Conclusion
générale
Né depuis l'antiquité, le tourisme a connu une
évolution fulgurante pour devenir de nos jours une activité
économique pour plusieurs pays. Ses retombées économiques
et sociales font de cette activité la première industrie au monde
à l'heure actuelle. Selon les données publiées par l'OMT,
les recettes touristiques sont estimées à huit cent cinquante
deux (852) milliards $US en 2009. Selon la même source, le tourisme
représente 30% des exportations mondiales de services commerciaux et 6%
des exportations totales de biens et de services. Les emplois directs
créés dans le monde par l'activité touristique
étaient estimés à plus de cent seize (116) millions en
2007 par le Conseil Mondial des Voyages et du Tourisme (WTTC).
Afin de démontrer l'apport important de ce secteur au
développement socioéconomique d'un pays comme le Burkina Faso,
classé parmi les pays les plus pauvres de la planète, notre choix
s'est porté sur Tiébélé. En effet, cette commune
rurale du Burkina Faso possède un fort potentiel touristique qui attire
de nombreux touristes aussi bien nationaux qu'étrangers.
Pour ce faire, nous avons d'abord présenté cette
commune à savoir sa situation administrative, géographique et
démographique, les principales activités socioéconomiques
qui y sont pratiquées ainsi que la situation de la pauvreté dans
la région administrative dont elle relève. Il ressort
essentiellement de cette présentation, que Tiébélé,
avec une superficie de trois cent quatre vingt cinq kilomètres
carrés (385km²), est située dans la région
administrative du Centre-Sud et plus précisément dans la province
du Nahouri. Elle était peuplée de cinquante quatre mil neuf cent
quatre cinq (54985) habitants en 2006, majoritairement des Kasséna, qui
vivent essentiellement de l'agriculture et de l'élevage. A l'image de
toute la région, sa population est durement touchée par la
pauvreté (66,1%).
Ensuite, un aperçu de l'activité touristique
à Tiébélé et des différents acteurs qui y
interviennent a été donné. Cela nous a permis de savoir
que Tiébélé dispose d'une offre touristique très
intéressante surtout en matière de richesse de son patrimoine
culturel et naturel et d'une demande touristique en pleine évolution
évaluée de nos jours à environ trois mil (3000) touristes.
Ces touristes sont essentiellement constitués d'européens et
surtout de français. Pour ce qui est des acteurs, ils interviennent
à divers niveaux mais ne travaillent pas toujours en symbiose.
En outre, l'apport du tourisme au développement
socioéconomique de Tiébélé a été
démontré. En effet, l'activité touristique
génère diverses recettes pour les gestionnaires des sites
touristiques, les entreprises hôtelières et de restauration et les
artisans. A titre illustratif, les recettes de vente de tickets d'accès
à la cour royale de Tiébélé étaient
estimées à plus six millions (6.000.000) de francs CFA entre 2004
et 2010. Quant aux recettes réalisées par les
établissements d'hébergement, la moyenne annuelle est
estimée à plus de cinq cent mil (500.000) francs CFA. Hormis ces
retombées économiques, l'activité touristique à
Tiébélé crée des emplois surtout pour les jeunes
dans le domaine de l'hébergement, de la restauration et du guidage. Le
nombre de personnes proposant des services de guidage à
Tiébélé est estimé à plus de vingt (20).
Enfin, le tourisme a permis de réaliser plusieurs
oeuvres sociales parmi lesquelles nous pouvons citer des forages, des
écoles, une bibliothèque, des microcrédits à
certains groupements de femmes. Par conséquent, nous pouvons conclure
que l'activité touristique contribue au développement
socioéconomique et même culturel de la commune rurale de
Tiébélé en ce sens qu'elle génère des
recettes, crée des emplois et offre des infrastructures sociales.
Cependant, des contraintes ou des obstacles pour une meilleure
contribution du secteur touristique au développement de
Tiébélé existent et sont notamment liés à la
dégradation du patrimoine culturel de la commune, à
l'insuffisante formation des acteurs et au manque d'organisation des acteurs et
de moyens financiers. Ces contraintes, si elles ne sont pas levées dans
des délais raisonnables, risquent de compromettre l'avenir touristique
de ce département du Burkina Faso.
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