Politique budgétaire en RDC: instruments, moyens et efficacité.( Télécharger le fichier original )par Alain NZANZU TAVULYANDANDA Université Catholique du Graben - Licence 2015 |
I.3.3. Les partisans de l'économie de l'offreLes économistes dits « de l'offre » en anglais « supply-siders » ont pour ténor Arthur Laffer. Ces économistes prennent les contrepieds des analyses Keynésiennes en considérant que la production précède nécessairement les revenus et la demande et que, par conséquent, c'est l'offre, et non pas la demande, qui est le véritable moteur de l'activité économique.31(*) D'après les partisans de l'économie de l'offre, le développement des inventions économiques et sociales de l'État a conduit à des excès de réglementations, de dépenses publiques et des prélèvements obligatoires, excès qui ont pour effet de décourager l'activité productive privée. Cette interprétation des faits constitue la base même de la théorie de l'offre. En termes de fiscalité, les économistes de l'offre démontrent que les effets macroéconomiques qu'un gouvernement attend d'une variation du taux d'imposition peuvent être contrariés par les réactions des individus. Plus le taux d'imposition qui frappe une activité est élevé, plus les contribuables cherchent à échapper à l'impôt en abandonnant cette activité.32(*)Ainsi, l'américain A. Laffer33(*) a-t-il mis en évidence une loi des rendements fiscaux décroissants, plus connue sous les termes de « courbe de Laffer ». En effet, selon cet auteur écrit Jean-Baptiste Toulouse et ses co-auteurs, une augmentation du taux de l'impôt ne se traduit pas indéfiniment par une augmentation proportionnelle des recettes fiscales. Il existe un taux de l'impôt auquel les recettes fiscales sont à leur maximum. Toute augmentation du taux de l'impôt au-delà de ce point se traduira par une baisse des recettes fiscales liées à une réduction de l'assiette de l'impôt. De ce fait, est-il préférable pour l'État d'obtenir un même niveau de recettes avec un taux d'impôt se situant à gauche du point maximum, puisque sans aucun manque à gagner, il permet aux contribuables de bénéficier d'un taux plus faible, ce qui les incitent à produire davantage et élargir ainsi l'assiette de l'impôt et donc les recettes fiscales futures. Bien que ce courant expose une thèse qui prend le contrepied de l'analyse Keynésienne, elle est aussi condamnée. Cette thèse est critiquée34(*) de ne voir dans les impôts que leur aspect prélèvement et négliger donc les impacts positifs que les dépenses qu'ils permettent de financer peuvent avoir sur l'activité économique. D'autre part, même s'il est vrai que les transferts sociaux peuvent donner lieu à certains abus et gaspillage, il ne faut sans doute pas perdre de vue pour autant que la protection sociale est un important facteur de cohésion sociale et que les populations des pays où elle est très développé y sont très attachées. La critique de l'intervention ne se limite pas aux « supply-siders », « l'école du public choice » en a fait la sienne. * 31EUZEBY, A., et HARSCHTEl, M-L., Op.cit, p 32 * 32 TOULOUSE, J-B., et ali., Op.cit, p 419 * 33TOULOUSE, J-B., et ali., Op.cit, p 419 * 34EUZEBY, A., et HARSCHTEL, M-L., Op.cit, p 33 |
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