Tourisme et développement socioéconomique des zones rurales du Burkina Faso: cas de Tiébélé (province du Nahouri )( Télécharger le fichier original )par Kiswendsida Marie Aimé OUEDRAOGO Ecole nationale d'administration et de magistrature ( ENAM ) - Administrateur des services touristiques 2011 |
Chapitre II : Le tourisme à TiébéléL'activité touristique à Tiébélé s'est relativement développée au cours des quinze dernières années. Cette évolution peut être vérifiée par l'augmentation régulière de la demande touristique locale. Section I : L'offre et la demande touristiques de TiébéléL'offre et la demande touristiques à Tiébélé sont très riches et ont connu une évolution ces dernières années. Paragraphe I : L'offre touristique de TiébéléElle est constituée d'une offre originelle et d'une offre dérivée. A- Les éléments de l'offre originelleA Tiébélé, l'offre originelle est très riche au regard des éléments qui la composent : - une architecture séculaire : L'un des attraits touristiques de Tiébélé est la beauté architecturale des habitations traditionnelles. Cette tradition architecturale, qui date du 16ème siècle30(*), est une architecture défensive car les populations Kasséna sont restées pendant longtemps exposées à la menace régulière des royaumes voisins, Songhay et Mossi au Nord et Akan au sud31(*). Ce qui donne à cette architecture toute sa beauté est sans doute les belles décorations murales, fruit de l'ingéniosité des femmes Kasséna. Plusieurs matériaux sont utilisés pour la réalisation de ces peintures dont notamment la latérite ou terre rouge pilée et tamisée, l'argile boueuse ou terre collante, la bouse de vache, le gluant (matière gluante issue de décoction de tiges de gombo pilées), le graphite, le kaolin, la cendre, la décoction de Néré. Plusieurs signes ou motifs sont régulièrement appliqués sur les murs. Ils représentent la vie quotidienne et la religion des Kasséna. A Tiébélé, la cour royale32(*) est le lieu idéal pour découvrir ces merveilles architecturales même si on en trouve à plusieurs autres endroits de la localité. Cette cour est située au pied d'une colline et offre un espace circulaire irrégulier d'environ un virgule deux (1,2) hectares. - un artisanat hérité des savoir-faire traditionnels : L'autre attrait non moins important de Tiébélé est la dextérité de ses artisans, majoritairement des femmes, dans la fabrication de la poterie. Cette dextérité est visible à travers les produits artisanaux33(*) que les Kasséna produisent. Ces objets sont arrachés par les visiteurs en guise de souvenir de leur passage à Tiébélé. Les poteries Kasséna sont réputées pour leur solidité et pour l'originalité de leurs motifs. - un riche patrimoine immatériel34(*) : ce patrimoine est constitué de chants, de danses et de musiques rythmés et dont l'exécution vous donne des frissons et vous transporte dans un univers paradisiaque. Le Festival de la Culture et des Arts de Tiébélé (FESCAT), suspendu de nos jours, était un cadre de promotion et de valorisation de ce patrimoine. - un paysage pittoresque constitué d'une végétation plus dense que celle rencontrée dans le plateau central et de collines qui entourent Tiébélé et presque l'ensemble des villages situés en amont et en aval. - le village de poterie de Boungou35(*) et sa mare aux crocodiles sacrés : Situé à une dizaine de kilomètres de Tiébélé, ce village est célèbre à cause du savoir-faire de ses femmes en matière de poterie. Les oeuvres qu'elles produisent sont prisées des touristes. A quelques encablures de ce village, se trouve aussi une mare où habite une population de crocodiles vénérés et protégés par les populations locales. Enfin, il faut dire que dans un rayon d'environ vingt (20) kilomètres, se trouvent des villages comportant les mêmes attractions touristiques que Tiébélé à savoir les maisons traditionnellement construites avec de belles peintures murales. Il s'agit notamment des villages de Zéko, de Ziou et de Tangassoko. * 30 KABORE Barthelemy, directeur de l'inventaire, de la documentation et de la recherche à la direction générale du patrimoine culturel, entretien du 28/02/2011 * 31 MCTC, Direction du Patrimoine Culturel (DPC), la cour royale de Tiébélé, 2008, P.16 * 32 Voir annexe n°2, photo n°1 * 33 Voir annexe n°2, photo n°2 * 34 Voir annexe n°2, photo n°3 * 35 Voir annexe n°2, photo n°4 |
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