CADRE THEORIQUE
Dans la deuxième section de ce premier chapitre, il est
question de présenter les théories et approches qui sont
exploitées.
Nous savons qu'il serait aberrant qu'un chercheur parle de la
communication sans toute fois faire référence à l'approche
communicationnelle ou à la théorie dans laquelle il situe sa
recherche.
Ne voulant pas faire l'ironie du sort, dans le cadre de cette
étude, nous avons effleuré deux théories. Il s'agit de la
théorie de l'Agenda setting et de celle de « Uses and
gratifications » (usages et satisfactions). Et cela nous les avons
utilisées dans une approche fonctionnaliste. L'usage de ces
dernières n'est pas un hasard car, en prenant le fonctionnalisme comme
paradigme fondamentale de cette étude, nous sommes convaincus que la
conception, la matérialisation de la radio campus vient jouer un
rôle spécifique dans le grand système qui est le Concert
des médias Congolais (UNPC). Et cette mission ou cette fonction
spécifique ou particulière de la Radio Campus dépendra
d'un côté de la volonté des programmateurs de ses
émissions et de l'autre, du souci de mettre en place le meilleur produit
capable de satisfaire les besoins de son public.
i. I.2.1. Approche ou
Paradigme utilisés
Le Paradigme ou Approche Fonctionnaliste
Le paradigme fonctionnaliste est l'ensemble des
théories qui proposent une vision du fonctionnement
général de la société. Il comprend des
théories telles que : Le structuro-fonctionnaliste, la
théorie des systèmes, et les modèles des échanges
sociaux, la théorie des « uses and gratifications »
des médias, la théorie de la fonction d'agenda, etc.
Le fonctionnalisme part d'un constat selon lequel les
individus en tant que composantes de la société sont
différents et tiraillés par des intérêts
particuliers. Malgré cela, un ordre social émerge. Pour
comprendre cette contradiction, les structuralistes affirment que ce sont les
conséquences des actions individuelles qui produisent l'ordre social.
Ceci, par le fait que la société possède son propre
fonctionnement, sa dynamique qui tend vers l'équilibre. Elle
paraît comme étant plus que la somme des éléments
qui la constituent : individus et institutions sociales. D'où dans
son fonctionnement, elle peut résister aux changements et perturbations
issus des intérêts contradictoires de ces éléments
grâce au processus d'homéostasie, et parvenir à
l'équilibre social par son fonctionnement et l'interaction, voire
l'interdépendance de ses éléments et par la
conséquence voulue et voulue des actions individuelles.
La fatigue de chercheurs empiristes à rechercher des
effets dans une attitude positiviste a orienté les études vers la
recherche des « Uses and gratifications » des
médias. La question de la recherche traditionnelle de ce que les
médias font aux gens bascule pour celle de ce que les gens font des
médias.
Il convient de noter que le fonctionnalisme, comme le rappelle
Madeleine Grawitz, est né de la difficulté de saisir la cause
dans l'étude sociologique des faits sociaux. En effet, poursuivant la
volonté du père fondateur de la sociologie, Auguste Comte (1798 -
1855), d'appréhender les faits sociaux comme des choses, le
positiviste-empiriste Emile Durkheim (1858-1917) propose d'expliquer les faits
et les phénomènes sociaux en appliquant la règle selon
laquelle la cause déterminante d'un fait social doit être
cherchée parmi les faits sociaux précédents...
Cette difficulté a orienté, selon M. Grawitz
(2001 : 424) certains sociologues vers l'interprétation des
sociologiques par la notion de « fonction ». Le
fonctionnalisme qui était partie prenante à la causalité
se propose alors de remplacer la causalité par la fonctionnalité
en répondant à la triple interrogation selon laquelle :
est-ce que ça marche ? Pourquoi, Comment ? Certaines
études aboutissent même à confondre empirisme et
fonctionnalisme.
L'impact social des médias est une question centrale
mais n'épuise pas le rôle des médias dans les
sociétés. La théorie fonctionnaliste se tisse des concepts
proposés par R. Merton. Pour lui, on se doit de distinguer les fonctions
de la communication des masses et le but poursuivi par le communicateur dans la
mesure où les deux peuvent ne pas correspondre.
Pour Merton, la théorie fonctionnaliste sert à
interpréter les phénomènes en considérant leurs
conséquences du point de vue des structures plus vastes dans lesquelles
ils se trouvent impliqués. Exemple : une campagne médiatique
qui a pour fonction de favoriser la mise en place d'une politique de
santé, peut avoir d'autres implications.
Les utilisations des médias et les satisfactions que
les utilisateurs, auditeurs, lecteurs retirent des émissions deviennent
la, préoccupation. Les attentes, les demandes et les besoins du public
retiennent l'attention des chercheurs.
Dans la ligne de ce paradigme qui perçoit la
société comme une totalité organique dont les
éléments s'expliquent par la fonction qu'ils remplissent, les
chercheurs qui adhèrent à ce paradigme vont s'investir dans la
détermination des « fonctions ou latentes »
attribuables aux médias de masse : fonction d'information, fonction
d'agenda, de divertissement, d'évasion, de renforcement des valeurs,
etc. On reconnait aussi aux médias le disfonctionnement tel que
l'apathie, d'invasion culturelle, la diminution de l'esprit critique,
l'augmentation de conformisme social, la dépersonnalisation, etc.
La question fondamentale que le fonctionnalisme pose
est : « Pourquoi et comment utilisons nous les
médias ? »
La théorie fonctionnaliste donne la réponse.
Nous utilisons les médias parce qu'ils nous offrent les
équivalents fonctionnels à l'interaction humaine.
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