Quel est l'impact de la précarité sur la famille et sur l'enfant?( Télécharger le fichier original )par Romain CORDIER Haute Ecole en Hainaut de Tournai - Educateur Spécialisé 2015 |
CONCLUSION :Si je devais répondre en un mot à la question « quel est l'impact de la précarité sur la famille et sur l'enfant ? », je répondrai : total. Mes questionnaires, mes observations sur le terrain, et mes recherches vont tous dans le même sens : la précarité et la pauvreté influent à tous les niveaux de l'existence. Sur le travail, la scolarité, les relations sociales, sur la santé, l'hygiène de vie, l'alimentation, et sur l'accès à la culture, au logement et aux soins. Aucun domaine n'est épargné, et chaque situation est unique dans sa complexité, mais semblable dans sa détresse. J'ai notamment pu constater que les adultes qui sont touchés ont souvent hérité de la situation de leurs aïeux, remettant en question le concept d' « égalité des chances ». En ce sens, je pense que l'enfant et l'adolescent doivent être au centre de toutes les politiques publiques de la façon la plus transversale possible, et la mission première de ces politiques publiques devrait être, avant toute chose, de protéger les plus vulnérables. Car sortir les enfants de l'engrenage de la précarité et de la pauvreté, c'est stopper la reproduction intergénérationnelle des difficultés socio-économiques issues de l'héritage parental. Il suffit alors de prendre le temps pour éduquer les enfants et leur transmettre les valeurs que la famille n'est pas à même de livrer. Car ne sont-ce pas ces valeurs qui régissent le fondement même de notre société, et qui sont la clé de voute de notre idéal démocratique, ou bien ces valeurs ont-elles changé ? Et si la mission principale d'une Maison de Jeunes n'est pas l'éradication des situations de précarité des familles et des enfants, elle peut, et je dirai même qu'elle doit, prendre en compte les difficultés qui en découlent. C'est alors faire en sorte de ne pas fermer les yeux, mais au contraire : montrer que l'on sait, et que l'on agit. Pour cela, de nombreux outils sont à la disposition de l'éducateur. Il pourrait créer des espaces de rencontres avec les parents et ainsi développer l'entre-aide et trouver des solutions avec eux. Il pourrait faciliter et encourager davantage l'ouverture culturelle et citoyenne, en 79 insistant par exemple, sur l'article 27 dont le but est de garantir un accès à l'offre culturelle pour tous au moyen d'un ticket permettant d'aller aux spectacles à moindre prix. Je pense aussi qu'il est impératif de renforcer l'importance de l'Ecole des Devoirs, en y incluant les parents pour les enfants le désirant. L'éducateur pourrait aussi insister sur l'investissement scolaire des enfants en favorisant et en simplifiant le dialogue entre l'établissement scolaire et la Maison de Jeunes. Enfin, pour les parents les plus en détresses, l'éducateur pourrait les orienter vers les institutions d'aides, et même créer un partenariat constructif avec l'ONE et le CAAJ, et ainsi faciliter la détections des situations de précarité, et agir au plus vite pour le bien-être des enfants qui en souffrent. Cela n'est évidemment possible que si les professionnels sont prêts à entrer dans l'intimité des familles, et à changer leurs méthodes éducatives au sein des Maison de Jeunes. Je pense sincèrement que ce type de structure doit s'ouvrir plus concrètement aux phénomènes de précarisations, car son implantation au sein de la cité, justifie en elle-même cette action. Et puisque les familles sont souvent en ruptures avec les services sociaux, ouvrir les Maisons de Jeunes aux parents, écouter leurs maux, et trouver des solutions avec eux, avoir de l'empathie en somme, devrait probablement les rendre moins réticents à l'aide qui leur est proposée. Car ce qui est certain, c'est que l'éducateur doit pouvoir s'atteler pleinement à cette tâche, c'est la condition même de l'existence de son métier : avoir suffisamment d'empathie pour avoir l'envie et la force de répondre activement aux difficultés des personnes concernées. Comme le dit si bien Christian BOBIN29 : « L'empathie c'est, à la vitesse de l'éclair, sentir ce que l'autre sent et savoir qu'on ne se trompe pas, comme si le coeur bondissait de la poitrine pour se loger dans la poitrine de l'autre. C'est l'art double de la plus grande proximité et de la distance sacrée. Sans le coeur, il n'y a pas d'empathie, car avoir du coeur, c'est sortir de soi, mais il faut ressentir l'autre jusqu'à presque le devenir, il faut en même temps maintenir une distance sous peine de sombrer dans la fusion ». En me remettant le questionnaire en main propre, alors que j'avais insisté sur la forme anonyme de celui-ci, un parent m'a remercié, me disant qu'il était soulagé de savoir que je savais. N'est-ce pas là le premier levier à abaisser : savoir qui sont ces familles ? 29 BOBIN Christophe, La lumière du monde, éditions Poche, janvier 2003. 80 TABLE DES SOURCES : OUVRAGES : BIDON-LEMESLE Céline, Thérapie Familiale, 2011. BRANDEN Nathaniel, L'estime de soi : une force positive, 2011. CAVAILLET F., DARMON N., LHUISSIER A., REGNIER F., L'alimentation des populations défavorisées en France. 2005. CHUPIN Julie, Echec scolaire, la grande peur, éditions Autrement, Paris, 2013. CINGOLANI Patrick, Coll. Que Sais-Je ?, éd. PUF, 2005. DE SAINT POL Thibaut, La santé des plus pauvres, division des conditions de vie des ménages, Insee, octobre 2007. DURKHEIM Émile, De la division du travail social, 1893. FOURNIER Martine, La Révolution des poussettes, 2011. MALRAUX André, discours à la Maison de la Culture de Bourges sur le rôle de la culture au cours des siècles, 14 mai 1965. PAUGAM Serge, La disqualification sociale: essai sur la nouvelle pauvreté, 1991. SCHNAPPER Dominique, L'épreuve du chômage, 1981. VERSINI Dominique Conséquence sur le développement affectif de l'enfant des situations de précarité familiale, Entretiens de la Petite Enfance, 2011. WRESINSKI Joseph, fondateur d'ATD Quart Monde, Rapport : Grande pauvreté et précarité économique et sociale, 1987. ZAOUCHE GAUDRON Chantal, Précarités et éducation familiale, éditions Eres, 2011. 81 LIENS INTERNET : http://www.insee.fr/fr/publications-et-services/docs_doc_travail/g2004-06.pdf http://socialinnovation.ieseg.fr/2011/03/14/quand-precarite-rime-avec-echec-scolaire/ http://www.etab.ac-caen.fr/centre-ph-lucas/gprs/enjeux.htm http://atd-quartmonde.be/lodel/index.php?id=140 http://www.lacode.be/IMG/pdf/analyse_enfance_pauvrete.pdf http://www.luttepauvrete.be/chiffres.htm AUTRES : Charte des droits fondamentaux, 18 décembre 2000. Charte sociale européenne révisée, 3 mai 1996. Convention européenne des droits de l'homme, 4 novembre 1950. Convention relative aux droits de l'enfant, 20 novembre 1989. Bilan Innocenti 12, Centre de recherche Innocenti de l'Unicef, octobre 2014. Diagnostic social 2014, CAAJ de Tournai, 2014. Enquête CORELA, 2005. Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, 16 décembre 1966. Plan d'action quadriennal 2013-2016 de la Maison de Jeunes « Port'Ouverte ». Rapport annuel 2012-2013 du délégué général de la communauté française aux droits de l'enfant, 31 août 2013. 82 ANNEXES 83 84 RESULTATS DES QUESTIONNAIRES D'INFORMATIONS GENERALES SUR
LES
RESULTATS DES REPONSES AUX PHRASES (ENFANTS) 85
RESULTATS DES QUESTIONS CONCERNANT L'EDD (ENFANTS)
37,50% 62,50% - - 62,50% 18,75% 6,25% 12,50% 31,25% 50% 12,50% 6,25% 68,75% 31,25% - - 12,50% 25% 62,50% TOTAUX en % 86 I. TABLEAUX DES RESULTATS AUX QUESTIONS D'INFORMATIONS GENERALES DES REPONDANTS PARETNS :
87 RESULTATS DES REPONSES AUX PHRASES (PARENTS) 88
RESULTATS DES QUESTIONS CONCERNANT L'EDD (PARENTS)
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