Paragraphe 2 : approches de solutions
A partir des analyses et enseignements fournis par la
présente, et dans la perspective de maintenir la stabilité
macroéconomique face à l'accélération de
l'inflation et améliorer la croissance, des propositions de politique
économiques seront faites, notamment à l'endroit des pouvoirs
publics et des autorités monétaires afin d'étouffer
l'impact néfaste de l'augmentation des prix des produits sur le
coût de la vie.
A- Les propositions seront à moyen et à
long terme. ? Au plan politique
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- renforcer l'état de droit ;
- promouvoir l'intégration régionale ;
- renforcer le partenariat et l'efficacité de l'aide
publique au développement ;
- améliorer la transparence dans la gestion des
affaires publiques à travers la lutte contre la fraude, la corruption et
le blanchiment des capitaux ;
- veiller à la consolidation de la stabilité
sociopolitique ; ? En matière de politique
budgétaire
Il serait rentable pour l'Etat de réduire les droits de
douane et taxes perçus sur les produits de première
nécessité. Ces mesures permettront d'augmenter le pouvoir d'achat
des ménages. En ce qui concerne les produits de grandes consommations,
l'Etat peut opérer un ciblage afin que les subventions puissent
bénéficier aux nationaux. Un niveau élevé des
recettes fiscales pourrait témoigner du dynamisme de l'économie.
Il est souhaitable de déterminer le niveau de recettes fiscales optimal
pour l'économie togolaise. Dès lors, l'Etat peut :
- élargir l'assiette fiscale et intensifier
l'informatisation des régies financières afin de réduire
les fraudes et l'évasion fiscale ;
- proposer un système d'incitations fiscales sur
l'objectif de création d'emplois ;
- adoption et mise en oeuvre du cadre d'organisation des appuis
budgétaires ; - consolidé les organes et les pouvoirs de gestion
des marchés publics ;
- consolider les acquis et mettre en oeuvre les mesures
à même créer u cadre global des affaires conforme aux
standards régional et international ;
- mettre en oeuvre un plan stratégique de modernisation
de l'administration fiscale ; - adopté un plan d'action de la politique
nationale pour l'emploi ;
- améliorer la prévision budgétaire par
la réalisation d'un budget de l'Etat réaliste ;
- il est souhaitable à moyen terme que les textes qui
organisent diverses indemnités (indemnités de logement, de
déplacement, etc.) de même que les avantages au profit des agents
publics soient actualisés en tenant compte du coût actuel de la
vie.
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- il est également souhaitable à moyen terme que
l'Etat donne aux travailleurs une prime de déplacement
conséquente ou mette à leur disposition des moyens de
déplacement et/ou de transport en commun.
- revaloriser les allocations familiales de façon
significative
- l'Etat doit également mettre en oeuvre un
système de pension dont la restructuration permettrait d'assurer une
sécurité de revenus aux retraités et autres
bénéficiaires,
- encourager la création d'emplois et améliorer
le système d'information sur la situation de l'emploi des jeunes ;
- pour des considérations de soutenabilité
budgétaire, la réduction des dépenses courantes en
pourcentage du PIB.
- l'administration doit devenir un acteur productif et avoir
une gestion par la performance
- augmenter les salaires peut être un
élément d'une politique de relance par la consommation.
A moyen terme, il se produirait une hausse de la croissance
économique en raison de la maîtrise du déficit
budgétaire et de l'amélioration qui en résulterait des
conditions de financement de l'économie. La baisse de la demande
susciterait un recul des prix intérieurs dont l'impact serait
bénéfique sur la compétitivité des entreprises et
le développement des exportations.
? Dans le domaine commercial
Il convient d'assurer :
- améliorer l'environnement global des affaires ;
- la réhabilitation des mécanismes de
contrôle des prix sur les marchés en mettant à la
disposition des populations des numéros verts, afin qu'ils puissent
aviser l'autorité en cas de défaillance de la part des
commerçants.
- mettre en oeuvre une politique fiscale plus incitative
visant à améliorer les atouts compétitifs du pays en
réduisant le poids de la fiscalité sur les opérateurs
économiques du secteur informel ;
- renforcer le cadre de concertation entre l'Etat et le secteur
privé ;
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- améliorer le cadre règlementaire et
institutionnel du secteur privé ;
- prendre des mesures visant la réduction de l'incidence
des aléas climatiques sur les performances du secteur agricole ;
- assurer l'organisation de la fluidité des informations
sur les marchés et des circuits d'échanges des zones
excédentaires vers les régions déficitaires ;
- améliorer le cadre institutionnel, juridique et
organisationnel des secteurs de promotion de la croissance ;
- accorder une priorité aux initiatives visant
l'accroissement de l'offre énergétique et veiller à la
consolidation de la stabilité socio-politique ;
- améliorer le cadre juridique et judiciaire des affaires
;
- mettre en oeuvre une politique agricole qui pourrait constituer
un axe de développement de la production au Togo.
- améliorer la gestion financière des entreprises
publiques.
- la recherche des substituts aux produits pétroliers,
notamment le biocarburant et l'énergie solaire.
B- Propositions à l'endroit des autorités
monétaires et de change
Face à la flambée des prix des produits
alimentaire et énergétique, les autorités
monétaires et de change peuvent :
- mettre en oeuvre un environnement favorable aux crédits
;
- mettre en oeuvre des réformes du secteur financier
à travers la restructuration du secteur de la micro finance ;
- renforcer la surveillance de l'évolution de la
liquidité globale ;
- dans le cadre de la politique monétaire et de la gestion
de crédit, donner une priorité aux financements des
investissements productifs afin que l'économie trouve des sentiers
d'expansion forts.
- construction de logements à loyer modérés.
- création d'une banque de l'habitat
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CONCLUSION
L'évolution de la rémunération des agents
publics entre 1960 et 2015 au TOGO, nous a notamment permis de cerner dans un
premier temps le cadre théorique de la masse salariale, et dans un
second temps d'étudier les variations de différents
éléments qui influencent cette masse salariale.
Après l'indépendance du Togo, la Fonction
Publique a été organisée par les textes. Ceux-ci ont
défini les conditions de rémunérations des agents publics.
Plus de cinquante-cinq ans après l'indépendance, les mêmes
textes sont toujours en vigueur et ont connu très peu de modifications.
Cette situation entraîne l'inadéquation entre le salaire des
agents publics et les réalités économiques en
perpétuelle mutation. La non adaptation des textes au contexte
économique a conduit à la baisse du pouvoir d'achat. Or la baisse
du pouvoir d'achat montre immédiatement que la population ne vit pas
heureux, particulièrement les agents de l'Etat n'arrivent pas à
satisfaire leurs besoins à cause de l'insuffisance de leur traitement
par rapport au prix des biens sur le marché.
L'objectif général de ce travail est d'attirer
l'attention des gouvernants sur l'augmentation des prix des produits sur le
marché par rapport à l'augmentation de la grille indiciaire. A
cet effet, nous nous sommes servis des éléments directement
liés au pilotage de la masse salariale et à ceux liés
à l'autorité monétaire.
Malgré tous les efforts du gouvernement sur
l'augmentation du SMIG ainsi que le traitement dans la fonction publique, tout
paraît comme si rien n'était fait. Mais cela est dû à
la non maîtrise des prix des biens sur le marché par le
gouvernement.
Les programmes d'ajustement structurels et la
dévaluation du FCFA en 1994 non suivi de mesures d'accompagnement ont
réduit le pouvoir d'achat des travailleurs. Outre ces facteurs, l'on
note également l'augmentation du prix du litre de l'essence à la
pompe dont toute variation se répercute sur le prix des transports et
immédiatement sur celui des biens sur le marché. Le gouvernement
a donc sa partition à jouer dans ce contexte en suivant le prix du baril
et non les fluctuations du dollar. Si l'Etat ne contrôle pas les prix sur
le marché, tous ses efforts concernant l'augmentation de la
rémunération des agents du secteur public ne vont rien changer
dans la vie de ces derniers.
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Si le SMIG a évolué dans le même sens que
les prix, l'évolution n'a pas été parallèle. En ce
qui concerne la valeur indiciaire, son évolution bien qu'à la
hausse ne reflète pas la réalité du marché. Il
serait donc efficace et efficient d'indexé les revenu des agents de
l'Etat au déflateur du PIB. Le PIB serait amélioré si les
revenus le sont aussi étant donné que le circuit
économique relie les agents économiques que sont : l'Etat, les
banques, les marchés, les ménages.
En définitive ce sont les revendications salariales
observées ces dernières années au Togo qui nous ont
poussés à faire cette analyse tout au long de notre travail.
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