CONCLUSION
L'observation de la migration de transit montre que la
Mauritanie fait face à un phénomène transnational. Nous
pouvons constater que malgré les faibles ressources dont dispose ce
pays, la gestion de la migration reste pénible.
Certes, le nombre d'atelier, de séminaire, que ce soit
à l'échelle nationale, régional, internationale est
impressionnant. La quantité de plan d'actions, de recommandations, de
déclarations l'est aussi, mais, comme on le voit, pour l'instant rien ne
bouge du coté de la Mauritanie.
Nous savons donc que la Mauritanie à elle seule est
loin de pouvoir résoudre cette équation que pose la migration.
Mais de l'autre coté de la méditerranéen, l'union
européenne semble adresser aux pays du sud et en particulier la
Mauritanie des demandes fortement contradictoires. D'un coté, elle
exerce une très grande pression pour faire en sorte qu'on entreprenne
avec conviction des processus concrets de démocratisation et de respect
des droits de l'homme. De l'autre, elle nous oblige à participer
activement à la gestion des flux migratoires, en contribuant au
renforcement des instruments de contrôle et de répression. C'est
ainsi qu'Abdelkrim Belguendouz écrivait : « On constate ainsi que
l'Europe cadenasse ses frontières, délègue le
contrôle, exporte et sous-traite la répression supposée
dissuasive vis-à-vis des migrants. Ce faisant, on devient au niveau des
officiels du Nord moins regardant sur le respect par le Sud des droits de
l'Homme à l'égard des migrants, puisque le service rendu arrange
d'abord les autorités du continent européen qui se voient
débarrassées du travail besogneux et de bas étage et,
surtout, protégées de la venue des populations du sud
indésirables » .
Aujourd'hui, on constate que des pratiques telles que ;
l'expulsion de masse des migrants, le blindage des frontières n'est
absolument pas la solution aux grandes difficultés dont souffre la
politique migratoire, mais au contraire risque de rendre certains
équilibres de la sous région plus fragile. Désormais, on
ne doit plus continuer à regarder la migration comme un
phénomène auquel on doit s'opposer, mais, en revanche il est
nécessaire d'en accepter la responsabilité, partagée et de
les gérer.
Evidemment, d'innombrables efforts sont entrepris au niveau
régional et international à travers les volontés
politiques en vue de rechercher des solutions durables.
Au niveau national, nous pouvons constater une l'implication
des acteurs tels que ; les Associations, les ONG et les organismes
internationaux (HCR, OIM, BIT...) pour suppléer au travail des
autorités dans la gestion des flux migratoires.
En somme, si nous ne parvenons pas à instaurer une
véritable coordination entre les acteurs nationaux concernés par
la question migratoire et l'Etat en vue de renforcer le dispositif juridique
pour la régulation de ces flux, si nous ne fournissons pas des efforts
pour une harmonisation et une application des normes relative à la
migration au niveau régional,
- Conditions de vie et de travail des femmes et hommes migrants
d'Afrique de l'Ouest en Mauritanie, avril 2009, BIT
pour la protection des migrants, même avec l'appui des
bailleurs les plus généreux, la gestion de la migration de
transit en Mauritanie restera incertaine.
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