Conclusion
générale
L'étude qui précède n'a pas la
prétention d'être parfaite, ni d'avoir embrassé tous les
aspects d'une réalité complexe et surtout de n'avoir saisi les
problèmes abordés dans les moindres détails.
Néanmoins, il en ressort que les échanges commerciaux connurent
un progrès sensible dans l'Empire Manding sous le règne de kankou
Moussa.
Parmi les produits qui ont dominé ces échanges,
l'or demeurait le plus important, c'est pourquoi le Bouré occupait une
position stratégique pour le négoce transsaharien.
Bien que la province soit de peu d'importance, au regard des
réalités démographiques, les transactions commerciales s'y
opéraient sur une vaste gamme de produits.
L'organisation mise en place répondait aux
intérêts des seuls marchands Arabes parce que ces derniers
contrôlaient l'essentiel du trafic. Mais ils n'avaient pas accès
aux mines. Pour s'approvisionner en or, ils passaient par
l'intermédiaire des marchands soudanais qui étaient les seuls
autorisés à approcher les mines. Cette organisation commerciale
très complexe comprenait presque tous les rouages liés à
la pratique même des transactions, succursale ; représentation,
courtage, offre de commissions, prospection de marchés, loi de l'offre
et de la demande. Toutes ces réalités ont fait du Bouré
un centre d'approvisionnement en matières première et, les agents
du commerce local furent réduits à des actifs `' collecteurs
d'or'', ne vivant que de simple rétribution.
Aussi, les transactions commerciales n'avaient une ampleur
telles celles pratiquées dans les grandes villes
sahélo-soudanaises.
Si le Bouré était `'une succursale'' de Gao,
Niani, Djenné et de Tombouctou, il faut reconnaître cependant
qu'il fut un important entrepôt pour les régions limitrophes et
pour le Sud forestier qui y trouvaient toutes sortes de marchandises.
D'une manière générale le commerce
était en partie autonome dans la mesure où il s'agissant
d'échanger les produits de consommation courante entre les
collectivités d'une même localité en partie
dépendant du grand négoce transsaharien car, il consistait
à la rentrée du sel notamment et à la sortie de l'or.
Du point de vue équivalent général et
système de mesure ; la région a communiqué ses propres
règles du jeu car la plupart des systèmes en usage étaient
originaux, mais l'orpailleur n'était pas maître des `'prix''
pratiqués sur les marchés et de leurs fluctuations.
Concrètement, l'échange reposait en grande partie sur
l'inégalité des termes de l'échange ; dans ce cas
l'orpailleur devait fournir toujours une quantité exorbitante de
métal précieux pour s'offrir un article en provenance de
l'extérieur.
Les droits et taxes commerciaux qui paraissaient trop
exagérés profitaient exclusivement à la cour
impériale.
Parlant des conséquences de ces transactions
commerciales, elles furent négatives pour le Bouré car, le
commerce était fort désavantageux pour les populations qui en
sont restées pauvres. Il faut tout de même reconnaître
qu'elles ont permis d'apporter les produits qui manquaient à ces
populations dans le but d'améliorer leurs conditions de vie. Tandis que
pour l'Empire du Mali, elles furent positives car elles ont permis d'asseoir la
puissance économique du souverain, de favoriser le développement
de grandes métropoles et de faire connaître le nom de l'empire
à l'étranger.
En définitive, toute la tendance de ce commerce se
résume à la course à l'acquisition du métal
précieux en vue de permettre aux Orientaux de s'assumer la
suprématie dans la Méditerranée. Et nous pouvons affirmer
sans risque de nous tromper que les Arabes sont `'les précurseurs'' du
`'pillage économique du continent africain.
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