UNIVERSITE PEDAGOGIQUE NATIONALE
FACULTE DES SCIENCES
KINSHASA/NGALIEMA
SUPPORT DIDACTIQUE DE PETITE CHIRURGIE
G3 Sciences
Infirmières
Presté par :
Alpha-Sandul LANDU
MAKESI
Assistant
Année Académique 2014-2015
AVANT PROPOS
Ce module fait suite au nursing chirurgical II qui vous
apprend comment soigner les malades en
chirurgie et surtout comment les bien soigner.
Les premiers volumes vous ont guidés à
assurer confort au malade et à soigner ses plaies. Puis, ils vous ont
appris comment donner le nursing afin d'assurer les malades de leur
efficacité parfaite. Ce sont là les matières
enseignées, en premier module.
Vous trouverez ici des techniques plus
spécialisées, pratiquées par les infirmiers en chirurgie
mineure.
Trop souvent nous nous contentons de prescrire un
traitement, mais nous n'avons pas le souci de la qualité du soin
à donner : l'habileté manuelle, les connaissances techniques, le
respect de l'asepsie doivent être appris, puis rappelés sans
cesse.
Nous avons choisi parmi les techniques
spécialisées, celles qui sont souvent exécutées
à l'infirmier particulièrement dans les formations
médicales qui ne comptent que peu ou pas de médecins, et celles
qui, pratiquées souvent par le médecin, demandent l'assistance
intelligente de l'infirmier.
Il est important que l'équipe de la formation
médicale lise et relise ces pages, pour mettre en pratique ce qui est
décrit.
Il faut prévoir le matériel
nécessaire, le stériliser afin d'en disposer au moment de
l'emploi.
Une fois le soin donné, la décontamination,
le nettoyage, la stérilisation font partie de la routine à
établir dans un service. Ceci est vrai pour un grand hôpital comme
pour un petit centre de santé (MASIONI, 2003).
OBJECTIF GENERAL
A la fin de ce cours, l'étudiant en Sciences
Infirmières doit être capable de maîtriser les
différentes techniques de prise en charge des patients en chirurgie
mineure (petite chirurgie).
OBJECTIFS SPECIFIQUES
D'une façon spécifique, nous visons qu'à
la fin de ce cours, l'étudiant de troisième année de
graduat en Sciences Infirmières devienne à mesure de (d') :
1. Expliquer l'organisation du service de petite chirurgie
;
2. Décrire une plaie, l'évaluer et effectuer sa
suture ;
3. Inciser et ponctionner un abcès, panaris et un
phlegmon ;
4. Circoncisez un homme;
5. Assurer une incision et suturer ;
6. Enumérer les différents matériel de
suture;
7. Maitriser quelques opérations couramment
effectuées à l'hôpital ou aux centres de santé.
PLAN DU COURS
Chapitre I : ORGANISATION DU SERVICE DE PETITE
CHIRURGIE
Chapitre II : PLAIES ET SUTURE
Chapitre III : INCISION ET PONCTION D'ABCES, PANARIS ET
PHLEGMON
Chapitre IV : CIRCONCISION MASCULINE
Chapitre V: LES INCISIONS ET SUTURES
Chapitre VI : MATERIEL DE SUTURE
Chapitre VII : QUELQUES OPERATIONS COURANTES
METHODES D'ENSEIGNEMENT
· Méthode expo-interrogative ;
· Méthode démonstrative ;
· Exposé interactif ;
· Travaux pratiques individuels, en groupe et
dirigés (pédagogies actives).
METHODES D'EVALUATION
· Travaux pratiques individuels et en groupes;
· Interrogations ;
· Examen final.
Chapitre I : ORGANISATION DE LA SALLE DE PETITES
CHIRURGIES
Pour une bonne réussite des petites interventions
chirurgicales, une salle bien organisée donne des résultats
convaincants pour la santé du malade et aussi la qualité des
soins infirmiers. Lors du travail de prise en charge, si l'infirmier se trouve
devant un problème de matériel le malade sera en
insécurité totale pour la satisfaction de ses besoins.
I.1. CONDITIONS D'INSTALLATION DE LA SALLE DE PETITE
CHIRURGIE
Ø Une salle individuelle sans passage, le sol et les
murs doivent être lavables ;
Ø Un brancard ou une table munie d'étriers ou
d'appuis pour une installation confortable du patient,
Ø II faut prévoir également des
accoudoirs (repose bras),
Ø Une table portant les instruments ;
Ø Une lampe chirurgicale, soit montée sur
pieds à roulettes soit fixée au mur et réglable lampe
sciatique;
Ø Une piste de lavage et de désinfection des
mains ;
Ø Un stérilisateur par chaleur humide
(autoclave) ;
Ø Des boites de stérilisation pour les
instruments, des compresses et des champs.
I.2. MATERIELS
Ø Rasoir à usage unique ou crème
épilatoire ;
Ø Antiseptique cutané ;
Ø Antiseptiques spéciaux pour les mains et
masques ;
Ø Gants stériles ;
Ø Champs stériles simples et ouverts ;
Ø Sérum physiologique ou solution de Ringer pour
le lavage des plaies infectées ou des brulures;
Ø Plusieurs haricots (bassin réniforme) ;
Ø Seringues de 05, 10, et 50 ml ;
Ø Tambours et pinces ;
Ø Un paquet de trocart (cathéter) des
différentes longueurs pour les ponctions ;
Ø Un flacon pour recueillir les liquides;
Ø Matériels de drainage ;
Ø Des tubes en caoutchouc résistant pour les
garrots ;
Ø Matériels de suture : fil monobrin
atraumatique ;
Ø Fils résorbables atraumatique (vicryl ou
Dexon, 2/0 à 4/0 et fil résorbable serti (vicryl ou Dexon 1
à 4/0 ; catgut chromut) ;
Ø Aiguille courbe pour suture des aponévroses et
des plans sous cutanés et profonds ;
Ø Cupules ou bocal 20--50cl ;
Ø Pour les ligatures des vaisseaux, il faut le fil
monobrin 3/0 et 4/0 et fil résorbable sur bobine (9,2/10, 3/0, 4/0)
;
Ø Une porte seringue pour biopsie à l'aiguille
fine ;
Ø Du formol à 10 pourcent et un récipient
étanche pour recevoir le matériel biopsique ;
Ø Des écouvillons stériles avec tubes
assortis pour examens bactériologiques.
Matériels pour anesthésie
locale
Ø Seringues de grandeur différentes ;
Ø Des aiguilles pour injection des différentes
tailles ;
Ø Un anesthésique local (par ex :
lidocaine) ;
Ø Un vasoconstricteur dans une solution au 1/1 000
(adrénaline);
Ø Diazépam et les autres nécessaires
pour une prémédication ;
Ø Matériel de réanimation à la
portée de main : oxygène et masque à oxygène,
laryngoscope, jeu de sondes d'intubation buccale, appareil de ventilation ;
Ø Matériel d'aspiration ;
Ø Barbituriques, adrénaline ;
Ø Spray (aérosol) d'anesthésie locale;
Ø Matériel de perfusion ;
Ø Matériel de prélèvement sanguin
;
Ø Corticostéroïde ;
Ø Antihistaminiques (phenergan, prednisolonne)
Ø Soluté de remplissage vasculaire (chlorure de
sodium à 0,9%).
Autres médicaments
Ø Antiseptiques et pommades antibiotiques (Amol-G
5-10mg, Flammazine) ;
Ø Antibiotiques d'administration parentérale
;
Ø Vaccin et immunoglobulines antirabiques ;
Ø Vaccin et immunoglobulines antitétaniques
(sérum antitétanique et vaccin antitétanique).
Matériel de pansement
Ø Ciseaux ;
Ø Des gazes stériles de petite, moyenne et
grande taille ;
Ø Sparadrap de grande taille
Ø Ether pour enlever les résidus de colle de
sparadrap et pour dégraisser la peau avant l'application du sparadrap
;
Ø Bandes circulaires des différentes tailles
;
Ø Attelles de différentes tailles pour les
membres supérieurs et inférieurs, les doigts ;
Ø Bandes plâtrées ;
Ø Tulle gras (petite et grande taille) ;
Ø Nitrate d'argent ;
Ø Bassinet d'eau (pour plâtre) ;
Ø Ciseaux à plâtre ;
Ø Scie à plâtre.
Le matériel est regroupé au mieux sur une table
de suture recouverte d'un champ stérile. Les cupules destinées
à contenir l'antiseptique et l'anesthésique local doivent
impérativement être différenciées pour éviter
les erreurs de préparation (optimiser la préparation du
matériel et éviter les erreurs).
Les instruments utilisés doivent être de bonne
qualité. En cas de recours à des instruments à usage
unique, il est indispensable de disposer d'instruments pour réaliser des
gestes de précision.
I.3. INSTRUMENTS
Ø Des bistouris à usage uniques sertis des lames
n° 10, 12 et 15,
Ø Des petits ciseaux droits
Ø Une paire de ciseaux à bous ronds à
disséquer ;
Ø Une paire de ciseaux solides à bout courbes
pour couper le fil ;
Ø Une pince à échardes;
Ø Deux pinces à disséquer : l'une fine et
l'autre à griffes ;
Ø Deux pinces chirurgicales : l'une fine et l'autre
plus robuste ;
Ø Une pince à mors dentelés ;
Ø Des écarteurs auto statiques de crosse petite
et moyenne taille, des écarteurs de Farabeuf ;
Ø Des crochets cutanés de taille petite et
moyenne ;
Ø Des crochets cutanés à une ou plusieurs
pointes ;
Ø Des petites pinces à bout mousse ;
Ø Des petites pinces a bout pointu ;
Ø Une pince porte aiguille ;
Ø Des sondes cannelées ;
Ø Des pinces à champs ;
Ø Une pince gouge ou bécassine.
La maîtrise des différents principes est d'une
importance capitale dans la salle de petite chirurgie pour un infirmier.
I.4. LES DIFFERENTS PRINCIPES A RESPECTER
Principes de l'information avant l'intervention :
Ø L'infirmier doit se rappeler que la
préparation du malade revêt une importance capitale,
Ø Les explications très claires concernant
l'intervention prévue permettent le plus souvent d'éviter toute
préméditation chez le sujet anxieux ou chez l'enfant.
Principe du nettoyage de la peau
Au besoin le patient pourra effectuer un premier nettoyage de
la peau au savon et brosse, puis procéder à la
désinfection cutanée pour éviter les infections en post
opératoire, ce qui complique les malades et diminue la valeur des soins.
Principes sur l'Installation du
malade
Ø Tout geste chirurgical y compris l'anesthésie
locale doit être effectué sur un patient en position
couchée.
Ø Si l'on prévoit une intervention d'une
durée prolongée, il est alors nécessaire le patient vide
sa vessie au préalable.
Ø Pour toute intervention portant sur la main ou le
doigt, prévoir une installation spéciale du membre
supérieur.
Principe sur le
déshabillage
Dénuder le patient de manière à
dégager largement la région à opérer, ce qui
protège les vêtements de toute souillure (sang ou solutions de
désinfectant).
Principes du Rasage
Pour des raisons d'asepsie la peau est rasée en
préopératoire, en vue d'éliminer les poils qui
généraient l'intervention et la pose du pansement.
Ø Le rasage est contre-indiqué dans la zone des
sourcils.
Ø Au niveau du cuir chevelu, les cheveux longs sont
coupés à l'aide des ciseaux avant de raser la zone au rasoir.
Ø Le restant des poils sera éliminé
à l'aide d'un sparadrap.
Les cheveux longs ou ceux laissés en place sont
écartés du champ opératoire à l'aide de pommade ou
de gèle.
Principes de la désinfection
cutanée
Ø Utilisation des produits désinfectants sont
d'abord versés dans un récipient puis appliqués à
l'aide d'une gaze maintenue par des pinces solides.
Ø Procéder de manière centrifuges,
c'est-à-dire désinfection dans un premier temps des bords de la
plaie ou de la zone d'incision puis la peau environnante. Avant toute
intervention portant sur un doigt ou sur un orteil, on désinfectera
l'ensemble de la main ou du pied.
Ø De même pour toute intervention sur un membre,
tout le segment correspondant sera préparé sur toute sa
circonférence.
Ø Pour le visage et plus particulièrement la
région péri-oculaire, veiller à protéger les
orifices de la face afin d'éviter tout écoulement de substances
irritantes.
Ø De la même façon éviter le
contact entre le produit désinfectant et une plaie, sauf si l'on
suspecte une contamination par la rage.
Ø L'utilisation des dérivés alcooliques
est contre-indiquée dans l'antisepsie des plaies.
I.5. ORGANISATION ADMINISTRATIVE ET ARCHITECTURALE
II faut que le dossier renseigne sur : l'état
matrimonial, les coordonnées personnelles, les personnes à
prévenir, la personne de confiance, le médecin
traitant, auprès du blessé ou de son entourage dès son
arrivée.
Pour les enfants, les coordonnées de deux parents
doivent être recueillies. Dans le cas où un geste chirurgical est
prévisible, il faut vite intervenir en appréciant le degré
de responsabilité.
Il est souhaitable que les salles qui permettent aux
infirmiers et médecins d'interroger le patient et de rédiger
l'observation et les documents nécessaires à la prise en charge
soient bien délimitées pour des raisons de standardisation et
l'uniformisation afin de faciliter les examens lors de la prise en charge des
malades.
L'accès au bloc opératoire doit être
rapide et simple. Il n'est pas recommandé de posséder un bloc
opératoire intégré au service d'urgence. Les locaux
dédiés au stockage du matériel propre doivent être
identifiés et indépendants de ceux consacrés au
déchet et au ménage.
Le bio nettoyage (détergence et
désinfection) des locaux doit être-réalisé selon les
normes en vigueurs. Entre deux malades, le brancard, le chariot des soins, le
plan de travail, le matériel de type brassard à tension doivent
être nettoyés par les désinfectés
(détergent-désinfectant surfaces hautes) et les linges,
les déchets et le matériel utilisé pour les
soins doivent être évacués. S'il est souillé, le
sol doit être lavé avec détergent-désinfectant. En
cas d'acte septique un bio nettoyage complet de la salle doit être
réalisé. II est recommandé de disposer de
procédures standardisées pour la préparation et
l'entretien du matériel et des locaux.
Chapitre II : PLAIES ET SUTURE
II.1. Définition
La plaie est une solution de continuité
(interruption) des tissus déterminée par une cause externe
(traumatisme, intervention chirurgicale). Elle peut être une de
déchirure d'un tissu ou d'un organe, en particulier de la peau,
causée par un traumatisme ou provoquée.
Il est souhaitable que la suture d'une plaie
intervienne aussi rapidement que possible après l'accident. Cela
favorisera une cicatrisation normale et promptement de la plaie.
Il ne faut pas que cette suture aboutisse à une
suppuration en enferment sous la peau des tissus souillés, des corps
étrangers ou des tissus voués à la nécrose.
NB : on ne suture que les
plaies qui datent de moins de huit heures (éventuellement jusqu'à
douze heures au maximum avec un soin particulier de
désinfection).
II.2. MATERIEL
ü Anesthésie ;
ü compresses de gaze stériles ;
ü 1 seringue de 5 ml avec aiguilles ;
ü 3 à 5 pinces hémostatiques ;
ü 1 pince à disséquer ;
ü 1 porte-aiguille ;
ü Fils pour la suture ;
ü 1 paire de ciseaux ;
ü 1 paire de gants stériles ;
ü Sparadrap ;
ü Bassin réniforme.
II.3. TECHNIQUE
ü Préparation de
l'infirmier ;
ü Préparation du
client ;
ü Nettoyage de la plaie :
§ Selon le degré de saleté, nettoyer la plaie
et la peau environnante à l'eau et au savon antiseptique, puis avec une
solution antiseptique ;
§ Raser les poils ou les cheveux en cas de
nécessité avant l'exploration et la suture de la plaie ;
§ Faire le lavage chirurgical des mains ;
§ Enfiler les gants ;
§ Faire une nouvelle désinfection avec la teinture
d'iode ou autres désinfectants ;
§ Placer le champ stérile sur la plaie.
ü Anesthésie :
§ L'anesthésie locale n'est nécessaire pour
une petite plaie nette et cutanée : un ou deux points de suture ne
font pas plus mal que deux piqûres pour l'anesthésie ;
§ Injecter l'anesthésie autour de la plaie selon la
technique ci-après :
1. Infiltration cutanée : piquer le derme à un
angle de 45° et injecter une petite quantité du produit ; le
derme se soulève et fait apparaitre un petit bouton ;
2. Infiltration en nappe : elle consiste à infiltrer
le tissu cellulaire sous cutané ; l'aiguille est enfoncée
à un angle de 15° sous le derme de façon linéaire, en
losange ou en carré ; au fur et à mesure que l'on avance
l'aiguille, on injecte le produit anesthésique devant
l'aiguille ;
3. Infiltration en profondeur : elle est faite en profondeur
et atteint les parties plus profondes, l'aiguille est inclinée à
un angle de 25°.
Retenons que, si on désire un effet
prolongé de l'anesthésie, on choisira un anesthésique
contenant de l'adrénaline, mais ne jamais l'utiliser pour les
extrémités comme les orteils, les doigts et le pénis car
elle est un vasoconstricteur.
Cas particulier d'anesthésie
locale
L'anesthésie peut se faire aussi en infiltration
« circonférentielle » appelée
« anesthésie en bague ». Ce type d'anesthésie
sera réservé pour les indications suivantes :
§ Circoncision ;
§ Chirurgie au niveau des doigts et des orteils.
Cette anesthésie bloque les nerfs à la base de
l'origine. Pour toute anesthésie, il faut attendre au moins 5 à
10 minutes afin qu'elle soit efficace.
ü Exploration :
§ L'exploration de la plaie se fait au moyen d'une pince
à disséquer d'une main et d'une pince de Kocher de l'autre main
afin de bien écarter les lèvres de la plaie ;
§ Lors de l'exploration, l'infirmier juge de la profondeur
de la plaie, vérifie qu'aucun organe profond n'est lésé et
rechercher les corps étrangers qu'il extraira.
ü Parage de la plaie :
§ Par parage, on entend l'excision des tissus meurtris
(lésés) et de petits lambeaux voués à la
nécrose; le parage doit aboutir à une plaie neuve.
ü Suture :
§ Rapprocher les deux lèvres de la peau, sans trop
serrer, à l'aide d'une aiguille sertie (sinon aiguille courbe
tranchante) et d'un fil non résorbable 0, 00,000, ou 01, 02,03(ou
même plus fin si la plaie est au visage) par points séparés
rapprochés ;
§ Si la plaie est profonde, il nécessite de placer
quelques points de suture dans le plan profond de la plaie avec du catgut 02 ou
03 avant de suturer la peau.
II.4. LA REACTION INFLAMMATOIRE
Si un organe présente un traumatisme quelconque
(blessure, piqûre...), une réaction locale non spécifique
se développe : la réaction inflammatoire. Elle se
caractérise par 4 signes classiques qui sont la douleur, la chaleur, la
rougeur et la tuméfaction.
La dilatation des capillaires sanguins est responsable de la
rougeur et de la chaleur, ainsi l'augmentation de leur
perméabilité, en favorisant l'exsudation plasmatique est
responsable de l'oedème. La douleur est due à la pression sur
les terminaisons sensibles.
Si l'agent infectieux survit, les cellulaires phagocytaires
interviennent: ces cellules traversent les capillaires
(diapédèse) en s'unissant à travers les cellules
endothéliales et celles sont attirées vers le foyer inflammatoire
par le chimiotactisme des substances présentes à cet endroit.
Cette réaction peut signifier la fin de l'inflation.
Mais si le matériel étranger est difficilement
résorbable, il se forme un abcès, la cavité se remplit de
débris cellulaires, de liquide plasmatique qui constituent le pus.
L'abcès peut se vider, on a alors une cicatrisation. Il peut aussi
s'enkyster et provoquer une réaction aiguë qui nécessitera
alors l'intervention des mécanismes de défense
spécifiques.
II.5. CICATRISATION
La cicatrisation d'une plaie est un phénomène
biologique naturel. Les tissus humains et animaux sont capables de
réparer des lésions localisées par des processus de
réparation et de dégénération qui leur sont
propres. Cette capacité reste cependant soumise à des nombreuses
variations. Ainsi la rapidité et la qualité de la cicatrisation
d'une plaie dépendent :
Ø De l'étiologie de la lésion
Ø De l'état et de la localisation de la plaie
Ø De la survenue ou de l'absence d'une infection.
De ce fait, le traitement et les soins d'une plaie ne se
laisseront jamais schématiser (réduit). Même en
présence de lésions d'étiologie identique, le
déroulement du processus de cicatrisation pourra se dérouler de
façon totalement différente selon le type de plaies, la
localisation ou la personne elle-même.
La cicatrisation d'une plaie se déroule en trois
phases. Chacune de ces phases est caractérisée par des
activités cellulaires spécifiques qui font progresser le
processus de réparation selon des séquences chronologiques
précises, mais mélangées les unes dans les autres.
Les différentes phases de cicatrisation sont:
1. Phase exsudative ou la détention de la
plaie (détersion) :
Pour chaque plaie, la cicatrisation commence par l'apparition
des phénomènes inflammatoires précoces.
Immédiatement après le traumatisme débute des
sécrétions à partir des vaisseaux sanguins et
lymphatiques.
La coagulation est induite par activation de la thrombokinase
qui est libérée et il en résulte la formation de fibrine.
Après environ 10 minutes débute l'exsudation qui va assurer la
défense contre l'infection et la détersion de la plaie.
2. Phase proliférative avec
développement du tissu (Bourgeonnement) :
Environ 4 jours après la blessure, l'organisme commence
à combler la perte de la substance par un nouveau tissu. Dans ce but,
les fibroblastes produisent en premier lieu des mucopolysaccarides qui
serviront de matrice à l'élaboration clés des fibres
collagènes du tissu conjonctif.
3. Phase de différentiation avec maturation
cellulaire :
Développement de la cicatrice et
épithélialisation. Entre le 6è et le 10è jour en
moyenne, commence la maturation des fibres collagènes. La plaie se
rétracte sous l'influence clés des cellules particulières
dont les myofibroblasles. En s'appauvrissant progressivement en eau et
vaisseaux, l'issue de granulation devient plus ferme. Il se transforme en tissu
cicatriciel qui, à son tour, favorisera la rétraction
cicatricielle.
Obstacles à la
cicatrisation :
De nombreux facteurs peuvent être des obstacles à
la cicatrisation, tels que :
Ø Le diabète : dysfonctionnement leucocytaire
lié à l'hyperglycémie, risque d'ischémie
régionale en raison d'une oblitération vasculaire ou de
l'épaississement de la membrane basale des capillaires ;
Ø La malnutrition : perturbe les phases
inflammatoires et la synthèse de collagène ;
Ø L'obésité : diminution de la
vascularisation par du tissu adipeux et augmentation de la tension dans la
plaie ;
Ø Le tabagisme : diminution de l'oxygénation
de la plaie et anomalies de la coagulation dans les petits vaisseaux sanguins
;
Ø L'âge avancé; affaiblissement des
défenses immunitaires et diminution de la résistance aux germes
pathogènes ;
Ø Le déficit sensitif dans les régions de
la plaie : mauvaise alimentation de la plaie en substances nutritives en
cellules sanguins et en oxygène ;
Ø Immunosuppresseurs : diminution de la
synthèse de collagène ;
Ø Corticoïdes : ralentissement de
l'épithélialisation et de la néo-vascularisation et
inhibition de la contraction ;
Ø Irradiation de la lésion : diminution de
l'irrigation sanguine par suite du rétrécissement de la
lumière vasculaire.
II.6. CARACTERISTIQUES D'UNE PLAIE ET EVALUATION DE
L'ETAT D'UNE PLAIE
Les caractéristiques d'une plaie permettent
d'apprécier l'état et l'évolution : profondeurs,
dimension, exsudât, douleur, infection, odeur, couleur. Ces
renseignements sont particulièrement utiles pour la prise en charge de
plaies chroniques.
Origine de la plaie :
Le bilan étiologique est l'élément
incontournable pour la prise en charge d'une plaie au niveau des membres
inférieurs ou supérieurs. Ce bilan comprend la réalisation
d'une écho-doppler artérielle ou veineuse avec la prise des
indices des pressions systoliques (IPS). Cet examen permet d'éliminer
une atteinte micro-angiopathique accessible à un éventuel geste
chirurgical.
Profondeur de la plaie :
L'évaluation de la profondeur de la plaie peut se
baser sur les critères définis. Par exemple, pour les stades de
gravités de l'escarre.
Dimension d'une plaie :
Les premiers renseignements portés sur l'étendue
d'une plaie sont essentiels pour le suivi de l'état d'une plaie au cours
du traitement. La mesure de la plaie doit être reportée sur la
fiche de suivi; une photographie de la plaie initiale peut renseigner
objectivement sur son évolution.
Quantité et qualité de
l'exsudat :
L'exsudat (suintement) doit être apprécié
en termes de quantité (faible, modéré, important) et de
qualités (séreuses, sanguinolentes ou purulentes).
Code couleur de plaies (échelle
colorimétrique) :
Les couleurs sont différentes selon la nature et
l'évolution de la cicatrisation. Elles correspondent à la
production plus ou moins importante d'exsudat selon les plaies. Initialement,
la plaie est sèche ou légèrement' humide ou très
exsudative. Les plaies chroniques sont rarement monochromes. Les codes couleurs
utilisés dans l'échelle colorimétrique reposent sur
l'utilisation de 5 couleurs pour décrire les plaies : noir, jaune,
rouge, éventuellement rose ou blanche. Il ne suffit pas de la
gravité de l'escarre en profondeur, son intérêt principal
est de suivre l'évolution de la plaie. Il doit être associé
à d'autres méthodes de mesures.
On distingue :
Ø Couleur noire: correspond à la coagulation des
éléments du derme et de l'épiderme en cas de
nécrose, croûtes superficielles sèches ou très peu
humide ;
Ø Couleur jaune : correspond à la production de
fibrines pour les plaies très humides, fibrineuses. On observe des
situations intermédiaires : plaies modérément humides :
plaques de nécroses et sillon d'élimination en
périphérie, nécroses noires molles ; plaies fibrineuses ou
nécroses jaunes correspondant tissu graisseux
dévascularisé avec évolution vers la fibrose ;
Ø Couleur rouge : représente le tissu de
granulation ;
Ø Couleur blanche : signe de l'évolution vers la
fibrose.
Douleur :
L'appréciation et la prise en compte de la douleur
ressentie par le patient sont essentielles pour la surveillance et le suivi de
l'évolution de l'état d'une plaie.
Parmi les plaies chroniques, les paies artérielles sont
les plus douloureuses. La douleur peut être le signe de la constitution
d'un abcès superficiel ou profond, par exemple.
La plaie simple aiguë saturée
post-opératoire : La douleur peut également signifier une
intolérance ou pansement ou encore un pansement mal
positionné.
Odeur :
L'odeur peut être liée à la
dégradation des pansements, par exemple les composants des hydro
colloïdes en absorbant l'exsudat se transforment en gèle ce qui
produit une substance "pus-like" ou malodorante.
L'odeur n'est donc pas un signe systématique d'une
infection. La couleur verdâtre caractéristique associée
à l'odeur est due par la présence de pseudomonas et en outre,
l'odeur nauséabonde de ce type de pansement marque celle dû au
pseudomonas.
II.6.1. Le risque de transmission croisée d'une
plaie
Le risque de transmission croisée d'une plaie
dépend de 3 facteurs confondus
Le patient : selon son état
physiologique, sa pathologie (diabète, obésité,
malnutritio...) et ses défenses, immunitaires ou un portage des germes
particuliers (staphylocoques aureus dans la sphère ORL par exemple). On
peut citer également le risque lié au patient peu
coopérant, mal informé, avec une hygiène corporelle
insuffisante.
Le type de plaies : plaies
aiguës ou plaies chroniques selon sa profondeur, son siège, son
état infectieux et la nature des germes.
L'environnement : il constitue un
facteur le plus prévisible de transmission d'une infection car il est
composé des surfaces, de l'air pollué, des animaux et des
patients qui peuvent être les facteurs de transmission par :
Ø Le non respect des protocoles de soins ;
Ø Méconnaissances de la technique ;
Ø introduction d'un nouveau matériel ;
Ø Introduction d'une nouvelle technique ;
Ø Les défauts d'organisation du soin ;
Ø L'interruption du soin.
Cependant il faut signaler ici le risque pour le soignant
avec les accidents d'exposition au sang et aux liquides biologiques par contact
sur la peau lésée et les muqueuses, par projections, par coupures
ou par piqûres.
II.7. CARACTERISTIQUES DU RISQUE INFECTIEUX
Quand le service de soins infirmiers se propose de
considérer trois niveaux de risque pour adapter les règles
d'hygiène à chaque patient.
Il se dégage ce qui suit :
A. Risque infectieux faible :
le risque infectieux faible correspond à une plaie avec
une atteinte superficielle de la peau (écorchure) primitivement
intacte :
Ø Le risque faible d'une plaie aiguë peut
correspondre par exemple, à une plaie débordante (fils, agrafes,
sutures adhésives) par incision après intervention chirurgicale
ou par plaie traumatique franche suturée ou non, ou après
endoscopie interventionnelle (coelio-chirurgie).
Ø Le risque faible de la plaie chronique peut
correspondre au stade 2 de l'escarre représenté par une atteinte
limitée aux tissus superficiels pour laquelle la colonisation est
physiologique.
B. Risque infectieux modéré :
la plaie est ouverte avec une mise à nu des couches
profondes (tendons, os) avec ou sans infection superficielle ou profonde. Le
risque de contamination exogène est particulièrement
redouté lors de la réalisation du pansement. Le risque de
transmission croisée entre deux patients : Des
prélèvements microbiologiques peuvent être
nécessaires. Les mesures d'isolement septique (isolement de type
géographique) doivent être appliquées pour les patients
infectés ou colonisés d'autres germes potentiellement dangereux.
Dans tous les cas ces mesures relèvent de la prescription
médicale.
Ø La stratégie de dépistage s'inscrit
obligatoirement dans une démarche définie,
Ø Le risque de la plaie aiguë correspond aux
plaies traumatiques multiples ou délabrées ou aux plaies
chirurgicales comportant de multiples portes d'entrées (chirurgie
thoracique ou abdominale majeure),
Ø Le risque de la plaie chronique au stade 3 de
l'escarre (forme nécrotique) avec atteinte profonde des muscles,
tendons, os, plaie importante par exemple au niveau du sacrum, plaie
cancéreuse.
C. Risques spécifiques :
sont ceux excluant par conséquent les infections du patient,
c'est-à-dire celles survenant à distance du site
opératoire, par exemple une infection urinaire après chirurgie
ORL. On considère comme date de l'infection celle du jour où elle
s'est exprimée cliniquement et/ou elle a été
diagnostiquée par le chirurgien ou par un membre de l'équipe
infirmière en charge du patient.
a) Infection de la partie superficielle de
l'incision :
C'est une infection, si :
Ø Elle survient dans les 30 jours suivant
l'intervention ;
Ø Elle touche la peau et le tissu cellulaire
sous-cutané,
Ø Pour laquelle on constate au moins un des signes
suivants ;
Ø De pus provenant de la peau superficielle de
l'incision ;
Ø Un germe isolé à partir d'une culture
d'un liquide ou d'un tissu prélevé aseptiquement et provenant de
la partie superficielle de l'incision ;
Ø Un signe d'infection (douleur, sensibilité,
rougeur, fièvre...) associée à l'ouverture
délibérée de la partie superficielle de l'incision par le
chirurgien, sauf si la culture est négative.
b) Infection de la partie profonde de
l'incision :
Est une infection, si :
§ Elle survient dans les 30 jours (si pas de
prothèses en place) ou dans l'année (si prothèse en place)
suivant l'intervention ;
§ Elle semble liée à l'intervention ;
§ Elle touche les tissus mous profonds (fascia,
muscles).
A RETENIR : pour constater
une infection profonde il faut au moins un des signes suivants : Du pus
provenant de la partie profonde de l'incision ;
fièvre supérieure à 38°c,
douleur ou sensibilité localisée, lorsque la partie profonde de
l'incision est ouverte spontanément ou délibérément
par le chirurgien lors du pansement en compressant la plaie pour s'assurer de
sa cicatrisation.
Un abcès ou un autre signe évident
d'infection de la partie profonde de l'incision retrouvée à
l'examen macroscopique pendant la réintervention ou par examen
radiologique ou histopathologique ;
Le diagnostique d'infection de la partie profonde de
l'incision est porté par le chirurgien ou l'infirmière en charge
du patient.
c) Infection de l'organe ou de l'espace
concerné par le site opératoire :
Est une infection, si :
Ø Elle survient dans les 30 jours (si pas de
prothèse en place) ou dans l'année, (si prothèse en place}
suivant l'intervention :
Ø Elle semble liée à l'intervention ;
Ø Elle touche l'organe ou le site opératoire
(toute partie anatomique, autre que l'incision, ouverte ou manipulée
pendant l'intervention).
Les risques liés aux patients et aux actes
chirurgicaux : sont basés sur la classe de contamination,
qui définit 4 catégories de chirurgie: propre ou
aseptique, propre-contaminée, contaminée ou
sans antisepsie, sale ou infectée. Le score qui
est un indicateur de la moralité péri-opératoire globale
qui distingue 5 catégories de patient (du patient sain au patient
moribond) : l'indice de risque qui associe ces 2 variables et la durée
d'intervention (score de 0 à 3) ;
La durée d'hospitalisation préopératoire
pouvant être un facteur en soi du biais qui est lié à
l'état du patient.
Les risques liés aux organisations de
soins : les défauts de préparation cutanée
(pour la douche préparatoire, la dépilation) ; défauts de
procédures de désinfection des dimensions
réutilisables.
La période post-opératoire est plus rarement
incriminée dans la survenue d'infections. On peut toutefois,
considérer que des défauts d'organisation des matériels
inadaptés, ou des techniques de soins défectueuses pourraient
provoquer une infection (la plus souvent superficielle) chez des patients
fragilisés.
Par exempte:
Ø Par l'utilisation de pansements inadaptés ou
par défauts d'harmonisation des pratiques ou de transmissions de
consignes entre les équipes provoquant des retards de cicatrisation ;
Ø Par des défauts de technique aseptique, par
exemple en utilisant le matériel non stérile au contact de a
plaie ouverte ;
Ø Par l'absence d'hygiène des mains entre deux
patients ou l'utilisation systématique de produits antibiotiques.
La prise en charge d'une plaie a pour but :
Ø Favoriser la cicatrisation
Ø D'en limiter les conséquences
esthétiques et même infectieuse
Ø De limiter les conséquences des
mécanismes susceptibles de l'entraver: état générai
du blessé, écologie de la lésion, état initial et
localisation de la plaie, survenue d'une infection.
La prise en charge d'une plaie fait partie des
compétences requise pour l'exercice de la profession infirmière
dans une situation d'urgence. Cette prise en charge tient compte des exigences
extrêmement variables tenant compte.
Ø Du terrain,
Ø De la localisation de la blessure et de son
mécanisme.
Ø Sa qualité qui conditionne son
évolution ultérieure.
II.2. LE ROLE DE L'INFIRMIER A L'ACCUEIL
L'accueil initial est assuré par l'infirmier
organisateur de l'accueil. Sa fonction dans la prise en charge des plaies est
centrée sur :
Ø L'évaluation;
Ø La priorisation ;
Ø Les soins immédiats.
L'évaluation de la plaie :
elle consiste pour l'infirmier(e) à étudier les
paramètres importants liés à la survenue de la plaie
(agent causal), le terrain sur lequel la plaie est installée, le risque
vital, l'étendue de la plaie, la profondeur, le degré de
l'hémorragie, la conscience du malade, le degré d'atteinte
nerveuse, les mouvements du membre atteint.
La priorisation : elle
découle de l'évaluation en termes de ce que faire ou par quoi
débuter l'intervention infirmière pour de pire avec la
santé du malade. Cette façon de réfléchir
dépend d'une institution à une autre.
Cependant la notion d'échelle de tri est
utilisée dans les institutions les mieux organisées pour
décrire le schéma à parcourir pour arriver à une
prise en charge de qualité.
En l'absence d'échelle de tri spécifique pour la
prise en charge des plaies délai de l'attente et l'orientation du
blessé sont déterminés par des éléments de
gravité (immédiate ou potentielle) exigeant le pronostic vital ou
fonctionnel.
Ø L'existence des signes de détresse vitale
doit faire orienter le patient immédiatement en salle de
réanimation des urgences ou au bloc opératoire.
Plan Hémodynamique :
Ø Pouls supérieur à 120/mn, face à
une hémorragie massive extériorisée, nécessitant la
compréhension d'emblée et la programmation immédiate d'un
geste d'hémostase au bloc opératoire ;
Ø Etat de Pression Artérielle Systolique (PAS
inférieure à 90mmHg à confronter à la PA
habituelle).
Plan de la Respiration :
Ø La fréquence respiratoire inférieure'
à 25 amplitude /mn ;
Ø Cyanose périphérique.
Au plan Neurologique :
Ø Trouble de conscience associé à une
plaie du cuir chevelu, évoquant un traumatisme crânien
associé ;
Ø Le mécanisme de la plaie : une plaie
pénétrante (par arme à feu) doit faire l'objet d'une
orientation sans délais en salle de soins pour une exploration
systématique à la recherche d'une lésion sous-jacente ;
Ø Le siège de la plaie ; abdomen, cou, thorax,
crâne, racine des membres comportant un risque vital et surtout
l'atteinte des vaisseaux ou des organes sous-jacents.
A RETENIR: le constat
d'un seul de ces signes de gravité réelle ou potentielle
doit faire appel au chirurgien urgentiste pour une prise en charge
immédiate.
En leur absence, le risque essentiel est celui d'une
aggravation secondaire, qui devra être repérée par une
surveillance Infirmière régulière.
Le reste de l'intervention précise
:
Ø Le mécanisme de survenue (morsures,
souillures, etc.) ;
Ø L'heure du traumatisme et le délai de prise en
charge,
Ø Les antécédents (diabète,
immunodépression, allergies), les traitements en cours dont la
corticothérapie, anticoagulants, les produits déjà
appliqués sur la plaie ;
Ø Le statut vaccinal antitétanique (date de la
dernière vaccination, idéalement confirmée par le carnet
de santé eu un certificat dû vaccination).
Les premiers soins à mettre en
oeuvre :
Dans l'administration de soins, les procédés
suivants sont utilisés en dehors de l'exploration (évaluation),
on peut recourir:
Ø Au nettoyage chirurgical ;
Ø Parage chirurgical, à ne pas confondre avec le
débridement des tissus nécrosés ;
Ø La suture de la plaie.
Le nettoyage ou lavage chirurgical : consiste à enlever
toutes les souillures sur la plaie à l'aide du sérum
physiologique (elle est recommandé dans tous les cas en raison du risque
de lyse cellulaire que pourrait induire l'utilisation d'un liquide
hypo-osmolaire) ou de l'eau stérile au savon dans le premier temps selon
la prescription. L'emploi d'eau sous faible pression est le meilleur moyen pour
obtenir l'ablation des principaux corps étrangers, les
dépôts de sang coagulé et les parties
nécrosées non adhérentes.
On peut réaliser des instillations à l'aide
d'une seringue, par versement direct du flacon dans la plaie ou par irrigation
d'un flacon de perfusion muni de tubulure. Ce n'est qu'après
anesthésie que l'utilisation d'une compresse peut compléter ce
lavage. Le trempage n'est pas recommandé.
Le parage chirurgical : consiste en
une action de nettoyer une plaie en enlevant les tissus nécrosés
pour en faciliter la cicatrisation.
En complément du lavage, ''indication du brossage au
savon antiseptique pourra être posée en raison d'une souillure de
la plaie avec inclusion des corps étrangers. Dans la plupart des cas, ce
brossage sera réalisé au bloc opératoire par le
chirurgien, sous l'anesthésie générale ou
locorégionale.
La suture quand à elle,
consiste à rapprocher les deux berges de la plaie au mayen d'un fil ou
d'une agrafe en vue de la cicatrisation.
Les soins immédiats comportent
:
Ø Les soins d'urgence nécessaires en fonction
des protocoles écrits, validés et signés par le chef de
service ;
Ø Le lavage de la plaie au sérum physiologique,
la désinfection, le pansement occlusif voire compressif.
La surveillance régulière des paramètres
vitaux doit être adaptée en fonction des éléments de
priorisation :
Ø Pouls, pression artérielle, fréquence
respiratoire, cyanose ;
Ø Recherche de pâleur, sueurs ;
Ø Etat de conscience ;
Ø Etat de la plaie (saignement) ;
Ø Palpation des pouls sur le membre blessé.
A RETENIR:
Ø Les éléments de gravité, les
données de l'interrogation et ses soins immédiats vont permettre
à l'infirmier d'évaluer le degré d'urgence ;
Ø Dans la mesure des possibilités
architecturales du service, le patient doit être installé de
préférence dans un lieu séparé de la salle
d'attente, dans une salle dédiée aux patients en attente de
soins, hors du regard des autres patients s'il est porteur d'une plaie
importante ;
Ø Le rôle de l'infirmier est également
de rassurer le patient et son entourage, d'expliquer la séquence
prévisible de la prise en charge médicale ;
Ø Toutes les données disponibles doivent
être transcrites sur le dossier du patient.
LES PRINCIPES GENERAUX DE PRISE EN CHARGE DES PLAIES
INDEPENDAMMENT DE LEUR LOCALISATION
Face à une hémorragie, l'attention de
l''infirmier doit être focalisée sur la personne et les
formalités administratives doivent être réduit au profit
de porter l'aide au patient, car c'est une urgence qui nécessite une
prise en charge prompte.
Pour établir le bilan nécessaire aux choix
thérapeutiques, des connaissances anatomiques précises sont
indispensables. Il est impératif de visualiser et d'identifier
l'ensemble des structures du fond de la plaie.
La gestion du fil de temps des malades impose à
l'infirmier ou médecin urgentiste d'adopter une attitude pragmatique en
plusieurs phases :
Ø II dépiste les signes de gravité
liés à la plaie qui dicteront une action thérapeutique
immédiate ;
Ø II traite la douleur et son intensité si
nécessaire ;
Ø Il évalue la gravité potentielle de la
plaie selon le mécanisme et l'heure de survenue, son impact, sa
localisation, le terrain où elle survient ;
Ø Il recherche cliniquement les lésions
sous-jacentes pouvant requérir l'action du chirurgien sans discussion
;
Ø Il présente les examens complémentaires
nécessaires (radiographie, échographie, laboratoire).
A cette étape, il prépare la plaie pour
poursuivre sa démarche thérapeutique et diagnostique
(lavage primaire, analgésie) ou en attente de l'avis
spécialisé. Du résultat de l'exploration découlera
la suite des soins prodigués : suture de l'organe, parage, cicatrisation
dirigée ou prise en charge spécialisée. Ces
différentes phases doivent être planifiées dans le souci
d'une meilleure réparation possible.
Quelle prévention du risque infectieux doit
être envisagée ?
Le rôle du traitement antibiotique n'est pas
d'éviter la pénétration des bactéries dans la
plaie, mais de traiter une infection déclarée qui sera
définie avant tout sur des éléments cliniques et sur la
présence de certains facteurs de risques.
Il n'y a aucune place pour l'antibioprophylaxie dans le
traitement des plaies. Cependant, considérant qu'en moins de 24 heures
l'inoculum atteint 105 bactéries par gramme des tissus,
certains auteurs proposent dans certaines conditions, une
antibiothérapie de type préventif, définie comme un
traitement prescrit devant une suspicion d'infection débutante.
Les facteurs de risques d'évolution vers une infection
qui devront être pris en compte dans la décision d'instaurer un
traitement antibiotique sont les suivants :
Ø Délais prolongé de la prise en charge
;
Ø Présence de souillure (en particulier les
débris organiques) ;
Ø présence de corps étrangers ;
Ø Certaines plaies par morsures ;
Ø Mécanismes d'ischémie locale ;
Ø État d'immunodépression ;
Ø Diabète ;
Ø Ages extrêmes.
Lorsqu'une infection est déclarée, le retard de
mise en place du traitement risque d'en diminuer l'efficacité.
Pour des plaies non liées à des morsures, il n'y
a pas d'arguments pour l'antibiothérapie systématique.
L'antibiothérapie sera décidée avant tout sur des
éléments cliniques et sur la présence de certains facteurs
de risques. Un traitement préventif faisant référence aux
antibiotiques est administré avant l'incision au cours d'un acte
chirurgical chez un malade non infecté est possible sous certaines
conditions :
Ø Plaies fortement contaminées ou parage non
satisfaisant ;
Ø Contamination physique ou après
excrétas
Ø Fractures ouvertes, exposition articulaire ou
tendineuse.
L'existence de facteurs de risques comme un déficit
immunitaire, un diabète, une artérite doit faire discuter
l'utilité d'une antibiothérapie préemptive au cas par
cas.
La nature du traitement antibiotique est choisie en fonction
de nos connaissances sur la nature des bactéries en cause. Le
schéma des prescriptions est curatif. Des durées courtes
d'administration (3-5 jours) sont envisageables mais non
évalués.
Il n'y a pas lieu de faire des prélèvements
bactériologiques systématiques. Ceux-ci sont
réalisés très rarement et seulement en présence de
signes inflammatoires ou de pus, sur un prélèvement profond non
contaminé par les bactéries colonisant la plaie, de
préférence par ponction passant en zone saine, après
désinfection cutanée. Si un prélèvement est
réalisé, il faut sans délais l'adresser au laboratoire
dans des conditions appropriées.
La prévention du tétanos :
le tétanos reste une maladie d'actualité du fait d'une
couverture vaccinale insuffisante avec le vieillissement de la population.
Les cas déclarés concernent des patients non ou
mal vaccinés. Selon les recommandations en RDC, l'indication du rappel
vaccinal ou de l'injection d'immunoglobulines spécifiques dépend
du niveau de risque en fonction des antécédents vaccinaux et de
la nature de la plaie.
Enfin, certains groupes de population comme les personnes
âgées, les patients infectés par le VIH, les usagers de
drogues intraveineuses semblent insuffisamment protégés par la
vaccination standard. Un rappel vaccinal plus fréquent chez ces patients
à risque ainsi qu'une utilisation plus large des immunoglobulines en cas
de blessures devrait être évaluée.
Ces remarques justifient la révision des indications de
la prévention contre le tétanos sur la base de l'utilisation du
test de détection des anticorps spécifiques.
Prise en charge du risque rabique :
toute plaie par morsure animale doit être évaluée
sur le risque de transmission de la rage.
L'impossibilité de la vaccination des bêtes en
RDC doit pousser l'infirmier qui reçoit le cas de morsure à la
prise en charge de qualité.
En cas de contact avec une chauve-souris, une prophylaxie
post-exposition doit être envisagée, tant que la personne
exposée n'a pas pu éliminer formellement une morsure, une griffe
ou une exposition muqueuse.
Toute situation à risque nécessite par
conséquent de prendre contact avec un centre de vaccination antirabique.
Les indications et les modalités du parage, les
techniques de sutures en fonction du type de plaies hors localisations.
A RETENIR : les cas de
fractures sont plus particulièrement fréquents aux urgences :
· Le blessé présente une plaie
récente non contuse, non souillée. L'interrogatoire et l'examen
peuvent permettre de déceler d'emblée des lésions
sous-jacentes. Si tel est le cas, l'avis du chirurgien est sollicité. En
cas de normalité, une exploration de la plaie s'impose. Elle sera faite
avec les conditions d'asepsie et d'antisepsie déjà
précitées.
· Le bilan lésionnel se fait de la profondeur
à la superficie, plan par plan, en reconnaissant chaque
élément anatomique. Si l'exploration met en évidence une
atteinte d'éléments nobles, le blessé est alors
confié au chirurgien. De même, si l'exploration ne peut pas
être complète et laisse persister un doute lésionnel, un
avis du chirurgien est nécessaire. Dans son attente la plaie est
protégée ou suturée provisoirement (plan cutané)
selon le cas. La surveillance clinique du blessé est poursuivie.
Si l'exploration est complète et ne montre aucune
lésion, l'infirmier urgentiste peut suturer la plaie en un ou deux plans
(cutané et sous-cutané). Plusieurs techniques de suture sont
possibles, selon les moeurs du service et les compétences de
l'urgentiste. Elles sont établies par la pratique depuis très
longtemps ; consacrées par l'usage plus que par l'approche scientifique.
Elles peuvent être associées.
La suture est complétée d'un drainage selon le
type de la plaie et sa localisation.
LES SPECIFICITES DE PRISE EN CHARGE EN FONCTION DE
LA LOCALISATION
Plaies de la tête et du cou :
Ø II convient d'emblée d'éliminer une
urgence vitale;
Ø Vérifier la liberté des voies
aériennes supérieures,
Ø Contrôler une hémorragie ou compenser un
état de choc.
Les connaissances théoriques du praticien et son
expérience clinique conditionnent le résultat esthétique
et fonctionnel de la prise en charge des plaies de l'extrémité
céphalique.
Le revêtement cutané recouvre une fine couche
musculo-aponévrotique puis de nombreux éléments nobles
dont les lésions devront être systématiquement
recherchés en cas de plaie cervico-faciale.
Au niveau facial : les
éléments nobles sont :
Ø En paramédian, l'émergence de trois
branches sensitifs du nerf trijumeau ;
Ø Le tronc et les branches du nerf facial ;
Ø Les voies lacrymales au tiers interne des
paupières ;
Ø Le canal de STENON sur le tiers médian de la
ligne unissant le tragus au pied dans l'aile narinaire ;
Ø Les vaisseaux faciaux, en avant de l'angle
mandibulaire et dans le sillon naso-pharyngienne.
Les plaies du cuir chevelu :
très fréquentes et particulièrement
hémorragiques, elles imposent la recherche sous anesthésie locale
de complications :
Ø Une atteinte osseuse (embarrure) ;
Ø Une extériorisation de substances
cérébrales.
La suture d'une plaie non compliquée intéresse
le plan cutané et peut être suturée classiquement au fil
non résorbable ou aux agrafes sans différence significative sur
le plan esthétique.
Le rasage de cheveux à proximité des berges
n'est pas conseillé ; leur contention par-clip ou par application de
pommades antiseptiques pendant la suture doit lui être
préféré.
Les plaies de la face :
Les risques de séquelles esthétiques et
fonctionnels de plaies faciales peuvent relever une prise en charge
pluridisciplinaire.
Après examen initial consistant à
éliminer une urgence vitale, la phase diagnostique permet d'orienter
vers les urgences spécialisées neurochirurgicales ou
ophtalmologiques.
L'examen clinique doit être
très précis et détaillé par écrit ; s'il
doit être accompagné d'un schéma et si possible de
photographies. La nature franche linéaire ou contuse doit être
consignée, de même que l'existence d'un arrachement cutané
incomplet (lambeaux en U) ou complet (perte de substances).
Les risques concernent essentiellement la région
orbitaire (plaies du globe), lésion du muscle releveur de la
paupière supérieure, section des voies lacrymales et la joue
(lésion du tronc ou rameux du nerf facial, section du canal de
Sténon).
A RETENIR: aucune anesthésie ne
sera affectée avant l'étude de la motricité du nerf facial
et de la sensibilité de la face. La région cervicale
latérale expose au risque des plaies vasculaires (artère carotide
et veine jugulaire interne avec son risque d'embolie gazeuse).
Le délai de suture classique de 8 heures peut
être dépassé au niveau facial et buccal. En dehors des
morsures et des tatouages, la réparation de la plaie après lavage
est protection par une compresse humide peut être retardée
jusqu'à 24 heures sans augmenter le risque infectieux ni compromettre le
résultat esthétique (accord professionnel).
La suture se fait plan par plan, sans décalage de
bords, sans espacements, sans ischémie et sans hématome.
Les plaies courantes relevant de la compétence de
l'urgentiste infirmier sont les plaies de la face dermo-épidermique de
taille réduite inférieure à 4 -5 cm :
Ø Le résultat esthétique sera d'autant
meilleur que l'axe de la plaie se rapprochera de celui de lignes de moindre
tension cutanée ;
Ø Les plaies de l'arcade sourcilière ;
Ø Les sourcils ne doivent jamais être rasé
afin de garder un repère pour éviter un décalage de berges
;
Ø Les pâlies du cuir chevelu non extensif ;
Ø Les plaies cutanées ou muqueuses simple de
lèvres n'entamant pas le muscle orbiculaire.
En cas d'atteinte de la ligne cutanéo-muqueuse, la
suture débute par un point clé à son niveau pour
éviter tout décalage entre lèvre rouge et blanche.
Une plaie transfixante de la ligne peut être prise en
charge par un urgentiste expérimenté. Dans ce cas la suture
concerne les trois points :
Ø Muqueux : fil résorbable 3/0 ou 4/0 ;
Ø Musculaire : fil résorbable 3/0 ;
Ø Cutané : non résorbable 5/0.
La suture démarre par la mise en place d'un fil de
rappel sur a ligne cutanéô-muqueuse de deux berges afin
d'harmoniser la suture musculaire puis cutanée.
A RETENIR : les plaies de
bord de langue et de la cavité buccale de faible étendue, les
plaies linguales punctiformes peuvent ne pas être suturées de
même que les plaies du frein de lèvres ou de langue.
Les plaies nécessitantes une prise en charge
spécialisée :
Ø Une plaie du globe oculaire est une urgence
ophtalmologique ;
Ø le patient présentant une embarrure, une
extériorisation de substances cérébrales ou une fuite de
liquide céphalo-rachidien, il faut transférer en milieu
neurochirurgical;
Ø Les plaies de paupières dépassant pan
cutané ou intéressant leur bord libre ;
Ø Les plaies profondes de joues et les plaies
extensives de la langue et
de la cavité buccale.
NOTIONS D'ANESTHESIE
a) Définition
L'anesthésie est l'abolition réversible de la
sensibilité (donc de la douleur) provoquée par l'utilisation des
anesthésiques.
b) Types d'anesthésies
On distingue trois types d'anesthésie :
Ø L'anesthésie
locale : on utilise les produits suivants : solutions
de lidocaine, de bupivacaine, etc. ;
Ø L'anesthésie
régionale ou locorégionale
: on utilise les mêmes produits à 0, 5,1 ou 2%, et
une préparation spécifique pour l'anesthésie
rachidienne ;
Ø L'anesthésie
générale : on utilise deux voies dont-il
s'agit :
§ Injection intraveineuse ou intramusculaire ;
§ Inhalation de gaz : éther, halothane, ou
protoxyde d'azote.
1. Anesthésie locale : est
une anesthésie de choix pour les plaies courantes de taille
réduite.
Elle se fait le plus souvent à la lidocaine
adrénaliné. L'adjonction adrénaline est
contre-indiquée, lorsque d'une plaie située au niveau des
extrémités. L'infiltration débite par les berges de la
plaie à 5cm du site de la rupture de la peau. On associera une
anesthésia locorégionale pour les plaies plus importantes.
Une anesthésie à distance de la plaie est
d'autant plus intéressante que celle-ci est souillée ou
enflammée ; le résultat esthétique de la suture sera
optimise en évitant la distorsion des berges.
2. Anesthésie
locorégional
Définition : est celle qui
provoque une abolition de la sensibilité associée à une
paralysie passagère d'une partie du corps.
Bloc plexique :
l'anesthésie du territoire d'un gros nerf par une infiltration locale de
10 ml de lidocaine à 0,5 ou 1% à proximité du nerf (bras,
avant-bras, région vulvaire lors de l `accouchement).
Rachianesthésie ou anesthésie
rachidienne : est celle qui se donne au niveau
du canal rachidien dans l'espace situé entre
les troisièmes et quatrièmes vertèbres lombaires, ou entre
les quatrièmes et cinquièmes vertèbres lombaires,
anesthésiant ainsi toute la partie inférieure du corps.
3. Anesthésie
générale
Définition : association
d'une perte de la conscience à l'abolition de la sensibilité.
Donc le patient est endormi.
Il y a différents moyens de provoquer une
anesthésie générale :
Par injection
Ø IV ou IM de Kétamine ; indiqué
pour une anesthésie de courte durée, cette injection est facile
à administrer, et l'effet est rapide ; mais il faut être
attentif de ne pas donner une dose trop élevée de ce produit car
cela peut provoquer un arrêt respiratoire ; bien respecter les
instructions ; effets secondaires : au réveil angoissant avec
des troubles psychologiques et vomissements ;
Par gaz à inspirer
Ø Halothane, éther, protoxyde d'azote ou autre
gaz administré au moyen d'un appareil spécial
d'anesthésie ;ce type d'anesthésie permet de pratiquer une
intervention de longue durée, ainsi le patient inspire le gaz au
travers d'un masque ou d'un tube endo-trachéal.
Plaie de ceintures et des membres
Ces régions analogiques sont fréquemment le
siège de plaie. Un examen clinique minutieux doit être
effectué, en commençant par:
Ø Révéler les lésions vasculaires
et nerveuses ;
Ø Ces lésions doivent êtres
décrites d'une façon exhaustive dans le dossier médical.
La gravité des plaies de ceinture et de membres va
d'une lésion mineure ne nécessitant qu'un soin local à la
lésion d'un axe vasculo-nerveux mettant en jeu les pronostics vitaux.
Ainsi les plaies de l'aine et de la région auxiliaire
imposent une exploration chirurgicale au bloc opératoire. Pour cette
dernière région, le thorax peut également avoir
été atteint en particulier au coude et au genou, les expansions
de processus synoviaux s'étendent volontiers à distance de ces
articulations. Une plaie peut être ainsi articulaire, même à
distance.
Plaies de la main et de doigts
Le traitement initial des mains blessées a une
influence décisive sur leur avenir. Le rôle de l'infirmier en
urgence est fondamental : la qualité de son examen initial par le
dépistage de lésions associées participe de façon
cruciale résultat final. Une paie d'apparence banale, même
punctiforme peut être associée à des lésions
profondes touchant de structures nobles.
Les lésions tendineuses et nerveuses restent le pire
sous évaluées. Toute plaie de la main et de doigt doit être
explorée.
La dévascularisation qui est secondaire à une
section de deux artères collatérales et qu'il fait savoir
rechercher en présence d'une plaie palmaire.
La plaie articulaire : toute plaie digitale dorsale est
susceptible d'être associé à une plaie articulaire. II faut
aussi savoir que certains traumatismes en hyper extension peuvent être
associé à une ouverture cutanée palmaire, transversale,
dans le pli de flexion, qui communique directement avec articulation.
On peut classer les plaies de la main en fonction de leur
gravité :
Ø D'une part, les plaies mutilantes : amputations,
lésions multi-tissulaires dont il faut rapprocher les injections sous
pression, les brulures et les plaies ;
Ø D'autre part, les plaies complexes : avec soit
des lésions cutanées graves (perte des substances cutanées
initiales ou potentielles) soir des légions associées de
plusieurs éléments nobles profonds (nerf, vaisseaux, tendons,
squelette).
Ø Enfin, les plaies simples : ne comportant qu'une
plaie franche de la peau et d'un seul organe profond. Dans ce cas, le risque
est de la considérer comme une plaie cutanée isolée et de
méconnaitre la lésion profonde associée.
Chapitre III : INCISION ET PONCTION D'ABCES,
PANARIS ET PHLEGMON
III.1 : DEFINITIONS
L'incision est une section des
parties molles à l'aide d'un instrument tranchant, par contre la
ponction est l'introduction dans un organe, dans une cavité naturelle ou
pathologique d'une aiguille ou d'un trocart en vue de prélever ou
évacuer un liquide normal ou pathologique.
L'abcès est une collection
purulente dans une cavité néoformée (tissu nouvellement
formé). Cependant, il faut savoir différencier : l'abcès
chaud (caractérisé par une évolution rapide, se
manifestant par des signes inflammatoires locaux) de l'abcès froid
(formé au cours d'une infection chronique, habituellement d'origine
tuberculeuse ou mycosique, sans signes inflammatoires aigus et sans
fièvre),
Le furoncle est une
inflammation d'un follicule pilosébacé due au staphylocoque
doré, par contre l'anthrax est l'ensemble de plusieurs furoncles.
La myosite est une inflammation de
muscle, tandis que la cellulite est une inflammation diffuse des tissus de
soutien de l'organisme (tissu cellulaire sous cutané).
Le phlegmon est une inflammation
du tissu conjonctif sous cutané ou profond.
Le panaris est une inflammation
du doigt, en particulier au niveau de la phalange distale.
Tous ces cas parfois font appelle à l'incision mais il
faut savoir à quel moment prendre une décision de faire
l'incision.
Les paramètres suivant sont à
considérer :
Ø Le lieu d'abcès ;
Ø l'état du malade ;
Ø Le membre atteint ;
Ø Le matériel disponible ;
Ø Le degré du respect des principes
d'asepsie.
L'incision d'un abcès : Est
un procédé qui consiste à inciser de la peau au moyen
d'une lame de bistouri en vue de drainer une collection de pus dans une
cavité néoformée. Les abcès s'incisent lorsqu'ils
sont collectés.
III.2. BUT
Ø Evacuer le pus et les débris tissulaires
nécrosés,
Ø Drainer la poche.
Les précautions à prendre
Ø La plus grande prudence s'impose dans l'incision
d'abcès de topographie particulière. Toute suppuration
située sur l'axe d'un gros tronc artériel (auxiliaire,
poplitée, carotides, etc.) peut être en rapport avec un
anévrysme artériel infecté ;
Ø Une hospitalisation est nécessaire pour une
exploration complète.
Ø Une collection dans la région inguinale chez
une femme âgée doit évoquer immédiatement le
phlegmon pyostercoral et entraîner la mise en milieu
chirurgical ;
Ø Les abcès de la face, si fréquents, ne
doivent pas être incisés sans connaître la topographie des
branches du nerf facial ;
Ø L'incision de la région parotidienne ou de la
région mastoïdienne ne doit jamais être verticale, mais
horizontale.
III.3. MATERIELS
Ø Bistouri ;
Ø Compresses ;
Ø désinfectant,
Ø bassin réniforme,
Ø mèche;
Ø pince cocker sans dents ;
Ø sparadrap ;
Ø la seringue pour le prélèvement utile
;
Ø Matériel de nettoyage ;
Ø matériel de transport ;
Ø matériel de soutien et de protection.
A quel moment faire l'incision d'un 'abcès, d'un
panaris ou un phlegmon ?
Ø Lorsqu'il y a collection de pus ;
Ø lorsqu'il est fluctuant, ou lorsque trop profond pour
que la fluctuation soit perceptible (comme à la fesse) ;
Ø quand la douleur devient permanente pulsatile,
nocturne.
Incision d'un abcès chaud doit être large et
permettre le drainage à ciel ouvert ;
Ø la persistance de l'écoulement purulent par
insuffisance d'évacuation des éléments
nécrosés et ne s'oppose pas à la propagation profonde de
l'infection.
L'anesthésie locale par infiltration peut rendre
service lorsque l'abcès est très superficiel, recouvert par une
peau amincie, peu étendu, l'anesthésie par pulvérisation
locale de chlorure d'éthyle peut suffire. Si l'abcès est profond
(fesse), il ne faut pas hésiter à user de l'anesthésie
général.
La ligne d'incision doit occuper le grand axe de
l'abcès et aller d'une extrémité, de la collection
à l'autre.
III.4. PROCEDE
Ø Les téguments tendus par le pouce et le
médius gauche.
Ø le bistouri est saisi de la main droite comme un
archet ou un pinceau et non comme un crayon;
Ø le tranchant est appliqué par toute sa
longueur sur la peau à une extrémité de la collection;
Ø les plans sont divisés en redressant le
bistouri, dont la pointe plonge dans l'abcès, par un mouvement de
flexion ou du poignet; dans cette position ;
Ø le bistouri est ramené en arrière de
façon à inciser, en un seul temps; tous les plans qui recouvrent
l'abcès jusqu'à son autre extrémité ;
Ø Si l'abcès n'est pas atteint, il est prudent
d'abandonner le bistouri et d'explorer à la sonde cannelée le
tissu cellulaire pour découvrir la collection;
Ø celle-ci trouvée, sa cavité est mise en
communication large avec l'orifice cutané ;
Ø il convient de vérifier ses parois de
façon à dépister par la vue ou l'exploration à la
seconde cannelée les prolongements diverticulaires ou une poche profonde
communicant avec la précédente par un pertuis
aponévrotique ;
Ø L'abcès en bouton de chemise est en effet une
éventualité assez fréquente ;
Ø un foyer d'infection allumant les foyers profonds ou
secondaires avec le foyer principal en effondrant les loges au doigt et drainer
;
Ø Par contre incision sur l'extrémité
d'une pince, les foyers trop éloignés ;
Ø Un lavage large au dakin emporte pus et débris
;
Ø il ne faut jamais suturer partiellement une incision
d'abcès ; e (. le drainage doit être maintenu large
;
Ø Si l'incision est de petites dimensions, un drain en
caoutchouc suffira, sinon des mèches mollement tassées autour du
train assureront le drainage, à condition qu'elles atteignent la partie
profonde de la cavité ;
Ø Le pansement est renouvelé chaque jour
jusqu'à ce que l'écoulement devienne séreux à ce
moment, le matériel de drainage est enlevé cl a plaie
pansée à plat.
Pour l'Abcès froid
La ponction est le moyen de traitement habituel des
abcès tuberculeux, La ponction des abcès froids peut se pratiquer
avec toutes les aiguilles de condition que leur calibre soit assez fort pour
permettre l'évacuation du pus des abcès tuberculeux et que ces
aiguilles soient assez longues pour parcourir un trajet détourné
avant de pénétrer dans l'abcès.
Une instrumentation spéciale se trouve dans le commerce
comprenant des trocarts et une seringue en verre à gros débit
s'adaptant directement sur abcès important comme les aspirateurs de
Dieulafoy ou de Potain ou de l'aspirateur électrique.
PROCEDE :
Ø Les téguments doivent être
minutieusement aseptisés :
Ø le matériel est stérilisé
à l'étuve ;
Ø l'opérateur doit être muni de gants et
le champ bordé de compresses ;
Ø il convient d'éviter d'aborder directement la
collection ;
Ø il faut ponctionner les téguments à une
certaine distance d'elle, à trois travers de doigts au moyen d'une
aiguille ou le trocart cheminent suivant un trajet sous-cutané et
abordent l'abcès en le chercher assez loin ;
Ø Cette précaution a pour but d'éviter la
fistulisation par tuberculisation du projet qui laisse sourde du pus
après la ponction sur ce trajet direct les pus ayant
pénétré dans la cavité, il convient
d'évacuer son contenu par aspiration, les pus épais des
abcès tubercule se traitent mal à une ponction simple ;
Ø Cette aspiration se fait à la seringue pour es
abcès de petite dimension, à l'aspiration
Ø Dieulafoy ou de Potain, pour les grand abcès
ossifluents. Il faut essayer de vider l'abcès ;
Ø L'aiguille est ensuite retirée d'un coup sec
en pincent le trajet sous-cutané comme pour l'exprimer. Les pus d'un
abcès tubercule se reforment assez rapidement après la ponction
;
Ø D'autres ponctions sont nécessaires
aussitôt que la cavité est à nouveau remplie.
III.5. INCISION ET DRAINAGE D'UN ABCÈS
II.5.1. Incision d'un abcès chaud
Objectifs
Ø Evacuer le pus, les débris tissulaires
nécrosés et drainer la poche ;
Ø Soulager la douleur.
Quand inciser ?
Ø Au moment où il ya une collection de pus et
que l'abcès devient fluctuant ;
Ø Lors d'abcès plus profond (phlegmon) quand la
douleur devient permanente, pulsatile et nocturne.
Matériel
· Compresses stériles ;
· Désinfectant ;
· Seringue de 5 ml et aiguilles ;
· 2 pinces (Kocher et anatomique) ;
· Bistouri ;
· 1 paire de ciseaux ;
· Champs percé stérile ;
· Paire de gants stériles ;
· Anesthésique local ;
· Mèche ou drain ;
· Bassin réniforme.
Technique
1. Lavage chirurgical de mains ;
2. Enfiler les gants ;
3. Désinfecter largement l'endroit de
l'abcès ;
4. Le recouvrir avec le champ stérile
percé ;
5. Donner l'anesthésie locale ;
6. Aspirer : si le pus revient, faire l'incision en
respectant la topographie ; les téguments sont tendus par le pouce
et l'index gauches, le bistouri est saisi à la main droite ; le
tranchant est appliqué dans toute sa longueur sur la peau à
l'extrémité de la collection ; les plans sont divisés
en redressant le bistouri dont la pointe plonge dans l'abcès par un
mouvement de flexion du poignet.
7. Elargir l'incision avec la pince de Kocher pour que le pus
puisse bien s'écouler ;
8. Vider l'abcès en appuyant des deux mains de la
partie saine vers la collection en inclinant le patient dans une position qui
favorise l'écoulement du pus ;
9. Nettoyer l'intérieure de la poche avec des
compresses imbibées du désinfectant ;
10. Placer un drain de caoutchouc dans le lit de
l'abcès pour faciliter l'écoulement du pus ou une mèche
trempée dans une solution désinfectante ;
11. Appliquer le pansement en plaçant d'abord une
compresse de gaze coupée en T autour du drain ou de la mèche,
puis une couche suffisamment épaisse de gazes pour absorber le pus.
Soins post-incision
Ø Le pansement est à renouveler chaque jour ou
même deux fois par jour au début si le drainage est abondant,
jusqu'à ce que l'écoulement devienne séreux. A ce moment
là on peut enlever le drain et faire un pansement sec jusqu'à la
cicatrisation ;
Ø Un antibiotique de couverture.
Chapitre IV : CIRCONCISION MASCULINE
IV.1. DEFINITION
La circoncision (latin : circuincisio,
« couper autour ») consiste, dans sa forme la plus
répandue, à l'ablation totale du prépuce, laissant ainsi
le gland du pénis à découvert.
Cette pratique, qui existe depuis l'Antiquité,
concernait en 2006 et selon une estimation de l'OMS_665 millions d'hommes, soit
environ 30% des hommes adultes dans le monde. La circoncision est
l'équivalant masculin des mutilations génitales
féminines.
IV.2. BUTS (INDICATIONS)
Ø Mesures d'hygiène ;
Ø Coutume rituelle (traditionnelle);
Ø Traitement du phimosis ou du paraphimosis ;
Ø Esthétique.
Elle est effectuée principalement pour des motifs
culturels et religieux mais aussi pour des raisons thérapeutiques (par
exemple : phimosis, paraphimosis et balanite récidivante ou en cas d'une
lésion du prépuce).
Dans le cas d'une indication chirurgicale,
le terme employé est posthectomie. Depuis .quelques
années, certains adultes se font aussi circoncire par choix personnel,
en dehors de tout contexte religieux, social ou culturel : la circoncision est
devenue une, « marque » physique, au môme titre que Je
tatouage, le piercing, etc.
IV.3. HISTORIQUE
La pratique de la circoncision remonte aux premières
traces laissées par l'Homme. Des représentations de cette
opération chirurgicale ont été retrouvées sur des
dessins rupestres datant du Néolithique, ainsi que sur des
hiéroglyphes de tombeaux égyptiens.
La circoncision est signalée au Vème
siècle av. J-C. par Hérodote, qui révoque dans le second
livre de ses Histoires et en attribue la paternité aux
Egyptiens. Cette paternité est confirmée par de nombreux vestiges
archéologiques, le plus ancien étant une gravure du tombeau
d'Ankhmahor (6e dynastie, entre 2300 et 2200), à
Saqqarah, qui représente une circoncision pratiquée
avec un silex (pierre ou caillou) sur un homme debout.
Hérodote explique la circoncision par une prescription
hygiénique. On a dit aussi qu'elle accroissait la vigueur sexuelle et la
jouissance du mâle. Inversement, dans le monde juif, le philosophe Philon
d'Alexandrie voyait dans la circoncision une renonciation symbolique aux
péchés de la chair et le théologien Maïmonide y
voyait une diminution du plaisir souhaitable pour raison morale.
Une autre interprétation doit être trouvée
dans les civilisations voulant que l'opération ait lieu
immédiatement après la naissance. L'Ancien Testament fait
d'Abraham et de sa famille les premiers circoncis; lorsque Dieu apparaît
à Abraham. Il lui indique ainsi les termes de son alliance avec le
peuple juif : « Et voici mon alliance qui sera observée entre moi
et vous, cl ta postérité après toi: que tous vos
mâles soient circoncis.
Vous ferez circoncire la chair de votre prépuce, et ce
sera le signe de l'alliance entre moi et vous. Quand ils auront huit jours,
tous vos mâles seront circoncis, de génération en
génération, » Genève 17 : 10-12.
Une fois que la circoncision était chose courante, les
raisons qui ont motivé la poursuite de cette pratique étaient de
rendre les fils semblables aux pères circoncis, de conformer les
garçons à leurs pères du point de vue de l'anatomie,
d'améliorer l'hygiène, de prévenir un prépuce
serré, non rétractable (du point de vue médical, il s'agit
là d'un processus normal de développement du prépuce de
l'enfant), de moyen de prévention contre l'infection urinaire, les MST,
le cancer du pénis ou du col urinaire, et de réduire le risque de
contracter le virus du sida.
IV.4. MATERIEL
Ø 2 pinces hémostatiques droites ;
Ø 3 petites pinces hémostatiques
courbes ;
Ø 1 porte-aiguille ;
Ø 1 pince à disséquer ;
Ø 1 seringue de 5 ml ;
Ø Compresse de gaze ;
Ø Désinfectant ;
Ø Anesthésique ;
Ø 1 fil de suture 00 ou 000 avec une aiguille
stérile ;
Ø Bande vaselinée ou tulle gras
betadinée ;
Ø 1 paire de ciseaux ;
Ø 1 bistouri ;
Ø Champ stérile percé ;
Ø 1 paire de gants stériles ;
Ø Bassin réniforme.
IV.5. PREPARATION DU CLIENT
Donner un bain complet, d'autant plus que cette intervention
est pratiquée plus particulièrement chez les petits enfants.
IV.6.TECHNIQUE DE LA CIRCONCISION MEDICALE
Une anesthésie de conduction peut être
utilisée mais une anesthésie générale est
préférable, L'infiltration locale du prépuce avec un
anesthésique ne fait que rendre moins nette la ligne d'incision. Un bloc
nerveux, effectué en injectant de la lidocaïne à 1% à
la base du pénis, de chaque côté de la ligne
médiane, juste en dessous du pubis, est un appoint utile à une
anesthésie générale.
Ø Lavage chirurgical des mains
Ø désinfecter rigoureusement tous les organes
génitaux externes avec un antiseptique doux ;
Ø porter les gants ;
Ø placer le champ stérile percé ;
Ø donner l'anesthésie locale en bague à
la base du pénis ;
Ø découvrir, décoller et nettoyer
soigneusement le gland et le sillon prépuciale avec désinfectant
;
Ø tirer sur le prépuce et placer 2 pinces
pendant 5 minutes pour assurer l'hémostase ;
Ø couper le prépuce avec le ciseau ou la lame de
bistouri ;
Ø faire l'hémostase et ligaturer les
vaisseaux ;
Ø replier la membrane tapissante et l'exciser
obliquement, de chaque côté du frein, enfin suturer les bords du
frein et les artères qui saignent, avec un catgut pour éviter
l'hémostase ;
Ø mettre un pansement fait de bande imbibé de la
vaseline ou tulle gras betadinée.
IV.7. SOINS POST-OPERATOIRES
Ø changer le pansement seulement le quatrième jour
s'il n'ya pas d'infection ; après un bon nettoyage et
désinfection, replacer un pansement de gaz vaselinée ;
Ø enlever les fils le septième jour, si l'on a
utilisé un fil non résorbable ;
Ø si des signes d'infection apparaissent, faire un
pansement humide avec une solution antiseptique deux fois par jour
jusqu'à ce que la plaie devienne propre ;
Ø donner un antibiotique seulement si le patient
présente de la fièvre.
Ø Chapitre V : LES INCISIONS ET SUTURES
V.1. LES INCISIONS
Au bloc opératoire, ou dans la salle de petite
chirurgie, l'équipe chirurgicale contrôle de nombreux
éléments qui influencent le processus de guérison. Parmi
ces éléments nous parlons de l'incision.
Une incision bien évaluée est juste assez longue
pour offrir un espace opératoire suffisant et une exposition optimale.
En ce qui concerne la direction de l'incision, le chirurgien doit avoir ces
principes à l'esprit :
Ø Une plaie guérit naturellement d'un bord
à l'autre et non d'une extrémité à l'autre ;
Ø L'organisation des fibres dans la zone à
inciser change en fonction du type de tissu ;
Ø On obtient un résultat plus esthétique
lorsque l'incision se fait parallèlement aux fibres tissulaires ;
Ø Le succès varie aussi suivant la couche de
tissu impliquée.
La technique de l'incision
Lorsqu'on entreprend l'intervention, une incision nette est
réalisée d'un seul coup de bistouri, en exerçant une
pression uniforme au travers de la peau. Pour venir à tranche des tissus
qui restent, on opère une dissection plus précise. Le chirurgien
préserve dans la mesure du possible, les nerfs, les vaisseaux sanguins
et les muscles adjacents.
V.2. LES SUTURES
C'est à Hippocrate (460-370), au cours de la
période gréco-romaine, que l'on doit la notion de suture par
première intention et Galien (131-201) utilisait de fines cordes pour
les sutures.
V.2.1 Les principes généraux
Ø Une suture se fait plan par plan de la profondeur
à la superficie. Les plans rencontrés sont alors:- le muscle,
l'aponévrose, le tissu cellulaire sous-cutané, et la peau ;
Ø Toute distance doit être évitée
aussi bien dans le sens horizontal (les points identiques sont
rapprochés) ; que vertical (les berges sont affrontées plan par
plan, pour éviter tout chevauchement) ;
Ø La zone de résistance de la peau est le derme.
Un bon appui sur le derme permet une suture solide.
En bref, on peut dire que :
C'est l'affrontement dermique qui conditionne l'affrontement
épidermique et donc la qualité de la suture.
V.2.2 Sortes de sutures
Plusieurs sortes de sutures ont étaient d'application
depuis les temps anciens, mais à nos jours, deux groupes de sutures sont
couramment d'usage ; il s'agit de « sutures à points
séparés simples » et les « sutures en surjets simples
».
A. POINTS SEPARES SIMPLES
Appelés points séparés simples, ils
chargent le derme et l'épiderme de façon semblable sur chaque
berge. Il faut toujours penser au raccourcissement cicatriciel qui
entraîne une invagination de la cicatrice, donc les points doivent
être absolument descentes. C'est la technique de réalisation de
chaque point qui reste déterminante:
Ø lorsque l'aiguille charge plus large en profondeur
qu'en superficie, le point est descente. C'est l'idéal et la cicatrice
finale sera à niveau.
Ø Les noeuds ne doivent pas être placés
sur la tranche de section mais sur le côté.
Ce sont les points les plus simples et ils sont
réalisables pratiquement dans toutes les situations. Leur
inconvénient est la séquelle esthétique. Pour limiter
cette conséquence, il faut penser à ne pas trop serrer les
noeuds, et ne pas laisser les fils en place trop longtemps.
II ya plusieurs variétés des sutures
à points séparés simples, à savoir :
a. points dermiques à noeuds
inverses
Ces points conditionnent, donc l'affrontement
épidermique et chargent le derme uniquement de part et d'autre de
façon à ce que le noeud soit situé en profondeur et ne
fasse pas saillie à travers les berges de la plaie.
L'aiguille est passée d'abord de la profondeur à
la superficie sur le premier côté puis de la superficie à
la profondeur sur le second. Il faut penser à charger la même
épaisseur de derme de chaque côté pour éviter tout
chevauchement.
On utilise un fil tressé résorbable comme le
Vicryl® ou mono filament résorbable comme le PDS®.
Lorsque la tension est trop importante, ces points sont
ischémiants au niveau de la tranche, on a donc recours à des
points à appui dermique.
d) points à appui dermique à noeuds
inverses
Le fil est également passé de la profondeur
à la superficie sur le premier côté mais est faufilé
dans le derme sur environ 1 cm et prend donc appui assez loin. Le derme, au
niveau de la tranche de section n'est pas chargé par le fil
lui-même. Ce passage est symétrique de la superficie à la
profondeur de l'autre côté.
e) points en x
Ils sont utilisés principalement pour rapprocher deux
tranches musculaires. La réalisation d'un double passage pour
réaliser le X permet de limiter les phénomènes de
essentiellement et été section de ce tissu peu résistant.
Le croisement est soit profond soit superficiel. Ce point n'est pas
utilisé pour la peau.
Point en X
f) point de Blair-Donati
Ce point est appelé "loin- loin ;
près-près" car au premier passage le fil charge à distance
de la berge de chaque côté (loin-loin) et au second passage, il
charge près de la berge de chaque côté
(près-près).
Il existe donc un double passage dans le derme qui permet un
meilleur appui et une très bonne éversion des berges. Ces points
peuvent être indiqués lorsque la tension est importante ou aux
endroits où la peau est épaisse, comme la face palmaire de la
main par exemple.
Les résultats esthétiques sont mauvais et
laissent des séquelles en l'échelle de perroquet. Les points de
Blair-Donati peuvent être soit :
Ø Loin-loin- ; près-près ;
Loin-près ; près-loin.
Ø Point appuie
II s'agit de points de Blair-Donati mais la suture est
appuyée sur de compresses lorsque la tension est très
importante. Celle-ci se répartit alors entre le derme et la surface de
la berge en contact avec la peau. Cela évite une déchirure de la
peau lorsque la tension est excessive.
Ø point en U
Ce sont des points de Blair-Donati demi enfouis. Une
moitié du point est sous-cutanée intradermique et ne laisse donc
pas de marque visible après cicatrisation. Ils peuvent être d'un
intérêt certain sur le visage, près des zones pileuses
quand l'une des berges reste cachée dans les poils ou cheveux et que
l'autre reste visible.
B. SURJET SIMPLE
Il débute par un point simple perpendiculaire à
l'axe de la plaie. Les trajets sont cutanéo-dermique et bien
répartis. Ils peuvent être obliques par rapport à la
tranche ou perpendiculaires. Le fil est serré modérément
pour éviter une invagination des berges.
Les séquelles esthétiques ne sont pas
négligeables, ce surjet est donc souvent utilise en zone non visible
(cuir chevelu, zone rétro-auriculaire). Pour le retirer, il suffit de
couper un fil sur deux, par exemple.
En résumé, le choix des sutures est
conditionné par la solidité du tissu et l'asepsie de la plaie. Le
temps utile d'une suture résorbable doit correspondre au temps de
cicatrisation du tissu où elle est implantée.
Chapitre VI : LE MATERIEL DE SUTURE (FILS ET
AIGUILLES)
VI.1. HISTORIQUE
C'est à Hippocrate (460-370), au cours de la
période gréco-romaine, que l'on doit la notion de suture par
première intention et Galien (131-201) utilisait de fines cordes pour
les sutures. Il faut noter que le nettoyage des plaies constituait
déjà une priorité. C'est également vers cette
période que les agrafes pour fermeture cutanée trouvent leur
origine. En effet, les Egyptiens utilisaient de grandes fourmis qu'ils
appliquaient à cheval sur les berges de la plaie, de telle façon
que leurs pattes accrochent chaque berge. Puis ils leur coupaient la
tête, ce qui entraînait une contraction réflexe des pattes
et rapprochait les lèvres de cette plaie tout en maintenant la fourmi
accrochée.
De nombreux matériaux furent donc utilisés au
fil des années : boyaux sèches (intestins), tendons
sèches, bandes de peau d'animaux, crins de chevaux, cheveux de femmes,
fibres de rouleau, lin, chanvre, herbes diverses.
C'est en 1874 qu'une infirmière inventa la
première aiguille sertie: l'aiguille Eurêka. C'est aussi LISTER
qui mit au point en 1881 le catgut chromé.
Jusqu'à 1930, les fils les plus utilisés
étaient le catgut et le soie (le lin et le coton). Les fibres
synthétiques non résorbables sont apparues à partir de la
seconde guerre mondiale (nylon dès 1940).
Le premier fils synthétique résorbable est
apparu en 1970 : l'acide polyglycolique (PGA) : DEXON® pour les
laboratoires Davis et Geek Corporation, ERCÉDEX® pour les
laboratoires français Robert et Carrère Lederle.
En dehors de fils, les agrafes étaient aussi plus
utilisées surtout pour les sutures de la peau. En ce jour les agrafes
sont de moins en moins utilisés vu leurs effets traumatiques et
infectieux sur la peau, au profit de fils.
VI.2. LES FILS DE SUTURE
A. Caractéristiques :
Les fils de suture doivent réunir toutes les
qualités et caractéristiques suivantes :
Ø Surface égale et lisse afin de ne pas couper
les tissus mais sans glisser sur les gants ;
Ø Souples notamment pour faciliter la
réalisation des noeuds ;
Ø Résistants pour contenir sans se rompre
pendant et après l'opération ;
Ø Solides aux noeuds ;
Ø Inertes pour entraver le moins possible le processus
de cicatrisation ;
Ø Non sujets au rétrécissement dans les
tissus ;
Ø Non capillaires car le transport de
sécrétions par le fil représente un risque
d'infection ;
Ø Résorbables après avoir joué
leur rôle.
Chaque fil est en réalité un compromis entre ces
différentes qualités et ses usages, exemple : il est difficile de
réaliser un fil qui tout en glissant aisément dans les tissus
sans les traumatiser, offre un noeud qui tient bien.
B. Classifications :
Dans la pratique, les fils classiques se subdivisent comme
suit :
Ø Selon leur comportement dans les tissus :
Les fils résorbables et non résorbables ;
Ø Selon leur origine : Les fils naturels et
les fils synthétiques ;
Ø Selon leur aspect physique : Les
fils mono filaments et Poly
filaments.
En pratique, on se réfère beaucoup plus à
la classification des fils selon leur comportement dans les tissus.
a) Fils résorbables
Sont des fils d'origine soit naturelle soit synthétique
qui, une fois dans une suture se résorbe après un temps
déterminé. Les naturels seront assimilés par les enzymes
du corps, tandis que les synthétiques seront hydrolyses avec une
décomposition progressive du fil par l'eau.
Les fils résorbables sont utilisés pour des
tissus qui se cicatrisent rapidement et qui après cicatrisation, n'ont
pas besoin du support du fil. Exemple :
Ø Catgut simple résorbé en six
à sept jours;
Ø Catgut chromé : résorbé en
douze à quinze jours ;
Ø Monocryl, Vicryl et Dexon :
résorbé en trente à soixante jours.
1. CATGUT
C'est un fil résorbable naturel et poly filament se
résorbant par digestion enzymatique (catgut : sous muqueuse de
l'intestin de mouton) il entraîne une réaction tissulaire. C'est
ainsi qu'il y a tendance à le retirer sur le marché car il
présente un risque d'encéphalopathie.
2. MONOCRYL
Fil résorbable, synthétique et monofilament, sa
résorption est par hydrolyse, il présente une douceur de passage
dans les tissus et pas de réactions tissulaire.
Le Monocryl de couleur violet est d'usage en chirurgie des
tissus fragiles et résiste 28 jours ;
Le Monocryl incolore est pour le surjet intradermique car ne
laisse aucune trace visible et résiste 21 jours ;
Le Monocryl PDS II est utilisé pour les sutures des
aponévroses abdominales, des tendons, des vaisseaux sanguins, sa
résistance est de 3 mois.
3. VICRYL
Fil résorbable, synthétique et poly filaments
il ne présente pratiquement pas de réaction tissulaire. Le Vicryl
rapide est d'usage en chirurgie pédiatrique et dentaire, il
résiste pendant 10 à 15 jours.
Le Vicryl simple est utilisé pour toute suture de
tissu à temps de cicatrisation moyen, chirurgie générale,
digestive, urologique, et gynécologique, sa résistance est de 5
semaines et résorption âpres 90 jours. Il y a aussi sur le
marché le Vicryl plus contenant un antibactérien.
b) Fils non résorbables
Sont aussi soit naturels soit synthétique, ils ne se
résorbent pas dans le tissus après suture, mais ils
s'intègrent aux tissus ou sont retirés après cicatrisation
de la plaie. Les fils non résorbable sont utilisés pour des
tissus qui cicatrisent plus lentement et où le fil joue ensuite le
rôle de support constant. Exemple : Acier, Soie, Lin, Nylon,
Ethïlon, Prolène.
1. ACIER
Fil non résorbable, naturel et mono filament. Il est
d'usage en chirurgie orthopédique, tendons, thorax, pour les
rapprochements osseux ainsi qu'en milieu infecté. Il est inerte,
très résistant et présente l'inconvénient
d'être très rigide.
2. SOIE
Fil non résorbable naturel et polyfilamant
utilisé en chirurgie ophtalmologique, plastique et cardio-vasculaire.
C'est un fil très solide, souple, avec une bonne tenue du noeud, mais il
présente des réactions tissulaires.
3. ETHILON
Fil non résorbable, synthétique et monofilamant
c'est un fil de suture de la peau, chirurgie oculaire et microchirurgie, il
présente une bonne glisse, peu coûteuse et solide.
c) Présentation des fils
Les fils de suture peuvent se présenter de plusieurs
manières à savoir :
Ø Sous forme de bobine (rouleau) ;
Ø Sous forme d'un fil sert (rassembler) ;
Ø Sous forme clé brins (morceaux)
pré-découpés
d) Taille des fils et leur
utilisation
Les fils ont de dimensions différentes car
ils vont des plus grandes dimensions : n°4, 3, 2, 1,0, aux plus
petites ; n°2/0,3/0,4/0,5/0,6/0,7/0, etc.
Ø n°4,3 : ils sont assez rarement utilisés,
car ils sont très gros ;
Ø n°2,1 : assez gros ; ils sont
utilisés pour les parois musculaires, surtout le n°1 ;
Ø n°0 et 00 (ou 2/0) : moyens, ils sont
couramment utilisés pour ligaturer les vaisseaux et suturer les
petites parois, en chirurgie générale ;
Ø n°000 (ou 3/0) : assez fins ; ils sont
fréquemment utilisés pour la chirurgie vasculaire, intestinale,
et en ORL ;
Ø n°4/0,5/0,6/0,7/0 : de plus en plus
fins ; pour la chirurgie vasculaire, en ophtalmologie, et pour la
chirurgie plastique, au visage entre autre.
e) Les aiguilles de suture
Il y a aussi une grande variété d'aiguilles. On
les répartit de façon suivante :
· Selon leur forme :
courbe ou droites ;
les courbes sont couramment utilisées tandis que les droites ne sont
réservées que pour la suture de la peau ;
· Selon leur utilisation :
en rapport avec l'organe que l'on veut suturer ; en général,
on utilise des aiguilles rondes pour les tissus
internes par contre la peau et les muscles on utilise des aiguilles
tranchantes avec pointe triangulaire ;
· Selon leur taille et
leur calibre : ces deux critères sont en
rapport au fil que l'aiguille supporte ; donc, de petite taille et de
petit calibre pour les tissus fins et la chirurgie plastique, de plus grosse
taille et de plus grand calibre pour les muscles, les parois, la peau ;
· Les aiguilles peuvent être :
§ Serties : cela signifie
que le fil est englobé dans le chas de l'aiguille et ne présente
ainsi aucun relief (c'est l'aiguille la plus utilisée) ;
§ Avec chas fermé :
c'est l'assistant qui enfile l'aiguille ;
§ A chas ouvert : le fil
est plus facile à enfiler, mais ce genre d'aiguille est plus
traumatisant.
VI.3.1. Caractéristiques d'une bonne
aiguille
Pour arriver à réaliser une bonne
suture, une aiguille doit répondre à quatre
caractéristiques à savoir : la solidité, la
flexibilité, le tranchant, et la stabilité dans le porte
aiguille.
a. La solidité
La solidité d'une aiguille est déterminée
par sa résistance à la déformation, lors de passages
répétés à travers les tissus.
b. la flexibilité
La flexibilité, c'est la résistance de
l'aiguille avant de se casser. Lorsqu'elle est soumise à un certain
nombre de flexions. Si une trop grande force est exercée l'aiguille se
casse. Une aiguille flexible se plie avant de casser.
c. le tranchant
Le tranchant d'une aiguille est particulièrement
important lors d'interventions agréables ou en chirurgie
esthétique. Il faut donc trouver la juste mesure. Si une aiguille est
trop tranchante, le chirurgien ne contrôle pas suffisamment le passage de
celle-ci au travers des tissus.
d. La stabilité dans le porte-aiguille
La performance de l'aiguille est également
influencée par la manière dont elle va se comporter dans le
porte-aiguille. Pour un meilleur contrôle, la plupart des aiguilles
courbes sont aplanies sur la surface de prise. Une aiguille est donc stable,
quand elle tourne, glisse et s'enroule moins dans le porte-aiguille.
VI.3.2. Description de l'aiguille
Quelque soit leur usage, toutes les aiguilles chirurgicales
ont trois parties: le chas, le corps, et la pointe.
a) Le chas
C'est une extrémité de l'aiguille où est
attaché ou sera attaché le fil. Ainsi une aiguille avec chas
troué est celle sur laquelle est déjà attaché
à un fil, il s'agit donc d'un fil serti ou une aiguille sertie (le fil
est introduit à l'aiguille lors de sa
fabrication). Les aiguilles ne portants pas des fils
insérés (les aiguilles non serties), ont des chas soit
fermé soit ouvert.
Actuellement, presque toutes les aiguilles sont serties.
Ainsi, l'aiguille et le fil sont réunis en un unique instrument de
suture, plus maniable et moins traumatisant.
b) Le corps
Les deux extrémités (la pointe et le chas) sont
réunit par le corps de l'aiguille. Le corps détermine une
longueur, un diamètre, et une forme.
La longueur de l'aiguille est la distance mesurée le
long de l'aiguille elle-même, allant de la pointe au chas; le
diamètre est le calibre d'épaisseur de l'aiguille : dans la forme
d'une aiguille on ressort les degrés de courbure du corps et
son profil (le profil est la forme obtenue en réalisant une coupe
transversale du corps de l'aiguille).
La courbure facilite le geste du chirurgien : plus un plan est
profond, plus la courbure de l'aiguille doit être forte ; plus une
incision est petite et étroite, plus la courbure de l'aiguille doit
être petit. Les aiguilles droites sont le plus souvent utilisées
en surface (peau). Elles ne nécessitent pas l'utilisation d'un
porte-aiguille.
Pour créer les différents profils, les
fabriquant se sont basés sur deux modèles de base à savoir
les aiguilles rondes (utilisées pour les sutures intestinales,
vasculaires, du péritoine, etc.) et les aiguilles triangulaires (ne sont
pas utilisées pour les tissus mous. La combinaison des deux donne
l'aiguille TAPERCUT.
En dehors de ce deux modèles, il y a des aiguilles
spécifiques comme :
Ø Les aiguilles rondes à pointe mousse ;
Ø Les aiguilles rondes avec pointe triangulaire
(Tapercut) ;
Ø Les aiguilles spatulées ;
Ø Visiblack ;
Ø Slim Blade, Précision Point, Micro-Point, CS
Ultima.
c) La pointe de l'aiguille
La pointe peut être piquante ou mousse, en prenant le
plus souvent la forme du corps de l'aiguille, elle peut aussi
être longue ou courte.
CHAPITRE VII : QUELQUES OPERATIONS COURANTES
Les trois opérations choisies se font couramment dans
les petits hôpitaux ou Centres de Santé de Référence
disposant d'une salle d'opération et d'un personnel formé pour
pratiquer ce genre d'interventions.
VII.1. CESARIENNE
1. Définition
C'est une opération qui consiste à ouvrir la
paroi abdominale et celle de l'utérus gravidique pour en extraire le
bébé, quand l'accouchement par voie naturelle est impossible ou
dangereux pour la mère ou/ et son bébé.
2. Soins
pré-opératoires
v Psychothérapie de la cliente ;
v Rasage de poils abdominaux et vulvaire ;
v Monter une perfusion de solution de chlorure de sodium
à 0,9% et laisser couler 500 à 600 ml avant le début de
l'opération ;
v Poser une sonde vésicale pour la durée de
l'opération et pour quantifier la diurèse, afin que le chirurgien
ne soit pas gêné par une vessie pleine d'urine car il y a risque
d'inciser la paroi de la vessie.
v La perfusion a déjà été
montée pour remplir les vaisseaux ;
v Administrer une ampoule d'éphédrine par la
voie IM 20 minutes avant le début de l'intervention ;
v Contrôle de signes vitaux.
3. Soins per-opératoires
v Donner une injection d'ergometrine et d'ocytocine
immédiatement après l'extraction du bébé pour
provoquer et maintenir une bonne contraction utérine ;
v Prise régulière de signes vitaux pour
dénoncer le choc ;
v Surveillance des entrées et des sorties
(sérums, vomissements et hémorragie) ;
v Surveillance de la peau et des muqueuses ;
v Bien surveiller la tête de l'opérée et
l'arrangée ;
v Compter et surveiller le nombre des compresses à
usage et le nombre des pinces ;
v Bien fixer la lumière.
4. Soins post-opératoires
v Contrôle de l'hémorragie
utérine :
· Surveiller attentivement les signes vitaux pendant
plusieurs temps, car l'anesthésie rachidienne et même
générale augmentent le risque d'hémorragie utérine
par relâchement des fibres musculaires ;
· Surveiller l'état de contraction de
l'utérus et les pertes sanguines par le vagin aux mêmes
intervalles que la prise de signes vitaux ; changer fréquemment de
linges et noter les observations dans le dossier de la patiente ;
· Administrer un hémostatique (ergometrine ou
methergine) toutes les 6 heures pendant les premières 24 heures, puis
donner l'ergometrine per os pendant 3 jours ;
· Surveiller l'état du pansement de la plaie
opératoire.
v Assurer le confort de la
patiente :
· Faire tous les soins de base ;
· Calmer la douleur en donnant les antalgiques prescrits
par le chirurgien, toutes les 6 heures pendant les premières 24 heures
en IV ou IM, puis passer en per os.
v Prévenir l'occlusion
intestinale :
· Surveiller l'abdomen : vérifier si le ventre
est ballonné, demander à la patiente s'il émette des gaz,
sinon poser une sonde rectale et évaluer son efficacité ou soit
donner du thé chaud ;
· Mobiliser la patiente à faire des exercices actifs
des jambes et des muscles abdominaux, lever la patiente et la faire marcher
afin de stimuler le péristaltisme intestinal ;
· Donner un laxatif léger le soir ( ex :30 ml
d'huile minérale) ;
· Faire un lavement si le traitement précité
n'a pas réagit positivement.
v Prévenir d'autres
complications :
· Surveiller le globe vésical, la plaie
opératoire étant proche de la vessie, il y a souvent de la
rétention urinaire pendant les premiers jours
post-opératoires ;
· Sonder la vessie si la patiente n'arrive pas toujours
à uriner ;
· Prévenir une infection en administrant les
antibiotiques ;
· Prévenir un accès palustre en donnant un
anti paludique.
VII.2. CURETAGE UTERIN
1. Définition
C'est une méthode d'évacuation artificielle de
l'utérus par voie basse durant les 12 premières semaines de la
grossesse à l'aide d'instruments.
Le curetage demande une grande prudence, car il peut provoquer de
graves complications notamment la perforation utérine et les infections,
etc.
2. Indications
v Evacuation utérine pour un avortement en cours
accompagné d'une hémorragie ;
v Avortement incomplet avec rétention de débris
placentaires.
3. Symptomatologie
v Saignement abondant par voie vaginale ;
v Douleurs dans le bas-ventre (contraction
utérine) ;
v A l'examen vaginal, masse molle palpable au niveau du
col ;
v Apparition des signes de choc si la femme a perdu beaucoup de
sang.
4. Matériel
v Hystéromètre ;
v Curette ;
v Compresses de gazes stériles ;
v Speculum ;
v Pince à germes ;
v Pince de Pozzi ;
v Bougie métalliques de Hégar ;
v Ketamine ;
v Seringue et aiguille ;
v Cathéter ou épicrânienne ;
v Aspirateur à canule.
5. Technique
v Anesthésie générale (ex : ketamine),
vessie sondée, avec une stérilité chirurgicale et
désinfection large au Bétadine ;
v Placer le speculum ;
v Dilatation cervicale par des bougies métalliques de
Hégar : ce sont des mandrins métalliques de diamètre
croissant ; ils entrainent une dilatation forcée du col
utérin ;
v Saisit du col à l'aide d'une pince de Pozzi ;
v Repérer la profondeur et la direction de la
cavité utérine à l'aide d'un hystéromètre
mousse ;
v Introduire une curette non tranchante, la plus grosse qui passe
sans difficultés le col : la main qui tient la curette doit
accompagner légèrement la curette plus qu'elle ne la pousse
(danger de perforer), la curette est donc soutenue simplement quand elle
avance, à peine tenue quand elle gratte doucement et sans
vigueur ;
v Racler doucement, méthodiquement, du fond de
l'utérus vers le segment inférieur, sans ressortir à
chaque fois du col ;
v L'utérus est vide quand le sang qui sort est mousseux et
aéré, et quand cet écoulement a tendance à
diminuer ; il ne faut pas rechercher le « cri
utérin » (crissement de la curette sur le
myomètre) ;
v Tamponnement et laisser une sourie (compresses stériles
ou méchage) dans la cavité vaginale pour recueillir le sang de la
cavité utérine ;
v Administrer le méthergin en IV et antibiotiques.
Retenez le curetage demande une
grande prudence, car il peut provoquer de graves complications :
perforation utérine, infections, hémorragies, adhérences
(synéchies de l'endomètre ; troubles de cycles menstruels,
stérilité, adhérence anormale du placenta.....)
Le curetage est interdit dans les suites directes d'un
accouchement ou lors d'une infection grave car l'utérus est trop mou,
avec risque de perforation. Le curetage est un acte médical.
6. Soins
pré-opératoires
v Préparation psychologique ;
v Position de Trendelenburg ;
v Liberté des voies respiratoires ;
v Abord veineux ;
v Monter une perfusion à chlorure de sodium à
0,9% ;
v Contrôle de signes vitaux et de paramètres
anthropométriques ;
v Rasage de poils.
7. Soins immédiats
post-opératoires
v Contrôler
l'hémorragie :
· Donner une injection de l'ergometrine après
curetage, puis per os pendant 2 à 3 jours ;
· Contrôler les pertes sanguines ;
· Surveillance de signes vitaux ;
· Donner des médicaments antianémiques si la
patiente a des signes d'anémie.
v Assurer le confort de la patiente et calmer la
douleur :
· Douche journalière ;
· Faire une toilette vulvaire au moins 2 fois par
jour ;
· Donner un analgésique le premier jour après
le curetage.
v Prévenir l'infection :
· Changer les serviettes hygiéniques
fréquemment car le sang est un milieu favorable à la
multiplication des germes pathogènes ;
· Donner un antibiotique.
VII.3. EXCISION D'UN LIPOME
1. Définition
C'est une ablation d'une tumeur sous-cutanée
bénigne, molle et arrondie formée par une prolifération du
tissu graisseux.
L'excision d'un lipome n'est pas grave en soi, mais l'endroit
excisé a tendance à beaucoup saigner ; il se produit une
hémorragie en couche.
Le chirurgien pose parfois un drain pour favoriser
l'écoulement sanguin.
2. Soins spécifiques
v Prévenir la formation d'un
hématome :
· Faire un bon pansement compressif si l'endroit du lipome
excisé se trouve sur un membre ;
· Changer le pansement après 24 heures ; si la
plaie n'a pas trop saignée et que le chirurgien a posé un drain,
on peut l'enlever ; refaire le pansement et laisser le patient rentrer
à la maison.
v Assurer le suivi :
· Dire au patient de revenir après 3 jours pour
renouveler le pansement, puis le 7e jour pour l'ablation des
fils.
VII.4. LE DRAINAGE
1. Fonction du drainage
On pose des drains dans une cavité corporelle, dans le
creux d'un organe, ou dans une plaie cavitaire, pour évacuer
l'accumulation d'air ou de liquides (sang, pus, urine), que l'on recueille au
dehors par un tube traversant la peau.
On distingue deux systèmes de drainage :
a) Le système fermé
Le drain vient du lieu d'accumulation, traverse la peau et
arrive au dehors. Il est connecté par un système fermé
avec un sac stérile.
b) Le système ouvert
Le drain sort par la plaie. La sécrétion est
recueillie dans le pansement. Ceci a pour but d'empêcher la cicatrisation
avant que toute la sécrétion soit évacuée.
2. Avantages du drainage
· Permet l'évacuation des liquides qui autrement
pourraient devenir une source d'infection ;
· Le contrôle de la qualité et de la
quantité des sécrétions permet de déceler une
hémorragie tardive.
3. Inconvénients du drainage
Ils augmentent avec la durée du séjour du drain
dans le corps, c'est-à-dire, qu'il est recommandé de l'enlever le
plus tôt possible.
· Risque de lésion
Un tube rigide peut blesser les tissus et provoquer des
hémorragies.
· Risque infectieux
Les drains représentent pour les microbes un chemin par
lequel ils peuvent facilement dans le corps. Ce danger est plus
élevé dans les systèmes ouverts que dans les
systèmes fermés.
· Douleur
4. Surveillance d'un drainage
· Volume des sécrétions (bilan de 24
heures)
· Couleur des sécrétions
· Contenu des sécrétions
· Fonctions et position du drain
· Signes d'infection au niveau de la sortie du drain
5. Soins en cas de drainage
· Attacher le sac de drainage sous le niveau du malade au
lit, sans gène et sans traction.
· Ne pas mettre le sac de drainage par terre (danger
d'infection).
· Changement de pansement aseptique tout les deux jours.
6. Mobilisation d'un patient avec un
drainage
· Attacher le sac de drainage sous le niveau de la
plaie ; sinon il y a reflux de sécrétions.
· Demander au client :
§ De ne pas mettre le sac de drainage en contact avec le
sol ;
§ De ne pas couper le tube ou le sac.
7. Enlèvement d'un drain
· Informer le patient sur le déroulement du
soin ;
· Informer le patient qu'il peut provoquer les
douleurs ;
· Désinfecter les régions de l'endroit de
drainage ;
· Oter de manière stérile les fils qui
attachent le drain (enlèvement des fils) ;
· Retirer très vite le drain ;
· Faire un pansement stérile ;
· Indiquer l'enlèvement du drain au dossier du
patient.
REFERENCES
1. ANDREA FECHER (2010) : les soins chirurgicaux en milieu
tropical, Bureau d'Etudes et de Recherches pour la Promotion de la
Santé, B.P. 1800 Kangu-Mayumbe, RDC
2. A. KABEYA NGOYI (2010) : cours de Petite Chirurgie, G3
Sciences Infirmières, Université Pédagogique Nationale,
Faculté des Sciences, Département des Sciences de la
Santé.
3. DE CLERCK (2003) : Techniques des Soins
spécialisées, Illustré par MASIONI MAKAMBA, Ed
Médiaspaul.
4. YVONE DIND et LINETTE BAY (2004) : Manuel de soins
infirmiers, Ed Bureau d'Etudes et de Recherche pour la Promotion de la
Santé, B.P. 1800 Kangu-Mayumbe, RDC
5. J. COOK, B. SANKARAN, A. WASUNNA (1989): la chirurgie
générale à l'hôpital rural, Illustré par
Derek Atherton et Elisabetta Sacco, Ed Bureau d'Etudes pour la Promotion de la
Santé, B.P.1800 Kangu-Mayumbe/ République du Zaïre.