***
|
0,017 ns 0,017 ns 0,023*** 0,055*** 0,036*** 0,083*** 0,039***
0,018*** 0,047*** 0,071*** 1
|
|
|
Rang
|
0,093***
|
0,110*** 0,110*** 0,057*** 0,014*** 0,100*** 0,181*** 0,115***
0,507*** 0,577*** 0,064*** 0,074*** 1
|
|
|
Infection
|
0,085***
|
0,056*** 0,059*** 0,041*** 0,060*** 0,032*** 0,072*** 0,058***
0,034 ns 0,037*** 0,089*** 0,027 ns 0,038*** 1
|
|
|
Qualité_eau
|
0,224***
|
0,237*** 0,237*** 0,191*** 0,219*** 0,162*** 0,162*** 0,304***
0,040*** 0,075*** 0,041*** 0,043*** 0,093*** 0,065**
1
|
|
|
Vaccination
|
0,129***
|
0,070*** 0,070*** 0,096*** 0,082*** 0,071*** 0,094*** 0,099***
0,037*** 0,043*** 0,205*** 0,015 ns 0,043*** 0,046** 0,107***
1
|
|
|
Allaitement
|
0,082***
|
0,007*** 0,007*** 0,026*** 0,005*** 0,066*** 0,046 ns
0,030 ns 0,004 ns 0,031*** 0,082*** 0,014 ns 0,084 ns 0,046** 0,04*** 0,010
ns
|
1
|
|
Vitamine A
|
0,204***
|
0,186*** 0,186 ns 0,081*** 0,161*** 0,094*** 0,211***
0,221*** 0,022 ns 0,078*** 0,101*** 0,017 ns 0,063*** 0,028 ns
0,085*** 0,103***
|
0,01 ns
|
1
|
Types de toilettes
|
|
0,50***
|
|
|
|
|
ns: Non sognificatif; ( * ): significatif à 10% ; (**):
significatif à 5% ; (***): significatif à 1%
|
|
|
|
|
Milres: milieu de residence;Milsocia: milieu de
socialisation;Sexenf: sexe de l'enfant; Nivodevie: niveau de vie; Agenf: age de
l'enfant; Agemer: age de la mère à l'accouchemeent
|
|
|
m | P a g e
Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au
Bénin
Tableau A21 : Matrice des corrélations des
différentes variables identifiées en 2006
Variables
|
région
|
Milres Ethnie Religion Instruction Milisocia Occupation Nivodevie
Agemer Intervalle Agenf Sexenf Rang Infection Qualité_eau Vaccination
|
Allaitement
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Vitamine A
|
région
|
1
|
|
|
|
Milres
|
0,216***
|
1
|
|
|
Ethnie
|
0,635***
|
0,07*** 1
|
|
|
Religion
|
0,365***
|
0,145*** 0,344*** 1
|
|
|
Instruction
|
0,193***
|
0,286*** 0156*** 0,153*** 1
|
|
|
Milsocia
|
0,218***
|
0,4234*** 0,168*** 0,168*** 0,22*** 1
|
|
|
Occupation
|
0,204***
|
0,257*** 0,166*** 0,166*** 0,322*** 0,160*** 1
|
|
|
Nivodevie
|
0,222***
|
0,425*** 0,208*** 0,168*** 0,281*** 0,243*** 0,303*** 1
|
|
|
Agemer
|
0,026***
|
0,057*** 0,065*** 0,065*** 0,052*** 0,095*** 0,095*** 0,055***
1
|
|
|
Intervalle
|
0,009***
|
0,082*** 0,086*** 0,086*** 0,127*** 0,058*** 0,111*** 0,100***
0,34*** 1
|
|
|
Age_enfant
|
0,034***
|
0,013*** 0,027*** 0,027*** 0,038*** 0,0178 ns 0,046*** 0,018 ns
0,038*** 0,048*** 1
|
|
|
Sexe_enfant
|
0,016***
|
0,027*** 0,003*** 0,003*** 0,015*** 0,030*** 0,023*** 0,030***
0,010*** 0,009*** 0,031*** 1
|
|
|
Rang
|
0,102**
|
0,110*** 0,097*** 0,097*** 0,160*** 0,087*** 0,127*** 0,137***
0,488*** 0,577*** 0,016*** 0,013*** 1
|
|
|
Infection
|
0,106***
|
0,024*** 0,070*** 0,070*** 0,127*** 0,036*** 0,021*** 0,021***
0,021*** 0,019*** 0,096*** 0,005*** 0,030*** 1
|
|
|
Qualité_eau
|
0,278***
|
0,160*** 0,238*** 0,238*** 0,177*** 0,1388 0,173*** 0,279***
0,012*** 0,063*** 0,016*** 0,009*** 0,086*** 0,037*** 1
|
|
|
Vaccination
|
0,090***
|
0,105*** 0,129*** 0,129*** 0,110*** 0,054*** 0,103*** 0,141***
0,017*** 0,059*** 0,133*** 0,006* 0,055*** 0,032*** 0,037*** 1
|
|
|
Allaitement
|
0,104***
|
0,002 ns 0,061*** 0,061*** 0,020*** 0,027***
0,026*** 0,017 ns 0,006*** 0,019*** 0,115*** 0,016* 0,023***
0,034*** 0,010*** 0,015***
|
1
|
|
Vitamine A
|
0,146***
|
0,022*** 0,129*** 0,129*** 0,005*** 0,021*** 0,051** 0,034***
0,004*** 0,005*** 0,072*** 0,002* 0,006 ns 0,042** 0,006***
0,178***
|
0,008 ns
|
1
|
Types de toilettes
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|
0,51***
|
|
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ns: Non sognificatif; ( * ): significatif à 10% ; (**):
significatif à 5% ; (***): significatif à 1%
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Milres: Milieu de residence; Milsocia: Milieu de socialisation;
Nivodevie: Niveau de vie; Agenf: Age de l'enfant; Sexenf: sexe de l'enfant;
Qualité_eau: qualité de l'eau
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