1. Physiopathologie des Infections du Site
Opératoire (Service Régional d'Hygiène du Milieu ,
2006)
a) Contamination
La contamination du site opératoire peut se faire :
· pendant l'acte chirurgical le plus souvent, par faute
d'asepsie (manu portée ou liée à l'environnement), ou
préparation cutanée de mauvaise qualité ou rendue
difficile en raison d'une plaie souillée ou du caractère urgent
de l'intervention ;
· en postopératoire, par erreur technique
(désunion anastomotique colique entraînant une
péritonite...) ou soins postopératoires de mauvaise
qualité (drains, pansements...).
Par ailleurs elle peut être facilitée par la
présence de nécrose tissulaire, de sérosités, de
corps étrangers ou d'implants, ou d'une mauvaise vascularisation.
b) Source
Les micro-organismes responsables d'infections du site
chirurgical peuvent être acquis par voie endogène à partir
de la flore microbienne du patient ou par voie exogène à partir
du personnel de salle d'opération ou de l'environnement (figure 2).
Figure 2: Facteurs favorisants les Infection
du Site Opératoire
La proportion de micro-organismes acquis par l'une ou l'autre
voie, va varier selon le type de chirurgie. En cas de chirurgie dite
propre-contaminée ou contaminée, les micro-organismes seront
avant tout de source endogène, alors que pour la chirurgie propre, les
sources endogènes ont une importance relativement plus grande. Des
données à la fois cliniques et expérimentales
suggèrent que 24 à 48 heures après l'opération, le
site chirurgical est suffisamment cicatrisé pour devenir
résistant à toute infection d'origine exogène, à
moins que le site ne comporte des drains ou ait été laissé
ouvert. De ce fait, on admet que la plupart des microorganismes qui
entraînent des infections contaminent le site chirurgical au moment de
l'opération (figure 3).
Figure 3: Sources d'Infection du Site
Opératoire (SWISS-NOSO ; Vol 3 ; N°1 ; 1996)
c) Germes responsables
La grande variabilité des fréquences des germes
responsable des ISO s'explique par la diversité des sources
bibliographiques et des méthodologies utilisées : revues de la
littérature, études mono établissement ou mono-service ou
réseau de surveillance. (Figure 4)
- en chirurgie ostéo-articulaire, cardio-vasculaire ou
neurochirurgie, les staphylocoques sont largement majoritaires ;
- dans de nombreuses interventions de chirurgie abdominale,
les entérobactéries et les anaérobies stricts
prédominent, mais ces derniers sont rarement mis en évidence en
raison des difficultés de culture.
Figure 4:
proportion de quelque microorganismes incriminés dans les ISO
EPIIC: European prevalence of infection in intensive
care
AIRHH : Association internationale pour la recherche en
hygiène hospitalière
Une étude faite en Algérie dans un service de
Gynécologie obstétrique a retrouvée 11 germes
isolés, les principaux étaient des entérobactéries
: Escherichia coli, Klebsiellapnemoniae, Proteus mirabilis et des
coccis à gram positif : Streptocoque et
Entérocoque. Il a été noté une multi
résistance à l'antibiogramme principalement chez les
accouchées ayant reçues une antibiothérapie.(Fendri KR,
2010)
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