VIII.2. Cadre théorique
Pour mieux assoir les contours de ce travail, des
théories ont été convoquées. Il s'agit entre autre
de la théorie du probabilisme de Vidal de la Blache, la théorie
des lieux centraux de Walter Christaller, la théorie de
l'auto-organisation de Damienne Provitolo et celle de la localisation de Von
Thünen. L'analyse des idées développées par les
auteurs de ces théories, permet de mener un débat
théorique, lequel concourt à la construction du cadre
opératoire de cette étude.
Ø La
théorie du probabilisme de Vidal de la Blache dans la vulgarisation de
la consommation des médicaments dopants à Maroua
C'est une théorie qui a été
développée par le géographe français Paul Vidal de
La Blache (1910). Elle explique dans quelle mesure une situation ou une
relation passée, a des chances de se poursuivre dans le futur ;
autrement dit si tout continue comme avant, toutes choses égales par
ailleurs, il y a maintien des relations par le passé.
Cette théorie vient approfondir cette
inquiétude dans la mesure où il y'a quelques années de
cela, il était rare de voir des personnes manifestant des comportements
dignes de consommateurs de drogue ni même des produits stupéfiants
circulant à découvert dans les rues de la ville de Maroua. Mais,
le constat qui se dégage aujourd'hui est alarmant. C'est tout le
contraire. On note une quasi indifférence des services de maintien de
l'ordre qui sont censés protéger les biens et les personnes. Et
de surcroit une inertie des services déconcentrés du
ministère de la santé publique qui ont pour mission de mettre en
valeur l'arrêté ministériel interdisant la vente illicite
des médicaments dans la rue en générale et celle des
médicaments dopants en particulier à Maroua. De ce fait, la lutte
efficace contre la consommation de ces produits se pose avec acuité, car
on ne le dira jamais assez, «la jeunesse est le fer de lance de la
nation».
Ø La
théorie des lieux centraux de Walter Christaller dans la localisation
des points de vente des médicaments dopants à Maroua
Cette théorie a été
développée par beaucoup d'auteurs. Celui qui met le plus en
exergue ce travail est le géographe allemand Walter Christaller (1933)
publie : « Die Zentralen Orte in suddeutschland » qui veut dire les
lieux centraux dans le sud de l'Allemagne. Il appela son modèle, le
modèle christallérien. Ce modèle réduit l'espace
géographique à un « espace homogène ».
C'est-à-dire à un espace où on se déplace de
manière identique et à la même vitesse dans toutes les
directions et dans lequel les formes géométriques
régulières se déduisent les unes des autres. Ce
modèle fonctionne aussi sans tenir compte des comportements
socioculturels et psychologiques des populations.
Les producteurs et les consommateurs font des choix
rationnels et se déplacent de la manière la plus
économique. Ce modèle permettrait alors de déduire qu'en
théorie, les villes dans lesquelles vivent les populations s'organisent
en vertu de trois principes souvent appelés logiques à savoir :
-Le principe du marché : ce principe est sensé
résulter de la loi économique de l'offre et de la demande. Une
ville est considérée comme un lieu de création et de
consommation des richesses. Il en résulte une concentration, une
accumulation et une convergence de la population. Plus une ville offre des
biens et services, plus son aire d'influence en tant que « lieu »
central est étendue.
-Le principe de transport : ce principe est sensé
résulter de la recherche de l'économie dans les
déplacements entre les lieux centraux.
-Le principe administratif : ce principe est sensé
résulter d'une organisation spatiale pyramidale de lieux centraux
secondaires autour d'un lieu central principal. Cet auteur situe les lieux
centraux secondaires à une distance du lieu central principal sur les
sommets de l'hexagone.
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