c) Approche macroéconomique de la Consommation
L'analyse néo-classique construisait la fonction de
demande d'un bien en privilégiant la relation prix et quantité
demandée. Keynes propose de relier la consommation globale avec le
revenu. Il s'appuie ici sur l'existence d'une loi psychologique fondamentale
selon laquelle «en moyenne et laplupart du temps, les hommes tendent
à accroître leur consommation au fur et à mesure que
lerevenu croît, mais non d'une quantité aussi grande que
l'accroissement du revenu ». Le revenu global aurait ainsi deux emplois :
la consommation C et l'épargne S,
ainsi note-t-il R = C + S. L'épargne apparaît
comme un élément résiduel, dépendant de la
consommation, elle-même dépendant du revenu. Tout revenu est
partagé en consommation et en épargne. La relation entre la
consommation et le revenu peut s'exprimer par le biais des propensions à
consommer. On distingue la propension moyenne à consommer (rapport de la
consommation totale sur le revenu : C/R) et lapropension marginale à
consommer (rapport de la variation de la consommation sur la variation du
revenu : ?C / ?R, notée c). La
relation entre épargne et revenu peut également s'exprimer par
des propensions à épargner, qui étant le caractère
résiduel de l'épargne, peuvent se déduire des propensions
à consommer. La propension moyenne à épargner égale
à (1 - C/R) et la propensionmarginale à épargner
égale à (1 - ?C/?R),
notée s. Graphiquement la fonction de consommation peut
prendre trois formes :
C
R
III
II
I
Figure N°3 : Courbe de la consommation et de
l'épargne
251653632
Dans le premier cas (I), C = c R. Si le revenu est nul, la
consommation est nulle aussi. La propension moyenne à consommer est
égale à la propension marginale à consommer,
elle-même constante. Dans le second cas (II), C = c R +
b. La fonction de consommation admet une consommation incompressible
même lorsque le revenu est égal à 0. Le terme
b est également appelé consommation autonome
puisqu'il correspond à une consommation indépendante du revenu.
La propension marginale à consommer est constante, elle est
inférieure à la propension moyenne qui est fonction
décroissante du niveau de revenu. Dans le troisième cas (III), C
= c R (fonction concave). La propension moyenne et la propension marginale
à consommer tendent à diminuer avec l'augmentation du niveau de
revenu. C'est le troisième cas qui correspond aux indications
données par Keynes. Des études empiriques ont montré que
cette analyse était vérifiée lorsque l'on comparait
à un moment donné les budgets de différents ménages
ayant des niveaux de revenus différents (les ménages les plus
riches ont proportionnellement une épargne plus importante que les
ménages pauvres) et ceci sur une courte période. Toutefois
l'économiste Simon Kuznets a montré, en se fondant sur une
étude de la consommation aux Etats Unis de 1869 à 1938 (c'est
à dire sur une longue période) que l'analyse de Keynes se
trouvait invalidée par le fait que la propension moyenne à
consommer était restée constante sur cette période. Les
recherches poursuivies depuis J.M Keynes sur la fonction de consommation ont
enrichi l'analyse en introduisant des éléments
négligés par la théorie keynésienne. Malgré
la consommation des ménages peut ne pas être financée par
les seuls revenus. Certains d'entre eux peuvent disposer d'actifs
monétaires liquides ou d'actifs réels ou financiers qu'ils
peuvent vendre pour effectuer des achats, notamment de biens de consommation
durable. La prise en compte du patrimoine conduit à écrire la
fonction de consommation sous la forme : Ct = c Rt + d At où
d est la propension à dépenser des actifs, At
représente le montant des actifs détenus à la
période t.
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