Introduction
générale
Le développement principalement la lutte contre la
pauvreté constitue, de nos jours, l'un des défis les plus
importants à l'échelle mondiale. En effet, on dénombre un
milliard deux cent millions de personnes qui sont touchées par ce
phénomène dans le monde1(*). C'est pourquoi dans leur déclaration du
millénaire, adoptée en 2000, les Nations Unies ont cité la
réduction de la pauvreté parmi les problèmes
incontournables à résoudre au 21ème
siècle.
Le Burkina Faso est l'un des pays au monde les plus
touchés par cette pauvreté. En effet, selon les estimations de
2009, l'incidence globale de pauvreté est de 43,2% avec une incidence de
49,5% en milieu rural2(*).
Par ailleurs, cette pauvreté concerne principalement les femmes et les
jeunes3(*).
Afin de lutter contre ce phénomène et d'offrir
aux populations burkinabè des conditions de vie meilleures, le
gouvernement a élaboré plusieurs documents dont les plus
récents sont l'Etude Nationale Prospective (ENP) Burkina 2025 en 2003,
le Schéma National d'Aménagement du Territoire (SNAT) à
partir de 2007 et la Stratégie de Croissance
Accélérée et de Développement Durable (SCADD) en
2010, qui est une forme révisée du Cadre Stratégique de
Lutte contre la Pauvreté (CSLP) adoptée en 2000.
Dans ces différents documents notamment dans l'ENP
Burkina 2025 et la SCADD, le secteur des services dans lequel figure le
tourisme, fut identifié comme l'un des secteurs à même de
booster l'économie nationale en ce sens que ce secteur dispose
d'énormes atouts et potentialités.
Mais qu'est ce qui pourrait justifier ce choix ? Quelles
pourraient être les raisons qui ont conduit les pouvoirs publics à
inclure le tourisme parmi les secteurs prioritaires à même de
contribuer à l'émergence du Burkina Faso ?
A l'échelle mondiale, le tourisme est un secteur qui
est en pleine croissance malgré un ralentissement constaté en
2008 et 2009 en raison de la crise économique, des catastrophes
naturelles connues par certains pays et les troubles politiques et sociaux
soufferts par d'autres. En effet, selon les données anticipées
publiées par l'Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), les
arrivées internationales de touristes ont augmenté de 7% en 2010
pour atteindre neuf cent trente cinq (935) millions avec des prévisions
de croissance entre 4% et 5% en 20114(*).
Par ailleurs, les retombées socioéconomiques
qu'offre ce secteur sont énormes en ce sens qu'il génère
des recettes, crée des emplois et procure des revenus
supplémentaires aux populations des zones visitées. Pour ce qui
est des recettes générées par cette activité au
niveau mondial, elles sont estimées à huit cent cinquante deux
(852) milliards $US en 20095(*). Selon la même source, le tourisme
représente 30% des exportations mondiales de services commerciaux et 6%
des exportations totales de biens et de services6(*). Les emplois directs créés par
l'activité touristique, dans le monde, étaient estimés
à plus de cent seize (116) millions en 2007 par le Conseil Mondial des
Voyages et du Tourisme (WTTC).
Enfin, la part de l'Afrique particulièrement de
l'Afrique subsaharienne dans ces retombées socioéconomiques du
tourisme ne cesse de s'accroître d'année en année. A titre
illustratif, les flux touristiques en destination de l'Afrique qui
représentaient 2,5% des flux mondiaux en 1985, sont passés
à plus de 5% de nos jours.
A l'échelle nationale, le choix du tourisme dans le
dispositif de percée économique du Burkina Faso trouve sa
justification à travers les atouts et potentialités dont dispose
le pays dans ce domaine. Ces potentialités sont d'abord
constituées d'une kyrielle de merveilleux et très attractifs
sites touristiques disséminés sur l'ensemble du territoire
national en particulier en zone rurale, zone par excellence où
sévit la pauvreté. En effet, l'inventaire des sites et
attractions touristiques réalisé par le ministère en
charge du tourisme en 2004, a permis de recenser plus de trois cent (300) sites
culturels et naturels à vocation touristique sur l'ensemble du
territoire national.
En outre, le Burkina Faso abrite des manifestations
d'envergure internationale telles que le Festival Panafricain du Cinéma
et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), le Salon
International de l'Artisanat de Ouagadougou (SIAO), la Semaine Nationale de la
Culture (SNC), le Salon International du Tourisme et de l'Hôtellerie de
Ouagadougou (SITHO) etc. Toutes ces manifestations drainent
périodiquement des milliers de touristes.
Il dispose aussi d'autres atouts tels que les infrastructures
d'accueil et de transport modernes en pleine expansion. L'hospitalité
légendaire de ses populations, sa stabilité politique et sociale
et sa position géographique au coeur de l'Afrique de l'Ouest font de lui
une porte d'entrée vers six (6) pays limitrophes également
très attractifs sur le plan touristique.
Par ailleurs, les flux touristiques en direction du pays vont
crescendo. En effet, de cent cinquante mil (150.000) touristes
enregistrés en 19817(*), le Burkina Faso en a accueilli quatre cent un mil
trois cent huit (401.308)8(*) en 2009.
Enfin, les retombées socioéconomiques de cette
activité dans notre pays ne sont pas négligeables et peuvent
être améliorées. En effet, les recettes
générées par cette activité sont estimées
à plus de cinquante trois (53) milliards de francs CFA en 2009 selon les
données publiées par le ministère en charge du tourisme et
le nombre d'emplois directs créés à quarante un mil cent
cinquante cinq (41155) en 2002 selon le WTTC.
Mais pour un pays en développement comme le Burkina
Faso où la pauvreté sévit toujours, surtout en milieu
rural, quelle peut être la contribution du secteur touristique ? En
d'autres termes, le tourisme peut-il contribuer au développement et
à la lutte contre la pauvreté en milieu rural ?
Afin de proposer des éléments de
réponses, nous avons porté notre choix sur
Tiébélé, commune rurale située à une
trentaine de kilomètres de la ville de Pô dans la province du
Nahouri. Notre choix se justifie par le fait que ce département est
l'une des destinations touristiques les plus prisées à
l'intérieur du pays aussi bien par les visiteurs nationaux
qu'étrangers à cause essentiellement du savoir-faire de sa
population en matière d'architecture et d'artisanat et des paysages
pittoresques qui l'entourent.
Par ailleurs, cette commune est l'une des plus touchées
par le phénomène de la pauvreté en ce sens que
66,1%9(*) de la population
de la région du Centre-Sud, région administrative dont
relève la commune de Tiébélé, sont affectées
par le phénomène de la pauvreté.
Notre thème intitulé « Tourisme et
développement socioéconomique des zones rurales du Burkina
Faso : cas de Tiébélé » vise donc à
connaître la contribution du tourisme au développement
socio-économique de ladite localité. De façon
spécifique, il s'agit pour nous de :
ü montrer que l'activité touristique
génère des recettes diverses au niveau local ;
ü montrer que le tourisme contribue à la
création d'emplois à Tiébélé.
Pour atteindre l'objectif que nous nous sommes fixé,
l'hypothèse générale émise est que le
développement des activités touristiques à
Tiébélé contribue au développement
économique et social de cette commune rurale10(*). De façon
spécifique, nous émettons les hypothèses
suivantes :
ü l'activité touristique génère des
recettes diverses au niveau local ;
ü l'activité touristique crée des emplois
pour les populations locales.
Pour la présente étude, nous avons
exploré plusieurs sources notamment des ouvrages généraux,
des ouvrages spécifiques, des textes juridiques, des mémoires,
des rapports, des revues sur le tourisme, etc. Nous avons aussi consulté
des sources audiovisuelles, Internet et interrogé quelques personnes
ressources.
Le présent mémoire est structuré en deux
(2) parties. La première partie présentera d'abord la commune
rurale de Tiébélé à savoir ses milieux physique et
humain et les activités socioéconomiques. Elle donnera
également un aperçu de l'offre et de la demande touristique ainsi
que les acteurs en présence dans ce département.
La deuxième partie mettra en exergue la contribution du
tourisme au développement socioéconomique de
Tiébélé, les acquis et les contraintes de cette
activité ainsi que les perspectives qui s'offrent à cette
localité en matière de tourisme.
Première partie :
Tiebele :
CARACTERISTIQUES GENERALES ET D'ORDRE TOURISTIQUE
Naguère peu connue et visitée, la commune de
Tiébélé est, de nos jours, l'une des destinations
touristiques à l'intérieur du Burkina Faso les plus
prisées aussi bien par les visiteurs nationaux qu'étrangers.
Dans cette partie, nous donnerons les éléments
essentiels sur le tourisme à Tiébélé en mettant
notamment en exergue l'offre et la demande touristiques de cette
localité ainsi que les acteurs en présence.
Mais auparavant, il convient de présenter cette commune
en l'occurrence sa situation géographique, son histoire, son milieu
physique et humain, son économie et la situation de la pauvreté.
Chapitre I :
Présentation de Tiébélé
Il s'agira, dans ce chapitre, de mettre d'abord en exergue la
situation géographique, l'historique de création ainsi qu'une
présentation de quelques éléments des milieux physique et
humain de cette commune.
Enfin, un aperçu de l'économie et de la
situation de la pauvreté de la région administrative
d'appartenance du département sera donné.
Section I :
Tiébélé : Eléments de géographie,
d'histoire,
de démographie et de climat
Dans cette section, la situation géographique et un
aperçu de l'historique de création de
Tiébélé seront traités dans un premier paragraphe.
Dans le dernier paragraphe, nous traiterons de sa population,
de son climat et de sa végétation.
Paragraphe I : Situation
géographique et historique
Tiébélé a obtenu le statut de
département à la faveur de l'ordonnance n°84-055/CNR/PRES du
août 15 août 1984 portant découpage du territoire national
en trente (30) provinces et deux cent cinquante (250) départements. Il
obtiendra ensuite le statut de commune rurale avec la loi n°055-2004/AN du
21 décembre 2004 portant code général des
collectivités territoriales qui découpe la province du Nahouri en
cinq (5) communes partageant les mêmes entités territoriales que
les départements11(*).
Dans ce paragraphe, nous donnerons la situation
géographique de Tiébélé ainsi qu'un aperçu
historique de sa création.
A- Situation géographique
La commune de Tiébélé relève de la
région administrative du Centre-Sud et plus précisément de
la province du Nahouri dont Pô en est le chef lieu12(*). Elle est située au
sud-est de Pô à environ trente un (31) km13(*) et est accessible par la
Nationale 25 reliant Pô à Guelwongo, localité située
à la frontière du Ghana.
La commune est localisée entre les méridiens
10°29'58' et 11°12'53' de latitude nord et les parallèles
0°47'27' et 1°04' de longitude ouest et s'étend sur une
superficie totale de trois cent quatre vingt un (381) km²14(*). Elle est
limitée :
- à l'est par les communes rurales de Ziou et de
Zecco ;
- à l'ouest par la commune urbaine de
Pô ;
- au nord par la commune rurale de Gomboussougou ;
- au sud par la République du Ghana.
La commune rurale de Tiébélé compte
soixante sept (67) villages et le chef lieu est structuré en secteurs.
Les villages se situent à un rayon moyen de vingt cinq (25)
kilomètres.
B- Fondation de Tiébélé et de sa
cour royale
« A l'origine, les Kasséna de la
région de Tiébélé étaient formés de
deux groupes en conflit permanent : les Dougdjiebié
(constitués de Warombou et de Mantchiobou) qui vivaient au pied de la
colline Yéfi, et les Koumboul, habitants de Kollo, et détenteurs
des terres.
C'est l'arrivée des Mossi dans la région
vers le XVIème siècle, qui conduira à la création
de la chefferie de Tiébélé. Ceux-ci firent leur apparition
sous forme d'un petit groupe d'immigrants avec à leur tête
l'ancêtre des chefs de Tiébélé connu sous le nom de
Patyringomie. Celui-ci avait quitté Loumbila, village moaga situé
à quelques kilomètres au nord-est de Ouagadougou, suite à
un conflit de succession l'opposant à ses frères. A son
arrivée, ce petit groupe reçut un accueil favorable de la part
des Warombou et des Mantchiobou et s'installa sur la colline de Tchibeli, qui
donnera à Tiébélé son nom. Mais, les habitants de
Kollo montrèrent des hostilités à leur égard. Ces
conflits auraient amené leur chef à jeter un sort sur la
descendance des nouveaux arrivants. Mais, ce sort eut un effet inverse et, une
fois que les Mossi furent assez nombreux, ce sont-eux qui furent en mesure de
chasser les habitants de Kollo. Dans ce processus, ils s'assurèrent la
maîtrise des terres en gardant un Koumboul parmi eux.
A la mort de Patyringomie, son fils,
Buinkiété, décida de fonder son royaume. Pour cela, il se
rendit à Nanlorgho pour acquérir un fétiche puissant
appelé Kora ou Kwara, qui lui permit de régner en maître
sur tous les habitants de la Chefferie de Tiébélé. Depuis,
tous les groupes effacèrent leurs différences pour devenir des
Kasséna.
Quant aux habitants de Kollo, ils s'enfuirent vers le sud
et fondèrent le village de Kolloforo (Ghana).
Aujourd'hui, la cour royale de
Tiébélé constitue un témoignage exceptionnel des
traditions Kasséna. Que ce soit l'architecture et les décorations
des habitations, l'organisation sociale de la chefferie ou bien encore les
croyances et la religion, de multiples aspects de la riche culture de ce peuple
ont perduré à travers les siècles. »15(*)
Paragraphe II :
Données démographiques et climatiques
Nous verrons d'abord les éléments liés
à la population de la localité avant d'aborder ceux liés
au climat et à la végétation.
A- Population
Avec une population estimée à cinquante quatre
mil neuf cent quatre vingt cinq (54.985) en 2006 soit 35,01%16(*) de la population de la
province du Nahouri, Tiébélé est la commune la plus
peuplée de cette province. Elle fait partie des communes de la province
ayant la plus forte densité à savoir cent quarante trois (143)
habitants par kilomètre carré selon les données de
200617(*). Elle est
majoritairement peuplée par des Kasséna. Les Kasséna sont
classés dans le groupe des « Gurunse ». Divers
mouvements migratoires, situés vers le XVIème siècle,
contribuèrent à la mise en place du peuplement Kasséna.
Certaines populations sont venues du pays Moaga, d'autres trouvent leurs
origines dans le village de Kasana (Ghana actuel), ou bien encore dans le pays
Bissa, situé lui aussi dans le Sud du Burkina Faso, un peu plus à
l'Est. On peut estimer qu'entre le milieu du XVIème siècle et le
début du XVIIème siècle, la mise en place du peuplement
Kasséna est achevée, de même que la constitution de son
territoire : le Kasongo18(*).
Mais, on y rencontre également des Nankana, sous groupe
du groupe ethnique « Gurunse », des Mossi et des
Peulh19(*). La commune de
Tiébélé, à l'image du pays tout entier, est
caractérisée par la jeunesse de sa population et la
prédominance des femmes (52,1%)20(*) par rapport aux hommes.
B- Climat et végétation
Le climat de la zone de Tiébélé est de
type nord-soudanien caractérisé par deux saisons : une
saison des pluies et une saison sèche. La saison des pluies va de juin
à septembre-octobre. La saison sèche s'étend en moyenne
d'octobre à mi-mai. Les températures présentent une
variation saisonnière caractérisée par:
- deux périodes de fortes chaleurs dont la
première période (mars à mai) précède la
saison des pluies (minima 24,2°c et maxima 38,2°c) et la seconde
période (octobre à novembre) succède la saison pluvieuse
(minima 2O,3°c, maxima 35,0°c)
- deux saisons froides qui se résument à une
saison froide et humide correspondant à la saison pluvieuse et à
une saison fraîche et sèche de décembre à
février.
Quant à la végétation, elle est du type
savane arbustive plus ou moins dense. Les espèces ligneuses dominantes
sont des Butyrospermum parkii d'Acaca seval et de Parkia biglobosa. Dans les
zones basses, abondent des peuplements de Mitragina inermis21(*).
Section II : Les
activités socioéconomiques de Tiébélé et la
situation de la pauvreté dans la région du Centre-Sud
Nous traiterons des principales activités
socioéconomiques pratiquées dans la commune de
Tiébélé dans le premier paragraphe.
Dans le dernier paragraphe, nous donnerons un aperçu de
la situation de la pauvreté dans la région du Centre-Sud dont
relève la commune rurale de Tiébélé au regard de
l'indisponibilité de données statistiques propres à cette
dernière.
Paragraphe I : Les
activités socioéconomiques
Les activités socioéconomiques se
résument essentiellement à l'agriculture, à
l'élevage, à l'artisanat et au tourisme.
A- L'agriculture et l'élevage
L'agriculture constitue la principale activité
économique de la commune. Elle occupe la majorité de la
population et constitue sa principale source de revenus. Les principales
productions agricoles sont constituées des cultures vivrières
(maïs, mil, sorgho, riz, niébé, voandzou, patate), des
cultures de rente (arachide, coton, sésame, soja) et des cultures
maraîchères (tomate, aubergine, courgette etc). Malgré les
avancées enregistrées depuis quelques années, la province
du Nahouri demeure déficitaire en matière de
sécurité alimentaire. En effet, le taux de couverture des besoins
de cette province était estimé à 81% en 2008-200922(*). Mais qu'en est-il de
l'élevage ?
L'élevage constitue la deuxième activité
importante après l'agriculture. Les caprins, les ovins, les porcins, les
asins et la volaille constituent les espèces élevées dans
ce département. De façon générale, le mode
d'élevage dominant est le type traditionnel extensif même s'il
existe trois (3) principaux systèmes que sont le système extensif
transhumant ou pastoral, le système agropastoral ou système
intégré agriculture-élevage et le système
sédentaire semi-intensif ou intensif. Les effectifs du cheptel dans la
province étaient estimés en 2008 à cinquante quatre mil
trois cent quatre vingt quinze (54.395) bovins, soixante douze mil trois cent
quatre vingt sept (72.387) ovins, cent cinquante huit mil cent quarante cinq
(158.145) caprins, soixante mil deux cent soixante deux (60.262) porcins, sept
mil neuf cent quarante deux (7.942) asins et huit cent trente six mil sept cent
quarante quatre (836.744) volailles23(*).
B- L'artisanat et le tourisme
La poterie, la vannerie, la tannerie, la forge, la
cordonnerie, le tissage et la menuiserie constituent les principales
activités artisanales pratiquées à
Tiébélé et ses environs. Ces activités,
pratiquées généralement en saison sèche, demeurent
à buts utilitaires, excepté les produits de la poterie qui sont
prisés par les visiteurs. L'artisanat occupe aussi bien les hommes que
les femmes et leur procure des revenus grâce à l'activité
touristique.
Pour ce qui est des activités touristiques, elles sont
de plus en plus pratiquées par les jeunes à travers le guidage,
la restauration et l'hébergement.
Paragraphe II : La
situation de la pauvreté dans la région du Centre-Sud
La définition de la pauvreté a connu une
évolution au fil du temps. En effet, ayant été lié
à l'insuffisance de ressources économiques pour vivre
décemment, le concept de pauvreté a, à partir du
début des années quatre vingt dix, évolué pour
intégrer, de nos jours, la dimension humaine à savoir le
développement humain.
A défaut de statistiques spécifiques sur la
situation de la pauvreté dans la commune de
Tiébélé, celles de la région du Centre-Sud seront
utilisées pour illustrer nos analyses.
A- Présentation de la région du
Centre-Sud
La région du Centre-Sud est une des treize (13)
régions administratives que compte le Burkina Faso. Elle partage une
partie de la limite Sud du Burkina et est située entre les latitudes
12°10' et 11°09' Nord et les longitudes 2° et 0°34' Ouest.
Avec une superficie totale d'environ onze mil trois cent vingt sept (11.327)
km2, elle est limitée au nord par la région du Centre, à
l'est par celles du Centre-Est et du Plateau Central, à l'ouest par le
Centre-Ouest et au sud par la République du Ghana24(*).
Selon les projections démographiques
réalisées par l'Institut National de la Statistique et de la
Démographie (INSD), sa population est de sept cent trois mil trois cent
cinquante huit (703.358) en 201025(*).
Elle compte trois (03) provinces, dix neuf (19)
départements, trois (03) communes urbaines, seize (16) communes rurales
dont celle de Tiébélé et cinq cent huit (508)
villages26(*).
B- La pauvreté dans la région du
Centre-Sud
La région du Centre-Sud est l'une des régions
les plus touchées par le phénomène de la pauvreté.
En effet, 66,1% de la population de cette région étaient
affectées par ce phénomène en 2003 contre une moyenne
nationale de 46,4% pour la même période27(*) comme le montre le tableau
ci-dessous.
Tableau n°1 : Evolution de
l'incidence et du seuil de pauvreté dans la région du Centre-Sud
entre 1994 et 2003
INDICATEURS
|
1994
|
1998
|
2003
|
Seuil de pauvreté au niveau national (F CFA)
|
41 099
|
72 690
|
82 672
|
Incidence de la pauvreté au niveau de la région
(%)
|
49,7
|
58,4
|
66,1
|
Incidence de la pauvreté au niveau national (%)
|
44,5
|
45,3
|
46,4
|
Source : EBCVM
2003
La pauvreté a gagné du terrain dans la
région entre 1998 et 2003, passant de 58,4% à 66,1% soit une
hausse de 7,7 points.
Par ailleurs, comparativement à l'incidence au niveau
national, celle de la région du Centre-Sud a connu une plus grande
augmentation entre 1998 et 2003 en ce sens que l'écart qui était
de 13,1 points en 1998, est passé à 19,7 points en 2003.
Sur le plan de l'éducation, le Centre Sud et le Sahel
sont les deux régions qui enregistrent les plus faibles taux
d'alphabétisation en milieu rural. Selon les résultats de
l'Enquête Burkinabè sur les Conditions de Vie des Ménages
(EBCVM) en 2003, ce taux est de 8,6% dans la région contre une moyenne
de 12,5% dans les autres régions et 28,1% au niveau national. Ce faible
niveau d'alphabétisation a un effet certain sur les indicateurs de
pauvreté dans la région. L'analphabétisme constitue un
frein pour l'assimilation des technologies nouvelles pour l'amélioration
des rendements des productions. Il est également source de
réticence pour la scolarisation des enfants (surtout des jeunes filles)
et la fréquentation des formations sanitaires. Les indicateurs au niveau
de l'éducation formelle ne sont guère meilleurs comparativement
au reste du pays. Les taux de scolarisation se situent parmi les plus faibles.
En 2003, la région a enregistré un taux brut de scolarisation au
primaire de 44,11% contre 47,5% au niveau national et 6,4% au secondaire contre
une moyenne nationale de 15,58%28(*).
Dans le domaine de la santé, bien que le rayon moyen
d'action théorique des formations sanitaires soit de neuf (9)
kilomètres au Centre-Sud, des efforts restent à fournir pour
accroître l'offre des services de santé. En effet, en 2003, le
taux d'accès aux services de santé (Proportion de la population
situé à moins de trente (30) minutes d'un établissement de
santé) était de 29%. Les résultats de l'EBCVM
relèvent également un faible niveau d'utilisation des services de
santé (à peine 2,7% de la population ont effectué des
consultations médicales en 2003)29(*).
Par ailleurs, l'approvisionnement en eau potable dans la
région a connu une amélioration mais reste préoccupant. En
2003, 26% des ménages continue de s'approvisionner dans les puits
ordinaires, les mares et cours d'eau.
En ce qui concerne l'environnement sanitaire des habitations,
des efforts considérables sont à fournir pour améliorer
les conditions de vie des populations. En 2003, en matière
d'assainissement par exemple, plus de 72% ont eu recours à la nature
pour faire leurs besoins et le mode courant d'évacuation des ordures
reste les tas d'immondices (69,1% des ménages).
L'énergie est un élément capital dans
l'amélioration des conditions de vie des pauvres. La
disponibilité de l'électricité offre de nombreuses
opportunités (création d'activités
génératrices de revenus, etc.). Mais, il constitue encore un luxe
au niveau de la région. Les modes couramment utilisés par les
ménages sont le pétrole (75,1%) et le bois (23,9%).
En guise de conclusion à ce chapitre, nous pouvons dire
que la commune rurale de Tiébélé dispose d'une situation
géographique avantageuse. En effet, elle se trouve à quelques
heures de route de la capitale Ouagadougou et regorge d'importantes richesses
touristiques.
Cependant, cette commune doit faire face à un certain
nombre de défis dont celui du développement et de la lutte pour
la réduction de la pauvreté au sein de population.
Chapitre II : Le
tourisme à Tiébélé
L'activité touristique à
Tiébélé s'est relativement développée au
cours des quinze dernières années. Cette évolution peut
être vérifiée par l'augmentation régulière de
la demande touristique locale.
Section I : L'offre et
la demande touristiques de Tiébélé
L'offre et la demande touristiques à
Tiébélé sont très riches et ont connu une
évolution ces dernières années.
Paragraphe I : L'offre
touristique de Tiébélé
Elle est constituée d'une offre originelle et d'une
offre dérivée.
A- Les éléments de l'offre originelle
A Tiébélé, l'offre originelle est
très riche au regard des éléments qui la composent :
- une architecture séculaire :
L'un des attraits touristiques de Tiébélé est la
beauté architecturale des habitations traditionnelles. Cette tradition
architecturale, qui date du 16ème siècle30(*), est une architecture
défensive car les populations Kasséna sont restées pendant
longtemps exposées à la menace régulière des
royaumes voisins, Songhay et Mossi au Nord et Akan au sud31(*). Ce qui donne à cette
architecture toute sa beauté est sans doute les belles
décorations murales, fruit de l'ingéniosité des femmes
Kasséna. Plusieurs matériaux sont utilisés pour la
réalisation de ces peintures dont notamment la latérite ou terre
rouge pilée et tamisée, l'argile boueuse ou terre collante, la
bouse de vache, le gluant (matière gluante issue de décoction de
tiges de gombo pilées), le graphite, le kaolin, la cendre, la
décoction de Néré. Plusieurs signes ou motifs sont
régulièrement appliqués sur les murs. Ils
représentent la vie quotidienne et la religion des Kasséna.
A Tiébélé, la cour royale32(*) est le lieu idéal pour
découvrir ces merveilles architecturales même si on en trouve
à plusieurs autres endroits de la localité. Cette cour est
située au pied d'une colline et offre un espace circulaire
irrégulier d'environ un virgule deux (1,2) hectares.
- un artisanat hérité des savoir-faire
traditionnels : L'autre attrait non moins important
de Tiébélé est la dextérité de ses artisans,
majoritairement des femmes, dans la fabrication de la poterie. Cette
dextérité est visible à travers les produits
artisanaux33(*) que les
Kasséna produisent. Ces objets sont arrachés par les visiteurs en
guise de souvenir de leur passage à Tiébélé. Les
poteries Kasséna sont réputées pour leur solidité
et pour l'originalité de leurs motifs.
- un riche patrimoine immatériel34(*) : ce
patrimoine est constitué de chants, de danses et de musiques
rythmés et dont l'exécution vous donne des frissons et vous
transporte dans un univers paradisiaque. Le Festival de la Culture et des Arts
de Tiébélé (FESCAT), suspendu de nos jours, était
un cadre de promotion et de valorisation de ce patrimoine.
- un paysage pittoresque constitué d'une
végétation plus dense que celle rencontrée dans le plateau
central et de collines qui entourent Tiébélé et presque
l'ensemble des villages situés en amont et en aval.
- le village de poterie de Boungou35(*) et sa mare aux crocodiles
sacrés : Situé à une dizaine de
kilomètres de Tiébélé, ce village est
célèbre à cause du savoir-faire de ses femmes en
matière de poterie. Les oeuvres qu'elles produisent sont prisées
des touristes. A quelques encablures de ce village, se trouve aussi une mare
où habite une population de crocodiles vénérés et
protégés par les populations locales.
Enfin, il faut dire que dans un rayon d'environ vingt (20)
kilomètres, se trouvent des villages comportant les mêmes
attractions touristiques que Tiébélé à savoir les
maisons traditionnellement construites avec de belles peintures murales. Il
s'agit notamment des villages de Zéko, de Ziou et de Tangassoko.
B- Les éléments de l'offre
dérivée
L'offre dérivée à
Tiébélé est constituée des éléments
ci-après :
- les infrastructures d'hébergement : elles
contribuent à retenir les visiteurs, toute chose qui augmente les
retombées économiques de l'activité touristique dans une
localité donnée. A Tiébélé, elles sont au
nombre de quatre (4). Il s'agit des auberges
« Kunkolo »36(*) et « la
Tranquillité »37(*) et des villages d'accueil « Jan
VIARS »38(*) et
« les Manguiers »39(*). Le tableau suivant nous donne la liste et les
informations sur les unités d'hébergement de
Tiébélé.
Tableau n°2 : Liste
et données sur les unités d'hébergement de
Tiébélé
Désignation
|
Auberge Kounkolo
|
Village d'accueil Jean VIARS
|
Village d'accueil Manguier
|
Auberge « la
tranquillité »
|
Date d'ouverture
|
2003
|
2007
|
2008
|
2009
|
Nombre de chambres (cases)
|
15 dont 6 en finition,
1 dortoir de 10 places
|
13 dont 2 climatisées,
1 dortoir de 20 places
|
7 non ventilées et non climatisées
|
6 dont 4 fonctionnelles
|
Style architectural
|
Kasséna
|
Kasséna
|
Kasséna
|
Kasséna
|
Niveau de Confort
|
Lits en ciment
(2 places), douche et WC externes, pas
d'électricité
|
Lits en ciment
(2 places), douches et WC externes et communs
|
Lits en ciment
(2 places) douches et WC externes et communs
|
Lits en ciment
(2 places), douches et WC externes
|
Source : Informations
collectées par nous même sur place
Les infrastructures d'hébergement à
Tiébélé offrent une capacité totale d'accueil de
trente trois (33) chambres et deux (2) dortoirs et sont à même
d'accueillir plus de cent (100) touristes en même temps.
- les restaurants : on en
dénombre trois (3) principaux. Il s'agit notamment des restaurants des
trois (3) unités d'hébergement que sont les auberges
« Kunkolo » et « la
tranquillité » et le village d'accueil Jean VIARS. Ces
restaurants proposent essentiellement des mets locaux et européens. Le
tableau suivant nous en donne plus d'informations.
Tableau n°3 : Liste et données
sur les restaurants à Tiébélé
Désignation
Données
|
Restaurant du village d'accueil Jean VIARS
|
Restaurant de l'auberge Kunkolo
|
Restaurant de l'auberge « la
tranquillité »
|
Nombre de couverts
|
30
|
150
|
20
|
Mets proposés
|
Mets locaux et européens
|
Mets locaux et européens
|
Mets locaux et européens
|
Tarif (F CFA)
|
1000 - 5000
|
750 - 2500
|
750 - 3000
|
Source : Informations
collectées par nous même
Ces restaurants peuvent accueillir environ deux cent (200)
convives. En plus de ces trois restaurants, il est possible de se restaurer aux
restaurants « Malcom X »40(*) et « Titanic » et au
bar-restaurant « Miou ». Mais ces derniers offrent des
conditions d'accueil et de service de moindre qualité.
- le marché de
Tiébélé : Il offre
l'opportunité aux visiteurs de découvrir la culture
Kasséna. Il se tient tous les trois (3) jours.
C- Autres attractions environnantes
L'un des avantages de Tiébélé est
l'existence de sites et autres attractions touristiques dans un rayon de
cinquante (50) kilomètres. Il s'agit :
- le ranch de gibier de Nazinga :
situé à environ cinquante (50) kilomètres à l'ouest
de Pô, le ranch de Nazinga est une zone de chasse et de tourisme de
vision de quatre vingt dix sept mil (97.000) hectares41(*). Il possède la plus
forte densité d'animaux de l'Afrique de l'ouest. On y trouve trente neuf
(39) espèces de mammifères (éléphants, lions,
phacochères, hyènes, différentes espèces de singes,
antilopes, bisons), deux cent quatre vingt quatorze (294) espèces
d'oiseaux et deux (2) espèces de crocodiles42(*).
- le parc national Kabore Tambi :
situé sur l'axe Ouagadougou - Pô et plus précisément
à une quinzaine de kilomètres de Pô et à cent quinze
(115) kilomètres au sud de Ouagadougou, ce parc a été
créé en 1936 mais classé officiellement comme parc
national en 1986. Il s'étend sur une superficie de cent cinquante cinq
mil cinq cent (155.500) hectares43(*). De nombreuses espèces de mammifères,
d'oiseaux et de reptiles peuvent y être observées.
- le pic Nahouri : il est
situé à quinze (15) kilomètres au sud-est de
Tiébélé. C'est la plus grande élévation de
la région avec quatre cent quarante sept (447) mètres de hauteur.
Son sommet donne une vue à trois cent soixante (360) degré sur un
très beau paysage.
- le marché de Guelwongo :
Guelwongo est une localité située à dix (10)
kilomètres de Tiébélé. La renommée de son
marché a dépassé les frontières nationales. Tous
les trois (3) jours, ce marché offre une animation riche en couleur.
- la case de l'explorateur Binger à
Tiakané : le village de Tiakané est
situé à une quarantaine de kilomètres à l'ouest de
Tiébélé et à environ sept (7) kilomètres
à l'ouest de Pô. Dans la cour royale de ce village, se trouve une
case qui a accueilli l'explorateur français Louis Gustave Binger, qui y
a fait une escale en août 1888 au cours d'un voyage du Niger au golfe de
Guinée44(*).
Paragraphe II : la demande
touristique
La demande touristique à Tiébélé
sera analysée à travers sa composition et son
évolution.
A- Sa composition
On distingue deux (2) types de visiteurs à
Tiébélé. Il s'agit des visiteurs étrangers qui sont
essentiellement composés d'européens et surtout de
français. Les visiteurs de nationalité française
représenteraient 70% des visiteurs européens45(*). Ensuite, viennent les
visiteurs de nationalité espagnole, belge, allemande, italienne,
américaine et asiatique. Il y a également les visiteurs
nationaux. Ces visiteurs sont essentiellement composés
d'élèves, d'étudiants et de burkinabè accompagnant
des visiteurs étrangers.
B- Son évolution
La cour royale de Tiébélé constitue la
principale attraction touristique et le passage obligé pour tout
touriste en visite à Tiébélé. Le tableau suivant
donne l'évolution des flux touristiques enregistrés sur ce site
de 2004 à 2008. Ces chiffres nous ont été donnés
verbalement par les responsables de l'ADT et de l'ADD sans la fourniture du
moindre document (par exemple une fiche d'enregistrement des arrivées)
à même d'attester la véracité de ces informations.
Le tableau suivant présente les données chiffrées sur les
arrivées de touristes au niveau de la cour royale de
Tiébélé entre 2004 et 2008.
Tableau n°4 : Les arrivées de
touristes au niveau de la cour royale de Tiébélé de 2004
à 2008
années
|
Nombre de touristes
|
2004
|
800
|
2005
|
946
|
2006
|
980
|
2007
|
1000
|
2008
|
1500
|
Total
|
5226
|
Source : ADT et ADD
Les flux touristiques au niveau de la cour royale de
Tiébélé sont passés de huit cent (800) touristes en
2004 à mil cinq cent (1500) en 2008 soit une augmentation de 187,5%.
Mais selon les dernières estimations, le nombre de touristes
avoisinerait trois mil (3000) de nos jours46(*). La demande touristique à
Tiébélé a donc connu une évolution significative
ces dernières années.
Section II : les
acteurs du tourisme à Tiébélé
Il s'agit de l'Etat, de la collectivité locale et des
acteurs privés.
Paragraphe I : l'Etat et
la collectivité locale
Il s'agit notamment du ministère en charge de la
culture et du tourisme et de la mairie de la commune rurale de
Tiébélé.
A- Le ministère en charge de la culture et du
tourisme
L'Etat, à travers le ministère en charge de la
culture et du tourisme, a mené plusieurs actions à
Tiébélé. Par exemple, dans le cadre du programme Africa
200947(*) soutenu par le
ministère en charge de la culture à travers la Direction
Générale du Patrimoine Culturel (DGPC) et d'autres partenaires,
des brochures sur la cour royale de Tiébélé sont
éditées et une partie de la vente de ces brochures est
reversée à l'ADT pour financer les activités de
conservation de ce patrimoine culturel Kasséna.
Par ailleurs, le ministère en charge du tourisme
apporte un soutien technique et financier à certains acteurs locaux du
tourisme. En 2010, un soutien financier d'un million (1.000.000) de francs CFA
a été octroyé à l'ADD pour l'entretien de la cour
royale de Tiébélé48(*) et quatorze (14) guides de tourisme de
Tiébélé ont été formés.
En outre, selon Madame BALIMA L. Rosalie, directrice
générale du tourisme, un projet de tourisme durable
dénommé projet ST-EP (Sustainable Tourism for Eliminating
Poverty) a été identifié en 2006, en collaboration avec
l'OMT et est dans l'attente de financement.
Enfin, l'inscription de la cour royale de
Tiébélé sur la liste du patrimoine en déperdition
serait en projet au ministère en charge de la culture49(*).
Qu'en est-il de la collectivité locale à savoir
la mairie de Tiébélé ?
B- La mairie de Tiébélé
Selon la loi n°017-2005/AN du 17 mai 2005 portant loi
d'orientation du tourisme au Burkina Faso, les collectivités
territoriales définissent et mettent en oeuvre une politique locale en
matière de tourisme et d'hôtellerie, appuient les équipes
techniques de contrôle de la réglementation en matière de
tourisme et d'hôtellerie. Elles engagent toute initiative visant la
valorisation de ressources touristiques locales, la réhabilitation,
l'entretien, la protection des monuments et sites touristiques.
A Tiébélé, la mairie ne dispose pas pour
le moment d'un plan de développement spécifique du tourisme.
Cependant, ce secteur est pris en compte dans le plan de développement
de la commune même si le budget communal, jusqu'à nos jours,
n'intègre aucune dépense relative au développement du
tourisme à Tiébélé. En 2008, le conseil municipal
avait institué une taxe touristique de mil (1000) francs par touriste.
Mais cette mesure n'a pas été bien perçue par certains
acteurs locaux du tourisme notamment les guides de tourisme. L'augmentation du
coût du voyage à Tiébélé pour les touristes
et les plaintes de ces derniers qui estiment qu'ils payent doublement furent
entre autres les arguments avancés par ceux qui réfutaient cette
taxe50(*). L'application
de cette décision du conseil municipal de Tiébélé a
été donc suspendue et un comité de réflexion,
composé de l'ensemble des acteurs, a été mis en place afin
de faire des propositions devant permettre à la commune de
prélever une partie de cette manne touristique pour des actions de
développement communautaire51(*).
Paragraphe II : les
acteurs privés
Il s'agit des guides de tourisme, des agences de voyages et de
tourisme et des associations locales qui organisent des circuits dans la
commune.
A- Les guides de tourisme
Le métier de guide de tourisme est le métier qui
occupe le plus de jeunes qui évoluent dans l'activité touristique
à Tiébélé. Ils jouent un rôle très
important dans le développement de l'activité touristique
à Tiébélé. Ils sont estimés à une
vingtaine dont quatorze (14) ont déjà reçu une formation
grâce au ministère en charge du tourisme52(*).
B- Les agences de voyages et de tourisme
Elles jouent un rôle très important en
matière de tourisme dans la localité en ce sens qu'elles font la
promotion et la vente des richesses touristiques de cette localité.
Celles qui organisent régulièrement des circuits touristiques
à Tiébélé sont Couleurs d'Afrique, Point Afrique,
Ok-Raids, Agence tourisme, Néré voyages et agence Panorama.
C- Les associations locales de tourisme
Il s'agit de l'Association pour le Développement de
Tiébélé (ADT), l'association Djawolim pour le
Développement (ADD)53(*) et l'Association pour le Développement de
l'Architecture (ADA). Leurs principales activités consistent en la
préservation, la promotion et la valorisation du patrimoine culturel de
Tiébélé. Certaines associations, notamment l'ADD et l'ADT,
proposent et réalisent des circuits de visite de
Tiébélé et de ses environnants et également des
circuits de visite de tout le Burkina en violation des textes en vigueur, qui
disposent que seules les agences de voyages et de tourisme reconnues par le
ministère en charge du tourisme ont le droit d'exercer de telles
activités. Ces activités, réalisées le plus souvent
avec des partenaires européens essentiellement issus du milieu
associatif, offrent des recettes supplémentaires à ces
associations. Ainsi, l'ADT a développé un partenariat avec une
association française de tourisme solidaire dénommée
« TADART ». Dans le cadre de ce partenariat, TADART envoie
chaque année des touristes à l'ADT et environ 8% des recettes de
ces voyages sont reversés à l'ADT soit au minimum cinq cent mil
(500.000) francs par an54(*). Outre les activités principales de
préservation, de promotion, de valorisation du patrimoine culturel de la
localité, ces associations interviennent dans d'autres domaines tels que
l'éducation, la santé, l'agriculture etc.
En somme, nous pouvons dire que l'offre touristique notamment
l'offre originelle à Tiébélé est très
attractive.
Cependant, des menaces de disparition existent et doivent
être prises au sérieux afin d'y apporter des réponses
idoines et urgentes.
Cette offre doit aussi être améliorée avec
des infrastructures d'hébergement de meilleure qualité afin de
satisfaire la demande touristique dans cette commune.
Quant aux acteurs, ils devraient chacun jouer leur partition
et collaborer davantage afin de faire de cette activité touristique un
levier pour le développement socioéconomique de la commune de
Tiébélé.
DEUXIEME PARTIE :
LA CONTRIBUTION DU TOURISME
AU DEVELOPPEMENT SOCIOECONOMIQUE DE TIEBELE
Le tourisme peut contribuer au développement d'un pays,
d'une région ou d'une localité pour plusieurs raisons et à
divers niveaux à savoir économique, social, culturel,
environnemental.
Dans cette partie, l'accent sera mis sur la contribution du
tourisme au développement socioéconomique de
Tiébélé. Ainsi, le lien entre tourisme et
développement sera analysé ainsi que les retombées
socioéconomiques de l'activité touristique sur
Tiébélé dans la première section.
Dans la dernière section, un bilan des activités
touristiques menées dans cette commune sera fait en mettant notamment en
exergue les acquis et les insuffisances et en proposant des pistes de solutions
pour l'avenir.
Chapitre III : Le
rôle socioéconomique du tourisme à
Tiébélé
Dans ce chapitre, le lien entre le tourisme et le
développement sera étudié dans le premier paragraphe. Une
définition de la notion du développement ainsi que les
différentes dimensions qu'il peut recouvrir seront ainsi données
de même que les retombées de l'activité touristique sur le
Burkina Faso.
Dans le dernier paragraphe, nous mettrons en exergue les
retombées socioéconomiques de l'activité touristique sur
la commune rurale de Tiébélé.
Section I : Le
tourisme et la question de développement
Le tourisme est une activité qui génère
des recettes, crée des emplois et offre des revenus
supplémentaires aux populations. De ce fait, il peut être
considéré comme étant une activité à
même de contribuer au développement d'un pays ou d'une
localité donnée.
Paragraphe I : La notion
de développement
Le terme développement a connu une évolution. De
nos jours, il est assorti des qualificatifs suivants : humain,
intégral, autocentré, alternatif, endogène, durable.
A- La définition du dictionnaire
Etymologiquement, le mot développement vient du latin
et est composé du préfixe « de » qui signifie
la cessation ou la négation et du suffixe « velare »
qui veut dire voiler, couvrir ou envelopper. Le développement est
l'action de faire croître, progresser, donner de l'ampleur, se
complexifier au cours du temps55(*).
Selon le petit Larousse, le développement renvoie
à l'action de développer, c'est l'ensemble des différents
stades par lesquels passe un organisme, un être vivant pour atteindre sa
maturité. C'est aussi l'action d'évoluer, de progresser, une
amélioration qualitative d'une économie et de son
fonctionnement56(*).
B- Les différentes dimensions du
développement
Le développement peut être défini comme le
processus par lequel un pays est capable de connaître une croissance
durable, autonome et convenablement repartie entre groupes sociaux et entre
individus. Il a donc plusieurs dimensions.
Le développement a d'abord une dimension
économique. A ce niveau, le développement est mesuré par
rapport aux performances économiques d'un pays à savoir la
croissance.
Mais, il peut y avoir croissance sans développement.
C'est à cet instant qu'intervient la dimension sociale du
développement qui est le fait que les hommes se nourrissent mieux, se
soignent mieux, s'instruisent mieux. En somme, c'est l'évolution au
cours de laquelle les besoins fondamentaux de l'homme sont progressivement
satisfaits.
Pour Amartya Sen57(*), le développement a également une
dimension éthique. En effet, selon lui, chaque homme a droit à la
dignité. C'est le principe de la dignité de la personne humaine
qui est fondamental dans le cadre de la coopération car, il impose le
respect de l'autre, de ses différences, de ses valeurs.
En définitive, le développement n'est pas
seulement une simple croissance. Il doit être adapté aux
réalités du milieu et viser, en dernier ressort, une bonne
qualité de vie.
Paragraphe II : Les
retombées de l'activité touristique sur le plan national
L'activité touristique a des retombées
socioéconomiques certaines. Au Burkina Faso, ces retombées
peuvent être mesurées à travers les devises
étrangères que cette activité génère, les
emplois créés ainsi que ses effets d'entrainement sur les autres
secteurs d'activité du pays.
A- Le tourisme, source d'entrée de devises
Le tourisme constitue une source d'entrée de devises
étrangères importantes. A l'échelle mondiale, les recettes
touristiques générées par cette activité sont
estimées à huit cent cinquante deux (852) milliards de dollars US
en 2009.
Au Burkina Faso, les recettes touristiques se chiffrent
à plus de cinquante trois (53) milliards de FCFA en 2009 soit une hausse
de 12,3% par rapport à l'année 200858(*).
La contribution du secteur touristique au Produit
Intérieur Brut du pays est estimée à 4% en 2007. Cette
part a connu une évolution comme l'indique le graphique ci-dessous pour
la période 1995 à 2007.
Graphique 1 : La part du tourisme
dans le PIB de 1995 à 2007
Sources: - INSD, 1995-2003 ;
MCTC, 2007
La part du tourisme dans le PIB a connu une évolution
soutenue et régulière de 1995 à 2003 en dehors des
années 1996 et 1997 où elle a enregistré un recul. Cette
contribution a également connu une baisse en 2007. Cette
évolution positive pourrait s'expliquer par les efforts consentis par
l'Etat en matière de création d'un climat de paix et de
stabilité politique, de promotion de la destination, de
réalisation d'infrastructures diverses, d'encadrement des acteurs du
secteur et de valorisation de certains sites et attractions touristiques. A
cela, il faudrait ajouter les investissements réalisés par le
privé notamment dans les infrastructures d'accueil et de loisirs.
B- Le tourisme, source de création d'emplois
L'une des retombées de l'activité touristique
est la création d'emplois. Ces emplois peuvent être directs ou
indirects. Les emplois directs sont ceux qui existent dans toutes les
entreprises touristiques c'est-à-dire les agents qui travaillent
directement ou sont en contact avec la clientèle. Les emplois directs
concernent les entreprises qui vendent directement les biens et services aux
touristes tels que les hôtels, les restaurants, les services de transport
et magasin, les guides de tourisme, les pisteurs etc. Quant aux emplois
indirects, ce sont l'ensemble des postes de travail qui ne sont pas
spécifiques au tourisme, mais relatifs aux secteurs de biens et services
dont il a besoin. Il s'agit par exemple de l'agriculture, de l'élevage,
de la télécommunication, de la pêche, de l'industrie
agro-alimentaire et de l'industrie du bâtiment.
Au niveau mondial, des statistiques récentes du Bureau
International du Travail (BIT) et des Nations Unies estiment qu'un (1) emploi
sur douze (12) se créé dans le domaine du tourisme59(*). En 2010, le nombre d'emplois
créés par cette activité est estimé à deux
cent trente cinq (235) millions60(*).
Au Burkina Faso, selon le World Travel and Tourism
Council(WTTC)61(*), le
secteur a créé, en 2002, quarante un mil cent cinquante cinq
(41155) emplois directs soit 1,7% du total des emplois du Burkina Faso. Le sous
secteur hôtelier burkinabè emploie quinze mil (15000) personnes
à lui tout seul62(*).
Le WTTC estime aussi qu'en 2002, cent douze mil sept cent
vingt huit (112.728) emplois indirects ont été
créés soit 4,6% du total des emplois au Burkina Faso. Ce chiffre
pourrait être revu à la hausse si le Burkina Faso disposait d'un
compte satellite du tourisme qui lui permettait de mesurer avec exactitude le
nombre d'emplois créés dans les activités indirectement
liées au tourisme.
C- Les effets d'entraînement du tourisme
Le tourisme fait appel aux autres secteurs d'activités
(primaire, secondaire et tertiaire) de l'économie pour satisfaire les
multiples besoins des touristes. Pour ce qui est du secteur primaire
(agriculture et élevage), le tourisme contribue à
l'épanouissement de ce secteur en ce sens que les entreprises
touristiques représentées par les hôtels et les restaurants
sont alimentées en produits agricoles et en viande.
En ce qui concerne le secteur secondaire, il faut dire que
l'industrie burkinabè est essentiellement agro- alimentaire (Sosuco,
SN-Citec...). Elle a pour vocation de transformer les produits agricoles (canne
à sucre, coton, arachide, sésame, ...) en produits directement
utilisables par les touristes. Des fabriques telles Brakina, Sobbra et Youki
fournissent également aux nationaux et aux étrangers des boissons
alcoolisées et gazeuses sur toute l'étendue du territoire. De
même, des sociétés d'extraction d'eau minérale
(Yelemdé, Baraji, Babali, Jirma, laafi, Noura) mettent sur le
marché, de l'eau d'une qualité hygiénique acceptable pour
la consommation des touristes.
Enfin, le tourisme a des avantages pour le secteur tertiaire
qui échange ses services contre les devises étrangères.
Les domaines essentiellement bénéficiaires de cette manne
étrangère sont : le petit commerce, le transport, la
télécommunication, l'artisanat etc.
Il faut cependant noter qu'en ce qui concerne l'apport du
tourisme sur les secteurs primaire, secondaire et tertiaire burkinabè,
il n'existe pas encore de données statistiques ou d'études pour
étayer notre argumentation.
Section II : Les
retombées socioéconomiques de l'activité touristique sur
Tiébélé
L'activité touristique a plusieurs retombées sur
la commune rurale de Tiébélé.
Mais dans ce présent mémoire, les aspects
économiques et sociaux de ces retombées seront
analysés.
Paragraphe I : Les
retombées économiques
Selon les informations recueillies sur place,
Tiébélé reçoit depuis quelques années en
moyenne mil (1000) touristes par an. Ces touristes essentiellement
composés d'européens, effectuent des dépenses qui
contribuent ainsi à alimenter l'économie locale. Ces
dépenses effectuées pour l'accès aux sites touristiques,
l'hébergement, la restauration et les achats de souvenirs divers (objets
artisanaux), constituent des recettes pour les gestionnaires de ces sites, les
établissements d'hébergement, les restaurants et les artisans de
la localité.
Les bénéfices issus de ces recettes sont
réinvestis à plusieurs niveaux.
A- Les recettes diverses générées
par l'activité touristique
Il s'agit des recettes générées au niveau
de la cour royale de Tiébélé et de celles
enregistrées dans les structures d'hébergement locales.
Pour ce qui est de la cour royale de
Tiébélé, les tickets d'accès au site sont
fixés à deux mil (2000) francs CFA par touriste. Avant 2007, la
gestion de ce site était confiée à l'ADT. Mais à
partir de 2007, l'ADD a pris en main la gestion du site en remplacement de
l'ADT.
Le tableau suivant présente les recettes issues de la
vente des tickets d'accès au site de la cour royale entre 2004 et 2010.
A l'instar des données sur les arrivées touristiques sur le site,
celles-ci nous ont été également communiquées de
façon verbale par les responsables de l'ADT et de l'ADD.
Tableau n°5 : recettes issues de la
vente des tickets d'accès à la cour royale de
Tiébélé entre 2004 et 2010
Années
|
Recettes
|
2004 - 2005
|
1.200.000
|
2005 - 2006
|
1.419.000
|
2006 - 2007
|
1.470.000
|
2007 - 2008
|
1.000.000
|
2008 - 2009
|
300.000
|
2009 - 2010
|
700.000
|
Total
|
6.089.000
|
Source : ADT et ADD
Ce tableau nous montre une croissance continue des recettes
provenant des droits d'accès à la cour royale de
Tiébélé entre 2004 et 2010. Mais, à partir de 2007,
nous notons une baisse de ces recettes alors que les arrivées de
touristes n'ont cessé de croître durant cette période.
Les recettes issues de l'activité touristique à
Tiébélé sont également constatables au niveau des
structures d'hébergement locales en ce sens qu'elles accueillent les
touristes lors de leur passage.
Le tableau suivant présente les recettes moyennes
annuelles réalisées par quelques structures d'hébergement
pendant les périodes de grande fréquentation touristique à
savoir entre les mois d'octobre et de février et les mois de juillet
à août. Ces informations sont indicatives. Elles nous ont
été données verbalement sans qu'on ait eu la
possibilité d'en vérifier l'exactitude.
Tableau n°6 : Les recettes moyennes
annuelles réalisées par quelques structures d'hébergement
à Tiébélé
Structures d'hébergement
|
Tarifs des chambres
|
Recettes (en F CFA)
|
Auberge la tranquillité
|
3.500
|
175.000
|
Auberge Kunkolo
|
5.000
|
250.000
|
Village d'accueil Jean VIARS
|
5.000 (non ventilées)
6.000 (ventilées)
12.500 (climatisées)
|
300.000
|
Total
|
-
|
725.000
|
Source : Informations
collectées sur le terrain
Les recettes moyennes annuelles réalisées par
les structures d'hébergement existantes à
Tiébélé sont estimées à sept cent vingt cinq
mil (725.000) francs CFA.
En plus des dépenses liées à la visite de
la cour royale de Tiébélé et de celles liées
à l'hébergement des touristes, il faudrait ajouter les
dépenses liées à la restauration, aux achats divers
(produits alimentaires, produits artisanaux) et aux diverses offres de services
(offre de services de guidage, de transport etc.) effectués par les
touristes. Malheureusement, nous n'avons pas pu avoir de données
chiffrées sur ces dépenses auprès des restaurateurs et des
artisans car ils ne disposent pas d'une comptabilité à même
de leur permettre de dissocier les recettes des touristes et de celles de
clients ordinaires.
Toutes ces dépenses contribuent à alimenter
l'économie locale et à stimuler la production locale.
B- La destination des bénéfices
générés par le tourisme
Les bénéfices générés par
l'activité touristique à Tiébélé sont
essentiellement réinvestis dans la sauvegarde des richesses culturelles
et la revitalisation du patrimoine culturel local. Au titre des actions
à inscrire dans ce registre, il ya la restauration
régulière de la cour royale de Tiébélé et le
soutien financier aux groupements de femmes pour la réalisation des
peintures murales et aux artisans. Par exemple, un million (1.000.000) de
francs CFA au minimum sont injectés pour la restauration de la cour
royale et en 2009, environ six cent mil (600.000) francs CFA63(*) ont été
consacrés à la restauration de la cour royale du Chef de
Guénon, localité située à quelques encablures de
Tiébélé.
Paragraphe II : Les
retombées sociales
Les retombées sociales de l'activité touristique
à Tiébélé sont la création d'emplois et la
réalisation d'oeuvres sociales au profit des populations de la
localité.
A- La création d'emplois et de revenus
La création d'emplois est l'une des importantes
retombées de l'activité touristique dans un pays ou une
localité donnée. Ces emplois, souvent qualifiés de directs
ou d'indirects, permettent de procurer des revenus à leurs
détenteurs et contribuent ainsi à améliorer leur condition
de vie.
A Tiébélé, les emplois
créés grâce aux activités touristiques se retrouvent
au niveau de l'hôtellerie (hébergement et restauration), du
guidage et de l'artisanat mais également au niveau des secteurs induits
tels que l'agriculture, l'élevage, le commerce etc. A titre illustratif,
dans le domaine de l'hôtellerie, les quatre (4) unités
d'hébergement de Tiébélé emploient au moins seize
(16) personnes. Les personnes travaillant dans le guidage sont estimées
à une vingtaine même si peu d'entre elles sont formées ou
exercent leur activité de guidage dans la
légalité64(*).
B- La réalisation d'oeuvres sociales
L'une des retombées sociales de l'activité
touristique à Tiébélé, et peut être la plus
importante est la réalisation d'oeuvres sociales. Ces oeuvres ont
été réalisées grâce aux recettes
générées par l'activité touristique mais
également à la faveur de jumelage ou de relations amicales
nées entre touristes et habitants ou de coopération entre
certaines associations locales de tourisme et d'autres associations
étrangères comme l'association « Dlé »
de France. A titre illustratif, selon le 1er adjoint au Maire de
Tiébélé et par ailleurs membre de l'ADT, sept (7) forages
ont été réalisés dans les villages de Kolo, de
Boungou, de Tialo, de Lo, de Kiou et de Labourou en 2004 et 2008 et une
école de six (6) classes a été réalisée
à Tiébélé en 2005 et 2006. Selon Monsieur
KOUHIZOURA, président de l'ADT, c'est grâce au partenariat entre
son association et TADART que le centre nutritionnel de
Tiébélé a été doté d'un jardin
potager. Une école de trois (classes) a également
été construite dans le village de Boungou et un
microcrédit, dans le domaine de l'élevage, a été
mis en place en 2010 au profit des femmes de Kampala, village situé
à quelques kilomètres de Tiébélé sur l'axe
Pô-Tiébélé. Une bibliothèque65(*) d'un coût total de sept
millions (7.000.000) de francs CFA, a aussi été construite
grâce au lien amical entre l'ADT et une touriste française.
Par ailleurs, depuis deux (2) ans, une campagne de soins
oculaires à coût réduit est organisée chaque
année au profit des populations de Tiébélé et des
villages environnants.
Enfin, grâce au tourisme, plus de cinq cent (500)
enfants de Tiébélé sont parrainés à travers
des associations telles que Djoatina et Dikosong66(*).
Au regard de ce qui précède, nous pouvons dire
que les retombées de l'activité touristique sont importantes
aussi bien sur le plan national que dans la commune rurale de
Tiébélé.
Au niveau national, le tourisme a généré
plus de cinquante trois milliards (53.000.000.000) de francs CFA de recettes
hôtelières et contribue à 4% du PIB du pays.
A Tiébélé, l'activité touristique
crée des emplois, génère des recettes diverses et
contribuent à la réalisation d'oeuvres sociales au profit de la
population.
Mais quel bilan pouvons-nous tirer du développement de
l'activité touristique à Tiébélé et quelles
peuvent en être les perspectives ?
Chapitre IV : Le bilan
et les perspectives du tourisme à Tiébélé
Dans ce chapitre, nous aborderons les acquis du tourisme
à Tiébélé de même que les contraintes au
développement de cette activité dans le futur avant d'analyser
les perspectives de cette activité dans la commune.
Section I : Le
bilan
En termes de bilan, les contraintes ou entraves diverses au
développement du tourisme à Tiébélé seront
analysées.
Mais auparavant, il convient de montrer les acquis de ce
secteur dans la commune de Tiébélé.
Paragraphe I : Les acquis
du développement du tourisme
Il s'agit des retombées socioéconomiques, de la
sauvegarde des richesses culturelles de la localité et la promotion de
la culture Kasséna au plan national et international.
A- La réduction de la pauvreté par le
tourisme
Les retombées socioéconomiques
générées par l'activité touristique constituent
l'un des acquis les plus importants du développement de cette
activité dans la commune rurale de Tiébélé. En
effet, des devises sont injectées dans l'économie locale
grâce à l'activité touristique à travers les divers
achats des touristes. Enfin, grâce au tourisme, des emplois dans
plusieurs domaines (restauration, guidage, artisanat etc.) ont
été créés, des enfants sont parrainés et des
oeuvres sociales telles que des écoles, des campagnes de soins oculaires
à coût réduit et des forages ont été
réalisées.
Toutes ces actions contribuent à la réduction de
la pauvreté dans ce département.
Une meilleure organisation des activités touristiques
à Tiébélé et surtout l'instauration
concertée d'une taxe touristique offriraient des recettes à la
commune. Ces recettes permettront aux autorités communales de
réaliser des investissements qui profiteront à l'ensemble de la
communauté.
B- La sauvegarde des richesses culturelles locales et
la promotion de la culture Kasséna
L'un des atouts de Tiébélé en
matière de tourisme est l'existence de richesses culturelles
(architecture, traditions, danses, musiques etc.) immenses. Dans un monde en
pleine évolution où le modernisme a tendance à prendre le
dessus sur les traditions, l'arrivée du tourisme à
Tiébélé a permis sans aucun doute de conserver, de
protéger et de valoriser les richesses culturelles de cette
localité. En effet, grâce au tourisme, certaines familles à
Tiébélé ou dans certains villages environnants tels que
Tangassogo, Zéko et Ziou ont gardé leur mode traditionnel de
construction des maisons. Pourtant, ces constructions sont de plus en plus
difficiles à réaliser à cause de la rareté de
certains matériaux utilisés (le bois par exemple) et des
coûts et charges y afférentes.
Par ailleurs, des soirées d'animation culturelle
mettant en exergue certaines pratiques traditionnelles telles que les danses et
les musiques sont organisées lors des séjours des touristes.
Enfin, le Festival de la Culture et des Arts de
Tiébélé (FESCAT) dont la première édition a
eu lieu en 1999 et qui est de nos jours suspendu pour des raisons
financières, était un cadre de promotion et de valorisation de la
culture Kasséna. En effet, au cours de ce festival, des activités
telles que la lutte traditionnelle, une exposition d'objets d'art, des
compétitions de décorations murales et de tirs à l'arc
sont organisées.
Les acquis de l'activité touristique à
Tiébélé ne sont pas négligeables. Mais ils peuvent
être renforcés si des solutions idoines sont apportées aux
diverses contraintes au développement de cette activité.
Paragraphe II : Les
contraintes au développement du tourisme à
Tiébélé
Les contraintes ou les entraves au développement
durable du tourisme à Tiébélé sont nombreuses. Les
plus importantes sont : la menace de disparition du patrimoine
architectural, l'insuffisante formation des acteurs locaux et le manque
d'organisation de l'activité.
A- La menace de disparition du patrimoine
architectural
L'une des contraintes les plus préjudiciables au
développement durable du tourisme à Tiébélé
semble être la menace de disparition du patrimoine architectural à
savoir les constructions traditionnelles. En effet, de plus en plus, les
habitants de Tiébélé érigent des maisons
construites de façon moderne. Le modernisme est entrain de prendre le
dessus sur le traditionnel dans le domaine des constructions d'habitations.
Même au niveau de la cour royale de Tiébélé, l'on
aperçoit des constructions modernes s'ériger à
proximité ; toute chose qui risque de dénaturer le site et
lui faire perdre sa beauté et son attractivité.
Cela pourrait s'expliquer par la rareté de certains
matériaux utilisés pour les constructions traditionnelles (le
bois par exemple) et les charges et le coût d'entretien de ces
constructions.
B- L'insuffisante formation des acteurs locaux
Le professionnalisme est une donnée très
importante surtout pour un secteur d'activité comme le tourisme qui est
en pleine évolution et où la concurrence est des plus rudes.
L'atteinte de cet objectif passe forcément par la formation et le
recyclage des différents acteurs.
En ce qui concerne Tiébélé,
l'insuffisante formation des acteurs (guides de tourisme, restaurateurs,
hôteliers, autorités locales etc.) constitue une véritable
contrainte pour l'activité touristique dans cette localité en ce
sens qu'elle joue sur la satisfaction de la clientèle et augmente le
risque de voir cette clientèle diminuée ou disparaître tout
simplement.
De nos jours, seuls quelques guides de tourisme (14 au total)
ont reçu une formation organisée par le ministère en
charge du tourisme.
C- Le manque d'organisation de l'activité
L'une des contraintes relevées par l'ensemble des
acteurs locaux est le manque d'organisation de l'activité touristique.
Plusieurs acteurs existent et travaillent dans le domaine du tourisme à
Tiébélé. Mais, chacun travaille isolement et n'associe pas
les autres dans les activités qu'il organise.
La mairie de Tiébélé qui doit jouer ce
rôle d'organisateur et d'unificateur des acteurs prend souvent des
décisions qui ne sont pas comprises ou acceptées par tous les
acteurs. Ce fut le cas par exemple, de la décision d'instaurer une taxe
touristique prise par le conseil municipal de Tiébélé mais
qui n'a pu être appliquée. La suspension de l'organisation du
FESCAT n'est-elle pas une preuve palpable de ce manque d'organisation et
d'union des acteurs du tourisme à Tiébélé ?
Nous sommes convaincu qu'une union de l'ensemble des acteurs et une meilleure
organisation en leur sein aurait permis d'éviter la disparition de cette
manifestation culturelle combien importante en terme de promotion et de
valorisation des richesses culturelles de la localité.
En plus de ces éléments de contraintes, d'autres
non moins importantes pourraient être citées telles que le
développement du harcèlement physique à l'encontre des
touristes et des effets socioculturels négatifs du tourisme comme la
mendicité, l'insuffisante appropriation des enjeux du tourisme par les
autorités locales67(*) et le risque de floklorisation de la culture
locale.
Mais au regard des atouts dont dispose
Tiébélé en matière de tourisme, quelles peuvent
être les solutions à même de lever ces contraintes ?
Section II : Les
perspectives du tourisme à Tiébélé
Dans cette section, il est question de relever les atouts de
la commune rurale de Tiébélé en matière de tourisme
et de faire des propositions de solutions pour un développement durable
du tourisme dans ce département.
Paragraphe I : Les atouts
de Tiébélé en matière de tourisme
Tiébélé dispose d'énormes atouts
dans le domaine du tourisme. Il s'agit de l'existence d'un patrimoine culturel
exceptionnel, de la proximité d'autres sites touristiques attractifs et
de sa situation géographique avantageuse.
A- L'existence d'un patrimoine culturel
exceptionnel
L'un des atouts touristiques les plus importants de
Tiébélé est l'existence d'un patrimoine culturel
exceptionnel. Ce patrimoine est composé d'habitats traditionnels
merveilleusement décorés, de rites et traditions vivants, d'un
savoir-faire en matière de fabrication d'objets artisanaux et de danses
et de musiques captivantes. Ce patrimoine est relativement encore bien
conservé et constitue l'atout majeur de Tiébélé en
matière de tourisme.
B- L'existence de sites touristiques environnants
Au regard de son riche patrimoine culturel,
Tiébélé constitue une destination à part
entière. Cette commune peut également compter sur l'existence de
sites touristiques environnants qui attirent la curiosité des visiteurs
aussi bien nationaux qu'étrangers. En effet, des sites tels que la case
de l'explorateur français Binger à Tiakané (sept
kilomètres à l'ouest de Pô), le ranch de gibier de Nazinga
(quatre vingt kilomètres à l'est de
Tiébélé), le pic du Nahouri (quinze kilomètres au
Sud-est de Tiébélé) et le marché de Guelwongo (dix
kilomètres à l'est de Tiébélé) constituent
des attractions touristiques qui apportent une plus-value à l'offre
touristique dont dispose Tiébélé.
C- La situation géographique à la
frontière
Tiébélé est situé à une
quinzaine de kilomètres des premiers villages ghanéens. Cette
situation géographique est favorable au développement de circuits
touristiques inter-états selon Madame TAMINI Emma Patricia, directrice
des études, de la coopération et de la prospective à
l'Office National du Tourisme Burkinabè (ONTB). Le gérant de
l'auberge Kunkolo corrobore cet état des choses lorsqu'il affirme que la
plupart des agences de voyages et de tourisme dont les clients
séjournent dans son auberge, poursuivent leurs tournées au Ghana
après avoir visité les sites touristiques de
Tiébélé.
Enfin, avec le bitumage de l'axe Ouaga-Pô et la
praticabilité de la route en terre reliant Pô à
Tiébélé, nous pouvons dire que
Tiébélé est relativement proche de la capitale Ouagadougou
et des excursions sont possibles.
Tous ces atouts font de Tiébélé une
destination touristique très prisée aussi bien par les visiteurs
nationaux qu'étrangers.
Mais qu'est ce qui peut être fait pour assurer un
développement durable de l'activité touristique à
Tiébélé ?
Paragraphe II : Les
suggestions pour un développement durable du tourisme à
Tiébélé
Certes, Tiébélé a des atouts
énormes en matière de tourisme. Mais, des contraintes existent et
doivent être levées afin de permettre un développement
durable du tourisme dans ce département. Pour ce faire, plusieurs
actions sont envisageables.
A- Les actions à court terme
La première action à mener doit consister
à sauvegarder le riche patrimoine culturel dont dispose
Tiébélé car ce patrimoine est menacé à
cause, entre autres, de l'urbanisation galopante, de la non-transmission des
savoir-faire traditionnels aux nouvelles générations et des
difficultés de la population à perpétuer certaines
traditions pour des raisons essentiellement financières. La
sensibilisation de la population d'accueil pourrait contribuer à la
sauvegarde de ce patrimoine culturel.
Par ailleurs, au regard des mésententes entre
associations et entre associations et autorités communales, il faudra
travailler à l'unité de tous les acteurs du tourisme afin de
dégager une vision commune du tourisme à
Tiébélé. La convocation d'assises régionales du
tourisme68(*) regroupant
l'ensemble des acteurs permettrait d'atteindre cet objectif. De telles
rencontres permettraient entre autres, de trouver un consensus sur le montant
de la taxe touristique et la stratégie de sa collecte.
En outre, la formation et l'encadrement des acteurs
constituent un point très important car cela contribuera à
professionnaliser davantage les acteurs de ce secteur et améliorer la
qualité des prestations offertes aux touristes.
Il faudra également davantage mettre l'accent sur la
promotion des richesses culturelles et touristiques de la commune afin
d'accroître les flux touristiques et les retombées
socioéconomiques pour les populations.
Enfin, nous pensons que le rétablissement de la taxe
touristique s'avère indispensable en ce sens que le
prélèvement d'une telle taxe permettrait de financer le
développement du tourisme dans cette localité et de
réaliser des investissements qui profiteront à la
communauté entière. Cette taxe devrait être fixée de
concert avec l'ensemble des acteurs locaux afin de faciliter sa collecte.
Pour toutes ces actions, un soutien financier et technique de
la commune rurale de Tiébélé et de l'Etat s'avère
indispensable.
B- Les actions à moyen et long termes
A moyen et long termes, les autorités communales, de
concert avec l'ensemble des acteurs locaux du tourisme et le ministère
en charge de la culture et du tourisme, devraient réfléchir
à l'élaboration d'un plan local d'aménagement touristique.
Un tel plan permettrait de canaliser, d'orienter et d'apporter de la
cohérence dans les interventions en matière de tourisme.
Enfin, il faudra renforcer l'offre de produits touristiques
à Tiébélé par la création de produits
touristiques supplémentaires et le renforcement de la qualité de
l'offre existante.
En guise de conclusion à ce chapitre, nous pouvons dire
que les acquis du développement du tourisme à
Tiébélé sont importants même si des contraintes
majeures défavorables à l'épanouissement des
activités touristiques dans cette localité subsistent.
Mais, au regard des atouts dont dispose cette commune rurale
dans le domaine du tourisme, la levée des obstacles permettra
d'améliorer significativement les retombées économiques et
sociales du tourisme au profit des populations et du pays tout entier.
Conclusion
générale
Né depuis l'antiquité, le tourisme a connu une
évolution fulgurante pour devenir de nos jours une activité
économique pour plusieurs pays. Ses retombées économiques
et sociales font de cette activité la première industrie au monde
à l'heure actuelle. Selon les données publiées par l'OMT,
les recettes touristiques sont estimées à huit cent cinquante
deux (852) milliards $US en 2009. Selon la même source, le tourisme
représente 30% des exportations mondiales de services commerciaux et 6%
des exportations totales de biens et de services. Les emplois directs
créés dans le monde par l'activité touristique
étaient estimés à plus de cent seize (116) millions en
2007 par le Conseil Mondial des Voyages et du Tourisme (WTTC).
Afin de démontrer l'apport important de ce secteur au
développement socioéconomique d'un pays comme le Burkina Faso,
classé parmi les pays les plus pauvres de la planète, notre choix
s'est porté sur Tiébélé. En effet, cette commune
rurale du Burkina Faso possède un fort potentiel touristique qui attire
de nombreux touristes aussi bien nationaux qu'étrangers.
Pour ce faire, nous avons d'abord présenté cette
commune à savoir sa situation administrative, géographique et
démographique, les principales activités socioéconomiques
qui y sont pratiquées ainsi que la situation de la pauvreté dans
la région administrative dont elle relève. Il ressort
essentiellement de cette présentation, que Tiébélé,
avec une superficie de trois cent quatre vingt cinq kilomètres
carrés (385km²), est située dans la région
administrative du Centre-Sud et plus précisément dans la province
du Nahouri. Elle était peuplée de cinquante quatre mil neuf cent
quatre cinq (54985) habitants en 2006, majoritairement des Kasséna, qui
vivent essentiellement de l'agriculture et de l'élevage. A l'image de
toute la région, sa population est durement touchée par la
pauvreté (66,1%).
Ensuite, un aperçu de l'activité touristique
à Tiébélé et des différents acteurs qui y
interviennent a été donné. Cela nous a permis de savoir
que Tiébélé dispose d'une offre touristique très
intéressante surtout en matière de richesse de son patrimoine
culturel et naturel et d'une demande touristique en pleine évolution
évaluée de nos jours à environ trois mil (3000) touristes.
Ces touristes sont essentiellement constitués d'européens et
surtout de français. Pour ce qui est des acteurs, ils interviennent
à divers niveaux mais ne travaillent pas toujours en symbiose.
En outre, l'apport du tourisme au développement
socioéconomique de Tiébélé a été
démontré. En effet, l'activité touristique
génère diverses recettes pour les gestionnaires des sites
touristiques, les entreprises hôtelières et de restauration et les
artisans. A titre illustratif, les recettes de vente de tickets d'accès
à la cour royale de Tiébélé étaient
estimées à plus six millions (6.000.000) de francs CFA entre 2004
et 2010. Quant aux recettes réalisées par les
établissements d'hébergement, la moyenne annuelle est
estimée à plus de cinq cent mil (500.000) francs CFA. Hormis ces
retombées économiques, l'activité touristique à
Tiébélé crée des emplois surtout pour les jeunes
dans le domaine de l'hébergement, de la restauration et du guidage. Le
nombre de personnes proposant des services de guidage à
Tiébélé est estimé à plus de vingt (20).
Enfin, le tourisme a permis de réaliser plusieurs
oeuvres sociales parmi lesquelles nous pouvons citer des forages, des
écoles, une bibliothèque, des microcrédits à
certains groupements de femmes. Par conséquent, nous pouvons conclure
que l'activité touristique contribue au développement
socioéconomique et même culturel de la commune rurale de
Tiébélé en ce sens qu'elle génère des
recettes, crée des emplois et offre des infrastructures sociales.
Cependant, des contraintes ou des obstacles pour une meilleure
contribution du secteur touristique au développement de
Tiébélé existent et sont notamment liés à la
dégradation du patrimoine culturel de la commune, à
l'insuffisante formation des acteurs et au manque d'organisation des acteurs et
de moyens financiers. Ces contraintes, si elles ne sont pas levées dans
des délais raisonnables, risquent de compromettre l'avenir touristique
de ce département du Burkina Faso.
Bibliographie et sources
I- Bibliographie
1.1. Les ouvrages généraux
- GUILLAUMONT (P), Economie du développement,
T1 le sous développement, Paris, PUF, 1985, 116 P
- Raffinot (M), Stratégies nationales de
réduction de la pauvreté, étude de cas du Burkina
Faso, New York, PNUD, 1997, 49 P
1.2. Les ouvrages spécifiques
- Burkina Faso, Stratégie de Croissance
Accélérée et de Développement Durable 2011-2015,
version provisoire, septembre 2010, 100P
- Communauté Economique de l'Afrique de l'Ouest,
Etude sur le développement et l'intégration des
activités touristiques de la Communauté, rapport principal,
1984, 405 P
- Direction Générale du Tourisme, Tableau de
bord des statistiques du tourisme, 2009, 29 P
- Ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme,
Les guides touristiques du Burkina, Région du Centre, Volume 1,
2005, 62 P
- Ministère de la Culture, du Tourisme et de la
Communication, Politique Nationale du Tourisme, 2008, 47 P
- Ministère de l'Economie et du Développement,
Recensement général de la population et de l'habitation de
2006 : résultats définitifs, 2008, 150 P
- Ministère de l'Economie et du Développement,
Cadre Stratégique Régionale de Lutte contre la
Pauvreté de la région du centre-sud, 2005, 39 P
- Ministère de l'Economie et des Finances, INSD,
Projections démographiques de 2007 à 2020 par région
et par province, 2009, 73 P
1.3. Les textes juridiques et
législatifs
- Charte du tourisme burkinabé adoptée en mars
2004
- Décret 2008-430/PRES/PM/MCTC du 11 juillet 2008
portant organisation du Ministère de la Culture, du Tourisme et de la
Communication
- Loi N°017-2005/AN du 17 mai 2005 portant loi
d'orientation du tourisme au Burkina Faso qui fixe les grandes
orientations de l'Etat en matière de tourisme ;
- Loi n°055-2002/AN du 23 mai 2002 portant code
général des collectivités territoriales au Burkina
Faso.
- Loi n°055-2004/AN du 13 avril 2004 portant code
général des collectivités territoriales au Burkina Faso et
textes d'application, Ouagadougou, 2006
- Recueil de lois 998 AN010/98 du 21 avril 2008 portant
modalités d'intervention de l'Etat et répartition des
compétences entre l'Etat et les autres acteurs du
développement.
1.4. Mémoires de maîtrise
- GOUNGOUNGA (Dieudonné) / ILBOUDO (Issiaka), La
contribution du tourisme au développement économique : cas
du Burkina Faso, Mémoire de maîtrise, Sciences
économiques, Ouaga, 1988, 86 P
- KABDAOGO (Abdoulaye), Gestion et maintenance d'un
périmètre irrigué :cas de
Tiébélé, Mémoire de fin d'études,
UO/IDR, Ouaga, 1994, 114 P
- KAM (Binaou Régina Gisèle), A la recherche
d'un véritable développement ouest africain à travers le
potentiel touristique socioculturel : cas du Burkina Faso et de la
Côte d'Ivoire, Mémoire de maîtrise, ISITT, Tanger,
2006, 85 P
- KIENDREBEOGO (Salif), La contribution des sites du
patrimoine culturel au développement socioéconomique du Burkina
Faso : le cas de la mare aux crocodiles sacrés de
Bazoulé ; Mémoire de fin de cycle, ENAM, 2009, 76 P
- KOLOGO (Pahouindé), Apport du secteur touristique
à l'économie du Burkina Faso, Mémoire de fin de
cycle, ENAM, 2008, 55 P
- OUEDRAOGO (K. M. Aimé), La contribution du
tourisme au développement socioéconomique des zones rurales du
Burkina Faso : cas de Bazoulé, Mémoire de licence
professionnelle, ISIG, décembre 2010, 73 P
- SAWADOGO (Hervé), Les incidences
économiques du tourisme au Burkina Faso, Mémoire de
maîtrise, FASEG, Ouaga, 1994, 58 P
- ZERBO (Issiaka), Impact du tourisme et de
l'hôtellerie sur le développement économique et
socioculturel, MM, UO, ESSEC, 1985, 74 P
1.5. Rapports, revues
- Commune rurale de Tiébélé, Plan
Communal de développement de Tiébélé, Horizon
2010-2014- Rapport définitif, juillet 2009, 110 P
- Direction du Patrimoine Culturel, La cour royale de
Tiébélé-Burkina Faso, mars 2008, 35 P
- Organisation Mondiale du Tourisme/PLANET FINANCE,
Tourisme, microfinance et réduction de la pauvreté,
2005, 66 P
- Organisation Mondiale du Tourisme, Le tourisme et la
réduction de la pauvreté, 2002, 123 P
- Organisation Mondiale du Tourisme, La réduction
de la pauvreté par le tourisme-un recueil de bonnes pratiques,
2005, 151 P
- Organisation Mondiale du Tourisme, Le tourisme et la
réduction de la pauvreté-recommandations pour l'action,
2004, 55 P
- Organisation Mondiale du Tourisme, Aide au
développement de l'OMT, édition 2008, 48 P
II- Sources orales, audiovisuelles et
internet
2.1. Sources orales
N°
|
Nom(s) et prénom(s)
|
Fonction
|
Date et lieu
|
1
|
KOUHIZOURA Dandiga Cyrille
|
Président de l'association pour le
développement de Tiébélé
|
Tiébélé, 18/03/2011
|
2
|
ANAYAN Amoukitan dit Prince
|
Secrétaire général de l'association
Djawolim pour le Développement
|
Tiébélé, 18/03/2011
|
3
|
GANNO Daouda
|
Secrétaire général de la mairie de
Tiébélé
|
Tiébélé, 18/03/2011
|
4
|
TIMA K. Pascal
|
Gérant de l'auberge « la
Tranquillité » de Tiébélé
|
Tiébélé, 18/03/2011
|
5
|
Agents de la sécurité ayant exigé
l'anonymat
|
Brigade territoriale de gendarmerie de
Tiébélé
|
Tiébélé, 18/03/2011
|
6
|
OUEDAN Pierre
|
Gérant de l'auberge « Kunkolo » de
Tiébélé
|
Tiébélé,
18/03/2011
|
7
|
OUSSALE Ayizala
|
1er adjoint au Maire de Tiébélé
|
Tiébélé, 18/03/2011
|
8
|
VIARS Jean
|
Touriste
|
Tiébélé,
18/03/2011
|
9
|
ANOUGA Franck
|
Propriétaire de l'auberge «les manguiers» de
Tiébélé
|
Tiébélé,
18/03/2011
|
10
|
LOUCHART Alexandre
|
Touriste français
|
Tiébélé,
18/03/2011
|
11
|
DIAKITE Cheick
|
Touriste burkinabè
|
Tiébélé,
18/03/2011
|
12
|
BALIMA L. Rosalie
|
Directrice générale du Tourisme
Personne ressource
|
Ouagadougou,
18/03/2011
|
13
|
DIASSO Gustave
|
Chef de division Tourisme à l'UEMOA
Personne ressource
|
Ouagadougou,
24/03/2011
|
14
|
KABORE Barthelemy
|
Directeur de l'inventaire, de la documentation et de la
recherche à la Direction générale du Patrimoine
Culturel
Personne ressource
|
Ouagadougou, 28/02/2011
|
15
|
TAMINI Emma Patricia
|
Directrice des Etudes, de la coopération et de la
prospective à l'Office National du Tourisme Burkinabè
Personne ressource
|
Ouagadougou,
15/03/2011
|
16
|
ZIDA Mahamadi
|
Elève à l'ENAM
Personne ressource
|
Ouagadougou,
1er/03/2011
|
2.2. Emissions
télévisuelles
- Radio Télévision du Burkina (Marguérite
Doannio), 2008, Villégiature : le site de
Tiébélé
2.3. Internet (dates de dernière
consultation)
- http://www.assodjawolim.org/spip.php?article2 (janvier
2011)
-
http://www.scadd-burkina.com (janvier 2011)
- http://www.insd.bf/ (décembre
2010)
-
http://sil-burkina.org/node/53 (janvier 2011)
-
http://www.tiebele-developpement.org/decouverte-burkina-faso.html
(janvier 2011 )
-
http://www.culture.gov.bf/Site_Ministere/textes/evenements/evenements_f%E9d%E9ration.htm
(janvier 2011 )
-
www.tiebele.de/tiebele-fra.htm (janvier 2011)
- http://www.unwto.org
(décembre 2010)
- http://www.ontb.bf (février
2011)
Table des matières
|
Pages
|
Introduction
générale...............................................................
|
1
|
Première partie:
Tiébélé : Caractéristiques
générales et d'ordre touristique...
|
6
|
Chapitre I : Présentation de
Tiébélé..............................................
|
7
|
Section I :
Tiébélé : Eléments de géographie,
d'histoire, de démographie et de
climat.....................................
|
7
7
|
Paragraphe I : Situation géographique et
histoire........................
|
7
|
A- Situation
géographique..............................................
|
7
|
B- Fondation de Tiébélé et de sa cour
royale............................
|
8
|
Paragraphe II : Données démographiques et
climatiques.............
|
9
|
A-
Population.........................................................
|
9
|
B- Climat et
végétation................................................
|
10
|
Section II : Les activités
socioéconomiques de Tiébélé et la
situation de la pauvreté dans la
région du Centre-Sud......
|
11
|
Paragraphe I : Les activités
socioéconomiques.........................
|
11
|
A- L'agriculture et
l'élevage.........................................
|
11
|
B- L'artisanat et le
tourisme........................................
|
12
|
Paragraphe II : La situation de la pauvreté
dans la région
du
Centre-Sud............................................
|
12
|
A- Présentation de la région du
Centre-Sud...........................
|
13
|
B- La pauvreté dans la région du
Centre-sud..........................
|
13
|
Chapitre II : Le tourisme à
Tiébélé................................................
|
17
|
Section I : L'offre et la demande
touristiques de Tiébélé...............
|
17
|
Paragraphe I : L'offre touristique de
Tiébélé..............................
|
17
|
A- Les éléments de l'offre
originelle................................
|
17
|
B- Les éléments de l'offre
dérivée.................................
|
18
|
C- Autres attractions
environnantes..............................
|
20
|
Paragraphe II : La demande
touristique...................................
|
21
|
A- Sa
composition..................................................
|
22
|
B- Son évolution.....................................
|
22
|
Section II : Les acteurs du tourisme à
Tiébélé..............................
|
23
|
Paragraphe I : L'Etat et la Collectivité
locale..............................
|
23
|
A- Le Ministère en charge de la Culture et du
Tourisme............
|
23
|
B- La Mairie de
Tiébélé...........................
|
24
|
Paragraphe II : Les acteurs
privés.................................
|
25
|
A- Les guides de
tourisme.......................................
|
25
|
B- Les agences de voyages et de tourisme.................
|
25
|
C- Les associations locales de tourisme.....................
|
25
|
|
|
Deuxième partie : La contribution du tourisme
au développement
socioéconomique de
Tiébélé.............................
|
27
|
Chapitre III : Le rôle socioéconomique
du tourisme à Tiébélé............
|
28
|
Section I : Le tourisme et la question de
développement............
|
28
|
Paragraphe I : La notion de
développement.............................
|
28
|
A. La définition du
dictionnaire.........................
|
28
|
B. Les différentes dimensions du
développement......................
|
29
|
Paragraphe II : Les retombées de
l'activité touristique sur le plan national...
|
29
|
A- Le tourisme, source d'entrée de
devises....................
|
30
|
B- Le tourisme, source de création
d'emplois.................
|
31
|
C- Les effets d'entraînement du
tourisme.........................
|
32
|
Section II : Les retombées
socioéconomiques de l'activité touristique sur
Tiébélé........
|
33
|
Paragraphe I : Les retombées
économiques............................
|
33
|
A- Les recettes diverses générées par
l'activité touristique........
|
33
|
B- La destination des bénéfices
générés par le tourisme..........
|
36
|
Paragraphe II : Les retombées
sociales............................
A- La création d'emplois et de
revenus..............................
B- La réalisation d'oeuvres sociales
|
36
36
37
|
|
|
|
|
Chapitre IV : Le Bilan et les perspectives du
tourisme à Tiébélé.....................
|
39
|
Section I : Le
bilan.................................................................
|
39
|
Paragraphe I : Les acquis du développement du
tourisme...........
|
39
|
A- La réduction de la pauvreté par le
tourisme................
|
39
|
B- La sauvegarde des richesses culturelles locales et la
promotion de la culture Kasséna.........................
|
40
|
Paragraphe II : Les contraintes ou entraves au
développement du tourisme à
Tiébélé.................
|
41
|
A. La dégradation du
patrimoine..................................
|
41
|
B. L'insuffisante formation des
acteurs..........................
|
41
|
C- Le manque
d'organisation......................................
|
42
|
Section II : Les perspectives du tourisme à
Tébélé......................
|
43
|
Paragraphe I : Les atouts de
Tiébélé en matière de tourisme......
|
43
|
A- L'existence d'un patrimoine culturel exceptionnel.........
B- L'existence de sites touristiques
environnants......................
|
43
43
|
C- La situation géographique à la
frontière.....................
|
44
|
Paragraphe II : Les suggestions pour un
développement durable du tourisme à
Tiébélé...........................
|
44
|
A- Les actions à court
terme.......................................
B- Les actions à moyen et long
termes..............................
|
44
45
|
|
A. 4
|
Conclusion
générale...................................................................
|
47
|
Bibliographie et
sources............................................................
|
49
|
Table des
matières...................................................................
|
54
|
Tableau des
annexes................................................................
|
56
|
* 1 Organisation Mondiale du
Tourisme (OMT), le tourisme et la réduction de la pauvre-recommandations
pour l'action, 2004, P.7
* 2 Burkina Faso,
Stratégie de Croissance Accélérée et de
Développement Durable (SCADD) 2011-2015, rapport provisoire, septembre
2010, P.18
* 3 Burkina Faso, ibidem
* 4 http://unwto.org
* 5 http://unwto.org
* 6 Ministère de la
Culture, du Tourisme et de la Communication (MCTC), Direction
Générale du Tourisme (DGT), tableau de bord des statistiques du
tourisme 2009, septembre 2010, P.8
* 7 Chambre de Commerce et
d'Industrie du Burkina Faso (CCIB/BF), note sectorielle sur le tourisme au
Burkina Faso, octobre 2009, P.2
* 8 MCTC, DTG, op.cit, P.8
* 9 Ministère de
l'Economie et du Développement (MED), Cadre Stratégique
Régional de Lutte contre la Pauvreté (CSRLP) du Centre-Sud, juin
2005, P.5
* 10 La loi
N°055-2004/AN du 21 novembre 2004 portant code général des
Collectivités Territoriales a fait de Tiébélé l'une
des cinq communes de la province du Nahouri
* 11 MEF, DREP-CS, idem,
P.16
* 12 Voir annexe
n°1 : carte de localisation de la commune rurale de
Tiébélé.
* 13 Commune rurale de
Tiébélé, plan communal de développement de
Tiébélé, horizon 2010-2014, rapport définitif,
juillet 2009, P.16
* 14 Commune rurale de
Tiébélé, ibidem
* 15 Direction du Patrimoine
Culturel, la cour royale de Tiébélé-Burkina Faso,
mars 2008, P.7
* 16 Ministère de
l'Economie et des Finances (MEF), Recensement Général de la
Population et de l'Habitation (RGPH) de 2006 du Burkina Faso-résultats
définitifs, juillet 2008, tableau n°15, P.46
* 17 MEP, DREP-CS, op.cit,
P.34
* 18 DPC, op.cit, P.5
* 19 KABDAOGO (Abdoulaye),
gestion et maintenance d'un périmètre irrigué: cas de
Tiébélé (Province du Nahouri), mémoire de fin
d'études, UO/IDR, juin 1994, P.14
* 20 MEF, idem, P.30
* 21 BABDAOGO
(Abdoulaye),op.cit, P.4-8
* 22 MEF, DREP-CS, op.cit,
P.75
* 23 MEF, DREP-CS, idem,
P.78
* 24 Ministère de
l'Economie et du Développement (MED), Cadre Stratégique
Régional de Lutte contre la Pauvreté (CSRLP) du Centre-Sud, juin
2005, P.5
* 25 Ministère de
l'Economie et des Finances (MEF), Institut National de la Statistique et de la
Démographie (INSD), projections démographiques de 2007 à
2020 par région et province, août 2009, tableau n°3, P.6
* 26 MED, ibidem, tableau
n°1, P.8
* 27 MED, INSD, idem,
P.17
* 28 MED, CSRLP du
Centre-Sud, op.cit, P.10
* 29 MED, ibidem,
* 30 KABORE Barthelemy,
directeur de l'inventaire, de la documentation et de la recherche à la
direction générale du patrimoine culturel, entretien du
28/02/2011
* 31 MCTC, Direction du
Patrimoine Culturel (DPC), la cour royale de Tiébélé,
2008, P.16
* 32 Voir annexe n°2,
photo n°1
* 33 Voir annexe n°2,
photo n°2
* 34 Voir annexe n°2,
photo n°3
* 35 Voir annexe n°2,
photo n°4
* 36 Voir annexe n°2,
photo n°5
* 37 Voir annexe n°2,
photo n°6
* 38 Voir annexe n°2,
photo n°7
* 39 Voir annexe n°2,
photo n°8
* 40 Voir annexe n°2,
photo n°9
* 41
http://www.nazingasafari.com/campement.html
* 42
http://www.nazingasafari.com/faune.html
* 43
http://www.parks.it/world/BF/parco.kabore.tambi/Fpar.html
* 44
http://www.kassena.gov.bf/textes/tiakane.htm
* 45 KOUHIZOURA Dandiga
Cyrille, président de l'ADT, entretien du 18/03/2011
* 46 KOUHIZOURA Dandiga
Cyrille, président de l'ADT, entretien du 18/03/2011
* 47 Africa 2009 est un
programme des institutions africaines en charge du patrimoine culturel et qui
vise entre autres à renforcer les capacités des professionnels du
patrimoine culturel et aider à la préservation de ce
patrimoine.
* 48 BALIMA L. Rosalie,
directrice générale du tourisme, entretien du 17/03/2011
* 49 KABORE Barthelemy,
directeur de l'inventaire, de la documentation et de la recherche à la
direction générale du patrimoine culturel, entretien du
28/02/2011
* 50
http://www.lefaso.net/spip.php?article29230
* 51 GANNO Daouda,
secrétaire général de la mairie de
Tiébélé, entretien du 18/03/2011
* 52 ANAYAN Amoutika dit
Prince, secrétaire général de l'Association Djawolim pour
le Développement (ADD), entretien du 18/03/2011.
* 53 Voir annexe n°2,
photo n°11
* 54 KOUHIZOURA Dandiga
Cyrille, Président de l'ADT, entretien du 18/03/2011
* 55
http://www.toupie.org/Dictionnaire/Developpement.htm
* 56 Le petit Larousse
illustré, 2007
* 57 Amartya Sen,
économiste, prix Nobel d'économie en 1999
* 58 MCTC, DGT, op.cit,
P.8
* 59
http://www.moustaqbali.ma/1-emploi-sur-12-dans-le-monde-se
*
60http://trends.rnews.be/fr/economie/actualite/entreprises/le-tourisme-va-creer-61-millions-d-emplois-dans-le-monde/article-1194873890376.htm
* 61 WTTC, Conseil Mondial
des Voyages et du Tourisme en Français, est une organisation
internationale créée en 1980 avec pour objectif la promotion des
voyages et du tourisme dans le monde. Depuis quelques années, elle
publie annuellement un rapport qui donne la situation de l'activité
touristique dans le monde et ses multiples retombées
* 62 MCTC, PNT, op.cit,
2008, P.20
* 63 KOUHIZOURA Dandiga
Cyrille, président de l'ADT, entretien du 18/03/2011
* 64 Informations
collectées sur le terrain
* 65 Voir annexe n°2,
photo n°12
* 66 KOUHIZOURA Dandiga
Cyrille, président de l'ADT, entretien du 30 mars 2011.
* 67 DIASSO Gustave, chef de
division tourisme à l'UEMOA, personne ressource, entretien du
24/03/2011
* 68 DIASSO Gustave, chef de
division tourisme à l'UEMOA, entretien du 24/03/2011