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Conséquence de l'érosion côtière sur le littorale ivoirien

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par Sidiki SAVADOGO
Ecole Supérieur de Technologie LOKO - Brevet de Technicien Supérieur 2013
  

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Conséquences de l'érosion côtière sur le littoral ivoirien

TABLE DE MATIERES

Liste de figures .4

Liste des tableaux 5

Dédicace .....6

Remerciement 7

Avant-propos ..8

INTRODUCTION GENERALE 9

Première partie :

GENERALITE SUR LE LITTORAL IVOIRIEN

INTRODUCTION 11

I-DEFINITION DU LITTORAL ..11

II-PRESENTATION DU LITTORAL IVOIRIEN 12

II-1 LOCALISATION DU LITTORAL ..12

II- 2 CLIMATS 12

II- 3 GEOLOGIE .13

II-3-1-ORIGINE ET STRUCTURE DE LA MARGE IVOIRIENNE .............................. 14

II-3-2-STRATIGRAPHIE...........................................................................................15 II-3-3-TECTONIQUE ..............................................................................................17

III- L'ASPECT MORPHOLOGIQUE DU LITTORAL IVOIRIEN .............................. 17

VI- 4 LES DIFFERENTES PARTIES DU LITTORAL IVOIRIEN ..18

IV-1 LITORAL SUD OUEST(TABOU-SASSANDRA)....................................................19

IV-2 LE LITTORAL DE SASSANDRA A VRIDI............................................................19

IV-3 LITTORAL DE VRIDI A LA FRONTIERE DU GHANA..........................................19

Projet de fin de cycle

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Conséquences de l'érosion côtière sur le littoral ivoirien

V- PHENOMENES INFLUENCANT LA MORPHOLOGIE DU LITTORAL

IVOIRIEN . 20

V- 1-LES VENTS 20

V- 2-LA HOULE SUR LE LITTORAL IVOIRIEN ..22

V- 3 LES MAREES ..23

CONCLUSION PATIELLE 24

Deuxième partie :

CAUSES ET CONSEQUENCES DE L'EROSION COTIERE SUR LE LITTORAL IVOIRIEN

INTRODUCTION .26

I-CAUSES DE L'EROSION COTIERE .26

I-1 LES CAUSES NATURELLES . 26

I-1-1- LITTORAL SUD - OUEST (TABOU - SASSANDRA)..................................26 I-1-1-1-les cotes de San Pedro.........................................................................27

I-1-2 - LITTORAL ENTRE SASSANDRA ET VRIDI.......................................... 29

I- 2 LES CAUSES ANTHROPIQUES ..... .30

I-2- 1 L'EXTRACTION DE SABLE .................................................................30

I-2- 2 LE CANAL DE VRIDI ................................................................... 31

I- 2- 3 LA DEFORESTATION ................................................ ............. 31

I-2-4-CONSTRUCTION DES STRUCTURES DE PROTECTION DES ACCES

PORTUAIRES.......................................................................................................32

II-CONSEQUENCES DE L'EROSION SUR LE LITTORAL IVOIRIEN 32

II -1-CONSEQUENCES ENVIRONNEMENTALES 32

II-1-1 AU PLAN ECOLOGIQUE....................................................................32

II-1-2 SUR LES PLANS D'EAU 33

II-1-3 LES INONDATIONS 33.
II-1-4 LES TSUNAMIS................................................................................34

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Conséquences de l'érosion côtière sur le littoral ivoirien

II-1-5 ELEVATION DU NIVEAU DE LA MER..............................................34

II-2-CONSEQUENCES SOCIO-ECONOMIQUES ......34

II-3-CONSEQUENCES EXCEPTIONNELLES .......35

Troisième partie :

SOLUTION POUR LUTTER CONTRE L'EROSION COTIERE

I-CONNAISSANCE ENVIRONNEMENTALE

38

II-AMENAGEMENT ET GESTION DU LITTORAL

..39

II-1 MAITRISE DU DEVELOPPEMENT URBAIN

39

III-PREVENTION DES RISQUES NATURELS ET INDUSTRIELS

39

IV-DEVELOPPEMENT DU PARTENARIAT ET GESTION COLLABORATIVE.39

IV-1 COLLABORATION PARTICULIAIRE DESACTEURSSOCIO-

ECONOMIQUE .39

IV-2REGLEMENTS ET NORMES ENVIRONNEMENTALES DE LA ZONE

COTIERE ...40

IV-2-1 MAINTIEN A L'ETAT NATURELS DE LIGNES DE RIVAGES...............40

IV-2-2 CADRE REGLEMENTAIRE DE LA CONSTRUCTION ET DE

L'URBANISME ................................. 40

IV-2-3 SIMULATIONDU COMPORTEMENT DES COTES............... .........40

CONCLUSION 42

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Conséquences de l'érosion côtière sur le littoral ivoirien

LISTE DES FIGURES

Figure1

12

Figure2

14

Figure3

15

Figure4

17

Figure5

18

Photo1

.23

Photo2

.24

Photo3

27

Phot4

27

Photo5

.28

Photo6

28

Photo7

.28

Photo8

.28

Photo9

.31

Photo10

...33

Photo11

34

Photo12

36

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Conséquences de l'érosion côtière sur le littoral ivoirien

Liste des tableaux

Tableau1 13

Tableau 2 22

Tableau 3 35

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Conséquences de l'érosion côtière sur le littoral ivoirien

DEDICACES

Je salut d'abord la mémoire de mes défunts parents Feu SAVADOGO Halidou et Feue SAWADOGO Mariam. Je dédie ce document ; fruit de durs labeurs à des personnes qui me sont très chères à savoir, Mr KIENDREBEOGO Boukary qui m'a permis de continuer mes études et à sa famille. Mr ZAMBSORE Lassina .Mr SAWADOGO Salam à dabou, à tous mes amis particulièrement à AMANKOU Ange et sa famille, COTE Yaya et à tous les membres de ma famille qui m'ont mis a l'abri du besoin en m'offrant moyens financier, conseils, amour nécessaire aux bons déroulements de ce cycle supérieur. Je ne saurai terminer cette dédicace sans dédier ce document à mes frères, soeurs et oncles au camp militaire qui m'ont toujours soutenu.

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REMERCIEMENTS

Mes premiers sentiments de reconnaissances vont d'abord à l'endroit de DIEU tout puissant qui nous a protégé, qui nous a donner l'intelligence et la sagesse tout au long de ce cycle supérieur. Ensuite je tiens à remercier :

-Mes défunts parents biologiques et tous les membres de ma famille.

-Mr KIENDREBEOGO Boukary qui m'a permis d'avoir à ce niveau d'étude et sa famille.

-Mr DOMINIQUE LOKO fondateur de l'établissement ISFOP qui nous a offert un cadre adéquat pour la réussite de ce cycle 2011-2013.

-Pr BIEMI Jean instaurateur de la filière Mines Géologie Pétrole en cote d'ivoire.

-Mr ACHY directeur pédagogique la filière Mines Géologie Pétrole a ISFOP qui a veillé au bon déroulement de ce cycle supérieur.

- Tous les professeurs d'ISFOP qui nous ont fait bénéficier de leurs connaissances.

- Mr ZAMBSORE Lassina qui m'a permis d'avoir un ordinateur portable pour la réalisation de ce rapport.

- AMANKOU Ange et à COTE Yaya pour tous leur soutien moral et financier. -Tous les membres de ma famille, la vieille, Aboulaye, Sali, Ali, Baba, Madi....

-SAWADOGO Noufou, SAWADOGO Ibrahim mes oncles au camp militaire qui m'ont hébergé au cours de cette année estudiantine.

- Mr SAWADOGO Salam et toute sa famille à dabou.

-Enfin je remercie mes amis et connaissances qui n'ont cessé de mettre à ma disposition l'amour, les moyens financiers et l'attention nécessaire pour la réussite de ce cycle supérieur.

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Avant propos

Dans le souci de donner une formation professionnelle adéquate aux techniciens supérieurs option Mines Géologie Pétrole en abrégé MGP, il est soumis aux apprenants la réalisation d'un projet de fin de cycle .Ainsi il nous est proposé la réalisation d'un projet qui a pour thème « Les conséquences de l'érosion côtière sur le littoral ivoirien

Ce projet fait en effet parti de la formation finale du technicien supérieur option Mines Géologie Pétrole que nous sommes. Il à donc pour objectif de mettre en situation professionnelle en vue de faire la synthèse des enseignements reçus au cours de notre formation professionnelle et nous donner le sens du travail en équipe .

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INTRODUCTION GENERALE

L'érosion côtière est un processus naturel qui a toujours existé et qui a façonné les rivages du monde tout au long de l'histoire, mais il est maintenant évident que notre mode de vie influence ce phénomène. Elle se définit comme étant un processus naturel, c'est-à-dire l'emprise de la mer sur la terre et doit s'observer sur des périodes suffisamment longues pour éliminer les effets du climat, des tempêtes et des régimes locaux de transports sédimentaires; c'est donc un problème grave et urgent. Les côtes, où la terre, la mer et l'air se rencontrent, constituent des franges étroites, caractérisées par une haute énergie mécanique et une grande diversité biologique, qui attirent chaque jour davantage la convoitise des hommes, malheureusement dans leur grande majorité, ignorants de la véritable nature des espaces littoraux. Des activités multiformes, parfois conflictuelles entre elles, s'y développent et elles ont souvent pour résultat de déstabiliser gravement ces milieux dynamiques et précaires. Ces déséquilibres morphologiques et sédimentaires induits par des aménagements élaborés et décidés de façon imprévoyante existent à travers le monde entier. On a recourt alors à des solutions, dans la plupart des cas, coûteuses, pas toujours efficaces, pour tenter de porter remède à des dégradations qui peuvent être irréversibles et qu'une meilleure connaissance de l'environnement côtier aurait sans doute permis d'éviter. En Côte d'ivoire le littoral est de plus en plus menacé par la mer qui gagne du terrain. Cela entraine donc d'importants dégâts. Quelles sont donc les conséquences de l'érosion côtière sur le littoral ivoirien? Nous étudierons tout d'abord le littoral ivoirien de manière générale. Ensuite nous évoquerons les causes et les conséquences de l'érosion côtière sur le littoral ivoirien. Enfin nous donnerons quelques solutions pour faire face au phénomène.

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GENERALITES SUR LE LITTORAL

IVOIRIEN

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INTRODUCTION

Dans la plupart des cas, le terme de « côte » est défini comme « l'interface entre la mer et la terre » ou l'endroit où se rencontrent la terre, l'eau et l'air » Par contre, le « littoral » est le plus souvent défini comme « la terre affectée par la proximité de la mer et la partie de la mer affectée par la proximité de la terre », ou en d'autres mots la zone où les processus qui dépendent de l'interaction entre la mer et la terre sont les plus intenses. Cette interface s'étend le long de deux axes : l'axe parallèle et l'axe perpendiculaire à la côte. En termes de définition de base du littoral, il y a peu de controverses en ce qui concerne l'axe parallèle à la côte, car il permet de définir facilement les limites des écosystèmes littoraux. Par contre, les discussions sont nombreuses quant à l'axe perpendiculaire. Ainsi, les définitions du littoral varient de celles qui englobent l'ensemble des bassins versants situés dans l'arrière-pays de la côte jusqu'à celles qui ne prennent en compte qu'une frange côtière restreinte.

La « zone côtière » est une notion qui est géographiquement plus large que le littoral, dont les limites exigent une définition beaucoup moins stricte. Cette notion indique qu'il existe une reconnaissance nationale de l'existence d'un environnement transitoire entre l'océan et la terre. Cette notion est d'une importance primordiale pour la gestion intégrée des régions littorales. De nombreux processus, qu'ils soient environnementaux, démographiques, économiques ou sociaux, ont lieu à l'intérieur des limites de la région littorale, mais leurs manifestations extrêmes sont le plus visibles sur le littoral. Cette compréhension fait ainsi ressortir un espace côtier submergé et un espace côtier émergé qui se situent de part et d'autre du trait de côte (Klingebiel, 1989). Notre travail dans cette partie consistera donc à définir, présenter le littoral ivoirien et évoquer les phénomènes influençant la morphologie du littoral ivoirien.

I-DEFINITION DU LITTORAL

Le littoral est la bande de terre ou la zone comprise entre une étendue maritime et le continent, ou l'arrière-pays. Selon les échelles retenues, le littoral peut s'étendre de quelques centaines de mètres à plusieurs kilomètres de part et d'autre de la limite terre-eau ou au sens strict, correspondre à l'estran. Espace limité, convoité, attractif, propices aux différents flux (échanges commerciaux, déplacements...), il accueille actuellement la majorité de l'humanité, nombre d'agglomérations et de nombreuses activités. On parle alors de littoralisation. Une partie importante du littoral est considérée comme zones humides.

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II-PRESENTATION DU LITTORAL IVOIRIEN

Au niveau de cette partie, il s'agit de présenter la localisation du littoral à travers la situation géographique, le climat, la géologie et les différentes parties du littoral ivoirien.

II-1 Localisation du littoral ivoirien

Le littoral ivoirien est situé au Sud et s'étend de Tabou à la frontière de Ghana. Il est délimité par les Latitudes 4° et 5°30 Nord et Longitudes 2°25 et 7°30 Ouest. Il est limité au Nord par la côtière à l'Ouest d'Abidjan et à l'Est par la route de Noé contournant la ville d'Alépé. Le littoral ivoirien couvre une superficie de 23 253 km2 soit 7% de la superficie de la Côte d'ivoire pour 566 km de long.

Figure 1 : littoral ivoirien II-2-Climat

Le climat de la région est régi par les déplacements en latitude de la Zone de Convergence Intertropicale (ITCZ). L'ITCZ sépare deux masses d'air : la masse d'air humide d'origine océanique (caractérisant la période de la mousson) et la masse d'air sèche d'origine continentale (représentant la période d'harmattan). Les variations périodiques de l'ITZC règlent l'alternance des saisons pluvieuses et sèches.

La grande saison des pluies se déroule généralement entre mai et juillet. Néanmoins, des pluies intenses peuvent être observées en avril. La direction de la masse d'air humide est nord pendant la période pluvieuse (représentant 54% des précipitations annuelles). Les mois d'août et de septembre, au cours desquels apparaît la petite saison sèche, sont secs et frais. La petite saison pluvieuse se situe entre octobre et novembre quand la direction de la masse d'air humide est sud. Cette période représente en moyenne 16% des précipitations annuelles. La

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grande saison chaude et sèche arrive entre décembre et mars. Au cours de cette période, l'harmattan, apparaît soit en janvier soit en février. Les hauteurs de pluies sont généralement entre 1500 et 2000 mm par an. Une baisse de la pluviométrie est observée depuis les années soixante-dix, tandis que la durée de la petite saison des pluies est en augmentation. L'année type montre deux modes d'amplitudes différentes (Tableau I). Cette fluctuation correspond à l'alternance des saisons. La variabilité inter-annuelle étudiée sur la période 1948-1997 est caractérisée par une tendance décroissante liée au fait qu'il pleut de moins en moins pendant la grande saison des pluies (Avril-Juillet). Cependant, on observe de fortes précipitations ces dernières années.

Tableau I : Saisons de pluies sur le littoral de Côte-d'Ivoire (Colin et al., 1993), mises à jour par Tapé, 2000.

Saison

Période

Pluviométrie (mm)

grande saison sèche

décembre à mars

<100

grande saison des pluies

centrée sur juin

300 à 500

petite saison sèche

août à septembre

< 100

petite saison des pluies

octobre à novembre

200

II-3- Géologie

La Côte d'Ivoire appartient au vieux bouclier de l'Afrique de l'Ouest (Tagini, 1971) qui, avant l'ouverture de l'Atlantique, était en continuité avec celui du Brésil (Figure 2 et 3). Les formations géologiques de la Côte d'Ivoire se répartissent, selon Pothin et al. (2000), entre deux entités chronologiquement distinctes. On a d'une part un bassin sédimentaire d'âge fini secondaire à quaternaire au Sud, et d'autre part, un socle précambrien qui constitue la majeure partie du pays. Ce socle appartient à la dorsale de Man du craton ouest africain.

Il est subdivisé en deux parties d'aire inégale (Bessoles, 1977), séparées par la zone faillée de Sassandra ; on distingue ainsi un domaine archéen et un domaine protérozoïque.

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Figure 2 : Position originelle des continents Africains et sud-américain avant l'ouverture de L'Atlantique équatorial (avant l'Albo-aptien) (Blarez, 1986, in Tastet et al., 1993)

II-3-1 - Origine et structure de la marge ivoirienne

La marge océanique ivoirienne est une marge passive qui s'est créée probablement à partir du Jurassique supérieur ou du Crétacé inférieur par l'ouverture d'un rift intracratonique de l'Atlantique équatorial, il s'agit d'une marge de cisaillement sous la dépendance des failles transformantes de Saint-Paul et de la Romanche qui limitent un bassin sédimentaire losangique de type "méga pull-apart" (Boilot, 1983; Blarez et Mascle, 1986 in Tastet et al, 1993;) Au Nord, le prolongement de la zone de fracture de Saint-Paul constitue "l'accident majeur des lagunes", qui a joué en distension, comme en témoigne sa structure en demi-rift (Blarez, 1986, Droz et al., 1985). Il constitue la limite septentrionale du bassin sédimentaire profond qui s'étend dans le domaine marin actuel sur une zone de croûte continentale amincie. La limite sud du bassin est marquée par la fracture de la Romanche sur la croûte océanique (Arens et al. 1970). Dans le domaine continental actuel, au Nord de l'accident des lagunes,

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une couverture sédimentaire peu épaisse recouvre le socle précambrien .La bordure nord du domaine marin actuel, c'est-à-dire le littoral, est, à l'Ouest de Sassandra, constituée de formations Précambriennes alors qu'à l'Est, elle est bordée par des dépôts sédimentaires méso-cénozoïques.

II-3-2- Stratigraphie du bassin

Le bassin sédimentaire émergé ou onshore, d'une superficie de 8000 km2, représente 2,5 % du territoire ivoirien. Il occupe cependant les 3/5 de la façade maritime et s'étend sur 360km, depuis Fresco à l'Ouest jusqu'à la frontière du Ghana. La plus grande partie du bassin sédimentaire ivoirien s'étend en mer (Figure 3). Si l'on prend en compte l'offshore plus développé, la superficie totale du bassin est portée à 30.000 km2 (Delor et al, 1992). Il constitue la partie occidentale de l'ensemble « éburnéo-nigérian »(Mestraud, 1970) issu de l'ouverture de l'Atlantique. L'histoire géologique du bassin est liée à l'ouverture de l'Atlantique. Dans le bassin ivoirien le rifting aura duré de 145 à 112 M.a., du Jurassique terminal à l'Aptien supérieur, soit environ 33 M.a. Elle débute par le dépôt sur le socle précambrien d'une série continentale formée de sables, de grès, de conglomérats et d'argiles versicolores (Figure 4). Cette série constitue le "continental de base" d'âge vraisemblablement Jurassique supérieur ou crétacé inférieur. Ces sédiments sont des dépôts synrifts (Digbehi, 1987). Ce bassin sédimentaire est traversé par la faille des lagunes de direction E-W. Cette faille présente un rejet, avec au Nord une faible épaisseur de sédiments, tandis qu'au Sud, ces dépôts avoisinent 10.000 mètres. La coupe géologique présentée par Tastet et al. (1985) montre que ces dépôts commencent par le Jurassique supérieur ou Crétacé inférieur et finissent par le Continental Terminal (mio-pliocène) qui porte une faible épaisseur de dépôts quaternaires.

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Figure 3 : Le bassin sédimentaire de Côte d'Ivoire (Aka, 1991)

- le Cénomanien, d'une puissance régulière (600 à 700 m), est constitué de faciès Conglomératiques, gréseux, sableux passant à des calcaires parfois dolomitiques au Centre du bassin;

- le Sénonien (Crétacé supérieur) est représenté à l'Ouest du bassin par des argiles. Il devient grossièrement détritique au Centre et de type calcaire biogène à l'Est du bassin;

- le Paléocène est connu sous un faciès marin transgressif caractérisé par une microfaune abondante (foraminifères). Les sédiments sont argileux et glauconieux, mais à l'Est d'Abidjan le Paléocène est représenté par des sables, des argiles glauconieuses ou des calcaires coquilliers connus à l'affleurement à Ebocco;

- l'Eocène, d'une épaisseur de 490 m au maximum, repose sur la série marine du Paléocène. On distingue un Éocène inférieur, formé d'argiles sableuses à petits bancs calcaires et un Éocène moyen et supérieur, constitué d'argiles glauconieuses plus ou moins sableuses;

- l'Oligocène est absent dans le bassin ivoirien. Ceci suppose qu'à cette époque, la subsidence a cessé et que probablement un mouvement de surélévation a pu occasionner l'érosion des formations surmontant le Crétacé "moyen" (Tastet, 1979);

- le Miocène est cantonné aux environs d'Abidjan, dans un bassin réduit dont la dimension excède à peine 35 km. Il est traversé sur 600 m par un forage réalisé à Port-Bouët. On y trouve des sables plus ou moins argileux, surmontés de marnes argilo-silteuses. A la base, le Miocène repose en discordance sur le Cénomanien. Cela supposerait que la transgression miocène a emprunté une zone érodée de l'Oligocène ou du début du Miocène;

- le Mio-pliocène (de faciès "Continental Terminal") marque avec le Quaternaire, le dernier épisode de sédimentation dans le bassin ivoirien qui s'observe souvent à l'affleurement. Il est essentiellement formé de dépôts détritiques sablo-argileux.

Ces formations sont sous forme lenticulaire et occupent la quasi-totalité du domaine sédimentaire au Nord des lagunes où elles constituent un manteau plus ou moins épais recouvrant les dépôts anciens (LENEUF, 1968 in Mondé, 1997). Les faciès les plus courants sont des conglomérats ferrugineux, des grès ferrugineux, des sables, des sables argileux, des argiles et des formations ferrugineuses; le Quaternaire s'étend au sommet de la série stratigraphique et constitue les formations de la plaine littorale. Il comprend des sables

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grossiers formant les cordons littoraux, épais d'environ 50 m, ainsi que les vases et les sables du fond des lagunes.

Figure 4 : Coupe schématique du bassin sédimentaire de Côte d'Ivoire suivant le littoral du Golfe de Guinée (Spengler et Delteil, 1966 in Aka, 1991

II-3-3- Tectonique du bassin

Les travaux antérieurs de géologie (Martin, 1973 b; Tastet, 1979) ont montré que le bassin sédimentaire ivoirien est traversé d'Ouest en Est, par une faille extrêmement importante : « l'accident majeur » de Côte d'Ivoire ou « faille des lagunes» . Plus récemment, des travaux de géophysique (Blarez, 1986) ont prouvé qu'il est le prolongement de la fracture de Saint-Paul; Martin (1973 b) indique que cette faille a un rejet de plusieurs milliers de mètres et un pendage vers le Sud. Elle coupe obliquement les axes tectoniques du socle. Dans le Miocène continental, une tectonique de faille, liée certainement à celle du socle, a été mise en évidence (Martin 1977). La direction principale des fractures est NNO-SSE. Cependant, on note, en bordure du bassin, des failles très récentes d'orientation NE-SO. Les failles E-0 du bassin profond, plus ou moins satellites de "l'accident majeur", ou obliques (NE-SO et NOSE), sont vraisemblablement liées au socle. Toutefois, l'existence de failles dues au tassement des sédiments est très probable (Martin, 1977).

III- ASPECTS MORPHOLOGIQUES DU LITTORAL IVOIRIEN.

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Conséquences de l'érosion côtière sur le littoral ivoirien

La morphologie de la marge ivoirienne est sous la triple dépendance des traits structuraux, de la nature et de l'importance des mécanismes sédimentaires d'érosion et de sédimentation. C'est un socle précambrien en majeur partie granitique qui affleure sur 97,5% du territoire ivoirien. Ce socle n'est en contact avec la mer que dans l'Ouest du cap des palmes à Sassandra. Il forme le long de la côte, une série de bas plateaux dont l'altitude s'élève légèrement d'Ouest en Est (20 à 50 m jusqu'à San-Pedro, 50 à 100 m de San-Pedro à Sassandra) ; ces plateaux sont séparés la plupart du temps de la mer par une étroite plaine côtière formée à partir d'anciens cordons littoraux. Dans cette région, les lits des rivières sont légèrement creusés. Les sables barrent l'embouchure et les cours d'eau n'arrivent pas en général à rompre le cordon.

La côte rocheuse à l'Ouest de Sassandra, plus variée alternent les zones rocheuses et sablo argileuses. Dans l'ensemble, le littoral présente un dessin en dents de scie avec une succession de sept grands tronçons rectilignes orientés WSW-ENE séparés par des décrochements.

Les formations sédimentaires bordent les façades maritimes. De Sassandra à la lagune de Grand-Lahou s'étendent des plateaux parfois cuirassés séparés de la mer par des plaines étroites sauf à Fresco où ils forment sur plusieurs kilomètres une ligne de falaises vives. Plus à l'Est, la côte est basse, les cordons sableux marins prennent une plus grande importance et isolent de l'océan des ensembles lagunaires

Figure 5 : Géologie et morphologie du littoral ivoirien (Tastet, 1979 in Tastet et al., 1993)

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Conséquences de l'érosion côtière sur le littoral ivoirien

IV- LES DIFFERENTES PARTIES DU LITTORAL IVOIRIEN

Selon son orientation et sa nature lithologique le littoral ivoirien se subdivise en trois

secteurs bien distincts :

1° - Le littoral Sud-ouest : Tabou-Sassandra ;

2° - Le littoral Sassandra-Vridi ;

3° - Le littoral Port-Bouët - Frontière du Ghana.

IV-1 - Littoral Sud-ouest (Tabou-Sassandra)

Il est orienté WSW-ENE dans le 67°50' et est bordé par les séries métamorphiques du socle précambrien. C'est une côte de plateau, limitée au Sud par une falaise morte de 10 à 100 m de hauteur couverte parfois de végétation. Au bas de cette falaise, se trouvent une étroite plaine littorale et la plage actuelle. La morphologie de la côte est marquée par une disposition en échelons où les portions de côte sont décalées les unes par rapport aux autres, du fait de L'altération et de l'érosion différentielles. Les caps sont sous-tendus par des filons de roches basiques (dolérites ou gabbro) ou de pegmatites ayant mieux résisté à l'érosion (Martin, 1973 b). Les petites anses qui séparent les caps rocheux sont souvent occupées par les exutoires des rivières.

IV-2-Le littoral de Sassandra à Vridi

On y observe les formations du Continental Terminal (Mio-Pliocène) constituées de sables argileux et de grès, séparés de la mer par des cordons sableux quartenaires, dans sa partie ouest ; et un littoral formé de sable quaternaire à l'Est qui constitue la partie occidentale du bassin sédimentaire. Cette partie du littoral est située sur du bassin sédimentaire non subsidant (Martin, 1973a). La côte y est rectiligne, orientée dans le 80°, et bordée de formations sédimentaires Méso-Cénozoïques reposant sur le socle peu profond. C'est une côte de plateaux ou de falaises mortes qui dominent de 20 à 65 m une étroites plaines littorales. C'est seulement dans la région de Fresco que s'observent des falaises vives constituées de formations paléocènes.

IV-3- Littoral de Vridi à la frontière du Ghana

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Conséquences de l'érosion côtière sur le littoral ivoirien

Il est entièrement constitué de sables quaternaires. Il représente la partie orientale du bassin sédimentaire de Côte d'Ivoire. Cette partie du trait de côte se situe au Sud de "l'accident majeur" des lagunes. Il s'agit d'une côte basse, lagunaire, rectiligne, bordant une large plaine littorale quaternaire. Au niveau d'Abidjan, à l'emplacement de la tête immergée du "Trou Sans-Fond", la côte subit un brusque changement de direction :

- de la lagune de Lahou à Abidjan, le rivage est orienté dans le 83°; il est légèrement oblique aux directions structurales majeures proches de 87° (Figure 5). Le littoral est une bande étroite de 3 à 4 cordons marins, de 6 à 9 m d'altitude. Il est formé de formations holocènes reposant sur des dépôts sableux anté-Holocènes (Tastet, 1985);

- d'Abidjan au Ghana, le rivage, orienté dans le 100°, est pratiquement parallèle aux directions structurales majeures. Il limite une large plaine de cordons sableux holocènes, de 4 à 5 km de largeur de part et d'autre de Grand-Bassam (Figure 5). Cette partie de la côte connaît un engraissement estimé à 1 m/an en moyenne, au cours des cinq derniers millénaires (Tastet, 1985). Mais les ouvrages portuaires réalisés depuis le début du siècle précédent ont entraîné une érosion de la côte immédiatement à l'Est du canal de Vridi.

L'ensemble du littoral ivoirien est marqué par une suite de lagunes. Ce sont d'Ouest en Est, les lagunes de Grand-Lahou, Ebrié et Aby. Ces lagunes sont reliées entre elles respectivement par le canal d'Azagny, creusé en 1955 et le canal d'Assinie, construit entre 1955 et 1957.

Les autres lagunes telles que les lagunes Ngni et Ketibo que l'on rencontre dans la seconde partie du littoral sont moins étendues que les précédentes.

Elles proviennent, selon Martin (1973 b), d'anciennes vallées ennoyées lors de la dernière transgression dont la communication avec la mer est plus ou moins colmatée par la dérive littorale.

V-PHENOMENES INFLUENCANT LA MORPHOLOGIE DU LITTORAL IVOIRIEN

Les principaux phénomènes qui influencent la morphologie du littoral ivoirien sont les vents, la houle et les marées.

V-1- Vents

Les vents sont loin d'être négligeables. Ils sont à l'origine d'importants mouvements de

sables dans toutes les zones dunaires. Ils peuvent enlever à la plage des milliers de m3 de

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Conséquences de l'érosion côtière sur le littoral ivoirien

sable. Quatre champs de pression conditionnent, en fonction de leur position et de leur intensité, les caractéristiques saisonnières de la circulation atmosphérique en surface et celles des systèmes de vents au sol. Ces champs de pression sont : les systèmes maritimes permanents : anticyclone des Açores et de Ste Hélène qui dirigent le flux des alizés NE et SE vers l'équateur ; les systèmes continentaux saisonniers : anticyclone maghrébin et dépression saharienne ; le premier, lié au refroidissement du continent en hiver est à l'origine de l'harmattan ; le second, qui a son origine dans le réchauffement du continent, apparaît au début du printemps et migre progressivement vers le Nord ;. Le Front Intertropical (FIT) ou (D), situé dans la zone des basses pressions intertropicales où convergent, grâce aux alizés, les masses d'air australes et boréales, est caractérisé par une triple discontinuité : vent, température et humidité. Il migre vers le Nord (20 à 25°), avec la dépression saharienne, de janvier en août, pour descendre ensuite vers les latitudes 6° à 8° Nord en décembre au niveau de la Côte d'Ivoire (PNUE / UNESCO / ONU / DAESI, 1985).

.Les vents de la mousson soufflent pendant 10 mois de l'année. Ils sont généralement faibles (3-4 m/s), réguliers et caractérisés par un cycle journalier. Leur vitesse peut augmenter pendant l'été boréal (4-6 m/s).

En Côte d'Ivoire, le régime des vents au sol est lié au mécanisme de migration du F.I.T. Il est caractérisé par l'alternance du flux d'harmattan d'Est à Nord-est, suivant les positions successives du F.I.T. Il y a toutefois une exception pour le Sud de la Côte d'Ivoire, et en particulier pour le littoral, où le régime de mousson persiste habituellement toute l'année, les incursions d'harmattan étant accidentelles en décembre et janvier. La vitesse moyenne de la mousson est de 5 à 10 noeuds (9 à 18 km/h) dans l'intérieur, de 6 à 12 noeuds (11 à 22 km/h) sur le littoral. Sur le littoral se produit une évolution diurne par effet de brise de mer: le vent, calme ou faible la nuit 0 à 6 noeuds (0 à 11 km/h), se renforce en fin de matinée pour atteindre un maximum de 8 à 14 noeuds (14 à 25 km/h) l'après-midi. Les vents de Nord-est (ou harmattan) s'observent pendant la grande saison sèche.

Exceptionnellement, entre le 15 décembre et le 15 janvier, l'harmattan peut atteindre la basse côte. Sa vitesse moyenne est de 4 à 8 noeuds (7 à 14 km/h).

Les tempêtes fréquentes et les tornades surviennent souvent en mars et avril. La région d'étude est dans la ligne de transit des tempêtes venant de l'extrémité est du Golfe de Guinée. Des rafales violentes venant de l'Est apparaissent en avril et juin et encore en septembre et octobre. Néanmoins, tous les vents violents sont de courtes durées.

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Conséquences de l'érosion côtière sur le littoral ivoirien

Lorsque le vent agit sur un plan d'eau pendant une assez longue période, il provoque la surélévation du plan d'eau dans la direction où il souffle. Ainsi, un vent venant du large provoque une accumulation d'eau à la côte; ce surplus est ensuite éliminé sous forme de rip-currents. Par action directe sur la surface de l'eau, il entraîne la formation de courants de dérive qui s'écoulent dans la direction du vent.

V-2- Houle sur le littoral ivoirien

Sur le littoral ivoirien on distingue 3 sortes de houles (tableau II):

- la houle faible, hauteur de tête à creux inférieur à (0.8 mètre) ;

- la houle moyenne, hauteur de tête à creux comprise entre (0.8-1 mètre) et (1-2 mètres) ;

- la houle forte, hauteur de crête à creux supérieur à (1-2 mètres).

On a observé à plusieurs reprises, sur le Wharfs de Port-Bouet et de Grand-Bassam, des

houles pouvant atteindre 7 mètres de hauteur.

Tableau II : fréquences annuelles des différentes houles

Mois

J

F

M

A

M

J

J

A

S

O

N

D

Faible

(inf à 0.8m )

45

28

18

24

12

6

17

36

45

34

51

58

Moyenne

entre (0.8-1m)

et (1-2m)

45

62

59

53

42

53

55

48

41

53

44

37

Forte

Superieur a (12m)

10

10

23

23

46

41

28

16

14

13

5

5

La variation des fréquences de la houle forte est bien marquée avec un maximum en mai-juin et un minimum en novembre-décembre. C'est exactement l'inverse pour les houles faibles. La fréquence de la houle moyenne reste approximativement constante pendant toute l'année. La houle est forte pendant l'hiver austral (mousson) et faible pendant l'été austral. Les caractéristiques de la houle sont constantes sur l'ensemble du littoral ivoirien.

Les tempêtes et les "grosses houles" (pouvant atteindre 7 m de hauteur) ont une fréquence très faible pendant l'année (Tableau III), cependant elles entraînent une profonde modification du paysage littoral (juillet 1984 et 1986). Les directions préférentielles sont comprises entre 170° et 203° N et sont donc Sud à Sud-ouest. Leurs fréquences devant Abidjan sont de 30% pour des houles faibles de 0,8 à 1m et de période variant de 7 à 10 s. Les

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Conséquences de l'érosion côtière sur le littoral ivoirien

plus fréquentes (50%) sont celles comprises dans la tranche de 0,8 à 1,8 m et qui ont des périodes centrées sur 10s. Enfin, les houles dites fortes (1,8-2 m) ne représentent que 20% de cet ensemble; ces dernières ont des périodes comprises entre 10 et 20s

Tableau III: Caractéristiques de la houle devant Abidjan ( par fonds de 20 m) (Tastet, 1985)

HOULE

AMPLITUDE (m)

PERIODE (s)

DIRECTION AU LARGE

FREQUENCE ANNUELLE

EPOQUE

DE DOMINANCE

Faible

0,8 - 1

7 - 11

S - SW

30 %

Nov. - Déc.- Jan.

Moyenne

0,8 - 1

1 - 2

10

S - SW

50 %

Toute l'année

Forte

1,8 - 2

10 - 20

S - SW

20 %

Mai - Juin

Photo 1 : les populations littorales sont menacées par la houle

V-3- Marées

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Conséquences de l'érosion côtière sur le littoral ivoirien

La marée est un agent dynamique important qui participe à l'échelle journalière aux variations du niveau marin. L'onde de marée entraîne la formation de courants de marée surtout actifs à l'embouchure des fleuves et dans les passes des baies ou des lagunes. Le long des côtes rectilignes leur intensité est plus faible; elles sont cependant susceptibles de transporter les sédiments mis en mouvement par action de la houle. Le mouvement périodique de la masse d'eau accroît beaucoup l'action des agents dynamiques sur l'estran; la marée peut renforcer ainsi l'action des courants de dérive littorale. Le jusant entraîne la formation de courants de refende qui évacuent ainsi l'eau de l'estran. Lorsque l'amplitude des marées est importante, la grande extension de l'estran peut favoriser la déflation par le vent, lors des basses mers. La conjonction d'une forte houle et d'une marée de vive eau peut avoir des effets destructeurs importants. Les marées sur les côtes ivoiriennes sont de type semi-diurne avec des inégalités journalières. L'amplitude de marée est faible et se situe entre 0,4 et 1,5 mètre. D'une manière générale, le rôle de la marée est très important dans la zone située à la sortie du canal de Vridi où s'affrontent les eaux lagunaires et océaniques.

Photo 2 : les processus marins

CONCLUSION PARTIELLE

La Côte d'Ivoire est formée par deux ensembles géologiques : un socle précambrien qui couvre la majeure partie du pays et un bassin sédimentaire récent qui ne couvre que 2,5% du territoire. Sur la frange littorale par contre, le bassin sédimentaire couvre la partie la plus importante soit 3/5 contre 2/5 pour le socle. Ce bassin sédimentaire dont la partie la plus grande se trouve en mer est traversé par un accident majeur dit faille des lagunes. Sur le littoral ivoirien s'observe une grande saison des pluies, de mai à juillet, qui enregistre des

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Conséquences de l'érosion côtière sur le littoral ivoirien

Vents forts dont les vitesses sont comprises entre 6 et 12 noeuds et une grande saison sèche, de décembre à mars, avec des vents plus faibles compris entre 4 et 8 noeuds. La pluviométrie varie entre 1.500 et 2.000 mm par an et les températures oscillent entre 23 et 28°C. On distingue, sur le littoral ivoirien, trois types de houles : une houle faible (0.8 mètre), une houle moyenne (0.8-1 mètre) et une houle forte (1-2 mètres). Elles sont responsables des déplacements (perpendiculaire ou longitudinal) des sédiments sur la côte.

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Conséquences de l'érosion côtière sur le littoral ivoirien

CAUSES ET

CONSEQUENCES DE

L'EROSION COTIERE SUR

LE LITTORAL IVOIRIEN

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Conséquences de l'érosion côtière sur le littoral ivoirien

INTRODUCTION

Le rythme d'évolution actuelle des cotes sableuses sur le littoral ivoirien, a l'échelle temporelle de 30 ans, a suscite des études d'application dont les mesures ont favorise la maitrise du problème de morpho dynamique côtière cause essentiellement par les grands ouvrages maritimes construits dans le cadre du programme de développement économique des pays. Les incidences du processus sont marquées par un bilan sédimentaire reparti, définissant des segments d'accumulation et d'érosion de plage, lesquels se développent dans le temps et l'espace en fonction des caractérisations hydrodynamiques et sédimentaires. Le recul du trait de cote est très significatif avec des vitesses de l'ordre de 1 a 15m/an, voire 30 m/an et est a l'origine de la destruction des infrastructures, notamment les routes côtières, les habitats et de la perte de l'activité économique traditionnelle : la pêche.

Les causes et les conséquences de l'érosion côtière sur le littoral ivoirien sont présentées dans cette partie

I-LES CAUSES DE L'EROSION COTIERE

L'érosion côtière résulte d'une combinaison de plusieurs facteurs à la fois d'origine naturelle et humaine, opérant à plusieurs échelles de temps et d'espace. Les vents et tempêtes, les courants littoraux, les variations du niveau de la mer à plus ou moins long terme ainsi que les glissements de terrains, constituent les principales causes « naturelles » des phénomènes d'érosion.

Les ouvrages côtiers, l'assèchement des bassins côtiers, les barrages et travaux d'irrigation, les opérations de dragage, le défrichement des terrains côtiers, ainsi que l'extraction de gaz et d'eau constituent quant à eux les principales causes humaines de l'érosion. Parmi les causes qui affectent la nature du littoral ivoirien, on distingue les causes naturelles et anthropiques.

I-1-Les causes naturelles

Les causes naturelles de l'érosion côtière se présentent dans plusieurs secteurs

notamment sur:

I-1-1- Littoral Sud - Ouest (Tabou - Sassandra)

Le littoral est dans l'ensemble stable. Sur les plages, il se produit un équilibre

dynamique entre les mouvements saisonniers (érosion de mai à juillet et engraissement en saison sèche) ; on peut citer les sites de Tabou et de Grand-Bereby. Cependant, cet équilibre

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Conséquences de l'érosion côtière sur le littoral ivoirien

est précaire voire rompu aux points sensibles que sont les embouchures de certains fleuves et rivières et le Port de San-Pedro.

I-1-1-1 Ces cotes de San-Pedro

La zone de l'embouchure de la rivière San-Pedro, comprise entre deux escarpements rocheux, est entretenue par le flux de la rivière. Les sables de la dérive qui tendent à l'obstruer sont évacués vers la plage sous-marine par les courants de marée, lors du jusant. Le recul de la falaise vive observé s'est produit lors des tempêtes exceptionnelles des périodes d'agitation. La présence des formations rocheuses limite toute migration latérale de l'embouchure. La plage du Club Nautique plus à l'ouest, en aval d'un cap rocheux subit une importante dégradation. L'escarpement est d'environ 1,0 m, consécutive aux engraissements des périodes d'accalmie. La paillote est située à 20 m de la micro falaise. (Photo 3). La micro falaise, sur creusée par les houles de tempête, offre des escarpements de plus de 3.5 mètres de dénivelé en août 2002, c'est à dire 8 mois plus tard. Le recul de la côte de l'ordre de 6 mètres par endroits, met à nue une canalisation et des fils électriques jadis enfouis en sécurité, à une certaine distance de la mer. (Photo 4).

Photo 3 : Plage du Club Nautique le Photo 4: Plage du Club Nautique

28/12/01. En Août 2002

Plus à l'Ouest, caps rocheux et plages sableuses alternent. Les extractions de sable à grande échelle à l'embouchure de la lagune "Diboué" (photo 5) sont à l'origine de la dégradation de la portion de plage voisine du village de pêcheurs (photo 6)

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Conséquences de l'érosion côtière sur le littoral ivoirien

Photo 5 : Zone d'extraction Photo 6 : Village de pêcheurs à

de sable à L'est de Diboué l'embouchure de la lagune Diboué

Les éboulements de la micro falaise, à l'Ouest de l'hôtel Balmer, contribuent à interrompre la voie d'accès vers le village de pêcheurs et l'embouchure du Diboué (photo 7 ). Cette piste côtière a été érodée de 4 mètres entre décembre 2001 et Août 2002, comme le témoigne le déchaussement de la buse reliant le lac de la mangrove arrière à la plage. Le

lessivage des sédiments de plage découvre des grès de sable noir à la première berme et de couleur ocre à la seconde berme au cours du mois d'août 2002 (photo 8).

Photo 7 : voie d'accès Photo 8 : Apparition de bancs

Interrompue à grès à l'ouest de l'hôtel de l'ouest de l'hôtel Balmer

Balmer

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I-1-2 - Littoral entre Sassandra et vridi

Le transit sédimentaire littoral devient important vers l'Est (depuis Fresco jusqu'à Vridi). L'instabilité du trait de côte devient préoccupante aux points sensibles que sont Fresco, Grand-Lahou et Vridi-Port-Bouët (Tableau IV).

Le schéma de principe du recul de cette partie du littoral est le suivant :

- En saison sèche de novembre à Mars, la faible houle est à l'origine des vagues peu cambrées, donc peu agressives, qui déferlent à proximité du rivage, et de la remontée du matériel de l'avant plage vers la plage. En raison de cet engraissement saisonnier, les plages s'élargissent et éloignent la ligne de rivage des falaises qui se stabilisent. Ces falaises sont recouvertes par une végétation basse et discontinue, parfois inexistante lorsque l'homme y est présent.

- Avec les fortes houles de la saison des pluies, de Mai à Août, les sédiments, qui tendaient à protéger le trait de côte de l'action marine, sont happées par des vagues cambrées imposantes et sont entraînés vers l'avant plage. Avec le démaigrissement progressif des plages, la falaise devient vive et, régulièrement battue par les vagues, elle subit une attaque basale. Après avoir débarrassé les débris relatifs à la saison des pluies précédentes, l'impact des vagues exerce une pression considérable au pied de la falaise et contribue essentiellement à l'effondrement des parois. Le fait que les surfaces gagnées par les accumulations sableuses en saison sèche soient inférieures aux surfaces perdues en saison des pluies entraîne une déstabilisation de la falaise. Ce processus traduit un déséquilibre de la dynamique littorale et un déficit du budget sédimentaire.

- A Fresco, la flèche littorale que constitue le cordon littoral (Fresco village) subit une érosion de 1 à 2 m/an (30 à 50 m de recul en 30 ans). Cette flèche croît vers l'Est sous l'action de la dérive littorale en obstruant totalement les immenses plans d'eau du proche arrière pays (lagune de Fresco et le fleuve Bolo). L'ouverture de la lagune de Fresco vers la mer, précédemment à l'Est, se situe actuellement à l'Ouest de la flèche de sable. Tout porte à croire que les tempêtes de juillet 1984 et de mai 1986 ont contribué à ce changement morphologique.

- A Grand-Lahou il a été observé sur la période (1985-87) un recul de 10 mètres du littoral, soit une érosion de 3m/an (Koffi et al., 1987). L'importante quantité de sable transporté depuis l'Ouest par la dérive littorale (1.200.000 - 800.000 m3/an) et la baisse du régime du Bandama contribuent à la fermeture saisonnière de son embouchure. Ceci entraîne entre autre une perturbation de la pêche artisanale locale. Les mesures effectuées par divers auteurs sur la portion de plage située à l'Ouest de l'embouchure.

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I-2-Les causes anthropiques

Les plages peuvent connaître uniquement des érosions naturelles. D'une façon générale, on est autorisé à dire que la conjoncture actuelle, qui résulte à la fois du stade de leur évolution géologique, du comportement du niveau planétaire des mers, du cadre hydrodynamique général, n'est pas favorable au maintien de leur équilibre (Paskoff, 1993). Il en résulte une grande fragilité et une sensibilité marquée aux interventions humaines d'aménagement.

La migration des populations sur la côte nécessite une réorganisation de l'espace littoral. Cet accroissement de la population induit l'édification d'infrastructures devant aboutir à une amélioration de sa gestion (ville, voies de communication, infrastructures touristiques...) et à une exploitation plus intensive (barrages, installations pétrolières, plantations, ...). Ces modifications se répercutent sur le budget et les conditions de transport des sédiments et génèrent des impacts négatifs sur l'équilibre du littoral.

Parmi les responsabilités de l'Homme dans la déstabilisation des plages, il convient de citer la construction de barrages sur les fleuves, déforestation, l'extraction de matériel sableux, la construction de structures de protection des accès portuaires.

I-2-1-L'extraction de sable

L'extraction de matériel sableux pour couvrir les besoins sans cesse croissants des grands travaux publics et de construction. Cette pratique courante sur les plages, entame sérieusement le stock sédimentaire. Ce faisant, on a bien entendu aggraver l'action néfaste des barrages. Les extractions se sont encore intensifiées récemment, bien au-delà des quantités déclarées. Elles continuent toujours aujourd'hui, malgré une disposition de la loi sur le littoral qui les interdit strictement. Les dragages de sédiments sur les avant-plages ne sont pas moins dangereux si des précautions ne sont pas prises (photo 9)

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Photo 9 : Zone d'extraction de sable à l'est de Diboué

I-2-2-Le canal de vridi

Le littoral d'Abidjan donne un cas de perturbation profonde de l'évolution d'un rivage. Selon Tastet (1987), avant les aménagements, la dérive littorale orientée d'Ouest en Est, avait une capacité de transport de 800.000 m3 de matériaux solides par an à l'Ouest de la ville et de 400.000 m3 seulement à l'Est. A l'Ouest le rivage reculait, car la dérive était sous-alimentée, tandis qu'à l'Est il était stable, voire même en légère progradation. Une partie des sédiments en transit était abandonnée à la tête du Trou-Sans-Fond, canyon sous-marin vers lequel ils pouvaient glisser. Pour éviter l'ensablement de l'entrée du canal de Vridi qui donne accès au port, aménagé au début des années cinquante en lagune Ebrié en arrière du rivage, deux jetées de protection furent successivement mises en place, la première ayant été contournée au bout de quelques années. La seconde, située plus à l'Ouest et terminée en 1975, longue de 350 m, a bloqué la totalité du transfert sédimentaire littoral, provoquant une avancée de plus de 600 m de la plage ouest, d'où un nouveau contournement de l'obstacle qui repose le problème du colmatage de l'entrée du canal. Corrélativement, la plage de Port-Bouet, située à l'Est, a connu dans l'ensemble une sévère érosion, de l'ordre de 1,0 à 1.5 m par an.

I-2-3-Déforestation

L'urbanisation et le défrichement pour cultures intra et périurbaines concourent au dénuement des terres qui sont ainsi facilement lessivées par les eaux de pluies. Les produits de l'érosion, transportés par les cours d'eau contribuent à augmenter leur charge, à remblayer et à exhausser les fonds des rivières et des lagunes.

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I-2-4-construction des structures de protection des accès portuaires

Les structures de protection des accès portuaires perturbent la migration naturelle des sédiments du transit littoral, modifient le comportement des rivages adjacents, en particulier quand la charge solide déplacée le long d'une côte est importante et qu'il n'y a pas d'inversion périodique du sens du transfert (Tanaka, 1983, in CIEO, 1989). Des atterrissements se forment contre les jetées qui arrêtent le courant, tandis que les secteurs situés au-delà de ces obstacles démaigrissent et reculent, car ils sont privés d'apports sédimentaires.

II-CONSEQUENCES DE L'EROSION COTIERE SUR LE LITTORAL IVOIRIEN

L'érosion côtière a de graves conséquences socio-économiques et environnementales en Cote d'ivoire. La zone du littoral ivoirien, comme dans la plupart des autres pays côtiers de l'Afrique de l'Ouest, est le siège d'importantes activités économiques comme la pêche et les activités touristiques. Ce sont ces activités que menace l'érosion en plus de la destruction des infrastructures de base : routes, écoles, habitations. L'érosion a entraine le déplacement de la ville de Grand Lahou a 15 km de l'autre cote de la lagune et a détruit des monuments coloniaux et historiques. Elle a détruit des habitations et des voies de communications à Port-Bouet. A Grand-Bassam, c'est des installations touristiques, des monuments historiques et des habitations qui sont menacées où déjà détruites. Lorsqu'elle provoque l'ouverture des débouches des fleuves et des lagunes, c'est des modifications complexes de l'écosystème de ces milieux qu'elle provoque, la salinisation augmente et la production halieutique s'en ressent. Le site balnéaire d'Assinie est très fortement attaque ces dernières années et sa protection revêt une grande importance.

II-1-Conséquences environnementales

Tous ces effets auront des conséquences désastreuses au plan écologique, sur les plans d'eau, au plan socio-économique. Ces risques naturels entraîneront une modification du littoral.

II- 1-1- Au plan écologique

L'élévation du niveau de la mer va amplifier l'érosion côtière, entraîner une multiplication des inondations sur la côte ivoirienne. Les eaux vont envahir exagérément les mangroves, les marécages ainsi que toutes les terres arables de la zone côtière. L'élévation du niveau de la mer provoquera un changement des régimes hydrologiques des fleuves et un

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accroissement du transit sédimentaire. Cette situation aura un impact sur les pêcheries, les trafics maritimes, les activités récréatives et la diversité biologique.

II-1-2- Sur les plans d'eau

Une multiplication des risques naturels sur les côtes ivoiriennes entrainera une modification des plans d'eau lagunaire. Le cordon littoral sera submergé et communiquera directement avec les lagunes aux environs des côtes. Les canaux d'Assinie et de Vridi se trouveront sous le niveau de la mer. Cette conséquence sera perceptible également au niveau des étangs piscicoles dont la qualité des eaux s'en trouverait affectée.

II -1-3-Les inondations

Au niveau de Sassandra-Aboisso, la côte est sableuse et basse. Le relief est en dessous

du niveau de la mer. La nappe phréatique n'est pas profonde. Les inondations sont fréquentes à ces endroits. Grand-Bassam est la ville la plus exposée aux inondations (Photo 10).

Photo 10 : La menace des inondations à Grand-Bassam est permanente

II -1-4-. Les tsunamis

Les côtes ivoiriennes ne sont pas épargnées de ce phénomène. En Mai 2007, un tsunami avait été détecté au large des côtes ivoiriennes faisant de nombreux dégâts (Photos 11 et 12).Lorsqu'il ya un tsunami, l'eau bascule à des vitesses grandioses et inondent les côtes basses.

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Conséquences de l'érosion côtière sur le littoral ivoirien

Photo 11a et11b : De nombreux habitats détruits par un tsunami à Port-Boüet

II-1-5- L'élévation du niveau de la mer

L'élévation du niveau de la mer est liée au réchauffement climatique suite à la fonte des calottes glacières. Cette élévation du niveau de la mer entraîne aussi des inondations. Si le niveau d'eau de la mer augmente de 1 mètre, les zones situées à 5 mètres de hauteur sont inondées. La ville d'Abidjan se trouve sur une zone basse. A en croire les experts, elle serait inondée en 2070.

II-2- Conséquences socio économiques

Au plan socio-économique, les populations du littorales, l'agriculture des zones côtières, les voies de communication et les infrastructures subiront d'énormes dégâts. Si le niveau d'eau de la mer augmente de 1 mètre, c'est 54 km2 de terre qui sera inondée et mettrait en péril toute la zone côtière et ses ressources. Les risques naturels sur les côtes ivoiriennes

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mettent en danger 4 millions de personnes qu'il faudra déplacer (ALLA, 2008) et menacent de gros intérêts touristiques (ATTA, 2008).

Tableau IV : les populations vulnérables à l'élévation du niveau de la mer (Source : MINEF, 2001)

Élévation du niveau de la mer

0,5 m

1m

2m

Population concernée (milliers d'hbts)

1475

980-2455

1035-3490

% population Totale

0,11

0,18

0,24

L'agriculture côtière subira d'énormes dégâts. Les plantations seront détruites. Au niveau des voies de communication, c'est environ 1000km de routes bitumées, de pistes et de ponts dans la région d'Abidjan et des régions à l'Est d'Abidjan sont appelées à disparaître. Les infrastructures touristiques subiront des pertes énormes. Le BNETD évalue à 2 355 milliards de Fcfa l'ensemble des pertes qu'occasionneront les conséquences des changements climatiques en Côte d'ivoire.

II-3-Conséquences exceptionnelles

Les dernières semaines du mois d'août 2011, une érosion exceptionnelle a été constatée sur les côtes du littoral Ouest africain. Il n'y a pas qu'Abidjan et Grand Bassam qui ont été frappées. Plusieurs villes ont été touchées, à des degrés différents. Sur l'axe Abidjan Grand-Bassam, l'érosion s'est manifestée notamment au niveau de Gonzague ville par l'effondrement d'habitations, et Grand-Bassam a perdu 25 mètres de longueur de plage sur 2 mètres d'épaisseur. C'est ce que l'on appelle des phénomènes d'érosion exceptionnelle. Vous avez deux types d'érosion, tout d'abord l'érosion mécanique, permanente. Chaque année le long du littoral, la mer gratte et elle dépose un peu de sable. Comme elle a tendance à gratter beaucoup plus qu'elle ne dépose, on assiste à une érosion côtière. La mer fait reculer le sable et puisque le sable recule, c'est la mer qui avance. Dans la région de Grand-Bassam et

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d'Abidjan et même jusqu'à Assinie, vous avez chaque année, une érosion qui peut causer la disparition de 50 cm, 1m voire 1,50 m de plage. Ensuite vous avez des phénomènes exceptionnels assez rares. En Côte d'Ivoire, on en a eu en 1984, 1987, 2007 et en 2011. Ces dates ont marqué des érosions avec des dégâts aussi importants que ceux que nous évoquons.

Photo 12 : La mer menace la ville de Grand-Bassam, située à 15 km d'Abidjan

La projection dans l'avenir, si on part sur 20 ans avec 1,5 mètre de plage qui disparaissent par année, cela fait 30 mètres de plage. Si nous subissons en plus deux ou trois érosions exceptionnelles comme celle de 2011, c'est le village d'Azuretti qui va disparaître. Si vous allez plus loin, dans 50 ans, en conservant ces hypothèses d'érosion naturelle et exceptionnelle, c'est toute la plage de Grand-Bassam qui peut disparaître. Or, Abidjan à vocation de devenir une des grandes mégapoles d'Afrique de l'Ouest. Aujourd'hui on parle d'une population comprise entre 5 et 7 millions d'habitants. Dans 50 ans, la population de la capitale économique dépassera 10 à 15 millions d'habitants. En ce moment-là, Bingerville et Grand-Bassam seront des quartiers d'Abidjan. Si dans 50 ans nous n'avons pas la plage sur laquelle nous nous trouvons en ce moment, cela veut dire que les vagues iront frapper sur les bords de la lagune. C'est la plage de Gand-Bassam, aujourd'hui, qui empêche l'Océan d'arriver jusqu'à Bingerville. Donc à court terme, c'est gênant mais à long terme, c'est très inquiétant. C'est pour cela qu'à long terme, on doit planifier les choses. Quand on parle de Grand-Bassam, de Gonzagueville, de Vridi, on parle de protection des infrastructures

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d'habitats et d'industries dont nous aurons besoin dans 50 ans. Si nous n'arrêtons pasl'érosion côtière que nous observons, ces habitats et ces industries seront inévitablement menacés.

SOLUTIONS POUR LUTTER

L`EROSION COTIERE LES

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INTRODUCTION

Elle procède de la mise à jour et de la gestion de l'information sur la bande littorale, prenant en compte tous les paramètres océanographiques et physiques. Les données contenues dans un système d'information géographique pourraient permettre : la réalisation de la carte topographique de la bande littorale de la Côte d'Ivoire, initiée par le projet littoral ; l'estimation du rôle des ouvrages hydroélectriques et portuaires, d'une part, dans la rétention des flux solides qui n'arrivent plus aujourd'hui à la mer et, d'autre part, la sédimentation qui ne participe plus à l'engraissement du littoral dans la zone où l'érosion côtière est très active ; l'élaboration ou mise à jour de modèles de simulation des processus physiques côtiers dans les zones réputées sensibles ; la réduction ou le contrôle du processus de l'érosion côtière, par la construction d'ouvrages de protection et de défense appropriés.

Elle nécessite une identification des différentes catégories d'acteurs intervenant dans le secteur littoral. Consulter ces acteurs et sensibiliser les décideurs de la Côte d'ivoire constitueront une étape importante préalable à la mise en oeuvre d'un plan de gestion intégrée du littoral. Les différents secteurs d'activités dans lesquels évoluent ces acteurs sont :

I- CONNAISSANCE ENVIRONNEMENTALE

L'un des principaux acteurs est le Centre de Recherches Océanographiques (CRO), qui a pour mission la connaissance de l'environnement aquatique en vue de sa préservation et de sa protection, ainsi que la mise en oeuvre d'une exploitation et d'une gestion rationnelles des ressources aquatiques naturelles, renouvelables ou non, vivantes ou minérales. Mais il existe d'autres institutions scientifiques intervenant ou contribuant à la connaissance des milieux et des hommes. On peut citer le CIAPOL, le CNRA, le CNTIG, le LANEMA, le CRE, l'IREN, le BNETD, etc... Les acteurs dans ce domaine sont rattachés aux organismes de recherche tels les universités, les instituts scientifiques spécialisés dans le domaine marin et côtier, les associations non gouvernementales de protection de la nature ou représentant la société civile ainsi que certaines organisations internationales ayant cette vocation présentes ou représentée en Côte d'ivoire, telles le CNF, WWF, Croix Verte, SOS Forêts, CI nature.

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II- AMENAGEMENT ET GESTION DU LITTORAL

II-1- Maitrise du développement urbain

L'amélioration de la planification urbaine exige la création de capacités pour

recueillir, suivre, analyser et diffuser des indicateurs de qualité de l'environnement et des indicateurs de population (nombre, projections niveaux, emplois, etc.).

Il faudrait dans ce cas, tenir compte davantage des conditions de sites dans les plans de développement urbain et réaliser des études d'impact environnemental, avant tous les projets de développement urbain. Par ailleurs, adjoindre dans la gestion et le développement de l'environnement urbain les collectivités locales et les populations.

III- PREVENTION DES RISQUES NATURELS ET DES RISQUES INDUSTRIELS.

En dehors du Japon et des Etats-Unis, les autres pays du monde ne possèdent pas de système de prévention fiable des risques naturels. Néanmoins, de nombreux états tentent la mise en place de ce système par la mise en place d'un réseau d'information et d'alerte sur les risques. Ce qui nécessite le renforcement des capacités techniques (formation, recherche, études et capacités d'intervention), la sensibilisation des populations et des décideurs et l'établissement de cartes de zonage des risques. En marge de ces stratégies, il convient de sensibiliser le public à son environnement par une éducation communautaire formelle, des programmes scolaires, des campagnes médiatiques, une large publicité faite aux évaluations de l'environnement urbain, des informations sur la qualité de l'environnement local.

IV- DEVELOPPEMENT DU PARTENARIAT ET GESTION COLLABORATIVE

IV-1- Collaboration participative des acteurs socio-économiques

Elle consiste à impliquer dans les actions de gestion du littoral, les acteurs économiques concernés, tels ceux de l'agriculture, de la pêche et du tourisme, en particulier au sein des structures villageoises nombreuses sur le littoral. Il est assez difficile de parvenir à une cogestion de la zone côtière entre des acteurs, les intérêts étant souvent contradictoires. Mais à partir d'un plan de gestion, proposé par un Observatoire, il est possible de réunir les partenaires dans les comités de gestion de chaque zone et de définir en son sein les différentes responsabilités confiées à chacun d'entre eux, pour atteindre les objectifs de gestion. Le plan

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de gestion peut alors devenir non seulement un plan de référence mais un engagement contractuel entre parties avec des obligations et des devoirs à l'égard de l'Observatoire. En 1992, l'UICN avait lancé l'idée d'un projet d'écodéveloppement pour le littoral de la Côte d'Ivoire. Il conviendrait de promouvoir cette idée au sein des processus de gestion collaborative à mettre en oeuvre avec les structures villageoises.

IV- 2 règlements et normes environnementales dans la zone côtière

IV-2-1 - Maintien à l'état naturel de la ligne de rivage

Le maintien à l'état naturel de la ligne de rivage dans des zones peu sensibles, pourrait être possible si l'on :

- définit une bande minimum de protection en fonction de la sensibilité et de la

Fragilité écologique de la frange littorale ; ce qui implique un recul des constructions nouvelles par rapport au trait de côte ;

- maintien par fixation et gestion des cordons dunaires servant de protection naturelle du trait de côte ;

- évite de bloquer les transits sédimentaires marins naturels ; ceux-ci pouvant être modifiés à la suite de la construction d'ouvrages en dur gagnés sur la mer et pouvant entraîner un accroissement de l'érosion en aval des ouvrages.

IV-2-2- Cadre réglementaire de la construction et de l'urbanisme

Observer le cadre règlementaire de la construction sur le littoral, non seulement, en adaptant les normes de construction et d'équipements aux besoins et aux moyens financiers des populations et au contexte physique (climat, sols, matériaux, etc....), mais également, en institutionnalisant certains matériaux informels (exclus jusqu'à présent du secteur institutionnel car ne bénéficiant pas de la garantie décennale). Ces matériaux sont les blocs de terre stabilisée (géo béton), les pavés de terre stabilisée (géo pavés), les tuiles en fibro-mortier, la maçonnerie en blocs de sable-ciment de 10 cm, le grave-béton faiblement dosé, etc....

IV-2-3 Simulation du comportement des cotes

La science a fait de grands progrès en termes de simulation du comportement des

côtes selon les ouvrages bâties. Ces simulations permettent d'identifier le type d'ouvrage de défense et sa position pour réduire les remous. Des ouvrages peuvent être bâtis pour briser les

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vagues, pour capturer les sables, ou renforcer les plages. Selon les profils des plages et l'importance des lieux à protéger, des ouvrages peuvent être définis et construits. Et a chaque fois, il faut faire attention à ce que la solution apportée à un endroit n'apporte pas des dégâts à un autre endroit. Vous savez, avec l'environnement, quand vous jouez d'un côté, il y a autre chose qui va se passer de l'autre côté. Donc il faut faire de multiples simulations pour trouver bon équilibre.

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CONCLUSION

Les phénomènes d'érosion côtière, très sensibles sur la côte ivoirienne, ont été étudiés à différentes échelles de temps. En effet Sur les côtes ivoiriennes, les phénomènes de recul de la ligne de rivage enregistrent des vitesses entre 0.5 et 1,1 m par an. Ce recul n'est cependant uniforme ni dans le temps, ni dans l'espace. Ainsi, des taux de recul importants (3m par an en moyenne) ont été observés à Grand- Lahou. A Abidjan, le secteur du Lido et de Cakpo recule plus dans l'ensemble (1m par an) que le secteur plus à l'Est où le recul moyen est de 0.5 m par an. Dans le Sud-ouest, de Tabou à Sassandra, les phénomènes d'érosion et d'engraissement sont très localisés. On observe une instabilité relative du littoral à proximité des structures du port de San-Pedro, où se produit une érosion entre le tombolo et la jetée ouest et un important remaniement de la plage de la jetée est, y compris le club nautique. A partir du canal portuaire d'Abidjan, aux déficits sédimentaires d'origine naturelle dus aux barrages hydroélectriques sur les fleuves et au caractère rocheux des côtes à l'Ouest, s'ajoutent ceux d'origine humaine que sont les activités de prélèvement de sables, les constructions d'ouvrages perpendiculaires à la côte, etc. Cette variabilité spatio-temporelle de l'évolution de la ligne de rivage indique que des caractéristiques locales et des fluctuations à court terme se superposent aux mécanismes globaux généralement invoqués pour expliquer les phénomènes d'érosion côtière. Parmi ces mécanismes généraux, l'élévation du niveau marin n'expliquerait que moins de 20% du recul du littoral.

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