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L'intervention militaire française au Mali. Essai d'analyse géopolitique.

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par SATUTNIN NDONG NDONG
Université Omar Bongo - MASTER GEOSCIENCES POLITIQUES 2015
  

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Section2 : Le retour à l'ordre constitutionnel au Mali et les réformes de la coopération militaire franco-malienne

Dans cette section, trois déterminants sont analysés : l'impératif de l'organisation des élections présidentielles(1), le rétablissement de l'appareil militaro-sécuritaire(2) et les réformes militaires franco-maliens(3).

1- L'impératif de l'organisation des élections

Afin de valoriser son action militaire, la France avait fait de la restitution des valeurs démocratiques au Mali, l'un des éléments déterminants du désengagement des troupes françaises sur le théâtre. Pour l'Hexagone, l'organisation des élections présidentielles constituait une action, qui symbolisait la réussite de la diplomatie politico-militaire française. Cette stratégie électorale post-intervention, mise en place depuis quelques années par les occidentaux, en occurrence la France et les Etats-Unis, consistait à légitimer une intervention militaire extérieure à travers une organisation rapide des élections présidentielles au pays dans lequel l'opération armée s'était déroulée. En effet, impulsée par les États-Unis sous la forme de la diffusion universelle de démocratie, cette stratégie avait été appliquée par la France au Mali sous la forme de « la politique d'interventionnisme libéral »193, qui répond au postulat selon lequel la reconstruction et la restitution des valeurs démocratiques d'un Etat peuvent être rendu possibles par l'entremise d'une coercition militaire194. Cette dernière vise particulièrement à éloigner la menace de la démocratie et à restaurer les valeurs de celle-ci. De ce fait, la restitution de l'Etat de droit au Mali, à travers une élection présidentielle devenait ainsi un enjeu majeur qui devait couronner le succès de l'opération Serval. Cela amenait impérativement la France à projeter, à la fin de son intervention militaire, un scénario électoral dont le déroulement n'a pas été en marge de la fin de l'opération militaire. En conséquence, la présidentielle malienne de juillet-août 2013, cadrait ainsi avec le calendrier de l'évacuation des troupes françaises du théâtre des opérations. Dès lors, l'organisation de ce scrutin sous l'impulsion française, avait répondu aux enjeux de la politique africaine de la France. Cette dernière a, d'une part, réhabilité le système démocratique et politique du pays en installant une autorité politique élue et un gouvernement reconnu, et d'autre part, elle a assuré la légitimé de son l'intervention militaire et a obtenu la reconnaissance de son action par les acteurs politiques des Etats de la CEDEAO et de la région sahélo-saharienne.

193C. Lequesne, La politique extérieure de François Hollande : entre interventionnisme libérale et nécessité européenne, Sciences po Grenoble, Working paper n°23,2014, p5.

194 Ibidem

84

En plus de la restitution des valeurs démocratiques au Mali, le jeu de la France dans son désengagement consistait également à accompagner l'Etat malien dans le processus de rétablissement des pouvoirs politique, militaire et administratif dans toute la partie septentrionale du Mali et particulièrement dans les trois principales villes meurtries des actions djihadistes et terroristes.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius