3.3.2.2. Morphologie des épontes
Les discontinuités pouvant avoir des extensions
importantes, il est nécessaire de décrire leur morphologie
à différentes échelles. A l'échelle la plus grande,
elles sont assimilées à un plan ou à une surface courbe
(cas des plis ou de certaines failles), qui peut être définie par
plusieurs facettes planes. A une échelle plus petite, on cherche
à caractériser les écarts par rapport à cette
surface moyenne. La méthode la plus utilisée consiste à
comparer la morphologie de la discontinuité à des profils
standards établis par Barton et Choubey (1977) et à lui attribuer
une note de rugosité appelée JRC, la note 0 correspondant
à une surface parfaitement plane
.
Figure 1 Représentation
géométrique d'une discontinuité.
On peut ainsi utiliser plusieurs échelles successives
(du plus grand au plus petit) en caractérisant les écarts par
rapport à la surface modélisée à l'échelle
précédente. Par exemple, si des discontinuités sont
visibles sur plusieurs décamètres de longueur, une observation
visuelle avec suffisamment de recul permet d'estimer un coefficient JRC
représentatif de cette échelle, mais qui ne prend pas en compte
des aspérités millimétriques ou centimétriques. Il
est alors nécessaire de faire une seconde estimation, en observant de
près la discontinuité sur une longueur de l'ordre du
décimètre. Il est nécessaire d'aller jusqu'à cette
échelle, pour utiliser le coefficient JRC dans le critère de
résistance au cisaillement de Barton. On réserve parfois le terme
de rugosité pour caractériser les aspérités de
taille millimétrique à centimétrique, en utilisant celui
d'ondulation pour des tailles décimètre
Ir. Sabu Munung
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3.3.2.3. Altération et résistance des
épontes
La résistance des aspérités influence la
résistance au cisaillement. Si les épontes des
discontinuités sont altérées, cette résistance est
plus faible que celle de la matrice rocheuse. L'altération peut
être d'origine météorique (infiltration d'eau
superficielle) ou profonde (eau thermale). L'essai au scléromètre
permet d'estimer grossièrement la résistance des
épontes
3.3.2.4. Orientation (ou attitude) des
discontinuités
L'orientation du plan moyen d'une discontinuité est
décrite par deux angles, un pendage et un azimut, définis
respectivement par rapport à l'horizontale et au nord (figure 4).
Le pendage est l'inclinaison de la ligne de plus grande pente.
Il est mesuré dans un plan vertical, à l'aide d'un
clinomètre. Il est compris entre 0° (pour un plan horizontal) et
90° (pour un plan vertical). On appelle vecteur pendage, le vecteur
unitaire porté par la ligne de plus grande pente et dirigé vers
le bas.
Pour définir complètement l'orientation d'un
plan, il faut un deuxième angle, qui est mesuré dans le plan
horizontal, par rapport au nord, à l'aide d'une boussole. Selon la
méthode utilisée, cet angle, appelé azimut, est
défini par le vecteur pendage ou par les courbes de niveau du plan.
La première méthode utilise l'azimut du vecteur
pendage, c'est à dire l'angle entre le nord et la projection du vecteur
pendage dans le plan horizontal. Cet angle, compris entre 0 et 360°, donne
donc l'azimut (on dit aussi la direction) vers lequel descend la ligne de plus
grande pente (on dit que la discontinuité pend dans cette direction).
La seconde utilise l'azimut des lignes de niveau du plan
(c'est à dire des horizontales du plan). Par convention, on choisit,
entre les deux azimuts opposés définis par ces horizontales,
celui qui est compris entre 0 et 180°. Mais, comme un plan peut être
incliné d'un côté ou de l'autre d'une horizontale, il faut
ajouter une information pour définir son orientation de manière
univoque. Pour cela, on donne un point cardinal (N, E, S ou W) du
côté duquel le plan descend (logiquement, le plus proche de
l'azimut du vecteur pendage).
Ir. Sabu Munung
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Selon la méthode utilisée, un même plan est
donc décrit de deux manières différentes. Par exemple, un
plan incliné de 60° vers le SW, défini par le couple
azimut-pendage (N225°60°) avec la première méthode, est
défini par le triplet azimut-pendage-point cardinal
(N135°-60°W) avec la seconde méthode.
Représentation de l'attitude d'une discontinuité
sur une carte : on utilise un symbole en forme de T, la barre supérieure
est orientée dans la direction (ou azimut) de l'horizontale du plan de
discontinuité et la barre inférieure indique la direction du
pendage. La valeur du pendage est écrite à côté du
symbole.
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