Tourisme et développement socioéconomique des zones rurales du Burkina Faso: cas de Tiébélé (province du Nahouri )( Télécharger le fichier original )par Kiswendsida Marie Aimé OUEDRAOGO Ecole nationale d'administration et de magistrature ( ENAM ) - Administrateur des services touristiques 2011 |
Paragraphe II : Les contraintes au développement du tourisme à TiébéléLes contraintes ou les entraves au développement durable du tourisme à Tiébélé sont nombreuses. Les plus importantes sont : la menace de disparition du patrimoine architectural, l'insuffisante formation des acteurs locaux et le manque d'organisation de l'activité. A- La menace de disparition du patrimoine architecturalL'une des contraintes les plus préjudiciables au développement durable du tourisme à Tiébélé semble être la menace de disparition du patrimoine architectural à savoir les constructions traditionnelles. En effet, de plus en plus, les habitants de Tiébélé érigent des maisons construites de façon moderne. Le modernisme est entrain de prendre le dessus sur le traditionnel dans le domaine des constructions d'habitations. Même au niveau de la cour royale de Tiébélé, l'on aperçoit des constructions modernes s'ériger à proximité ; toute chose qui risque de dénaturer le site et lui faire perdre sa beauté et son attractivité. Cela pourrait s'expliquer par la rareté de certains matériaux utilisés pour les constructions traditionnelles (le bois par exemple) et les charges et le coût d'entretien de ces constructions. B- L'insuffisante formation des acteurs locauxLe professionnalisme est une donnée très importante surtout pour un secteur d'activité comme le tourisme qui est en pleine évolution et où la concurrence est des plus rudes. L'atteinte de cet objectif passe forcément par la formation et le recyclage des différents acteurs. En ce qui concerne Tiébélé, l'insuffisante formation des acteurs (guides de tourisme, restaurateurs, hôteliers, autorités locales etc.) constitue une véritable contrainte pour l'activité touristique dans cette localité en ce sens qu'elle joue sur la satisfaction de la clientèle et augmente le risque de voir cette clientèle diminuée ou disparaître tout simplement. De nos jours, seuls quelques guides de tourisme (14 au total) ont reçu une formation organisée par le ministère en charge du tourisme. C- Le manque d'organisation de l'activitéL'une des contraintes relevées par l'ensemble des acteurs locaux est le manque d'organisation de l'activité touristique. Plusieurs acteurs existent et travaillent dans le domaine du tourisme à Tiébélé. Mais, chacun travaille isolement et n'associe pas les autres dans les activités qu'il organise. La mairie de Tiébélé qui doit jouer ce rôle d'organisateur et d'unificateur des acteurs prend souvent des décisions qui ne sont pas comprises ou acceptées par tous les acteurs. Ce fut le cas par exemple, de la décision d'instaurer une taxe touristique prise par le conseil municipal de Tiébélé mais qui n'a pu être appliquée. La suspension de l'organisation du FESCAT n'est-elle pas une preuve palpable de ce manque d'organisation et d'union des acteurs du tourisme à Tiébélé ? Nous sommes convaincu qu'une union de l'ensemble des acteurs et une meilleure organisation en leur sein aurait permis d'éviter la disparition de cette manifestation culturelle combien importante en terme de promotion et de valorisation des richesses culturelles de la localité. En plus de ces éléments de contraintes, d'autres non moins importantes pourraient être citées telles que le développement du harcèlement physique à l'encontre des touristes et des effets socioculturels négatifs du tourisme comme la mendicité, l'insuffisante appropriation des enjeux du tourisme par les autorités locales67(*) et le risque de floklorisation de la culture locale. Mais au regard des atouts dont dispose Tiébélé en matière de tourisme, quelles peuvent être les solutions à même de lever ces contraintes ? * 67 DIASSO Gustave, chef de division tourisme à l'UEMOA, personne ressource, entretien du 24/03/2011 |
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