III.3. La
désintermédiation financière en RDC
Sous ce point nous allons traiter successivement les causes
fondamentales qui ont été à la base de dysfonctionnement
du système congolais. L'on distingue trois catégories de causes
structurelles de la désintermédiation financière en RDC.
Elles sont à la fois :
Ø Macroéconomiques ;
Ø Sectorielles ;
Ø Managériales.
a. Causes macroéconomiques
Les causes macroéconomiques : nous retenons
comme élément majeur:
· La persistance de l'hyperinflation ;
· L'essor du secteur informel.
Hyperinflation : celle-ci
causée par le financement monétaire du déficit
budgétaire et de l'activité économique.
Partant la dépréciation monétaire
continue et la dollarisation de l'économie et d'autre part la
régression de l'activité économique provoquée
notamment par l'effondrement de la production de la GECAMINE d'où l'Etat
tirait environ 40% de ses recettes.
Evolution de l'hyperinflation et du déficit
budgétaire (1990-2000)
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
Taux d'inflation
|
3642
|
4652
|
9797
|
370,3
|
752,3
|
752,9
|
|
134,8
|
526,6
|
451,4
|
Déficit
|
1458,3
|
1089,7
|
1546,6
|
127,3
|
67,6
|
70,6
|
43,7
|
186,5
|
115,7
|
85,6
|
Source : IRES pour le taux d'inflation a des finances pour le
déficit budgétaire (en million de USD)
L'essor du secteur informel face à la baisse du pouvoir
d'achat de notre monnaie, les institutions financières verront leurs
ressources diminuées, et de ce fait, nous avons assisté à
la marginalisation des établissements de crédit avec un volume
total des dépôts représentant moins de 2% de la
masse monétaire, des encours de crédit estimés à
moins d'un pourcent du PIB.
La désintermédiation financière a des
incidences graves notamment, la sous utilisation de capacité productives
de l'économie étant donné le manque de financement interne
sur le plan de l'économie réelle (la RDC possédant 10
millions) de capacité de production des bois tropical mais elle ne
produit même pas la moitié à cause de manque de
financement, de manque de crédits.
|
1990 1
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
Dépôt à
vue
(a)
|
159,5
|
113,6
|
199,3
|
51,5
|
29,8
|
22,3
|
24
|
|
1
|
20,7
|
24,4
|
Dépôt à
terme
(b)
|
50
|
51,4
|
34,3
|
46,5
|
65,4
|
60,6
|
53,4
|
83,9
|
1,3
|
|
|
Total
dépôt
(a) +(b)
|
209,5
|
165
|
233,6
|
98
|
95,2
|
82,9
|
77,9
|
85,9
|
2,3
|
20,8
|
24,5
|
PIB
courant
(e)
|
7099,5
|
6501,7
|
5821,1
|
5033,8
|
4838,9
|
4872,7
|
4820,2
|
4558,7
|
4387,9
|
372,28
|
3279,1
|
Crédit bancaire
(d)
|
77
|
37,6
|
25,8
|
9,9
|
27,3
|
38
|
36,9
|
1,4
|
0,8
|
13,4
|
21,4
|
(c):(d) x 100
|
2,90%
|
2,50%
|
4%
|
1,90%
|
1,90%
|
1,70%
|
1,60_%
|
1,88%
|
5,24%
|
5,50%
|
7,40%
|
(e):(d)x 1OO
|
_ 1,1
|
5,80%
|
4,40%
|
2,20%
|
5,60%
|
7,70%
|
7,60%
|
3,70%
|
1,80%
|
3,60%
|
6,50%
|
Source : Calcul de l'auteur sur base de NGONGA et
MUSUSA:«persistance de la dollarisation au Congo », In cahier
économique et sociaux, Vol XXV n°1, avril 1999 IRES ? UNIKIN et
rapport de BCC 1998-2000.
Il ressort de ce tableau que le volume des dépôts
est très faible et évolue en dent de scie pour toute la
période sous étude. Cette faiblesse des dépôts se
répercute sur les crédits bancaires qui sont également
très faibles pendant cette période.
Ces indicateurs démontrent l'incapacité de
système financier congolais à mobiliser l'épargne et
à financer l'économie. Ils constituent de ce fait les
caractéristiques même de la désintermédiation
financière au sein de l'économie congolaise durant toute cette
période sous analyse. En effet, plus le rapport entre les
dépôts bancaires et le PIS diminue, plus l'épargne
mobilisée par le système financier diminue de plus en plus par
rapport au revenu national.
b. Causes sectorielles
La politique monétaire de la banque centrale a
contribué également à travers l'instrument direct de
plafonnement de crédit et le coefficient obligatoire. Ces politiques ont
limité les moyens entre les mains des banques et étouffe par
conséquent la distribution des crédits.
c. Causes managériales
Selon Paul Popiel, les banques fonctionnant dans un
environnement de gestion détériorée progressent en quatre
étapes à savoir :
1. Les erreurs techniques ;
2. les recours à des expédiant comptable qui
s'aperçoit lorsqu'une banque joue par exemple sur la comptabilité
artificielle des prévisions pour occulter la faiblesse de ses
résultats comptables ;
3. la gestion espérer qui permet à une banque de
pratiquer une politique de crédit trop risquée pour jouer sa
propre résurrection ;
4. La fraude qui consiste par exemple pour une banque à
court des ressources à pratiquer les opérations face à
face à vue de tirer un revenu subtilité d'une intervention
à noir ou pour une banque opportuniste d'octroyer des crédits en
devise pour financer les activités internes.
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