2.5.1.1. Consommation du tramol par les mototaxi mans dans la
ville de Maroua
Communément appelé
« clandos » les mototaxi mans constituent une
catégorie socioprofessionnelle qui assure le déplacement des
populations d'un lieu à un autre à l'intérieur d'une
ville. La majorité des mototaxi mans ne sont pas les
propriétaires des motos avec lesquelles ils travaillent. De ce fait, ils
sont obligés d'aller au-delà de leurs efforts physiques en
attaquant durant toute la journée afin d'avoir la recette pour leurs
patrons et d'avoir également un petit bénéfice par jour
pour leurs propres économies. Ainsi, les mototaxi mans de la ville de
Maroua utilisent le tramol pour leur permettre d'éradiquer la fatigue et
d'avoir la force de travailler longtemps. En effet, les 18% des mototaxi mans
disent consommés le tramol parfois en associations avec d'autres
produits tels que le cannabis et la « passion ». Cependant,
la prise de médicaments par les « clandos » ne reste
pas sans conséquences car, ils ont très souvent des comportements
irresponsables sur la route tels que les excès de vitesse, non-respect
du code de la route (annexe 3). Une autre catégorie socioprofessionnelle
regroupe les pousseurs et les maçons dans la consommation des
médicaments dopants.
2.5.1.2. Consommation du tramol
par les pousseurs et les maçons à Maroua
Les pousseurs sont les gens qui assurent le
déplacement des marchandises (sac de riz, de farine, de sucre, carton
d'huile, de savon, biscuits, bonbon) des magasins pour les boutiques et vice
versa. Ils assurent également le déplacement des produits tels
que les sacs de ciment, les planches et les lattes des points de vente vers le
lieu où habitent les acheteurs. Quant aux maçons, on les
retrouve aux berges des mayo et sont spécialisés dans
l'exploitation du sable et la fabrique des parpaings. En effet, lors des
enquêtes sur le terrain dans les fabriques de parpaings, un des
maçons interrogés a révélé qu'il est
obligé d'utiliser au moins trois (03) sacs de ciments par jour pour
fabriquer les parpaings de 15 à raison de 60 parpaings par sac de
ciment, soit un total de 180 parpaings par jour afin d'avoir un revenu
acceptable lui permettant de nourrir sa famille. C'est pourquoi il se sent
contraint de consommer le tramol. Ainsi, 42% des pousseurs et les maçons
utilisent le tramol et le la passion pour les aider à travailler toute
la journée. Les commerçants sont aussi parmi ceux qui consomment
les médicaments dopants dans la ville de Maroua.
2.5.1.3. Consommation du
diazépam et du viagra par les commerçants dans la ville de
Maroua
Le commerce est l'une des principales activités
pratiquées par les populations de la ville de Maroua. En effet, les
consommateurs des médicaments dopants de contrebande sont
également des commerçants, soit 22,22%. Ces derniers ont
révélés que leur activité est très
compliquée car ils prennent des crédits et se ravitaillent
très loin à Douala et au Nigéria. Ils sont soucieux pour
leurs marchandises car parfois ils rencontrent des problèmes en route
surtout depuis l'insécurité orchestrée par Boko-Haram dans
la région de l'Extrême-Nord. A cet effet, les commerçants
consomment le diazépam pour les aider à contrôler leur
émotion et à bien gérer leurs problèmes quotidiens
tels que la perte des marchandises et le fonds de commerce octroyé aux
partenaires remboursé tardivement voire même non remboursé.
D'après eux, ils utilisent également le Viagra pour leur
permettre d'avoir des érections car ils sont stressés. Aussi,
l'un d'entre eux d'une façon plus discrète dit qu'étant
polygame, il est obligé de prendre le viagra pour être à la
hauteur des attentes sexuelles de ces trois femmes. Selon lui, c'est cette
performance qui fait de lui un homme très respecté dans son
foyer.
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