1
REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE
Union - Discipline - Travail
MINISTERE DE LA CULTURE ET DE LA FRANCOPHONIE
INSTITUT NATIONAL SUPERIEUR
DES ARTS ET DE L'ACTION CULTURELLE
rakkkitt
ECOLE DE FORMATION A L'ACTION CULTURELLE (E.F.A.C.)
Département des Sciences de l'information documentaire
Année académique : 2010-2011
MEMOIRE DE FIN DE CYCLE
En vue de l'obtention du
DIPLOME D'ETUDES SUPERIEURES SPECIALISEES D'ACTION
CULTURELLE
(D.E.S.S.A.C.)
Spécialité : Bibliothéconomie
CONSERVATION ET PRESERVATION DU PATRIMOINE
DOCUMENTAIRE DE LA BIBLIOTHEQUE CENTRALE DE L'ENS D'ABIDJAN
Présenté par :
ASSAMOI Zéphirin
|
Sous la direction de :
M. KONE Tiégbè Gaston Enseignant à l'EFAC
|
Session d'août 2011
2
SOMMAIRE
INTRODUCTION
|
7
|
I: Cadre théorique de l'étude
|
8
|
II: Cadre méthodologique de l'étude
|
17
|
PARTIE I : PRESENTATION DU CADRE DE L'ETUDE
|
.22
|
Chapitre I : Généralités sur l'Ecole Normale
Supérieure d'Abidjan
|
..23
|
Chapitre II : Présentation de la Bibliothèque
Centrale de l'Ecole Normale
Supérieure d'Abidjan.. .28 PARTIE II : ETAT DES LIEUX
DE CONSERVATION DU FONDS DOCUMENTAIRE DE LA BIBLIOTHEQUE CENTRALE DE
L'ENS...38
Chapitre I : La conservation des documents :
Généralités .39 Chapitre II : Le cas de la conservation
des documents à la Bibliothèque
Centrale de l'ENS 45
PARTIE III : ANALYSE DES DONNEES ET RECOMMANDATIONS 59
Chapitre I : Analyse des données en fonction des
hypothèses
|
60
|
Chapitre II : Mesures préventives à court, moyen et
long terme
|
64
|
CONCLUSION
|
..72
|
BIBLIOGRAPHIE
|
.74
|
TABLE DES MATIERES
|
..78
|
3
DEDICACE
A
Mes amis et collègues
de l'université de Cocody
ainsi qu'à
tous les bibliothécaires ivoiriens
qui ont subi les affres
de la guerre.
4
REMERCIEMENTS
Sincères remerciements à toutes les personnes
qui auront contribué de près ou de loin à
l'élaboration de ce mémoire ainsi qu'à la réussite
de cette année universitaire exceptionnelle.
Nous remercions vivement monsieur KONE Tiègbè,
enseignant à l'EFAC, directeur du présent mémoire, pour
ses sages conseils, ses critiques et sa disponibilité;
Merci à toute l'équipe enseignante
dirigée par monsieur TANOH Levergore, qu'elle considère à
travers ces propos l'expression de la reconnaissance de l'élève
envers ses maîtres ;
Remerciements tout particulier à monsieur ASSIE
Ahué Bléhoué, responsable de la Bibliothèque
Centrale de l'ENS pour ses précieux conseils d'aîné et
à ses collaborateurs pour le partage de connaissances et l'enthousiasme
lors du stage.
Merci à monsieur MEANGUETIN Doh Bernard, directeur du
service de la documentation de l'Université de Cocody et aux
collègues de la Bibliothèque Universitaire Centrale de
l'Université de Cocody avec qui nous avons vécu les
réalités de la profession au sein du monde universitaire ;
Remerciements à madame EBY Sandrine, responsable de la
bibliothèque de l'ENSEA et sa collègue ANANI Muriel qui m'ont
accueilli dans leur service pour la saisie du mémoire.
5
AVANT PROPOS
Le choix du sujet de ce mémoire s'est fait à la
suite de mes constats de professionnel sur l'état des collections et
leur sort dans les différentes bibliothèques. Qu'il s'agisse de
bibliothèque publique ou de bibliothèques universitaires.
En effet les mesures de conservation et de protection ne
constituent pas de nettes préoccupations, dans la mesure où l'on
assiste le plus souvent à de profondes menaces auxquelles sont victimes
les collections et les édifices mêmes. De 2002 à 2011, les
structures documentaires continuent de payer un lourd tribut des graves crises
que vit le pays. En passant par le Centre Culturel Jacques AKA(CCJA) avec sa
bibliothèque, dans laquelle nous avons exercé durant cinq ans,
les bibliothèques de l'Université de Bouaké et celles de
l'Université d'Abobo-Adjamé et de Cocody.
Les propos suivants ne sont pas formulés pour justifier
des imperfections et lacunes que pourrait comporter ce document, il faut
toutefois considérer que la grave crise qu'a vécu le pays durant
ces derniers mois a causé de sérieux préjudices aux
institutions culturelles. Les bibliothèques et centres de documentation
des structures d'enseignement et précisément des
universités ont subi de lourdes pertes en matériels et au niveau
des collections.
La Bibliothèque Centrale de l'ENS n'a donc pas
été épargnée ; elle a été
attaquée et pillée, occasionnant la perte des outils de travail
et des données essentielles du service. Cette situation a alors rendu
complexe les recherches sur le terrain et l'orientation véritable du
sujet.
6
TABLE DES SIGLES
BUC: Bibliothèque Universitaire Centrale
CAFCE : Certificat d'Aptitude à la Formation des
Conseillers d'Education
CAFCO: Certificat d'Aptitude à la Formation des
Conseillers d'Orientation
CAFE: Certificat d'Aptitude à la Formation des
Educateurs
CAIEP: Certificat d'Aptitude à l'Inspection de
l'Enseignement Primaire
CAMPC : Centre Africain de Management et de Perfectionnement
des Cadres
CAPES: Certificat d'Aptitude Pédagogique de
l'Enseignement Secondaire
CAP-CAFOP: Certificat d'Aptitude Pédagogique- Centre
d'Animation et de
Formation Pédagogique
CAP-CM: Certificat d'Aptitude Pédagogique-
Collège Moderne
CCJA : Centre Culturel Jacques Aka (de Bouaké)
CEE: Communauté Economique Européenne
CHU : Centre Hospitalier Universitaire
CSM : Cours Secondaire Méthodiste
EBAD : Ecole des Bibliothécaires, Archivistes et
Documentalistes
EFAC: Ecole de Formation à l'Action Culturelle
UNESCO : United Nations Education, Science and Culture
Organisation
ENS : Ecole Normale Supérieure
ENSEA : Ecole Nationale de Statistique et d'Economie
Appliquée
ENP : Ecole Nationale de Police
EPN: Etablissement Public National
FSNU : Fonds Spécial des Nations Unies
HTML: Hypertext Markup Language
ISBN: International Standard Bibliographic Number
PDF: Portable Document Format
RTF: Rich Text Format
7
UCAD : Université Cheick Anta Diop
UNIVAC: Université de Vacances
URES: Unité de Recherche de l'Enseignement
Supérieur
8
INTRODUCTION
Les bibliothèques ont comme missions essentielles la
collecte, le traitement et la diffusion de l'information scientifique et
technique. Le patrimoine documentaire composé de livres et de non livres
(documents oraux, visuels, iconographiques, sonores, etc.) est destiné
à être communiqué au public pour ses besoins de recherche
et d'information. A coté de cette opération de communication, la
bibliothèque a le devoir de songer à la conservation et à
la protection de ses richesses et ce, contre les éléments de
destruction mineure et majeure susceptibles de menacer la survie des
collections.
L'on pourrait remarquer l'existence d'une dichotomie, une
opposition entre communication des collections et leur conservation et
protection. Les bibliothécaires sont bien conscients de ce principe et
les opérations de conservation et de préservation ne viennent que
rendre aux documents leur qualité et leur pertinence, vu la
fragilité qui caractérise leur état
général.
Il convient dès lors de réfléchir
à la prévision des dangers et risques en même temps que se
dessinent au quotidien, les préoccupations en matière de
modernisation des techniques de gestion des unités documentaires. Il
faut donc se rendre à l'évidence que si les collections souffrent
avant tout du passage du temps ; elles sont fréquemment exposées
à certains dangers qui peuvent endommager ou détruire les livres
et autres ressources documentaires précautionneusement gardés,
protégés depuis des décennies. Dans les
bibliothèques, le constat général est que les moyens de
protection et de conservation ne sont pas assez importants et
vérifiables. Les autorités de tutelle ne mesurent pas assez le
niveau de responsabilité des professionnels
9
du livre face à la richesse de la collectivité.
La conservation et la préservation des fonds, source précieuse de
documentation, pose de nombreux problèmes liés à leur
spécificité et à leur
hétérogénéité (différence de formats,
de supports, de technique et de moyens d'accès). « Le mieux
étant souvent l'ennemi du bien », dit-on avec sagesse, il faut
mettre en place des mesures visant à la conservation et la
préservation efficace du fonds documentaire de la bibliothèque de
l'ENS, gage de l'accomplissement véritable et efficace de sa mission
dans le système d'enseignement supérieur. Il est urgent de
garantir la pérennité de la structure documentaire et de ses
richesses et épargner les collections de tout sinistre surtout que la
guerre vient d'en donner les raisons valables.
Voila ce qui fonde l'intérêt de cette
étude. Il importe dès à présent, d'aller à
la découverte de l'institution documentaire au sein de l'Ecole Normale
Supérieure, d'analyser l'état des collections, les mesures de
conservation et de préservation qui y sont appliquées, pour enfin
y apporter des recommandations visant à aider à la
réduction des risques en cas de sinistre.
I- Cadre théorique de l'étude
Pour mener à bien cette étude, un certain nombre
de données méthodologiques ont servi de base comme
éléments de référence pour pouvoir emprunter la
démarche qui oriente ce travail.
1-1- Justification du choix du Sujet
Plusieurs raisons ont motivé le choix du sujet «
conservation et préservation du patrimoine documentaire de la
Bibliothèque Centrale de l'ENS ».
10
- Il s'agit d'abord de l'intérêt de traiter des
questions liées à l'avenir des richesses des bibliothèques
ivoiriennes en ces années de crise, car depuis le déclenchement
de la crise ivoirienne en septembre 2002, des bibliothèques ont disparu
avec leurs collections sous l'effet des pillages. On peut citer entre autres,
la bibliothèque du CCJA de Bouaké, celles de l'Université
de Bouaké et l'U.R.E.S de Korhogo.
- Ensuite, le constat est qu'aucune politique ne
prévoit la protection de ces institutions culturelles en temps de
guerre de la part des autorités administratives ou l'Etat.
- On vient d'assister au bombardement de certaines
installations universitaires dans le courant du premier trimestre 2011
après le déclenchement de la grave crise post électorale
qui a secoué le pays depuis décembre 2010.
- Dans le même temps, la BUC de Cocody et la
Bibliothèque Centrale de l'ENS n'ont pas échappé aux
pillages, voyant du coup leurs matériels informatiques et autres
richesses emportés avec des ressources documentaires utiles aux
différents usagers et personnels.
- Enfin, le choix de la bibliothèque de l'ENS qui
émane de deux faits. Ayant préalablement proposé de
travailler sur la Bibliothèque Universitaire Centrale de Cocody, cela
n'a pas été possible du fait de la guerre ou plutôt de la
crise post-électorale qui a occasionné la fermeture de
l'Université de Cocody pour une période
indéterminée.
- La Bibliothèque Centrale de l'ENS, bien qu'ayant
été la cible des pilleurs, a été retenue pour
cette étude, étant donné que c'est une institution
documentaire semblable à la BUC de Cocody par rapport aux missions
essentielles d'accompagnement des enseignements et de la recherche.
Le souci majeur qui fonde cette étude est d'inviter
tous les acteurs impliqués directement ou indirectement dans le domaine
de la gestion des
11
bibliothèques en général et celles de
l'enseignement supérieur en particulier, à intervenir de
façon urgente pour la mise en place de dispositions nécessaires
aux questions de conservation, de sécurité et de
préservation afin de permettre aux bibliothécaires de travailler
dans la quiétude .
1-2- Définition des concepts
Pour permettre de mieux appréhender le travail qui est
présenté, il a été jugé nécessaire de
définir les termes retenus comme essentielles que sont : «
conservation, préservation, patrimoine documentaire,
bibliothèque.»
Conservation :
D'après Le Grand Robert de la Langue
Française(1985), « la conservation est l'action de
conserver, de maintenir intact ou dans le même état ; c'est
l'entretien, la garde, le maintien, la préservation, la protection, la
sauvegarde. Il s'agit d'immortaliser un édifice ou un monument
»1. Le Guide pratique du
bibliothécaire(1972) indique qu' « à l'origine, les
hommes ont ressenti le besoin de conserver et de compter dans un but
d'utilité. La conservation des collections est une succession
d'attentions portées aux conditions matérielles qui subordonnent
l'évolution de la qualité intrinsèque des objets à
conserver. La politique de conservation d'une bibliothèque consiste en
un ensemble de mesures destinées à prévenir, stopper ou
tout au moins ralentir la dégradation des documents
»2.
Préservation :
D'après Le Grand Robert de la Langue
Française(1985), « la préservation est l'action ou
le moyen de préserver, de mettre à l'abri de sauvegarder d'une
chose néfaste, d'un danger ou d'un mal, c'est également l'action
d'assurer, de garantir, protéger un site ou l'environnement
»3.
Patrimoine documentaire :
1 ROBERT, Paul.-Le Grand Robert de la langue
française, dictionnaire alphabétique et analytique de la langue
française, T.2, pp.840-841
2 HULBERT, James A.-Guide pratique du
bibliothécaire, p.19 3Op.cit.T.7, p.737
12
« Ce sont les collections, l'ensemble des documents
considérés comme un bien propre, comme une
propriété intellectuelle transmise par les ancêtres
», selon Le Grand Robert de la Langue Française(1985).
« Ce sont aussi les documents textuels et non textuels d'une
institution documentaire dont les livres, les documents microphotographiques
(microformes, microcopies, microfiches, microfilms), les documents graphiques,
iconographiques, audiovisuels »4.
Bibliothèque :
La bibliothèque est le coffret du livre et par
extension le lieu ou les livres sont conservé C'est une salle un
édifice ou sont classés des livres pouvant être
consultés. Selon le Dictionnaire universel (1990), ce sont
les bibliothèques qui assurent la transmission des oeuvres des
créateurs d'aujourd'hui afin de permettre à ceux du futur de
profiter de génération en génération, de
l'héritage culturel du passé. Dès l'antiquité, les
bibliothèques ont assuré la conservation, la multiplication et la
diffusion des oeuvres de l'esprit sous forme de manuscrits5.
Selon le vocabulaire technique de la bibliothéconomie et de la
bibliographie(1974), la bibliothèque est un ensemble
organisé de collections diverses de livres, de périodiques et
d'autres documents placés sous les soins et le contrôle d'un
personnel qualifié, dont la responsabilité première est
d'assurer un service adéquat à toutes les personnes
autorisées à utiliser les collections6.
Que retenir alors de cette approche définitionnelle du
point de vue de la bibliothéconomie ? La conservation et la
préservation du patrimoine documentaire ou du fonds documentaire de la
Bibliothèque Centrale de l'Ecole Normale Supérieure d'Abidjan
nous amène à réfléchir sur les tâches
quotidiennes à effectuer au sein de la bibliothèque pour d'abord
bien traiter, classer et ranger les documents comme cela doit se faire dans
toute bibliothèque. Ensuite, il s'agit de veiller à ce que les
ouvrages qui sont conservés dans les rayonnages, résistent au
temps, car des menaces diverses
4 ROBERT, Paul, T.7, p.180
5 GUILLOU, Michel ; MOIGNON, Marc.-Dictionnaire
universel, p.964
6 ROLLAND-THOMAS, Paule ; COULOMBE, Victor
S.J.;CHABOT, Juliette.-Vocabulaire technique de la bibliothéconomie et
de la bibliographie, p.82
13
de dégradation ou de destruction peuvent agir contre
leur survie. Les informations traitées et gardées sur
différents supports (CD-Audio, cédéroms, CD-R, clé
USB, etc.) ont également besoin d'attention à cause de la
fragilité de ces supports.
Les bibliothécaires doivent avoir le souci permanent de
conserver ou garder les documents et simultanément celui de
protéger pour la pérennisation des informations afin que ces
documents puissent résister au temps, ce sont là quelques uns des
critères qui évidemment caractérisent la fonction de
conservateur de bibliothèque.
3- Problématique
La bibliothèque centrale de l'ENS a un fonds
documentaire assez fourni et des dispositions sont prises pour la gestion de
ces collections et la communication de celles-ci aux usagers. Egalement un
système de conservation existe pour protéger les documents contre
les facteurs de dégradation et les éventuels dangers auxquels ils
pourraient être exposés.
Il faut cependant savoir que conserver et protéger les
documents ne constituent pas de simples opérations techniques, mais
renferment plusieurs paramètres qui ne sont certainement pas tous sujet
à préoccupation pour la structure, ou bien les dispositions ne
sont pas totalement réunies pour que les collections soient efficacement
préservées des dangers et sinistres éventuels, et surtout
qu'elles sont caractérisées par leur fragilité. Il suffit
de se référer aux préjudices subis par l'unité
documentaire lors de la grave crise qu'a connue la Côte d'Ivoire suite
aux élections d'octobre 2010.
L'enjeu de la question exige que l'on
réfléchisse efficacement aux moyens nécessaires pour le
renforcement des mesures de conservation et de pérennisation des
richesses de la bibliothèque. En effet, quelle stratégie
mettre
14
en place pour une conservation et une protection fiable et
durable des collections et du matériel de travail dans l'unité
documentaire ?
4. Hypothèses de travail
Pour traiter de la conservation et de la préservation du
patrimoine documentaire de la bibliothèque de l'ENS, les
hypothèses suivantes ont été formulées:
4-1-Hypothèse générale
- Les mesures de conservation et de préservation des
collections sont à renforcer à travers une politique bien
définie par la structure au niveau de la gestion de la climatisation, de
l'éclairage et des rayonnages.
4-2- Hypothèses spécifiques
- Les collections sont exposées à des dangers
mineurs (destruction par les insectes, vol, etc.), et majeurs (incendie,
vandalisme, etc.), alors que les mesures de conservation des documents sont
insuffisantes ;
- Les dispositions sécuritaires doivent être mises
en place pour permettre d'assurer la protection du patrimoine documentaire ;
- Le bâtiment (les locaux réservés à
la bibliothèque) mérite d'être aménagé par
rapport aux mesures d'urgence.
5. Objectifs de la recherche
5-1- Objectif général
Il s'agit de mettre en place une politique de conservation et la
protection du patrimoine documentaire de la bibliothèque de l'ENS.
15
5-2- Objectifs spécifiques
Concernant les objectifs spécifiques, il s'agit de :
- déceler les forces et faiblesses au niveau des mesures
de conservation et de
préservation des collections ;
- organiser les collections avec les mesures de sauvegarde ;
- renforcer les mesures sécuritaires ;
- prévenir la bibliothèque des dangers et
sinistres. 6- Revue de la littérature
Pour la réalisation de la présente étude,
il a paru opportun de faire l'état des lieux en consultant des travaux
antérieurs déjà élaborés en rapport avec
notre sujet, étant donné que « tout travail de recherche
s'inscrit dans un continuum et peut être situé dans ou par rapport
à des courants de pensées qui les précèdent ou
l'influencent »7.
Une revue de la littérature élaborée
à partir de documents consultés a donné l'occasion de
répertorier certains écrits pertinents sur la conservation et la
préservation des documents. Cela a permis de faire une analyse critique
des travaux en rapport avec le sujet de recherche, la sauvegarde des
collections de bibliothèques étant abordée sous plusieurs
formes. Les questions de conservation et de préservation du patrimoine
documentaire des bibliothèques ont été abordées
dans certains documents comme protection et mise en valeur du patrimoine des
bibliothèques.
Dans le document « Protection et mise en valeur du
patrimoine des bibliothèques(1998)
8», des experts du Ministère de la Culture et
de la Communication de France ont élaboré des recommandations
techniques en mettant l'accent sur une politique de soutien technique et
financier aux
7 N'Da Paul.-Méthodologie de la recherche,
de la problématique à la discussion des résultats :
comment réaliser une thèse un mémoire en sciences de
l'éducation, p.88
8 Protection et mise en valeur du patrimoine des
bibliothèques : recommandations techniques
16
acquisitions, à la restauration et au conditionnement
des fonds précieux des bibliothèques en partenariat avec les
collectivités locales, villes et régions essentiellement.
Dr. N'dèye Sokhna Guèye (2011)9, a
expliqué que beaucoup de fonds documentaires en Afrique de l'Ouest sont
en mauvais état et risquent d'être perdus à jamais. Pour
elle, la préservation du patrimoine documentaire constitue un enjeu
certain. En effet les documents écrits, oraux et visuels sont des
puissants moyens de préservation de la mémoire collective, car
étant le reflet de la diversité de nos langues, peuples et
cultures. Mais cette mémoire est caractérisée par sa
fragilité.
Marie Thérèse Varlamoff et Dietrich
Schüller (2009) 10révèlent que de tout temps,
bibliothèques et archives ont eu pour mission la sauvegarde du
patrimoine documentaire. L'obsolescence rapide des technologies de
l'information fait de la sauvegarde du patrimoine une affaire de
spécialistes. Dans le même temps, la participation de l'ensemble
des professionnels des bibliothèques et archives, comme la
sensibilisation des décideurs, des professionnels, des utilisateurs et
du grand public aux nouveaux problèmes de sauvegarde sont devenus
indispensables.
Ahmed N'diaye (2009) 11dans son exposé sur
la gestion des collections et de fonds patrimoniaux à l'EBAD/UCAD,
explique que le patrimoine culturel africain est une source féconde de
richesses encore inexplorée. La sauvegarde et la valorisation de ce
patrimoine culturel nécessitent des compétences qui supposent une
formation spécialisée et adaptée. Il est donc
9 Préservation du patrimoine documentaire : une
initiative pour sauver la mémoire de l'Afrique de l'Ouest
10 VARLAMOFF, Marie Thérèse; SCHULLER,
Dietrich.- Conservation préventive du patrimoine documentaire
11 GUEYE, Dr. Ndeye Sokhna.-Préservation du
patrimoine documentaire : une initiative pour sauver la mémoire de
l'Afrique de l'Ouest
17
important d'offrir à de futurs acteurs institutionnels
des archives et des bibliothèques, la possibilité de
découvrir la diversité actuelle des espaces du patrimoine et de
la complexité des problèmes de conservation et de gestion qui
leur sont liées.
Christiane Baryla (2009)12 explique que l'UNESCO a
lancé le programme « mémoire du monde en 1992 afin
d'éviter l'amnésie collective et de promouvoir la conservation
des collections d'archives et de bibliothèques partout dans le monde en
en assurant la plus large diffusion. Cette mise en oeuvre est née de la
conscience de l'état de préservation alarmant du patrimoine
documentaire et de la précarité de son accès dans les
différentes régions du monde.
Jocelyne Deschaux (2009)13 présente les
plans d'urgence dans les bibliothèques. Si les biens patrimoniaux
souffrent avant tout du passage du temps, ils sont aussi fréquemment
touchés par les accidents : inondations locales ou grandes crues,
incendies mais aussi séismes, tempêtes, ou explosions
industrielles peuvent endommager ou détruire ces biens
précautionneusement protégés depuis des siècles. De
quels outils disposons-nous, professionnels des bibliothèques, pour
protéger au mieux les collections dont nous avons la charge ? La
rédaction d'un plan d'urgence qui correspond à une
sensibilisation aux risques, à la prévention et à la
prévision de l'intervention, permet au mieux d'éviter un certain
nombre de sinistres, au pire de minimiser les dommages subis par les
collections.
12 BARYLA, Christiane.- Préservation et
conservation
13DESCHAUX, Jocelyne.- Les Plans
d'urgence dans les bibliothèques : mise en oeuvre en cas de sinistre
18
La bibliothèque centrale de l'Université de
Dakar ouvre une bibliothèque en ligne après la
numérisation des documents scientifiques. Yacine Cissé (2010)
14explique que cette méthode de conservation traduit un souci
de rendre plus crédible les résultats des recherches
scientifiques et de préserver le patrimoine culturel pour les
générations. Mariétou Ndiongue Diop, reconnait que rien ne
peut égaler le microfilmage qui garantit une durée de
conservation de 100 ans.
Mohamed Gallah Dicko (2010)15, fait savoir que le
microfilmage est préféré à la technique de
numérisation, car ce procédé ne pose pas de
problème de sélection et de restauration.
Par ailleurs, Vesna Blazina (1996)16, parle du
mémoricide ou de purification culturelle dont a été
victime le patrimoine culturel de Croatie et de Bosnie Herzégovine
depuis 1991 à travers la destruction systématique et
délibérée des bibliothèques et archives. Il estime
que dans le cas des bibliothèques, le problème de protection se
complique par le besoin impérieux de trouver de très vastes
espaces, sinon laisser les collections en place à la merci des
bombardements ou bien les déplacer avec le risque de perte en raison des
conditions de transport et d'entreposage.
II - Cadre méthodologique de l'étude
Dans la conduite de l'étude, il y a eu le recours
à plusieurs sources d'informations dont l'observation participante, la
recherche documentaire,
14
http://fr.allafrica.com/stories/201004121069.html
15
http://fr.allafrica.com/stories/201004121069.html
16 BLAZINA, Vesna.- Mémoricide ou la
purification culturelle : la guerre et les bibliothèques de Croatie et
de Bosnie Herzégovine, pp.149-163
19
l'entretien. L'on a procédé par la suite
à l'analyse et à l'interprétation des données
recueillies.
1- L'observation participante
Le stage au sein du système documentaire de l'ENS a
permis de se confronter aux réalités du service et d'y mesurer
les acquis obtenus de manière théorique. Pour les besoins du
mémoire on a pu recenser des forces et des insuffisances de la structure
quant à la politique de conservation et de protection des collections.
Ces données ont pu être confrontées aux informations
obtenues à partir des différents ouvrages.
2. La recherche documentaire
C'est une étape de l'étude qui a permis de
collecter des informations nécessaires à la rédaction du
mémoire et surtout à la maitrise du sujet. Il a fallu faire le
tour des écrits antérieurs à cette recherche. Il s'agit de
la consultation d'ouvrages de méthodologie, des livres et revues de
spécialité en bibliothéconomie, des travaux de fin de
cycle et des ouvrages de références.
Pour compléter la recherche documentaire et
l'observation participante, l'on a procédé à des
entretiens avec le personnel de la bibliothèque et le responsable de la
structure documentaire pour déceler les éléments
pertinents à prendre en compte.
3. L'entretien
Cette opération de recherche d'informations a
tourné autour de l'organisation des tâches, la politique de
conservation et de protection du fonds et a permis surtout de comprendre les
projets mis en place par rapport à cela.
20
Il s'est agi d'avoir une idée de ce qui se faisait
(avant les pillages) comme tâches techniques au niveau de la protection
et la conservation des documents et comment a été menée la
numérisation des thèses et mémoires avant la guerre.
Le responsable de la bibliothèque est un assistant
conservateur qui exerce dans la structure depuis plus de deux décennies.
Il a parlé de l'ensemble des dispositions prises depuis des
années pour maintenir en l'état les collections de façon
traditionnelle avant qu'on arrive à l'étape de l'informatique et
du numérique. Il a donc piloté les travaux d'informatisation et
de numérisation dont le volet technique a été
confié à un bibliothécaire ayant des compétences en
la matière.
En effet, ce dernier a au préalable
bénéficié d'un stage à Bruxelles(2009) dans le
cadre des technologies de l'information et de la communication
appliquées aux bibliothèques universitaires. Des étapes
ont donc été franchies à partir d'un travail qui se
déroule dans la cohésion et avec méthode.
4- Déroulement de la recherche
Pour cette étude la démarche
phénoménologique17 a été
privilégiée. Elle consiste à observer le plus directement
possible les phénomènes relatifs à l'expérience,
tels qu'ils apparaissent, sans interprétation, explication ou jugement
liés à des systèmes de croyances et de
représentations.
Dans un premier temps, elle consiste à observer sans
idée préconçue le phénomène tel qu'il
apparaît subjectivement et l'expérience
17
http://www.focusingparis.com/focusing/demarche-phenomenologi.
21
vécue telle qu'elle se présente = «
réduction phénoménologique » selon le
phénoménologue allemand Husserl.
En effet, la plupart du temps, il est difficile de s'en tenir
à ce qui est simplement présent dans l'expérience. Le plus
souvent, on applique sur l'expérience, les conclusions et idées
que l'on a à son sujet. Autrement dit, l'on ne fait que reconduire ce
qu'on sait déjà.
En revenant à l'expérience, et en tentant
simplement de la décrire, au plus près des
phénomènes repérables, toute notion évaluative ou
interprétative est écartée. L'esprit est absorbé
par l'observation, centré sur la tâche de percevoir et
repérer ce qui se passe expérientiellement pour pouvoir le «
saisir » et le décrire précisément (il s'agit de
définir le sens corporel en termes expérientiels). Aucun
commentaire parasite ne subsiste.
Dans un second temps, il s'agit d'écouter ce que le
phénomène pourrait vouloir signifier en accompagnant le processus
d'explicitation, en laissant venir les idées, les mots qui
émergent à partir du phénomène expérientiel
et de la dimension implicite de « l'experiencing » pour Husserl.
Cette phase consiste à réintroduire les couches
du sens, à laisser se développer la ou les significations
implicitement contenues dans l'expérience. Il n'est pas question de se
limiter à « sentir » et à percevoir le
phénomène. L'être humain est dans une recherche de sens et
de cohérence.
La méthode d'analyse des données a donc
consisté à évaluer les ressources informationnelles ; cela
a permis de faire une étude qualitative des tâches
bibliothéconomiques en matière de conservation et de protection
des collections. La démarche a donc été la suivante : la
détermination des
22
objectifs, la collecte des données à l'aide de
la recherche documentaire, de l'observation participante et des entretiens,
suivis de l'exploitation des différentes données. La recherche a
surtout pris en compte les forces et faiblesses de l'unité documentaire
dans le cadre de sa politique de conservation et de protection des
documents.
5. Difficultés et limites de la recherche
Pour la réalisation de cette étude, l'on s'est
heurté à des difficultés de trois ordres :
-
|
Le changement de lieu de stage qui a occasionné la
modification de
|
l'objet d'étude ;
- La contrainte temporelle, car durant le stage de deux mois,
le temps
matériel n'a pas suffi pour rassembler toute la
documentation et procéder à l'exploitation minutieuse des
données pour un travail scientifique élaboré ;
- Les contraintes matérielles et logistiques sont aussi
évoquées, car les outils de travail habituels et la
documentation personnelle devant faciliter les recherches, ont
été inaccessibles du fait des pillages et de la fermeture des
services en question.
6. Plan de l'étude
Le présent travail s'articule autour de trois parties :
- Partie I : Présentation du cadre de l'étude :
il s'agit de faire la connaissance du site de recherche et se familiariser
aux éléments en relation avec l'objet d'étude ;
- Partie II : Etat des lieux des mesures de conservation et de
préservation du patrimoine documentaire ; ici il s'agit de
déceler les dangers auxquels peuvent être exposés les
documents et les dispositions internes que prend la bibliothèque dans ce
sens ;
23
- Partie III : analyse des données et
recommandations : cette partie fait
ressortir les éléments permettant
d'évaluer les mesures de protection des collections au sein de la
structure et les recommandations à formuler en matière de
thérapie bibliothéconomique.
24
PREMIERE PARTIE :
PRESENTATION DU CADRE
DE L'ETUDE
|
25
CHAPITRE I : GENERALITES SUR L'ECOLE NORMALE
SUPERIEURE D'ABIDJAN
I- LOCALISATION ET HISTORIQUE
1- 1-Localisation
L'Ecole Normale Supérieure d'Abidjan (E.N.S) est
située dans la commune de Cocody, à l'arrière-cour de
l'Université de Cocody. Elle est logée à l'aboutissement
du prolongement du boulevard de l'Université, entre le Centre
Hospitalier Universitaire (C.H.U.) et le Cours Secondaire Méthodiste
(C.S.M.).
L'E.N.S est également accessible du côté
de la seconde entrée de l'Université, c'est-à-dire, par
l'Ecole Nationale de Police (E.N.P.) et l'Ecole Nationale de Statistique et
d'Economie Appliquée (E.N.S.E.A.), toujours dans le prolongement du
boulevard de l'Université.
Voisinant le Centre Africain de Management et de
Perfectionnement des Cadres (C.A.M.P.C.), l'E.N.S occupe une superficie
d'environ sept (7) hectares.
1-2- Historique
L'E.N.S est une institution d'enseignement supérieur
créée à partir du décret n°64-40 du 09 janvier
1964, portant création d'une Ecole Normale Supérieure.
Elle est ainsi, le fruit de deux (2) conventions
signées entre l'Etat de Côte d'Ivoire et le Fonds Spécial
des Nations Unies (F.S.N.U.) d'une part, et d'autre part entre la Côte
d'Ivoire et la Communauté Economique Européenne (C.E.E.).
A sa création, l'E.N.S était placée sous
l'autorité du Ministère de l'Education Nationale et était
située dans la commune de Cocody, face à la
26
cité universitaire dénommée «
Cité Rouge », en lieu et place de l'actuelle Direction de la
Pédagogie et de la Formation Continue.
Ce n'est qu'en 1971 qu'elle fut transférée sur
son site actuel (dans le périmètre de l'Université de
Cocody), puis placée désormais sous la tutelle
administrative et technique du Ministère chargé de l'Enseignement
Supérieur.
Depuis sa création jusqu'à nos jours, six (6)
directeurs se sont succédés
à la tête de l'institution. Ce sont respectivement
:
- M. SALLIEN François (octobre 1963- janvier 1964)
;
- M. ANDRE Nicolas (janvier 1964- mars 1967) ;
- M. FANOUDH Siefer (avril 1967- septembre 1971)
- M. TANOE Aka (septembre 1971- juillet 1977) ;
- M. VACABA Touré (août 1977- décembre
2000);
- M. TAPE Gozé (depuis janvier 2001).
II- STATUT JURIDIQUE ET MISSIONS
2-1- Statut juridique
L'Ecole Normale Supérieure, en abrégé
E.N.S est un établissement public à caractère
administratif, crée par le décret n° 64-40 du 09 janvier
1964, modifié par le décret n°72-252 du 13 avril 1972 et
complété par le décret n° 93-694 du 19 août
1993, déterminant les attributions, l'organisation et le fonctionnement
de l'E.N.S.
Elle est classée dans la catégorie des E.P.N.
Selon les dispositions générales du décret portant
création de l'institution, l'E.N.S. est située à Abidjan
et est sous la tutelle administrative et technique du Ministère
chargé de l'Enseignement Supérieur. Sa tutelle financière
est de la charge du Ministère de l'Economie et des Finances.
27
L'article 9 du décret n°72-252 du 13 avril 1972,
organise l'E.N.S. en Direction d'Administration Centrale et en
Sous-directions.
2-2-Missions
Selon son article 3 du décret n° 64-40 du 9
janvier 1964, l'E.N.S. étant un établissement d'enseignement
supérieur et de recherche en éducation, est chargée de
:
- la formation et du perfectionnement pédagogique des
enseignants de l'enseignement secondaire général ;
- la formation du personnel d'encadrement pédagogique
de
l'enseignement secondaire général et de
l'enseignement primaire ;
- la formation de personnel d'encadrement administratif et de
la vie scolaire.
III- APERÇU DE L'ORGANISATION ADMINISTRATIVE
A l'instar de toute institution de formation
supérieure, l'E.N.S. a des missions pédagogiques qu'elle se doit
d'accomplir. Pour y parvenir, elle est amenée à réaliser
:
- des prestations de formation initiale et continue au
bénéfice des personnels de l'éducation nationale ;
- des prestations de conseil et de formation au
bénéfice de partenaires extérieurs publics ou
privés.
Son organisation lui permet de fonctionner avec une Direction
générale et des Sous-directions.
3-1-La Direction générale
La gestion de l'E.N.S. est confiée à un
Directeur Général qui a rang de Directeur d'Administration
Centrale, nommé par décret en Conseil des Ministres parmi les
professeurs de rang magistral.
Il est le responsable de la gestion administrative et des
activités pédagogiques de l'établissement. Il est donc
l'ordonnateur principal de l'institution et est investi des pouvoirs
nécessaires pour assurer l'administration et la direction de l'E.N.S.
Celui-ci est aidé dans sa tâche par cinq (5)
sous-directions composées toutes de services et de cellules à
l'exception de la sous-direction de la production et de la recherche en
éducation.
3-2-Les Sous-directions
3-2-1- La sous-direction des Affaires Administratives et
Financières.
Elle est chargée de l'administration
générale et des finances de l'E.N.S et de la gestion des
équipements généraux.
Cette Sous-direction compte sept (7) services que sont :
- le service des engagements et des dépenses ;
- le service de la solde ;
- le service des moyens généraux, du
matériel et de la maintenance ;
- le service des ressources humaines et des affaires
administratives ;
- le service médical;
- le service standard ;
- le service courriers et archives.
3-2-2- La sous-direction des Appuis
Pédagogiques et des Ressources Informatiques.
Cette sous-direction est chargée de la
réalisation de toute action de nature à favoriser le bon
déroulement des projets initiés par les structures
pédagogiques, et aussi des activités dans certains domaines.
Ce sont entre autres : les ressources informatiques ; la
documentation et l'information; et la reprographie
28
Elle est constituée de trois (3) services :
29
- le service imprimerie et production;
- le centre des ressources informatiques;
- le service information et documentation.
3-2-3- La sous-direction de la Formation Initiale
Cette sous-direction s'occupe de :
- la formation initiale des enseignants de l'enseignement
secondaire
général ;
- la formation initiale des personnels d'encadrement
pédagogique ;
- la formation initiale des personnels d'encadrement
administratif et de la
vie scolaire.
Elle comprend trois (3) services :
- le service des stages et de la programmation ;
- le service de la scolarité ;
- le service des examens et concours.
Il existe cinq (5) départements qui sont
également placés sous sa direction. Ce sont les
départements de : Langues, Arts et Lettres, Histoire et
Géographie, Sciences et Technologiques et Sciences de
l'Education.
3-2.4. La sous-direction de la formation
continue.
Cette sous- direction s'occupe particulièrement de :
- la formation continue des enseignants de l'enseignement
secondaire
général et ceux des centres de formation de
l'enseignement primaire ; - la formation continue des personnels d'encadrement
pédagogique ;
- la formation continue des personnels d'encadrement
administratif et de
la vie scolaire.
- la formation continue des personnels d'encadrement
administratif et de la vie scolaire.
30
CHAPITRE II - PRESENTATION DE LA BIBLIOTHEQUE CENTRALE
DE L'E.N.S.
I. LOCALISATION ET HISTORIQUE
1-1-Localisation
La bibliothèque de l'E.N.S est située dans le
bâtiment du département des sciences de l'éducation au
premier étage, à droite.
Avec une superficie d'environ cent quatre vingt mètres
carrés (180 m2), la bibliothèque de l'E.N.S. a les
objectifs suivants:
- aider l'E.N.S à la formation des cadres en
éducation ;
- mettre à la disposition des futurs enseignants et
encadreurs,
des documents et des informations utiles pour leurs formations
;
- aider non seulement les enseignants, mais aussi les
étudiants dans leurs travaux de recherche.
1-2-Historique
Mise en place en 1965, la bibliothèque de l'E.N.S
était située sur le site antérieur de l'E.N.S, à
proximité de la cité universitaire, « cité rouge
». Elle fut successivement dirigée par M. KASSI Koutoua
François, Aide Bibliothécaire ; Mme. BAULIER et M. AHIVA
Konan Firmin, Bibliothécaires ; et depuis 1982 par M. ASSIE
Ahué Bléhoué, aujourd'hui Assistant-Conservateur de
bibliothèque.
A la suite du transfert de l'E.N.S. sur son site actuel en
1971, la bibliothèque a occupé une partie des locaux de
l'amphithéâtre des lettres. C'est en 1977 qu'elle a
été délocalisée pour occuper le local actuel du
département des sciences de l'éducation. Elle fut ensuite
érigée en
bibliothèque centrale. Des bibliothèques annexes
ou de section furent créées au sein des différents
départements.
Ce sont entre autres :
- la bibliothèque du département d'Histoire -
Géographie,
- la bibliothèque de la section d'Anglais,
- la bibliothèque de la section des Sciences
Physiques,
- la bibliothèque de la section des Sciences de Vie et
de la Terre,
- la bibliothèque de la section de
Mathématiques,
- la bibliothèque de la section d'Allemand,
- la bibliothèque de la section d'Espagnol.
A cause des insuffisances en ressources documentaires,
certaines bibliothèques ne sont consultées que par des
enseignants et quelques fois par des étudiants.D'autres demeurent soit
à l'état de conservation de collections, soit sans fonds et
n'existent que de nom.
II. MISSIONS
2-1-Rôle éducatif
Le rôle de la bibliothèque se définit dans
le cadre de la mission assignée à l'E.N.S. La bibliothèque
a un rôle éducatif. Elle ne doit pas être utilisée
comme un simple local de stockage de livres rattaché à une salle
de lecture, mais un moyen d'enseignement dynamique.
2-2-Missions pédagogiques
La bibliothèque a pour mission :
31
- d'aider la structure à former de bons cadres ;
32
- de mettre à la disposition des futures
éducateurs, des documents et informations utiles pour leur formation
;
- d'aider les enseignants et les étudiants dans les
travaux de recherche. 2-3-Les activités de recherche
2-3-1-La recherche de l'information
La recherche de l'information à la bibliothèque
centrale de l'E.N.S est animée par le service «
Questions réponse ». Ce service appui le service de
« Diffusion de l'information ».
Pour mener à bien la recherche de l'information, les
besoins sont mentionnés sur des fiches appelées « fiche
de requête ». Suite à la requête, le
spécialiste fixe un délai de deux (2) jours pour consulter toutes
les ressources informationnelles nécessaires et disponibles pour
répondre aux besoins de recherche de l'usager demandeur.
2-3-2-La formation à la recherche documentaire
La formation à la recherche documentaire est un moyen
fondamental pour outiller les normaliens en matière recherche de
l'information. Mieux, elle consiste à éclairer les normaliens sur
les différentes étapes de la recherche documentaire. Ce sont :
- l'analyse de la question ;
- le choix de l'outil de recherche :
le spécialiste des sciences de l'information documentaire
(Bibliothécaire / Documentaliste) conduit l'usager dans sa
démarche d'acquisition de l'information en s'appuyant sur les outils
tels que les catalogues, les moteurs de recherche sur Internet.
33
Ce qui requiert une formation à l'utilisation de ces
outils de diffusion pour leur bon usage.
- la forme de la réponse :
selon la nature des besoins et le type de recherche à
effectuer, le spécialiste informe l'usager des ressources et des moyens
disponibles à mettre en oeuvre pour la satisfaction de sa recherche.
III. APERCU DE L'ORGANISATION ADMINISTRATIVE ET
DU FONCTIONNEMENT
D'une manière générale, la
bibliothèque centrale de l'E.N.S est ouverte à tous les usagers ;
et cela du lundi au jeudi de 08h à 12h et de 14h 30mn à 17h 30mn.
Elle ouvre le vendredi de 08h à 12h.
Dans son fonctionnement, le personnel exerce diverses
tâches à travers quatre (4) cellules.
1. La cellule « Acquisition » :
2. La cellule « Traitement et inscription »
:
3. La cellule « Informatisation et recherches
Informatisées » :
4. La cellule « Accueil et communication »
:
NB : Il existe un
Secrétariat qui aide à la gestion administrative. Il assure
la réception des courriers et la saisie des textes.
3-1-La cellule « Acquisition »
L'exécution de la tâche de ce service revient au
responsable de la bibliothèque avec la participation de certains
collaborateurs. Il a pour mission essentielle, de présenter aux
partenaires et aux fournisseurs, des listes bibliographiques exhaustives dans
la mesure du possible et au regard des disciplines enseignées à
l'E.N.S.
34
Cette cellule s'occupe des commandes des monographies. Pour le
faire, une liste est dressée en fonction des besoins des usagers et des
demandes des enseignants. Elle s'occupe également de la réception
des commandes, c'est-à-dire du contrôle des livraisons.
3-2-La cellule « Traitement et inscription »
Cette cellule est la cheville ouvrière de la
bibliothèque. Le responsable de cette cellule, dès livraison des
acquisitions, s'en occupe en respectant le circuit du document.
Il s'agit des opérations de :
- Collationnement, - Estampillage, -
Enregistrement, - Catalogage,
- Indexation,
- Cotation.
Comme le nom l'indique, cette cellule est chargée
aussi, d'inscrire les étudiants en vue de la confection de leur
carte de lecteur. Cette carte leur permet d'avoir
accès aux prestations de la bibliothèque.
Pour l'inscription, il faut deux (2) photos d'identité
; et cette inscription est valable pour une année renouvelable.
Une possibilité est offerte aux étudiants et
chercheurs externes de l'E.N.S de s'inscrire à la bibliothèque
sur demande de l'intéressé.
35
3-3-La cellule « Informatisation et Recherches
informatisées »
Elle est chargée de mettre en oeuvre et de conduire la
politique d'informatisation de la bibliothèque centrale en utilisant un
logiciel de gestion documentaire, tel que WINISIS version 1.5.
Elle est également chargée d'étendre les
recherches documentaires jusqu'aux bases de données et l'internet.
3-4-La cellule « Accueil et communication
»
Elle est chargée d'accueillir, d'orienter et de fournir
toutes informations nécessaires aux usagers et à toute autre
personne étrangère à la bibliothèque. Elle est
l'interface entre la structure documentaire et l'environnement
extérieur.
Son objectif majeur est de satisfaire les besoins
informationnels des normaliens et les enseignant-chercheurs, en les aidants
à s'orienter vers les registres selon l'objet de la recherche et en
fonction du besoin exprimé.
L'accès à la documentation n'étant pas
libre, pour des raisons de pertes, cette cellule a opté pour la
consultation sur place et le prêt à domicile de certains documents
uniquement aux usagers normaliens, pour une durée de sept jours.
Au-delà de la date indiquée, si l'ouvrage n'est
pas rendu, une sanction est infligée au concerné. En cas de
perte, il est obligatoirement demandé à l'usager un nouvel
exemplaire du document égaré.
36
IV. LES RESSOURCES DE LA BIBLIOTHEQUE
Il y a quatre types de ressources qui ont été
identifiés. Ce sont : les ressources humaines, les ressources
financières, les ressources matérielles et les ressources
documentaires.
4-1-Les ressources humaines
Les prestations de la bibliothèque sont assurées
par une équipe de huit agents dont deux assistants- conservateurs de
Bibliothèque, un bibliothécaire, trois assistants
documentalistes, une secrétaire et un aide bibliothécaire.
A l'exception de la secrétaire et de l'aide
bibliothécaire, tous les agents de la bibliothèque centrale de
l'E.N.S sont des professionnels des sciences de l'information documentaire.
4-2-Les ressources financières
Le budget de la bibliothèque centrale de l'E.N.S contient
deux volets :
- le budget alloué à l'achat des documents est
fixé par le comité de direction pour chaque année
budgétaire. Donc, il varie de 5 à 20 millions, selon les besoins
documentaires.
Par exemple en 2005, ce budget avoisinait 20 millions
à cause de l'organisation du concours d'agrégation en
Mathématiques et Lettres modernes.
- le budget de fonctionnement au titre de l'achat de
fournitures de bureau et des tâches administratives est lié au
budget général de l'E.N.S.
37
4-3-Les ressources matérielles
La bibliothèque centrale de l'E.N.S d'Abidjan est
dotée d'un certain nombre de matériels. Cela concerne les
locaux et les équipements.
4-3-1-Les locaux
La salle de lecture à une capacité de cinquante
(50) places assises, avec dix (10) grandes tables ; quatre (4) petites tables
et trois (3) bureaux à la disposition du personnel afin d'exercer des
tâches administratives et documentaires.
Les ouvrages à diffuser et ceux gardés dans la
réserve sont rangés dans un ensemble de dix (10) rayons en bois
et à double face ; cinq (5) armoires métalliques servent
également de réserve de matériel de travail et de
documents non traités, trois (3) climatiseurs assurent le
conditionnement de la bibliothèque.
4-3-2-Les équipements
- Le Matériel informatique
Il existe également quatre (4) micro-ordinateurs dont
un (1) installé en salle de lecture pour des recherches
informatisées et pour la recherche documentaire sur une
encyclopédie virtuelle installée.
Un (1) autre à la cellule « Accueil et
communication » pour la gestion des prêts à domicile
avec le logiciel de gestion documentaire WINISIS version 1.5, et deux
(2) installés pour les divers travaux du service.
38
- Le matériel pour la diffusion de l'information
:
La bibliothèque dispose d'une télévision,
d'un (1) lecteur DVD et une radio pour l'usage des supports audio visuels ; et
puis également d'une imprimante pour l'impression des documents
(Traitement de texte) et de produits documentaires
élaborés.
La bibliothèque dispose de trois blocs de catalogues, d'un
présentoir. 4-3-3-Les ressources documentaires
Il s'agit ici du fonds documentaire de la bibliothèque
ou l'ensemble des documents dont dispose la bibliothèque. Il est alors
synonyme de collection.
Il couvre à peu près tous les domaines de
connaissances enseignés par cette institution. L'accroissement du fonds
documentaire se fait par les achats et quelques fois par des dons de certaines
institutions telles que le Centre Culturel Américain, l'Institut Goethe
et les Ambassades. Au sein de la bibliothèque, nous distinguons deux (2)
types de fonds : le fonds de l'E.N.S et le fonds de l'université de
vacances.
- Le fonds de l'E.N.S.
Ce fonds concerne les documents propres à la
bibliothèque de l'E.N.S. Ce sont des monographies et les travaux de fin
de formation produits par les normaliens (rapports, mémoires et
dossiers pédagogiques).
Ce fonds se repartit comme suit :
- 7000 livres et usuels,
- 446 rapports (éducateurs) ;
- 2379 mémoires (conseillers d'éducation et
d'orientation) ;
- 484 dossiers pédagogiques (inspecteurs
d'enseignements primaires),
-
39
193 documents sonores ;
- 06 documents audio visuels.
L'ensemble de ces ressources documentaires est estimé
à 10 508 documents.
- Le fonds de l'université de
vacances
L'université de vacances qui est une université
au sein de l'E.N.S dispose d'un rayonnage appelé « Mini
bibliothèque de l'université ». Elle contient des
livres provenant de la direction de l'université de vacances et des
mémoires produits par les étudiants issus de cette
université .Ce fonds compte 596 documents repartis
comme suit : 471 livres et 125 mémoires.
Le tableau ci- dessous donne la composition et la
répartition du fonds documentaire de la bibliothèque et celui de
l'université de vacances.
Tableau 1 : Récapitulatif des ressources
documentaires de la bibliothèque
Fonds
|
Livres et
usuels
|
Rapports de stage
|
Mémoires/ Thèses
|
Dossiers pédagogiques
|
Encyclopédies Electroniques
|
Docs. sonores
|
Docs. Audio-visuelle
|
Nombre Total
|
Fonds de
l'E.N.S
|
7 000
|
446
|
2379
|
484
|
- Microsoft
Encarta 2008 -Encyclopédie Universalise 9 -
wikipédia
|
193
|
06
|
10 508
|
Fonds de
l'UNIVAC
|
471
|
-
|
125
|
-
|
-
|
-
|
-
|
596
|
Total
|
7471
|
446
|
2504
|
484
|
-
|
193
|
06
|
11 104
|
Source : La cellule «
Acquisition des collections ».
Il y a donc un total de onze mille cent quatre (11 104)
documents.
DEUXIEME PARTIE :
ETAT DES LIEUX
DE LA CONSERVATION
ET DE LA PROTECTION DU
FONDS DOCUMENTAIRE
DE LA BIBLIOTHEQUE
40
41
CHAPITRE I : LES FACTEURS DE DEGRADATION DES
COLLECTIONS EN BIBLIOTHEQUE
Les collections qui sont abritées à
l'intérieur d'un bâtiment sont exposées à
différents facteurs de dégradation. On distingue les facteurs
externes et les facteurs internes.
Les premiers sont dus aux mauvaises conditions
environnementales, aux pratiques de stockage inadaptées aux
manipulations hasardeuses, aux expositions abusives ainsi qu'au vol, au
vandalisme et aux sinistres naturels ou accidentels. Les seconds sont dus
essentiellement à la mauvaise qualité des matériaux
constituant les documents ou à leur assemblage inadéquat.
Nous prendront en compte dans cette note seulement les
facteurs de dégradation externes, classés en plusieurs
catégories.
I- Les contraintes mécaniques, le vol et le
vandalisme
1-1-Les contraintes mécaniques
Ces contraintes mécaniques sont des forces qui peuvent
être d'origine naturelle (tremblement de terre), accidentelle
(effondrement d'une toiture ou d'une étagère, ou humaine
(manipulations). Elles peuvent s'exercer pendant un temps très bref ou
pendant une période prolongée18.
Dans le premier cas, elles causent en général
des dommages résultant de chocs reçus par le document.
Dans le second cas, elles provoquent des déformations
du document. Ainsi, l'utilisation de supports inadaptés pendant une
exposition ou l'empilement des documents pendant le stockage, peuvent causer ce
genre de dommages.
18 Protection et mise en valeur du patrimoine des
bibliothèques : recommandations techniques, p.16
42
Les dégradations mécaniques les plus
fréquentes sont néanmoins causées par une mauvaise
manipulation des documents pendant le transport, la communication, la
photocopie ou la reproduction photographique.
1-2-Le vol et le vandalisme
Les risques de vol et de vandalisme sont habituellement du
ressort des services de sécurité. Le vol comme le vandalisme
peuvent entrainer la perte totale de l'objet ou du document. Les actes de
guerre et de conflits armés peuvent être inclus dans cette
catégorie19.
Les bibliothèques sont victimes de pillages et souvent
de bombardements, comme c'est le cas des autres sites et monuments culturels en
période de conflits armés.
II- Le feu, l'eau et les agents de dégradation
biologique
2-1-Le feu
Le feu représente un véritable danger pour les
collections, mais les matériaux organiques sont particulièrement
vulnérables20.
Les incendies entraînent des dommages
généralisés et des pertes massives.
2-2-L'eau
L'eau constitue une menace importante pour les collections.
Les dommages causés peuvent avoir de multiples origines : fuites de
canalisations, toitures non étanches, crues de rivière, ouragans,
lutte contre les incendies21.
19 Op.cit,p.16
20 Idem.
21 Op.cit.p.17
43
Lorsque les dégâts d'eau ne sont pas
découverts à temps, ou lorsque les mesures de sauvetage ne sont
pas adaptées à l'ampleur des dégâts, ils entrainent
en général des dégradations supplémentaires par des
moisissures.
2-3- Les agents de dégradation biologique
Les agents de dégradation biologique sont
composés des moisissures, insectes et rongeurs. Les insectes
représentent les principaux agents de détérioration
biologique des fonds de bibliothèques et d'archives (voir en
annexes). Ils contribuent majoritairement à la dégradation
des collections. Ces agents se nourrissent des substrats organiques qu'ils
trouvent22.
L'absence de ventilation, l'obscurité et des niveaux de
température et d'humidité relative élevés
favorisent leur développement. Les dommages causés (destruction
des papiers, des reliures, taches, etc.) sont irréversibles.
III-La pollution atmosphérique et la
lumière 3-1- la pollution atmosphérique
Un autre facteur important de dégradation est la
pollution atmosphérique23. Elle existe sous forme gazeuse :
dioxyde de soufre ou oxydes d'azote et ozone provenant de voitures et de
l'industrie, formaldéhyde, se dégageant de certains
matériaux (bois, textiles, papiers) utilisés lors de l'exposition
ou pour le stockage. Elle existe aussi sous forme solide (suie, particules).
Les polluants gazeux catalysent les dégradations
chimiques des matériaux en favorisant les réactions d'oxydation
et d'hydrolyse. Les
22
http://www.unesco.org/webworld/ramp/html/r8820f/r8820f03.htm
23 Protection et mise en valeur du patrimoine des
bibliothèques : recommandations techniques, p.17
44
polluants solides favorisent les dégradations
mécaniques par abrasion (par frottement) et sont propices au
développement de moisissures et d'insectes.
A la contamination atmosphérique, on ajoutera les
contaminants liquides qui sont présents sous forme de plastifiants des
matériaux synthétiques ou sous forme de graisse ou de sueur
déposée à la surface d'un document lors de la
manipulation.
3-2-La lumière
La lumière représente aussi un important facteur
de dégradation des collections. La lumière visible fait partie
des rayonnements électromagnétiques.
La lumière est caractérisée par des
longueurs d'ondes qui sont inversement proportionnelle à
l'énergie véhiculée : plus la longueur d'onde est courte,
plus le rayonnement est énergétique. Dans le spectre des
rayonnements électromagnétiques, la lumière visible se
situe entre les rayonnements ultraviolets de longueurs d'onde courtes, plus
énergétiques et les rayonnements infrarouges de longueur d'onde
plus longue, moins énergétiques. Les rayons ultraviolets
provoquent des dégradations photochimiques de la
matière24.
Les rayons infrarouges provoquent des dégradations par
échauffement de la matière. Même la lumière visible
possède un niveau énergétique suffisant pour provoquer des
modifications au niveau moléculaire.
IV-La température et l'humidité relative
Température et humidité relative sont deux
paramètres liés l'un à l'autre. En effet l'humidité
relative est définie comme étant le rapport entre la
quantité de vapeur d'eau qu'un volume d'air donné contient
à une
24 Idem, p.17
45
température donnée, et la quantité
maximale de vapeur d'eau que ce même volume peut contenir à la
même température, cette relation est exprimée en
pourcentage25.
HR=HA/Sx100 HA : humidité absolue (g d'eau/g
d'air) S : humidité à saturation (g d'eau/g
d'air)
HR : humidité relative (%)
Les relations établies entre la température et
la quantité de vapeur d'eau d'un volume d'air donné indiquent
qu'un volume d'air peut contenir une quantité de vapeur d'eau d'autant
plus grande que la température est élevée.
Le chauffage d'un volume d'air contenant une quantité
d'eau donnée provoque un abaissement de l'humidité relative.
C'est ce qui se passe en période de chauffage dans un bâtiment.
Inversement, le refroidissement du même volume d'air provoque
l'augmentation de l'humidité relative. Ceci peut se traduire dans
certaines configurations par la condensation de l'eau sur les surfaces
froides26.
Température
|
5°C
|
10°C
|
20°C
|
30°C
|
Humidité à saturation
|
7g/ m3
|
9g/ m3
|
17g/ m3
|
30g/m3
|
L'hygroscopie différente des matériaux est un
paramètre à prendre en compte dans la surveillance des conditions
de stockage, de même, les microclimats doivent être
repérés.
Un local mal ventilé ne pourra pas éliminer de
manière suffisamment rapide tout excès de vapeur d'eau
apporté accidentellement. Cette vapeur
25 Idem
26 Idem
46
d'eau est dans ce cas absorbée par les livres qui ne la
libèrent que lentement. Ceci peut expliquer le développement de
microorganismes alors que les conditions thermohygrométriques
régnant dans le magasin semblent correctes.
47
CHAPITRE II : MODE D'ADMINISTRATION DU FONDS
DOCUMENTAIRE, MESURES DE CONSERVATION ET DE PROTECTION
I - LE TRAITEMENT DE L'INFORMATION
Le traitement de l'information est l'activité
principale de tout système d'information documentaire. Le traitement est
l'ensemble des opérations effectuées dès l'arrivée
du document dans la structure jusqu'à sa mise à la disposition
des usagers. Nous avons deux (2) types de traitement. Ce sont : le
traitement manuel et le traitement automatisé.
1-1-Le traitement manuel
Concernant le traitement manuel, il existe en termes de
réalisation courante cinq (5) types activités à la
bibliothèque centrale : Réception des documents et
enregistrement, Contrôle des fonds, Catalogage et Cotation des
monographies, Numérisation, et Classement des ouvrages.
1-1-1-La réception des documents et
l'enregistrement - Le pointage de la commande
Le pointage de la commande est la toute première action
après réception des documents commandés par une
bibliothèque. Il faut absolument vérifier la livraison ; mieux
s'assurer que ce qui est fourni correspond bien à ce qui a
été demandé.
A cet effet, on effectue un pointage de la commande , en
comparant attentivement la fiche de « commande en cours » ou
le double du bon de commande avec les documents livrés et le bordereau
ou la facture qui les accompagne.
48
Cette opération doit permettre de déceler
d'éventuelles erreurs de livraison : erreurs de titres semblables ou
voisins, erreurs de tomaison, erreurs d'édition.
Le plus souvent, les erreurs décelées seront
réparées par échanges. Si l'échange est impossible,
le gestionnaire de la bibliothèque pourra décider de garder
malgré tout le document fourni, de le remplacer par un autre ou de
réclamer un avoir auprès des fournisseurs.
En plus des documents entrés à la
bibliothèque à titre onéreux ou par achat, certains
documents pourront être reçus à titre gratuit par don.
Toute proposition de don devra faire l'objet d'une vérification.
Ainsi, de préférence avant d'accepter le don, il
faudra s'assurer que les documents proposés seront utiles à la
bibliothèque compte tenu de son fonds, de ses missions et de son
public.
- Le collationnement et l'estampillage
Le collationnement consiste à
vérifier le bon état du document. On contrôlera rapidement
que le document est complet, qu'il est correctement imprimé et
relié, qu'il n'y a pas d'erreurs de pagination.
L'estampillage est l'apposition sur un
document de la marque d'appartenance de la structure. Cette marque a pour
véritable fonction de dissuader les usagers d'emporter les ouvrages qui
sont mis à leur disposition.
En fait, l'estampillage consiste à apposer le cachet de
la bibliothèque sur le document et sur certaines pages pour attester sa
propriété.
Le cachet se met sur le retro de la page de
titre, à des pages fixes selon les règles de la
bibliothèque (exemple : p.12, p.181, p.256, etc.), sur
la dernière
page fixe et aussi parfois sur la
tranche.
Si au cours du collationnement ou de l'estampillage un
défaut apparait, l'ouvrage malgré l'estampillage sera
échangé auprès du fournisseur.
A la bibliothèque centrale de l'E.N.S, l'on appose le
cachet sur la page de titre, les pages 21 et 107, et la dernière page
imprimée.
- L'enregistrement
L'enregistrement est l'inscription de chaque
nouvelle acquisition sur un registre d'entrée inventaire. On attribue un
nouveau numéro d'inventaire à chaque document. Ainsi, chaque
exemplaire d'un même document aura un numéro propre à
l'intérieur d'une numérotation continue.
Le numéro d'inventaire est reporté de
manière indélébile sur le document ; en
général sur la page de titre des ouvrages.
Un registre d'entrée inventaire comporte plusieurs
colonnes qui doivent être correctement remplies. Il donne des
renseignements qui décrivent et identifient le document.
Les colonnes du registre sont : numéro
d'entrée ; date d'entrée ; description de l'ouvrage
(Auteur, titre et éditeur) ; lieu et date
d'édition ; format, relié ou broché ; origine
(vendeur, donateur, échangeur) ; prix ; cote ;
observation.
Un numéro d'entrée inventaire ne peut être
attribué qu'une seule fois.
Il constitue de manière définitive et formelle
l'état civil de chaque exemplaire du document que possède
l'établissement.
49
Il est également reporté sur la facture
correspondante pour servir de
50
preuve comptable de la réception effective du document.
Il est aussi transcrit dans le catalogue topographique.
1-1-2-Le contrôle des fonds
- Le récolement ou l'inventaire du
fonds
Le récolement est la
vérification de l'intégralité des collections de la
bibliothèque à l'aide du registre inventaire pour les collections
classées par ordre d'entrée. Il consiste ainsi, à comparer
les inventaires, les documents présents et ceux qui sont en
prêts.
Ce travail minutieux permet d'effectuer le contrôle des
collections. Il permet aussi de se rendre compte de leur état physique.
Il aide enfin à vérifier la pertinence des fonds par rapport
à la demande du public.
Le récolement sera aussi l'occasion de corriger
d'éventuelles anomalies : cote erronée, fiches
incomplètes ou manquantes...
Enfin, tout récolement fera l'objet d'un
procès-verbal qui mentionnera les dates de l'opération, la liste
des ouvrages manquant et ceux qui ont été retrouvés.
- L'élimination ou le
désherbage
La multiplication rapide de la production imprimée, des
capacités de stockage limitées, l'usure matérielle,
l'obsolescence rapide de l'information et sa nécessaire
réactualisation, la satisfaction des besoins de recherche des usagers,
imposent aujourd'hui à toute bibliothèque une révision
critique de son fonds. Les critères d'élimination varieront en
fonction des bibliothèques et de leurs missions. Il y a trois (3) sortes
de retraits qui sont à distinguer :
a-
51
le retrait du livre de l'accès et sa mise en magasin ;
b- le retrait de l'établissement avec don ou
échange entre bibliothèques. Des documents estimés
périmés ou d'un niveau trop élevé peuvent enrichir,
ailleurs, des fonds locaux spécialisés ;
c- la mise au pilon, c'est-à-dire la destruction.
A la bibliothèque centrale de l'ENS, ce sont les
critères «a» et «c
» qui sont couramment utilisés. S'agissant
particulièrement du critère « c »,
l'on n'effectue pas la destruction du document destiné à la mise
au pilon, mais plutôt une vente aux usagers à un prix
dérisoire.
1-1-3-Le catalogage et la cotation des monographies
- Le catalogage :
Cataloguer, c'est établir selon des données
précises « la carte d'identité
» d'un document. C'est à la fois décrire
l'aspect matériel du document, et donner ses origines intellectuelles et
éditoriales.
Cette carte renseignée vise à aider le
bibliothécaire ou le documentaliste à accéder rapidement
au document. Pour cela, le spécialiste consulte les sources
d'information figurant soit sur la page de titre, soit sur les pages
liminaires.
Elle est faite sur une fiche de format 75 x 175 mn en papier
bristol assez épais pour être plus facilement manipulé.
Les éléments descripteurs de toute publication, de
toute nature
monographique sont obligatoirement repartis en sept (7) zones
qui se succèdent dans un ordre immuable :
- Zone 1 : zone du titre et de la mention de
responsabilité, - Zone 2 : zone de l'édition,
52
- Zone 3 : zone de l'adresse bibliographique,
- Zone 4 : zone de la collation,
- Zone 5 : zone de la collection et de la monographie en
plusieurs
volume
- Zone 6 : zone des notes,
- Zone 7 : zone de l'ISBN. de la reliure et du prix.
- Présentation d'une fiche
930 REN
|
RENAULT (François)
Libération d'esclaves et nouvelle servitude : les
rachats de captifs africains pour le compte des colonies françaises
après l'abolition de l'esclavage/ François Renault.
|
4382
|
- Abidjan, Dakar : NEA, 1976. - 2360 p ; 24 cm
|
- La cotation
La cotation des documents est une opération qui
consiste à attribuer à chaque document un numéro qui
indique sa place dans les rayonnages ; autrement dit, c'est le choix de la cote
qui déterminera le rangement du livre en rayon.
Aussi, la cote est un ensemble de symboles (lettres,
chiffres, signes) servant à designer suivant le mode de classement
utilisé, la place de l'ouvrage sur les rayons.
Par ailleurs dans les bibliothèques en libre
accès, on complète l'indexation numérique par les trois
(3) premières lettres du nom de l'auteur ou le titre d'anonyme.
La cote de la bibliothèque centrale de l'E.N.S est
alphanumérique, c'est-à-dire que la cote d'un document est une
combinaison de lettres et de chiffres.
La cotation était initialement faite à partir
d'une classification « maison ». Celle-ci est composée de
trois (3) parties : un code alphanumérique attribué à
chaque domaine (exemple : K 3 = Histoire) ; trois (3)
premières lettres du patronyme de l'auteur, et le numéro
d'enregistrement du document.
-Deux (2) étiquettes de cotation
D 1 DIE
D 1 :
Mathématiques387
DIE : Jean DIEUDONNE (Auteur) 3877
: N° d'enregistrement
930 REN
930 : Histoire
REN : François Renault (Auteur)
4382 : N° d'enregistrement
53
La cote du document est portée sur une étiquette
et placée sur le dos du document.C
Par ailleurs, le personnel fait usage progressivement de la
classification Dewey, pour les nouvelles acquisitions et les anciens documents
déjà enregistrés. Toutes ces dispositions permettent de
retrouver le document sur le rayonnage.
1-1-4-La numérisation
La numérisation est l'action de numériser. C'est un
moyen technique
de transformation de l'information. « C'est la
conversion de document
imprimé en valeur numérique traitable par
ordinateur ».
54
Autrement dit, c'est une opération qui consiste en la
transformation d'un document papier (support analogique) en fichier
informatique (support numérique). Ce système va
permettre d'accéder à l'information à travers l'ordinateur
et des moyens de connexion spéciaux ; en l'occurrence, l'internet qui
permet l'accès des informations en ligne.
Retenons également que la numérisation concerne
tout type de document et peut s'effectuer à partir de différents
supports tels que le papier, le film, la micrographie.
A la bibliothèque centrale de l'E.N.S, c'est la cellule
de la bibliothèque virtuelle effectue la numérisation du fonds
documentaire, uniquement à partir du support papier.
- Le processus de numérisation
La phase technique de la numérisation est constitue de
trois (3) étapes. Ce sont :
- Etape 1 : choix du mode de
numérisation: choisir le mode « Texte »; - Etape 2
: observer la boite de communication qui montre le niveau du processus
de numérisation ;
- Etape 3 : cliquer sur « Terminer » ;
une fois que la numérisation est achevée.
- Etape 4 : Enregistrer le document sous l'un
des formats suivant: PDF, HTML, RTF.
1-1-5-Le classement des ouvrages.
Un classement est le rangement des ouvrages selon une
classification ou selon un ordre déterminé. Autrement dit, le
rangement consiste à classer
55
les documents selon l'ordre préétabli par le
service sur le rayonnage. C'est-à-dire que le document est placé
sur les rayons selon la discipline27.
Dans une bibliothèque, un document mal rangé est
considéré comme un document perdu. Les documents sortis pour les
prêts à domicile ou consultation sur place, sont soigneusement
classés par disciplines et filières.
1-2-Le traitement automatisé
1-2-1-L'opération de saisie
Cette activité consiste à saisir à
l'ordinateur, à l'aide du logiciel documentaire « WINISIS
» les informations relevées sur les bordereaux de saisie.
Ce logiciel permet de créer des bases de
données, de faire des saisies, des modifications et d'effectuer des
recherches.
1-2-2-La création de base de données
La création de base de données pour gérer
les informations dans une bibliothèque est indispensable, car elle
permet aux spécialistes de faire une gestion efficace de son fonds
documentaire, et de gagner en temps pour servir plusieurs usagers à la
fois.
A la bibliothèque centrale de l'E.N.S, il ya deux (2)
bases de données opérationnelles. Ce sont en l'occurrence, la
base de données bibliographiques et la base de données des
usagers.
27 Selon la classification dite
« maison » et la classification Dewey.
56
1-2-3-La base de données bibliographiques de
l'E.N.S
Cette base de données est intitulée
catalogue de l'E.N.S / publications académiques, car
elle est composée uniquement de mémoires et de thèses
existants dans le fonds documentaire de la bibliothèque centrale de l'E
N S.
Les éléments de référence de cette
base sont :
- Auteur(s) ;
- Thème(s) ;
- Directeur (s) de mémoire.
Lors de la recherche, l'on peut faire des combinaisons avec
les
opérateurs booléens.
1-2-4-La base de données des usagers
Cette base de données est intitulée
« bordereau de prêt. Elle est
constituée par les noms des personnes s'étant abonnées au
service de la bibliothèque et les informations liées à
leur statut et abonnement. Ces informations sont relevées sur des fiches
d'abonnement.
Ces informations sont les suivantes :
- Numéro NFM (attribué automatiquement,
dès la validation de
l'inscription)
- Nom,
- Prénoms,
- Profession,
- Numéro de la Carte de lecteur,
- Adresse.
57
Seuls les normaliens sont pris en compte dans cette base de
données. A cette base de données, est joint le bordereau
électronique du prêt.
II- LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE
La recherche documentaire est l'activité qui permet au
spécialiste des sciences de l'information documentaire de chercher
l'information pour l'usager. Elle est l'aboutissement de toute démarche
documentaire.
Elle consiste à fournir à partir d'une
démarche définie et spécifique formulée par
l'usager, les éléments d'informations correspondant à
cette demande à la bibliothèque centrale de l'E.N.S, la recherche
documentaire se fait de deux (2) manières : la recherche manuelle et
la recherche informatisée.
2-1-La recherche manuelle
Elle se réalise grâce aux instruments de
recherche. Ces instruments sont en fait des fiches bibliographiques et
documents imprimés qui décrivent les documents comportant les
informations sur tous les documents du fonds documentaire de la
bibliothèque centrale de l'E.N.S.
Ce sont des documents matériels important pour toute
bibliothèque ou centre de documentation. Ces documents sont : le
catalogue et les registres.
2-1-1-Le catalogue « Auteurs et Anonymes »
Un catalogue est une liste détaillée des
documents du fonds d'une unité documentaire donnée. De
manière spécifique, un catalogue « Auteurs et Anonymes
» est un catalogue où les notices bibliographiques sont
classées par ordre alphabétique des noms d'auteurs et des titres
des documents anonymes ou ayant plus de trois (3) auteurs.
58
A la bibliothèque centrale de l'E.N.S, il existe deux
(2) catalogues. Ce sont le catalogue avec la classification « maison
» et le catalogue avec la classification Dewey.
Le personnel travaille à la substitution des notices
bibliographiques contenues dans le catalogue fait à partir de la
classification « maison ».
2-1-2-Les registres de monographies et de
littérature grise
S'agissant des registres, il en existe neuf (9). Ce sont en
l'occurrence des registres organisés par filière de formation qui
comportent des mémoires de fin de cycle, dossiers pédagogiques et
des rapports de stage, acquis entre 1975 et 2009.
- Registre n°1 :
Mémoires / C.A.I.E.P
- Registre n°2 :
Mémoires et Rapports de stage / C.A.F.E ; C.A.F.C.E ;
C.A.F.C.O.
- Registre n°3 : Dossiers
pédagogiques/ CAP- CAFOP
- Registre n°4 :
Répertoires de Monographies/ Ouvrages d'Histoire, de
Géographie, de Français, de
Mathématique, de Sciences Physiques et
Chimie, d'Anglais, d'Allemand, d'Espagnol, de Sciences
Sociales.
- Registre n°5 :
Répertoires de Mémoires et Thèses! Mini-
mémoires et
Mémoires en Histoire, en Géographie, en
Lettres Modernes, et en
Sciences de l'éducation.
- Registre n°6 : Rapports
de stage ! C.A.F.E
- Registre n°7 :
Mémoires / C.A.F.C.E
- Registre n°8 :
Mémoires / C.A.F.C.O
59
- Registre n°9 «Deutsch
Registre28 » : Monographies ;
Cassettes/ CD audio ; DVD.
2-2-La recherche informatisée
Des documents sont encodés dans une base de
données bibliographique conçue à partir du logiciel de
gestion documentaire WINISIS 1.5.
Pour créer l'interface actuellement disponible, il a
fallu installer un (1) serveur Web apache29 et Genisis
Web30.
Cela permet d'effectuer rapidement les recherches. La
recherche se fait à partir de descripteurs tels que :
- Mots-clés,
- Nom de l'auteur,
- Titre ou Thèmes,
- Nom de l'encadreur ou Directeur de mémoire.
2-3-Les activités de conservation
2-3-1-La mutation du système de
classification
Le personnel de la bibliothèque centrale de l'E.N.S
change progressivement le mode de classification. De celle dite «
Maison », il met actuellement tous les documents à jour avec
la classification décimale Dewey.
2-3-2- L'usage d'outils de gestion du fonds
documentaire Les outils de gestion du fonds documentaire constituent
l'ensemble des instruments élaborés par le technicien de
l'information documentaire relatifs à la publication du fonds de son
centre.
28 Registre Allemand, support sonores
et audiovisuels
29 Nom attribué au serveur,
30 Générer des
applications à partir d'une base de données ISIS (version
française),
60
Il existe à la bibliothèque de l'E.N.S, au titre
des outils de gestion, un catalogue « Auteurs et Anonymes »
et des registres (mémoires, rapports de stage, dossiers
pédagogiques) disponibles pour la consultation.
Dans l'accomplissement de ses tâches, la
bibliothèque centrale de l'E.N.S élabore des catalogues ou des
fichiers manuels par matière, par auteur et par titre.
2-3-3-La mise en place d'un système de
conservation
Les bibliothèques ont le devoir de préserver
leurs collections, de les conserver dans les meilleures conditions. Plusieurs
facteurs sont pris en compte pour atteindre cet objectif :
? la climatisation : la
bibliothèque centrale de l'E.N.S tient compte de la variation
climatique. La salle de conservation des documents est à une
température qui varie entre 16° et 18°;
? l'éclairage : les documents
bénéficient d'une protection contre les rayons solaires
grâce aux vitres protectrices. L'éclairage est normal, avoisinant
300 lux ;
? le matériel de rangement :
le bois est utilisé pour les rayonnages, car il maintient le taux
d'humidité bas.
61
TROISIEME PARTIE :
ANALYSE DES DONNEES
ET RECOMMANDATIONS
62
Cette partie fait ressortir les éléments
permettant d'évaluer les mesures engagées pour la conservation et
la sauvegarde des collections au sein de la structure et les recommandations
à formuler en matière de thérapie
bibliothéconomique, recommandations qui peuvent être
sériées à deux niveaux : celles formulées pour le
court terme et celles formulées pour le moyen et long terme.
CHAPITRE I : ANALYSE DES DONNEES EN FONCTION DES
HYPOTHESES
Pour avoir une approche des questions de conservation et de
préservation des collections de la bibliothèque centrale de
l'ENS, des hypothèses ont été formulées au
préalable. Il s'agit ici de les confronter aux données
recueillies.
1-1-Vérification de l'hypothèse
générale : « les mesures de conservation et de
préservation des collections sont à renforcer à travers
une politique bien définie par la structure ». Une politique de
conservation et de protection existe à la bibliothèque centrale
de l'ENS comme pour la plupart des Bibliothèques conscientes de la
valeur des richesses documentaires. Les documents sont traités et
conservés dans des espaces adéquats, des rayonnages en bois, mais
leur sauvegarde n'est pas assurée que ce soit les documents physiques ou
les documents numériques, la guerre a mis en mal le système en
place avec les différents matériels et documents emportés
par les pilleurs. Les mesures de conservation et de préservation des
collections sont donc à renforcer à travers une politique bien
définie par la structure.
63
1-2- Vérification de la première
hypothèse spécifique :
« Les collections sont exposées à des
dangers mineurs et majeurs alors que les mesures de conservation des documents
sont insuffisantes ».
Les collections qu'abrite la bibliothèque centrale de
l'ENS sont exposées comme celles de toute bibliothèque, aux
différents facteurs de dégradation sus-cités soit
directement soit indirectement. Les contraintes mécaniques surtout
d'origine humaine constituent la menace quotidienne des documents lors de leur
communication, la photocopie ou la reproduction photographique31.
Aussi, vol et vandalisme sont à craindre tant que la
société humaine fonctionnera, de même que les
dégâts dus au feu et à l'eau.
On note qu'il n'existe pas de bouche d'incendie dans le
périmètre et non plus d'extincteurs dans l'enceinte de la
bibliothèque. Les agents de dégradation biologique que sont les
moisissures, les insectes et rongeurs guettent aussi les collections. La
pollution atmosphérique n'épargne aucune structure documentaire
de même que la lumière et la température et
l'humidité relative. Les efforts de la bibliothèque pour
préserver les collections de certains facteurs sont à poursuivre.
Il faut donc retenir que les collections sont effectivement exposées
à des dangers mineurs et majeurs face à l'insuffisance des
mesures de conservation.
1-3-Vérification de la deuxième
hypothèse spécifique :
« Les dispositions sécuritaires doivent être
mises en place pour permettre d'assurer la protection du patrimoine
documentaire ».
31 Protection et mise en valeur du patrimoine des
bibliothèques : recommandations techniques, p.93
64
Au niveau du volet sécuritaire aucun poste de
contrôle n'est installé à l'entrée de la
bibliothèque. Il manque des extincteurs pour les questions de
sécurité par rapport aux incendies éventuels, car le
papier qui est l'objet essentiel des collections est considéré
comme très fragile. Les vitres servant de volets sont sans protection,
il n'y a pas d'antivol pour protéger contre d'éventuelles
brisures, on pourrait s'en tenir au fait que la bibliothèque est
logée en hauteur, au premier étage du bâtiment, cependant
on peut prévoir des cas de vandalisme ou d'accident.
Les dispositions n'ont pas été prises pour la
sauvegarde des données informatisées au niveau de la base de
données du personnel et celle des usagers, étant donné que
tout a été emporté lors des pillages.
Egalement, la numérisation a permis d'avoir les
thèses et mémoires en version électronique,
malheureusement tout ce travail a disparu avec les ordinateurs et le
serveur.
Le vandalisme a malheureusement permis de se rendre compte que
le portail central de la bibliothèque qui est en bois ne constitue pas
un obstacle de dissuasion pour des individus mal intentionnés.
1-4- Vérification de la troisième
hypothèse spécifique :
« Le bâtiment (les locaux réservés
à la bibliothèque) mérite d'être
aménagé par rapport aux mesures d'urgence ». La
bibliothèque de l'E.N.S est située dans le bâtiment du
département des sciences de l'éducation au premier étage,
à droite avec une superficie d'environ cent quatre vingt mètres
carrés (180 m2). Seuls des escaliers permettent d'y
accéder et il n'y a aucune autre issue de secours à part le
portail.
65
Il n'y a pas d'installation de système d'ascenseur et donc
pas d'ascenseur monte-charge, c'est dire les difficultés possibles de
transport des documents.
Aucun local n'existe comme réserve des documents et donc
toutes les collections sont facilement accessibles.
Ces quelques points relevés à partir de la
vérification des hypothèses donnent l'occasion d'affirmer que le
bâtiment a besoin d'aménagement pour les mesures
sécuritaires.
66
CHAPITRE II : RECOMMANDATIONS A COURT, MOYEN ET LONG
TERME
2-1- Recommandations à court terme
2-1-1-Mise à jour du fonds documentaire :
Il faut remettre le fonds à jour et poursuivre la
reliure des documents. La mise à jour du fichier permettra
d'évaluer l'état général des collections afin de
savoir le nombre d'ouvrages disparus avant et pendant les pillages. On ne peut
se rendre compte immédiatement du nombre et du type de support
d'information qui a été soustrait de la bibliothèque. Il
faudra donc se référer au catalogue et prendre en compte les
références de ces éléments pour de prochaines
commandes.
2-1-2 Reliure et restauration :
Pour la reliure des documents, il a été
signalé que le service de reliure qui accordait ses prestations à
la bibliothèque pour la restauration des collections a
arrêté cette tâche en faveur de la bibliothèque. Il
est nécessaire voir urgent de recontacter cette entreprise ou une autre
société de la place et pourquoi pas un prestataire dans le
domaine de la reliure.
La restauration des ouvrages doit être une tâche
au quotidien et il y a donc lieu de parer au plus pressé, afin de ne pas
assister à une dégradation massive des documents en l'absence de
restauration. Il faut donc engager les moyens et les techniciens
qualifiés dans cette action indispensable pour la bibliothèque.
La restauration des documents permettra de stopper l'évolution des
éventuelles dégradations et de consolider l'existant.
On procèdera également à la reproduction
intégrale de certains documents jugés précieux par la
structure et ceux-ci serviront de document de substitution lors des
communications aux usagers.
67
Pour les supports gravés, s'agissant des disques
compacts (CD-Audio, cédéroms, CD-R) les appareils de lecture
ayant été emportés, il faudra les conserver et
entreprendre des démarches auprès des autorités
académiques pour avoir de nouveaux supports de lecture.
Signalons toutefois qu'en attendant, il faut veiller à
l'entretien de ces supports et éviter les dépôts de
moisissures et de poussière sur une longue durée.
2-1-3- Démarches administratives :
Il s'agira de constituer un dossier qui fait le point des
dommages subis par la bibliothèque en matière de fonds
documentaire et d'outils de travail. Ce dossier devra aider à faire le
point circonstancier des pillages et des différents dommages subis par
la structure documentaire.
Ce document devant également servir comme
élément de référence pour les prochains projets
d'achat ou d'évaluation du fonds. La responsabilité des
bibliothécaires serait ainsi dégagée officiellement par
rapport aux contingences du moment qui mettent en mal la vie de la
bibliothèque et des richesses documentaires, cela rejaillissant sur les
recherches des usagers et leurs productions.
Il faut aussi trouver une occasion pour rencontrer les
autorités académiques et les sensibiliser sur les
paramètres des dangers qui menacent les collections de
bibliothèques et les mesures de sauvegarde nécessaires. Les
responsables administratifs ou gouvernementaux ne sont souvent pas assez
informés des conditions de travail et des méthodes de gestion des
structures documentaires.
Il faut profiter de ces genres d'occasion pour expliquer la
nécessité de prendre des dispositions au quotidien pour la
conservation et la sauvegarde
68
des collections, qu'elles soient nationales ou
réservées à des structures spécialisées
comme l'ENS.
Comme un plaidoyer, les interventions de l'équipe des
bibliothécaires doivent faire ressortir les risques et dangers qui
menacent les collections à travers des documents à l'appui,
car « il vaut mieux prévenir que guérir ».
Cette guerre nous aura enseigné qu'il n'est jamais assez de se
prémunir de moyens de protection contre le vandalisme.
C'est aussi une démarche qui a l'avantage de redonner
au personnel la motivation venant de la tutelle pour le travail quotidien
à faire et les projets d'envergure futurs à engager pour que la
bibliothèque ne tombe pas dans une léthargie, un
découragement total.
On pourrait avoir des appréhensions quant à la
nécessité de fournir tant d'efforts et voir les résultats
sabotés, détruits par la suite.
2-1-4-Relance du projet d'informatisation :
Le projet d'informatisation du fonds mérite
d'être relancé et il faudra rechercher les pistes et moyens pour
faciliter la reconstitution des bases de données. Toutes les
tâches qui concurrent à la gestion efficiente du fonds
documentaire doivent concourir à la réussite du projet.
En effet, il faut réaliser tout de même que tout
processus d'informatisation peut être sujet à des perturbations
techniques pouvant aller jusque la disparition de différents
enregistrements de données ; c'est pourquoi les questions de sauvegarde
s'avèrent délicates.
Pour la bibliothèque de l'ENS, il faudra dans un
premier temps acquérir à nouveau du matériel informatique,
ensuite reprendre le travail de saisie des données avec ce que cela
implique au niveau du cahier des charges. La création d'une cellule
informatique s'avère utile. Cette cellule servira à
69
mieux stocker les données qui pourraient se confondre
aux travaux personnels de chaque agent dans son espace personnel de travail.
2-1-5-Formations :
Le personnel et les usagers ont aussi besoin d'être
formés aux mesures de conservation et de préservation. « Le
plus grave danger auquel soient exposés les ouvrages est l'homme
lui-même ».
En effet, le personnel et les lecteurs dans leur ensemble
représentent les premiers agents de destruction du papier par les
manipulations qu'ils opèrent au quotidien sur les pages et la reliure.
Il s'avère essentiel de corriger les mauvaises habitudes et
d'intégrer la conservation au quotidien de la bibliothèque.
Des conférences et cycles de cours pourront ainsi
être organisés par les responsables de l'établissement
à l'intention du personnel où l'on prendra soin de
détailler les précautions à prendre lors de la
manipulation des documents et de leur communication aux lecteurs, il s'agira
également de présenter les procédures d'urgence en cas de
sinistre.
Le risque est grand que ces personnes qui sont au contact
permanent d'un matériel parfois très précieux,
méconnaissent les points les plus fragiles de ces documents, les
problèmes les plus fréquents et les solutions qui peuvent
concourir à leur préservation.
Cette formation continue, synonyme de prise de conscience et
de stimulation personnelle est le fondement d'une politique de conservation et
de protection efficace et durable des collections.
« Nul n'étant censé ignorer la loi »,
l'action pédagogique doit s'étendre aux usagers qui doivent
disposer de toutes les recommandations nécessaires en matière de
manipulation et de consultation des documents ; des
70
séances de sensibilisation ou des techniques de
dissuasion sont à mettre en place pour le respect des documents qui sont
remis pour consultation.
La formation à la consultation des bases de
données à partir des consoles de recherches est également
à instituer pour qu'une symbiose existe entre la gestion des
bibliothécaires et l'exploitation des données par les usagers
Toutes ces dispositions participent à la bonne gestion
des richesses de la bibliothèque.
2-2 - Recommandations à moyen et long terme 2-2-1-
La numérisation
La numérisation des documents essentiels dont les
thèses et mémoires devra être reprise ou poursuivie si l'on
arrivait à récupérer si possible les données
déjà traitées avant la crise.
Les copies conformes des documents rares et précieux
doivent se faire ; cela doit s'accompagner de la sauvegarde des données
sur disque dur et sur un serveur avec le transfert de données hors de la
bibliothèque. Une structure que devra être identifiée par
la direction de la bibliothèque à partir d'un réseau ou de
relations professionnelles étroites.
L'opération de numérisation doit
déboucher sur le transfert des données sur le portail de la
bibliothèque ou de l'ENS afin de permettre aux usagers de mener à
bien leurs recherches en bibliothèque ou en dehors de celle-ci.
2-2-2-Entretien des collections
L'entretien des livres et autres documents en
bibliothèque ne constitue pas une activité de trop. C'est une
mesure de conservation et de protection qui
71
doit s'imposer, car il faut savoir que les livres anciens sont
entièrement composés de matériaux organiques : cuir, bois,
nerfs, papier chiffon... Et qui dit organique dit comestible. C'est pourquoi il
n'est pas rare de trouver parmi les livres anciens les traces de la gourmandise
d'une faune assez particulière.
Les rongeurs, par exemple, s'attaquent aux livres et laissent
des traces très peu discrètes de leur passage. Il existe
également une famille d'insectes ressemblant vaguement à de
minuscules scarabées et dont le plaisir est de s'installer au milieu des
pages d'un livre pour les grignoter en y creusant des galeries. C'est ce qui
explique la présence de petits trous parfois très nombreux dans
les livres anciens. Ces insectes préfèrent le climat tropical et
donc ils constituent une menace pour les collections conservées dans nos
bibliothèques africaines32.
Il faut reprendre les attaches d'une entreprise
exerçant dans le domaine de l'entretien des collections de
bibliothèque et étudier les modalités afin que l'entretien
se fasse régulièrement. On se rend compte de l'état de
dégradation de collections quand il y a des pannes
d'électricité ou de climatisation de longue durée, car
c'est un temps durant lequel ces bibliophages évoluent aisément
dans les ouvrages.
2-2-3-Mesures sécuritaires d'urgence
Compte tenu du risque d'incendie existant pour toutes
collections, surtout les documents papier, des extincteurs devront être
installés dans les locaux de la bibliothèque. On tâchera
donc d'en installer deux dans les locaux servant de bureaux et de magasin et un
dans la salle de lecture.
32
http://www.unesco.org/webworld/ramp/html/r8820f/r8820f03.htm
72
Un système d'alarme anti -incendie pourrait être
mis en place avec les expertises des sapeurs pompiers. Le dossier devra par
conséquent être soumis au service des sapeurs pompiers pour
intervention en cas d'urgence. L'administration devra piloter un tel projet qui
peut s'accorder avec les propositions d'autres services de
l'établissement. Ce sera des dispositions d'ensemble, car les risques
n'épargnent souvent pas les services ou locaux environnants quand ils se
manifestent.
Pour dissuader les vandales et se prémunir de certaines
agressions externes, il faudra installer un système de
vidéosurveillance. Certaines structures proposent leurs services pour ce
type d'appareillage avec des garanties pour l'installation et des formations
à l'utilisation de ces caméras.
Afin de répondre efficacement à toute situation
de crise, la bibliothèque centrale de l'ENS devra disposer en permanence
d'un matériel d'urgence33 comportant au minimum :
- éponges et serpillères,
- bâches en plastique,
- sacs de congélation,
- caisses en plastique gants en plastique,
- ventilateur manuels,
- papier buvard.
33 DESCHAUX, Jocelyne.- Les Plans d'urgence dans les
bibliothèques : mise en oeuvre en cas de sinistre
73
2-2-4-Convergence vers les réseaux documentaires
et consortium
La bibliothèque doit oeuvrer pour une mise en commun de
ses données dans un réseau documentaire.
Le temps n'est plus donné aux structures documentaires
d'évoluer en vase clos ou isolement ; car c'est sans doute en
travaillant en convergence institutionnelle sur l'ensemble des collections que
l'on pourra répondre aux défis de la conservation.
C'est ce qui peut motiver encore la reprise même du
processus d'informatisation. La création du catalogue informatisé
et la gestion automatisé des services rendra fluide le travail et
facilitera les échanges avec les autres structures documentaires.
Il ne servira donc à rien de « s'alarmer sur son
sort », car c'est à partir des situations les plus inimaginables
qu'émergent les plus conquérants, quel que soit le domaine
d'activité. Ce qui arrive aux différentes structures aujourd'hui
doit créer en chacun des spécialistes des sciences de
l'information documentaire de nouveaux réflexes. Il s'agit de voir
comment se comporter et agir face aux difficultés qui se
présentent aux structures documentaires nationales, voire africaines et
même au niveau international.
La bibliothèque devra également s'inscrire par
la même occasion dans un projet de consortium des bibliothèques
universitaires et si possible des bibliothèques ivoiriennes et
même de la sous région (Afrique Occidentale), pour
bénéficier des expériences et des richesses des autres
à travers le partage collectif.
74
CONCLUSION
Le présent mémoire constitue une ébauche
à la mise en place d'une véritable politique de conservation et
de préservation du patrimoine documentaire de la bibliothèque de
l'ENS d'Abidjan.
Il mérite de ce fait quelques approfondissements,
quelques précisions, quelques recherches supplémentaires dont le
personnel et des chercheurs dans le domaine de la bibliothéconomie
devront s'acquitter.
Le double avantage de ce travail est d'analyser l'état
des collections et les mesures de conservation et de protection et de proposer
à la direction et à la tutelle des mesures visant à
améliorer le sort préoccupant de cette bibliothèque en ces
périodes délicates de l'histoire de notre pays.
Les questions de conservation et de protection des collections
amènent les acteurs du système documentaire et les
autorités à se rendre compte qu'une politique de renforcement des
acquis et des collections (politique d'acquisition) laisse entrevoir que chaque
acteur du système éducatif, quelles que soient ses
compétences, se penche davantage vers une participation active à
la dynamique de sauvegarde du patrimoine. Sinon à quoi servirait-il de
dégager toutes les énergies et tous les moyens pour doter la
structure des outils modernes de gestion à l'ère des Technologies
de l'Information et de la Communication, si du jour au lendemain, toutes ces
richesses devraient partir en fumée ou être sujet à des
actes de sabotage.
Pour le prestige de l'Ecole Normale Supérieure
d'Abidjan et surtout pour des études stables et sereines des usagers du
système
75
documentaire, il ne serait assurément pas vain
d'instituer une véritable politique de préservation des
collections ; cela pouvant nécessiter l'acquisition de nouvelles
habitudes de gestion chez le personnel et une nouvelle configuration du
bâtiment et des locaux.
76
BIBLIOGRAPHIE
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éd.-Paris : Hachette/EDICEF ; 1995.-1503p.
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ROBERT, Paul.-Le Grand Robert de la langue française,
dictionnaire alphabétique et analytique de la langue
française.-2e
éd. entièremt. rev.
et enrichie.-Paris : 1985
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problématique à la discussion des résultats : comment
réaliser une thèse un mémoire en sciences de
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2002.-144p.
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recherches en sciences sociales.-3e
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et augment. Paris : DUNOD, 2006.356p.
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Métier de bibliothécaire.- Nouv. éd.-Paris : Ed du
Cercle de la Librairie, 2000.-527p. - CACALY, Serge.-Dictionnaire de
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2006.-274p.
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documentaliste : pour une exploitation méthodique et optimale de
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documentaliste : à l'usage des psychologues, des animateurs et des
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bibliothécaire : cours élémentaire de formation
professionnelle à l'intention du personnel des
médiathèques publiques.-9e éd.- Paris : Ed
du Cercle de la Librairie, 1991.-447p.
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techniques documentaires.-
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à jr.-Paris : EDICEF, 1996.-303p. MASSON(André),
SALVAN(Paule).-Les Bibliothèques.-3eéd. mise
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bibliothèques : historique, stratégie et perspectives.-Nouv.
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, consulté le 22 juil. 2011 à 12h.18'
80
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE 1
DEDICACE ..2
REMERCIEMENTS 3
AVANT PROPOS 4
TABLE DES SIGLES ET ABREVIATIONS .5
INTRODUCTION 7
I- Cadre théorique de l'étude 8
1-Justification du choix du Sujet ..8
2-Définition des concepts 10
3- Problématique 11
4- Hypothèses de travail .12
4-1-Hypothèse générale ..12
4-2- Hypothèses spécifiques 12
5- Objectifs de la recherche 13
5-1- Objectif général 13
5-2- Objectifs spécifiques 13
6- Revue de la littérature 13
II - Cadre méthodologique de l'étude 17
1-L'observation participante ..17
2-La recherche documentaire .17
3-L'entretien 18
4-Déroulement de la recherche 18
5-Difficultés et limites de la recherche 20
6-Plan de l'étude .20
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU CADRE DE L'ETUDE 22
81
CHAPITRE I : GENERALITES SUR L'E.N.S
|
.23
|
I- Localisation et historique
|
23
|
1-1-Localisation
|
23
|
1-2- Historique
|
..24
|
II-Statut juridique et missions
|
24
|
2-1- Statut juridique
|
24
|
2-2-Missions
|
25
|
III-Aperçu de l'organisation administrative
|
25
|
3-1-La Direction générale
|
25
|
3-2-Les Sous-directions
|
..26
|
3-2-1- La sous-direction des Affaires Administratives et
Financières
|
..26
|
.3-2-2- La sous-direction des Appuis Pédagogiques et des
Ressources
|
|
Informatiques
|
.26
|
3-2-3- La sous-direction de la Formation Initiale
|
27
|
3-2-4- La sous-direction de la formation continue
|
.27
|
CHAPITRE II : PRESENTATION DE LA BIBLIOTHEQUE
|
CENTRALE
|
DE L'E.N.S
|
28
|
I-Localisation et historique
|
28
|
1-1-Localisation
|
..28
|
1-2-Historique
|
.28
|
II-Missions
|
..29
|
2-1-Rôle éducatif
|
29
|
2-2-Missions pédagogiques
|
29
|
2-3-Les activités de recherche
|
30
|
2-3-1-La recherche de l'information
|
..30
|
2-3-2-La formation à la recherche documentaire
|
30
|
82
III-Aperçu de l'organisation administrative et du
fonctionnement
|
..31
|
3-1-La cellule « Acquisition »
|
31
|
3-2-La cellule « Traitement et inscription »
|
32
|
3-3-La cellule « Informatisation et Recherches
informatisées »
|
33
|
3-4-La cellule « Accueil et communication »
|
..33
|
IV- Les ressources de la bibliothèque
|
..34
|
4-1-Les ressources humaines
|
..34
|
4-2-Les ressources financières
|
34
|
4-3-Les ressources matérielles
|
35
|
4-3-1-Les locaux
|
.35
|
4-3-2-Les équipements
|
35
|
4-4-Les ressources documentaires
|
..36
|
DEUXIEME PARTIE : ETAT DES LIEUX DE LACONSERVATION ET LA
PROTECTION DU FONDS DOCUMENTAIRE DE LA
BIBLIOTHEQUE
|
38
|
CHAPITRE I : LES FACTEURS DE DEGRADATION DES
|
|
COLLECTIONS EN BIBLIOTHEQUE
|
39
|
I- Les contraintes mécaniques, le vol et le vandalisme
|
..39
|
1-1-Les contraintes mécaniques
|
.39
|
1-2-Le vol et le vandalisme
|
40
|
II- Le feu, l'eau et les agents de dégradation biologique
|
40
|
2-1-Le feu
|
40
|
2-2-L'eau
|
40
|
2-3- Les agents de dégradation biologique
|
.41
|
III-La pollution atmosphérique et la lumière
|
.41
|
3-1- la pollution atmosphérique
|
.41
|
3-2-La lumière
|
42
|
83
IV-La température et l'humidité relative 42
CHAPITRE II : MODE D'ADMINISTRATION DU FONDS
DOCUMENTAIRE, MESURES DE CONSERVATION ET DE
PROTECTION 45
I - Le traitement de l'information ..45
1-1-Le traitement manuel 45
1-1-1-La réception des documents et l'enregistrement
..45
1-1-2-Le contrôle des fonds 48
1-1-3-Le catalogage et la cotation des monographies 49
1-1-4-La numérisation 51
1-1-5-Le classement des ouvrages 52
1-2-Le traitement automatisé 53
1-2-1-L'opération de saisie 53
1-2-2-La création de base de données 53
1-2-3-La base de données bibliographique de l'E.N.S
54
1-2-4-La base de données des usagers 54
II- La recherche documentaire ..55
2-1-La recherche manuelle .55
2-1-1-Le catalogue « Auteurs et Anonymes » 55
2-1-2Les registres de monographie et de littérature
grise ..56
2-1-3La recherche informatisée .57
2-2-Les activités de conservation 57
2-2-1-La mutation du système de classification .57
2-2-2-L'usage d'outils de gestion du fonds documentaire .57
2-2-3-La mise en place d'un système de conservation
58
84
TROISIEME PARTIE : ANALYSE DES DONNEES ET
RECOMMANDATIONS ..59
CHAPITRE I : ANALYSE DES DONNEES EN FONCTION DES
HYPOTHESES ..60
1-Vérification de l'hypothèse
générale ..60
2- Vérification de la première hypothèse
spécifique .61
3-Vérification de la deuxième hypothèse
spécifique ..62
4- Vérification de la troisième hypothèse
spécifique .63
CHAPITRE II : RECOMMANDATIONS A COURT, MOYEN ET LONG
TERME 64
I-Recommandations à court terme
|
64
|
1-Mise à jour du fonds documentaire
|
64
|
2-Reliure et restauration
|
.64
|
3-Démarches administratives
|
.65
|
4-Relance du projet d'informatisation
|
66
|
5-Formations
|
67
|
II : Recommandations à moyen et long terme
|
68
|
1- La numérisation
|
..68
|
2-Entretien des collections
|
.68
|
3-Mesures sécuritaires d'urgence
|
...69
|
4-Convergence vers les réseaux documentaires et consortium
|
..71
|
CONCLUSION
|
..72
|
BIBLIOGRAPHIE
|
.74
|
TABLE DES MATIERES
|
..78
|
ANNEXES
|
83
|
Annexes
85
86
LISTE DES FIGURES
Figure 1 - Le poisson d'argent, Lepisma
saccharina
Figure 2 - La thermobie
Figure 3 - Le lasioderme du tabac, Lasioderma
serricorne
Figure 4 - La larve (ver) du lasioderme du tabac
Figure 5 - La vrillette du pain, Stegobium
paniceum
Figure 6 - La larve de la vrillette du pain
Figure 7 - Ptinus fur
Figure 8 - La larve de Ptinus clavipes
Figure 9 - La blatte américaine,
Periplaneta americana
Figure 10 - La blatte orientale, Blatta
orientalis
Figure 11 - La blatte australienne, Periplaneta
australasiae
Figure 12 - La blatte germanique, Blattella
germanica
Figure 13 : Les termites
Figure 1 - Le poisson d'argent,
Lepisma saccharina L., est l'un des bibliophages
les plus répandus (d'après Kingsolver and Pest Control in
Museums).Le poisson d'argent ou lépisme est l'un des insectes
ravageurs les plus courants dans les bibliothèques et
les édifices en général. Il se nourrit de
préférence de produits riches en hydrates de carbone (amidon)
et en protéines. Il recherche plus particulièrement les
matériaux comme le papier, les produits d'encollage, les gravures, la
colle, le papier peint et le placoplâtre. Il lui arrive aussi de se
nourrir d'étoffes à base de fibres végétales comme
le lin, la rayonne, le fil d'Ecosse et le coton, et en particulier de lin et
de coton amidonnés. Il envahit parfois la farine et autres produits
à base de céréales.
Figure 2 - La thermobie
ressemble au poisson d'argent, mais elle affectionne les lieux clos,
chauds et humides (d'après Illinois Natural History Survey).La thermobie
aime les températures beaucoup plus élevées:
l'idéal pour elle se situe entre 32° et 40°C. On la trouve
généralement à l'intérieur ou aux alentours des
fours, des fournils, des chaufferies et autres lieux très chauds. Les
thermobies et autres insectes apparentés sont lucifuges et
détalent dès qu'on allume la lumière. Comme les poissons
d'argent, elles se réfugient dans les fentes et interstices pendant la
journée.
87
Figure 3 - Le lasioderme du tabac,
Lasioderma serricorne (F.) tient sa tête repliée
vers le bas; de ce fait la tête forme un angle droit avec l'axe du corps
(d'après Kurtz et Harris).
88
Figure 4 - La larve (ver) du lasioderme
du tabac creuse par sa mastication des galeries qui s'emplissent d'une
poudre faite des matières organiques excrétées
(frass) à mesure qu'elle évolue vers l'état
d'adulte (d'après Peterson).
Figure 5 - La vrillette du pain, Stegobium
paniceum (L.), est une autre espèce d'insecte dont la
larve et l'adulte endommagent les livres (d'après Kurtz et Harris).La
vrillette du pain ne pond que sur les livres. L'état larvaire dure de
quatre à cinq mois .
Figure 6 - La larve de la vrillette du pain
creuse des galeries à travers les reliures, les plats et les
corps d'ouvrages (d'après Peterson).
89
Figure 7 - Ptinus fur (L.)
est lui aussi bibliophage, les larves de ce coléoptère
creusent des galeries à travers les livres (d'après USDA).
Figure 8 - La larve de Ptinus
clavipes, un coléoptère brun
décrit par Panzer, est aussi un "ver de livres" (d'après
Mallis).
90
Figure 9 - La blatte américaine,
Periplaneta americana (L.), est un redoutable ennemi des livres
et du papier, en particulier dans les régions chaudes de la
planète (d'après Mallis).
La femelle de cette espèce pond une oothèque
qu'elle dépose ou, parfois, colle sur des surfaces à l'air libre.
Le moment venu, les jeunes blattes éclosent, puis elles passent par une
série de mues avant d'atteindre l'âge adulte, cette période
de croissance durant largement plus d'un an. La durée de vie de cette
espèce, à partir du stade de l'oeuf jusqu'à la mort, est
de deux bonnes années. L'habitude qu'a la femelle de coller ses
oothèques sur des surfaces soigneusement choisies accroît les
risques d'introduction de cette espèce dans les bibliothèques
à l'occasion de livraisons.
Figure 10 - La blatte orientale,
Blatta orientalis (L.). A gauche: le mâle;
à droite: la femelle. On notera l'absence d'ailes chez cette
dernière (d'après Mallis).
Moins méfiante et moins vive que les autres
espèces, la blatte orientale inspire un dégoût
extrême à cause de son habitude de se promener dans les
égouts et de vivre dans la saleté.
91
Pendant les mois chauds de l'année ou dans les zones
tropicales ou subtropicales, elle peut pénétrer dans un immeuble
en se faufilant sous une porte d'entrée ou par les conduites
d'aération ou les ventilateurs. Les vide-ordures intérieurs et
les incinérateurs en sont souvent infestés.La femelle peut porter
son oothèque, qui est de couleur brune, 30 heures durant.
L'oothèque contient deux rangées de huit oeufs chacune. La
femelle la dépose dans un endroit chaud et abrité, proche d'une
source de nourriture. A la température ambiante, la période
d'incubation est de 60 jours environ. Il faut à peu près un an
à ce type de blatte pour atteindre l'âge adulte, après quoi
elle vivra un maximum de six mois.
Figure 11 - La blatte australienne,
Periplaneta australasiae (Fabr.), présente des
taches jaune vif qui la distinguent de la blatte américaine
(d'après Mallis).
Figure 12 - La blatte germanique,
Blattella germanica (L.) envahit normalement les
endroits où l'on manipule de la nourriture et n'endommage pas les
ouvrages de bibliothèques (d'après Mallis).
La femelle porte l'oothèque jusqu'à ce que les
oeufs soient prêts à éclore. L'oothèque, qui
contient jusqu'à 50 oeufs, se fend alors dans le sens de la longueur,
permettant aux jeunes blattes de s'en extraire. Parfois, ces dernières
sortent de l'oothèque, alors que celle-ci est
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encore engagée dans l'abdomen de la mère. Cette
espèce atteint l'âge adulte en trois mois environ au cours de son
existence, qui peut dépasser 200 jours, chaque femelle pond quatre ou
cinq oothèques.
Il est très facile pour une bibliothèque, surtout
si elle possède une cantine ou une salle réservée pour les
repas, d'être infestée par des blattes germaniques. L'infestation
peut avoir pour origine des oothèques déposées dans des
cartons, sur des produits alimentaires et autres. Bien que cette espèce
ne détériore généralement pas les ouvrages de
bibliothèques et documents d'archives, elle constitue manifestement une
nuisance et peut véhiculer des germes pathogènes.
Figure 13 : Les termites peuvent totalement
détruire un livre, ou l'objet de leur choix. Pour parvenir au bois, ils
traversent le béton sans problème. Ils appartiennent au type des
néoptères, et on les nomme « fourmis blanches
», bien qu'ils ne soient pas de la même famille que les fourmis. Ils
sont attirés par les couvertures des livres en bois, et naturellement
par la cellulose qui se trouve dans le papier.
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