Analyse empirique de l'impact de la politique monétaire sur l'inflation en RDC de 1998 à 2012( Télécharger le fichier original )par Aimé TSHIBUYI LUPAKA Université de Kisangani (UNIKIS) - licence (bac+5) en Economie monétaire 2013 |
II.2.2.CONTEXTE DE LA MISE EN OEUVRE DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE STABILITERappelons que le taux annuel moyen de croissance du PIB a été de -4% au cours de la période 1989-1997 et -5,5% pour 1997-2000. Cette forte décroissance n'avait épargné aucun secteur de l'activité économique, provoquant de graves distorsions sur les marchés des biens et services, sous l'impulsion du déséquilibre entre l'offre et la demande et, à partir de 1996, des politiques interventionnistes justifiées par la nécessité de soutenir les efforts de guerre successifs26(*). L'arrêt de l'hyperinflation par une réduction drastique des déficits budgétaires implique que la perte de revenus de seigneuriage soit compensée par l'augmentation des recettes publiques de nature non-inflationniste (un effort fiscal extrêmement difficile dans une économie encore géographiquement désarticulée et, en plus, dotée d'un régime fiscal peu efficient) ou par un apport conséquent de ressources extérieures (avec le risque d'un alourdissement du poids de la dette extérieure). Dans le cas de la RDC, les deux options laissent peu de marge de manoeuvre au décideur. La programmation macro-économique est ainsi délimitée, d'une part, par la nécessité d'une stabilisation fiscale et, d'autre part, par la nécessité de la stabilisation du poids de la dette en vue de réduire l'inflation tout en évitant de plonger l'économie nationale dans une forte déflation réelle. Les deux limites réfèrent toutefois à des profils temporels différents. La stabilisation du poids de la dette ne peut se concevoir que dans le cadre d'une stratégie à moyen terme. Dans le court terme, le seul choix offert au décideur pour réguler l'économie congolaise vers un palier à faible inflation demeure la stabilisation fiscale. Il est bon de souligner qu'à partir de 1990, faute de pouvoir solliciter des engagements auprès des marchés extérieurs, l'Etat avait été contraint de s'endetter exclusivement auprès du système bancaire national au détriment du secteur privé dont la part dans le crédit intérieur s'est limitée à 17,4% en 1997-2000. L'expansion monétaire qui en a résulté a engendré des taux d'inflation élevés sur toute la période. La politique monétaire a été caractérisée par une évolution en dents de scie et par une forte dépendance de la politique budgétaire. Ainsi, le taux d'inflation qui avait atteint 511% en 2000, a chuté successivement à 135% en 2001, 16% en 2002, 4,4% en 2003, 9,2% en 2004, 21,3% en 2005 et à 18,2% en 2006. * 26D. MUKOKO SAMBA, stabilisation macro-économique et lutte contre la pauvreté en République Démocratique du Congo, Notes de conjoncture, Nouvelle série, Vol. 1, n° 1, 2003, PP6-8. |
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