Pratiques en aménagement du territoire
MASTER PROFESSIONNEL GOUVERNANCE ET
DEVELOPPEMENT ECONOMIQUES OPTION : POLITIQUES URBAINES ET DES
CTD
THEME : PRATIQUES EN AMENAGEMENT DU
TERRITOIRE
RAPPORT DE STAGE ACADEMIQUE
EFFECTUE PAR MOUNTON CHOUAIBOU, ETUDIANT EN
MASTER 2 PROFESSIONNEL POLITIQUES URBAINES ET DES CTD
COORDONATEURS : SUPERVISEURS :
Mme ANNNE MARGUERITE FOUDA Mme KOUDJOU TALLA
CARINE
Mme LEUDJOU YAMBA JOELLE M. ASHU ORU SAMSON
PERIODE : 25 JUIN- 25 SEPTEMBRE
2016
ANNEE ACADEMIQUE : 2015-2016
REPUBLIQUE DU CAMEROUN Paix - Travail -
Patrie
----------------
MINISTERE DE L'HABITAT ET DU DEVELOPPEMENT
URBAIN
----------------
SECRETARIAT GENERAL
----------------
DIVISION DES ETUDES, DE LA PLANIFICATION
ET DE LA COOPERATION
----------------
CELLULE DES ETUDES ET DE
LA PLANIFICATION
|
|
REPUBLIQUE DU CAMEROUN Paix - Travail -
Patrie ----------------- MINISTERE
DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ------------------ UNIVERSITE
DE YAOUNDE II ------------------ FACULTE DES
SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION
|
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Pratiques en aménagement du territoire
SOMMAIRE
SOMMAIRE i
Remerciements . ...v
Liste des figures vi
Liste des abréviations vi
INTRODUCTION GENERALE . .1
CHAPITRE I : organigramme du MINHDU 5
Section I : structure organisationnelle du MINHDU 5
? Situation du siège du MINHDU 5
? Les composantes du MINHDU 5
Section II. Les missions du MINHDU 8
i. Missions du Ministre de l'Habitat et du Développement
Urbain en matière
d'Habitat .8
ii. Missions du Ministre de l'Habitat et du Développement
Urbain en matière de
Développement Urbain 8
CHAPITRE II : structure organisationnelle de la DEPC 11
Section I : organigramme de la DEPC 11
i. Services de la DEPC 11
ii. Organigramme de la DEPC 11
Section II : Les missions de la DEPC
i. Missions de la DEPC
ii. Les missions de la CEP
CHAPITRE I : DEROULEMENT DU STAGE
Section I : étude des lois et décrets en
matière d'aménagement du territoire
|
..12
12
13
18
.19
|
i. Lois et décrets relatifs à l'aménagement
du territoire
|
19
|
ii. Etude des décrets
21
|
|
Section II : étude des documents de planification urbaine
25
|
|
i. l'étude du Guide pour l'Elaboration et le Suivi du
Plan Directeur d'Urbanisme
|
25
|
ii. analyse critique de quelques documents de planification
27
|
|
|
Section III : MOOC sur la restructuration des quartiers
précaires en Afrique ......30
Pratiques en aménagement du territoire
i. Genèse des villes et l'ampleur des quartiers
précaires en Afrique 30
ii. Les mesures anciennes de lutte contre les quartiers
précaires et les mesures
actuelles
iii. L'acteur financier principal des programmes de lutte contre
les
|
35
quartiers
|
précaires
|
38
|
iv. exemples de programme de lutte contre les quartiers
précaires
|
40
|
|
Section IV : Analyse de la déclaration de Politique
Urbaine au Cameroun
|
40
|
· Le diagnostic urbain au Cameroun
|
41
|
· Les objectifs stratégiques du MINHDU en
matière de politiques urbaines
|
41
|
· La déclaration de la politique urbaine au
Cameroun
|
..42
|
CHAPITRE II : ENSEIGNEMENTS ET EXPERIENCES RELATIFS AU
|
STAGE....50
|
Section I : les enseignements relatifs au stage
|
51
|
? Enseignements d'ordre académique
|
51
|
· Enseignements d'ordre professionnel
|
52
|
Section II : expériences relatives au stage
|
52
|
· Les expériences pratiques
|
52
|
· Les techniques acquises
|
..52
|
Section III : les recommandations
|
52
|
|
· Recommandations à l'endroit de l'Etat
|
52
|
· Recommandations à l'endroit du MINHDU et de la
DEPC
|
.53
|
· Recommandations à l'endroit de la FSEG de
l'Université de Soa
|
..53
|
|
BIBLIOGRAPHIE
|
56
|
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Pratiques en aménagement du territoire
REMERCIEMENTS
Ce rapport de stage est l'aboutissement d'un long processus
enrichissant et instructif, lequel a plus que comblé nos attentes et
nous amène a exprimé notre totale reconnaissance à
l'égard :
Du Ministre de l'Habitat et du Développement Urbain
pour avoir accepté de nous recevoir dans son Département
ministériel ;
De madame le Directeur de la DEPC pour nous avoir accueilli,
orienté et encadré dans sa Division,
De madame le sous-Directeur de la CEP pour son encadrement,
son orientation et ses conseils,
Des cadres de la CEP en général et mon
encadreuse en particulier pour ses conseils, sa disponibilité et son
aide inconditionnelle,
De l'ensemble du personnel de la DEPC.
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Pratiques en aménagement du territoire
Liste des figures
Schéma 1 : organigramme du MINHDU ..10
Schéma 2 : organigramme de la DEPC 14
Schéma 3 : liens entre les documents de
planification de chaque loi .20
Schéma 4 : liens de complémentarité
entre les différents documents 21
Liste des abréviations
DAG: Direction des Affaires Générales
DEPC: Division d'Etudes de Planification et de
Coopération
DSCE: Document de Stratégie pour la Croissance et
l'Emploi
SRADDT: Schémas Régionaux d'Aménagement et
de Développement Durable du Territoire
TDR : Termes de Référence
DANH: Direction de l'Architecture et des Normes d'Habitat
PDU: Plan Directeur d'Urbanisme
PSU : Plan Sommaire d'Urbanisme
DDSU: Division du Développement Social Urbain
AAO: Avis d'Appel d'Offres
AFD : Agence Française de Développement
AO: Appel d'Offres
ASMI: Appel à Sollicitation de Manifestation
d'Intérêt
CCAP: Cahier des Clauses Administratives Particulières
CCCV: Cellule de la Coopération et des Contrats des
Villes
CDUH: Cellule des Données Urbaines et d'Habitat
CEP: Cellule des Etudes et de la Planification
CFC: Crédit Foncier du Cameroun
COP: Conférence de Paris sur le climat
CP: Contrats Plans
CTD: Collectivité Territoriale
Décentralisée
DAO: Dossier d'Appel d'Offres
DHSPI: Direction de l'Habitat Social et de la Promotion
Immobilière
FHIIAAN : Forum de l'Habitat et de l'Investissement Immobilier
Africain en Amérique du Nord
FSEG : Faculté des Sciences Economiques et de Gestion
GIFU: Groupement d'Initiative Foncière Urbaine
IDA: Association Internationale pour le Développement
IG: Inspecteur Général
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Pratiques en aménagement du territoire
MINEPAT: Ministère de l'Economie de la Planification et
de l'Aménagement du Territoire
MINFI: Ministère des Finances
MINHDU: Ministère de l'Habitat et du
Développement Urbain
MINMAP: Ministère des Marchés Publics
MINTP: Ministère des Travaux Publics
MOOC : Massive Open Online Courses
ONU-HABITAT: Organisation des Nations Unies pour l'Habitat
P.A.S: Programme d'Ajustement Structurel
PDC: Plan de Développement Communal
PDL: Plan de Développement Local
PLADDT: Plans Locaux d'Aménagement et de
Développement Durable du Territoire
PME : Petit et Moyenne Entreprise
POS: Plan d'Occupation des Sols
PS: Plan de Secteur
RGAO: Règlement Général d'Appel
d'Offres
RPAO: Règlement Particulier d'Appel d'Offres
SG: Secrétaire Général
SNADDT: Schéma National d'Aménagement et de
Développement Durable du Territoire
SS: Schémas Sectoriaux
Pratiques en aménagement du territoire
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Page 8
Pratiques en aménagement du territoire
INTRODUCTION
Selon l'article 3 de la loi d'orientation pour
l'aménagement et le développement durable du territoire au
Cameroun, l'aménagement du territoire et le développement durable
du territoire consiste en la mise en oeuvre d'une planification physique
corrigeant les disparités naturelles ou celles liées au
développement par la recherche d'une répartition judicieuse,
équilibrée et aussi intégrée que possible des
hommes, des activités de production, des infrastructures et des
équipements sur l'ensemble du territoire. Au Cameroun, deux principaux
Ministères s'occupent de la mise en oeuvre des politiques
d'aménagement du territoire suivant deux lois bien distinctes : Le
MINEPAT suivant la loi no2011/008 du 06 mai 2011 portant orientation
pour l'aménagement et le développement durable du territoire et
le MINHDU suivant la loi no loi n°2004/003 du 21 avril 2004
régissant l'urbanisme au Cameroun.
Afin de mieux nous imprégner des pratiques en
aménagement du territoire et dans l'optique de compléter notre
formation en Master 2 Politiques Urbaines et des CTD, nous avions
été amené à effectuer un stage académique au
MINHDU, lequel nous a permis de prendre conscience des principales pratiques en
aménagement du territoire, des acteurs majeurs dans ce domaine et de la
portée des missions allouées aux uns et aux autres.
Dès lors, il importe de faire d'abord une
présentation de l'institution dans laquelle nous avons effectué
notre stage (première partie), ensuite, nous ferons une
présentation des aspects ayant marqué notre stage au MINHDU
(deuxième partie).
Pratiques en aménagement du territoire
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PREMIERE PARTIE :
ORGANISATION DU MINHDU
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Pratiques en aménagement du territoire
INTRODUCTION
La réorganisation gouvernementale de 2004 a permis de
mettre en place le MINHDU. Pour assurer son bon fonctionnement, le
décret no 2012/384 du 14 septembre 2012 a établi son
organigramme.
Cet organigramme présente la structure
organisationnelle du MINHDU (chapitre I), ainsi que celle de la DEPC (chapitre
II), Division dans laquelle nous avons effectué notre stage.
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Pratiques en aménagement du territoire
CHAPITRE I : organigramme du MINHDU
Dans ce chapitre, nous présenterons d'abord la structure
organisationnelle du MINHDU (section I), ensuite, nous présenterons les
missions de ce département ministériel (section II).
Section I : structure organisationnelle du MINHDU
Cette section situe le siège du MINHDU (i) avant de
présenter ses composantes (ii).
iii. Situation du siège du MINHDU
Les services du MINHDU se situent à « l'immeuble
émergence » en face de la poste centrale de Yaoundé, dans
les bâtiments B (étages 2, 3,4) et A (étages 6, 7, 8,
9,10).
iv. Les composantes du MINHDU.
Le MINHDU est placé sous l'autorité du Ministre de
l'habitat et du développement urbain, lequel est assisté par un
secrétaire d'État chargé de l'habitat.
Pour l'accomplissement de ses missions, le Ministre de l'Habitat
et du Développement Urbain dispose :
> D'un Secrétariat particulier ;
> De deux conseillers techniques ;
> D'une inspection générale ;
> D'une administration centrale ;
> Des services déconcentrés.
Le secrétaire d'État chargé de l'Habitat
dispose :
> D'un secrétariat particulier.
1. Les Secrétariats Particuliers.
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Pratiques en aménagement du territoire
Placé sous l'autorité d'un chef de
secrétariat particulier, les secrétariats particuliers sont
chargés des affaires réservées du Ministre et du
Secrétaire d'État à l'Habitat.
2. Les conseillers techniques.
Les conseillers techniques effectuent toutes les missions qui
leur sont confiées par le Ministre.
3. L'inspection générale.
L'inspection générale comprend deux inspecteurs
généraux chargés respectivement :
· Des questions administratives ;
· Des questions techniques.
La coordination des activités de l'inspection
générale est assurée par l'inspecteur
général le plus ancien dans le grade le plus
élevé.
Dans l'accomplissement de leurs missions, chaque inspecteur
général est assisté de deux inspecteurs.
4. L'administration centrale.
L'administration centrale comprend :
· Le secrétariat général ;
· La division du développement social urbain (DDSU)
;
· La direction de l'habitat social et de la promotion
immobilière (DHSPI) ;
· La direction de l'architecture et des normes d'habitat
(DANH) ;
· La direction des opérations urbaines (DOU);
· La direction des affaires générales(DAG).
Le secrétariat général :
Page 13
Pratiques en aménagement du territoire
Le secrétariat général est placé sous
l'autorité d'un secrétaire général, principal
collaborateur du Ministre, qui suit l'instruction des affaires du
Département et reçoit du Ministre les délégations
de signature nécessaires.
Sont rattachés au secrétariat général
:
> La Division d'Études, de la Planification et de la
Coopération ;
> La Division des Affaires Juridiques ;
> La Cellule de Communication ;
> La Cellule de Suivi ;
> La Cellule Informatique ;
> La Cellule de Traduction ;
> La sous-direction de la documentation et des archives ;
> La sous-direction de l'accueil, du courrier et de
liaison.
5. Les services déconcentrés.
Les services déconcentrés du MINHDU comprennent
:
? Les Délégations Régionales de l'Habitat et
du Développement Urbain ;
? Les Délégations Départementales de
l'Habitat et du Développement Urbain.
La délégation régionale de l'habitat
et du développement urbain.
Placée sous l'autorité d'un
Délégué Régional, la délégation
régionale de l'habitat et du développement urbain est
chargée de la supervision et de la coordination de toutes les
activités des services régionaux et des Délégations
Départementales.
La délégation départementale de
l'habitat et du développement urbain.
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Pratiques en aménagement du
territoire
Placée sous l'autorité d'un
Délégué Départemental, la délégation
départementale de l'habitat et du développement urbain est
chargée de la supervision et de la coordination de toutes les
activités des services départementaux.
L'organigramme du MINHDU ainsi présenté,
intéressons nous à présent aux missions de ce
Ministère.
Section II. Les missions du MINHDU
Cette section présente les missions du Ministre de
l'Habitat et du Développement Urbain qui incarne cette institution
gouvernementale, en matière d'Habitat (i) et en matière du
Développement Urbain (ii)
i. Missions du Ministre de l'Habitat et du
Développement Urbain en matière d'Habitat.
En matière d'Habitat, le Ministre de l'Habitat et du
Développement Urbain est chargé de :
? De l'élaboration et de la mise en place d'un plan
d'amélioration de l'habitat, tant en milieu urbain qu'en milieu rural
;
? De la mise en oeuvre de la politique d'habitat social ;
? Du suivi de l'application des normes en matière
d'habitat.
ii. Missions du Ministre de l'Habitat et du
Développement Urbain en matière de Développement
Urbain.
En matière de Développement Urbain, le Ministre
de l'Habitat et du Développement Urbain est chargé de :
? De l'élaboration et du suivi de la mise en oeuvre des
stratégies d'aménagement et de restructuration des villes, en
relation avec les administrations concernées ;
? De l'élaboration et de la mise en oeuvre des
stratégies de développement social intégré des
différentes zones urbaines ;
Page 15
Pratiques en aménagement du territoire
> De l'élaboration et de la mise en oeuvre des
stratégies de gestion des infrastructures urbaines en liaison avec le
Ministère des Travaux Publics ;
> De l'élaboration et de la mise en oeuvre des
stratégies d'amélioration de la circulation dans les grands
centres urbains avec les départements ministériels et les
collectivités territoriales concernées ;
> De l'embellissement des centres urbains, en liaison avec
les départements ministériels et les collectivités
territoriales décentralisées intéressées ;
> De la planification et du contrôle du
développement des villes ;
> Du suivi de l'élaboration des plans directeurs des
projets d'urbanisation, en liaison avec les collectivités territoriales
décentralisées ;
> Du suivi de l'application de normes en matière
d'assainissement et de drainage ;
> Du suivi du respect des normes en matière
d'hygiène et de salubrité, d'enlèvement et/ou de
traitement des ordures ;
> De la liaison avec les organisations internationales
concernées par le développement des grandes villes, en relation
avec le Ministère des Relations Extérieures ;
> Il suit les activités des Ordres correspondants
aux professions d'Architecte, d'Urbaniste et de Géomètre.
> Il travaille en étroite collaboration avec les
collectivités territoriales décentralisées et exerce la
tutelle sur la Société Immobilière du Cameroun, les
projets et les organismes concourants à l'aménagement des villes
et de l'habitat.
Cette présentation étant faite, avant de passer
à la présentation de la DEPC, intéressons nous d'abord
à la structure schématique de cet organigramme.
Pratiques en aménagement du territoire
Schéma 1 : organigramme du
MINHDU
Ministère de l'Habitat et du Développement
Urbain
Secrétaire d'Etat chargé de l'habitat
Ministre de l'Habitat et du Développement Urbain
Secrétariat particulier du secrétaire d'Etat
Les
conseillers techniques
|
|
|
|
|
|
Inspection générale
|
Administration centrale
|
Services déconcentrés
|
|
|
|
Secrétariat particulier du Ministre
Division du Développement Social Urbain
La direction de l'habitat social et de la promotion
immobilière
La direction de l'architecture et des
normes d'habitat
La direction des opérations urbaines
Le secrétariat général
Les Délégations Régionales de l'Habitat et
du Développement Urbain
Les Délégations Départementales
de l'Habitat et du Développement bi
La division d'études, de la planification et de la
coopération
La division des affaires juridiques
La cellule de communication
|
La cellule de suivi
La sous-direction de la documentation et des archives
La cellule informatique
La cellule de traduction
La direction des affaires
générales.
La sous-direction de la documentation et des archives
La sous-direction de l'accueil, du courrier et de liaison
Page 16
Source : décret no 2012/384 du 14 septembre
2012 portant organigramme du MINHDU.
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Pratiques en aménagement du territoire
CHAPITRE II : structure organisationnelle de la
DEPC.
Dans ce chapitre, nous présenterons l'organigramme de la
DEPC (section I), et, ensuite, nous présenterons ses différentes
missions (section II).
Section I : organigramme de la DEPC.
Cette section situe les services de la DEPC au sein du
Ministère (i) avant de présenter son
organigramme (ii)
i. Services de la DEPC.
Les services de la DEPC occupent le bâtiment B
(étages 2,3 ,4) de l'immeuble de
l'émergence, immeuble abritant les services du MINHDU.
ii. Organigramme de la DEPC.
Placée sous l'autorité d'un chef de division, la
DEPC comprend :
? La Cellule des Études et de la Planification (CEP) ;
? La Cellule de la Coopération et des Contrats des Villes
(CCCV) ;
? La Cellule des Données Urbaines et d'Habitat (CDUH).
La Cellule des Études et de la Planification
La CEP comprend :
· Un Chef de Cellule ;
· Deux Chargés d'Études Assistants.
La Cellule de la Coopération et des Contrats des Villes.
La CCCV comprend :
· Un Chef de Cellule ;
· Deux Chargés d'Études Assistants. La
Cellule des Données Urbaines et d'Habitat La CDUH comprend :
· Un Chef de Cellule ;
· Deux Chargés d'Études Assistants.
Page 18
Pratiques en aménagement du territoire
L'organigramme de la DEPC nous amène à nous
intéresser aux missions qui lui sont allouées.
Section II : Les missions de la DEPC.
Cette section présente les missions de la DEPC (i)
globalement et celles de la CEP en particulier (ii).
iii. Missions de la DEPC.
La DEPC est chargée de :
· De la formulation, l'élaboration et de la mise en
oeuvre des politiques, des plans d'actions, de la gouvernance urbaine et des
partenariats socio-économiques, en matière du
développement urbain ;
· De l'élaboration, du suivi et de
l'évaluation des contrats de viles ;
· De la planification en matière du
développement urbain et de l'habitat, en liaison avec les
administrations concernées et les collectivités territoriales
décentralisées ;
· Du suivi de l'élaboration des plans directeurs des
projets d'urbanisation en liaison avec les collectivités territoriales
décentralisées ;
· De la programmation prévisionnelle et
opérationnelle des activités du Ministère ;
· Des études prospectives relatives à
l'évolution des indicateurs urbains en relation avec les structures
compétentes ;
· De la constitution et de la mise à jour d'une
banque de projets ;
· Du suivi de la réalisation des études, des
projets et des programmes, en liaison avec les directions techniques,
administrations et partenaires concernés ;
· De l'élaboration des stratégies dans le
domaine concernant le Ministère ;
· De la définition des normes en matière de
développement urbain, en liaison avec les directions techniques et les
administrations concernées ;
· De l'évaluation des technologies nouvelles et du
lien avec la recherche, dans le domaine de compétence du
Ministère ;
· De la structuration et de la mise en oeuvre du
partenariat en matière du développement urbain ;
· De l'élaboration des normes en matière
d'études d'impact, en relation avec les administrations et organismes
concernés ;
Page 19
Pratiques en aménagement du territoire
· De la constitution et de l'exploitation d'une banque de
données urbaines.
iv. Les missions de la CEP. La CEP est
chargée de :
· De la préparation des orientations
générales et opérationnelles en matière d'urbanisme
et d'habitat, en liaison avec les Directions concernées ;
· Du suivi de l'élaboration des plans directeurs des
projets d'urbanisation, en liaison avec les collectivités territoriales
décentralisées ;
· De l'élaboration des projets et des
stratégies de développement urbain ;
· De la programmation prévisionnelle et
opérationnelle en matière de développement urbain ;
· De la conduite et de la réalisation des
études relevant de sa compétence, projets et programmes, en
liaison avec les directions techniques, administrations et partenaires
concernés ;
· De l'élaboration, du suivi et de
l'évaluation des plans d'actions multisectoriels ;
· De la tenue d'un fichier des études
réalisées en milieu urbain ;
· Des études et plans d'aménagement des
villes et quartiers ;
· De la préparation et du suivi des appels d'offres
pour les études relevant de sa compétence ;
· De l'élaboration des stratégies de gestion
des infrastructures et équipements urbains ;
· De l'évaluation des technologies nouvelles et du
lien avec la recherche, dans le domaine de compétence du
Ministère ;
· De l'élaboration des normes en matière
d'études d'impact, en relation avec les administrations et organismes
concernés ;
· De l'évaluation de l'application des règles
de planification du développement urbain ;
· Du suivi de l'élaboration de documents de
planification urbaine, en liaison avec les collectivités territoriales
décentralisées ;
· De l'évaluation de l'application des normes
d'urbanisme ;
Secrétaire de la CCCV
Cadres de la CCCV
Chargés d'Études Assistants de la CDUu
Cadres de la CDUH
Secrétaire de la CDUH
Pratiques en aménagement du territoire
? Du suivi des études conduites par les directions
sectorielles, en vue de la constitution du patrimoine documentaire.
Schéma 2 : organigramme de la
DEPC
Chef de Division des Études, de la Planification et
de la Coopération
|
|
|
Secrétariat de la DEPC
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Chef de Cellule des Études et de la Planification
|
Chef de Cellule de la Coopération et des Contrats
de ville.
|
Chef de Cellule des Données Urbaines et d'Habitat
|
|
|
|
Chargés d'Études Assistants de la CEP
Cadres de la CEP
Secrétaire de la CEP
Chargés d'Études Assistants de la CCCV
Page 20
Source : décret no 2012/384 du 14 septembre
2012 portant organigramme du MINHDU et observation sur le terrain par
l'auteur.
Somme toute, le MINHDU dispose d'une organisation très
particulière ainsi que de nombreuses missions en ce qui concerne le
développement urbain. Il faut aussi noter que toutes les missions du
MINHDU qui nécessitent des études spécifiques et
techniques sont confiées à la DEPC.
La connaissance de la structure organisationnelle du MINHDU
toute comme celle de la CEP nous permet, dans la suite de ce rapport,
d'évoquer les aspects de notre stage.
Pratiques en aménagement du territoire
DEUXIEME PARTIE :
DEROULEMENT DU STAGE
|
|
Page 21
Page 22
Pratiques en aménagement du territoire
INTRODUCTION
Le stage académique est la deuxième phase de la
formation en Master 2 professionnel Politiques Urbaines et des CTD, et vise
à doter l'étudiant des capacités pratiques et techniques
en matière d'aménagement du territoire en général
et en matière de politiques urbaines en particulier.
Le choix du MINHDU comme lieu de stage s'inscrit dans notre
volonté de nous affirmer comme un véritable professionnel en
matière de politiques urbaines, en complémentarité de
notre formation théorique en Politiques Urbaines. Ce choix se justifie
par le fait que le MINHDU est l'institution principale chargée des
politiques urbaines au Cameroun, de leur conception jusqu'à leur mise en
oeuvre.
Dès lors, il nous incombe de faire une
présentation du déroulement de notre stage (chapitre I), des
expériences et des enseignements que nous avons tirés de ce stage
(chapitre II).
Page 23
Pratiques en aménagement du territoire
CHAPITRE I : DEROULEMENT DU STAGE.
Notre accueil à l'arrivée au MINHDU par le
Secrétariat de la DEPC, suivi de notre entretien avec le Chef de
Division d'Étude, de Planification et de la Coopération sur le
but de notre stage et sur le thème de notre mémoire
académique nous a conduits à la CEP.
L'entretien avec le Chef de Cellule des Études et de
Planification a permis à celle-ci, dans la même logique que le
Chef de Division, de nous installer dans le bureau des cadres de la CEP, et de
nous mettre sous la responsabilité d'un cadre, laquelle devrait
définir notre programme de stage en fonction de nos attentes.
Ainsi, quatre phases majeures étaient au coeur de
notre programme de stage à savoir : l'étude des lois et
règlements en matière d'aménagement du territoire (section
I), l'étude des documents de planification urbaine (section II), la
participation au MOOC sur la restructuration des quartiers précaires en
Afrique sur coursera (section III) et l'analyse de la déclaration de
Politique Urbaine au Cameroun (section IV).
Section I : étude des lois et décrets en
matière d'aménagement du territoire.
Cette phase a été marquée par
l'étude des lois relatives à l'aménagement du territoire
(i), ainsi que l'étude des différents décrets (ii).
i. Lois et décrets relatifs à
l'aménagement du territoire.
Deux principales lois ont retenu notre attention : la loi
no2004/003 du 21 avril 2004 régissant l'urbanisme au Cameroun
et la loi no2011/008 du 06 mai 2011 portant orientation pour
l'aménagement et le développement durable du territoire.
L'étude de ces deux lois nous a permis de
connaître l'ensemble des documents de planification consacrés par
les lois en matière d'aménagement du territoire et imposables aux
tiers. Il s'agit de :
- Le Plan Directeur d'Urbanisme ; - Le Plan d'Occupation des
Sols ;
Page 24
Pratiques en aménagement du territoire
- Le Plan de Secteur ;
- Le Plan Sommaire d'Urbanisme ;
- Le Schéma National d'Aménagement et de
Développement Durable du Territoire ;
- Les Schémas Régionaux d'Aménagement et de
Développement Durable du
Territoire ;
- Les Schémas Sectoriaux ;
- Les Plans Locaux d'Aménagement et de
Développement Durable du Territoire ;
- Les Contrats Plans.
Il ressort de cette étude que les lois sur
l'aménagement du territoire sont complémentaires,
tout comme les différents documents de planification. Il
existe une hiérarchisation et une
interconnexion entre ces documents, lesquels diffèrent par
leur contenu et leur portée.
Alors que les documents consacrés par la loi portant
urbanisme au Cameroun (PDU, POS, PS,
PSU) concernent uniquement les établissements urbains et
les centres administratifs, ceux
consacrés par la loi d'aménagement (SNADDT,
SRADDR, SS, PLADDT, CP) concernent
l'étendue du territoire national.
La complémentarité entre ces deux lois vient du
fait que les documents qu'elles consacrent
sont interconnectés.
En effet, le PS est incorporé au (POS, PSU), lequel est
incorporé au PDU.
Le PDU est incorporé au SRADDR, lequel est
incorporé au SNADDT.
Schéma 3 : liens entre les documents de
planification de chaque loi.
SS
Source : auteur à partir des différentes lois.
Page 25
Pratiques en aménagement du territoire
Schéma 4 : liens de
complémentarité entre les différents documents.
POS-PSU
PLADDT
Source : auteur après étude des lois.
ii. Étude des décrets.
Après l'étude des principales lois en
matière d'aménagement du territoire, nous avons entrepris
l'étude des décrets qui clarifient ces dispositions
légales à savoir :
- Le Décret no2008/0736/PM du 23 avril 2008
fixant les modalités d'élaboration et de révision des
documents de planification urbaine.
Ce décret nous a permis de prendre connaissance du
contenu de tous les documents de planification urbaine. Ainsi, tout document de
planification urbaine comprend :
? Un rapport justificatif ;
? Des documents graphiques ;
? Un règlement ; ? Des annexes.
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Pratiques en aménagement du territoire
Il nous a permis aussi de prendre connaissance des étapes
d'élaboration d'un document de planification à savoir :
· Initiative de l'élaboration du document de
planification urbaine ;
· Prescription du document de planification urbaine ;
· Réalisation des études et publicité
simultanée donnée à ces études ;
· Enquête publique d'aménagement ;
· Avis des services techniques locaux de l'urbanisme ;
· Délibération du conseil municipal ;
· Transmission du projet à l'autorité
compétente pour approbation. - Décret N° 2008/739/PM du 23
Avril 2008 fixant les règles d'utilisation du sol et de la
construction.
Ce décret nous a permis de prendre connaissance du
contenu et des autorités compétentes pour leur délivrance,
en ce qui concerne l'ensemble des actes administratifs relatifs à
l'utilisation des sols et à la construction à savoir :
· le certificat d'urbanisme;
· l'autorisation de lotir;
· le permis d'implanter;
· le permis de construire;
· le permis de démolir;
· le certificat de conformité.
- Le décret no2008/0737/PM du 23 avril 2008
fixant les règles de sécurité, d'hygiène et
d'assainissement en matière de construction.
Page 27
Pratiques en aménagement du territoire
Ce décret nous a permis de connaître les
établissements concernés par les règles de
sécurité, d'hygiène et d'assainissement à savoir
:
· Les bâtiments à usage d'habitation ;
· Les bâtiments recevant le public ;
· Les bâtiments de grande hauteur ;
· Les bâtiments industriels ;
· Les bâtiments situés dans les zones à
risque.
- Le décret no2008/0738/PM du 27 avril 2008
portant organisation des procédures et modalités de
l'aménagement foncier
Grâce à ce décret, nous avons pris
connaissance des principales opérations d'aménagement foncier que
sont :
· La restructuration et la rénovation urbaine ;
· Les lotissements
· Les opérations d'aménagement
concerté.
Nous avons pu retenir que l'initiative d'une opération
d'aménagement urbain peut venir :
· Du Ministre en charge de l'urbanisme ;
· D'une commune ;
· D'un Groupement d'Initiative Foncière Urbaine
(GIFU).
- Le décret no2008/0740/PM du 27 avril 2008
fixant le régime des sanctions applicables aux infractions aux
règles d'urbanisme.
Nous avons appris de ce décret que les infractions aux
règles d'urbanisme concernent :
· Le non respect :
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Pratiques en aménagement du
territoire
y' De l'alignement et de la servitude publique ; y'
Présentation d'un permis de construire ou d'implanter ;
y' Présentation de l'acte pris par l'autorité
compétente pour approuver ou modifier un lotissement ;
y' Hauteur du bâtiment.
La sanction applicable à cette infraction est la
démolition, à la charge du propriétaire de l'immeuble par
le maire.
? Le non-respect des dispositions des documents de
planification en vigueur ou, à défaut, des règles
générales d'urbanisme et de construction ;
? L'occupation ou l'empiétement du domaine public, du
domaine privé de l'État ou du domaine des Collectivités
Territoriales Décentralisées.
- Le décret no2012/1005/PM du 21 mai 2014
modifiant et complétant le décret no 2008/0739/PM du 23 avril
2008 fixant les règles d'utilisation du sol et de la construction.
- Ce décret modifie les dispositions de l'article 33
du décret no 2008/0739/PM du 23 avril 2008 fixant les
règles d'utilisation du sol et de la construction, en rendant
obligatoire l'affichage des références d'un permis sur le
chantier, et en rendant obligatoire le respect des normes de
sécurité, d'hygiène et de salubrité par le
maître d'oeuvre ainsi que le respect des dispositions locales
d'urbanisme.
L'étude du contenu de ces lois nous a permis d'aborder
avec aisance l'étude des documents de planification urbaine.
Section II : étude des documents de
planification urbaine.
L'étude des documents de planification urbaine s'est
faite à travers l'étude du Guide pour l'Élaboration et le
Suivi du Plan Directeur d'Urbanisme (ii) l'analyse critique de quelques
documents de planification (ii) et l'analyse de certains documents de
planification urbaine proprement dit (iii).
Page 29
Pratiques en aménagement du
territoire
iii. étude du Guide pour l'Élaboration
et le Suivi du Plan Directeur
d'Urbanisme.
Cette étude nous a fait comprendre que, parce que la
plupart des documents de planification urbaine élaborés il y' a
quelques années souffraient d'incohérence dans le processus
d'élaboration et d'insuffisances dans le contenu, le MINHDU a
décidé de proposer un guide spécifique à chaque
type de document de planification urbaine. Ceci dans le but de rendre plus
explicite les différentes procédures, d'alléger le volume
des documents (comparativement à celui de vadémécum) et de
faciliter ainsi la lecture.
Ce guide vise à faciliter l'appropriation des textes
et procédures par les différents types d'acteurs intervenants
dans le processus d'élaboration des documents de planification urbaine.
Ainsi, il s'agit de présenter de façon pratique et simple les
procédures administratives et financières concernant
l'élaboration des documents de planification urbaine, de décrire
la méthodologie de réalisation de l'étude, de
présenter le contenu des différents rapports attendus.
Ce guide qui s'adresse aux CTD, au MINHDU et ses services
déconcentrés, aux cabinets et bureaux d'études techniques
met en exergue le suivi administratif et financier du marché et les
étapes d'élaboration du PDU.
Le suivi se fait avant l'attribution du marché,
pendant l'exécution du marché et après l'exécution
du marché.
En ce qui concerne l'élaboration du document de
planification, elle passe par l'initiative de l'élaboration du document,
la prescription des documents et la réalisation des études.
La méthodologie de réalisation fait ressortir onze
points incontournables :
? la réunion de lancement ;
? la visite de terrain ;
? le rapport de démarrage ;
? le recueil des données ;
Page 30
Pratiques en aménagement du territoire
· le rapport diagnostic ;
· l'atelier de validation du diagnostic ;
· les scénarii d'aménagement ;
· le rapport justificatif et règlement ;
· l'atelier de validation ;
· l'approbation définitive.
Le guide décrit le contenu de ces différents
rapports et propose un glossaire afin de lever toute ambiguïté sur
les termes à employer dans ces documents.
iv. analyse critique de quelques documents de
planification
Cette phase nous a amené à analyser le rapport
diagnostic du POS de Bafang, l'analyse du PO5 provisoire de Bafang, l'analyse
du rapport diagnostic du PO5 d'Edéa I, l'analyse du rapport provisoire
des variantes d'aménagement du PO5 d'Edéa I, l'analyse du rapport
du projet portant restructuration des bidonvilles au Cameroun, l'analyse du
rapport final relatif à la disponibilité des matériaux de
construction au Cameroun et l'analyse du rapport final du plan
stratégique et programme de développement de la ville de
Maroua.
Cette phase nous a aussi amené à analyser les
TDR relatifs aux POS, notamment les TDR de Nitoukou.
Par la suite, nous avons procédé à la
saisie des observations relatives aux documents de planification urbaine
analysés. Ainsi, nous avons saisi les observations du MINHDU par rapport
au POS de Baham sous la supervision d'un cadre de la CEP, la saisie des
observations sur le rapport justificatif du PO5 de Bangangté et sur le
règlement d'urbanisme du PO5 de Bangangté.
Page 31
Pratiques en aménagement du territoire
Pour une maîtrise des contenus de ces documents, nous
avons procédé à la synthèse de certain d'entre eux
notamment, la synthèse du rapport diagnostic du POS d'Edéa, la
synthèse du rapport final du plan stratégique et programme de
développement de la ville de Maroua.
v. Analyse des documents de planification
urbaine.
Cette phase nous a amené à analyser de
véritables documents de planification urbaine en fin d'étude ou
sur le point d'être validés ou déjà validés.
Ainsi, nous avons analysé le PDU de Bafoussam, les POS de Bafoussam I,
Bafoussam II et Bafoussam III, le POS de Bafang et le POS de Baham.
Cette analyse a soulevé un certain nombre de
problèmes, ce qui nous a poussé à interroger nos encadreur
par rapport à la prise en charge des financements des études des
documents de planification urbaine par le MINHDU, par rapport à la place
des PDL et PDC dans ces documents de planification, par rapport aux approches
des consultants en ce qui concerne le passage de l'arbre à
problèmes à l'arbre à objectifs et par rapport aux
domaines de compétence du MINHDU et du MINEPAT en matière de
l'aménagement du territoire.
Il est ressorti de ces entretiens que :
Le MINHDU appuie les communes qui n'ont pas les
capacités financières et techniques dans l'élaboration de
leurs documents de planification, et cela est nécessaire dans la mesure
où le processus de décentralisation n'est pas encore
arrivé à terme. Cependant, il a été
mentionné que la Communauté Urbaine de Limbé a
elle-même réalisé son PDU et son POS.
Par rapport à la place des PDL et PDC dans ces
documents, il a été soulevé que ces documents absorbent
les PDL et PDC et ont une portée plus significative dans la mesure
où contrairement aux PDL et PDC, ils sont imposables aux tiers et
prennent en compte tous les aspects du territoire en question.
Par rapport aux approches des consultants, il a
été soulevé que les consultants ont divers approches ;
certains font ressortir l'arbre à problèmes et, à partir
de celui-ci, ils établissent l'arbre à objectifs et ensuite le
cadre logique. Certains par contre, une fois l'arbre à problèmes
élaboré, passent directement au cadre logique.
Page 32
Pratiques en aménagement du territoire
Par rapport aux domaines de compétence du MINHDU et du
MINEPAT, nos encadreurs nous ont fait comprendre que ces ministères
avaient des missions bien différentes mais complémentaires. Alors
que le MINHDU s'occupe de la planification en zones urbaines, le MINEPAT
s'occupe de la planification à l'échelle nationale. Les documents
de planification du domaine de compétence MINHDU sont
complémentaires à ceux du MINEPAT, et il y' a incorporation des
documents de planification urbaine aux documents de planification nationale.
Ces entretiens ont été l'occasion pour nous de
nous faire éclairer sur des termes techniques des documents de
planification urbaine, lesquels ne sont pas définis par la loi.
Cette phase nous a fait comprendre le coût
élevé des documents de planification urbaine (au moins cinquante
millions pour un POS, cent cinquante millions pour un PDU), mais aussi la
complexité des études en amont de ces documents.
En plus de ces analyses, nous avons été
amenés à analyser le projet gouvernemental de mise en oeuvre de
la contribution déterminée au niveau national (CDN) en vue de
proposer des projets qui pourront financés par les différents
fonds de financement du climat (COP 21).
Il s'agissait pour nous d'étudier les programmes
contenus dans ce projet et de déterminer ceux faisant partie du domaine
de compétence du MINHDU, et de trouver des projets pertinents pouvant
faire l'objet de financement.
Nous avions dénombré neuf programmes faisant
partie du domaine de compétence du MINHDU, en ce qui concerne
l'aménagement du territoire et la gestion du risque, la
dégradation des infrastructures en milieux urbains, la promotion de
l'auto construction et l'auto emploi, la mise en oeuvre des plans d'urbanisme,
la mise en oeuvre des stratégies de développement social
intégrées des différentes zones urbaines, la
réduction de la pollution par les industries, l'assainissement en
milieux urbains et la lutte contre l'étalement urbain.
Plusieurs projets sont ressortis de ces programmes :
- Projet de mise en oeuvre d'une stratégie de lutte contre
les embouteillages en milieux urbains ;
Page 33
Pratiques en aménagement du territoire
- Projet de mise sur pied d'un programme de formation
professionnelle sur la maîtrise des défis des changements
climatiques ;
- Projet de mise sur pied d'une stratégie pour la
détermination et la réduction du niveau de pollution des
industries en milieux urbains ;
- Projet d'extension, de réfection des canaux
d'acheminement des eaux usées vers les stations d'épuration, de
construction de nouvelles stations d'épuration dans les grandes villes
camerounaises ;
- Prise en compte des effets des changements climatiques dans
l'élaboration des documents de planification urbaine ;
- Projet de mise en oeuvre d'une stratégie pour la
transformation des déchets ménagers en énergie dans les
grandes villes du Cameroun ;
- Projet de lutte contre l'étalement urbain à
travers la promotion de la densification urbaine ;
- Mise en oeuvre d'un mécanisme de financement
complémentaire à même de financer les projets retenus si
les financements en provenance du fond international pour le climat venaient
à être insuffisants.
Afin de nous faire apprendre davantage et d'acquérir
des expériences en matière d'aménagement du territoire, le
chef de la CEP nous a conseillé de nous inscrire sur le MOOC
restructuration des quartiers précaires en Afrique, cours
présenté par le Docteur Diagana de l'école polytechnique
de Louisiane.
Page 34
Pratiques en aménagement du territoire
Section III : MOOC1 sur la restructuration des
quartiers précaires en Afrique.
Ce cours nous a permis de comprendre la genèse des
villes et l'ampleur des quartiers précaires en Afrique (ii), les mesures
anciennes de lutte contre les quartiers précaires et les mesures
actuelles (ii), les acteurs financiers des programmes de lutte contre les
quartiers précaires (iii) et les exemples de mise en oeuvre de
programmes de lutte contre les quartiers précaires (iv).
iii. Genèse des villes et l'ampleur des quartiers
précaires en Afrique.
Les villes africaines ont histoire, laquelle permet aussi de
comprendre l'ampleur du phénomène de quartiers
précaires.
a) Genèse et évolution des villes en
Afrique.
Selon Catherine Coquery-Vidrovitch, l'urbanisation est un
processus spatial, « celui par lequel les hommes s'agglomèrent en
nombre important sur un espace relativement restreint », processus social
générateur de contradictions ethniques, linguistiques,
professionnelles, de classe, lieu de métissage des mémoires.
Trois conditions ont été nécessaires
à l'urbanisation en Afrique :
- La possibilité d'un surplus agricole servant à
nourrir les non- producteurs ;
- Le commerce impliquant la présence d'une classe de
marchands spécialisés dans la collecte et la redistribution des
vivres ;
- La présence d'un pouvoir politique (classe des
dirigeants contrôlant l'utilisation du surplus par les
non-producteurs).
La notion de hiérarchie a toujours été
inhérente aux villes africaines. La ville la plus forte incorporait les
autres dans son système en allant y recruter la main d'oeuvre
nécessaire. Ainsi, les villes africaines d'aujourd'hui ne sont pas
différentes de celles d'avant car
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Pratiques en aménagement du territoire
peuplées par des Africaines, de peuples qui
réagissent en fonction d'un patrimoine historico-culturel
donné.
En effet, les villes en Afrique ne sont pas nées de la
colonisation. Les africaines n'étaient pas étrangers à la
ville. On décèle partout sur le continent un héritage
urbain complexe et profond. Les villes sont nées suivant un processus
cumulatif de la rencontre entre l'ancienne culture urbaine et la nouvelle.
Schématisation : Genèse des villes en
Afrique
1. Villes anciennes dont l'émergence correspond
à l'expansion agricole (Jenne-Jeno, Grand Zimbabwe) ;
2. Villes créées des contacts avec l'islam et
le monde arabe du commerce lointain (épanoui des cultures urbaines,
métissage entre influences arabes et autochtones, villes commerciales et
militaires) ;
3. Introduction des ports côtiers et l'architecture
portugaise, des autres modèles européens (15ème
siècle). Dès le début du 19ème
siècle, la pénétration occidentale a modifié le
cours de cette évolution urbaine ancienne. Entre le milieu du 18 et
19ème siècle, la plupart des villes africaines se sont
trouvées peu ou prou insérées dans le système
économique mondial ;
4. L'histoire coloniale se greffait sur des
éléments urbains antérieurs. La colonisation a
supprimé plus de villes qu'elle en a créées. Les villes de
la colonisation ont toujours été majoritairement noires et ont
joué un rôle de creuset économique, politique, culturel,
où s'est élaboré une société faite d'une
constante synthèse entre l'ancien et le nouveau ;
5. A l'indépendance, la ville a changé
d'échelle pour les citadins africains qui n'ont été que
très provisoirement exclus d'une citadinité supposée
européenne.
En bref, les vagues d'urbanisation font du citadin africain un
homme comme tous les autres. (Catherine Coquery-Vidrovitch).
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Pratiques en aménagement du territoire
b) Genèse et l'ampleur des quartiers
précaires en Afrique.
La décennie 70, 80, est celle qui a vu les quartiers
précaires proliférer et se diffuser dans l'ensemble des grandes
villes d'Afrique. La plupart des pays subissaient en effet de grandes
difficultés, engendrées par la crise économique de ces
années-là, le choc pétrolier de 1973, et les politiques
néo-libérales des États-Unis d'Amérique et de la
Grande-Bretagne, sous la conduite de Ronald Reagan et de Margaret Thatcher ont
abouti au ralentissement des échanges internationaux et ont mis à
mal les économies fragiles de nombreux pays. Ceux-ci ont alors vu leurs
ressources diminuer, et leur endettement s'envoler, et ont été
stoppés net dans leur élan économique et social
prometteur.
Une autre manifestation, conséquence de la crise
urbaine, a été l'imposition par les institutions de Bretton Woods
de plans d'ajustements structurels, plus communément appelés
P.A.S. Il s'agissait de plans draconiens qui visaient la limitation des
interventions directes des états, pour favoriser les investissements
privés, particulièrement dans le secteur urbain. Les institutions
de Bretton Woods conditionnaient les nouveaux prêts à la mise en
place de plans d'ajustements structurels dans le but de dégager des
ressources nouvelles, et de mieux assurer le remboursement de la dette.
La crise urbaine a également eu comme
conséquence la fragilisation de l'équilibre, ville campagne. Les
migrations en direction des villes se sont intensifiées car ce sont
elles qui créent les richesses. Et elles se comportent en période
de crise comme des soupapes de sécurité. L'accumulation des
difficultés aboutit ainsi à l'intensification de l'exclusion des
pauvres dans les villes africaines. La persistance des difficultés a
abouti au façonnement de villes duales. Par villes duales, nous
entendons la juxtaposition de plusieurs espaces qui correspondent à
différents niveaux d'intégration et de pratiques de la ville.
Cela se traduit souvent par la coexistence d'une ville légale, celle qui
correspond aux normes établies et qui regroupe les centres
administratifs les quartiers résidentiels et les quartiers populaires
centraux. À côté de cette ville légale, on trouve
souvent une ville illégale, qui est le résultat des
développements périphériques irréguliers,
illégaux, sous-équipés, celle où les habitants
parleront d'aller en ville, lorsqu'ils doivent quitter leur quartier.
Les quartiers précaires sont la manifestation la plus
flagrante du manque de planification et de contrôle de la croissance des
villes. Ces quartiers s'étendent en raison de l'urbanisation
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Pratiques en aménagement du territoire
croissante, de la pénurie du logement abordable dans
les villes, mais également à cause de multiples autres raisons
telles que la pauvreté, les déplacements liés à des
conflits, à des catastrophes naturelles ou encore au changement
climatique, qui poussent de nombreuses populations à accepter et
supporter des conditions de logement et de vie misérables.
Le phénomène de quartier précaire est
devenu une particularité des pays d'Asie, d'Afrique, et
d'Amérique Latine. Ces trois sous-ensembles concentrent la
quasi-totalité du milliard d'habitants des quartiers précaires
dans le monde. Les pays développés concentrent environ 10
millions d'habitants dans les quartiers précaires, contre 550 dans les
pays d'Asie et du Pacifique, 250 dans les pays d'Afrique, ou encore 150
millions en Amérique Latine et dans les Caraïbes. Cette situation
est le résultat de la combinaison de plusieurs facteurs qui tiennent
à la fois aux situations démographiques, à la place des
villes, et aux différentes formes de gouvernance qu'on rencontre dans
les différents pays.
Ainsi, on parle de quartier informels, quartiers
spontanés, quartiers populaires, quartiers précaires, quartiers
illégaux, quartiers irréguliers, sous équipés, ou
encore non règlementaires; toutes les appellations utilisées pour
qualifier ce qui constitue aujourd'hui l'essentiel des villes africaines.
Les villes africaines évoluant à un rythme de
l'ordre de 3 % par an, c'est-à-dire un doublement de leur population
environ tous les 20 ans. La transition démographique, c'est la situation
qui fait passer les pays d'un régime démographique primitif
à un régime démographique moderne. Les taux bruts de
mortalité et les taux brut de natalité sont tout deux
élevés en partant d'une situation de 40 pour 1000 et du fait d'un
meilleur encadrement sanitaire, le taux brut de mortalité baisse
rapidement pendant que le taux brut de natalité reste
élevé avant de baisser à son tour. Cette période
où l'écart entre les deux courbes est le plus élevé
est celle où le taux de croissance naturel est le plus
élevé et c'est cette phase qu'on qualifie de régime
démographique transitoire. Auparavant les pays sont dans un
régime démographique que nous pouvons qualifier de primitif et en
sortant de cette phase, ils rentreront dans un régime
démographique que nous pouvons qualifier de moderne. Après la
transition démographique, la seconde explication est la forte
attractivité des villes. Les villes sont en effet les lieux de
modernité, les lieux de création de richesses, d'espoir et de
possibilité d'ascension sociale.
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Pratiques en aménagement du territoire
iv. Les mesures anciennes de lutte contre les
quartiers précaires et les mesures actuelles.
Avant de parler des mesures de lutte contre les quartiers
précaires, il importe de faire d'abord une typologie des quartiers
précaires.
? Typologie de quartiers précaires.
Le bidonville stricto-sensu : Ce type de quartier
précaire concentre toutes les formes d'exclusions, c'est-à-dire
une exclusion sociale, une exclusion urbaine et une exclusion foncière.
Les populations qui y vivent subissent les contraintes d'une double
précarité ; celle physique des abris de fortune mais aussi celle
juridique des statuts d'occupation. Ce qui caractérise ce type de
quartiers tient à plusieurs facteurs. Le premier d'entre eux est
l'installation sur les zones à risque, c'est-à-dire que ces
quartiers s'installent souvent sur les plus mauvais terrains des villes.
La seconde caractéristique tient à la nature des
matériaux utilisés pour les constructions. Il s'agit souvent de
matériaux de récupération, qu'il s'agisse de tôle,
de toile ou de bois, qui sont utilisés pour la confection des
habitations précaires. La troisième caractéristique est
l'absence d'équipement et d'infrastructure de base. Ces quartiers en
sont totalement dépourvus, ce qui fait que dans ces quartiers, ce qui
fait la ville, est absent et les populations vivent en marge de ce qui fait
généralement la ville en Afrique. Une autre
caractéristique est la sous-intégration à la ville.
D'abord l'éloignement par rapport à la ville, mais
également la déconnexion par rapport aux structures formelles de
la ville ce qui se traduit par de mauvaises liaisons en terme de transport,
mais également en terme de service. Enfin, parce que ces quartiers
occupent souvent illégalement le terrain, ils restent sous la menace
d'éviction et cela empêche les populations dans la consolidation
de l'heure habitation.
Les quartiers irréguliers déjà
consolidés ou en voie de l'être : Il s'agit souvent de quartiers
anciens, qui finissent par être tolérés parce qu'ils
connaissent une consolidation de leur bâtit en dur et font l'objet d'une
amélioration d'un niveau d'équipement. Les autorités
finissent en effet, même si c'est timidement, à y consentir
quelques investissements ne serait-ce que pour assurer la
sécurité des biens des personnes. Parce qu'ils sont anciens, ces
quartiers atteignent également un niveau de mixité sociale par
l'arrivée progressive de populations diversifiées.
Page 39
Pratiques en aménagement du territoire
Les quartiers centraux laissés à l'abandon et
qui se taudifient : Ce sont des quartiers formels qui subissent un processus
avancé de dégradation au point de constituer des ghettos qui
cumulent plusieurs handicaps et ne retiennent que des populations captives,
celles qui n'ont pas une grande liberté en matière de choix de
leur lieu de résidence. De façon générale, il
s'agit de quartiers qui ont mal vieillis au point d'accuser également un
retard important dans l'adaptation des équipements et infrastructures
tels que la voirie, les approvisionnements en eau potable et en
électricité, mais aussi des services. La dégradation de
ces quartiers peut aussi être une conséquence d'un processus de
gentrification en cours qui affecte des portions entières des villes et
souvent des centres-villes.
? Mesures anciennes de lutte contre les quartiers
précaires.
- Le déguerpissement.
Jusqu'en 1960, la pauvreté se concentrait dans les
espaces très circonscrits des villes africaines. Les quartiers
précaires étaient alors considérés comme la
manifestation d'une transition urbaine, et devaient rapidement
disparaître. Et lorsqu'on s'est aperçu qu'il ne s'agissait pas
d'un phénomène passager, des réponses ont
été apportées souvent sous la forme de
déguerpissement, une façon d'affirmer l'autorité de la
puissance publique.
Les déguerpissements ont en effet montré leurs
limites. Ils induisaient des coûts élevés sur les plans,
social, économique et sécuritaire, et étaient souvent
à l'origine de troubles sociaux. C'est ce qui explique qu'à la
fin des années 60 des courants de pensée se sont affirmés.
John Turner en était la figure emblématique pour soutenir une
approche qui privilégie, plutôt que la démolition,
l'amélioration de l'environnement des pauvres et leur implication
directe dans les projets qui les concernent.
- La réhabilitation, restructuration.
Le consensus a été fait autour de la
réhabilitation, restructuration. Du point de vue des bailleurs de fonds,
il s'agit de la nécessité d'une intervention vigoureuse, dans ces
quartiers précaires, lieux de concentration de la pauvreté, dans
le but d'enclencher un cercle vertueux, qui conduira à
l'évolution, tant physique que sociale, des quartiers. Pour les
autorités, il s'agit d'intervenir pour éliminer les divers
risques sanitaires, environnementaux, sécuritaires et
Page 40
Pratiques en aménagement du territoire
sociaux auxquels sont exposées les populations, la
nécessité de soigner l'image de la ville en éliminant ce
qui pourrait l'entacher, vu de l'extérieur, lutter contre la
pauvreté, l'exclusion, et la recherche d'une amélioration des
conditions difficiles d'existence dans ces quartiers.
- La résorption intégrale des quartiers
précaires.
Comme dans les déguerpissements, le but
recherché dans la résorption intégrale est
l'élimination pure et simple du quartier. Dans cette situation les
quartiers précaires occupent soit des terrains publics, soit des
terrains privés. L'intervention peut avoir une légitimité
lorsqu'ils occupent des terrains privés alors que dans le cas du squat
des terrains publics, il est plus difficile de justifier les
déguerpissements. Dans tous les cas de figure, il s'agit d'interventions
risquées surtout lorsqu'aucune solution d'accompagnement n'est
proposée comme c'est malheureusement souvent le cas.
? Mesure actuelle de lutte contre les quartiers
précaires.
- La restructuration in situ.
C'est celle qui vise l'amélioration du quartier sur
place, en minimisant les déplacements de populations. Même si les
projets sont tous différents, les démarches conduisant à
la restructuration sont identiques.
Elles comprennent, dans une première phase, la
préparation et l'état des lieux ; dans une seconde phase, les
travaux de viabilisation ; et dans une troisième phase, les travaux
d'ingénierie sociale, sous forme d'accompagnement et de soutien des
populations à se réinstaller dans le nouveau quartier. La phase 1
est celle de l'état des lieux. C'est une étape cruciale, celle
qui conditionne le déroulement de toute l'opération ; il s'agit
de sa préparation. Cette phase consiste en la connaissance du quartier ;
c'est ici qu'on cherche à comprendre son fonctionnement interne, ainsi
que ses relations avec les autres quartiers. Cette connaissance est
renforcée par l'établissement du profil socio-économique
des populations, qui permettra d'apprécier leur niveau de revenus, ainsi
que leurs capacité et potentiel.
La restructuration in situ des quartiers précaires est
une opération complexe, qui imbrique plusieurs tâches et exige
souvent l'intervention coordonnée de plusieurs structures. Elle a
cependant l'avantage de maintenir le quartier et ses populations sur place,
pour un traitement parfois sur de longues années. Cela diffère
naturellement les résultats dans le temps, et rend
Page 41
Pratiques en aménagement du territoire
moins visible l'impact d'une action souvent lourde qui
nécessite une préparation minutieuse et des moyens importants
dont on n'a souvent pas l'entière maîtrise.
iii. L'acteur financier principal des programmes de
lutte contre les quartiers précaires.
La Banque Mondiale :
Parmi toutes les institutions internationales qui viennent en
aide aux pays pauvres, la banque mondiale est certainement celle qui s'est le
plus investie dans le développement urbain et la recherche de solutions
à la question des quartiers précaires. Pour la banque mondiale en
effet, les interventions n'ont de sens que si elles permettent de rendre les
villes plus compétitives et d'améliorer les conditions de vie des
plus pauvres. Autrement dit, il s'agit de cibler les actions dont la mise en
oeuvre permettra d'accroître la compétitivité des villes,
de dégager des ressources durables, qui donneront les moyens
d'équiper les quartiers précaires et de les intégrer dans
les structures des villes. Toujours pour la banque mondiale, la forte
concentration des populations, dans les grandes villes du Sud, est
inéluctable et peut constituer une chance de développement pour
les pays, même si elle se fait, dans un premier temps, de façon
désordonnée et incontrôlée.
La banque mondiale est une institution datant de
l'après-guerre, lorsqu'il a fallu reconstruire les économies
européennes. Elle dispose d'un instrument majeur qui est l'IDA,
l'Association Internationale pour le Développement, qui est un
instrument de prêts et de dons, aux pays les plus pauvres, et qui
prête des fonds à des conditions concessionnelles,
c'est-à-dire des intérêts très faibles ou nuls, des
remboursements étalés sur 25 à 40 ans, et un
différé d'amortissement de l'ordre de 5 à 10 ans. Pour la
banque mondiale, l'urbanisation est inévitable. Elle est essentielle
pour le maintien de la croissance économique, construite sur l'effet
d'agglomération. Les villes sont, en effet, le moteur de la croissance
économique. Elles se spécialisent et interagissent pour soutenir
l'économie nationale, et les quartiers précaires ne sont qu'une
conséquence du dysfonctionnement du marché foncier. Cette
idée maîtresse est lancée par la banque mondiale, et
renforcée par une succession de paradigmes, dans l'objectif d'assister
les pays, pour créer des richesses, qui seront équitablement
partagées. La banque mondiale considère en effet, que même
si la concentration urbaine peut constituer un atout, la non maîtrise des
flux de migration vers les villes peut constituer un danger, surtout lorsque
les demandes sociales ne sont pas satisfaites.
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Pratiques en aménagement du territoire
Depuis l'an 2000, la banque mondiale s'est engagée
énergiquement dans la lutte contre la pauvreté. Elle
reconnaît ainsi les insuffisances des stratégies fondées
sur les politiques d'ajustement structurel, credo des années 80-90. Sa
nouvelle stratégie, la réduction de la pauvreté doit tenir
compte des conditions économiques spécifiques, et de la situation
sociale de chaque pays. C'est cela qui aboutit à la définition
des stratégies nationales de réduction de la pauvreté,
élaborée par les différents groupes sociaux, dans le cadre
d'une démocratie participative. Les objectifs économiques et les
objectifs sociaux sont désormais placés sur un même plan.
Cet engagement nouveau de la banque mondiale s'est traduit par la
définition d'objectifs du millénaire pour le
développement. 8 objectifs, 18 cibles et 40 indicateurs ont ainsi
été retenus. Cela correspondait à un engagement de la
communauté internationale, pour améliorer la situation des
habitants des quartiers précaires, réduisant de moitié la
pauvreté à l'horizon 2015.
En dehors de la Banque mondiale, l'ONU-HABITAT, l'AFD sont
aussi des acteurs qui interviennent dans ce domaine.
iv. exemples de programme de lutte contre les quartiers
précaires.
- Programme d'amélioration des quartiers
précaires au Sénégal.
Le Sénégal multiplie les expériences
depuis la fin des années 1950, et vit donc une sorte d'éternel
recommencement avec, encore aujourd'hui, l'intervention à Pikine
Irrégulier Sud, le lieu même où il y a eu plus d'un
demi-siècle le recasement des premiers ménages déguerpis
du continent. Dès 1950, en effet, la densification de la médina
et l'apparition des premiers bidonvilles tout autour, à Colobane et
à Fass, avaient conduit les autorités à prendre la
décision de les éradiquer en les transférant à
l'extérieur de la ville, à Pikine, à 15 kilomètres
du Plateau, où des parcelles de 200 mètres carrés sont
distribuées aux ménages qui devaient s'occuper eux-mêmes de
construire leurs habitations.
À l'indépendance, en 1960, on assiste à
l'accentuation de la pression urbaine et à la diffusion des quartiers
précaires à Dakar. Les opérations de
déguerpissement s'intensifient cette fois vers de nouveaux lotissements
: Grand Yoff et Pikine, en 1965, puis Pikine-Extension en 1967, et vers
Guédiawaye en 1971. L'élaboration, en 1967, d'un plan de
développement urbain, dit plan Ecochard, tente une planification du
développement de Dakar, mais le manque de ressources conduit à
limiter les opérations de déguerpissement, et à s'orienter
vers la production de logements sociaux, par le biais de l'Office public de
l'HLM et la SICAP. La
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Pratiques en aménagement du territoire
crise des années 1970 et 1980 va stopper net les
programmes de logement et orienter l'action des pouvoirs publics vers la
production massive de parcelles assainies. Ainsi, près de 400 hectares
sont aménagés près du petit village de
Cambérène, dont les parcelles de 150 à 300 mètres
carrés sont distribuées aux ménages, payables à
crédit. Mais la plupart de ces parcelles échappe aux pauvres,
pour revenir aux catégories moyennes et solvables.
Le Sénégal est un pays peuplé de 14
millions d'habitants en 2014, et Dakar, sa capitale, abrite environ 3 millions
d'habitants, soit presque la moitié de sa population urbaine. Ce pays a
connu une urbanisation soutenue, puisqu'en 2013, on comptait environ 45 pour
100 d'urbains, contre 40 pour 100 en 2002. Il connaît également un
déficit important en logements d'environ 150 000 unités, ce qui
correspond à une forte demande d'environ 2 000 logements par an.
Naturellement, l'habitat précaire existe sous différentes formes,
entre les bidonvilles stricto sensu et les quartiers dont la consolidation est
en cours depuis plusieurs années.
les premières opérations sur la ville de Dakar
sont parties de la situation de développement des bidonvilles dans les
quartiers de Colobane et Fass, et les premiers relogements ont eu lieu ici,
à Pikine, à environ 15 kilomètres du Plateau de Dakar. Par
la suite, en 1957, les premières extensions de Pikine se feront,
à Pikine Dagoudane, et à Grand Yoff, en 1965. L'extension de
Pikine va se poursuivre en 1967, et par la suite, les opérations de
restructuration vont être reportées à la commune de
Guédiawaye.
À côté de ces principales interventions
qui ont structuré l'agglomération dakaroise, d'autres
opérations de restructuration de quartiers précaires ont eu lieu.
Il s'agit essentiellement des opérations Dalifort et de Fass Mbao.
La restructuration du quartier de Dalifort entre dans cette
perspective. Le quartier a accueilli, en 1987, le projet pilote de
restructuration quand l'État du Sénégal a
décidé de reconsidérer la politique du bulldozer. Avec
l'appui de la coopération technique allemande, il s'est engagé
dans l'aménagement de 700 parcelles d'habitation, pour accueillir
environ 7 000 habitants. Puis ce fut le tour de l'opération Fass Mbao,
en 1993 ; 10 000 habitants étaient concernés par un programme
conçu en 3 composantes. La première composante concernait la
régularisation foncière, c'est-à-dire l'identification des
bénéficiaires, l'indemnisation des ménages
décasés, l'attribution de titres fonciers, avec la
création d'un groupement d'intérêt économique des
habitants. La seconde composante concernait la restructuration physique : le
traitement des voiries, le drainage des eaux, la création
d'équipements. Enfin, une troisième
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Pratiques en aménagement du territoire
composante qui concernait la participation financière
des habitants au financement des équipements. C'est cette
dernière composante qui a, entre guillemets, plombé le projet,
puisque la contribution financière des ménages a
été très en-deçà de ce qui était
attendu. Par la suite, le gouvernement du Sénégal créera
la fondation Droit à la Ville, pour appuyer la restructuration des
quartiers précaires dans tout le Sénégal. La
dernière opération en cours est celle de Pikine Irrégulier
Sud. Cette opération se déroule à Pikine, plus
précisément à Pikine Irrégulier Sud, et concerne un
grand projet de restructuration à fort impact social, dans le but de
remédier à la précarité des constructions et au
déficit en infrastructures de base. C'est un programme qui concerne
environ 250 000 habitants installés sur 800 hectares, sur les 5 communes
d'arrondissement que sont Guinaw Rail, Guinaw Rail Nord, Tivaouane Diacksao,
Thiaroye Gare, et Diamageune Sicap Mbao. Le programme élaboré
concerne d'abord le drainage des eaux de pluie. Ensuite, il s'agit de
protéger les zones d'habitation des eaux de ruissellement : environ 5
200 mètres de réseau primaire sont prévus, ensuite 15
kilomètres de réseau secondaire qui concernent les voiries, les
aires de stationnement, le rétablissement des voies d'accès, et
l'aménagement de voies secondaires. Ce tableau fait ressortir que le
financement de ce programme est assuré, pratiquement à parts
égales, entre l'État du Sénégal, l'IDA et la
coopération française, l'AFD. Bien que les études
préliminaires soient achevées depuis 2012, et les avant-projets
détaillés en 2013, on est encore, à l'heure actuelle, dans
la validation du plan d'action de réinstallation qui donnera
véritablement le coup d'envoi des opérations de recasement. On le
voit, entre les premières estimations du projet, qui étaient
faites en 2007, et le démarrage des travaux, il se sera
écoulé presque . Le Sénégal est engagé dans
des opérations de restructuration, sans discontinuité, et sans
pour autant qu'il arrive à éradiquer totalement le
phénomène. Cela s'apparente donc à une sorte
d'impuissance, mais surtout à un manque manifeste de contrôle de
la croissance des villes, et particulièrement de celle de Dakar qui
rayonne sans relais sur tout le pays. Pourtant, le Sénégal est
l'un des pays d'Afrique qui fait le plus d'efforts en matière de
construction de logements et de fourniture de parcelles assainies, pour combler
le fossé entre l'offre publique de logement et la demande émanant
des diverses catégories de population.
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Pratiques en aménagement du territoire
- Programme d'amélioration des quartiers
précaires au Maroc.
Ce pays s'est en effet lancé, entre 2004 et 2010, dans
un programme appelé Villes sans Bidonvilles, avec un fort engagement
politique, la mobilisation de moyens importants et une stratégie claire
en matière d'intervention.
Le Maroc est un pays peuplé d'environ 33 millions
d'habitants en 2014. Il a connu une urbanisation soutenue qui situe son niveau
d'urbanisation à 62 pour 100 en 2011, et probablement aux environs de 75
pour 100 en 2030. Le pays connaît un déficit important en
logements, environ 800 000 unités de déficit, et une forte
demande qui s'établit aux alentours de 170 000 logements par an. Il
existe un habitat insalubre sous plusieurs formes : l'habitat non
réglementaire, l'habitat menaçant ruine, et les bidonvilles
stricto sensu.
Le point de départ du programme Villes sans Bidonvilles
est une directive royale, un discours du roi, le 20 août 2001, qui fait
de la lutte contre l'habitat insalubre une priorité nationale. En 2004
est lancé le programme Villes sans Bidonvilles, dont l'objectif est
d'éradiquer l'ensemble des bidonvilles, estimés alors à
environ 270 000 répartis dans 85 villes. Très rapidement, les
objectifs du programme sont revus à la hausse, et passent de 270 000
à 370 000 ménages et à 88 villes. Des moyens importants
sont prévus, environ 25 milliards de dirhams, dont 10 sous forme de
subventions de l'État marocain. L'originalité du programme
marocain résidait en 3 points, essentiellement. D'abord, l'adaptation du
contexte institutionnel et la révision des politiques d'habitat
publiques, par le biais, notamment, de la mobilisation du foncier, la conduite
d'une réforme fiscale, le renforcement du partenariat
public-privé, et la création d'un fonds d'habitat social et d'un
fonds de garantie.
En second lieu, le programme a retenu l'ensemble du
périmètre des villes comme zone d'intervention, avec
l'élaboration de programmes intégrés de résorption
et d'anticipation de nouvelles occupations. En troisième lieu, le
programme a défini, de manière précise, les
responsabilités des différents acteurs, responsabilités
consignées dans un contrat formel qui fixe les engagements de chacun et
les échéanciers de réalisation. Le bilan du programme peut
être établi comme suit :
y' Environ 400 000 ménages relogés, et ces
relogements concernent également les ménages dont l'habitation
menaçait ruine, c'est-à-dire environ 60 000 ménages ;
y' Ensuite, 51 villes sur 88 ont été
déclarées Villes sans bidonvilles ;
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Pratiques en aménagement du territoire
? Enfin, une reconnaissance internationale, avec l'attribution
du prix des Nations unies, Prix Habitat en 2010.
Le premier enseignement tiré de cette expérience
est l'importance de l'engagement politique. Dans le cas présent, c'est
au plus haut niveau que la décision a été
arrêtée d'accorder la plus grande attention aux programmes
d'intervention dans les quartiers précaires. En second lieu,
l'importance de définir des programmes intégrés qui sont
exécutés à l'échelle de la ville toute
entière, contrairement à ce qui se faisait par le passé,
où on intervenait sur des portions de ville, en notant ainsi la
cohérence au contenu et aux activités qui étaient
menées. L'accent a ensuite été mis sur le niveau
élevé de participation des populations et des divers acteurs,
ainsi que la nécessité d'accompagner les
bénéficiaires, et particulièrement les plus
vulnérables d'entre eux. Enfin, l'importance des contrats de partenariat
; des contrats qui précisent les engagements de chacun, les
responsabilités de chacun, ainsi que les échéances
à respecter pour donner toutes les chances de succès au programme
engagé.
L'exemple du Maroc est instructif à plus d'un titre.
D'abord, au niveau de l'engagement politique pour mobiliser l'ensemble des
acteurs, l'ensemble des services de l'État et l'ensemble des
partenaires. Ensuite, l'importance du choix de l'échelle d'intervention
qui a partout été celle du périmètre de la ville,
pour engager des actions intégrées les unes aux autres. Enfin, la
nécessité de formaliser les relations et les interventions des
différents acteurs dans des documents contractuels clairs, qui fixent
les prérogatives, mais qui fixent aussi les délais
d'intervention, pour des résultats sûrs et des résultats
concrets.
L'exemple du Sénégal et du Maroc nous
amène à comprendre la complexité des opérations et
programmes qui visent à éradiquer les bidonvilles, et la
nécessité de l'implication de tous les acteurs concernés
dans l'élaboration, la mise en oeuvre et le suivi de ces programmes.
L'initiative de ces programmes doit partir de l'Etat, qui doit assurer le
financement à travers des stratégies qui lui sont accessibles et
signer des contrats bien définis avec les différents
partenaires.
L'analyse de la déclaration de la politique urbaine au
Cameroun a permis de boucler les phases clés de notre stage.
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Pratiques en aménagement du
territoire
Section IV : Analyse de la déclaration de
Politique Urbaine au Cameroun.
Cette étape a été très importante
pour notre stage dans la mesure où elle s'inscrit dans la même
logique que le contenu de notre programme en Master professionnel et dans la
mesure où elle a apporté un complément de réponses
à nos multiples préoccupations en matière de politiques
urbaines.
Dans cette section, nous présenterons ce que nous avons
retenu du diagnostic urbain réalisé par le MINHDU en
prélude à la déclaration de la politique urbaine (i),
ensuite, nous présenterons les objectifs stratégiques retenus
(ii) et enfin, la déclaration de la politique urbaine (iii).
i. Le diagnostic urbain au Cameroun.
Le diagnostic urbain a permis de faire ressortir les
problèmes urbains liés aux composantes urbanisme-habitat-cadre de
vie, transports urbains, secteur privé urbain et gouvernance urbaine.
? Composante urbanisme-habitat-cadre de vie
Cette composante présente l'insuffisance d'espaces
aménagés comme problème central pour la sous-composante
urbanisme, l'insuffisance de l'offre de logements décents et de terrains
à bâtir pour la sous-composante habitat et une fourniture
insuffisante des services urbains de base pour la sous-composante cadre de
vie.
? Composante transports urbains.
Le problème central en matière de transports
urbains au Cameroun apparaît clairement comme étant la faiblesse
quantitative et qualitative de l'offre de transports collectifs et
semi-collectifs accessibles au plus grand nombre dans les grandes villes. Cela
est dû à l'inadaptation des infrastructures du réseau
viaire principal aux transports collectifs et semi collectifs, l'insuffisance
des moyens de transport collectif et semi-collectif, la faible fluidité
du trafic et le chevauchement des interventions des différents acteurs
publics sur le terrain, l'absence d'un cadre de concertation qui ne sont pas de
nature à faciliter la recherche de solutions aux problèmes
à résoudre.
? Composante secteur privé urbain.
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Pratiques en aménagement du territoire
L'insuffisance quantitative et qualitative de l'offre du
secteur privé urbain est le problème central. Cette situation
concerne surtout les PME nationales, les entreprises modernes, souvent à
capitaux étrangers, étant mieux structurées.
Ainsi, Les professionnels de l'artisanat de la construction,
de la promotion immobilière, de la planification et de
l'aménagement urbains ne sont pas encore suffisamment
organisés.
Les géomètres, urbanistes, architectes, et
ingénieurs sont organisés en ordres professionnels, mais, ne
parviennent pas toujours à influer sur l'application des textes.
? Composante urbain et gouvernance urbaine.
Le problème central de la gouvernance urbaine est la
difficulté de la mise en cohérence de tous les leviers novateurs
d'une gestion optimale de la cité.
Ainsi, Les notions d'imputabilité et de transparence
restent donc peu ancrées, du fait à la fois des insuffisances
d'un cadre formel, mais aussi du non-respect des dispositions en vigueur tant
par les CTD que par les autres services de l'État ; la participation de
la société civile demeure limitée et inefficace.
Ce bilan a amené le MINHDU a retenir un certain nombre de
stratégies.
ii. les objectifs stratégiques du MINHDU en
matière de politiques urbaines.
Face aux problèmes urbains et en cohérence avec
la vision de développement du Cameroun à l'horizon 2035 et les
stratégies du DSCE pour la période 2010-2020, l'objectif
stratégique de la composante urbanisme-habitat-cadre de vie est de
réduire de façon significative la proportion de l'habitat
indécent en milieu urbain.
Cet objectif stratégique se décline en trois
objectifs spécifiques qui sont : y' Améliorer quantitativement et
qualitativement la production des espaces urbanisés ; y' Accroître
l'offre de parcelles et de logements décents ;
y' Améliorer l'accès des populations aux services
urbains de base.
L'objectif stratégique en matière de Transports
Urbains est d'améliorer la mobilité intra urbaine.
Cet objectif stratégique se décline en trois
objectifs spécifiques qui sont :
Page 49
Pratiques en aménagement du territoire
y' Améliorer et étendre le réseau viaire
dans les villes ;
y' Mettre en place une politique incitative de
développement des moyens de transport urbain de masse;
y' Assurer une meilleure gestion des réseaux et du
trafic.
L'objectif stratégique en ce qui concerne le secteur
privé urbain est de développer la capacité et la
compétitivité du secteur privé urbain dans le domaine des
infrastructures et de la production des services.
Cet objectif stratégique se décline en trois
objectifs spécifiques qui sont :
y' Améliorer les capacités humaines, techniques,
managériales, matérielles et organisationnelles du secteur
privé urbain ;
y' Améliorer l'accès des acteurs du secteur
privé urbain aux financements ; y' Améliorer le cadre
institutionnel et juridique ;
y' Faciliter l'accès des acteurs locaux aux marchés
publics.
L'objectif stratégique en ce qui concerne la
gouvernance urbaine est d'asseoir une bonne gouvernance urbaine.
Cet objectif stratégique se décline en trois
objectifs spécifiques qui sont : y' Améliorer l'organisation et
le fonctionnement des CTD ;
y' Améliorer la coordination des services centraux et
déconcentrés de l'État ; y' Développer le
partenariat entre l'État, les CTD, la Société civile et le
Secteur Privé; y' Inciter les populations à s'impliquer aux
initiatives de l'État; y' Améliorer la communication sociale.
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Pratiques en aménagement du territoire
iii. La déclaration de la politique urbaine au
Cameroun.
Après le diagnostic urbain et le choix des objectifs
stratégiques et spécifiques, le MINHDU a procédé
à une déclaration de politiques urbaines en 2013.
L'une des orientations de la Vision-2035 concerne
«la maîtrise du développement urbain et
l'amélioration du cadre et des conditions de vie des populations
urbaines à l'effet d'accroître la compétitivité et
l'efficacité économique, sociale et environnementale des villes
du Cameroun». Il est en effet établi que les
problèmes qu'engendre une urbanisation accélérée et
mal maîtrisée pour contribuer à l'atteinte des objectifs de
la vision-2035 et du DSCE dont les orientations ont été
rappelées ci-dessus, le développement urbain devrait viser en
finalité «Un secteur urbain maîtrisé pour un
développement économique et social durable».
Atteindre cette finalité passe par la
réalisation de plusieurs objectifs stratégiques dont les
principaux sont :
? Réduire de façon significative la proportion de
l'habitat indécent en milieu urbain; ? Améliorer la
mobilité intra-urbain ;
? Développer la capacité et la
compétitivité du secteur privé urbain dans le domaine des
infrastructures et de la production des services;
? Asseoir une bonne gouvernance urbaine.
La mise en cohérence des axes d'intervention que
nécessitent ces objectifs stratégiques, a permis de
dégager cinq axes stratégiques auxquels sont associés
trois programmes opérationnels et un programme support, que le
Gouvernement s'engage à mettre progressivement en oeuvre.
AXES STRATEGIQUES (AS)
AS.1 - Développement de l'habitat
urbain
AS.2 - Promotion de la gouvernance urbaine et
production d'un cadre de vie décent
AS.3 - Amélioration des infrastructures
de transport urbain
AS.4 - Amélioration du cadre
institutionnel et juridique
AS.5 - Amélioration des ressources
humaines, financières et matérielles
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Pratiques en aménagement du territoire
PROGRAMMES (P)
P1 - Développement de l'habitat
P2 - Amélioration de la gouvernance et de
l'environnement urbains
P3 - Développement des infrastructures de
transport urbain
PS - Pilotage et administration de la politique
de développement du sous-secteur urbain Pour mettre en oeuvre ces
programmes, de nombreuses actions ont été initiées ou le
seront En matière de développement de
l'habitat
L'insuffisance qualitative et quantitative des documents
d'urbanisme étant l'une des causes sous-jacentes de l'insuffisance
d'espaces aménagés, le programme «Développement de
l'habitat» vise, entre autres, à pallier
ces difficultés à travers le renforcement de la planification
urbaine. Pour ce faire, des activités seront menées d'ici 2020,
qui permettront à notre pays de disposer globalement de 150 documents de
planification urbaine.
Par ailleurs, les activités inscrites pour la
période d'ici à 2020 dans ce même programme permettront
l'achèvement du programme gouvernemental de construction de 10 000
logements sociaux et d'aménagement de 50 000 parcelles, tout en jetant
les bases de la facilitation d'une production plus importante, notamment
à travers la constitution de réserves foncières,
l'aménagement des zones d'extension urbaine et la diversification des
sources de financement au niveau national et international.
Pour atteindre ces objectifs, deux leviers importants seront
la mise en place d'un fonds spécial de financement de l'habitat social
et la multiplication des incitations en faveur de la promotion
immobilière publique et privée.
En matière d'amélioration de la gouvernance
et de l'environnement urbains.
Les populations urbaines font face à une
détérioration accentuée de leur cadre de vie,
doublée de la difficulté de la mise en cohérence de tous
les leviers novateurs d'une gestion optimale de la cité. Le programme
«Amélioration de la gouvernance et de l'environnement urbains»
comporte un ensemble de quatre actions destinées à
l'amélioration dudit cadre et de la gouvernance urbaine. En plus de la
promotion d'une bonne gouvernance urbaine, ces actions
Page 52
Pratiques en aménagement du territoire
visent l'embellissement des centres urbains, la
réalisation des infrastructures de proximité, et la fourniture
des services urbains de base.
En matière de développement des
infrastructures de transport urbain.
En matière de mobilité, les centres urbains sont
caractérisés par une faiblesse quantitative et qualitative de
l'offre de transports collectifs et semi-collectifs accessibles au plus grand
nombre. Il sera donc question de rétablir les performances des routes
urbaines qui ont atteint leur durée de vie, afin de maintenir ou
améliorer leur niveau de service.
On espère ainsi, à l'issue des nombreux travaux
prévus dans le programme «Développement des infrastructures
de transport urbain», que de nombreuses villes bénéficieront
d'une augmentation des linéaires des voiries en terre ou revêtue
de bonne qualité ; soit environ 3000 km de voiries en terre
réhabilitées, 1800 km de voirie entretenues ou
réhabilitées et 600 km de voirie construites.
A cette échéance, trois plates-formes
d'échange seront construites dans des villes de transit, et deux plans
de circulation élaborés et mis en oeuvre.
La déclaration de la politique urbaine au Cameroun par
le MINHDU montre clairement le rôle central que celui-ci occupe en
matière de développement urbain.
En somme, les phases ci-dessus mentionnées ont
été les étages clés de notre stage, mais en dehors
de ces phases, notre stage a aussi été marqué par de
nombreux entretiens et la participation à de nombreuses réunions
très instructives.
S'agissant des entretiens :
Nous avons été amenés à nous
entretenir à mainte reprise avec le Chef de la CEP, mais aussi avec les
cadres de la CEF qui étaient nos encadreurs.
L'entretien avec le Chef de la CEP tournait autour des
missions de la DEPC, des orientations de notre stage en ce qui concerne les
documents qui devraient être mis en notre disposition, mais aussi sur
notre projet de mémoire, dans la mesure où elle cherchait
à nous donner la possibilité de faire notre stage tout en
rédigeant notre mémoire. Ces entretiens nous ont permis d'amasser
beaucoup de connaissances, lesquelles nous ont orienté dans notre
rédaction du mémoire, vu que, le Chef de la CEP à pris
l'initiative de lire et d'orienter nos travaux en
Page 53
Pratiques en aménagement du territoire
complémentarité avec les orientations de notre
directeur de mémoire. Ainsi, elle s'assurait au jour le jour que nous
avançons sans obstacles dans la rédaction de notre
mémoire, mais aussi que nous avions tout ce qu'il nous fallait dans le
cadre du stage.
Cette détermination a accéléré
notre projet de mémoire, mais a aussi apporté une vision
professionnelle à ce mémoire, déconnectée de la
vision académique.
Les entretiens avec les Cadres de la CEP en
général et notre responsable directe en particulier, tournaient
autour des documents de planification urbaine mis en notre disposition en ce
qui concerne leur contenu, leur fond et leur forme, les termes techniques que
ces documents avaient en leur sein.
Ces entretiens tournaient aussi autour des liens entre les
lois, les décrets et les documents de planification urbaine mais aussi
autour des méthodes de travail des consultants, les méthodes de
vérification du MINHDU en ce qui concerne l'élaboration des
documents de planification urbaine, le domaine de compétence du MINHDU
en matière de développement urbain, la frontière entre les
missions du MINHDU et celles du MINEPAT dans ce domaine.
Ces entretiens tournaient enfin autour des expériences
dont disposent les cadres de la CEP en matière d'urbanisme et du
développement urbain.
Ces entretiens nous ont ainsi permis de maîtriser les
termes techniques relatifs aux documents de planification, de connaître
le contenu global des documents de planification et d'être à
mesure de juger de la qualité d'un document de planification urbaine, en
ce qui concerne sa forme et son fond et, en ce qui concerne le respect des TDR,
le montage des DAO, le contenu d'une lettre de dérogation à
l'ASMI2 ( après entretien avec un cadre du MINMAP) relative
à un appel d'offres.
Ces entretiens nous ont aussi permis d'apprendre d'autres
approches en ce qui concerne la lutte contre l'habitat précaire,
notamment, l'expérience des israéliens, qui mettent en avant
l'approche sociale solidaire, en permettant à ceux qui disposent de
moyens de signer des contrats avec ceux qui n'ont pas de moyens mais disposent
du foncier afin que soient réalisées des immeubles modernes,
partagés entre les différentes parties prenantes.
2Appel à Sollicitation de Manifestation
d'Intérêt
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Pratiques en aménagement du territoire
Nous avons aussi appris ce qu'un pays, une ville a à
gagner lorsqu'il/elle préserve son patrimoine culturel,
économique, touristique, historique..., lequel est source d'attrait pour
les touristes.
S'agissant des réunions :
Notre stage nous a aussi permis d'assister à plusieurs
réunions et ateliers.
y' Les réunions de coordination de la
DEPC.
Présidées par Mme le Chef de la DEPC, ces
réunions qui se tiennent plusieurs fois par moi, portent
généralement sur le fonctionnement de la Division, les rapports
d'activité des cellules rattachées à la DEPC, les
orientations par rapport aux dossiers encours ou ayant connus des
difficultés, la mobilisation du personnel.
Ces réunions permettent ainsi de suivi de façon
permanente les études en cours dans la Division, de relancer les
études en bernes et d'inciter le personnel à plus d'ardeur.
Nous avons appris de ces réunions, qu'il est
nécessaire d'inciter les membres d'une structure à travailler
plus lorsqu'on recherche l'efficacité, de les féliciter
lorsqu'ils ont fait un travail fabuleux et de toujours faire une mise au point
régulière afin que les uns et les autres présentent leurs
difficultés et leurs succès, ce qui permet, à travers la
concertation, de trouver des voies de solutions aux contraintes et de vanter
les mérites.
y' La réunion préparatoire à la
participation du Cameroun au FHIIAAN 2016.
Présidée par le SG du MINHDU, cette
réunion en prélude à la participation du Cameroun au
FHIIAAN visait à remobiliser les parties prenantes en relançant
les structures concernées, en attirant l'attention des acteurs sur les
conditions à remplir en ce qui concerne la liste des entreprises
à rencontrer et les raisons de cette rencontre.
Cette réunion visait aussi à déterminer
les acteurs que le MINHDU serait appelé à associer à sa
mission et les acteurs qu'il serait appelé à rencontrer au
Canada.
Cette réunion nous a amené à comprendre
la complexité qui entoure l'organisation et la participation d'un pays
à un colloque international, mais aussi d'apprendre que des projets de
développement dans une CTD peuvent être financés par des
partenaires financiers qui ne connaissent même pas la CTD en question,
grâce à l'économie du numérique. Les défis
résident dans la capacité des CTD a monté des projets
pertinents.
Page 55
Pratiques en aménagement du territoire
Nous avons aussi appris que, à cause du fait que les
financements au logement social qui viennent de l'extérieur ont du mal
à être imprégnés au Cameroun, en plus de l'absence
de formation des promoteurs immobiliers, de la présence du CFC qui
crée beaucoup de blocages en matière foncière, de la
non-disponibilité des ressources par l'État, les projets de
logements sociaux doivent être mis en ligne. Sous d'autres cieux, les
promoteurs immobiliers ont beaucoup d'expériences et n'ont pas besoins
de l'État pour financer leur secteur, mais, c'est l'État qui a
besoin d'eux.
? La réunion préparatoire sur le
PROGAMME D'AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT DE LA BOUCLE MINIERE DU DJA ET DE LA
ZONE FRONTALIERE ADJACENTE, EN PROCEDURE D'URGENCE
Présidée par l'IG le 15 juillet 2015, cette
réunion visait à prendre conscience de l'ampleur du travail
à effectuer, prendre conscience de l'objectif principal du projet et de
repartir les missions des uns et des autres.
Il a été mentionné que trois ateliers
avaient permis de dégager les projets par secteur d'activité et
domaine de compétence des ministères : infrastructures,
développement rural et coopération et appui aux services
techniques.
Une analyse critique des TDR avait été faite
ainsi que la création de trois sous-groupes de travail :
- Un sous-groupe chargé de l'élaboration des TDR et
du budget ;
- Un sous-groupe chargé du DAO ;
- Un sous-groupe chargé du budget de fonctionnement.
? Quatrième session de la commission de suivi et
de recette technique relative à
l'examen et la validation du rapport final de
l'étude relative a la détermination des coûts des actes
administratifs d'urbanisme.
Présidée par le chef de la DEPC par
délégation de l'IG, cette réunion portait sur la
présentation des TDR par la DEPC, la présentation du rapport
final par le consultant en vue de sa validation et la signature des PV de
validation des rapports des phases 2 et 3.
Ainsi, des observations ont été faites sur le
rapport final afin qu'il puisse être transmis au MINFI pour financement.
Il a été soulevé que les actes d'urbanisme ne devraient
plus être appliqués uniquement dans les zones urbaines mais
devraient désormais prendre en compte les zones rurales.
Page 56
Pratiques en aménagement du territoire
Cette réunion nous a permis de comprendre la rigueur
qui entoure les études ayant fait l'objet d'un AO, et la
difficulté qu'ont les consultants dans la réalisation des
études en conformité avec les TDR.
? L'atelier sur l'élaboration du code de l'habitation
et de construction au Cameroun. Présidée par l'IG chargé
des questions techniques, cette réunion portait sur l'examen des TDR,
lesquels devraient permettre le déploiement des prestations y
relatives.
Lors de cette réunion, les TDR ont ainsi
été analysés dans leur fond et leur forme, et des
recommandations ont été faites à l'endroit du
consultant.
Nous avons ainsi retenu que la mise en oeuvre des lois ou des
codes au Cameroun passe par des études techniques, lesquelles doivent
être approuvées par les services techniques des ministères,
lesquels les transmettent comme projet de loi à l'Assemblée
Nationale.
? Réunion de travail sur le projet de budget du
comité de suivi et de supervision des études d'élaboration
de documents de planification urbaine et des études techniques
d'aménagement dans les communes de Messamena, Lomié, Meyomessi et
Meyomessala.
Présidée par le SG le 12 août 2016, cette
réunion portait sur l'examen des documents produits par les sous-groupes
formés.
Ainsi, le budget de fonctionnement global et par ville a
été analysé et amendé ; tout comme la lettre
d'invitation à soumissionner, l'AAO, le RGAO, le RPAO, le CCAP, les TDR,
les tableaux types de proposition technique, les tableau types de proposition
financière, le modèle de marché, les formulaires et
modèles de caution et la liste des Établissements Bancaires et
Organismes Financiers Autorisés à émettre des Cautions
dans le cadre des Marchés Publics. L'ensemble de ces documents avait
été étudié minutieusement par les
différentes parties prenantes, lesquelles ont formulé des
critiques et recommandation afin que ces documents soient corrigés et
transmis directement à la haute hiérarchie pour adoption.
Cette réunion a été très
instructive pour nous dans la mesure où elle mettait en relation
plusieurs ministères (MINHDU, MINEPAT, MINTP, MINMAP) et traitait des
questions d'une technicité très complexe.
Ce fut l'occasion pour nous d'apprendre le contenu de
plusieurs documents techniques, la stratégie de discrimination positive
que les ministères sont parfois amenés à mettre en
place
Page 57
Pratiques en aménagement du territoire
face à des études très importantes,
notamment, la mise sur pied d'une short-liste qui relève de la
responsabilité du maître d'ouvrage, le corsage du DAO.
Ce stage nous a apporté des enseignements et des
expériences considérables.
CHAPITRE II : ENSEIGNEMENTS ET EXPERIENCES RELATIFS AU
STAGE.
Ce chapitre présente les enseignements que nous avons
retenus du stage (section I), les expériences acquises (section II) et
les recommandations à l'endroit des différentes institutions
(section III).
Section I : les enseignements relatifs au stage.
Cette section présente les enseignements d'ordre
académique (i) et ceux d'ordre professionnel (ii).
i. Enseignements d'ordre académique.
Notre stage à la DEPC nous a permis de
compléter notre formation en politiques urbaines et des CTD en nous
apportant la connaissance exacte du contenu des différents documents de
planification urbaine préconisés par la loi, mais aussi de
connaître l'ensemble des documents qui doivent être mis en oeuvre
en matière d'aménagement du territoire, et les liens qui existent
entre ces documents.
Ce stage nous a permis aussi de nous imprégner des
différentes politiques urbaines devant être mises en oeuvre par le
MINHDU à travers la déclaration de la politique urbaine au
Cameroun réalisée par ce dernier, ainsi que des mécanismes
de monitoring devant entouré cette mise en oeuvre pour plus
d'efficacité.
Nous avons pu nous rendre compte qu'il existe
véritablement une politique urbaine au Cameroun sous l'autorité
du MINHDU.
ii. Enseignements d'ordre professionnel.
L'étude des lois et décrets relatifs à
l'urbanisme, des documents de planification urbaine nous a permis de
maîtriser les techniques qui entourent l'élaboration des documents
de
Page 58
Pratiques en aménagement du territoire
planification, les étapes d'élaboration de ces
documents, le contenu de chacun de ces documents.
L'analyse critique de certains d'entre eux nous a rendu apte
à être à même de juger de la qualité d'un
document de planification urbaine quel qui soit, et du respect des TDR relatifs
à ce document. Ainsi, nous sommes convaincus de notre capacité
à superviser ou à conduire une étude en vue de la
réalisation d'un document de planification urbaine, d'être
à mesure de comprendre les spécificités de tous les
documents de planification urbaine en vigueur au Cameroun.
Section II : expériences relatives au stage.
Notre stage au MINHDU nous a apporté des
expériences pratiques (i) et techniques (ii).
i. Les expériences pratiques.
La phase de notre stage marquée par notre
participation au MOOC sur la restructuration des quartiers précaires en
Afrique nous a permis de nous imprégner de l'expérience
camerounaise de restructuration du quartier précaire Nylon à
Douala, laquelle s'est soldée par un échec, l'expérience
sénégalaise de restructuration de quartier précaire
notamment le quartier Pikine et l'expérience marocaine de
restructuration de quartiers précaires avec la mise en oeuvre du
programme « villes sans bidonvilles », lequel a été un
succès pour ce pays. Comprendre l'échec des uns et le
succès de l'autre en étudiant leurs approches nous a permis de
connaître les points clés d'un programme d'aménagement
urbain, les risques et les défis à surmonter.
ii. Les techniques acquises.
Notre passage à la DEPC nous a permis d'acquérir
les techniques jadis usitées en matière d'urbanisme que sont la
restructuration /rénovation et la résorption intégrale,
mais aussi des pratiques nouvelles préconisées par la Banque
Mondiale, l'acteur principal en matière d'aide au développement.
Il s'agit de la restructuration in situ.
L'entretien avec nos encadreurs nous a permis de nous rendre
compte que la restructuration in situ nécessite beaucoup de moyens et,
qu'il était aussi bénéfique de s'inspirer de l'approche
des israéliens en matière de lutte contre l'habitat insalubre.
Page 59
Pratiques en aménagement du territoire
L'observation des pratiques courantes au Cameroun nous pousse
à formuler quelques recommandations.
Section III : les recommandations.
Nos recommandations vont à l'endroit de l'État
(i), à l'endroit du MINDU et de la DEPC (ii) et à l'endroit de la
FSEG de l'Université de Soa (iii).
i. Recommandations à l'endroit de
l'État.
Il a été mentionné au cours de la
réunion portant sur la participation du Cameroun au FHIIAAM que
l'État n'avait pas les moyens pour financer l'immobilier. Il est aussi
montré que les villes camerounaises connaissent dans leur
majorité le problème de l'étalement urbain.
L'État camerounais devra dans un premier temps cesser
les opérations de restructuration qui ont montré leur
inefficacité au profit de la restructuration in situ, laquelle doit
s'accompagner des mesures qui incitent les propriétaires fonciers qui
n'ont de moyens et qui ne souhaitent pas aliéner leurs terrains à
s'associer aux détenteurs des ressources financières non
propriétaires terriers grâce à des contrats, pour la
construction des habitations en copropriété.
La loi sur le foncier doit évoluer en ce qui concerne
les grandes villes avec la mise en place d'une taxe foncière favorable
pour ceux qui construisent en copropriété, elle doit donner la
possibilité à un particulier d'acquérir un titre foncier
relatif à une maison dont le propriétaire du dessous dispose lui
aussi d'un titre foncier.
L'État devra trouver des stratégies pour
divulguer les lois, les décrets ayant trait à l'urbanisme, tout
comme les documents de planification urbaine ignorés par la
majorité des citoyens. Les communes peuvent faire des publicités
sur l'importance des documents de planification urbaine et sur la
nécessité de les respecter, afin d'éduquer la masse
populaire.
ii. Recommandations à l'endroit du MINHDU et de
la DEPC.
La participation aux différentes réunions de
coordination de la DEPC nous a permis d'apprendre que le MINHDU demande
à son personnel d'arriver au bureau au plus tard à huit heures et
de ne rentrer que lorsque les directeurs et sous-directeurs seraient
rentrés. Notre séjour à la DEPC nous a permis de voir
qu'il n'existe aucun mécanisme qui permet de prendre
Page 60
Pratiques en aménagement du territoire
en comte l'arrivée du personnel, le nombre d'heures
passées dans les services. Nous avions appris en comptabilité et
en fiscalité que les fonctionnaires camerounais travaillent huit heures
par jours ouvrables, le service public commence à sept heures trente et
s'arrête à quinze heures trente, à partir de quinze heures
trente, les heures passées en travail par un fonctionnaire devraient
être comptées comme des heures supplémentaires à son
compte.
Toute chose étant égale, si dans d'autres
administrations les heures supplémentaires sont prises en compte, le
MINHDU devrait faire de même afin qu'il y' ait équité dans
le traitement des fonctionnaires.
En ce qui concerne la DEPC, le fait de faire confiance
aveuglement à un bureau d'études tout en comptant sur sa bonne
foi n'est pas une option à encourager. Les individus ont toujours besoin
de se sentir presser pour travailler davantage. Le retard dans la livraison des
études est assez révélateur et, à ce rythme, le
MINHDU ne pourra pas atteindre son objectif de réaliser 150 documents de
planification urbaine d'ici 2020. La DEPC devra mettre la pression sur les
consultants en organisant des visites imprévues vers les personnes
ressources d'une commune Objet d'une étude en cours afin de s'assurer de
la réalisation effective de l'étude. Si les charges directes
liées à la réalisation d'une étude en vue de la
mise sur pied d'un document de planification peuvent être
recouvrées par le MINHDU auprès d'un consultant médiocre,
le temps perdu et les charges indirectes ne peuvent pas être
rattrapés.
Nous avions appris qu'il était interdit au personnel de
la DEPC de se restaurer dans les bureaux. Nous avions constaté que le
personnel de la DEPC ne prenait jamais de pause. Les théories nous ont
appris que lorsque l'individu atteint le niveau maximal dans ses efforts de
travail, à partir de cet instant, sa rentabilité va
décroître automatiquement, exactement comme une courbe de
production du modèle néo-classique de Solow. Afin
d'empêcher que cette courbe décroit, il faut introduire le
progrès technique comme l'avait fait Solow, à la seule
différence que le progrès technique ici sera une pause
obligatoire pour tout le personnel, laquelle devra lui permettre de sortir un
peu du bureau, se ressourcer et se détendre et, revenir avec plus de
force et de lucidité. La DEPC devra trouvée des stratégies
pour permettre à son personnel de prendre une pause collective par jour,
cela se fait dans d'autres administrations.
Page 61
Pratiques en aménagement du territoire
Nous avons aussi constaté que les cadres très
compétents étaient surexploités tandis que les cadres
moins compétents étaient sous-exploités. La DEPC devra
trouver des stratégies pour recycler son personnel en interne pendant
les périodes de « vaches maigres » afin de rendre possible la
répartition des tâches pour plus d'efficacité pendant les
périodes de « vaches grasses ».
iii. Recommandations à l'endroit de la FSEG de
l'Université de Soa.
Lors de nos entretiens avec les cadres de la CEP, ceux-ci ont
déploré le fait qu'il y' ait une déconnexion entre le
rapport de stage et le mémoire de fin de formation en Master
professionnel et le fait que les étudiants produisent des
mémoires académiques sous la supervision des académiciens
qui ne connaissaient pas grand-chose des véritables pratiques
professionnelles.
L'idéal serait que les étudiants choisissent
leurs thèmes de mémoire lorsqu'ils sont en stage afin de produire
un véritable mémoire en rapport avec leur formation, lequel
ferait d'eux de véritable professionnel dans un domaine bien
précis. Il importe aussi que les professionnels soient associés
dans la direction des mémoires des étudiants.
Afin que la formation en Master professionnel produise l'effet
escompté, la faculté devra réfléchir sur les
stratégies à mettre en oeuvre pour associer les professionnels
dans la direction des mémoires afin que les étudiants produisent
des mémoires professionnels dignes de ce nom.
En somme, notre stage à la DEPC a plus que
comblé nos attentes. Grâce à la disponibilité de ses
chefs et de ses cadres, nous avons pu acquérir beaucoup d'enseignements
et d'expériences dans le cadre de notre formation théorie et
pratique en Master 2 professionnel Politiques Urbaines et des CTD, lesquels
seront un atout pour nous dans notre profession de spécialiste en
politiques urbaines.
Page 62
Pratiques en aménagement du territoire
BIBLIOGRAPHIE
LOIS :
Loi no2011/008 du 06 mai 2011 portant orientation pour
l'aménagement et le développement durable du territoire
Loi no loi n°2004/003 du 21 avril 2004
régissant l'urbanisme au Cameroun. DECRETS
Décret no 2012/384 du 14 septembre 2012 a
établi son organigramme. Décret no 2012/384 du 14
septembre 2012 portant
Décret no2008/0736/PM du 23 avril 2008 fixant
les modalités d'élaboration et de révision des documents
de planification urbaine.
Décret N° 2008/739/PM du 23 Avril 2008 fixant les
règles d'utilisation du sol et de la construction
Décret no2008/0737/PM du 23 avril 2008 fixant
les règles de sécurité, d'hygiène et
d'assainissement en matière de construction
Décret no2008/0738/PM du 27 avril 2008 portant
organisation des procédures et modalités de l'aménagement
foncier
Décret no2008/0740/PM du 27 avril 2008 fixant
le régime des sanctions applicables aux infractions aux règles
d'urbanisme.
Décret no2012/1005/PM du 21 mai 2014 modifiant
et complétant le décret no 2008/0739/PM du 23 avril
2008 fixant les règles d'utilisation du sol et de la construction
Guide pour l'Élaboration et le Suivi du Plan Directeur
d'Urbanisme
OUVRAGE :
Villes d'Afrique noire : Les héritages de l'histoire,
Catherine Coquery-Vidrovitch, p. 77-182
Page 63
Pratiques en aménagement du territoire
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE
Remerciements
Liste des figures
Liste des abréviations
|
i
v
vi vi
|
INTRODUCTION GENERALE
|
.1
|
CHAPITRE I : organigramme du MINHDU
|
5
|
Section I : structure organisationnelle du MINHDU
|
5
|
i. Situation du siège du MINHDU
|
5
|
ii. Les composantes du MINHDU
|
5
|
6. Les Secrétariats Particuliers
|
6
|
7. Les conseillers techniques
|
6
|
8. L'inspection générale
|
..6
|
9. L'administration centrale
|
6
|
10. Les services déconcentrés
|
7
|
|
La délégation régionale de l'habitat et du
développement urbain
|
....7
|
La délégation départementale de l'habitat et
du développement urbain
|
8
|
Section II. Les missions du MINHDU
|
8
|
iii. Missions du Ministre de l'Habitat et du Développement
Urbain en matière
d'Habitat 8
iv. Missions du Ministre de l'Habitat et du Développement
Urbain en matière de
|
Développement Urbain
|
8
|
CHAPITRE II : structure organisationnelle de la DEPC
|
11
|
Section I : organigramme de la DEPC
|
11
|
v. Services de la DEPC
|
11
|
vi. Organigramme de la DEPC
|
11
|
Section II : Les missions de la DEPC
|
...12
|
i. Missions de la DEPC
|
12
|
ii. Les missions de la CEP
|
13
|
CHAPITRE I : DEROULEMENT DU STAGE .18
Section I : étude des lois et décrets en
matière d'aménagement du territoire ..19
Page 64
Pratiques en aménagement du territoire
i. Lois et décrets relatifs à l'aménagement
du territoire
|
..19
|
ii. Étude des décrets
21
|
|
|
Section II : étude des documents de planification urbaine
|
25
|
i. l'étude du Guide pour l'Élaboration et le Suivi
du Plan Directeur d'Urbanisme
|
25
|
ii. analyse critique de quelques documents de planification
|
27
|
|
Analyse des documents de planification urbaine
27
|
|
Section III : MOOC sur la restructuration des quartiers
précaires en Afrique
|
30
|
i. Genèse des villes et l'ampleur des quartiers
précaires en Afrique
|
..30
|
c) Genèse et évolution des villes en Afrique
|
31
|
Schématisation : Genèse des villes en Afrique
|
32
|
d) Genèse et l'ampleur des quartiers précaires en
Afrique
|
32
|
ii. Les mesures anciennes de lutte contre les quartiers
précaires et les mesures
actuelles
? Typologie de quartiers précaires
? Mesures anciennes de lutte contre les quartiers
précaires
iii. L'acteur financier principal des programmes de lutte contre
les
précaires
La Banque Mondiale :
iv. exemples de programme de lutte contre les quartiers
précaires
|
.35 ..35 36 quartiers 38 38
40
|
Section IV : Analyse de la déclaration de Politique
Urbaine au Cameroun
|
40
|
iv. Le diagnostic urbain au Cameroun
|
41
|
v. Les objectifs stratégiques du MINHDU en matière
de politiques urbaines
|
41
|
vi. La déclaration de la politique urbaine au Cameroun
|
..42
|
AXES STRATEGIQUES (AS)
|
43
|
PROGRAMMES (P)
|
44
|
y' Les réunions de coordination de la DEPC
|
45
|
y' La réunion préparatoire à la
participation du Cameroun au FHIIAAN 2016
|
45
|
y' La réunion préparatoire sur le PROGAMME
D'AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT DE LA BOUCLE MINIERE DU DJA ET DE LA ZONE
FRONTALIERE ADJACENTE, EN PROCEDURE D'URGENCE 46
Pratiques en aménagement du territoire
? Quatrième session de la commission de suivi et de
recette technique relative à l'examen et la validation du rapport final
de l'étude relative a la détermination des
coûts des actes administratifs d'urbanisme ..47 ?
Réunion de travail sur le projet de budget du comité de suivi et
de supervision des études d'élaboration de documents de
planification urbaine et des études techniques d'aménagement dans
les communes de Messamena, Lomié, Meyomessi et
Meyomessala
CHAPITRE II : ENSEIGNEMENTS ET EXPERIENCES RELATIFS AU
|
...48
STAGE.....50
|
Section I : les enseignements relatifs au stage
|
51
|
ii. Enseignements d'ordre académique
|
51
|
iii. Enseignements d'ordre professionnel
|
..52
|
Section II : expériences relatives au stage
|
52
|
iii. Les expériences pratiques
|
52
|
iv. Les techniques acquises
|
52
|
Section III : les recommandations
|
52
|
i. Recommandations à l'endroit de l'État
|
.52
|
ii. Recommandations à l'endroit du MINHDU et de la DEPC
|
...53
|
|
iii. Recommandations à l'endroit de la FSEG de
l'Université de Soa 53
BIBLIOGRAPHIE 56
Page 65
|