B- Utilité et limites du PIB
1. Utilités du PIB
Le PIB permet de dégager un indicateur conventionnel
sur l'activité économique d'un pays (ou d'une zone) pendant une
période donnée (généralement l'année). C'est
un indicateur, qui permet la comparaison dans l'espace (entre pays ou zones) et
dans le temps (d'une année à l'autre ou d'une période
à l'autre).
Le PIB a pour objet de quantifier la production de richesse
réalisée par un pays sur une période donnée,
généralement un an ou un trimestre, grâce aux agents
économiques résidant dans le pays concerné. Il s'agit donc
d'un indicateur qui reflète l'activité économique interne
d'un pays. La variation du PIB d'une année sur l'autre permet de mesurer
le taux de croissance économique d'un pays.
Le PIB par habitant(ou par tête) est la valeur du PIB
divisé par le nombre d'habitants d'un pays. Il est plus efficace que le
PIB pour mesurer le développement d'un pays, cependant, il n'est qu'une
moyenne donc il ne permet pas de rendre compte des inégalités de
revenu et de richesse au sein d'une population.
Cet indicateur n'est pas égal au revenu par
tête. Il est un bon indicateur de la productivité
économique, mais il ne rend pas lui-même compte du niveau de
bien-être de la population ou du degré de réussite d'un
pays en matière de développement. Il ne montre pas dans quelle
mesure le revenu d'un pays est réparti de manière
équitable ou non entre ses habitants.
2. Limites du PIB
Le PIB ne permet d'appréhender ni les
inégalités sociales ni leur évolution. On peut très
bien avoir un PIB moyen qui augmente alors que les revenus (qu'il est
censé mesurer) diminuent pour une majorité de la population et
augmentent fortement pour une minorité, ce qui renforce les
inégalités.
Les activités clandestines ainsi que celles du secteur
informel ne sont pas prise en compte. Pour certains pays (et pendant certaines
périodes), le poids du secteur informel est tellement important que sa
négligence rend le PIB peu fiable.
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D'une manière générale, tout ce qui peut
se produire et se vendre avec une valeur ajoutée monétaire va
gonfler le PIB et la croissance, indépendamment du fait que cela ajoute
ou non au bien-être individuel et collectif. La destruction
organisée des forêts tropicales pour y planter du soja
transgénique ou des végétaux destinés aux
agro-carburants est bonne pour le PIB des pays concernés et pour le PIB
mondial. Peu importe que ce soit une catastrophe écologique et que les
peuples indigènes soient chassés manu militari, rien de
tout cela n'est reflété dans le PIB. Car le PIB est
indifférent à la nature de l'activité
génératrice de revenus : que ce soit une augmentation des ventes
d'armes, d'antidépresseurs, ou une hausse des services
thérapeutiques effectués à cause de l'explosion du nombre
de cancers, tout cela est compté comme « positif » par le
PIB.
Les économistes James Tobin et William Nordhaus ont
dénoncé ces absurdités à l'aide du concept de
dépenses défensives. Ces dernières désignent des
situations où le PIB augmente du fait d'activités qui consistent
seulement à réparer des dégâts divers commis par
d'autres activités qui, elles aussi, gonflent le PIB (par exemple,
dépolluer). Il y a alors croissance économique mais aucune
progression du bien-être puisqu'on ne fait, dans le meilleur des cas, que
revenir au point de départ. Il faudrait pour cela traiter les
dépenses défensives comme des consommations intermédiaires
et non comme des produits finaux ajoutés au PIB.
Par ailleurs, le PIB et sa croissance sont indifférents
au fait que l'on puise dans les stocks pour continuer à croître :
on puise dans les ressources naturelles, on puise dans les ressources sociales
et dans les ressources humaines. Plus généralement, notre
comptabilité nationale n'est pas une comptabilité patrimoniale :
elle n'est qu'une vaste comptabilité d'entreprise, centrée sur
les flux, avec des entrées et des sorties, qui laisse dans l'ombre ce
qu'il advient du patrimoine - toujours considéré comme gratuit ou
inchangé à l'occasion de la production. Il est tout à fait
possible qu'un enrichissement de la production nationale s'accompagne
d'évolutions positives de l'état de santé de la
population, de l'amélioration de l'état des ressources
naturelles, des conditions de travail ou du degré de solidarité
existant à un moment donné dans une société. Mais
le contraire est tout autant possible et nous n'en tenons aucun compte. Pour
caricaturer, nous pourrions très bien nous retrouver un jour avec un
« gros » PIB, un très fort taux de croissance et un nombre
extrêmement élevé de morts par incivilités, une
société totalement atomisée, des conditions de travail
considérablement dégradées, un patrimoine naturel
dévasté, etc.
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Chapitre 2 : Les composants du traitement et de
l'évolution de la masse salariale au Togo
Dans ce chapitre, nous passerons en revue les composants du
traitement des agents au Togo en Section 1, et la technique d'évolution
de la masse salariale en Section 2.
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