A. Le bilan de l'activité des corps
paramilitaires
Les corps paramilitaires sont essentiellement composés
de la Police Nationale, de la Garde de Sécurité
Pénitentiaire, de la Douane et des Eaux et Forêts. Mais si tous
ces services sont plus ou moins impliqués dans la question de la lutte
contre le grand banditisme (2), la police nationale (PN) reste
le principal acteur de cette lutte (1).
1. La police nationale et la prévention du
grand banditisme
La police nationale, compétente en matière de
sécurité publique, est l'acteur principal de la lutte contre le
grand banditisme. L'article 2 de la loi portant statut particulier de la Police
Nationale (PN) dispose que « la police nationale est une force
paramilitaire. Elle concourt, sur l'ensemble du territoire national, à
la garantie des libertés, à la défense des institutions de
la République, au maintien de la paix et de l'ordre public et à
la protection des personnes et des biens ». Commise donc à cette
noble tâche et consciente de son rôle majeur dans
l'édification d'une société à criminalité
réduite, la police s'est engagée sans réserve dans le
combat contre l'expansion anormale du grand banditisme.
Plusieurs unités spécialisées ont
été créées et interviennent aux côtés
des services de commissariats pour appuyer les interventions. On cite à
ce titre la Brigade Anti Criminalité (BAC), l'Unité
d'Intervention Polyvalente (UIP-PN), la Compagnie républicaine de
Sécurité
21 Propos, 14 juillet 1934
14
(CRS). Au titre des activités de prévention, et en
vue d'apporter des solutions appropriées à la
recrudescence du grand banditisme, la Police Nationale
procède depuis 2009:
> à l'intensification des patrouilles dans les zones
à risque ;
> à l'organisation d'opérations de lutte contre
la criminalité dans les zones criminogènes ;
> à la recherche du renseignement opérationnel
;
> au déploiement en soutien aux autres services de
Police, des équipes de la CRS et de
l'UIP-PN ;
> à l'intensification de la collaboration avec les
populations.
Les statistiques-bilan des actions préventives de la PN se
présentent comme suit22 :mp
Années
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
Nombre de patrouilles
|
22506
|
24072
|
17092
|
21695
|
29726
|
31452
|
Nombre d'opérations de Ratissage
|
26
|
26
|
17
|
24
|
26
|
28
|
Source : Source : Données statistiques de la
DGPN/DPJ-2015
Commentaire : les actions de patrouilles et de
ratissages se sont accrues depuis 2009 ; ce qui peut être vu comme la
preuve d'une meilleure opérationnalisation de l'institution.
2. l'apport des autres forces paramilitaires dans la
prévention du grand banditisme
La stratégie nationale de sécurité
intérieure mentionne au titre des forces de sécurité
permanentes :
> la Brigade nationale de sapeurs-pompiers (B.N.S.P),
compétente en matière de protection civile, est mise à la
disposition du Ministère chargé de l'Administration du territoire
pour emploi ;
> les corps paramilitaires de la Garde de
sécurité pénitentiaire, de la Douane et des Eaux et
Forêts, compétentes dans les domaines spécifiques et
respectives de la sécurité pénitentiaire, de la
sécurité économique et de la sécurité
environnementale, sont respectivement rattachés au Ministère de
la Justice, à celui de l'Economie et des Finances, au département
chargé de l'Environnement.
Ces forces n'interviennent pas toutes dans la lutte contre le
grand banditisme mais certaines d'entre elles comme la Garde de la
Sécurité Pénitentiaire (GSP) occupent une place de premier
choix. En effet, l'apport de la GSP dans la lutte contre le grand banditisme
n'est plus à
22 Données statistiques de la Direction
générale de la Police Nationale/Direction de la Police Judiciaire
(DGPN/DPJ).
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démontrer quand bien même l'adoption de la loi 017
rend sa mission plus difficile23. Elle
participe à l'exécution d'une mission de
prévention de la criminalité par :
? l'application rigoureuse en milieu carcéral des mesures
de détention ;
? l'application d'une politique de réinsertion sociale
soutenue et adaptée ;
? une contribution à la bonne exécution de la
sentence pénale.
|