Chapitre II : Analyses du ratio SMIG et valeur
indiciaire et approches de solutions
Ce chapitre fera premièrement une analyse statistique, et
nous aurons à proposer certaines choses sous forme de recommandations en
section 2.
Section I : Evolutions du SMIG et de la valeur
indiciaire
Dans cette section, il sera analysé diverses
évolutions du SMIG et de la valeur indiciaire. Paragraphe 1 :
Evolutions du SMIG
Dans ce paragraphe il sera question de démontrer
l'évolution simultanée du SMIG et du déflateur du PIB (A),
puis celle du SMIG déflaté et du déflateur du PIB (B), et
enfin l'évolution du SMIG nominal et SMIG réel.
A- Evolution comparée du SMIG nominal et du
déflateur du PIB.
Le déflateur mesure les prix de tous les biens et
services produits dans l'économie. La hausse des prix des biens et
services achetés dans une économie se reflète dans le
déflateur du PIB.
Graphique N°17 : l'évolution du SMIG et du
déflateur du PIB
2,0
0,0
1955 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010
2015
SMIG base 100 en 2008 Deflateur du PIB
Source : A partir des données de
la BCEAO
De 1960 à 2015 les prix ont connu une tendance
haussière. Il en est de même pour le SMIG. La courbe
reflète que le SMIG permettait a ceux qui le percevait d'avoir un
pouvoir d'achat. Ce dernier à partir de 2009 s'est constamment affaibli
et stable jusqu'en 2015. Toutefois il a noté que le SMIG a connu une
revalorisation en 2012 de 25%. L'on constate donc que le SMIG n'a pas
évolué parallèlement aux prix sur le marché.
B- Evolution comparée du SMIG
déflaté et du déflateur du PIB
Source : A partir des données de
la BCEAO
51
Graphique N°18 : Evolution du SMIG
déflaté et du déflateur du PIB
4
0
6
5
3
2
1
1960
1964
Deflateur du PIB Pouvoir d'achat du SMIG déflaté
base 100 en 2008
1968
1972
1976
1980
1984
1988
1992
1996
2000
2004
2008
2012
2016
4
0
6
5
3
2
1
Source : A partir des données de
la BCEAO
Si le SMIG déflaté était indexé au
déflateur du PIB, l'on constate que le pouvoir d'achat du SMIG a
toujours évolué en sens contraire que les prix. Ce qui signifie
que le SMIG n'est pas indexé aux prix sur le marché.
C- Evolution comparée du SMIG nominal et du SMIG
déflaté
Le salaire minimal vise à garantir un niveau de revenu
aux salariés. Si le principe du salaire minimum est admis dans les
différentes philosophies, la fixation de son niveau fait l'objet de
fortes dissensions en leur sein. Pour les économistes libéraux,
le salaire minimal correspond à une interdiction de travailler pour les
employés dont le travail ne permet pas de produire cette valeur. Pour
les marxistes, le minimum salarial permet de rémunérer les
salariés les moins qualifiés à un « juste niveau
» qui assure une subsistance correcte.
1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015
SMIG SMIG déflaté
40000
35000
30000
25000
20000
15000
10000
5000
0
40 000
35 000
30 000
25 000
20 000
15 000
10 000
5 000
-
Graphique 19 : Courbes d'évolution SMIG nominal et
SMIG réel
Source : A partir des données de
la BCEAO
52
L'analyse de l'écart permet d'apprécier dans le
temps si le niveau du SMIG permet à la fois de vérifier les
tendances ci-dessus citées. Il apparait que depuis 2008, le SMIG a subit
moins l'érosion de l'inflation et donc ceux qui le perçoivent
comme rémunération ont gagné en pouvoir d'achat.
L'écart entre SMIG nominal et SMIG réel a été
réellement réduit dans le temps. Depuis 2008, l'Etat a donc fait
des efforts pour accroître le pouvoir d'achat des agents payés au
SMIG.
L'augmentation du SMIG risque de nourrir l'inflation, allant
ainsi à l'encontre de l'objectif affiché. En effet, les
augmentations du salaire minimum sont répercutées sur les prix
à la consommation, ce qui conduira à revendiquer de nouvelles
revalorisations salariales qui affecteront à leur tour les prix, et
ainsi de suite.
Cette spirale inflationniste va à l'encontre de la
sauvegarde du pouvoir d'achat des travailleurs. On peut même envisager
raisonnablement que cette augmentation risque de nourrir une vague de
revendications de hausses salariales car les autres salariés verront
l'écart de revenu se rétrécir avec les « smicards
», ce qui va les pousser aussi à réclamer un
réajustement à la hausse de leurs salaires entretenant la spirale
inflationniste.
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