Tourisme et développement socioéconomique des zones rurales du Burkina Faso: cas de Tiébélé (province du Nahouri )( Télécharger le fichier original )par Kiswendsida Marie Aimé OUEDRAOGO Ecole nationale d'administration et de magistrature ( ENAM ) - Administrateur des services touristiques 2011 |
Paragraphe I : Situation géographique et historiqueTiébélé a obtenu le statut de département à la faveur de l'ordonnance n°84-055/CNR/PRES du août 15 août 1984 portant découpage du territoire national en trente (30) provinces et deux cent cinquante (250) départements. Il obtiendra ensuite le statut de commune rurale avec la loi n°055-2004/AN du 21 décembre 2004 portant code général des collectivités territoriales qui découpe la province du Nahouri en cinq (5) communes partageant les mêmes entités territoriales que les départements11(*). Dans ce paragraphe, nous donnerons la situation géographique de Tiébélé ainsi qu'un aperçu historique de sa création. A- Situation géographiqueLa commune de Tiébélé relève de la région administrative du Centre-Sud et plus précisément de la province du Nahouri dont Pô en est le chef lieu12(*). Elle est située au sud-est de Pô à environ trente un (31) km13(*) et est accessible par la Nationale 25 reliant Pô à Guelwongo, localité située à la frontière du Ghana. La commune est localisée entre les méridiens 10°29'58' et 11°12'53' de latitude nord et les parallèles 0°47'27' et 1°04' de longitude ouest et s'étend sur une superficie totale de trois cent quatre vingt un (381) km²14(*). Elle est limitée : - à l'est par les communes rurales de Ziou et de Zecco ; - à l'ouest par la commune urbaine de Pô ; - au nord par la commune rurale de Gomboussougou ; - au sud par la République du Ghana. La commune rurale de Tiébélé compte soixante sept (67) villages et le chef lieu est structuré en secteurs. Les villages se situent à un rayon moyen de vingt cinq (25) kilomètres. B- Fondation de Tiébélé et de sa cour royale« A l'origine, les Kasséna de la région de Tiébélé étaient formés de deux groupes en conflit permanent : les Dougdjiebié (constitués de Warombou et de Mantchiobou) qui vivaient au pied de la colline Yéfi, et les Koumboul, habitants de Kollo, et détenteurs des terres. C'est l'arrivée des Mossi dans la région vers le XVIème siècle, qui conduira à la création de la chefferie de Tiébélé. Ceux-ci firent leur apparition sous forme d'un petit groupe d'immigrants avec à leur tête l'ancêtre des chefs de Tiébélé connu sous le nom de Patyringomie. Celui-ci avait quitté Loumbila, village moaga situé à quelques kilomètres au nord-est de Ouagadougou, suite à un conflit de succession l'opposant à ses frères. A son arrivée, ce petit groupe reçut un accueil favorable de la part des Warombou et des Mantchiobou et s'installa sur la colline de Tchibeli, qui donnera à Tiébélé son nom. Mais, les habitants de Kollo montrèrent des hostilités à leur égard. Ces conflits auraient amené leur chef à jeter un sort sur la descendance des nouveaux arrivants. Mais, ce sort eut un effet inverse et, une fois que les Mossi furent assez nombreux, ce sont-eux qui furent en mesure de chasser les habitants de Kollo. Dans ce processus, ils s'assurèrent la maîtrise des terres en gardant un Koumboul parmi eux. A la mort de Patyringomie, son fils, Buinkiété, décida de fonder son royaume. Pour cela, il se rendit à Nanlorgho pour acquérir un fétiche puissant appelé Kora ou Kwara, qui lui permit de régner en maître sur tous les habitants de la Chefferie de Tiébélé. Depuis, tous les groupes effacèrent leurs différences pour devenir des Kasséna. Quant aux habitants de Kollo, ils s'enfuirent vers le sud et fondèrent le village de Kolloforo (Ghana). Aujourd'hui, la cour royale de Tiébélé constitue un témoignage exceptionnel des traditions Kasséna. Que ce soit l'architecture et les décorations des habitations, l'organisation sociale de la chefferie ou bien encore les croyances et la religion, de multiples aspects de la riche culture de ce peuple ont perduré à travers les siècles. »15(*) * 11 MEF, DREP-CS, idem, P.16 * 12 Voir annexe n°1 : carte de localisation de la commune rurale de Tiébélé. * 13 Commune rurale de Tiébélé, plan communal de développement de Tiébélé, horizon 2010-2014, rapport définitif, juillet 2009, P.16 * 14 Commune rurale de Tiébélé, ibidem * 15 Direction du Patrimoine Culturel, la cour royale de Tiébélé-Burkina Faso, mars 2008, P.7 |
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