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L'intervention militaire française au Mali. Essai d'analyse géopolitique.

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par SATUTNIN NDONG NDONG
Université Omar Bongo - MASTER GEOSCIENCES POLITIQUES 2015
  

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2- Une intervention à démilitarisation approximative

L'une des insuffisances majeures de l'intervention militaire française a été son incapacité à éradiquer la circulation d'armes et des groupes terroristes au sein du territoire malien. En effet, l'opération Serval avait entrainé la dispersion des insurgés islamistes lourdement armés dans l'ensemble des villes septentrionales. Ces derniers, après leur « retrait tactique »174 dans les trois villes les plus ciblées par l'armée françaises (Tombouctou, Gao, Kidal), procédaient à un « transport des stocks d'armes les plus importants vers les régions plus modestes et moins visibles »175. Ce mode opératoire que J-P. Rémy176 qualifiait de stratégie d'évitement des groupes terroristes, a d'avantage entrainé une dissémination d'armes que les militaires français n'ont pu malheureusement contrôler. Ainsi, si l'on en croit aux estimations de J-C. Notin177, 500 à 800 djihadistes sont restés en état de nuire à la fin de l'opération Serval. Ces groupes armés terroristes dont l'action militaire française n'a pu définitivement éradiquer, traduit, corrélativement, une importante présence d'armes qui circulent encore à l'intérieur du Mali, malgré l'opération Serval.

Au regard de ce qui précède, l'opération Serval apparait approximative, en ce sens qu'elle n'a pas détruit l'ensemble des groupes terroristes, elle les a simplement anéanti. En cela, ce déploiement militaire n'a pas totalement été une réussite, dès lors que les mêmes causes peuvent produire les mêmes effets. La liberté des centaines d'islamistes qui détiennent toujours des armes, constitue l'une des limites de cette intervention. Elle explique la non-effectivité de la démilitarisation des groupes djihadistes par les troupes françaises.

Au-delà de la libération des villes maliennes, qui étaient sous le joug djihadiste, l'intervention militaire française a été marquée par un lourd bilan humanitaire et une incapacité à décimer totalement les GAD qu'ils combattaient, du fait de la rugosité du théâtre des opérations. Ces situations ont conduit la France à précipiter l'arrêt de son action militaire, tout en faisant place aux forces onusiennes.

174Le monde, n°37, op.cit., p29-30.

175 Ibidem

176 J-P. Remy, le monde diplomatique, n°37, 2013, p.29-30.

177 J-C. Notin, op. cit., p.564.

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