4.2. LE MORPHOTYPE DES MEMBRES PELVIENS
L'inspection nous a permis d'étudier le morphotype des
membres pelviens. Dans la présente étude, 460 enfants soit 60,5%
étaient «normo-axés » avec 232 garçons pour 228
filles. Nous n'avons pas objectivé de relation entre le morphotype et le
sexe mais, par contre, il existe une relation statistiquement significative
entre l'âge et le morphotype. Cela signifie que l'axe du membre pelvien
n'est pas lié au sexe. Il ne varie pas du fait qu'on soit fille ou
garçon, mais il varie plutôt en fonction de l'âge.
Le morphotype normal était plus fréquent chez
les enfants de 5 ans et plus, alors que le `'morphotype anormal»
était plus fréquent chez les enfants de moins de 5 ans
comparativement à ceux de 5 ans et plus. Autrement dit, les
modifications du morphotype s'opèrent avant l'âge de 5 ans. Selon
WALCH et DEJOUR, à partir de l'âge de 8 ans, le morphotype
évolue de façon très variable puisque, à
l'âge adulte, il est constaté que 46 % des individus sont
normo-axés, 40 % ont un morphotype en genu varum et seulement 14 % ont
un morphotype en genu valgum et que le sexe n'avait pas d'incidence sur le
morphotype frontal avant 10 ans [49]. Nous pouvons affirmer déjà
qu'à partir de 5 ans, toute déformation observée doit
faire l'objet d'une investigation assez poussée et doit être prise
au sérieux.
4.3. EVOLUTION DE L'AXE MECANIQUE DU MEMBRE PELVIEN
L'axe mécanique est apprécié cliniquement
par la mesure des DIC et DIM et radiologiquement par la mesure de l'AFT.
81
L'angle fémoro-tibial de l'enfant béninois :
étude clinique et radiologique. A propos de 760 enfants
4.3.1. Sur le plan clinique
4.3.1.1 Distance inter-condylienne selon l'âge,
le sexe et l'arrondissement de provenance
Les DIC moyennes selon l'âge et le sexe prises en
position debout et couchée étaient cotées positivement. La
DIC traduit l'existence d'un varus des genoux.
Il existe une forte corrélation entre les distances
inter-condyliennes prises debout et celles prises couchée (r = 0,97).
Cela signifie qu'il n'y a pas de différence statistiquement
significative entre les mesures de la DIC prises debout et les mesures de la
DIC prises en position couchée (valeurs prises globalement). Ceci
expliquerait le fait que les observations faites avec la DIC prise debout ne
sont pas différentes de celles faites avec la DIC prise couchée.
La même observation a été faite par OMOLULU au
Nigéria [40]. Dans la plupart des études antérieures, les
auteurs ont pris les mesures en position debout.
Nous avons remarqué que le varus chez les
garçons variait entre 0 et 2,33 cm. Il augmente avec l'âge. Il
s'annule à 2 et à 4 ans. Le varus maximum est observé
à 14 ans. Le varus chez la fille varie entre 0 et 1 cm. Il augmente
également avec l'âge et le varus maximum est observé
à 15 ans. Il est nul à 1 et 2 ans. Ces observations sont
contraires à celles faites par OMOLULU au Nigéria [40] qui avait
observé plutôt un varus maximal de 2,5 cm et 2,2 cm entre les
tranches d'âge de 2 et 4 ans. La DIC était nulle uniquement chez
les filles à 1 an, chez les garçons à 4 ans et au niveau
des deux sexes à l'âge de 2 ans.
Nous avons observé une différence
statistiquement significative entre la moyenne de la distance inter-condylienne
des filles (0,40 cm) et celle des garçons (0,74 cm). La moyenne de la
DIC chez les garçons est plus élevée que chez les filles.
Mais cette différence est beaucoup plus prononcée avant
l'âge
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L'angle fémoro-tibial de l'enfant béninois :
étude clinique et radiologique. A propos de 760 enfants
de 5 ans. A partir de 5 ans la DIC évolue dans le
même sens au niveau des deux sexes mais la moyenne des garçons
reste toujours supérieure à celle des filles. Dans une
étude réalisée chez des enfants turques, il avait
été remarqué respectivement une différence
significative entre les filles et les garçons au niveau de cinq tranches
d'âge à savoir : 6 ans, 10 ans, 12 ans, 13 ans et 15 ans [37].
Selon OMOLULU, la différence relative au sexe n'est observée
qu'entre 3 et 7 ans [40]. Mais par contre, aucune différence
statistiquement significative entre les filles et les garçons n'a
été observée dans les études
réalisées chez les enfants chinois [14] et américains
blancs [24].
Au niveau des arrondissements et plus
précisément dans les différentes zones
socio-économiques, nous avons remarqué que la DIC ne variait pas.
La DIC n'est donc pas influencée pas le niveau
socio-économique.
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